Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en
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Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en Rhône-Alpes Exemplaire WEB [email protected] http://www.fleur2mo.com Numéro 15 3 Eur os Tirage 100 exemplaires Mai-Juin 2003 Edito par François Gaillard Oh Les Belles festivités à venir… Quel bonheur de trouver vos critiques, vos articles dans notre boîte aux lettres ! Voyant cette forte mobilisation (quel vilain mot à la mode…), nous avons exceptionnellement découpé ce journal en deux : le Fleur-de-Mots standard, avec ses rubriques z’habituelles, et, en cadeau, ce superbe supplément (comme le disent en général les bons marketingueurs) regroupant toutes vos (belles) réactions au sujet du festival « L’Appeau des Mots ». Toute blague mise à part, nous remercions infiniment leurs auteurs pour le partage et l’échange de leurs impressions sur ces concerts, car c’est là que ce journal prend réellement son intérêt ! D’ailleurs, l’actualité des deux derniers mois étant débordante, nous n’avons pas réussi, seuls, à suivre comme nous l’aurions voulu les autres festivals de la région : celui de la MJC du vieux Lyon, celui du Radiant, celui du TOTEM de Chambéry… Ce n’est que partie remise, et l’occasion de rappeler à chacun d’entre vous que, pour réussir à couvrir au mieux l’actualité Chanson, nous sommes toujours preneurs de vos réactions, coups de cœurs, coups de gueules autour de la Chanson. Il suffit de nous envoyer un email ou un courrier à cette nouvelle adresse (attention, la rue Mazard n’a plus cours !) : 6 avenue Joannès MASSET 69009 LYON. Par ailleurs, les internautes l’auront peut-être remarqué, le site Internet d’A Fleur de Mots a été sérieusement relooké, intégrant une page de liens qui ne demande qu’à s’enrichir… N’hésitez donc pas à nous signaler des contacts de sites à ajouter, et à nous rendre visite sur la toile (http://www.fleur2mo.com) ! Enfin, une fois n’est pas coutume, je me permettrai un petit coup de pub pour mes trois concerts des 15, 16 et 17 mai, en compagnie de Jonathan MATHIS (accordéon, piano, saxophone soprano et ténor), à la suite d’une résidence de 15 jours à la salle des Rancy. Au programme : un énorme travail de création lumière signé Sylvie AUDOUIN (assistée de nous z’autres…), des chansons nouvelles… et des artistes étonnants (Vincent GAFFET et ALFREDE) à découvrir en premières parties ! Si le cœur vous en dit… Une flopée de beaux festivals annoncés pour mai-juin ! • Le Festival Bernard DIMEY du 3 au 10 mai à Nogent-en-Bassigny (c’est en Haute-Marne, mais bon, c’est en hommage à DIMEY, alors…) : la troisième édition de ce festival accueillera quelques têtes d’affiche mais aussi des troupes et artistes moins connus qui aiment et reprennent DIMEY. Pour vous mettre l’eau à la bouche, sachez qu’on pourra y voir Daniel GUICHARD, Roger PIERRE, Valérie MISCHLER, Les NOTENBULLES, Alain FLICK, Yves JAMAIT, LES TROIS JEANNE, Anne SYLVESTRE, Pascal SEVRAN et Dominique DIMEY, entre autres... Renseignements, réservations : 03 25 31 71 24 • Le Festival « Paroles et Musiques » de St Etienne du 9 au 17 mai propose, cette année encore, une affiche alléchante (dans la patte graphique habituelle des « chats pelés » et aussi dans la programmation !) , et en plus il fait la part belle aux découvertes : Loïc LANTOINE, Les TIT’NASSELS, ENTRE DEUX CAISSES, Gérard MOREL, Jeanne CHERHAL... Si on pouvait, on irait tous les jours !!! Il y a aussi bien sûr quelques têtes d’affiche de qualité : Vincent DELERM, Romain DIDIER, François HADJILAZARO... Bref, de quoi prendre une bonne semaine de congés. Billeterie : www.paroles-et-musiques.net 1 • « Aah ! un festival!» au Train-Théâtre de Portes-lesValence (26) du 21 au 25 mai accueille, comme chaque année, des artistes peu connus mais méritant de le devenir (Hervé LAPALUD, Antoine GASSE, ZOÉ...) puis des plus connus qui, pour l’occasion, doivent monter, à 2, 3 ou 4 artistes, un spectacle-création (ou « mariage artistique ») ; cette année, il ne faudra louper sous aucun prétexte, le 24 mai, le quatuor Bernard JOYET, Claudine LEBÈGUE, Philippe THOMAS et Stéphane CADÉ ! Autres rencontres artistiques aussi, avec, le 21 mai, Thierry ROMANENS et KENT, le 22 mai, Jeanne CHERHAL et SANSEVERINO puis, le 23 mai, WALLY et JEHAN. Encore de quoi s’en mettre plein les oreilles et les mirettes ! parmi LACOUTURE, GRACIEN, MOURON, KUCHEIDA... Au niveau du public, il y a du mieux : 50 spectateurs environ, et 350 pour HIGELIN. Cela reste décevant. En fait, beaucoup de gens n'ont pas cru à la venue d'HIGELIN ! Et comme personne ne connaît les autres noms cités... Pour préparer la troisième édition, il va donc falloir redoubler encore d'efforts, reprendre les mêmes ingrédients en accentuant. Ce festival vaut non seulement pour sa programmation, mais aussi pour la beauté des échanges. La programmation : Yannick DELAUNAY et Bernard JOYET le 7 à 15h, et Bal avec LE GROUPE ATLANTIS le soir. Le groupe TOURNELUNE et ROMAIN DIDIER le 8 à 15h, Jean CORTI et Gérard PIERRON à 20h30. Enfin, le 9, le spectacle « Ne nous quittons plus » avec Allain LEPREST, JEHAN et Loïc LANTOINE à 14h30, puis ENZO ENZO à 16h30, tout en sachant que dans les faits, il se passe toujours quelque chose à tout moment, du petit déjeuner à très tard dans la nuit. La plupart des artistes sont présents durant les trois jours, et ça promet de jolis boeufs... Renseignements, programme : www.train-theatre.com Les tarifs: - chaque concert (qui comprend donc toujours deux parties, sauf le dimanche) : 12 euros - le bal : 8 euros - les journées : 18 euros la première, 21 euros les 2 suivantes. - le forfait : 50 euros pour toute réservation avant le 7 mai. Contact : [email protected] • Le Festival de Laneuvelle les 7, 8 et 9 juin (HauteMarne également)… Ce n’est pas en Rhône-Alpes, mais sa belle histoire et la qualité de sa programmation nous poussent à vouloir en parler un peu dans ce journal. Petit historique de ce festival, donc, issu d'une soirée bien arrosée : deux habitants d'Ivry sur Seine, Jocelyne et Pascal, achètent une maison de campagne dans un village complètement paumé de la Haute-Marne : Laneuvelle (85 habitants, village situé entre Dijon, Troyes et Nancy à peu près, non loin de Chaumont (52). Il se trouve que Jocelyne et Pascal sont impliqués dans la chanson française à Ivry, ils comptent parmi les piliers du cabaret Le Picardie. Et lorsqu'ils pendent la crémaillère de leur nouvelle maison, on note parmi les copains qui sont venus, entre autres, Francesca SOLLEVILLE et Allain LEPREST. Ce dernier, à une heure avancée de la nuit, dans les rues du village, lance à Francesca : "tiens, on pourrait faire un chouette festival ici, dans ce village coupé du monde..." Et Francesca de répondre "banco, on commence dans un an !" (On est à la Pentecôte 2000). Une association, « La Neuvellerie », naît aussitôt ; Jocelyne est présidente, Pascal trésorier, et Allain secrétaire. Ce dernier s'implique complètement, et multiplie les contacts avec ses amis artistes. La première édition, où vont chanter LEPREST, SOLLEVILLE, PACCOUD et où seront jouées les deux pièces écrites par Allain, est une réussite humaine. Tous les gens du village s'impliquent, ils préparent les repas, les rencontres sont merveilleuses. Malheureusement, le public local ne répond pas. Allain appelle alors HIGELIN et lui demande de venir. Pour pas grand chose. HIGELIN accepte, pour rien. C'est bien entendu la locomotive de la deuxième édition en 2002, • WALLY sera le 6 mai à la Salle des Rancy. Attention, c’est hors-programme ! D’où l’intérêt d’en parler encore plus ! La parole à WALLY : "Pourquoi les riches ne prêtent-ils jamais aux pauvres ?