1 N`GOLA N°1 EDITORIAL Sous le signe du renouveau Dix ans se

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1 N`GOLA N°1 EDITORIAL Sous le signe du renouveau Dix ans se
N’GOLA N°1
EDITORIAL
Sous le signe du renouveau
Dix ans se sont écoulés depuis que notre ASSOCIATION a vu le jour. C'est à la fois peu et
beaucoup. Peu, au regard de temps que prend l'instauration d'une paix durable en Angola et
toutes les conséquences y afférentes. Beaucoup, au vu des changements, des bouleversements
que connaît notre monde.
A l'aube d'une nouvelle décennie, nous jugeons important de faire à notre manière le point
sur l'action antérieure afin de mieux cerner le futur.
Notre Association a certes connu des hauts et des bas. L'engouement, l'enthousiasme, la
volonté qui ont caractérisé les membres aux premières heures de son existence sont en
manque. Cependant, compte tenu des conditions et des circonstances de l'époque et les
diverses actions menées par les différents comités successifs, notre évaluation nous donne une
relative satisfaction. Toute notre reconnaissance à ceux qui, de loin ou de près, ont contribué
à la pérennité de l'Association.
Au premier abord, un tel jugement paraît bien secteur mais la nature et la vocation d'un
organisme comme le notre interpellent notre conscience du fait que le travail est avant tout
animé par le volontariat et le bénévolat.
Après avoir passé le cap d'une décennie, notre confiance, notre engagement, notre optimisme
sont restés intacts. Cela est une marque de dignité humaine dont la volonté commune de
cheminer ensemble pour accomplir nos aspirations culturelles, sportives, humanitaires,
sociales et autres est sans doute louable.
Persuadé que les raisons fondamentales qui ont poussé les Angolais à s'unir au sein d'une
même association sont restées en général les mêmes, tandis que les buts et les objectifs à
atteindre divergeaient, une restructuration de notre organisation s'imposait. Adapter les
Statuts de l'association aux différentes conditions de séjour de ses membres, à l'évolution de
la situation politique de notre chère patrie était donc impératif.
Ainsi, la transformation des structures devra permettre à la fois la création d'un cadre
organisationnel pluraliste et intégré; d'une organisation décentralisée (création des sections)
visant avant tout à traduire les aspirations des membres en fonction des réalités locales ou
régionales; et, enfin, d'un meilleur encadrement de ses membres par une prise en compte de
ses diversités.
A travers ce renouveau, nous entendons actualiser le cadre juridique de l'Association,
diversifier nos activités, mobiliser davantage la communauté angolaise de Suisse et d'ailleurs.
L'aboutissement de cette volonté commune a été concrétisé par la révision des Statuts, par
l'élection d'un nouveau Comité et par l'ouverture d'un certain nombre de Sections.
C'est donc sous LE SIGNE DU RENOUVEAU que nous allons construire l'avenir dont le
centre d'intérêt doit être "l'Angolais en Suisse, en Angola et ailleurs, en avant pour la paix et
le développement". Ainsi, nous pouvons alors dire à coeur et joie, vivement demain.
Pedro Kiangebeni
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ACTIVITES DE L’ASSOCIATION
LES PRIORITES DE L'A.A.S.
Le Comité Exécutif étant mis en place le 31 octobre 1993 n'a vraiment commencé son travail
qu'à partir du début de l'année 1994. Après plusieurs réunions, deux points ont été retenus
comme priorités des activités à réaliser pendant le premier trimestre, de janvier à mars, à
savoir:
- ouvertures des sections
- action humanitaire pour l'Angola.
1. OUVERTURES DES SECTIONS
Tenant compte de la volonté exprimée par les membres en vue de restructurer et d'élargir
l'Association au niveau de toute la Suisse, un calendrier élaboré par le Comité Exécutif fut
mis en place pour créer des sections. Ce planning se présentait comme suit:
22.01.94 Fribourg
05.02.94 Genève
19.02.94 Vaud
05.03.94 Neuchâtel
20.03.94 Berne
Toutes ces sections ont été ouvertes aux dates indiquées à l'exception de Neuchâtel pour des
raisons d'organisations. Mais, son ouverture a été reportée au second trimestre, soit le 16 avril.
