Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en

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Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en
Association loi 1901 pour la Promotion de la Chanson Française en Rhône-Alpes
Exemplaire WEB
[email protected]
http://www.fleur2mo.com
Numéro 15
3 Eur os
Tirage 100 exemplaires
Mai-Juin 2003
Edito par François Gaillard
Oh Les Belles festivités à venir…
Quel bonheur de trouver vos critiques, vos articles
dans notre boîte aux lettres ! Voyant cette forte
mobilisation (quel vilain mot à la mode…), nous avons
exceptionnellement découpé ce journal en deux : le
Fleur-de-Mots standard, avec ses rubriques
z’habituelles, et, en cadeau, ce superbe supplément
(comme le disent en général les bons marketingueurs)
regroupant toutes vos (belles) réactions au sujet du
festival « L’Appeau des Mots ». Toute blague mise à
part, nous remercions infiniment leurs auteurs pour le
partage et l’échange de leurs impressions sur ces
concerts, car c’est là que ce journal prend réellement
son intérêt ! D’ailleurs, l’actualité des deux derniers
mois étant débordante, nous n’avons pas réussi, seuls,
à suivre comme nous l’aurions voulu les autres festivals
de la région : celui de la MJC du vieux Lyon, celui du
Radiant, celui du TOTEM de Chambéry… Ce n’est
que partie remise, et l’occasion de rappeler à chacun
d’entre vous que, pour réussir à couvrir au mieux
l’actualité Chanson, nous sommes toujours preneurs
de vos réactions, coups de cœurs, coups de gueules
autour de la Chanson. Il suffit de nous envoyer un email ou un courrier à cette nouvelle adresse (attention,
la rue Mazard n’a plus cours !) : 6 avenue Joannès
MASSET 69009 LYON.
Par ailleurs, les internautes l’auront peut-être remarqué,
le site Internet d’A Fleur de Mots a été sérieusement
relooké, intégrant une page de liens qui ne demande
qu’à s’enrichir… N’hésitez donc pas à nous signaler des
contacts de sites à ajouter, et à nous rendre visite sur la
toile (http://www.fleur2mo.com) !
Enfin, une fois n’est pas coutume, je me permettrai un
petit coup de pub pour mes trois concerts des 15, 16 et
17 mai, en compagnie de Jonathan MATHIS
(accordéon, piano, saxophone soprano et ténor), à la
suite d’une résidence de 15 jours à la salle des Rancy.
Au programme : un énorme travail de création lumière
signé Sylvie AUDOUIN (assistée de nous z’autres…),
des chansons nouvelles… et des artistes étonnants
(Vincent GAFFET et ALFREDE) à découvrir en
premières parties ! Si le cœur vous en dit…
Une flopée de beaux festivals annoncés pour mai-juin !
• Le Festival Bernard DIMEY du 3 au 10 mai à
Nogent-en-Bassigny (c’est en
Haute-Marne, mais bon, c’est en
hommage à DIMEY, alors…) : la
troisième édition de ce festival
accueillera quelques têtes d’affiche
mais aussi des troupes et artistes
moins connus qui aiment et
reprennent DIMEY. Pour vous
mettre l’eau à la bouche, sachez
qu’on pourra y voir Daniel
GUICHARD, Roger PIERRE,
Valérie MISCHLER, Les
NOTENBULLES, Alain FLICK, Yves JAMAIT, LES
TROIS JEANNE, Anne SYLVESTRE, Pascal
SEVRAN et Dominique DIMEY, entre autres...
Renseignements, réservations : 03 25 31 71 24
• Le Festival « Paroles et Musiques » de St Etienne
du 9 au 17 mai propose, cette année encore, une
affiche alléchante (dans la patte
graphique habituelle des « chats
pelés » et aussi dans la
programmation !) , et en plus il
fait la part belle aux découvertes :
Loïc
LANTOINE,
Les
TIT’NASSELS, ENTRE DEUX
CAISSES, Gérard MOREL,
Jeanne CHERHAL... Si on
pouvait, on irait tous les jours !!!
Il y a aussi bien sûr quelques
têtes d’affiche de qualité :
Vincent DELERM, Romain DIDIER, François HADJILAZARO... Bref, de quoi prendre une bonne semaine
de congés.
Billeterie : www.paroles-et-musiques.net
1
• « Aah ! un festival!» au
Train-Théâtre de Portes-lesValence (26) du 21 au 25 mai
accueille, comme chaque année,
des artistes peu connus mais
méritant de le devenir (Hervé
LAPALUD, Antoine GASSE,
ZOÉ...) puis des plus connus
qui, pour l’occasion, doivent
monter, à 2, 3 ou 4 artistes, un
spectacle-création (ou « mariage
artistique ») ; cette année, il ne faudra louper sous
aucun prétexte, le 24 mai, le quatuor Bernard JOYET,
Claudine LEBÈGUE, Philippe THOMAS et Stéphane
CADÉ ! Autres rencontres artistiques aussi, avec, le 21
mai, Thierry ROMANENS et KENT, le 22 mai,
Jeanne CHERHAL et SANSEVERINO puis, le 23
mai, WALLY et JEHAN. Encore de quoi s’en mettre
plein les oreilles et les mirettes !
parmi LACOUTURE, GRACIEN, MOURON,
KUCHEIDA... Au niveau du public, il y a du mieux :
50 spectateurs environ, et 350 pour HIGELIN. Cela
reste décevant. En fait, beaucoup de gens n'ont pas cru
à la venue d'HIGELIN ! Et comme personne ne
connaît les autres noms cités... Pour préparer la
troisième édition, il va donc falloir redoubler encore
d'efforts, reprendre les mêmes ingrédients en
accentuant. Ce festival vaut non seulement pour sa
programmation, mais aussi pour la beauté des
échanges. La programmation : Yannick DELAUNAY
et Bernard JOYET le 7 à 15h, et Bal avec LE GROUPE
ATLANTIS le soir. Le groupe TOURNELUNE et
ROMAIN DIDIER le 8 à 15h, Jean CORTI et Gérard
PIERRON à 20h30. Enfin, le 9, le spectacle « Ne nous
quittons plus » avec Allain LEPREST, JEHAN et Loïc
LANTOINE à 14h30, puis ENZO ENZO à 16h30,
tout en sachant que dans les faits, il se passe toujours
quelque chose à tout moment, du petit déjeuner à très
tard dans la nuit. La plupart des artistes sont présents
durant les trois jours, et ça promet de jolis boeufs...
Renseignements, programme :
www.train-theatre.com
Les tarifs:
- chaque concert (qui comprend donc toujours deux
parties, sauf le dimanche) :
12 euros
- le bal : 8 euros
- les journées : 18 euros la première, 21 euros les 2
suivantes.
- le forfait : 50 euros pour toute réservation avant le 7
mai.
Contact : [email protected]
• Le Festival de Laneuvelle les 7, 8 et 9 juin (HauteMarne également)… Ce n’est pas en Rhône-Alpes, mais
sa belle histoire et la qualité de sa programmation nous
poussent à vouloir en parler un peu dans ce journal.
Petit historique de ce festival, donc, issu d'une soirée
bien arrosée : deux habitants
d'Ivry sur Seine, Jocelyne et
Pascal, achètent une maison de
campagne dans un village
complètement paumé de la
Haute-Marne : Laneuvelle (85
habitants, village situé entre
Dijon, Troyes et Nancy à peu
près, non loin de Chaumont
(52). Il se trouve que Jocelyne
et Pascal sont impliqués dans
la chanson française à Ivry, ils
comptent parmi les piliers du cabaret Le Picardie. Et
lorsqu'ils pendent la crémaillère de leur nouvelle
maison, on note parmi les copains qui sont venus,
entre autres, Francesca SOLLEVILLE et Allain
LEPREST. Ce dernier, à une heure avancée de la nuit,
dans les rues du village, lance à Francesca : "tiens, on
pourrait faire un chouette festival ici, dans ce village
coupé du monde..." Et Francesca de répondre "banco,
on commence dans un an !" (On est à la Pentecôte
2000). Une association, « La Neuvellerie », naît aussitôt
; Jocelyne est présidente, Pascal trésorier, et Allain
secrétaire. Ce dernier s'implique complètement, et
multiplie les contacts avec ses amis artistes. La première
édition, où vont chanter LEPREST, SOLLEVILLE,
PACCOUD et où seront jouées les deux pièces écrites
par Allain, est une réussite humaine. Tous les gens du
village s'impliquent, ils préparent les repas, les
rencontres sont merveilleuses. Malheureusement, le
public local ne répond pas. Allain appelle alors
HIGELIN et lui demande de venir. Pour pas grand
chose. HIGELIN accepte, pour rien. C'est bien
entendu la locomotive de la deuxième édition en 2002,
• WALLY sera le 6 mai à la Salle des Rancy.