…Parce qu'ils sont bien placés pour savoir que l'argent ne fait pas le bonheur…" Si le propos de WALLY est souvent “ social mais néanmoins gai… ”, il ne faut pas trop se fier à ses airs de bon gros rigolo ; ses traits d'esprit lancés l'air de ne pas y toucher et une apparente bonhomie cachent un humour beaucoup plus corrosif qu'il n'y paraît. Compositeur efficace, excellent guitariste, maîtrisant également le piano et l'accordéon, doté d'une belle voix et d’un sens rare de la mélodie efficace, il aborde la scène avec une réelle décontraction dans un style totalement personnel. En solo depuis une dizaine d'année, il réinvente une forme moderne de Music-Hall entre humour et chanson. Show Man exceptionnel, WALLY maîtrise avant tout l'art du spectacle interactif, n’hésitant à interpeller le public dans des moments d’improvisations délirantes qui ne laissent jamais indifférentes. Intuitif et imaginatif, il décline son spectacle dans des formes 2 Les guitares ont de très belles sonorités. Les textes sont évidemment à l’avenant. Personnellement, je trouve très opportun de chanter La Ligne Holworth le jour du décès de Lagardère, le marchand d’armes (« très bien considéré, sa réussite est un chef d’œuvre »). Mais je suis étonné qu’en cette veille d’attaque guerrière mondiale, il n’interprète pas Le Sommet. Pour la première fois il me semble, je n’ai entendu personne le traiter de « boy-scout ». Car, à une période, sous prétexte que les adeptes de la guitare - feu de camp reprenaient ses chansons entraînantes, on entendait des révolutionnaires en peau de lapin lui coller cette étiquette. Combien de rappels ? Je ne m’en souviens plus. Sa gentillesse légendaire et le plaisir évident qu’il semblait éprouver avec ses « amis » guitaristes à échanger des émotions avec le public, ont fait qu’on a failli y passer la nuit comme il y a trente ans au Larzac. Tout le monde semblait ravi. Inutile de préciser que pour la séparation artistes-public, ce dernier est debout sans exception ! Jean-François Amary nouvelles ou pour le moins inhabituelles, à travers gags, chansons (parfois très courtes, car WALLY est passé maître dans l'art de la brièveté) et "performances" absurdes ou burlesques. Sans jamais tomber dans la facilité, il puise ses sources d’inspiration dans notre quotidien, passant à la moulinette nos petits travers, pointant du doigt nos petites lâchetés, avec un art de l’équilibre qui reste sa principale marque de fabrique. WALLY distille sa version moderne de la Comédie Humaine dans de multiples domaines, sur disque bien évidemment, mais aussi avec son exposition "l'art content pour rien" (avec gratte nombril, tourne pouce automatique, machine à casser du sucre sur le dos, etc…) et, avec la prochaine sortie de son premier DVD, WALLY rajoute une corde à son arc de touche à tout boulimique. Toujours positif, WALLY reste avant tout un pragmatique. Aussi donne-t-il ce précieux conseil sur lequel tout le monde est invité à méditer : "Ne demandez jamais à un hérisson de vous aider à traverser la route"… Bertrand Mariaux (dossier de presse) • Les Mardis de la Chanson à la Salle des Rancy, Lyon, ont accueilli au mois d’avril Frédéric BOBIN, A L F R E D E et Joëlle LAMBERT. Une soirée qui commençait bien, avec une vraie découverte : celle d’un jeune chanteur (homonyme, mais pas de la même famille) qui a su étonner et emballer un public qui ne le connaissait pas (c’était la première fois qu’il jouait à Lyon). Il nous a servi des textes tendres, dont une Vieille Ouvrière, magnifique chanson en hommage à sa ville natale du Creusot, et d’autres textes savoureux ou finement satiriques. On espère bien le retrouver au hasard d’autres scènes de la région, avis aux programmateurs ! Ensuite, ALFREDE (alias Sylvie VALAYER) était accompagnée à l’accordéon et au piano depuis moins de dix jours par l’étonnant « Jojo Bataclan » (Jonathan MATHIS, qui s’en est sorti comme un chef), et nous a chanté notamment, avec une présence scénique extraordinaire, un Pépita remanié dont on se souviendra! Enfin nous passerons vite sur la dernière prestation, celle de Joëlle LAMBERT, qui, bien que pétrie de bons sentiments (peut-être trop ?), a chanté des généralités qui n’ont pas réussi à nous convaincre cette fois-ci… Marie Bobin Ce qu’il s’est passé de majeur en Mars-Avril 2003 • Graeme ALLWRIGHT à Bourg de Péage, dans une salle bon-public bon-enfant comme à Apprieu, mais infiniment plus vaste, (on a évalué le public à environ 400 personnes), salle des fêtes de petite ville. Un public très varié, mais les barbes grisonnantes trahissaient beaucoup de soixante-huitards. Organisé par « Claire Fontaine », une association musicale branchée Folk, qui a déjà fait venir par exemple Alan STIVELL, ce spectacle nous faisait penser à la fête scolaire de fin d’année. Une fois les lumières éteintes, les artistes apparus, ce n’était plus qu’une communion incroyable entre eux et nous. Deux guitaristes virtuoses et Malgaches (et vice-versa), un bassiste et un soliste, et Graeme, soixante dix-sept ans et prothèses des hanches paraît-il, beau et pur comme un jeunot de vingt ans, guitare en bandoulière pendant tout le concert. Debout lui, et pieds nus. Il a chanté des nouvelles chansons, et beaucoup d’anciennes qu’une (très) grande partie de la salle reprenait chaleureusement. Graeme remercie à chaque applaudissement. Au milieu du spectacle, il disparaît le temps à Eric MANANA, le soliste, de nous interpréter deux ou trois titres (dont la fameuse ballade d’Anne VANDERLOVE, «malgachisée» si je puis me permettre). Ce guitariste et chanteur hors du commun a paraît-il obtenu le prix Charles Cros, et il doit être possible de le voir dans des concerts bien à lui. Graeme revient et c’est reparti avec des chansons bien à lui, et d’autres empruntées à Bob DYLAN et Léonard COHEN essentiellement. Musicalement, c’est extra. • France LÉA à Thou Bout d’Chant, Lyon. Un lutin nous est venu. Le lutin en question se présente, se prénomme France LÉA. Une drôle de petite femme habitée par une énergie poétique scénique et surtout, par une foultitude de personnages… de femmes. Et pardessus tout ça, elle bouge. Elle bouge bien. Les bras. Le corps. Les jambes. Les pieds. La tête. Les yeux. Et le tout en rythme. Une artiste à entendre et à voir. A écouter et à regarder. Ce soir-là, France LÉA nous a 3 béquilles blanches. Un texte qui n’arrive pas de Buenos Aires, mais nous embarque dans le monde du travail : Bossa nova. Et puis des chiens qui promènent leurs maîtres : Vies de chiens. Une fête religieuse transformée en beuverie (pléonasme) : Noël. Et un récit autobiographique plein de surprises : Bonne pâte. Merci et à te revoir, André. Roland G. Bougain gratifié d’une boucle verbale, poétique d’une heure quarante. Cent