Le Printemps – François Daubigny
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Le Printemps – François Daubigny
Le Printemps – François Daubigny Le printemps, Charles- François Daubigny, Huile sur toile, 97 x 193 cm. Dépôt du Musée d'Orsay - Inv. RF 76 Mars est le mois du printemps, et voici pour l’illustrer ce tableau éponyme. LE FORMAT PAYSAGE Commandée au peintre Charles-François Daubigny (1817-1878), cette toile fut, avec d’autres de ses œuvres, exposée au salon de 1857, et lui value beaucoup de succès alors et la reconnaissance en tant que peintre paysagiste. Le paysage en peinture n’a pas toujours été un sujet à part entière dans la hiérarchie des genres établie par l’Académie. L’émergence du paysage de plein-air dans la peinture européenne, fin XVIIe siècle et dans le premier tiers du XIXe siècle, correspond à la période au cours de laquelle les artistes séjournent en Italie, travaillent en extérieur sur le motif et concourent ainsi à renouveler le sujet. Le paysage est traité davantage en tant que tel et non plus comme prétexte de scénographie afin d’y camper un sujet historique, religieux, ou mythologique. La majorité des peintures de paysage sont réalisées sur format horizontal afin d’utiliser au mieux le rapport entre largeur et hauteur, offrant une vision panoramique et permettant ainsi de nommer ce format "paysage". Nous avons une portion de nature comprise entre les bords du châssis de la toile, et plus précisément et optiquement entre les bords du cadre ; c'est un espace pictural fini dans un champ délimité matériellement, mais toutefois infini car des arbres et des champs se prolongent au-delà de l’espace hors du cadre. Ainsi le paysage offre l’impression de vastes étendues. LE PRINTEMPS Ch. F. Daubigny nous livre ici une œuvre caractéristique de sa tendance à restituer une atmosphère avec une nature éphémère dont le principe de composition repose sur une construction avec une perspective linéaire. Les touches sont vibrantes, ont un aspect quasi-textile d’un tissage, avec des croisements de lignes et imbrications de touches colorées et lumineuses orchestrés en chaine et trame. L’artiste restitue avec émotion cette effervescence bourgeonnante, florale, parfumée. On a une sorte de trop plein végétal, de luxuriance propre au printemps avec l’équilibre plus apaisé du ciel, apportant un juste contre-pied d’ouverture aérienne. Cette explosion végétale dans laquelle le spectateur est amené à entrer par l’axe diagonal du sentier, sur lequel chemine une jeune femme sur un âne, est comme une invitation à partager ce spectacle fugace du renouveau de la nature. Ce tableau appartient au musée d’Orsay, en dépôt à Chartres depuis 1985. Il sera visible en mars dans le cadre d’une œuvre à partager au sein du musée des Beaux arts.