Attention, c’est hors-programme ! D’où l’intérêt d’en
parler encore plus ! La parole à WALLY : "Pourquoi les
riches ne prêtent-ils jamais aux pauvres ?…Parce qu'ils
sont bien placés pour savoir que l'argent ne fait pas le
bonheur…" Si le propos de WALLY est souvent “
social mais néanmoins gai… ”, il ne faut pas trop se fier
à ses airs de bon gros rigolo ; ses traits d'esprit lancés
l'air de ne pas y toucher et une apparente bonhomie
cachent un humour beaucoup plus corrosif qu'il n'y
paraît. Compositeur efficace, excellent guitariste,
maîtrisant également le piano et l'accordéon, doté d'une
belle voix et d’un sens rare de la mélodie efficace, il
aborde la scène avec une réelle décontraction dans un
style totalement personnel. En solo depuis une dizaine
d'année, il réinvente une
forme moderne de
Music-Hall
entre
humour et chanson.
Show Man exceptionnel,
WALLY maîtrise avant
tout l'art du spectacle
interactif, n’hésitant à
interpeller le public dans
des
moments
d’improvisations
délirantes qui ne laissent jamais indifférentes. Intuitif et
imaginatif, il décline son spectacle dans des formes
2
Les guitares ont de très belles sonorités. Les textes sont
évidemment à l’avenant. Personnellement, je trouve
très opportun de chanter La Ligne Holworth le jour du
décès de Lagardère, le marchand d’armes (« très bien
considéré, sa réussite est un chef d’œuvre »). Mais je
suis étonné qu’en cette veille d’attaque guerrière
mondiale, il n’interprète pas Le Sommet. Pour la
première fois il me semble, je n’ai entendu personne le
traiter de « boy-scout ». Car, à une période, sous
prétexte que les adeptes de la guitare - feu de camp
reprenaient ses chansons entraînantes, on entendait
des révolutionnaires en peau de lapin lui coller cette
étiquette. Combien de rappels ? Je ne m’en souviens
plus. Sa gentillesse légendaire et le plaisir évident qu’il
semblait éprouver avec ses « amis » guitaristes à
échanger des émotions avec le public, ont fait qu’on a
failli y passer la nuit comme il y a trente ans au Larzac.
Tout le monde semblait ravi. Inutile de préciser que
pour la séparation artistes-public, ce dernier est debout
sans exception !
Jean-François Amary
nouvelles ou pour le moins inhabituelles, à travers
gags, chansons (parfois très courtes, car WALLY est
passé maître dans l'art de la brièveté) et "performances"
absurdes ou burlesques. Sans jamais tomber dans la
facilité, il puise ses sources d’inspiration dans notre
quotidien, passant à la moulinette nos petits travers,
pointant du doigt nos petites lâchetés, avec un art de
l’équilibre qui reste sa principale marque de fabrique.
WALLY distille sa version moderne de la Comédie
Humaine dans de multiples domaines, sur disque bien
évidemment, mais aussi avec son exposition "l'art
content pour rien" (avec gratte nombril, tourne pouce
automatique, machine à casser du sucre sur le dos,
etc…) et, avec la prochaine sortie de son premier DVD,
WALLY rajoute une corde à son arc de touche à tout
boulimique. Toujours positif, WALLY reste avant tout
un pragmatique. Aussi donne-t-il ce précieux conseil
sur lequel tout le monde est invité à méditer : "Ne
demandez jamais à un hérisson de vous aider à
traverser la route"…
Bertrand Mariaux
(dossier de presse)
• Les Mardis de la Chanson à la Salle des Rancy,
Lyon, ont accueilli au mois d’avril Frédéric BOBIN,
A L F R E D E et Joëlle LAMBERT. Une soirée qui
commençait bien, avec une vraie découverte : celle d’un
jeune
chanteur
(homonyme, mais pas de
la même famille) qui a su
étonner et emballer un
public qui ne le
connaissait pas (c’était la
première fois qu’il jouait
à Lyon). Il nous a servi
des textes tendres, dont une Vieille Ouvrière,
magnifique chanson en hommage à sa ville natale du
Creusot, et d’autres textes savoureux ou finement
satiriques. On espère bien le retrouver au hasard
d’autres scènes de la région, avis aux programmateurs !
Ensuite, ALFREDE (alias Sylvie VALAYER) était
accompagnée à l’accordéon et au piano depuis moins
de dix jours par l’étonnant « Jojo Bataclan » (Jonathan
MATHIS, qui s’en est sorti comme un chef), et nous a
chanté notamment, avec une présence scénique
extraordinaire, un Pépita remanié dont on se
souviendra! Enfin nous passerons vite sur la dernière
prestation, celle de Joëlle LAMBERT, qui, bien que
pétrie de bons sentiments (peut-être trop ?), a chanté
des généralités qui n’ont pas réussi à nous convaincre
cette fois-ci…
Marie Bobin
Ce qu’il s’est passé de majeur en
Mars-Avril 2003
• Graeme ALLWRIGHT à Bourg de Péage, dans
une salle bon-public bon-enfant comme à Apprieu,
mais infiniment plus vaste,
(on a évalué le public à
environ 400 personnes), salle
des fêtes de petite ville. Un
public très varié, mais les
barbes
grisonnantes
trahissaient beaucoup de
soixante-huitards. Organisé
par « Claire Fontaine », une
association musicale branchée
Folk, qui a déjà fait venir par
exemple Alan STIVELL, ce spectacle nous faisait
penser à la fête scolaire de fin d’année. Une fois les
lumières éteintes, les artistes apparus, ce n’était plus
qu’une communion incroyable entre eux et nous. Deux
guitaristes virtuoses et Malgaches (et vice-versa), un
bassiste et un soliste, et Graeme, soixante dix-sept ans
et prothèses des hanches paraît-il, beau et pur comme
un jeunot de vingt ans, guitare en bandoulière pendant
tout le concert. Debout lui, et pieds nus. Il a chanté des
nouvelles chansons, et beaucoup d’anciennes qu’une
(très) grande partie de la salle reprenait
chaleureusement. Graeme remercie à chaque
applaudissement. Au milieu du spectacle, il disparaît le
temps à Eric MANANA, le soliste, de nous interpréter
deux ou trois titres (dont la fameuse ballade d’Anne
VANDERLOVE, «malgachisée» si je puis me
permettre). Ce guitariste et chanteur hors du commun
a paraît-il obtenu le prix Charles Cros, et il doit être
possible de le voir dans des concerts bien à lui. Graeme
revient et c’est reparti avec des chansons bien à lui, et
d’autres empruntées à Bob DYLAN et Léonard
COHEN essentiellement. Musicalement, c’est extra.
• France LÉA à Thou Bout d’Chant, Lyon. Un lutin
nous est venu. Le lutin en question se présente, se
prénomme France LÉA. Une drôle de petite femme
habitée par une énergie poétique scénique et surtout,
par une foultitude de personnages… de femmes. Et pardessus tout ça, elle bouge. Elle bouge bien. Les bras. Le
corps. Les jambes. Les pieds. La tête. Les yeux. Et le
tout en rythme. Une artiste à entendre et à voir. A
écouter et à regarder. Ce soir-là, France LÉA nous a
3
béquilles blanches. Un texte qui n’arrive pas de Buenos
Aires, mais nous embarque dans le monde du travail :
Bossa nova. Et puis des chiens qui promènent leurs
maîtres : Vies de chiens. Une fête religieuse transformée
en beuverie (pléonasme) : Noël. Et un récit autobiographique plein de surprises : Bonne pâte. Merci et à
te revoir, André.
Roland G. Bougain
gratifié d’une boucle verbale, poétique d’une heure
quarante. Cent minutes de bonheur. De tendresse avec
de vrais morceaux de vie dedans. Des mots, des mots,
encore des mots… Une tranche de vie et d’amour. Une
grosse tranche. Mais je suis prêt à en reprendre une
tranche. Jusqu’à satiété. Encore, encore et encore.