Par contre, de toutes ces cinq sections qui sont officiellement ouvertes, deux Sections ont déjà
approuvé leur règlement d'ordre intérieur et élu leur Comité. Il s'agit de Fribourg et Vaud. Les
autres Sections ne pouvaient pas élire leurs comités au courant de ce trimestre à cause du
calendrier très chargé de notre Secrétaire à la Coordination des Sections. Elles le feront
pendant ce second trimestre. A l'exemple de Berne qui doit se réunir le 30 avril.
Par ailleurs, les nouvelles structures obligeant l'admission de tout membre par la signature de
l'Acte d'adhésion, concrètement, nous pouvons dire que le nombre actuel des membres inscrits
dans l'association est de 68 qui se réparti de la manière suivante:
Cantons Membres Sympathisants
Berne 3 Fribourg 5 5
Genève 11 2
Neuchâtel 1 Vaud 7 4
Nous espérons que lors des prochaines assemblées générales ou sectionnaires certaines
personnes possédant encore les actes d'adhésion vont se décider.
2. ACTION HUMANITAIRE
L'organisation des actions à but humanitaire au profit du peuple angolais est l'un des objectifs
de l'association.
Conscients de la situation dramatique que traverse notre pays et du témoignage du Dr. Kivitidi
devant l'Assemblée générale, les membres étaient unanimes qu'une action concrète soit menée
le plus vite possible pour sauver les vies humaines en Angola. Le Comité Exécutif à qui
revenait la tâche d'exécution n'a pas tardé à se mettre à l'oeuvre. Il a contacté le Comité de
soutien aux victimes de la guerre civile en Angola qui avait programmé une activité analogue
mais ponctuelle jusqu'à fin printemps 1994. Le contact avec ce comité de soutien s'inscrivait
dans le cadre de partenariat et d'union des forces pour une même finalité.
En ce qui concerne l'action même, le Comité Exécutif a donné la priorité aux cantons dont les
sections ont été ouvertes. Ainsi, la campagne des récoltes des médicaments et des fonds fut
menée à Genève, Fribourg et Vaud (particulièrement la ville de Lausanne).
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Cette campagne a donné des résultats satisfaisants; près de 100 kg de médicaments obtenus et
un montant d'environ frs. 400.- versé comme don.
Le Comité Exécutif remercie les Sections à qui revenait l'organisation de cette action et les
personnes physiques et morales qui ont participé activement à l'action. Ces remerciements
s'adressent également et, plus particulièrement, au Dr. Erik Allgöwer d'Yverdon qui a mené
seul cette action dans la région du Nord-Vaudois en récoltant de médicaments d'une valeur
d'environ Frs. 25'000.- et un chèque de frs. 250.- Décant K.
LE 18 JUIN 1994 : JOURNEE DES REFUGIES
Depuis 1980, l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés (OSAR) organise chaque année une
journée des réfugiés. Près de 200 localités suisses participent aux manifestations: stands au
marché, rencontres et fêtes multiculturelles, etc.
Cette année, la journée des réfugiés fixée au 18 juin est placée sous le thème:
"Avec les réfugiés - Contre la violence".
L'Association des Angolais de Suisse, par le canal du Comité de la Section de Vaud, participe
activement aux séances de préparation de ladite journée à Lausanne.
Pourquoi cette participation ?
Nous avons constaté que face à la concentration des populations étrangères en Suisse; plus
particulièrement les populations africaines, beaucoup de Suisses se posent tant de questions:
"Quelles sont les raisons qui poussent ces gens à fuir leurs pays? Sont-ils des "vrais" ou faux"
réfugiés? Sont-ils des réfugiés "économiques" ou "politiques"?
Les médias suisses n'abordent à fonds ce problème d'exode des populations africaines. Ils ne
font que constater.
Ainsi, par manque d'informations appropriées, un climat de méfiance naît et commence à
régner dans le milieu suisse. On développe par conséquent les réflexes de la xénophobie, le
racisme s'installe dans la conscience des Suisses. Dès lors, les Suisses considèrent les uns
comme des mendiants, des profiteurs, des paresseux qui ne veulent pas travailler, qui ne
veulent pas s'intégrer, qui ne contribuent pas à l'économie; et, les autres comme des gens qui
prennent la place des suisses dans le travail, qui volent les femmes suisses pour obtenir les
papiers, qui font des enfants n'importe comment, etc.
