Bibliothèque Pour Tous - Vence Club de lecture du 25 janvier 2016

Bibliothèque Pour Tous - Vence
Club de lecture du 25 janvier 2016
Les choix des lectrices.
Monique : « A ce stade de la nuit » de Maylis de Kerangal (2014)
Lampedusa. Une nuit d’octobre 2013, une femme entend à la radio ce nom qui
lui rappelle Burt Lancaster – héros du Guépard de Visconti et du Swimmer de
Frank Perry. Cette île naguère célèbre grâce à la littérature et au cinéma est
désormais le nom d’une tragédie humaine, et de l’inhospitabilité de l'Europe.
Ce livre de commande considéré comme majeur dans l’œuvre de Maylis de
Kérangal n’a pas convaincu notre lectrice, quelque peu déroutée par l’accumulation des
références littéraires préjudiciables à la clarté du récit.
Caroline : « Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran » d’Eric Emmanuel
Schmitt. (2001)
Moïse, onze ans, fait ses courses et ses classes chez Monsieur Ibrahim
l’épicier arabe de la rue Bleue située dans un quartier populaire de Paris.
Délaissé par un père absent, abandonné par sa mère, il y trouve, chaleur,
attention et tendresse ; Imprégné de sagesse soufie, Ibrahim sera un
initiateur et un guide sur le chemin de la vie tandis que Momo
accompagnera le vieil homme vers sa dernière demeure. Notre lectrice a
apprécié la richesse et la profondeur de ce roman plein d’humanité qui n’est pas sans rappeler
« La vie devant soi » d’Emile Ajar.
Yolaine : « Délivrances » de Toni Morrison (2015)
Dès sa naissance Bride, noire de peau est rejetée par sa mère, mulâtre au
teint clair. La noirceur de sa peau lui confère une beauté hors norme. Au fil des
ans et des rencontres, elle connaît doutes, succès et atermoiements. Mais une
fois délivrée du mensonge - à autrui ou à elle-même - et du fardeau de
l'humiliation, elle saura se reconstruire .Ce récit qui se passe aux Etats Unis au
XXIème siècle a séduit notre lectrice par son réaliste et son optimisme.
Claude : « La fille du train » de Paule Hawkins (2015)
Ce thriller psychologique, premier roman réussi d’une journaliste londonienne
colle à l’actualité en ce qu’il rappelle les faits de l’affaire Jacqueline Sauvage,
condamnée à dix ans de réclusion pour avoir tué son mari. Rachel, victime de
maltraitance psychologique a divorcé en raison d’une addiction très lourde à
l’alcool. Depuis la banlieue où elle habite, Rachel prend le train deux fois par
jour pour aller et revenir de Londres. Chaque jour elle est assise à la même
place et observe une jolie maison occupée par un couple, Jason et Jess, qu'elle imagine parfait,
heureux, comme elle-même a pu l'être par le passé avec son mari, avant qu'il ne la trompe, et
ne la quitte.Mais un matin, un autre homme apparaît à la fenêtre. Quelques jours plus tard, c'est
avec stupeur qu'elle découvre la photo de Jess à la une des journaux. La jeune femme, de son
vrai nom Megan Hipwell, a mystérieusement disparu...
Michèle : « Le Doute » de SK Tremayre (2015)
Un an après le décès accidentel de Lydia, l'une de leurs filles jumelles, Angus
et Sarah Moorcroft quittent Londres pour oublier le drame et s'installent sur
une petite île écossaise, Mais l'emménagement ne se passe pas aussi bien
que prévu. Le comportement de Kirstie, leur fille survivante, devient étrange :
elle se met à affirmer qu'elle est en réalité Lydia. Que s'est-il vraiment passé
en ce jour fatidique où l'une des deux sœurs a trouvé la mort ? Ce thriller
psychologique explore le thème fascinant de la gémellité.
Michèle : a aussi aimé « La renverse » d’olivier Adam (2016)
La renverse c’est la période de durée variable séparant deux phases de
marée (montante ou descendante) durant laquelle le courant devient nul ;
c’est aussi le moment où Antoine, le narrateur, apprend que sa mère est
impliquée dans un scandale sexuel avec Jean-François Laborde, le maire
dont elle est l’adjointe et la maîtresse
Comment supporter d’être à la fois le fils d’une mère complice de viols
supposés et d’un père soumis qui a si longtemps fermé les yeux sur la liaison
de son épouse? Antoine, fils de l’adjointe, et Laetitia, la fille de Jean-François
Laborde, vont se lier, et se perdre ensemble dans un voyage erratique pour
survivre à l’humiliation. Ce récit factuel rappelle évidemment l’affaire Georges Tron.
Michèle : « Envoyée spéciale » de Jean Echenoz (2016)
Constance, jeune femme de 34 ans, en attente d’une nouvelle vie vend son
appartement. En sortant de l'agence immobilière, elle est enlevée par des
militaires qui projettent de l’envoyer en Corée du Nord en qualité d’espionne.
Pour quelle raison, son mari, ne fait-il rien pour faire libérer Constance ?
Ce roman d’espionnage rocambolesque a été sélectionné par la
bibliothèque en raison de son caractère humoristique et décalé ainsi que
pour le talent réaffirmé de ce romancier exigeant mais étranger à l’esprit de
sérieux.
Evelyne : « Le dernier voyage » d’Anita Brookner (2004)
Julius Hertz, 73 ans, retraité s’interroge sur la façon d’occuper désormais son temps et
justifier ainsi sa présence au monde, alors qu’il a atteint l’âge où l’on est exclu de
l’amour et du travail ?
Une vie de travail et de soumission aux obligations familiales ne l’avait pas préparé à
la vacuité.
Dans ce désert qu’est sa vie se produit un évènement inattendu : une jeune voisine
s’installe dans l’immeuble où il vit et une relation quasi amicale s’établit (fondée
toutefois sur une méprise car Julius sent bien qu’il est instrumentalisé en tant que
voisin serviable et corvéable car disponible)
Le contact avec cette jeunesse réveille des espoirs et des attentes qui ne sont plus ne son âge.
Une maladresse le renverra à une réalité cruelle. Résigné et humilié Julius envisage de quitter
Londres. « Il se voyait comme l’exilé de la vie réelle qu’il savait-être »
C’est alors que sa cousine Fanny, son amour malheureux de jeunesse qui avait précédemment refusé
une offre de mariage et qui connaît une situation matérielle critique, se rappelle à son bon souvenir.
Julius lui propose une rencontre et un séjour en Suisse dans un palace, sur le lieu même où la fière
Fanny avait décliné la proposition de mariage.
Sera-ce le dernier voyage ?
Comme à l’accoutumée, Anita Brookner dépeint le désarroi d’individus délicats égarés dans un monde
voué au désenchantement.