Support du cours figement et phraséo M1 FLE

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Support du cours figement et phraséo M1 FLE
Cours de F. Grossmann
UFR des Sciences du Langage, Université Stendhal Grenoble 3.
Année 2013-2014 Master 1 FLE
[email protected]
Support du cours : L’objet-lexique : Phraséologie, phraséologismes, figement
Introduction
- Importance de la phraséologie pour le FLE : notion de bloc lexical
Lewis (2000) :
« We now recognise that much of our vocabulary consists of prefabricated chunks of different kinds. The single most important kind of chunk is collocation. Self-evidently, then,
teaching collocation should be a top riority in every language course ››.
1. Qu’appelle-t-on phraséologie ?
Petit Robert 2012 : Phraséologie [fʀazeɔlɔʒi] nom féminin ; étym. 1778 ◊ anglais phraseology (1664)
1. Didact. Ensemble des expressions (terminologie et particularités syntaxiques)
propres à un usage, un milieu, une époque, un écrivain. La phraséologie marxiste,
administrative. ➙ 1. jargon, style. « la phraséologie particulière aux amoureux »(Balzac).
2. Littér. Emploi de phrases, de grands mots vides de
sens. ➙ bavardage, verbiage.« Rien de senti. Une phraséologie apprise par cœur, une rhétorique
d'écolier » (R. Rolland).
3. Ling. Ensemble des expressions, locutions, collocations et phrases codées dans la
langue générale.
Trésor de la langue française informatisé :
B. LING. et lang. cour.
1. Ensemble des tournures typiques d'une langue, soit par leur fréquence, soit par leur
caractère idiomatique.
Définition de Charles Bally : Si, dans un groupe de mots, chaque unité graphique perd une partie de sa signification individuelle ou n'en conserve aucune, si la combinaison de ces éléments se présente seule avec un sens bien net, on peut dire qu'il s'agit d'une locution composée. Un exemple suffira pour caractériser le phénomène: l'expression adverbiale tout de suite, qui correspond à l'allemand gleich, n'a conservé le sens d'aucun des trois mots qui la composent; en revanche, elle en a acquis un par elle-­‐même, comme l'allemand sofort, sogleich (= so fort, so gleich) (…). C'est l'ensemble de ces faits que nous comprenons sous le terme général de phraséologie et qui fera l'objet du chapitre suivant. (Charles Bally, Traité de stylistique, 1909). What in the 1950s were known as structural patterns would today also be referred to by other names – “constructions” or “phraseologisms”. Constructions, a term used in Cognitive Linguistic circles, are form‑meaning mappings, conventionalized in the speech community, and entrenched as language knowledge in the learner’s mind. They are the symbolic units of language relating the defining properties of their morphological, syntactic, and lexical form with particular semantic, pragmatic, and discourse functions (Croft 2001; Goldberg 1995, 2003, 2006). The term phraseologism, more the currency of Corpus Linguistics, adds an additional statistical emphasis to its definition as the co-­‐occurrence of a lexical item and one or more additional linguistic elements which functions as one semantic unit in a clause or sentence and whose frequency of co-­‐occurrence is larger than expected on the basis of chance (Gries in press; Howarth 1998a). Ellis, in Meunier et Granger (eds), 2008, p.2. 2. Qu’est-ce qu’un idiomatisme (« idiom ») ?
idiom |ˈidēəәm|
noun
1 a group of words established by usage as having a meaning not deducible from
those of the individual words (e.g., rain cats and dogs, see the light).
• a form of expression natural to a language, person, or group of people: he had a
feeling for phrase and idiom.
• the dialect of a people or part of a country.
2 a characteristic mode of expression in music or art: they were both working in a neoImpressionist idiom.
ORIGIN late 16th cent.: from French idiome, or via late Latin from Greek idiōma
‘private property, peculiar phraseology,’ from idiousthai ‘make one's own,’ from idios ‘own, private.’