minutes de bonheur. De tendresse avec de vrais morceaux de vie dedans. Des mots, des mots, encore des mots… Une tranche de vie et d’amour. Une grosse tranche. Mais je suis prêt à en reprendre une tranche. Jusqu’à satiété. Encore, encore et encore. France LÉA, un corps en mouvement. Un corps qui avance. Avec des mains qui dansent sous les projecteurs et qui parfois serrent le corps d’une guitare pendant qu’une petite voix nous susurre des mots dans lesquels le public retrouve une complicité rare. France LÉA connaît du monde. Elle a plein de copines : Maryvonne Leclinche, Michu Simone et tant et tant. France LÉA abrite en son âme des petits moi(s), des locataires qui mettent la pagaille avec leurs contradictions. Liste non exhaustive des habitants de «l’immeuble France LÉA» : la rêveuse, la voyageuse, la mère de famille, la midinette, la solitaire, l’adolescente, l’inadaptée chronique et, posé, assis au bord d’une veine du poignet gauche, un vieil indien fumant son calumet. Imperturbable, il observe toute cette agitation et le bruit de tant de désirs résonnant dans les étages. «Ma bavarde révèle ce que ma discrète ravale» (citation). Lorsque cent minutes après son apparition sur la petite scène d’A Thou Bout d’Chant, France LÉA disparut dans les coulisses, j’étais bousculé, attendri, alangui et tout plein d’humanité… France, fraternellement, je t’embrasse. Roland G. Bougain • Gérard MOREL au Train-Théâtre de Bourg-lesValence. On attend dans le noir. Le son d’un accordéon venu des hauteurs du fond de la salle nous fait tourner la tête. Qui apparaît vêtu d’un superbe pantalon clair, d’une veste jaune clair sur une chemise France LÉA est comédienne aux théâtres du Galion et de l’Unité. rouge/rose, chaussé de ses escarpins rouges, sanglé dans un accordéon rouge ? Gérard MOREL en chair et en os. Après une intro un peu hésitante, il nous interprète de là-haut les Goûts d’Olga. Encore un petit solo avant les derniers couplets, et il descend tranquillement sur le plateau. Sur lequel le rejoignent maintenant ses trois acolytes, je préfère ce mot car «musiciens» ne suffit pas. Et c’est parti pour une soirée de poilade ininterrompue. Énormément de « cheveux bleus » dans le public, mais aussi de tous les âges. Sur scène, un coup de jeune non seulement pour la tenue du chef, mais aussi pour ses complices costumés impeccablement. Au milieu, un porte manteaux à quatre boules qui se garniront au fur et à mesure du spectacle, (il fait bien chaud au Train-Théâtre) une table basse encombrée de bouteilles, et une magnifique chaise haute et tournante, faite sur mesures pour le maître qui s’en amuse beaucoup. C’est un nouveau spectacle. Avec beaucoup de nouveaux titres dans le même registre que les anciens. La part visuelle nous semble encore plus importante qu’auparavant. Luc CHAREYRON, Hervé PEYRARD et Christophe MONTEIL se surpassent en poly-instrumentistes. Maryse avec les castagnettes de CHAREYRON, c’est inoubliable. L’intro au violoncelle de La Complainte du Malchanceux une pièce d’anthologie. Mais quand les deux lurons (CHAREYRON et PEYRARD) approchent la table basse, s’installent sur des petits sièges, et accompagnent Mon Festin en soufflant dans les goulots de bouteilles (de capacités variées) comme dans des Contacts : Agence Kaléidoscope, 27 rue Capitaine Marchal, 75020 Paris, 01 40 31 14 10 En apéritif avant France LÉA, nous avons pu voir, entendre André MARGUIN que nous avions déjà rencontré lors de scènes ouvertes dans ce même lieu ainsi que dans la salle des Rancy. Mine de rien, sans en avoir l’air, André MARGUIN et sa guitare nous distille ses chroniques quotidiennes. Des mots rangés dans le bon ordre. Des notes formant un tapis musical sur lequel les textes sont autant de petits bouquets de fleurs de rhétorique. D’abord, une histoire de légumes. De petits légumes : la Java des haricots. Puis l’aventure tragique (vie et mort) d’un pantalon : Tango benard. Une chanson spéciale sans filtre (ma préférée) : Petites 4 avons peut-être été, pour cette fois, un peu moins emporté que dans sa version cabaret… Il n’empêche, on a tout de même apprécié à leur juste valeur les jolies mises en scène et déplacements, ainsi que des jeux de lumières remarquables, comme cette magnifique et gigantesque ombre portée de Claudine et son accordéon en arrière-scène… flûtes de Pan, on arrive à un sommet. Il y en a d’autres. Et puis pour éviter les toiles d’araignées de fils, les musiciens sont équipés d’un micro-pastille frontal, qui n’arrête pas de se décoller chez Christophe MONTEIL, ce qui occasionne des gags à répétition. Ça se termine par un magnifique « pansement » bien centré sous la raie de l’arrangeur prodige. Les rappels sont nombreux. Le clou sans doute de la soirée, c’est une chanson enfantine à accumulation du genre : « et le bec, et la queue… ». Là, il s’agit du petit Benoît qui part dans l’herbe moite suivi de son chihuahua. C’est une nouvelle danse dont je ne me souviens plus du nom, un genre de «Baguenaude», première danse au monde qui se danse assis (avec les bras). Le public est convié à participer bien entendu. Et ça devient prodigieux quand CHAREYRON et PEYRARD doivent se muter en oignon, puis en bolet, en carotte, en lapin, en écureuil. Je ne vous en dis pas plus. Après l’avoir vu depuis le premier rang, on a du mal à imaginer ce que ça donnera sur disque… J’ai oublié de signaler que Gérard MOREL très ému à un moment, nous interprète la chanson d’un autre, un illustre inconnu, Roger dont on a oublié son nom même, qui a fait des premières parties de BRASSENS, si parfaitement qu’il est mort deux heures avant Tonton Georges, c’est incroyable ça, non ? Ce joueur de mots n’a même pas eu la reconnaissance posthume à laquelle a eu droit Boby LAPOINTE. Gérard MOREL répare en quelque sorte cette injustice. Un seul regret, Gérard MOREL n’a pas voulu nous faire Nous Deux, mais on le comprend aussi, ce titre à lui seul est tout un spectacle. On a néanmoins eu droit à de très jolis solos de Christophe MONTEIL, aussi bien au piano qu’à la guitare et à la contrebasse. Avec un spectacle aussi au point, Gérard MOREL nous démontre qu’il est certainement un bosseur, et on espère le voir moins souvent comme spectateur au Train-Théâtre, ce qui signifierait qu’il a plus d’engagements. Jean-François Amary • Claudine LEBÈGUE et La BARONNE au Radiant, Caluire-et-Cuire (69). Très grande et belle salle bien remplie pour cette dernière soirée du festival « Chansons en tête » organisé par le Radiant. Pour l’occasion, Claudine LEBÈGUE était accompagnée par son irremplaçable compagnon de scène, l’accordéoniste Alexandre LEITAO, ainsi que par Éric MODESTE aux percussions ; un tour de chant un peu remanié, mais toujours aussi agréable, fort et percutant, même si l’exercice de la très grande salle est peut-être difficile pour ce spectacle, qui a besoin de la chaleur du public pour fonctionner pleinement ; pour notre part, notre éloignement de la scène, un voisinage bruyant et l’apparente froideur du public nous ont gêné… et nous Quant à La BARONNE (Sylvie COBO, accompagnée par Jean-pierre CAPOROSSI au piano et Dominique BRUNIER au violoncelle), elle a été pour nous une vraie découverte : quelle pêche pour une petite dame qui vient