9 août 2006 Tribune de Genève

Transcription

9 août 2006 Tribune de Genève
Genève espère une place dans l’élite
nationale du handball
Evénement - Les présidents de la LN se prononceront jeudi 17
août sur la candidature de Chênois/Servette.
Jean-Antoine calcio
Publié le 09 août 2006
Jamais jusqu'ici un club genevois n'avait atteint les hautes sphères du handball helvétique, qui
reste le deuxième sport collectif au plan national en regard du nombre de licenciés.
Cette lacune pourrait être comblée le 17 août prochain par
l'accession du regroupement Chênois/Servette au championnat
de LNA! Un événement qui suscite déjà débats et passion en
Suisse alémanique et qui propulserait le canton au rang de
pôle romand.
Laurent Pérusset, président de l'entité née du regroupement
des
deux clubs en 2005, qui conserveraient néanmoins leurs
Chênois/Servette. L'équipe
pourrait effectuer le grand saut structures formatrices, cerne la situation: «Sportivement, nous
venons d'êtres promus en Première Ligue. Mais le SG Zentral
dans l'élite nationale du
Schweiz a renoncé à sa présence au sein de la Swiss Handball
handball - LDD
League. Ainsi s'est créé, pour la première fois, un vide
juridique pour la place libre au sein de l'élite. Une solution se fit jour sous la forme d'une
wild-card, qui serait accordée pour la saison prochaine qui débute le 9 septembre prochain.»
Au terme de nombreux contact et d'un audit commandé par SHL et son président Stefan
Gerber, il apparaît que Chênois/Servette tient la corde face à son dernier concurrent, le TV
Endingen, troisième des play-out de la saison dernière: il ne faut certes jurer de rien, mais je
crois que notre dossier est bon dans la perspective de l'assemblée extraordinaire des présidents
de LNA, qui désignera l'heureux élu. Nous allons donner des assurances sur les deux points
principaux qui entreront en considération, la qualité sportive de notre contingent et la solidité
du budget que nous avons établi», explique Laurent Pérusset.
Financier et sportif
Bien sûr, il faudra faire vite, car la compétition approche à grands pas et le saut est grand.
Mais les dirigeants ont su anticiper: «Sur le plan financier nous avons d'ores et déjà obtenu le
soutien des trois communes et nous disputerions nos rencontres à Sous-Moulin, où se
déroulera une partie de notre entraînement en alternance avec la Queue d'Arve.»
Reste l'aspect sportif: «Notre entraîneur Rudi Bertsch jouit d'une grande réputation
internationale. Il a mené Chambéry au sommet de handball français et en Champions League.
Il a déjà réussi à transférer deux des vingt meilleurs joueurs de l'Hexagone. Thomas Molliex
(31 ans) et surtout Guillaume Laout (24 ans). D'autres transferts sont en cours et de jeunes
talents frappent aux portes des sélections juniors helvétiques. Nous sommes persuadés que
notre équipe tiendra la route si nous sommes promus.»
L'idée fait son chemin
Pas de doute, la réaction des médias alémaniques prouve que l'idée d'une présence genevoise
fait son chemin: «Je suis convaincu que - comme dans tout bon contrat - chacun serait
gagnant si cette décision était prise», ajoute Laurent Pérusset.
Modeste, mais ambitieux, le nouvel ensemble genevois espère pouvoir jouer un rôle en vue
dans la nouvelle structure du handball helvétique, dont l'élite comprendra dix clubs dès la
saison 2007-2008. Ce qui accorde encore plus de poids a son apparition dans un sport qui
espère désormais occuper toute la surface du pays.
Le soutien du président
OLIVIER BREISACHER
Stefan Gerber, président de la Swiss Handball League (SHL), a reçu il y a deux ans mandat de
la conférence des présidents pour intégrer dans la mesure du possible la Romandie dans l'élite
du handball. Il compte fermement passer à l'acte le 17 août prochain.
Stefan Gerber, comment se présente la situation à une semaine du vote crucial?
Pour moi, c'est une question de confiance. On m'a demandé de préparer le terrain pour
favoriser une présence romande en SHL. Je n'apprécierais pas vraiment que l'opportunité ne
soit pas saisie, maintenant qu'elle se présente.
Mais ce sont les sept présidents de la SHL qui prendront la décision…
En effet, les statuts sont très clairs. Ils devront se prononcer entre l'option Chênois/Servette et
celle du TV Endingen. Les deux variantes sont envisageables, même si la solution romande
recueille les faveurs des présidents. A noter cependant qu'il faudra une majorité de 75% pour
que l'un des deux clubs accède à la SHL.
Et si tel n'était pas le cas?
Le championnat se disputerait avec sept équipes seulement.
La SHL semble avoir été prise de court avec le dépôt de bilan du SG Zentral Schweiz…
Ce retrait n'était en tout cas pas prévu. Mais les dirigeants de ce club, basé à Stans, ont préféré
renoncer, vu le manque de soutien de leurs sponsors. Leurs dettes s'élevaient à 280 000 francs
seulement.
Chênois/Servette vient de monter en 1re ligue. Comment une telle équipe pourrait tenir
le coup en SHL?
Son contingent est porteur de promesses, en mesure de se classer dans la seconde moitié du
classement. Peut-être leur manque-t-il encore un gardien. De toute façon, le cas échéant, nous
pourrions voter une clause de non-relégation valable une année, uniquement pour
Chênois/Servette.
Une belle opportunité pour le sport genevois
Eclairage
JEAN-ANTOINE CALCIO
La volonté apparaît en filigrane, derrière les déclarations des différents intervenants et
particulièrement des instances faîtières du handball helvétique: Genève est attendu avec
bienveillance au sein de notre élite nationale, la Swiss Handball League.
Les efforts des dirigeants du regroupement Chênois/Servette pour créer une structure
financière et sportive fiable emportent peu à peu l'adhésion. Ce qui pourrait constituer un bel
exemple de globalisation sportive dans notre pays. Toutes les parties semblent d'ailleurs
conscientes de l'importance de l'enjeu et de la chance qui se présente à elles.
Dans cette optique, c'est encore une belle opportunité qui s'offre au sport genevois dans son
ensemble. Par le biais d'un projet qui possède le double mérite de l'enthousiasme et de la
compétence. Diable, un club de plus dans le gotha sportif suisse, c'est une aubaine qui ne se
néglige pas. D'autant qu'elle peut générer un vrai boom handballistique à Genève, voisine
d'une France championne du monde de la discipline!