(New Oxford American Dictionary)
3. La notion de figement Charles Bally (1909) : « Si dans un groupe de mots, chaque unité graphique perd une partie de sa signification individuelle ou n’en conserve aucune, si l’association de ces éléments se présente seule avec un sens bien net, on peut dire qu’il s’agit d’une locution composée. […] c’est l’ensemble de ces faits que nous comprenons sous le terme général de phraséologie » (1909: 65-­‐66) Bally distingue trois types de séquences : 1) les « groupements libres » ou « groupements passagers » 2) les « groupements usuels » ou « séries phraséologiques » 3) les « unités phraséologiques ». Les groupements libres sont issus d’un libre choix grammatical et sémantique. Par contre, les groupements usuels et les unités phraséologiques sont des unités lexicales figées, les premières étant compositionnelles (l’unité phraséologique correspondant à la somme des sens de ses composants), les secondes étant non compositionnelles (Gonzalez-­‐Rey, 2002). Gaston Gross (1996) : « Une séquence est figée du point de vue syntaxique quand elle refuse toutes les possibilités combinatoires ou transformationnelles qui caractérisent habituellement une suite de ce type. Elle est figée sémantiquement quand le sens est opaque ou non compositionnel, c'est-­‐à-­‐dire quand il ne peut pas être déduit du sens des éléments composants. Le figement peut être partiel si la contrainte qui pèse sur une séquence donnée n'est pas absolue, s'il existe des degrés de liberté » (p. 154). Caractéristiques généralement associées aux séquences figées d’après Gross, 1996: -­‐ la polylexicalité : cette propriété est attribuée aux séquences composées de plusieurs mots ayant par ailleurs leur propre autonomie. La polylexicalité n’inclut pas les cas plus généraux de contraintes syntaxiques qui existent dans toute langue, par exemple le cas des arguments qui sont propres à leurs prédicats -­‐ l’opacité sémantique : cette propriété est attribuée aux séquences sémantiquement figées ou contraintes lexicalement c’est-­‐à-­‐dire dont le sens n’est pas transparent parce qu’il n’est pas dérivable de la somme des sens de leurs composants. Il peut s’agir d’une phrase comme les carottes sont cuites qui bien qu’elle ait un sens compositionnel peut aussi signifier qu’une situation est désespérée, ou il peut s’agir d’une unité de niveau inférieur comme clé anglaise qui est un type de clé (dans ce cas, seul l’adjectif est sémantiquement opaque). -­‐ le blocage des propriétés transformationnelles : cette propriété est attribuée aux séquences syntaxiquement figées, c’est-­‐à-­‐dire aux séquences où aucune, une ou plusieurs transformations syntaxiques (passivisation ou pronominalisation pour le verbe, adjonction des adverbes intensifs pour le 2 substantif etc.) ne sont pas possibles. Par exemple le verbe regarder ne peut pas être mis au passif, comme dans l’exemple * nous sommes tous regardés par cette affaire. L’auteur souligne la corrélation entre opacité sémantique et blocage syntaxique et la nécessité d’une analyse combinée de deux aspects. -­‐ la non-­‐actualisation des éléments: cette propriété définit le concept de « locution », une séquence polylexicale dont les composants ne peuvent pas être actualisés, comme dans la suite figée idiomatique prendre une veste (qui signifie « subir une défaite sévère ») où le substantif « veste » ne se réfère pas au vêtement. Il y a aussi une contrainte sur le déterminant « une » étant donné que le substantif « veste » ne peut pas être actualisé par n’importe quel déterminant mais exclusivement par « une » dans ce sens particulier; par contre dans la séquence non figée Paul a pris une veste, « veste » peut être actualisé par « sa », « cette », « ta » etc. sans que le sens de la séquence change. -­‐ la portée du figement: il s’agit d’une condition des suites polylexicales qui concerne l’extension du figement sur un ou plusieurs de ses composants. En fait, il y a des séquences comme les proverbes où tous les composants de la suite sont figés, et d’autres séquences où « une partie seulement de l’ensemble peut faire l’objet d’un figement » (p.16) comme la phrase « vous lui avez tiré les vers du nez » (p. 15) où le sujet et le complément « lui » ne sont pas figés et peuvent être substitués. -­‐ le degré de figement : il s’agit d’une condition des suites polylexicales qui concerne l’ampleur du figement. En fait le cas