nous chanter ses chansons derrière une grosse batterie plantée au milieu de la scène ! Une énergie hors du commun, une très jolie voix, un petit côté blues, dur, qui « en a vu d’autres » sous une crinière de feu… Tout cela forge un personnage vraiment particulier ! Chanter en jouant de la batterie est une performance unique en son genre… et sans doute diablement difficile, on le remarque dans le rendu des nuances : énergique, Sylvie COBO l’est, sans demi-mesure, sans concession, et on se prête par instants à penser qu’elle pourrait adoucir un peu le jeu de batterie. Mais LA BARONNE possède un sacré sens de la scène, car, comme si elle entendait nos réflexions, elle prend le temps, régulièrement (et aux bons moments), de quitter sa batterie pour venir chanter au centre de la scène. Vraiment étonnant !! On notera aussi, pendant ce festival, des « apéro-concerts » organisés par le Radiant à 19h, en partenariat avec l’Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne. Une jolie petite scène, de bonnes conditions techniques (son et petite régie lumière) pour ces jeunes chanteurs venus se produire parfois pour la première fois… mais des conditions d’écoute très difficiles cependant, lorsque les bruits de restauration prenaient le dessus sur certaines chansons intimistes… Ce soir-là, nous avons ainsi pu écouter Sandrine SZYMANSKI, interprétant au piano ses propres compositions, décrivant un univers qui rappelle parfois celui de Lynda LEMAY (la critique des cours de piano obligatoires du mercredi par leur prof de piano est très bien vue !), ainsi qu’Evelyne GALLET, tonitruante, rigolote, cheveux rouges et guitare au poing, interprétant remarquablement des chansons (parmi les plus belles) de Patrick FONT. A suivre, vraiment à suivre ! Marie et François Gaillard 5 • Laurent BERGER à Thou Bout d’Chant, Lyon, accompagné par Patrick REBOUD (accordéon, piano, accordina) et Marie MAZILLE (clarinette, clarinette basse, violon). Ça commence en demi pénombre par un air mystérieux de clarinette ; puis, un accordéon qui s’ouvre, s’ouvre, et n’en finit plus de s’ouvrir… et enfin, relayée par le piano, cette voix de Laurent BERGER, qui remercie les visiteurs et les invite au partage de chansons, qu’elles lui soient propres, ou empruntées à d’autres «chercheurs d’air(s)». A la suite de cette introduction, toute en retenue, en silences, en écoute des instruments, s’enchaînent tour à tour les chansons, pleines de sens et de climats différents ; on voit alors se croiser des thèmes très divers, chaleureux ou sombres, expansifs ou retenus, formidablement agencés : de l’amitié (Dédé Brassens, La main nue) à l’amour (Libr’Amour, Tu te dandines, Intimité), de la séparation (D i a l o g u e de sourds, Dimanche) à la mort (La Petite Histoire) , en passant furtivement par la réflexion politique sur l’engagement (J’aurais voulu te suivre)… Émergeant de ses propres chansons, et sans rupture aucune avec celle d’un COUTÉ (dont il reprend deux textes, Jour de Lessive et J’ai fait des Bleus), ni avec ces reprises somptueuses de BREL (Le Diable, Les Marquises), la plume est originale, profonde et pleine de sens, à écouter, et parfois réécouter, pour la saisir entièrement (Le Silence, Quel est mon nom). Sacré voyage que ce tour de chant construit également autour d’arrangements magnifiques pour piano, guitare, accordéon et clarinette, et dans lesquels s’immiscent parfois un violon ou une clarinette basse. L’ensemble est un beau cadeau, entier de finesse, de réflexion, de beauté musicale (musique des instruments et musique des mots). Parmi le public, on n’en revient pas de voir que la poésie a encore telle vigueur… Et, même si nous avions déjà parlé plusieurs fois du spectacle de Laurent BERGER, nous avions quand même envie de redire tout ça. En première partie, LOZAD’AIME faisait ses premières armes de scène ; deux guitares, un violon soliste (rappelant sans conteste l’influence de LOUISE ATTAQUE), ces deux lyonnais se lancent… Si les textes sont peut-être un peu faciles parfois, et si leurs influences sont encore très présentes, l’énergie est là, pleine par ailleurs de belle simplicité ; bonne route à eux ! François Gaillard Des CD • BÉRANGER, « Profiter du temps», (futur acoustic production). Ce disque est à la hauteur de ce que nous avait laissé espérer la maquette. Personnellement, on trouve la pochette plutôt moche, mais les goûts et les couleurs… Pour les textes, c’est impeccable. Les orchestrations, elles sont bien travaillées. On regrette la disparition du solo d’harmonica dans Enfants rahélés, mais les chœurs d’enfants sont très beaux. Toujours engagé, BÉRANGER conserve sa voix de combat, parfois l’air désabusé, mais néanmoins convaincant. A signaler, Chanson pour elle, accompagnée par un quatuor à cordes. Mais pour les autres titres, que ce soit le violon ou le bandonéon, le piano ou les guitares et les chœurs, on est aux petits oignons. Jean-François Amary • Stéphanie SALLAMAND, « Comme sur un fil, une autre vie », démo 3 titres. Contrairement aux chanteurs (et à leurs disques) que nous prenons plaisir à chroniquer habituellement dans ce journal, cette jeune lyonnaise ne semble pas chanter parce qu’elle a quelque chose à dire, mais plutôt pour montrer qu’elle a une jolie voix. Certes, elle en joue bien et avec plaisir, reprenant Céline DION ou Hélène SÉGARA dans des bus de lycée, des animations de fêtes locales et de villages-vacances… Il paraît qu’elle aurait, sur scène, une présence assez extraordinaire pour une jeune fille de 20 ans. Alors on aurait envie de l’inciter à prendre la plume, qu’elle raconte plutôt avec sa jolie voix ce qui la fait vibrer, rager, pleurer ou rire ; juste pour voir… Marie Bobin Rens. : [email protected] • Claude ASTIER, « Les gens sont devenus oufs», accompagné bien sûr par les Frères SAKARINE. Vous voulez les noms ? JeanBaptiste LAYA, guitare et oud, Alain BERKÈS guitare, Antonio LICUSATI à la contrebasse, et Gabi LEVASSEUR à l’accordéon. Plus le chef au violon et à la guitare. Ce troisième disque est dans le plus pur style ASTIER, qui vire un peu vers le « chant du monde » et c’est très heureux. Au bar de Tchernobyl semble être une vieille mélopée du folklore russe, Je 6 92, Fais les vivre) avec un seul accordéon, et tout le cœur gros-comme-ça de PACCOUD. Ce Fais les vivre entourant les enfants du 305 me donne, ici comme en salle, les mêmes larmes aux yeux, et c’est un grand cru que ce disque, quel bonhomme que ce PACCOUD! Et puis, je garde aussi l’envie de dire que c’est en scène qu’il faut le découvrir, que le CD doit venir après. Si « Notre poème est à nous », il est également VIVANT et bien vivant, et c’est vivant qu’il faut le soutenir ! François Gaillard digère pas les frites débute par la musique orientale et continue plutôt en folklore américain. La suite est plus classique pour du ASTIER, c’est-à-dire jazz manouche. On rigole sans se prendre la tête, et ça fait du bien. Paroles et musiques de Gilbert LAFFAILLE pour Rêve de comptoir s’il vous plaît. Tiens, un point commun avec le disque de BÉRANGER : tous deux terminent par un vieux tube pas à eux. Viens Poupoule pour ASTIER, et Quand on s’promène au bord de l’eau pour BÉRANGER. Là, impossible de les départager, et