Les Réfugiés, quant à eux, trouvent dans ce milieu suisse une autre forme de l'oppression:
l'indifférence et l'isolement.
Afin d'éviter ces réflexes de la xénophobie, de racisme et d'aider le peuple helvétique à
comprendre les problèmes de nos pays, il faudrait des plus amples informations, des échanges
d'idées, des rencontres, bref, un franc dialogue Suisses - Réfugiés.
En ce qui nous concerne, c'est l'une des occasions de pouvoir parler ouvertement des
problèmes majeurs que rencontrent notre pays; son histoire, sa situation dramatique actuelle,
etc.
Nous souhaitons que les Angolais, réunis au sein de l'Association des Angolais de Suisse,
s'associent massivement à toutes les manifestations organisées en cette occasion dans tous les
coins de la Suisse. Décant K.
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L'échec de la démocratisation en Angola
En date du 26 février 1994, l'Association des Angolais de Suisse avait organisé une journée
"action humanitaire pour l'Angola" à Genève. La journée étant répartie en deux activités; la
récolte des médicaments et fonds l'avant-midi, nous avons assisté dans l'après-midi à la
conférence animée par M. João Paulino PINTO dans une des salles de l'Uni-Dufour.
Acceptant l'invitation qui lui a été adressée par l'Association et tenant compte des frais de
voyage qui devaient être supportés par lui-même, M. Paulino João Pinto, venant directement
de Luanda, a débarqué à 12 heures à Genève soit trois heures avant la tenue de la
conférence. Très calme et confiant en lui même mais un peu fatigué, il nous a parlé de
"l'échec de la démocratisation en Angola" dont nous présentons le résumé
L'entrée en matière fut initiée par deux questions majeures formulées par l'orateur:
1.-Pourquoi la démocratie n'a pas marché en Angola?
2.-Pourquoi les Angolais ont-ils souffert durant la période marxisante et sa suite?
Il donna plusieurs causes dont:
-la confusion entre la démocratie et les élections (vote populaire);
-la nature et la forme des accords d'Estoril;
-la bipolarisation politique en Angola;
-la maintenance de l'appareil juridico-administratif du MPLA pendant la période de transition;
-l'existence des conflits à caractère ethnico-racial mais latent, non suppléés par les accords de
mai '90 qui se sont révélés par la suite.
Après avoir donner les grandes lignes par ces questions-réponses, il développa les causes
citées ci-haut.
En fin connaisseur de la réalité politique angolaise, il fit un rappel à la période coloniale pour
expliquer à l'assistance l'origine du manque de la culture démocratique en Angola. Donc, le
caractère dictatorial et fasciste de la politique coloniale qui malheureusement devait se
prolonger après l'indépendance. L'absence de la culture démocratique provoqua aussi
l'étouffement des idées culturelles; la valorisation de l'identité angolaise.
Autres éléments à mettre en ligne de compte, la présence de trois mouvements politiques
angolais luttant pour l'indépendance avec comme corollaire trois programmes politiques
différents n'arrangea nullement les choses au niveau de l'élévation d'une conscience
collective.
D'après l'orateur, il aurait fallu un large débat sur l'identité nationale avec la participation de
toutes les forces vives de la nation angolaise. Ce débat devait avoir un caractère délibératif
donc, un cadre de réflexion sur les maux dont souffre le pays. Or, ceci n'a pas eu lieu.
Les accords d'Estoril ne furent qu'un simple cessez-le-feu à vocation purement militaire. Ce
qui révéla beaucoup de défaillances telles que:
-la non prise en considération du souci de démocratiser d'abord la société;
-la légèreté dans la mise en oeuvre et l'observation du processus tant du côté de l'ONU que
des pays parrains des accords;
-beaucoup de détails futiles sauf un problème extrêmement délicat: l'avenir des jeunes
mobilisés de gré ou de force par les deux belligérants;
-la conclusion opaque et ambiguë des accords laissant une zone d'ombre qui permit aux
signataires une interprétation libre et dangereux pour le restant de la société. La présence des
nouveaux partis politiques aux accords aurait du reste permit de limiter les excès dans
l'interprétation des accords par ex.
Le fait, selon M. Pinto, qu'on ait fait la paix sans la pacification de la société toute entière
occasionna la résurgence des conflits jusque là latents.