France LÉA, un corps en mouvement. Un corps qui
avance. Avec des mains qui dansent sous les
projecteurs et qui parfois serrent le corps d’une guitare
pendant qu’une petite voix nous susurre des mots dans
lesquels le public retrouve une complicité rare. France
LÉA connaît du monde. Elle a plein de copines :
Maryvonne Leclinche, Michu Simone et tant et tant.
France LÉA abrite en son âme des petits moi(s), des
locataires qui mettent la pagaille avec leurs
contradictions. Liste non exhaustive des habitants de
«l’immeuble France LÉA» : la rêveuse, la voyageuse, la
mère de famille, la midinette, la solitaire, l’adolescente,
l’inadaptée chronique et, posé, assis au bord d’une
veine du poignet gauche, un vieil indien fumant son
calumet. Imperturbable, il observe toute cette agitation
et le bruit de tant de désirs résonnant dans les étages.
«Ma bavarde révèle ce que ma discrète ravale» (citation).
Lorsque cent minutes après son apparition sur la petite
scène d’A Thou Bout d’Chant, France LÉA disparut
dans les coulisses, j’étais bousculé, attendri, alangui et
tout plein d’humanité… France, fraternellement, je
t’embrasse.
Roland G. Bougain
• Gérard MOREL au Train-Théâtre de Bourg-lesValence. On attend dans le noir. Le son d’un
accordéon venu des hauteurs du fond de la salle nous
fait tourner la tête. Qui apparaît vêtu d’un superbe
pantalon clair, d’une veste jaune clair sur une chemise
France LÉA est comédienne aux théâtres du Galion et
de l’Unité.
rouge/rose, chaussé de ses escarpins rouges, sanglé
dans un accordéon rouge ? Gérard MOREL en chair et
en os. Après une intro un peu hésitante, il nous
interprète de là-haut les Goûts d’Olga. Encore un petit
solo avant les derniers couplets, et il descend
tranquillement sur le plateau. Sur lequel le rejoignent
maintenant ses trois acolytes, je préfère ce mot car
«musiciens» ne suffit pas. Et c’est parti pour une soirée
de poilade ininterrompue. Énormément de « cheveux
bleus » dans le public, mais aussi de tous les âges. Sur
scène, un coup de jeune non seulement pour la tenue
du chef, mais aussi pour ses complices costumés
impeccablement. Au milieu, un porte manteaux à
quatre boules qui se garniront au fur et à mesure du
spectacle, (il fait bien chaud au Train-Théâtre) une table
basse encombrée de bouteilles, et une magnifique
chaise haute et tournante, faite sur mesures pour le
maître qui s’en amuse beaucoup. C’est un nouveau
spectacle. Avec beaucoup de nouveaux titres dans le
même registre que les anciens. La part visuelle nous
semble encore plus importante qu’auparavant. Luc
CHAREYRON, Hervé PEYRARD et Christophe
MONTEIL se surpassent en poly-instrumentistes.
Maryse avec les castagnettes de CHAREYRON, c’est
inoubliable. L’intro au violoncelle de La Complainte du
Malchanceux une pièce d’anthologie. Mais quand les
deux lurons (CHAREYRON et PEYRARD) approchent
la table basse, s’installent sur des petits sièges, et
accompagnent Mon Festin en soufflant dans les goulots
de bouteilles (de capacités variées) comme dans des
Contacts : Agence Kaléidoscope, 27 rue Capitaine
Marchal, 75020 Paris, 01 40 31 14 10
En apéritif avant France LÉA, nous avons pu voir,
entendre André MARGUIN que nous avions déjà
rencontré lors de scènes ouvertes dans ce même lieu
ainsi que dans la salle des Rancy. Mine de rien, sans
en avoir l’air, André MARGUIN et sa guitare nous
distille ses chroniques quotidiennes. Des mots rangés
dans le bon ordre. Des notes formant un tapis musical
sur lequel les textes sont autant de petits bouquets de
fleurs de rhétorique. D’abord, une histoire de légumes.
De petits légumes : la Java des haricots. Puis l’aventure
tragique (vie et mort) d’un pantalon : Tango benard.
Une chanson spéciale sans filtre (ma préférée) : Petites
4
avons peut-être été, pour cette fois, un peu moins
emporté que dans sa version cabaret… Il n’empêche,
on a tout de même apprécié à leur juste valeur les jolies
mises en scène et déplacements, ainsi que des jeux de
lumières remarquables, comme cette magnifique et
gigantesque ombre portée de Claudine et son
accordéon en arrière-scène…
flûtes de Pan, on arrive à un sommet. Il y en a d’autres.
Et puis pour éviter les toiles d’araignées de fils, les
musiciens sont équipés d’un micro-pastille frontal, qui
n’arrête pas de se décoller chez Christophe MONTEIL,
ce qui occasionne des gags à répétition. Ça se termine
par un magnifique « pansement » bien centré sous la
raie de l’arrangeur prodige. Les rappels sont nombreux.
Le clou sans doute de la soirée, c’est une chanson
enfantine à accumulation du genre : « et le bec, et la
queue… ». Là, il s’agit du petit Benoît qui part dans
l’herbe moite suivi de son chihuahua. C’est une
nouvelle danse dont je ne me souviens plus du nom,
un genre de «Baguenaude», première danse au monde
qui se danse assis (avec les bras). Le public est convié à
participer bien entendu. Et ça devient prodigieux
quand CHAREYRON et PEYRARD doivent se muter
en oignon, puis en bolet, en carotte, en lapin, en
écureuil. Je ne vous en dis pas plus. Après l’avoir vu
depuis le premier rang, on a du mal à imaginer ce que
ça donnera sur disque… J’ai oublié de signaler que
Gérard MOREL très ému à un moment, nous
interprète la chanson d’un autre, un illustre inconnu,
Roger dont on a oublié son nom même, qui a fait des
premières parties de BRASSENS, si parfaitement qu’il
est mort deux heures avant Tonton Georges, c’est
incroyable ça, non ? Ce joueur de mots n’a même pas
eu la reconnaissance posthume à laquelle a eu droit
Boby LAPOINTE. Gérard MOREL répare en quelque
sorte cette injustice. Un seul regret, Gérard MOREL
n’a pas voulu nous faire Nous Deux, mais on le
comprend aussi, ce titre à lui seul est tout un spectacle.
On a néanmoins eu droit à de très jolis solos de
Christophe MONTEIL, aussi bien au piano qu’à la
guitare et à la contrebasse. Avec un spectacle aussi au
point, Gérard MOREL nous démontre qu’il est
certainement un bosseur, et on espère le voir moins
souvent comme spectateur au Train-Théâtre, ce qui
signifierait qu’il a plus d’engagements.
Jean-François Amary
• Claudine LEBÈGUE et La BARONNE au
Radiant, Caluire-et-Cuire (69). Très grande et belle
salle bien remplie pour cette dernière soirée du festival
« Chansons en tête » organisé par le Radiant. Pour
l’occasion, Claudine LEBÈGUE était accompagnée par
son irremplaçable
compagnon
de
scène,
l’accordéoniste
Alexandre
LEITAO, ainsi que
par
Éric
MODESTE aux
percussions ; un
tour de chant un
peu remanié, mais
toujours aussi agréable, fort et percutant, même si
l’exercice de la très grande salle est peut-être difficile
pour ce spectacle, qui a besoin de la chaleur du public
pour fonctionner pleinement ; pour notre part, notre
éloignement de la scène, un voisinage bruyant et
l’apparente froideur du public nous ont gêné… et nous
Quant à La BARONNE (Sylvie COBO, accompagnée
par Jean-pierre CAPOROSSI au piano et Dominique
BRUNIER au violoncelle), elle a été pour nous une
vraie découverte : quelle pêche pour une petite dame
qui vient nous chanter ses chansons derrière une
grosse batterie plantée au milieu de la scène ! Une
énergie hors du commun, une très jolie voix, un petit
côté blues, dur, qui « en a vu d’autres » sous une
crinière de feu… Tout cela forge un personnage
vraiment particulier ! Chanter en jouant de la batterie
est une performance unique en son genre… et sans
doute diablement difficile, on le remarque dans le
rendu des nuances : énergique, Sylvie COBO l’est,
sans demi-mesure, sans concession, et on se prête par
instants à penser qu’elle pourrait adoucir un peu le jeu
de batterie. Mais LA BARONNE possède un sacré
sens de la scène, car, comme si elle entendait nos
réflexions, elle prend le temps, régulièrement (et aux
bons moments), de quitter sa batterie pour venir
chanter au centre de la scène. Vraiment étonnant !! On
notera aussi, pendant ce festival, des « apéro-concerts »
organisés par le Radiant à 19h, en partenariat avec
l’Ecole Nationale de Musique de Villeurbanne. Une
jolie petite scène, de bonnes conditions techniques
(son et petite régie lumière) pour ces jeunes chanteurs
venus se produire parfois pour la première fois… mais
des conditions d’écoute très difficiles cependant,
lorsque les bruits de restauration prenaient le dessus
sur certaines chansons intimistes… Ce soir-là, nous
avons ainsi pu écouter Sandrine SZYMANSKI,
interprétant au piano ses propres compositions,
décrivant un univers qui rappelle parfois celui de Lynda
LEMAY (la critique des cours de piano obligatoires du
mercredi par leur prof de piano est très bien vue !),
ainsi qu’Evelyne GALLET, tonitruante, rigolote,
cheveux rouges et guitare au poing, interprétant
remarquablement des chansons (parmi les plus belles)
de Patrick FONT. A suivre, vraiment à suivre !