où une suite lexicale est complètement bloquée sur le plan sémantique et syntaxique au point de pouvoir figurer comme entrée indépendante dans les dictionnaires est plutôt rare. Par exemple fait divers n’est pas transparent, n’est pas prédicatif ou encore n’admet pas la nominalisation, et il est donc complètement figé, ce qui n’est pas le cas de « fait historique ». Dans la langue la présence de paradigmes est beaucoup plus fréquente, comme dans la suite opaque « rater le coche », où « rater » peut être substitué par « louper » ou « manquer ». L’auteur souligne donc que « les suites totalement figées sont très minoritaires par rapport à celles qui ont des restrictions partielles» (p. 22). -­‐ le blocage des paradigmes synonymiques : cette propriété est attribuée aux séquences dans lesquelles il n’est pas possible de substituer à un mot son synonyme, comme par exemple « faux sens » qui ne peut pas être remplacé par « mauvais sens ». Le blocage des paradigmes synonymiques est un mécanisme lexical qui intéresse toute catégorie grammaticale : la substitution d’un des composants de la suite figée dénature le sens de l’expression. -­‐ la non-­‐insertion d’un élément : cette propriété est attribuée aux séquences pour lesquelles il n’est pas possible d’insérer des éléments nouveaux dans la portée du figement, ce qui s’applique surtout aux contraintes nominales: on peut dire « un pré très vert » mais on ne peut pas dire -­‐ sans modifier le sens -­‐ « un col très blanc » lorsque « col blanc » signifie bureaucrate. Deux autres aspects peuvent être liés au figement d’une séquence : -­‐ Le défigement : il correspond à la déstructuration de suites figées et permet la création de paradigmes « insolites » pour créer un effet de surprise. Il s‟agit d‟un mécanisme très utilisé dans la presse, car il opère sur la connaissance des paquets linguistiques partagée par une même communauté linguistique. Il peut concerner des proverbes (aide-­‐toi), des chansons (la ville en rose), des formules (interruption volontaire de la carrière), etc. Il est évident que l’effet du défigement prouve l‟existence du figement. -­‐ la motivation sémantique Il s’agit de la possibilité que la suite figée soit motivée par son origine historique. Par exemple, pomme de discorde fait référence à un événement de la mythologie grecque. Il peut aussi arriver que certaines suites se bloquent dans un état de langue antérieur à cause de mécanismes historiques internes : par exemple, l’expression chercher noise à quelqu’un ou chercher des noises, (qui signifie « chercher querelle délibérément avec quelqu’un ») a gardé la même forme qu’elle avait dans le français ancien, quand l’article n ‘était pas utilisé. (Synthèse figurant dans Benigno, 2012, pp.36 et sq). 4. La notion de collocation Exercice : à partir de ces définitions, trouvez les principaux critères permettant de définir la notion de collocation. • Smadja & McKeown 91, p 230: 3 A collocation is an arbitrary and recurrent word
combination.
• Sinclair 91, p 170. Collocation is the occurrence of two or more
words within a space of each other in a text ...
Collocations [...] can be important in the lexical
structure of the language because of being
frequently repeated. This second kind of
collocation, often related to measure of
statistical signifiance, is one that is usually
meant in linguistic discussions (Sinclair 91, p
170).
• Cowie et al. 83, p xiii : In such combinations, sometimes referred to as
‘semi-idioms’, one word (i.e. in the case of twoword expressions) has a figurative sense not
found outside that limited context. The other
element appears in a familiar, literal sense [...].
• Cruse 86, p 40 : The term collocation will be used to refer to
sequences of lexical items which habitually cooccur, but which are nonetheless fully
transparent in the sense that each lexical
constituent is also a semantic constituent. Such
expressions as (to pitch a semantic area at
random) fine weather, torrential rain, light
drizzle, high winds are examples of collocations.
These are or course easy to distinguish from
idioms; nonethless, they have a kind of semantic
cohesion — the constituent elements are, to
varying degrees, mutually selective. The
semantic integrity or cohesion of a collocation is
the more marked if the meaning carried by one
(or more) is restricted contextually, and different
from its meaning in more neutral contexts.