d’ailleurs, pourquoi essaierait-on ? Jean-François Amary • L@ Comp’liste 2 Chorus , qu’est-ce que c’est ? La réponse est déjà en partie dans le titre : il s’agit d’une compilation sortie tout droit de la liste Internet de Chorus, la fameuse revue sur la Chanson. Sur cette liste, de nombreux chanteurs, programmateurs, spectateurs de chanson échangent leurs points de vue, leurs coups de gueule ou de cœur… L’idée est naturellement venue aux artistes de la liste de vouloir mieux se connaître, et une première compil était donc sortie il y a quelques temps avec deux chansons de chacun en guise de présentation. Rebelote cette fois-ci avec plus d’une trentaine d’artistes pour une soixantaine de chansons réunies en 3 CD. De quoi faire de belles découvertes ! Entre autres artistes, Rémo GARY, Gérard MOREL, Gaspard LANUIT, Hervé SUHUBIETTE, Claude SEMAL, Martine CAPLANNE, Gilles ROUCAUTE, Hervé LAPALUD, Christophe ANDRÉANI… Bien sûr, ce disque est, contrairement aux habitudes, à demander (il est gratuit dans le sens où il ne coûte que la fabrication, boîtier et impressions, et frais d’envois) puis à copier sans modération, histoire de faire connaître les talents inconnus de la chanson qu’on aime ! Marie Bobin • Josette KALIFA, « Chansons de Léo Ferré», 14 titres, production Loup du Faubourg, distribution Mélodie. Portée par David VENITUCCI à l’accordéon, Josette KALIFA réussit dans ce disque le tour de force d’interpréter des chansons (parfois très connues, parfois un peu moins) de FERRÉ, réputées ardues, avec une facilité déconcertante et une tendresse qui met en relief l’émotion contenue dans certains textes (Vingt ans, La Lune). Beaucoup d’originalité aussi, comme en témoigne l’interprétation de Ça t’va, orientalisée dans la voix et accompagnée sur un rythme assez entraînant uniquement par des percussions. La voix de Josette KALIFA ne force jamais, elle s’impose en toute simplicité. La palme de l’interprétation pourrait revenir à la magnifique chanson Ne chantez pas la mort, où l’artiste commence a capella, tantôt chantant, tantôt disant voire murmurant, puis l’accordéon s’insère tellement en douceur qu’il est au début quasi imperceptible ; c’est beau, c’est retenu, c’est fin. On retient son haleine pour ne pas en perdre une goutte. Une interprétation sensible et sans grandiloquence superflue, qui relève et affirme le nectar de la poésie de FERRÉ. Marie Bobin Rens : [email protected] • Christian PACCOUD, « Notre poème est à nous», 25 titres. Enfin un enregistrement en concert !! Enregistré au Limonaire, cet album est un événement, et on ne peut que sauter de joie de voir ce projet abouti, tant on en avait rêvé !! Après 20 ans exclusivement constitués de scène, après s’être décidé à sortir enfin un album studio (Des roses et des chiens) en 2001, sous l’égide du Loup du Faubourg, voilà que PACCOUD chante le spectacle qu’on connaît dans notre salon… et en présence d’un sacré chœur de copains qu’on entend en fond sonore ! A la première écoute, on est un peu surpris, d’ailleurs, tant on s’était habitués à ne pouvoir assister à ça que dans une salle… Et puis, c’est un vrai bonheur que d’entendre ces chansons réenregistrées ou même parfois jamais enregistrées (Le Couteau dans la plaie, Lundi 1er juillet • Alain LÉAMAUFF, « L’Enfance », 10 titres. Retour d’Alain LÉAMAUFF, après ses « Sermonades » sorties en 2000, avec ce très bel opus consacré à l’enfance. Beaucoup de regards de gosse, un gosse qui contemplerait ses jouets (« Un soldat d’plomb grand invalide / Par une agathe touché au front », Le carton à chaussures), ses rêves (« La lune ça m’tente / Bien d’y aller / Pourvu qu’j’y plante / Quelques pommiers », La complainte Normande, de Jehan JONAS), ses ambitions et ses révoltes (« Quand j’s’rai grand / j’s’rai camion poubelle / … / Je s’rai veilleur d’étoiles / trafiquant d’confettis / Bouilleur de crucifix / L’ange qui passe / 7 manque la petite étincelle qui fait que j’accroche… Parfois, même, ça m’agace un peu, comme ces Philistins (RICHEPIN/BRASSENS), et leur drôle d’arrangement à multiples changements de rythmes : Est-ce que cette envolée rythmique en cours de route sert vraiment le texte de RICHEPIN ? Remarquez, tous les goûts sont dans la nature, non ? Je vous laisse juge ! François Gaillard une plume dans l’cul pardi ! », Quand j’s’rai grand). Ici, mis à part ce « Bon Dieu que mes douze ans ont du mal à finir » (L’enfance) de DIMEY, habillé pour l’occasion de musiques de fête et de fanfare, le thème de l’enfance n’est pas prétexte à la nostalgie, mais à mesurer en quoi elle est un point de départ. Car si l’on s’arrête, si l’on prend le temps de «contempler distinctement / Les premières gerçures du temps» (Le Pays de Caux), on constate vite que la vie est bien différente de ses rêves d’enfants : « Combien de rêves dans l’encrier / Ont eu tôt les ailes coupées » (Quand j’s’rai grand). Alors, quelle est la part d’enfance qui reste à la fois raisonnable et accessible ? Comment se refaire si besoin ? Pour LÉAMAUFF, « On s’refait pas, on s’fait », sans arrêt, « On se dessine les contours / De son bon cœur, de sa bonne pomme / A coups de crayons et de gommes » (On s’refait pas). Et n’en déplaise aux « premiers », aux lèche-culs, aux « envieux, qui se prennent encore au sérieux » (Quand j’s’rai grand), c’est à « petits pas dans ce monde » (Le carton à chaussures) que LÉAMAUFF décide d’aller, partant de son enfance pour aller de l’avant ; une très belle réflexion dans ce beau disque, avec, qui plus est, des arrangements riches et soignés, et dans lequel Alain LÉAMAUFF s’est offert des musiciens sacrément talentueux, dont Alexandre LEITAO (accordéon) et Christine ROCH à la « clarinette libertaire » (!). C’est Beau !! François Gaillard Contact : [email protected] , www.leloupdufaubourg.com • Damien THIÈRY, « Parchemins », 12 titres. Reçu par la poste, ce premier disque de Damien THIÈRY, d’origine belge, habitant en Suisse. On peut dire que le bonhomme a tout misé sur cet album ! Album d’une esthétique recherchée, clip, site Internet, promo importante… Par son dossier de presse, nous apprenons que son auteur cherche, « loin des bruits du monde, loin de la mêlée, loin des partis et des écoles », à « porter un regard extérieur sur le monde moderne ». Sur des arrangement très électroniques et percussions synthétiques, Damien THIÈRY murmure souvent, ou chantonne sans grande conviction apparente. Pourtant le discours n’est pas inintéressant : réflexions sur le monde moderne (« Tout être meurt quand il se terre / Ou devient fou de trop se taire / De trop se perdre en solitude », Les prisons intérieures), sur les conflits armés (Balkans, Chemins de Croix, Exode exil) et les Bruits de Bottes… Mais ce formatage FM est franchement lassant, et nous nous sentons vraiment loin de cet univers. François Gaillard Renseignements : [email protected] • Les Octaves, « Encore un p’tit vers», 16 titres, production Chanthea/Loup du Faubourg, distribution Mélodie. « Pour ceux qui craignent l’ennui des textes nobles, la mort du loup sous la lune, le temps qui suspend son vol au dessus du lac, déjà, qu’ils se rassurent : il y aura une lyre et Pégase en plein galop. Hors cela, les Octaves sont pétris de rire. Ils ont la lyre chatouilleuse», est-il annoncé sur le disque. Au programme, des poèmes de DESNOS, de Charles CROS, HUGO, TARDIEU, COCTEAU, ARAGON, QUENEAU, PRÉVERT… jusqu’à FERRÉ (Elle tourne la Terre)… Le choix est aguichant ! Et pourtant, il y a là-dedans quelque chose qui ne fonctionne pas bien. Par exemple, je n’ai pas vu passer la lyre chatouilleuse, rien, précisément, pour chatouiller l’esprit ou les oreilles. Bien sûr, les arrangements sont très soignés, les interprétations à quatre voix excellentes, très propres, on flirte d’ailleurs avec le jazz vocal… Tout cela est très beau, très bien fini… Mais à moi, il Rens : [email protected] • Gérard PRATS, « Sur les chemins de plus personne», 13 titres. Un titre à double sens : ces chemins sont-ils des chemins où plus personne ne marche (avec l’image de la chanson boudée par les médias, étant sous-entendu que ‘moi j’y vais quand même’!)