Marie et François Gaillard
5
• Laurent BERGER à Thou Bout d’Chant, Lyon,
accompagné par Patrick REBOUD (accordéon, piano,
accordina) et Marie MAZILLE (clarinette, clarinette
basse, violon). Ça commence en demi pénombre par
un air mystérieux de clarinette ; puis, un accordéon qui
s’ouvre, s’ouvre, et n’en finit plus de s’ouvrir… et enfin,
relayée par le piano, cette voix de Laurent BERGER,
qui remercie les visiteurs et les invite au partage de
chansons, qu’elles lui soient propres, ou empruntées à
d’autres «chercheurs d’air(s)». A la suite de cette
introduction, toute en retenue, en silences, en écoute
des instruments, s’enchaînent tour à tour les chansons,
pleines de sens et de climats différents ; on voit alors se
croiser des thèmes
très
divers,
chaleureux ou
sombres,
expansifs
ou
retenus,
formidablement
agencés : de
l’amitié
(Dédé
Brassens, La main
nue) à l’amour
(Libr’Amour, Tu te
dandines, Intimité),
de la séparation
(D i a l o g u e
de
sourds, Dimanche)
à la mort (La Petite
Histoire) ,
en
passant
furtivement par la
réflexion politique sur l’engagement (J’aurais voulu te
suivre)… Émergeant de ses propres chansons, et sans
rupture aucune avec celle d’un COUTÉ (dont il
reprend deux textes, Jour de Lessive et J’ai fait des Bleus),
ni avec ces reprises somptueuses de BREL (Le Diable,
Les Marquises), la plume est originale, profonde et
pleine de sens, à écouter, et parfois réécouter, pour la
saisir entièrement (Le Silence, Quel est mon nom). Sacré
voyage que ce tour de chant construit également autour
d’arrangements magnifiques pour piano, guitare,
accordéon et clarinette, et dans lesquels s’immiscent
parfois un violon ou une clarinette basse. L’ensemble
est un beau cadeau, entier de finesse, de réflexion, de
beauté musicale (musique des instruments et musique
des mots). Parmi le public, on n’en revient pas de voir
que la poésie a encore telle vigueur… Et, même si nous
avions déjà parlé plusieurs fois du spectacle de Laurent
BERGER, nous avions quand même envie de redire
tout ça. En première partie, LOZAD’AIME faisait ses
premières armes de scène ; deux guitares, un violon
soliste (rappelant sans conteste l’influence de LOUISE
ATTAQUE), ces deux lyonnais se lancent… Si les
textes sont peut-être un peu faciles parfois, et si leurs
influences sont encore très présentes, l’énergie est là,
pleine par ailleurs de belle simplicité ; bonne route à
eux !
François Gaillard
Des CD
• BÉRANGER, « Profiter du temps», (futur acoustic
production). Ce disque est à
la hauteur de ce que nous
avait laissé espérer la
maquette. Personnellement,
on trouve la pochette plutôt
moche, mais les goûts et les
couleurs… Pour les textes,
c’est
impeccable.
Les
orchestrations, elles sont bien
travaillées. On regrette la disparition du solo
d’harmonica dans Enfants rahélés, mais les chœurs
d’enfants sont très beaux. Toujours engagé,
BÉRANGER conserve sa voix de combat, parfois l’air
désabusé, mais néanmoins convaincant. A signaler,
Chanson pour elle, accompagnée par un quatuor à
cordes. Mais pour les autres titres, que ce soit le violon
ou le bandonéon, le piano ou les guitares et les
chœurs, on est aux petits oignons.
Jean-François Amary
• Stéphanie SALLAMAND, « Comme sur un fil,
une autre vie », démo 3
titres. Contrairement aux
chanteurs (et à leurs disques)
que nous prenons plaisir à
chroniquer habituellement
dans ce journal, cette jeune
lyonnaise ne semble pas
chanter parce qu’elle a
quelque chose à dire, mais
plutôt pour montrer qu’elle a une jolie voix. Certes,
elle en joue bien et avec plaisir, reprenant Céline
DION ou Hélène SÉGARA dans des bus de lycée, des
animations de fêtes locales et de villages-vacances… Il
paraît qu’elle aurait, sur scène, une présence assez
extraordinaire pour une jeune fille de 20 ans. Alors on
aurait envie de l’inciter à prendre la plume, qu’elle
raconte plutôt avec sa jolie voix ce qui la fait vibrer,
rager, pleurer ou rire ; juste pour voir…
Marie Bobin
Rens. : [email protected]
• Claude ASTIER, « Les gens sont devenus oufs»,
accompagné bien sûr par les Frères SAKARINE. Vous
voulez les noms ? JeanBaptiste LAYA, guitare et
oud, Alain BERKÈS
guitare,
Antonio
LICUSATI
à
la
contrebasse, et Gabi
LEVASSEUR
à
l’accordéon. Plus le chef au
violon et à la guitare. Ce
troisième disque est dans le
plus pur style ASTIER, qui vire un peu vers le « chant
du monde » et c’est très heureux. Au bar de Tchernobyl
semble être une vieille mélopée du folklore russe, Je
6
92, Fais les vivre) avec un seul accordéon, et tout le
cœur gros-comme-ça de PACCOUD. Ce Fais les vivre
entourant
les
enfants du 305 me
donne, ici comme
en salle, les mêmes
larmes aux yeux, et
c’est un grand cru
que ce disque, quel
bonhomme que ce
PACCOUD! Et
puis, je garde aussi
l’envie de dire que
c’est en scène qu’il faut le découvrir, que le CD doit
venir après. Si « Notre poème est à nous », il est
également VIVANT et bien vivant, et c’est vivant qu’il
faut le soutenir !
François Gaillard
digère pas les frites débute par la musique orientale et
continue plutôt en folklore américain. La suite est plus
classique pour du ASTIER, c’est-à-dire jazz manouche.
On rigole sans se prendre la tête, et ça fait du bien.
Paroles et musiques de Gilbert LAFFAILLE pour Rêve
de comptoir s’il vous plaît. Tiens, un point commun
avec le disque de BÉRANGER : tous deux terminent
par un vieux tube pas à eux. Viens Poupoule pour
ASTIER, et Quand on s’promène au bord de l’eau pour
BÉRANGER. Là, impossible de les départager, et
d’ailleurs, pourquoi essaierait-on ?
Jean-François Amary
• L@ Comp’liste 2 Chorus , qu’est-ce que c’est ? La
réponse est déjà en partie dans le titre : il s’agit d’une
compilation sortie tout droit de la liste Internet de
Chorus, la fameuse revue sur la Chanson. Sur cette
liste, de nombreux chanteurs, programmateurs,
spectateurs de chanson échangent leurs points de vue,
leurs coups de gueule ou de cœur… L’idée est
naturellement venue aux artistes de la liste de vouloir
mieux se connaître, et une première compil était donc
sortie il y a quelques temps avec deux chansons de
chacun en guise de présentation. Rebelote cette fois-ci
avec plus d’une trentaine d’artistes pour une
soixantaine de chansons réunies en 3 CD. De quoi
faire de belles découvertes ! Entre autres artistes, Rémo
GARY, Gérard MOREL, Gaspard LANUIT, Hervé
SUHUBIETTE, Claude SEMAL, Martine
CAPLANNE, Gilles ROUCAUTE, Hervé LAPALUD,
Christophe ANDRÉANI… Bien sûr, ce disque est,
contrairement
aux
habitudes, à demander (il
est gratuit dans le sens où
il ne coûte que la
fabrication, boîtier et
impressions, et frais
d’envois) puis à copier
sans modération, histoire
de faire connaître les
talents inconnus de la
chanson qu’on aime !