• Hausmann 89, 1010: On appellera collocation la combinaison
caractéristique de deux mots dans une des
structures suivantes :
a) substantif + adjectif (épithète)
b) substantif + verbe
c) verbe + substantif (objet)
d) verbe + adverbe
e) adjectif + adverbe
f) substantif + (prép.) + substantif
La collocation se distingue de la combinaison
libre (the book is useful/ das Buch ist nützlich/ le
livre est utile) par la combinabilité restreinte (ou
affinité) des mots combinés (feuilleter un livre
vs. acheter un livre). La collocation se distingue
d’autre
part
des
locutions
(idioms,
Redewendungen, par ex. mener quelqu'un en
bateau /jdn. durch den Kakao ziehen/ to pull sb’s
leg) par son non-figement et sa transparence. Or,
cette transparence n’empêche nullement la
collocation d’être imprédictible. L’apprenant
étranger, tout en la comprenant (s’il comprend
les mots combinés), ne saurait automatiquement
la reproduire. Il doit l’apprendre, parce que les
langues, dans la totalité des combinaisons
possibles, font un choix idiosyncratique. [...]
Dans la collocation, le statut des deux
partenaires combinés n’est pas égal. L’un des
partenaires, par ex. le célibataire, est autonome
sur le plan sémantique. L’autre partenaire
(endurci) ajoute une caractérisation qui ne
modifie pas l’identité du caractérisé. On
appellera base de la collocation le partenaire
caractérisé (le substantif dans a—c, le verbe
dans d, l’adjectif dans e, l’un des substantifs
dans f) et collocatif le partenaire caractérisant
qui ne reçoit son identité que par la collocation.
4 •
-
Le rapport base — collocatif est l’orientation de
la collocation.
Typologie de Mel'čuk: 1a. Le collocatif est vide sémantiquement. Ex: Verbe support. Avoir faim. 1b. Le collocatif a un sens spécifique uniquement en cooccurrence avec la base. Ex : une peur bleue. 2a. Le sens du collocatif en cooccurrence avec la base ne peut pas être exprimé par un synonyme courant du collocatif. Ex : Un gros fumeur ≠ Un fumeur enveloppé. 2b. Le sens du collocatif inclut celui de la base. Ex : un nez aquilin. L'âne braie. 5. Les collocations dans les dictionnaires non spécialisés Exercice : repérez quelques unes des principales limites du codage des collocations dans les dictionnaires non spécialisés. Petit Larousse Illustré 1995 BLESSÉ, ÉE adj. et n. 1. adj. Qui a reçu une blessure. Un soldat blessé. Fig. Blessé dans son honneur. 2. n. Personne blessée. Un blessé léger. Soigner des blessés. AQUILIN [...] adj.m. D’aigle. Profil aquilin. ◊ Nez aquilin, en bec d’aigle. NEZ [ne] n.m. (lat. nasus). I.1. Partie saillante du visage, entre la bouche et le front, siège et organe de l’odorat. Nez droit, aquilin. ... ENDURCI, E adj. 1. Qui est devenu dur, insensible. Cœur endurci. 2. Qui a pris des habitudes invétérées. Célibataire endurci. CÉLIBATAIRE adj. et n. Qui n’est pas marié. HABITUDE n.f. (lat. habitudo). 1. Disposition acquise par la répétition, à être, à agir fréquement de la même façon. 2. Capacité, aptitude acquise par la répétition des mêmes actions. Avoir l’habitude de conduire la nuit. ♦ loc. adv. D’habitude : ordinairement, habituellement. PEUR n.f. 1. Crainte violente éprouvée en présence d'un danger réel ou imaginaire. Une peur panique. En être quitte pour la peur : n'avoir subi d'autre dommage que d'avoir eu peur. -­‐ Fam. Une peur bleue : une grande peur. -­‐ Laid à faire peur : très laid. [...] Le Robert et Collins Senior 1994 blessé, e [blese] (ptp de blesser) 1 adj (voir blesser) hurt, injured; wounded ; (offensé) hurt, upset être ~ à la tête/au bras to have a head/an arm injury ou wound 2 nm wounded ou injured man, casualty; (Mil) wounded soldier, casualty ; les ~ (gén) the injured; (Mil) the wounded; l'accident a fait 10 ~s 10 people were injured ou hurt in the accident 3 blessée nf wounded ou injured woman, casualty. 