Revenant sur le rôle de l'ONU, il mit un accent tout à fait particulier sur l'ambiguïté de la
participation des observateurs onusiens: observateurs passifs, actifs ou neutres? Personne ne
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savait ce qu'ils faisaient. Ils n'avaient aucun pouvoir de décision et leur nombre n'était pas
suffisant relativement à l'enjeu.
Par la suite, il expliqua qu'un pays ayant derrière lui 18 ans de guerre civile méritait un rôle
précis et clair et un contingent suffisant de l'ONU pour mieux gérer la paix.
Autre élément intrigant, la réduction de la capacité du CCPM (Comité Conjoint PoliticoMilitaire) à un simple gestionnaire des affaires courantes telles que bagarres de rue.
Le maintien de l'appareil juridico-administratif du MPLA sans un mécanisme ou instrument
de contrôle approprié devait poser des questions. Comment concevoir une chose du genre que
ces accords devaient laisser aux mains du MPLA, le gouvernement avec des postes aussi
importants comme les Finances et la Communication sociale (Information ou organes de
diffusion, la mass média)?
Dans le souci de faire comprendre à l'assistance la gravité de la situation en Angola, M. Pinto
évoqua l'existence des conflits plus délicats à régler que le conflit politique: les conflits
ethnico-raciaux. Ceux-ci ont été exacerbés par la politique d'exclusion menée par le MPLA
depuis l'an 1975. La faible représentation des certaines catégories sociales du pays et autres ne
pouvaient être qu'une source d'explosion ou un détonateur.
Pour l'orateur, la démocratie ne signifie pas aller déposer un bulletin dans l'urne mais plutôt la
création d'un cadre politique de la représentation des intérêts nationaux et vitaux du pays.
Dans la dernière partie de son allocution, l'orateur développa la situation actuelle de l'Angola
notamment la reprise de la guerre civile et ses conséquences dramatiques. Selon son avis
personnel, la guerre aurait commencé à Luanda et s'est étendue par la suite à l'ensemble du
pays avec la suite que l'on connaît.
Maintenant nous assistons, selon M. Pinto, à une suspension de toutes les libertés
fondamentales par le gouvernement qui la justifie par le fait de la reprise de guerre. Le chef de
l'Etat décréta même un "Etat d'émergence non déclarée" (Etat d'urgence).
La situation sociale à Luanda s'est détériorée: On assiste à une dégradation de la condition
humaine sans pareil et à ceci il y a une destruction massive des infrastructures économiques
du pays par les deux belligérants.
Alors comment sortir de cette situation?
Notre orateur préconisa quelques solutions. Il faudra, dit-il, une identification des problèmes
majeurs minant la société angolaise qui sont:
-l'identité nationale;
-l'exclusion;
-la haine et l'animosité entre les Angolais;
-la conciliation des différents intérêts ethnico-raciaux.
Après avoir cerné ces problèmes, selon M. Pinto, les Angolais devaient se décider sur quel
genre de pouvoir ils veulent. Donc, le débat à réaliser devait se tourner autour de ce problème
de pouvoir. Or, actuellement, il y a une divergence d'opinion sur la forme étatique de l'Etat
angolais futur: fédéralisme, décentralisation ou unitaire.
L'orateur devait clore son exposé en exprimant sa préoccupation sur la non évolution des
pourparlers se déroulant à Lusaka (Zambie) qui risquent de ne pas être à la hauteur des espoirs
du peuple angolais.
En guise de conclusion, il exhorta ses auditeurs surtout Angolais à s'organiser mieux pour
aider les frères vivants aux pays qui sont en proie à d'énormes difficultés de tout ordre. Il
signifia que l'Etat à lui seul est incapable de sortir le pays du chaos où il se trouve et que la
société civile est aussi pauvre. D'où les Angolais de l'étranger ont un rôle important à jouer
quelle qu'elle soit la couleur politique pour que l'Angola soit unique et reste indivisible. Ceci
dit les Angolais doivent avoir le sens de la responsabilité. La suite de la conférence était
réservée aux questions posées par le public au conférencier.
Menga Waku.
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LIBRE OPINION
Cette rubrique est réservée à tout Angolais ou toute personne s'intéressant à la cause
angolaise afin de méditer sur un sujet, de se poser des questions, d'analyser des hypothèses,
de formuler des propositions bref, de faire des réflexions qui pourront être bénéfiques pour
l'avenir du pays. Les différentes opinions qui y seront publiées constitueront à notre avis une
humble contribution à la compréhension du drame angolais.