Marie Bobin
• Josette KALIFA, « Chansons de Léo Ferré», 14
titres, production Loup du Faubourg, distribution
Mélodie. Portée par David VENITUCCI à l’accordéon,
Josette KALIFA réussit dans ce disque le tour de force
d’interpréter des chansons (parfois très connues,
parfois un peu moins) de FERRÉ, réputées ardues, avec
une facilité déconcertante et une tendresse qui met en
relief l’émotion contenue dans certains textes (Vingt
ans, La Lune). Beaucoup d’originalité aussi, comme en
témoigne l’interprétation de Ça t’va, orientalisée dans
la voix et accompagnée sur un rythme assez entraînant
uniquement par des percussions. La voix de Josette
KALIFA ne force jamais, elle s’impose en toute
simplicité. La palme de l’interprétation pourrait revenir
à la magnifique chanson Ne chantez pas la mort, où
l’artiste commence a capella, tantôt chantant, tantôt
disant voire murmurant, puis l’accordéon s’insère
tellement en douceur
qu’il est au début quasi
imperceptible ; c’est beau,
c’est retenu, c’est fin. On
retient son haleine pour
ne pas en perdre une
goutte. Une interprétation
sensible
et
sans
grandiloquence superflue,
qui relève et affirme le
nectar de la poésie de FERRÉ.
Marie Bobin
Rens : [email protected]
• Christian PACCOUD, « Notre poème est à
nous», 25 titres. Enfin un enregistrement en concert !!
Enregistré au Limonaire, cet album est un événement,
et on ne peut que sauter de joie de voir ce projet
abouti, tant on en avait rêvé !! Après 20 ans
exclusivement constitués de scène, après s’être décidé à
sortir enfin un album studio (Des roses et des chiens) en
2001, sous l’égide du Loup du Faubourg, voilà que
PACCOUD chante le spectacle qu’on connaît dans
notre salon… et en présence d’un sacré chœur de
copains qu’on entend en fond sonore ! A la première
écoute, on est un peu surpris, d’ailleurs, tant on s’était
habitués à ne pouvoir assister à ça que dans une salle…
Et puis, c’est un vrai bonheur que d’entendre ces
chansons réenregistrées ou même parfois jamais
enregistrées (Le Couteau dans la plaie, Lundi 1er juillet
• Alain LÉAMAUFF, « L’Enfance », 10 titres. Retour
d’Alain LÉAMAUFF, après ses « Sermonades » sorties
en 2000, avec ce très bel opus consacré à l’enfance.
Beaucoup de regards de gosse, un gosse qui
contemplerait ses jouets (« Un soldat d’plomb grand
invalide / Par une agathe touché au front », Le carton à
chaussures), ses rêves (« La lune ça m’tente / Bien d’y
aller / Pourvu qu’j’y plante / Quelques pommiers », La
complainte Normande, de Jehan JONAS), ses ambitions
et ses révoltes (« Quand j’s’rai grand / j’s’rai camion
poubelle / … / Je s’rai veilleur d’étoiles / trafiquant
d’confettis / Bouilleur de crucifix / L’ange qui passe /
7
manque la petite étincelle qui fait que j’accroche…
Parfois, même, ça m’agace un peu, comme ces Philistins
(RICHEPIN/BRASSENS), et leur drôle d’arrangement
à multiples changements de rythmes : Est-ce que cette
envolée rythmique en cours de route sert vraiment le
texte de RICHEPIN ? Remarquez, tous les goûts sont
dans la nature, non ? Je vous laisse juge !
François Gaillard
une plume dans l’cul pardi ! », Quand j’s’rai grand). Ici,
mis à part ce « Bon Dieu que mes douze ans ont du
mal à finir » (L’enfance)
de DIMEY, habillé pour
l’occasion de musiques
de fête et de fanfare, le
thème de l’enfance n’est
pas prétexte à la
nostalgie, mais à mesurer
en quoi elle est un point
de départ. Car si l’on
s’arrête, si l’on prend le
temps de «contempler
distinctement / Les premières gerçures du temps» (Le
Pays de Caux), on constate vite que la vie est bien
différente de ses rêves d’enfants : « Combien de rêves
dans l’encrier / Ont eu tôt les ailes coupées » (Quand
j’s’rai grand). Alors, quelle est la part d’enfance qui
reste à la fois raisonnable et accessible ? Comment se
refaire si besoin ? Pour LÉAMAUFF, « On s’refait pas,
on s’fait », sans arrêt, « On se dessine les contours /
De son bon cœur, de sa bonne pomme / A coups de
crayons et de gommes » (On s’refait pas). Et n’en
déplaise aux « premiers », aux lèche-culs, aux « envieux,
qui se prennent encore au sérieux » (Quand j’s’rai
grand), c’est à « petits pas dans ce monde » (Le carton à
chaussures) que LÉAMAUFF décide d’aller, partant de
son enfance pour aller de l’avant ; une très belle
réflexion dans ce beau disque, avec, qui plus est, des
arrangements riches et soignés, et dans lequel Alain
LÉAMAUFF s’est offert des musiciens sacrément
talentueux, dont Alexandre LEITAO (accordéon) et
Christine ROCH à la « clarinette libertaire » (!). C’est
Beau !!
François Gaillard
Contact : [email protected] ,
www.leloupdufaubourg.com
• Damien THIÈRY, « Parchemins », 12 titres. Reçu
par la poste, ce premier disque de Damien THIÈRY,
d’origine belge, habitant en Suisse. On peut dire que le
bonhomme a tout misé sur cet album ! Album d’une
esthétique recherchée, clip, site Internet, promo
importante… Par son dossier de presse, nous
apprenons que son auteur cherche, « loin des bruits du
monde, loin de la mêlée, loin des partis et des écoles »,
à « porter un regard extérieur sur le monde moderne ».
Sur des arrangement très électroniques et percussions
synthétiques, Damien THIÈRY murmure souvent, ou
chantonne sans grande
conviction apparente.
Pourtant le discours
n’est pas inintéressant :
réflexions sur le monde
moderne (« Tout être
meurt quand il se terre /
Ou devient fou de trop
se taire / De trop se
perdre en solitude », Les
prisons intérieures), sur
les conflits armés (Balkans, Chemins de Croix, Exode
exil) et les Bruits de Bottes… Mais ce formatage FM est
franchement lassant, et nous nous sentons vraiment
loin de cet univers.
François Gaillard
Renseignements : [email protected]
• Les Octaves, « Encore un p’tit vers», 16 titres,
production Chanthea/Loup du Faubourg, distribution
Mélodie. « Pour ceux qui craignent l’ennui des textes
nobles, la mort du loup sous la lune, le temps qui suspend
son vol au dessus du lac, déjà, qu’ils se rassurent : il y
aura une lyre et Pégase en plein galop. Hors cela, les
Octaves sont pétris de rire. Ils ont la lyre chatouilleuse»,
est-il annoncé sur le disque. Au programme, des
poèmes de DESNOS, de Charles CROS, HUGO,
TARDIEU, COCTEAU, ARAGON, QUENEAU,
PRÉVERT… jusqu’à FERRÉ (Elle tourne la Terre)… Le
choix est aguichant ! Et pourtant, il y a là-dedans
quelque chose qui ne
fonctionne pas bien. Par
exemple, je n’ai pas vu
passer
la
lyre
chatouilleuse,
rien,
précisément,
pour
chatouiller l’esprit ou les
oreilles. Bien sûr, les
arrangements sont très
soignés, les interprétations à quatre voix excellentes,
très propres, on flirte d’ailleurs avec le jazz vocal… Tout
cela est très beau, très bien fini… Mais à moi, il
Rens : [email protected]
• Gérard PRATS, « Sur les chemins de plus
personne», 13 titres. Un titre à double sens : ces
chemins sont-ils des chemins où plus personne ne
marche (avec l’image de la chanson boudée par les
médias, étant sous-entendu que ‘moi j’y vais quand
même’!)… ou bien faut-il imaginer Gérard PRATS,
poète maudit, esseulé, isolé, solitaire ? J’espère que la
première version est la bonne ! Nous étions
demandeurs d’un enregistrement aussi sobre que la
scène, loin du précédent CD très électrique. Nous voilà
servis, avec ce disque en version guitare, violoncelle
(Aurélie VERRIER) et piano (Jean-Sébastien BRESSY),
comptant des nouveautés (Bout de rien, Né sous X), un
texte mis en musique par Véronique PESTEL (Foutue
vie, foutu partage), un texte d’Allain LEPREST (Nos
morts, nos morts) et un texte inédit de FANON (Les
côtes de la mer) que Gérard PRATS a mis en musique…
Belle affiche ! Quant aux textes du disque, ils nous
confirment dans l’idée que Gérard PRATS est avant
tout un auteur : ses textes portent en eux de très belles
8
cela dans ce journal (avec l’accord d’Éric NADOT),
c’est que nous avons eu l’occasion de visionner le
prototype du premier DVD, consacré à Anne
SYLVESTRE. Et que ça vaut le détour !! Quel travail !
