Test de plomburie provoquée
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Test de plomburie provoquée
Test de plomburie provoquée But du test Le test de plomburie provoquée constitue le meilleur indicateur de la dose interne de plomb et permet d’identifier les sujets qui nécessiteront un traitement chélateur. Cette épreuve est réalisée en milieu hospitalier car, en cas d’intoxication sévère, elle doit être rapidement suivie d’un traitement chélateur afin d’éviter des accidents neurologiques ou rénaux. Chez les enfants, l’épreuve est effectuée en théorie pour des plombémies comprises entre 250 et 450 μg/l (car l’épreuve est toujours négative en dessous de 250 μg/l et toujours positive au-dessus de 450 μg/l) afin de décider de l’intérêt d’un traitement chélateur si l’épreuve est positive. Compte tenu des difficultés de recueil urinaire chez l’enfant, cette épreuve est en fait assez peu souvent mise en pratique. Chez l’adulte, cet examen est réservé aux sujets dont la plombémie est comprise entre 300 et 750 μg/l. L’EDTA calcicodisodique (EDTA Na2Ca) forme avec le plomb (mais aussi d’autres métaux lourds) un complexe très stable, non toxique, éliminé par voie urinaire en presque-totalité dans les 5 heures suivant une administration parentérale. Cependant, la quantité de plomb mobilisable par 24 heures est saturable (plomb plasmatique et plomb des tissus mous) et les jours suivants, le plomb est redistribué dans l’ensemble des compartiments. Protocole • Produit administré : éthylènediamine tétracétate calcicodisodique (EDTA Na2Ca) en pharmacie hospitalière. • Analyse devant être effectuée : plomb urinaire. Déroulement du test • Ce test doit être réalisé en milieu hospitalier, en raison du risque de nécrose tubulaire rénale (par précipitation du plomb métallique) qu’il comporte. • Après avoir fait vider la vessie du patient, l’EDTA calcicodisodique est administré à raison de 500 mg/m2 en perfusion IV dans 250 ml/m2 de soluté glucosé à 5 % à passer en 1 heure. Les urines sont collectées pendant 5 heures à partir du début de la perfusion et la diurèse des 5 heures est notée précisément. Interprétation Au cours du test de plomburie provoquée par l’EDTA calcicodisodique, une imprégnation saturnine est affirmée pour une élimination de plomb : • chez les enfants : – > 820 nmol/5 heures (> 170 μg/5 heures) ; – ou > 2 750 μg/g de créatinine ; – ou si le rapport plomburie des 5 heures (μg)/EDTA administré (mg) est supérieur à 0,65. • chez les adultes : – > 2 900 nmol/5 heures (> 600 μg/5 heures) ; – ou > 1 600 μg/g de créatinine ; – ou si le rapport plomburie des 5 heures (μg)/EDTA administré (mg) est supérieur à 0,6. ☞ ( Acide δ-aminolévulinique, ALA déshydratase, Plomb, Protoporphyrine-zinc Garnier R. Plomb. In : Bismuth C, Baud F, Conso F, Dally S, Frejaville JP, Garnier R, Jaeger A. Toxicologie clinique. Paris : Flammarion, 2000 ; pp. 638-655.Test postcoïtal de Hühner Le test de Hühner est un test postcoïtal (TPC) qui permet d’apprécier l’interaction dynamique de la glaire cervicale vis-à-vis des spermatozoïdes du conjoint. C’est un examen d’orientation lors de l’exploration d’un couple consultant pour une hypofertilité. Les conditions du test sont décrites ci-dessous ; elles doivent être clairement expliquées au couple et rigoureusement suivies : • en période pré-ovulatoire pour la femme, c’est-à-dire 1 à 2 jours avant la date prévue de l’ovulation ; • après 3 à 5 jours d’abstinence sexuelle pour l’homme ; • 6 à 12 heures après un rapport sexuel : la patiente doit rester allongée 30 minutes après le rapport sexuel et doit se présenter au laboratoire sans avoir pratiqué de toilette intime. Le prélèvement se fait, après pose d’un spéculum approprié, par mise à jour du col utérin et nettoyage de l’exocol : • l’aspect du col peut être sain, inflammatoire, hémorragique, suspect d’infections, présenter une ectopie… ; • l’ouverture du col peut être nulle ou ouverte de +, ++ ou +++. Un col bien ouvert permet de confirmer la réalisation du test à une date péri-ovulatoire ; • la glaire doit être aspirée à l’aide d’un aspiglaire