… ou bien faut-il imaginer Gérard PRATS, poète maudit, esseulé, isolé, solitaire ? J’espère que la première version est la bonne ! Nous étions demandeurs d’un enregistrement aussi sobre que la scène, loin du précédent CD très électrique. Nous voilà servis, avec ce disque en version guitare, violoncelle (Aurélie VERRIER) et piano (Jean-Sébastien BRESSY), comptant des nouveautés (Bout de rien, Né sous X), un texte mis en musique par Véronique PESTEL (Foutue vie, foutu partage), un texte d’Allain LEPREST (Nos morts, nos morts) et un texte inédit de FANON (Les côtes de la mer) que Gérard PRATS a mis en musique… Belle affiche ! Quant aux textes du disque, ils nous confirment dans l’idée que Gérard PRATS est avant tout un auteur : ses textes portent en eux de très belles 8 cela dans ce journal (avec l’accord d’Éric NADOT), c’est que nous avons eu l’occasion de visionner le prototype du premier DVD, consacré à Anne SYLVESTRE. Et que ça vaut le détour !! Quel travail ! Quelle valeur ajoutée que l’image ! Une jolie interview d’Anne Sylvestre (avec, particulièrement, un passage fort intéressant sur la nécessité de théâtraliser la chanson), puis une dizaine d’extraits de spectacles… pour peu, on se lèverait de son siège pour aller voir les artistes sur le champ ! Espérons que le projet aboutisse, tant il peut apporter à la fois aux artistes et au public : aux artistes, en faisant un pas de plus dans la diffusion, et au public en l’aidant à choisir de nouveaux spectacles à découvrir ! Vraiment, vraiment, ce projet est à soutenir, et nous vous tiendrons au courant de son avancée. images, qu’il s’agisse des plus anciens (« Toi qui dis que l’amour c’est un regard qui change », Comment fais-tu ?) ou des plus récents : « Il dit que c’est pas la pluie / Que c’est son cœur qui goutte / Parce que l’autre est parti / De bordels en bateaux », A Verlaine). L’émotion sait également être forte, comme dans ce touchant hommage à BREL, Entre lui et Gauguin. Petit bémol cependant : après avoir découvert les textes et l’univers de Gérard PRATS en Avignon, et l’avoir réécouté récemment à Lyon et sur ce nouveau CD, nous sommes peut-être moins convaincus par l’interprétation qu’il en fait, sans vraiment arriver à dire ce qui nous gène… Peut-être un jour parviendrons-nous à l’expliquer ? En attendant, pour l’amour des mots… François GAILLARD Contact : http://www.tranchesdescenes.com, [email protected] Des Livres • Thomas SANDOZ, « Allain LEPREST, Je viens vous voir », éd. Christian Pirot, 2003, 280 p. Enfin une biographie de ce chanteur unanimement reconnu comme l’un des plus grands poètes actuels ! Cet artiste dont Claude NOUGARO disait « c’est bien simple, je considère Allain LEPREST comme un des plus foudroyants auteurs de chansons que j’aie entendu au ciel de la langue française », et que Jean d’ORMESSON louait comme « le Rimbaud du XXè siècle », cet artiste possède le talent des mots, l’art de les « destroyer », de les tordre et de les recoller à sa manière… Cet essai est un hommage à une écriture qui a, depuis, fait école : nombre de jeunes chanteurs se réclament de LEPREST, mettent « un LEPREST » à leur répertoire. Ce livre permet aussi de réparer l’injustice du silence médiatique qui a longtemps entouré Allain LEPREST, et de nous faire découvrir les multiples facettes de ce personnage, tour à tour ou en même temps chanteur, écrivain, peintre, citoyen, pilier de bar, aimant intensément les gens et leurs petites histoires. Brossé par l’écriture fluide de Thomas SANDOZ, c’est là un portait sensible et attachant qu’il nous est donné de lire, voire de dévorer et bien sûr, de savourer. On appréhende la naissance de l’amour qu’Allain a pu porter à la chanson au travers de plusieurs expériences enfantines : l’écoute presque religieuse de la radio chez ses parents ou le professeur qui, en lisant HEMINGWAY, lui a insufflé la « passion de s’accrocher aux mots ». Cette histoire humaine ponctuée de petits bouts d’interviews et de textes de chansons est particulièrement vivante. On peut en revanche parfois regretter un certain manque de cohérence dans les citations, qui n’illustrent pas Bientôt un DVD… • Éric NADOT est à l’origine d’un DVD en cours de réalisation, autour d’Anne SYLVESTRE, dans le cadre du projet associatif « Tranches de scènes » dont il est l'instigateur, DVD actuellement en attente des autorisations suffisantes pour être diffusé. L’affaire est intéressante : il s’agit de créer une collection de DVD, et chaque DVD sera construit autour d’un artiste dit "principal" (en l’occurrence, pour ce premier DVD, Anne SYLVESTRE). Dans la mesure où l’artiste est dans son élément et rencontre vraiment son public lorsqu'il chante sur scène, quelques-uns de ces moments privilégiés sont fixés avec des moyens vidéo légers et discrets. Pas de technique sophistiquée, c'est l'émotion instantanée qui transparaît dans l'image vidéo, et c'est cette émotion qu’Éric NADOT, porteur du projet, souhaite mettre à la disposition des spectateurs ! Autre point particulièrement intéressant de ce projet : l’artiste "principal" parle d’autres artistes, ceux qu'il aime et qui sont, de la même façon, filmés en scène. C'est l'occasion de découvertes inattendues, drôles, graves ou touchantes, qui donnent envie d'aller voir tous ces artistes ! A la fin du DVD, l'artiste "vedette" passe le relais à celui du DVD suivant qui prolonge à son tour cette chaîne d'amitié et de complicité… Enfin, le contact est maintenu grâce à un site Internet où sont regroupés des liens et des renseignements sur tous ces artistes. Voilà pour le projet. Et si nous parlons de tout 9 toujours le propos, et des sauts « du coq à l’âne » dans le récit ; il faut dire que le manuscrit comptait beaucoup plus de pages au début, et a du être tronqué pour les besoins de l’impression. Ce livre est en tous cas un agréable « pré-texte » à l’œuvre d’Allain, dans laquelle il donne envie de se plonger ou de s’y replonger ; pour couronner le tout, il paraît même que Christian Pirot serait sur le point d’éditer quelques-uns des textes de chansons d’Allain… Marie Bobin • Claude FRIGARA, « Léo FERRÉ, entretiens entre peau et jactance (1983-1991) », éd. Christian Pirot, 2003, 140 p. Claude FRIGARA est animateur et administrateur de plusieurs radios associatives, et, à ce titre, il eut l’occasion de côtoyer Léo FERRÉ. De cette amitié est