Quelle valeur ajoutée que l’image ! Une jolie interview
d’Anne Sylvestre (avec, particulièrement, un passage
fort intéressant sur la nécessité de théâtraliser la
chanson), puis une dizaine d’extraits de spectacles…
pour peu, on se lèverait de son siège pour aller voir les
artistes sur le champ ! Espérons que le projet aboutisse,
tant il peut apporter à la fois aux artistes et au public :
aux artistes, en faisant un pas de plus dans la diffusion,
et au public en l’aidant à choisir de nouveaux
spectacles à découvrir ! Vraiment, vraiment, ce projet
est à soutenir, et nous vous tiendrons au courant de
son avancée.
images, qu’il s’agisse des
plus anciens (« Toi qui dis
que l’amour c’est un
regard qui change »,
Comment fais-tu ?) ou des
plus récents : « Il dit que
c’est pas la pluie / Que
c’est son cœur qui goutte
/ Parce que l’autre est
parti / De bordels en bateaux », A Verlaine). L’émotion
sait également être forte, comme dans ce touchant
hommage à BREL, Entre lui et Gauguin. Petit bémol
cependant : après avoir découvert les textes et l’univers
de Gérard PRATS en Avignon, et l’avoir réécouté
récemment à Lyon et sur ce nouveau CD, nous
sommes peut-être moins convaincus par l’interprétation
qu’il en fait, sans vraiment arriver à dire ce qui nous
gène… Peut-être un jour parviendrons-nous à
l’expliquer ? En attendant, pour l’amour des mots…
François GAILLARD
Contact : http://www.tranchesdescenes.com,
[email protected]
Des Livres
• Thomas SANDOZ, « Allain LEPREST, Je viens
vous voir », éd. Christian Pirot, 2003, 280 p. Enfin
une biographie de ce chanteur unanimement reconnu
comme l’un des plus grands poètes actuels ! Cet artiste
dont Claude NOUGARO disait « c’est bien simple, je
considère Allain LEPREST comme un des plus
foudroyants auteurs de
chansons que j’aie entendu
au ciel de la langue française
», et que Jean d’ORMESSON
louait comme « le Rimbaud
du XXè siècle », cet artiste
possède le talent des mots,
l’art de les « destroyer », de les
tordre et de les recoller à sa
manière… Cet essai est un
hommage à une écriture qui
a, depuis, fait école : nombre
de jeunes chanteurs se
réclament de LEPREST, mettent « un LEPREST » à
leur répertoire. Ce livre permet aussi de réparer
l’injustice du silence médiatique qui a longtemps
entouré Allain LEPREST, et de nous faire découvrir les
multiples facettes de ce personnage, tour à tour ou en
même temps chanteur, écrivain, peintre, citoyen, pilier
de bar, aimant intensément les gens et leurs petites
histoires. Brossé par l’écriture fluide de Thomas
SANDOZ, c’est là un portait sensible et attachant qu’il
nous est donné de lire, voire de dévorer et bien sûr, de
savourer. On appréhende la naissance de l’amour
qu’Allain a pu porter à la chanson au travers de
plusieurs expériences enfantines : l’écoute presque
religieuse de la radio chez ses parents ou le professeur
qui, en lisant HEMINGWAY, lui a insufflé la «
passion de s’accrocher aux mots ». Cette histoire
humaine ponctuée de petits bouts d’interviews et de
textes de chansons est particulièrement vivante. On
peut en revanche parfois regretter un certain manque
de cohérence dans les citations, qui n’illustrent pas
Bientôt un DVD…
• Éric NADOT est à l’origine d’un DVD en cours de
réalisation, autour d’Anne SYLVESTRE, dans le cadre
du projet associatif « Tranches de scènes » dont il est
l'instigateur, DVD actuellement en attente des
autorisations suffisantes pour être diffusé. L’affaire est
intéressante : il s’agit de créer une collection de DVD,
et chaque DVD sera construit autour d’un artiste dit
"principal" (en l’occurrence, pour ce premier DVD,
Anne SYLVESTRE). Dans la mesure où l’artiste est
dans son élément et rencontre vraiment son public
lorsqu'il chante sur scène, quelques-uns de ces
moments privilégiés sont fixés avec des moyens vidéo
légers et discrets. Pas de technique sophistiquée, c'est
l'émotion instantanée qui transparaît dans l'image
vidéo, et c'est cette émotion qu’Éric NADOT, porteur
du projet, souhaite mettre à la disposition des
spectateurs ! Autre
point particulièrement
intéressant de ce projet
: l’artiste "principal"
parle d’autres artistes,
ceux qu'il aime et qui
sont, de la même
façon, filmés en scène.
C'est l'occasion de
découvertes
inattendues, drôles,
graves ou touchantes,
qui donnent envie
d'aller voir tous ces
artistes ! A la fin du
DVD, l'artiste "vedette"
passe le relais à celui du DVD suivant qui prolonge à
son tour cette chaîne d'amitié et de complicité… Enfin,
le contact est maintenu grâce à un site Internet où sont
regroupés des liens et des renseignements sur tous ces
artistes. Voilà pour le projet. Et si nous parlons de tout
9
toujours le propos, et des sauts « du coq à l’âne » dans
le récit ; il faut dire que le manuscrit comptait
beaucoup plus de pages au début, et a du être tronqué
pour les besoins de l’impression. Ce livre est en tous
cas un agréable « pré-texte » à l’œuvre d’Allain, dans
laquelle il donne envie de se plonger ou de s’y
replonger ; pour couronner le tout, il paraît même que
Christian Pirot serait sur le point d’éditer quelques-uns
des textes de chansons d’Allain…
Marie Bobin
• Claude FRIGARA, « Léo FERRÉ, entretiens entre
peau et jactance (1983-1991) », éd. Christian Pirot,
2003, 140 p. Claude FRIGARA est animateur et
administrateur de plusieurs radios associatives, et, à ce
titre, il eut l’occasion de côtoyer Léo FERRÉ. De cette
amitié est sortie des entretiens, qu’il retranscrit ici chez
Christian Pirot. Tout gêné que j’étais en début de
lecture par la transcription, précisément, que je trouvais
brute et à laquelle me semblaient manquer des gestes
ou des attitudes que j’avais du mal à percevoir, j’ai fini
par me laisser embarquer… précisément, je pense, grâce
au style d’écriture. Car progressivement, on se met à le
voir, à l’imaginer, le père Léo, à l’entendre même. Il y a
un « style Léo FERRÉ », d’expression, souvent imité
d’ailleurs, mais qui, ici, est livré tel quel, par FERRÉ
lui-même, parsemé de « Vous comprenez ? », « Vous
croyez-pas ? », « Qu’est-ce que vous voulez faire ? », « t’as
compris ! ». Et l’on entend parler de SARTRE,
d’André BRETON, des surréalistes, de VIAN, du
mythe de Saint-Germain-des-Prés, de GAINSBOURG,
de d’ORMESSON même ! Avec toujours cette fougue
enflammée, parfois mélangée à un «Vous savez, vous ?»
de celui qui ne comprend pas, qui ne sait pas quoi
faire… Comme par exemple lorsqu’il évoque cet
éditeur, qui l’aurait escroqué de quelques millions : « Il
se faisait passer pour anar, je l’avais cru et j’avais pas
signé de contrat. Pff ! Quand je pleure c’est qu’il y a
des raisons, aussi ! ». De la fougue, et également une
grande culture et beaucoup de recul sur l’Histoire
(«Vous savez, les ‘grands hommes’, grands entre
guillemets, ont toujours des petitesses qui ne sont pas
entre guillemets », dit-il) ou sur les faits de société : « La
bourgeoisie, c’est pas forcément les sous, l’argent.