Pour ce premier numéro, nous avons choisi un thème de réflexion, l'identité angolaise.
QUI EST ANGOLAIS ?
Cette question peut être abordée sous diverses optiques. Nous vous laissons la liberté de
donner vos opinions. En ce qui nous concerne, nous sommes partis d'un constat.
Pendant toute l'occupation portugaise, la politique coloniale fut basée sur l'exploitation de
l'homme noir au profit du blanc, la colonie de peuplement, le métissage, l'assimilation, etc.
Trois grandes classes sociales furent institutionnalisées: les Blancs, les Assimilés (Noirs et
Métis), les Indigènes (à majorité Noirs). La guerre et la dictature portugaise avaient poussé les
Indigènes à quitter leur pays et à se réfugier dans les pays limitrophes ou lointains.
Au lendemain des accords d'Alvor conclus après une longue période de lutte pour la libération
et permettant l'accession du pays à l'indépendance, la guerre civile éclate. Une campagne est
menée pour chasser les protagonistes de l'Angola. Les Angolais, issus de plusieurs
générations, vécus en dehors du territoire national rentrant chez eux, sont officiellement
considérés des "Refugiados". Les cartes des réfugiés leur sont remises par le gouvernement.
Peu après, ils sont vulgairement nommés "regressados".
En septembre 1992, les mêmes Angolais qui ont été chassés du pays en 1975 rentrent et
participent aux élections législatives et présidentielles. Ils sont quand-même admis à
accomplir leurs devoirs civiques. Les hostilités ayant repris après l'échec de la
démocratisation par les urnes, la chasse aux soit disant "non Angolais" recommence. Le 22
janvier 1993, on assiste à une journée sanglante à Luanda, une boucherie de viandes qu'eux
mêmes les bouchers ne mangent bref, un véritable pogrom des Angolais, s'il vous plaît, des
soit-disant "non-Angolais", appelés "Zaïrens", ressortissants des régions du Nord. Ne sont-ils
pas appelés "Zaïrens" parce qu'ils sont originaires de la province du Zaïre ? Soit!
Bref, les conséquences de la politique coloniale, de la politique du gouvernement après
l'indépendance et la situation dramatique que traverse le pays depuis des décennies font que
les Angolais "déshertent" leur pays et soient éparpillés à travers le monde.
Partant de ce constat, qu'il soit à l'intérieur du pays ou à l'extérieur, l'Angolais a du mal à
définir un Angolais.
Qui est Angolais?
C'est celui qui parle correctement le portugais...
C'est celui qui est né en Angola...
C'est celui qui est noir, blanc, métis...
C'est celui qui a un passeport angolais...
Bref, qui est ANGOLAIS ?
Nous attendons vos opinions.
Décant K.
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A PAZ PARA QUANDO ? ? ?
1961-1994, 34 anos que o povo angolano não connhece o que é a paz, a liberdade e a
felicidade.
Analizando ben no fundo o problema angolano ja ultrapasou o nível de ser resolvido aos
partidos politicos como problema politico, mais sim no momento actual o caso de Angola
cabem a cada um de nós Angolanos, independentemente de pertecer a este ou aquela opção
politica, pensar o destino de Angola, qual é a solução maior para que Angola obtenha uma
verdadeira paz sem reservas se nós vermos os tais observadores que nós confiamos para tratar
o nosso problema são os mesmos comerciantes que nos vendem as armas.
Por ex. Hoje em dia os hoteis de Lusaka tiveram muita receitas em albergar os tais
negociadores; onte foi Addis-Abebas e Abidjan amanha talves Libreville ou Harare.
Com isto eu ja chegeui a conclusao que os accordos de Bicesse assinado no dia 31 de maio de
1991 foram accordos de guerra entre os dois beligerantes, digo isto porque se nós somarmos o
numero dos Angolanos mortos depois da assinatura dos ditos accordos é mil veses superior do
que antes da assinatura deste, e o povo angolana ja pagou com milhares de vidas humana para
obtençao da paz que não obteve apesar de tantos mortos.
Neste artigo venho a pedir aos dois candidatos a presidencia de Angola ja que ate neste
momento aguardamos a segunda volta da eleição presidencial, e como um controla 80% do
territorio e outro 20% do territorio isto não é segredo a ninguem.
