la videosurveillance
Transcription
la videosurveillance
- Infos CYVIC LA VIDEOSURVEILLANCE EN QUESTION… L’état des lieux : Depuis les années 90, la vidéosurveillance se développe à grand pas dans toutes la France, dans nos quartiers, nos entreprises, Lycées, Transports en commun, commerces… Dans les Yvelines, c’est notamment le cas dans de nombreux transports en commun, dans certaines communes (Les Mureaux , l’une des premières en île de France dès 1999, Mantes La Jolie, Saint Germain en Laye, Le Chesnay, Voisin le Bretonneux, Bonnières etc…), dans des Lycées (Evariste Galois à Sartrouville, Le Corbusier à Poissy…). Près d’un million de caméras sont installées en France, ce nombre est en constante augmentation. En juillet 2007, Nicolas Sarkozy a demandé au gouvernement de mettre en place « un plan de grande ampleur » sur le modèle de la Grande-Bretagne (elle compterait 25 millions de caméras, 4,5 millions à Londres ; un Londonien est filmé jusqu’à 300 fois par jour). Le cadre légal : Une succession de loi a déjà contribué à son essor et à sa déréglementation, entre autre : 1995 : Contrôle de la CNIL écarté pour les caméras de rue, 09.03.04 : Encouragement à l’installation de caméras dans les logements privatifs, 26.01.06 : Autorisation d’accès aux images enregistrées pour la police et la gendarmerie sans procédure judiciaire ; Equipement de vidéosurveillance facilité pour les communes (plus d’autorisation préalable) 05.03.2007 : Bailleurs sociaux incités à poser des caméras dans leurs immeubles… Quels arguments sont avancés pour motiver ce développement ? Deux principaux types d’arguments sont avancés. D’une part, la vidéosurveillance serait efficace en terme préventif ( par un effet dissuasif) et répressif (pour repérer et arrêter les délinquants, les terroristes). D’autre part, cela ne constituerait pas une atteinte aux libertés individuelles dès lors que les personnes filmées n’ont rien à se reprocher… Pourquoi ces arguments sont faux ? Ce dispositif est inefficace : Des études ont été menées en France et en Grande-Bretagne (1), elles démontrent que l’implantation de caméras n’a aucun effet dissuasif et quasi-nul en terme répressif. A titre d’exemple, le rapport réalisé en 2004 par Sophie Mariotte pour l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile de France (Iaurif) montre que la progression de la délinquance a été bien plus importante en gare de Mantes La Jolie (équipée en caméras depuis février 2002) qu’en gare de Sartrouville (non équipée pendant cette étude). Autre exemple, sur la ligne d’Autobus 255 à Saint-Denis, le nombre de « faits » a augmenté après l’installation de vidéosurveillance alors que dans le même temps, le nombre d’interpellation a diminué. (1) « Vidéosurveillance et prévention de la criminalité, l’impact des dispositifs dans les espaces urbains en Grande-Bretagne ». www.ihesi.interieur.gouv.fr Ces études notent parfois un changement dans la nature des faits délinquants et/ou leur déplacement, en précisant que « les éléments collectés ne permettent pas de conclure que les caméras ont une influence sur l’évolution des délits ». Dans un rapport remis à Nicolas Sarkozy fin 2005, l’Inspecteur Général de l’Administration est catégorique concernant la prévention, « les résultats de la vidéosurveillance sont désastreux ». Ce dispositif est dangereux pour nos libertés et notre société : Faute de contrôle organisé, il n’existe pas de garantie sur la durée de stockage des enregistrements, sur les personnes habilités à les visionner et sur les zones d’enregistrement ( par ex : à Voisins le Bretonneux, la puissance des caméras peut permettre de voir l’intérieur de logements et de jardins de particuliers). Au regard de l’évolution législative, il n’offre pas non plus de garanties sur son usage à venir (ex : interdiction de fumer dans les lieux public, délit de regroupement…). Il fait de tous citoyens des fautifs ou suspects potentiels. Débordés par le déferlement des images, les policiers ou opérateurs réseaux réagissent en privilégiant le « délit de sale gueule ». Pour mémoire, en 2005 dans le métro londonien un ressortissant brésilien avait été abattu par deux policier en civil. Ce présumé « délinquant » avait été signalé par une caméra doté d’un logiciel analysant l’allure et le comportement. Le fait de porter un manteau en été l’avait informatiquement désigné comme « coupable »… La vidéosurveillance déresponsabilise les personnes qui auront tendances, en cas d’incident, à se décharger sur l’individu qui est derrière la caméra. Elle menace la solidarité, renforce l’individualisme et créé un climat de suspicion. Quelles sont les vrais raisons de son développement ? Des raisons politiques : Il s’inscrit dans le cadre d’une politique du tout sécuritaire qui surfe sur les peurs et le rejet de l’autre… L’affichage sécuritaire et de contrôle social permet de se substituer au traitement social. C’est une fausse réponse technique à de vrais problèmes nécessitant des réponses humaines plus coûteuses et plus sociales telles que : renforcer la présence d’enseignants, d’aideéducateurs et de surveillants dans les établissements scolaires ; de travailleurs sociaux, animateurs, médiateurs et concierges dans les quartiers ; créer des espaces de rencontres et d’échanges pour relancer le dialogue et le lien social, rendre les gens acteurs et responsables pour mieux vivre ensemble… Des raisons économiques : Le sécuritaire est un fond de commerce fructueux. Lors du congrès des maires à Paris en novembre 2006, un hall entier était consacré aux dispositifs de sécurité. Les enjeux financiers sont importants, le lobby puissant. Comme le résume un rapport pour l’Institut des Hautes études de la sécurité intérieure (IHESI) : « Il n’y a pas de rapport direct entre la technologie et la sécurité. Si on demande à un fournisseur de matériel de traiter la question de la sécurité, il vous vendra du matériel ». Nos libertés valent plus que leurs profits ! Pour en savoir plus : http://souriez.info/ : Association Souriez vous êtes filmés. http://ldh.stgermainenlaye.free.fr/ : Rubrique Vidéosurveillance. http://www.ldh-toulon.net/ : Rubrique Big Brother. CYVIC : Collectif Yvelinois de Vigilance Interprofessionnel et Citoyen, [email protected] http://www.abri.org/antidelation/-Collectif-Yvelines-