Lorsque la misère ou la demi-misère se met à être
bourgeoise, c’est la fin du monde. C’est terrible, hein?».
Et, sous-jacent à tout ce discours, cette constante
volonté de FERRÉ de chercher à transmettre, à
dénoncer, sans cesse, de dire les « choses que les gens
ne savent pas » en gardant « une espèce de porte
ouverte vers la vérité ou vers une certaine vérité qui est
à savoir, à connaître. Voilà ». sic. Très attachant.
François Gaillard
Courrier des lecteurs
« Chers amis,
Le 8 mars 2003, à Paris, Nicole LOUVIER nous a
quitté dans une indifférence médiatique quasi générale.
Cette auteur-compositrice avait pourtant connu une
belle réussite auprès du public suite à ses débuts à « la
Colombe » en 1953, et ses disques (33 et 45 tours)
avaient remporté un vif succès (une compilation avait
été couronnée en 1964 par le prix Paul Gilson). La
prenante et mystérieuse beauté poétique des paroles de
cette adolescente n’avait pas échappé à Maurice
CHEVALIER qui avait vanté ses talents à l’aurore de sa
carrière. Elle fut la première femme à se produire seule
sur scène avec sa guitare (annonçant Anne
SYLVESTRE, BARBARA et d’autres…). Parmi ses
succès on peut citer Mon petit copain perdu, Qui me
délivrera ? (reprise par divers interprètes dont Lucienne
DELYLE), Monsieur Victor Hugo (humoristique), La
Chanson ou la fin du monde (dénonciation
apocalyptique de la destruction planétaire par les
pouvoirs avides). Elle était venue à Lyon en 1956 à « la
nuit de Sciences-Po » (avec Boris VIAN) invitée par
notre ami Henry FUOC (journaliste), avec lequel nous
avons participé à une émission évocatrice le
19/10/2001 dans le cadre de la série « Bistanclaque »
animée par Jean-Pierre GUINARD sur Radio Canut.
Des disques vinyles se trouvent encore chez certains
disquaires collectionneurs mais on peut regretter
l’absence de réédition des chansons de cette artiste trop
vite tombée dans l’oubli, et pourquoi pas des reprises ?
(A signaler un article-interview + discographie dans la
revue « Je Chante » n°4, 1991). Nous tenions avec
Christian DEVOLDÈRE de Chambéry (grand
connaisseur et collectionneur privé) à ce que « A Fleur
de Mots » accueille cette petite fleur de souvenir dans la
nuit de l’oubli. »
Jean-Christian BIED, Lyon
10
ANDRIEU et Daniel MAILLOT. Il s’agit d’un
magazine uniquement disponible sur Internet et
totalement indépendant, entièrement consacré à la
Croix-Rousse et au grand Lyon, avec des rubriques
variées, dont un point sur les dates de concerts à Lyon,
agrémenté d’interviews d’artistes. L’adresse ?
http://www.croix-rousse-magazine.com
A.C .I. debout, couché ?
Episode 4 : branleur.
Sur l’air de Cadet Rousselle
Jean Lacéhy est un branleur (bis)
Comme il ne rend jamais à l’heure (bis)
La Rédaction d’A Fleur de Mots
Le traite de noms d’animaux
Ah Ah Ah oui vraiment
Jean Lacéhy est un faignant
• Les Copains de la Neuille n°3 présente l’actualité
de Léo FERRÉ : quelques spectacles autour de Léo
(dont « Ni Dieu ni Maître », une création de MarieClaude PIETRAGALLA par le Ballet National de
Marseille), des chroniques de livres (« Le Léo FERRÉ »
des éditions Mango-Jeunesse donne envie, alors que
«Léo FERRÉ en BD» de Vent d’Ouest pas du tout !!) et
de CD. Et un petit coup de griffe à Dick
ANNEGARN, en transcrivant le petit discours
monstrueux de méchanceté à l’égard de FERRÉ qu’il a
tenu à Barjac l’été dernier… Non, mais !
Contact : [email protected]
Jean Lacéhy vit mal rasé (bis)
Le cheveu gras, le poil frisé (bis)
Il mène une vie de Bohème
Et sèche son herbe lui-même
Ah Ah Ah oui vraiment
Son placard est luminescent
Jean Lacéhy n’a qu’une amie (bis)
La dame qui gère le R.M.I. (bis)
Son doux regard aux grands yeux tristes
Semble comprendre les artistes
Ah Ah Ah oui vraiment
C’est son seul soutien, mais constant
Les dates
: on a vu et faut pas rater !…
Mai 2003
Cabaret Belge
Gay Pneus
Yves Sartori
Wally
Marie Zambon + L’Air de rien
Artigue et Mélodies
Yves Sartori
Les Tit’Nassels
Evasion
Jean-Christophe Prince
Bernard Joyet
Loïc Lantoine
Kent + Les Tit’Nassels
Romain Didier + Entre 2 Caisses
De Rien
Gérard Morel + De Rien
Bernard Joyet
Vincent Delerm
La Tordue
Bernard Joyet
Récital Boby Lapointe
Agnès Bacconier
Antonio Placer
Bernard Joyet
Alexis HK
Bernard Joyet
Joël Favreau
Michèle Bernard
François Gaillard + Vincent Gaffet
Bernard Joyet
Christopher Murray
Joyeux Urbains
Cherhal+Baguian+Joyeux Urbains
François Gaillard + Alfrede
Martine Julien
Yves Sartori
Gérard Morel
François Hadji-Lazaro
Rémo Gary + Thierry Küttel
Kent + T. Romanens, H. Lapalud,
Les Tit’Nassels
Christine Juvin
Sansévérino + J. Cherhal, Nadj
Wally + Jehan, Les Jambons,
Michèle Muhleman
Gilbert Laffaille + F. Gaillard
Christopher Murray
Laurent Berger
Fred Radix
Jean Lacéhy ne mange chaud (bis)
Que lorsqu’il joue dans un restau (bis)
Un steak-purée et c’est la fête
Il sauce à en user l’assiette
Ah Ah Ah oui vraiment
La patate est son aliment
Jean Lacéhy après chanter (bis)
Avait séduit une beauté (bis)
Son admiratrice au sang chaud
S’est tirée avec le chapeau
Ah Ah Ah oui vraiment
Jean Lacéhy prend du bon temps
Jean Lacéhy est un branleur (bis)
Bien qu’il ne rende pas à l’heure (bis)
A Fleur de mots, braves Gaillards
Le supportent et vous pourrez voir
Ah Ah Ah oui vraiment
La suite au numéro suivant
Jean Lacéhy
Infos en Vrac
• La souscription pour le prochain disque de
Christiane COURVOISIER est lancée ! Et même
mieux : vous pouvez participer à ce prochain CD, car il
sera enregistré en public au Forum Léo Ferré (Ivry sur
Seine) les 11 et 12 juin 2003. Le disque sortira sous le
label « Loup du faubourg » et sera distribué par
Mélodie ; pour souscrire, envoyer un chèque de 20
euros + 2,30 euros de port à : Altamar Productions, 9
rue Tristan Tzara, 75018 Paris.
• Un nouveau site Internet vient d’être mis en
ligne, initié par deux passionnés de Chanson, Marc
11
01
02-03
04
06
06-10
08
09
09
09
09
09-10
10
10
11
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12
12
12
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13
13
13-17
13-28
14
14
15
15
15
15
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16
16
16
16-17
16-17
17
17
17
20-24
21
21
22
22
Café des Arts
Théâtre de la Platte
A Thou Bout d’Chant
Salle des Rancy
A Thou Bout d’Chant
Café des Arts
La Boîte à musique
St Romain La Motte (42)
Relais Cult Château Rouge
Café des Arts
Cabaret le Grenier
Magic Mirrors
La Ricamarie
Salle Jeanne d’Arc
Forum FNAC
Magic Mirrors
Café Brunet
Salle Jeanne d’Arc
Salle Jeanne d’Arc
La Chaumière
CC Théo Argence
A Thou Bout d’Chant
Théâtre Le Rio
Chez Mino
FNAC + Magic Mirrors
Cardinalin
Magic Mirrors
Espace Albert Camus
Salle des Rancy
Vieux Logis
Théâtre de Poche
Forum FNAC
Magic Mirrors
Salle des Rancy
Cabaret Le Grenier
Cabaret Le Grenier
Théâtre Le Fenouillet
Magic Mirrors
A Thou Bout d’Chant
Train-Théâtre
Le Triomphe
Cabaret Le Grenier
Train-Théâtre
23
Train-Théâtre
23
23-24
23-24
24
La Presqu’île
Théâtre de la Citadelle
Cabaret Le Grenier
Allegro
B. Joyet + C. Lebègue + S. Cadé
+ P.Thomas, Badjia, A. Gasse
Zoé, Fred Fortin, Cécilem
Djib
Michèle Bernard
Claude Astier
U. Gomina
Cécilem
Jean Waltz
Christian Paccoud
24
Train-Théâtre
25
27
27
27
27-31
30-31
31
31
Train-Théâtre
Forum FNAC, Lyon
Le Dôme
Cabaret Le Grenier
A Thou Bout d’Chant
Cabaret Le Grenier
Café des Arts
Auberge La Buissonière
Une chanson ?