sortie des entretiens, qu’il retranscrit ici chez Christian Pirot. Tout gêné que j’étais en début de lecture par la transcription, précisément, que je trouvais brute et à laquelle me semblaient manquer des gestes ou des attitudes que j’avais du mal à percevoir, j’ai fini par me laisser embarquer… précisément, je pense, grâce au style d’écriture. Car progressivement, on se met à le voir, à l’imaginer, le père Léo, à l’entendre même. Il y a un « style Léo FERRÉ », d’expression, souvent imité d’ailleurs, mais qui, ici, est livré tel quel, par FERRÉ lui-même, parsemé de « Vous comprenez ? », « Vous croyez-pas ? », « Qu’est-ce que vous voulez faire ? », « t’as compris ! ». Et l’on entend parler de SARTRE, d’André BRETON, des surréalistes, de VIAN, du mythe de Saint-Germain-des-Prés, de GAINSBOURG, de d’ORMESSON même ! Avec toujours cette fougue enflammée, parfois mélangée à un «Vous savez, vous ?» de celui qui ne comprend pas, qui ne sait pas quoi faire… Comme par exemple lorsqu’il évoque cet éditeur, qui l’aurait escroqué de quelques millions : « Il se faisait passer pour anar, je l’avais cru et j’avais pas signé de contrat. Pff ! Quand je pleure c’est qu’il y a des raisons, aussi ! ». De la fougue, et également une grande culture et beaucoup de recul sur l’Histoire («Vous savez, les ‘grands hommes’, grands entre guillemets, ont toujours des petitesses qui ne sont pas entre guillemets », dit-il) ou sur les faits de société : « La bourgeoisie, c’est pas forcément les sous, l’argent. Lorsque la misère ou la demi-misère se met à être bourgeoise, c’est la fin du monde. C’est terrible, hein?». Et, sous-jacent à tout ce discours, cette constante volonté de FERRÉ de chercher à transmettre, à dénoncer, sans cesse, de dire les « choses que les gens ne savent pas » en gardant « une espèce de porte ouverte vers la vérité ou vers une certaine vérité qui est à savoir, à connaître. Voilà ». sic. Très attachant. François Gaillard Courrier des lecteurs « Chers amis, Le 8 mars 2003, à Paris, Nicole LOUVIER nous a quitté dans une indifférence médiatique quasi générale. Cette auteur-compositrice avait pourtant connu une belle réussite auprès du public suite à ses débuts à « la Colombe » en 1953, et ses disques (33 et 45 tours) avaient remporté un vif succès (une compilation avait été couronnée en 1964 par le prix Paul Gilson). La prenante et mystérieuse beauté poétique des paroles de cette adolescente n’avait pas échappé à Maurice CHEVALIER qui avait vanté ses talents à l’aurore de sa carrière. Elle fut la première femme à se produire seule sur scène avec sa guitare (annonçant Anne SYLVESTRE, BARBARA et d’autres…). Parmi ses succès on peut citer Mon petit copain perdu, Qui me délivrera ? (reprise par divers interprètes dont Lucienne DELYLE), Monsieur Victor Hugo (humoristique), La Chanson ou la fin du monde (dénonciation apocalyptique de la destruction planétaire par les pouvoirs avides). Elle était venue à Lyon en 1956 à « la nuit de Sciences-Po » (avec Boris VIAN) invitée par notre ami Henry FUOC (journaliste), avec lequel nous avons participé à une émission évocatrice le 19/10/2001 dans le cadre de la série « Bistanclaque » animée par Jean-Pierre GUINARD sur Radio Canut. Des disques vinyles se trouvent encore chez certains disquaires collectionneurs mais on peut regretter l’absence de réédition des chansons de cette artiste trop vite tombée dans l’oubli, et pourquoi pas des reprises ? (A signaler un article-interview + discographie dans la revue « Je Chante » n°4, 1991). Nous tenions avec Christian DEVOLDÈRE de Chambéry (grand connaisseur et collectionneur privé) à ce que « A Fleur de Mots » accueille cette petite fleur de souvenir dans la nuit de l’oubli. » Jean-Christian BIED, Lyon 10 ANDRIEU et Daniel MAILLOT. Il s’agit d’un magazine uniquement disponible sur Internet et totalement indépendant, entièrement consacré à la Croix-Rousse et au grand Lyon, avec des rubriques variées, dont un point sur les dates de concerts à Lyon, agrémenté d’interviews d’artistes. L’adresse ? http://www.croix-rousse-magazine.com A.C .I. debout, couché ? Episode 4 : branleur. Sur l’air de Cadet Rousselle Jean Lacéhy est un branleur (bis) Comme il ne rend jamais à l’heure (bis) La Rédaction d’A Fleur de Mots Le traite de noms d’animaux Ah Ah Ah oui vraiment Jean Lacéhy est un faignant • Les Copains de la Neuille n°3 présente l’actualité de Léo FERRÉ : quelques spectacles autour de Léo (dont « Ni Dieu ni Maître », une création de MarieClaude PIETRAGALLA par le Ballet National de Marseille), des chroniques de livres (« Le Léo FERRÉ » des éditions Mango-Jeunesse donne envie, alors que «Léo FERRÉ en BD» de Vent d’Ouest pas du tout !!) et de CD. Et un petit coup de griffe à Dick ANNEGARN, en transcrivant le petit discours monstrueux de méchanceté à l’égard de FERRÉ qu’il a tenu à Barjac l’été dernier… Non, mais ! Contact : [email protected] Jean Lacéhy vit mal rasé (bis) Le cheveu gras, le poil frisé (bis) Il mène une vie de Bohème Et sèche son herbe lui-même Ah Ah Ah oui vraiment Son placard est luminescent Jean Lacéhy n’a qu’une amie (bis) La dame qui gère le R.M.I. (bis) Son doux regard aux grands yeux tristes Semble comprendre les artistes Ah Ah Ah oui vraiment C’est son seul soutien, mais constant Les dates : on a vu et faut pas rater !… Mai 2003 Cabaret Belge Gay Pneus Yves Sartori Wally Marie Zambon + L’Air de rien Artigue et Mélodies Yves Sartori Les Tit’Nassels Evasion Jean-Christophe Prince Bernard Joyet Loïc Lantoine Kent + Les Tit’Nassels Romain Didier + Entre 2 Caisses De Rien Gérard Morel + De Rien Bernard Joyet Vincent Delerm La Tordue Bernard Joyet Récital Boby Lapointe Agnès Bacconier Antonio Placer Bernard Joyet Alexis HK Bernard Joyet Joël Favreau Michèle Bernard François Gaillard + Vincent Gaffet Bernard Joyet Christopher Murray Joyeux Urbains Cherhal+Baguian+Joyeux Urbains François Gaillard + Alfrede Martine Julien Yves Sartori Gérard Morel François Hadji-Lazaro Rémo Gary + Thierry Küttel Kent + T. Romanens, H. Lapalud, Les Tit’Nassels Christine Juvin Sansévérino + J. Cherhal, Nadj Wally + Jehan, Les Jambons, Michèle Muhleman Gilbert Laffaille + F. Gaillard Christopher Murray Laurent Berger Fred Radix Jean Lacéhy ne mange chaud (bis) Que lorsqu’il joue dans un restau (bis) Un steak-purée et c’est la fête Il sauce à en user l’assiette Ah Ah Ah oui vraiment La patate est son aliment Jean Lacéhy après chanter (bis) Avait séduit une beauté (bis) Son admiratrice au sang chaud S’est tirée avec le chapeau Ah Ah Ah oui vraiment Jean Lacéhy prend du bon temps Jean Lacéhy est un branleur (bis) Bien qu’il ne rende pas à l’heure (bis) A Fleur de mots, braves Gaillards Le supportent et vous pourrez voir Ah Ah Ah oui vraiment La suite au numéro suivant Jean Lacéhy Infos en Vrac • La souscription pour le prochain disque de Christiane COURVOISIER est lancée ! Et même mieux : vous pouvez participer à ce prochain CD, car il sera enregistré en public au Forum Léo Ferré (Ivry sur Seine) les 11 et 12 juin 2003. Le disque sortira sous le label « Loup du faubourg » et sera distribué par Mélodie ; pour souscrire, envoyer un chèque de 20 euros + 2,30 euros de port à : Altamar Productions, 9 rue Tristan Tzara, 75018 Paris. • Un nouveau