transparent à usage unique au niveau endocervical, et examinée rapidement ; • l’abondance de la glaire est notée de nulle à +++ ; • la filance de la glaire est appréciée en prenant celle-ci entre les mors d’une pince et en écartant progressivement ; la filance est exprimée en centimètres et est excellente lorsqu’elle est de 8 à 10 cm avant de se rompre ; • la cristallisation est étudiée en déposant une goutte sur une lame que l’on laisse sécher à température ambiante. La lecture au microscope au bout de 1 heure permet la mise en évidence de la classique cristallisation en feuilles de fougère. Le score des points ci-dessus constitue le score d’Insler. Le test est satisfaisant si : • le délai depuis le rapport est de 6 à 12 heures ; • l’abondance (+++ ), la filance (viscosité minimale), la transparence, la cristallisation (3 à 4), le pH (entre 6,5 et 8,5) sont corrects ; • la glaire comporte peu de cellules, peu de leucocytes, peu ou pas de germes ; • la glaire renferme plus de 20 spermatozoïdes mobiles par champ microscopique. Interprétation : la glaire de cette patiente n’est pas hostile aux spermatozoïdes de son conjoint. Le test est négatif si : • la glaire est peu abondante, visqueuse, opaque, cristallisant mal (1 à 2) ; • la glaire comporte d’assez nombreux leucocytes et/ou cellules ; • les spermatozoïdes vivants mobiles sont rares ou absents. Interprétation : le prélèvement a été réalisé certainement en dehors de la période pré-ovulatoire. Ce test est à recommencer 2 à 3 jours plus tard, ou lors du prochain cycle. S’il est toujours anormal, un traitement stimulateur par estrogènes (du 5e au 10e jour du cycle) peut améliorer la production de glaire. • Le pH est nettement acide. Interprétation : la sécrétion de la glaire peut être pathologique, il peut exister une infection bactérienne. Le test est négatif avec une glaire de bonne qualité si : • le délai depuis le rapport est de 6 à 12 heures ; • l’abondance (+++ ), la filance (viscosité minimale), la transparence, la cristallisation (3 à 4), le pH (entre 6,5 et 8,5) sont corrects ; • la glaire comporte peu de cellules, peu de leucocytes, peu ou pas de germes ; • la glaire renferme moins de 5 à 10 spermatozoïdes mobiles par champ microscopique. Interprétation : il faut s’assurer que l’éjaculation s’est réellement produite, que le spermogramme est normal et que la mobilité résiduelle des spermatozoïdes est semblable à celle vue lors du spermogramme. Si le spermogramme est normal, il convient de réaliser un test de pénétration croisée dans un centre d’aide médicale à la procréation. Le test met en évidence une immunisation antispermatozoïdes : • un phénomène de « shaking » ; les spermatozoïdes « frémissent sur place ». Interprétation : il faut évoquer une immunisation antispermatozoïdes (présence d’anticorps antispermatozoïdes) et réaliser un test de pénétration croisée dans un centre d’aide médicale à la procréation. Le test postcoïtal est inscrit à la nomenclature des actes de biologie et le résultat doit comporter les informations suivantes : le jour du cycle, le délai depuis le rapport sexuel, le degré de dilatation du col, de l’abondance, de la filance et de la transparence de la glaire, la densité de spermatozoïdes par champ et le pourcentage de spermatozoïdes mobiles progressifs, non progressifs (avec précision du caractère éventuellement oscillant) et immobiles. Ce test présente une triple fonction : vérifier le caractère complet du rapport, quantifier le nombre de spermatozoïdes présents et enfin évaluer leur comportement et leur survie dans la glaire. Ce test peut être réalisé au cabinet du praticien. Lorsque le test postcoïtal est négatif sans explication claire du côté du sperme, de la glaire ou des rapports, l’exploration doit être poursuivie avec un test de pénétration croisée et une recherche d’anticorps antispermatozoïdes. ☞ ( Marqueurs biochimiques du sperme Rossin B. Exploration du couple infertile. Rev Prat 2006 ; 56 : 479-489. Zorn JR. Place actuelle du test de Hühner dans l’exploration de la stérilité conjugale. Gynécol Obstét Fertil 2006 ; 34 : 142-146.