Bonjour
Je t’écris
Parce que c’est matin
Parce que c’est printemps qui vient
Parce que c’est du vent dans mes veines
Et grande veine d’être vivant
Je t’écris parce que c’est vert
Parce que c’est tout vert
Parce que c’est tout ouvert
Parce que c’est tout blanc
Je t’écris parce que la nudité et l’émerveillement
Ont eu raison des ténèbres et des calculs
Je t’écris parce qu’un monde nouveau étire longuement
Ses blancs bras
Parce que des signes apparaissent
Parce que voici des amis qui se redressent et se regardent
Et se frappent le front
Et pleurent de toutes leurs larmes d’océan
Et rigolent de toutes leurs gorges d’oiseau
Je t’écris parce que la poudre de l’amour n’attend
Qu’une étincelle de tes yeux je t’écris parce que
La confiance et l’évidence ont fait leur nid ce matin
Dans mes cheveux
Je t’écris à toi inconnu mâle ou femelle
Parce que ça tambourine à ma poitrine
Parce que ça chante abondamment
À cause de ce présent
Et le présent c’est avant tout une offrande un cadeau
UN PRÉSENT
Alors voici
Un Soleil capturé ce matin dans l’œil d’une fontaine
Voici deux souliers neufs aux lacets blancs comme les nuages
Voici de l’air de l’eau un grand désert et des oiseaux
Voici des graines un grand feu et puis des mots
Des mots qui sentent des mots sauteurs
Des mots qui sonnent des mots d’odeur
Des émotions des champignons
Des moisissures en éclosion
Des mots issus de nos rêves de nos sèves
Voici de la parlote de la rage et du courage
D’aller très fou d’aller très sage
Dans ce pays rongé des loups
Des loups d’argent et des loups de pouvoirs
Dans l’arrogance et la méfiance et le dédain
Dans l’innocence de leur ignorance
Oui voici de la rage et du courage d’aller
Très fou très sage mais toujours d’ouvrir la porte
À l’ouragan ou à la brise
Bonjour je t’écris parce que bientôt
C’EST PÂQUES
Et à cause de cela je me sens tellement cloche
Et clochard et artiste ou
Choche-art-triste tiens pour résumer
Ou pour semer au mai qui pointe
Le mois d’aimer
Bonjour je t’écris parce que c’est matin parce que c’est
Printemps qui vient parce que c’est du vent dans mes veines
Et grande veine d’être vie-vent je t’écris
Parce que c’est vert parce que c’est tout vert parce que
C’est tout ouvert parce que c’est tout blanc voici des sons
Des songes des soifs des sangs des sexes et des prières
Dis
Tu comprends
L’urgence
De
CHAQUE SECONDE
Juin 2003
Les anciens pantins
Anne et Christophe
Présentation saison 2003-2004
Michèle Bernard
André Giroud
Les Tit’Nassels
Claude Hazan
Machinchose
Dadi
Mabel Gueule
Fred Radix
Leïla Chalane
Larue
Claudine Lebègue
Fred Radix
Ateliers-Chanson
Djib
Boris et les Quaincailliers
Djib
André Giroud trio
Fred Radix
Antoine Gasse + Jérôme Tatin
Fête de la musique
Les Clés à Molette
Khaban
Yves Sartori
Fred Radix
Les Clés à Molette
Le Cabaret pour Dimey
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A Thou Bout d’Chant
Cabaret Le Grenier
Radiant
Palais des Congrès
Café des Arts
N.E.C.
Cabaret Le Grenier
Cabaret Le Grenier
A Thou Bout d’Chant
Cabaret Le Grenier
Espace Cult; St Genis Laval
Café des Arts
Cabaret Le Grenier
A domicile
Mornant (69)
A Thou Bout d’Chant
A Thou Bout d’Chant
Cabaret Le Grenier
Café des Arts
Cabaret Le Grenier
Mornant (69)
Bistrot des Gônes
A Thou Bout d’Chant
La Passerelle
Cabaret Le Grenier
Office Tourisme Allevard
Mornant (69)
Salle de l’Iris
Café des Arts
Les lieux
A domicile (pour C. Lebègue 14/06) – Francheville (69) – 04 78 59 73 93
Allégro – Pl de la République – Miribel (01) – 04 78 55 80 22
A Thou Bout d’Chant – 2 rue de Thou –Lyon 1er – 04 78 39 44 82
Auberge La Buissonnière – Courzieu (69) – 04 74 70 87 48
Bistrot des Gônes – 155 r. du 4 août – Villeurbanne (69) – 04 78 85 93 23
Boîte à musiques et cie – Le Janjoux – Novalaise (73) - 04 79 36 69 87
Cabaret Le Grenier – Place St André – Grenoble (38) – 04 76 44 51 41
Café des Arts – 36 rue St Laurent – Grenoble (38) – 04 76 54 65 31
Café Brunet – 11 place Gabriel Péri – Annecy le Vieux (74)
Cardinalin – route de Bons – Thonon (74)
CC Théo Argence – Place F. Buisson – St Priest (69) – 04 78 20 02 50
Chaumière – 12 rue de la Tournette – Veyrier du Lac (74)
Chez Mino – 16 place de l’hôtel de ville – La Roche sur Foron (74)
Le Dôme – 135 place de l’Europe – Albertville (73) – 04 79 10 44 80
Esp. Albert Camus – 1 rue M. Bastié – Bron (69) – 04 72 14 63 40
Esp. Culturel – 8 rue des écoles – St Genis Laval (69) – 04 78 86 82 00
Esp. Culturel – Boulevard du Pilat – Mornant (69) – 04 78 44 05 17
Forum FNAC – rue Louis Braille – St Etienne (42) – 04 77 43 43 43
Magic Mirrors St Etienne (42) – Chapiteau face Salle Jeanne d’Arc
NEC – 9 rue Claudius Cottier – St Priest-en-Jarez (42) – 04 77 74 38 15
Office du Tourisme d’Allevard – 04 76 45 10 11
Palais des Congrès – 50 quai Charles de Gaulle – Lyon – 04 72 67 01 88
Presqu’île – 12 bis rue de Fontanes – Annonay (01) – 04 75 33 15 54
Radiant – 1 rue Jean Moulin - Caluire et Cuire (69) – 04 78 23 84 02
Relais Cult. Chât. Rouge – 1 pl. église – Annemasse (74) – 04 50 43 24 24
La Ricamarie – av. Maurice Thorez – La Ricamarie (42) – 04 77 80 30 59
Salle Jeanne d’Arc – 16, rue J.-C. Tissot – St Etienne (42) – 04 77 25 01 13
Salle des Rancy – 249 rue Vendôme – Lyon 3è – 04 78 60 64 01
Th. de la Citadelle – 3 r. Citadelle – Bourg-en-Bresse (01) – 04 74 32 69 76
Théâtre le Fenouillet – St Gervais sur Roubion (26) – 04 75 53 84 74
Théâtre de la Platte – 32 rue R. Leynaud – Lyon 1er – 04 78 39 25 89
Th. de Poche – 44 rue de la Mulatière – St Etienne (42) – 04 77 38 09 77
Théâtre Le Rio – 37 rue Servan – Grenoble (38) – 04 76 42 86 11
Train-Théâtre – 1 rue Aragon – Portes-Lès-Valence (26) – 04 75 57 14 55
Vieux Logis – rue principale – Yvoire (74)
Philippe FORCIOLI,
La Motte d’Aigue le 7 mars 1980
Extrait de « Philippe Forcioli chante et dit ».
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