site Internet vient d’être mis en ligne, initié par deux passionnés de Chanson, Marc 11 01 02-03 04 06 06-10 08 09 09 09 09 09-10 10 10 11 12 12 12 12 13 13 13 13-17 13-28 14 14 15 15 15 15 16 16 16 16 16-17 16-17 17 17 17 20-24 21 21 22 22 Café des Arts Théâtre de la Platte A Thou Bout d’Chant Salle des Rancy A Thou Bout d’Chant Café des Arts La Boîte à musique St Romain La Motte (42) Relais Cult Château Rouge Café des Arts Cabaret le Grenier Magic Mirrors La Ricamarie Salle Jeanne d’Arc Forum FNAC Magic Mirrors Café Brunet Salle Jeanne d’Arc Salle Jeanne d’Arc La Chaumière CC Théo Argence A Thou Bout d’Chant Théâtre Le Rio Chez Mino FNAC + Magic Mirrors Cardinalin Magic Mirrors Espace Albert Camus Salle des Rancy Vieux Logis Théâtre de Poche Forum FNAC Magic Mirrors Salle des Rancy Cabaret Le Grenier Cabaret Le Grenier Théâtre Le Fenouillet Magic Mirrors A Thou Bout d’Chant Train-Théâtre Le Triomphe Cabaret Le Grenier Train-Théâtre 23 Train-Théâtre 23 23-24 23-24 24 La Presqu’île Théâtre de la Citadelle Cabaret Le Grenier Allegro B. Joyet + C. Lebègue + S. Cadé + P.Thomas, Badjia, A. Gasse Zoé, Fred Fortin, Cécilem Djib Michèle Bernard Claude Astier U. Gomina Cécilem Jean Waltz Christian Paccoud 24 Train-Théâtre 25 27 27 27 27-31 30-31 31 31 Train-Théâtre Forum FNAC, Lyon Le Dôme Cabaret Le Grenier A Thou Bout d’Chant Cabaret Le Grenier Café des Arts Auberge La Buissonière Une chanson ? Bonjour Je t’écris Parce que c’est matin Parce que c’est printemps qui vient Parce que c’est du vent dans mes veines Et grande veine d’être vivant Je t’écris parce que c’est vert Parce que c’est tout vert Parce que c’est tout ouvert Parce que c’est tout blanc Je t’écris parce que la nudité et l’émerveillement Ont eu raison des ténèbres et des calculs Je t’écris parce qu’un monde nouveau étire longuement Ses blancs bras Parce que des signes apparaissent Parce que voici des amis qui se redressent et se regardent Et se frappent le front Et pleurent de toutes leurs larmes d’océan Et rigolent de toutes leurs gorges d’oiseau Je t’écris parce que la poudre de l’amour n’attend Qu’une étincelle de tes yeux je t’écris parce que La confiance et l’évidence ont fait leur nid ce matin Dans mes cheveux Je t’écris à toi inconnu mâle ou femelle Parce que ça tambourine à ma poitrine Parce que ça chante abondamment À cause de ce présent Et le présent c’est avant tout une offrande un cadeau UN PRÉSENT Alors voici Un Soleil capturé ce matin dans l’œil d’une fontaine Voici deux souliers neufs aux lacets blancs comme les nuages Voici de l’air de l’eau un grand désert et des oiseaux Voici des graines un grand feu et puis des mots Des mots qui sentent des mots sauteurs Des mots qui sonnent des mots d’odeur Des émotions des champignons Des moisissures en éclosion Des mots issus de nos rêves de nos sèves Voici de la parlote de la rage et du courage D’aller très fou d’aller très sage Dans ce pays rongé des loups Des loups d’argent et des loups de pouvoirs Dans l’arrogance et la méfiance et le dédain Dans l’innocence de leur ignorance Oui voici de la rage et du courage d’aller Très fou très sage mais toujours d’ouvrir la porte À l’ouragan ou à la brise Bonjour je t’écris parce que bientôt C’EST PÂQUES Et à cause de cela je me sens tellement cloche Et clochard et artiste ou Choche-art-triste tiens pour résumer Ou pour semer au mai qui pointe Le mois d’aimer Bonjour je t’écris parce que c’est matin parce que c’est Printemps qui vient parce que c’est du vent dans mes veines Et grande veine d’être vie-vent je t’écris Parce que c’est vert parce que c’est tout vert parce que C’est tout ouvert parce que c’est tout blanc voici des sons Des songes des soifs des sangs des sexes et des prières Dis Tu comprends L’urgence De CHAQUE SECONDE Juin 2003 Les anciens pantins Anne et Christophe Présentation saison 2003-2004 Michèle Bernard André Giroud Les Tit’Nassels Claude Hazan Machinchose Dadi Mabel Gueule Fred Radix Leïla Chalane Larue Claudine Lebègue Fred Radix Ateliers-Chanson Djib Boris et les Quaincailliers Djib André Giroud trio Fred Radix Antoine Gasse + Jérôme Tatin Fête de la musique Les Clés à Molette Khaban Yves Sartori Fred Radix Les Clés à Molette Le Cabaret pour Dimey 03-07 05 05 05 05 06 06 08 10-14 12 13 13 13-14 14 14 16 17-18 19 19 20 20-21 21 21 21 25-26 26 27 27-28 28 A Thou Bout d’Chant Cabaret Le Grenier Radiant Palais des Congrès Café des Arts N.E.C. Cabaret Le Grenier Cabaret Le Grenier A Thou Bout d’Chant Cabaret Le Grenier Espace Cult; St Genis Laval Café des Arts Cabaret Le Grenier A domicile Mornant (69) A Thou Bout d’Chant A Thou Bout d’Chant Cabaret Le Grenier Café des Arts Cabaret Le Grenier Mornant (69) Bistrot des Gônes A Thou Bout d’Chant La Passerelle Cabaret Le Grenier Office Tourisme Allevard Mornant (69) Salle de l’Iris Café des Arts Les lieux A domicile (pour C. Lebègue 14/06) – Francheville (69) – 04 78 59 73 93 Allégro – Pl de la République – Miribel (01) – 04 78 55 80 22 A Thou Bout d’Chant – 2 rue de Thou –Lyon 1er – 04 78 39 44 82 Auberge La Buissonnière – Courzieu (69) – 04 74 70 87 48 Bistrot des Gônes – 155 r. du 4 août – Villeurbanne (69) – 04 78 85 93 23 Boîte à musiques et cie – Le Janjoux – Novalaise (73) - 04 79 36 69 87 Cabaret Le Grenier – Place St André – Grenoble (38) – 04 76 44 51 41 Café des Arts – 36 rue St Laurent – Grenoble (38) – 04 76 54 65 31 Café Brunet – 11 place Gabriel Péri – Annecy le Vieux (74) Cardinalin – route de Bons – Thonon (74) CC Théo Argence – Place F. Buisson – St Priest (69) – 04 78 20 02 50 Chaumière – 12 rue de la Tournette – Veyrier du Lac (74) Chez Mino – 16 place de l’hôtel de ville – La Roche sur Foron (74) Le Dôme – 135 place de l’Europe – Albertville (73) – 04 79 10 44 80 Esp. Albert Camus – 1 rue M. Bastié – Bron (69) – 04 72 14 63 40 Esp. Culturel – 8 rue des écoles – St Genis Laval (69) – 04 78 86 82 00 Esp. Culturel – Boulevard du Pilat – Mornant (69) – 04 78 44 05 17 Forum FNAC – rue Louis Braille – St Etienne (42) – 04 77 43 43 43 Magic Mirrors St Etienne (42) – Chapiteau face Salle Jeanne d’Arc NEC – 9 rue Claudius Cottier – St Priest-en-Jarez (42) – 04 77 74 38 15 Office du Tourisme d’Allevard – 04 76 45 10 11 Palais des Congrès – 50 quai Charles de Gaulle – Lyon – 04 72 67 01 88 Presqu’île – 12 bis rue de Fontanes – Annonay (01) – 04 75 33 15 54 Radiant – 1 rue Jean Moulin - Caluire et Cuire (69) – 04 78 23 84 02 Relais Cult. Chât. Rouge – 1 pl. église – Annemasse (74) – 04 50 43 24 24 La Ricamarie – av. Maurice Thorez – La Ricamarie (42) – 04 77 80 30 59 Salle Jeanne d’Arc – 16, rue J.-C. Tissot – St Etienne (42) – 04 77 25 01 13 Salle des Rancy – 249 rue Vendôme – Lyon 3è – 04 78 60 64 01 Th. de la Citadelle – 3 r. Citadelle – Bourg-en-Bresse (01) – 04 74 32 69 76 Théâtre le Fenouillet – St Gervais sur Roubion (26) – 04 75 53 84 74 Théâtre de la Platte – 32 rue R. Leynaud – Lyon 1er – 04 78 39 25 89 Th. de Poche – 44 rue de la Mulatière – St Etienne (42) – 04 77 38 09 77 Théâtre Le Rio – 37 rue Servan – Grenoble (38) – 04 76 42 86 11 Train-Théâtre – 1 rue Aragon – Portes-Lès-Valence (26) – 04 75 57 14 55 Vieux Logis – rue principale – Yvoire (74) Philippe FORCIOLI, La Motte d’Aigue le 7 mars 1980 Extrait de « Philippe Forcioli chante et dit ». 12