4 comp ➢blessé grave seriously ou severely injured ou wounded person ➢ blessé de guerre person who was wounded in the war ➢les blessés de guerre the war wounded ➢ blessé léger slightly injured person ➢ blessés de la route road casualties, people ou persons injured in road accidents aquilin, e [...] adj aquiline. nez [ne] nm a (organe) nose. avoir le ~ grec/aquilin to have a Grecian/an aquiline nose; ~ épaté ou écrasé ou aplati flat nose; ~ en trompette turned-­‐
up nose; ~ en pied de marmite bulbous turned-­‐up nose; ton ~ remue, tu mens I can tell by looking at you that you’re fibbing*; parler du ~ to talk through one’s nose; cela se voit comme le ~ au milieu du visage ou au milieu de la figure it’s as plain as the nose on your face ou as a pikestaff, it sticks out a mile; cela sent le brûlé à plein ~ there’s a strong smell of burning. .... endurci, e [...] (ptp de enducir) adj cœur hardened; personne hardened, hard-­‐hearted. un criminel ~ a hardened criminal; un célibataire ~ a confirmed bachelor. 5 célibataire [...] 1 adj (gén) single, unmarried; prêtre celibate; (Admin) single. mère ~ unmarried mother; père (ou mère) ~ single parent. 2 nm (homme) bachelor; (Admin) single man. la vie de ~ the life of a single man, the bachelor’s life, (the) single life; club pour ~s singles club. 3 nf (femme jeune) single girl, unmarried woman; (moins jeune) spinster; (Admin) single woman. la vie de ~ (the) single life, the life of a single woman. électroniques ne parvenaient pas à combler. Comment était-ce seulement
possible ? Comment avions-nous pu en arriver là ? J’ai tendu ma main vers
ma fille et elle l’a serrée avant d’y poser un baiser.
— Ça va aller, papa ?
J’ai haussé les épaules, esquissé un de ces sourires qui ne trompait
personne. Elle est sortie de la voiture, suivie de son frère. J’ai attrapé leurs
sacs à dos dans le coffre et je les ai suivis. CONSTAT : ⇒ Informations incomplètes sur les collocations. Références ⇒ Informations apparaissent parfois sur la base, parfois sur le collocatif. Bally, Ch. (1909). Traité de stylistique française , Heidelberg et Paris, Winter et Klincksieck. Ellis, N. (2008). Phraseologism, the periphery and the heart of language, in Meunier, N. et Granger, S. (eds) Phraeology in Foreign Language and Teaching, Amsterdam/Philadelphia, Benjamins, 1-­‐14. Gonzalez-­‐Rey, I. (2002). La phraséologie du français. Toulouse, Presses universitaires du Mirail. Gross, G. (1996). Les expressions figées en français : noms composés et autres locutions. Paris, Ophrys. Grossmann, F. & Tutin, A. (2003), Les collocations : analyse et traitement, Revue française de linguistique appliquée. Lewis, M. (2000). Teaching Collocation: Further Developments in the Lexical Approach. Hove, England, Language Teaching Publications. ⇒ Informations sémantiques et syntaxiques peu complètes (axées sur le décodage, plus que sur l'encodage). 6. Lisez le texte ci-dessous, extrait d’un début d’un roman d’Olivier
Adam, Les Lisières, paru chez Gallimard. Repérez les collocations .
Je me suis garé sur le trottoir d’en face. J’ai jeté un œil dans le
rétroviseur. Sur la banquette arrière, Manon rassemblait ses affaires, le
visage caché derrière un long rideau de cheveux noirs. À ses côtés,
Clément s’extirpait lentement du sommeil. Six mois n’avaient pas suffi à
m’habituer à ça. Cette vie en pointillés. Ces week-ends volés une semaine
sur deux. Ces dimanches soir. Ces douze jours à attendre avant de les
revoir. Douze jours d’un vide que le téléphone et les messages
6