Dominique Sels San Fernando Valley

Dominique Sels
San Fernando Valley
impressions
Dès le 6 octobre 2009, dans Libération, Dominique Sels apporte son soutien au
cinéaste Roman Polanski après l’arrestation de celui-ci le 26 septembre pour une
affaire remontant à 1977, où il avait été inculpé pour relations illicites avec une
mineure (www.liberation.fr
Dominique Sels, Le désir, la jeune fille et la mère,
Rubrique Rebonds, 06/10/09).
Elle publie début juin 2010 San Fernando Valley, un texte de combat qui prend
le temps d’offrir une évocation californienne des jours de février et de mars 1977.
Ayant passé deux mois en prison à Zurich, Roman Polanski est depuis six mois assigné
à résidence à Gstaad, en l’attente d’une éventuelle décision d’extradition vers les ÉtatsUnis. À propos de la procédure en cours, D. Sels estime « que l’homme a enfreint la loi,
qu’il a purgé sa peine » ; et qu’ « on ne comprend pas, devant l’ancienne trahison du juge
américain Rittenband, que la Suisse n’ait pas encore exclu l’hypothèse d’extrader. »
Le récit du cinéaste relatant lui-même les faits de 1977 est détaillé, sans rhétorique. La
presse se réfère peu à ce récit, ce qui ne facilite pas la compréhension de l’histoire par les
Européens, plus de trente ans plus tard.
La véhémence du débat public ayant fait oublier qu’il s’agit d’êtres humains,
Dominique Sels s’attache à recréer avec les nuances nécessaires la rencontre entre le
cinéaste et le jeune modèle.
Le lecteur voit donc Roman Polanski gagner une maison située aux confins de San
Fernando Valley, partie de Los Angeles qui comprend North Hollywood et où siègent les
major compagnies. Une contrée aux airs de très grande banlieue, présentant aussi des
paysages naturels – canyons et sycomores. Un réservoir à cinéma, foisonnant de villas de
stars et de beautés postées, à l’assurance implacable. On retrouve le climat d’une époque,
on est plongé dans l’atmosphère familiale de la jeune fille.
Ce n’est pas parce que la jeune fille n’était pas vierge que ce n’était pas un viol, disent
les adversaires de Roman Polanski. Ce n’était pas un viol car elle a désiré ce
(suite au dos)
Contact presse et libraires : Casimir Lepel [email protected] tél. 01 47 34 62 89
fax 09 55 12 11 62 www.chambreloup.fr
Dominique Sels, San Fernando Valley, impressions,
Éditions de la Chambre au Loup, 110 p., 10 euros.
ISBN : 978-2-9528451-5-1
rapprochement, réplique Dominique Sels. L’hypothèse du viol est écartée devant les
appels érotiques explicites qui émanent de la conversation de la jeune fille, et de son
entourage. Cette notion ne figure plus dans le chef d’inculpation ; D. Sels ajoute que ceux
qui brandissent encore ce mot non seulement portent atteinte à l’honneur du cinéaste,
mais nuisent aux victimes de viol.
D. Sels estime également que les femmes n’ont pas raison de voir en Roman Polanski
un adversaire : d’après son récit et des témoignages, il se comporte avec ses petites
maîtresses de manière bienveillante et éducative, de la façon dont Pausanias décrit les
amours célestes au Banquet de Platon. De tels artistes aînés peuvent être les alliés de la
fécondité intellectuelle et artistique des femmes, dès lors que celles-ci le souhaitent et se
décident à renoncer à une archaïque vénalité.
L’on voit comment le jeune modèle, émouvant mais très double, a tenté de dessiner la
ligne de sa vie pendant ces jours-là. Il ressort de ce récit qu’elle suivait alors des cours de
théâtre ; que Roman Polanski commençait à lui donner des conseils. « Il représentait dans
la vie de la jeune fille une opportunité que sa mère a barrée : l’affaire Polanski est moins
une affaire de domination masculine que d’emprise maternelle. »
du même auteur
ÉDEN EN FRICHE, roman, Denoël, 1990.
CHÈRE INDOLENTE, roman, Denoël, 1991.
ÉCRIRE POUR CONQUÉRIR, atelier de Dauphine, éd. du Banquet de Frazé, 2004.
CAMARILLO, Adios les seventies, roman, Chambre au Loup, 2007.
LES PLUS BEAUX DIAMANTS DU MONDE, notes de nuit, Chambre au Loup, 2007.
LES MOTS DE L’AMOUR ARRIVENT D’ATHÈNES,
vocabulaire de l’amour dans Le Banquet de Platon, étude pour le plaisir, Chambre au Loup, 2008.
RÊVERIE ET FÉCONDITÉ, roman, Chambre au Loup, 2009.
LA PETITE MAÎTRESSE, salon Botul, Chambre au Loup, 2010.
Dominique Sels vit à Paris. Un concert de free jazz la décide à se consacrer à la littérature ; la mobilité
esthétique des musiciens est une de ses influences. Plusieurs de ses romans se caractérisent par l’usage
enchâssé de registres différents, la prose semblant se trouer lorsque surgit une voix masculine hétérogène –
triviale, angoissée ou comique : Toni Camarillo, impropre à l’amour, dans Camarillo (Adios les seventies) ;
Geoffroy Cappdeville pleurant son amie disparue, dans Chère Indolente ; Philippe, contre les mandarins,
dans Rêverie et fécondité, où le monde de l’hôpital contraste avec une soif de merveilleux ; ou bien, pris dans
les rets de son langage galant, Raphaël, si brillant qu’il est surnommé l’un des plus Beaux Diamants du monde.
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Dominique Sels, San Fernando Valley, impressions,
Éditions de la Chambre au Loup, 110 p., 10 euros.
ISBN : 978-2-9528451-5-1