Venho mui respeitosamente solicitar aos dois exà candidato a presidencia de Angola para que
digam quale é o preço exacto em dinhero do cuto da paz, da liberdade e da felicidade para o
humilde povo angolano, ja que isto não se conseguio comprar em custo da vida humana
inoncentes.
Na estatisrica actual, Angola conta com 8 milhoes de habitantes tem tomado em conta os
milhares que ja morreram???
Peço este preço para que a PAZ, a LIBERDADE e a FELICIDADE seja oferecida ao querido
povo da história no dia 11 de novembro e no dia 25 de dezembro deste ano de 1994 ja que o
natal é o dia da familha.
Amemo nos ums aos outros reconstruiremos a familha angolana destruida, Angola sera uma
grande nação deus e pai não é padraste e o solo nasce para todos.
Buanga Pedro Kosi-Kayi Mone Kiaku kiaku - Tchove tchove.
FAITS DIVERS
NON AUX DISCRIMINATIONS RACISTES
Samedi 5 février, la boutique MAX-Uomo à l'avenue du Théâtre a refusé de vendre une paire
de jeans à un client, ... parce qu'il était noir. La direction de la boutique justifie cet acte
honteux de discrimination raciste par des vols soit disant commis par des noirs. Ce refus a été
attesté par des policiers, appelés sur les lieux par le client refoulé. Cet acte de racisme
scandaleux n'est pas resté sans réactions: de nombreuses personnes ont manifesté un soutien
spontané à la personne qui a été inhumainement expulsée et ont fait savoir leur colère.
(Extrait de La Lettre de SOS Racisme; Trimestriel, mars 1994)
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LU POUR VOUS
M. João MIRANDA, Vice-Ministre des Relations Extérieures, chargé des Angolais de
l'étranger s'est confié à ANGOLA-Infos de février, journal édité par le Service de Presse de
l'Ambassade d'Angola en France. Nous reproduisons à l'attention de la communauté
angolaise le texte intégral de cette interview.
Q.- M. le Vice-Ministre des relations extérieures, chargé de la communauté angolaise à
l'étranger, quelles sont les grandes orientations de la politique de votre département en ce qui
concerne les Angolais à l'étranger?
R.- Notre politique d'émigration se résume ainsi:
- inoculer le sentiment d'angolanité chez tous les Angolais résidant dans le pays;
- cultiver le sentiment de solidarité et d'harmonie entre Angolais;
- rapprocher les Angolais de la diaspora sans aucune discrimination. La mère patrie et le
gouvernement devront prêter une attention particulière à leur volonté et leurs besoins en leur
assurant la protection dans leurs droits et intérêts;
- préserver la culture et l'identité nationale en diffusant la langue officielle du pays;
- stimuler le sentiment patriotique et l'esprit de facilité aux traditions historico-culturelles;
- assurer l'information et informer la diaspora des réalités du pays et garantir les conditions
d'intégration aux citoyens ayant décidé de regagner le pays.
Q.- L'Angola est un pays qui a connu une dure et longue période coloniale, au point que l'on
trouve des Angolais éparpillés à travers le monde (Europe de l'est et occidentale, Etats-Unis
d'Amérique, Afrique et même Asie. Avec l'accession du pays à l'indépendance, en dépit de la
guerre, quelles sont les mesures de réinsertion prises par le gouvernement ?
R.- Nous avons pris beaucoup de mesure, notamment pour encourager le retour des cadres au
pays. Mais cette opération a été mise en échec par la reprise de la guerre par l'UNITA. Ce
vaste programme compte sur l'appui de l'organisation internationale chargée des émigrations
(OIM), dans le sens de donner une impulsion au retour des cadres.
Nous assistons aujourd'hui à une certaine hésitation de la part de beaucoup de nos
compatriotes à cause de la guerre qui sévit dans le pays. De toute façon, des cas isolés des
gens qui rentrent au pays sont enregistrés, à travers des associations d'aide à l'émigration et
aux communautés angolaises de l'étranger. Notre département intervient ensuite auprès du
ministère de la réinsertion sociale pour assurer l'installation de ces citoyens.
Depuis 1991 nous encourageons l'esprit associatif. Le contact entre le pays et les citoyens
résidant à l'étranger n'est possible qu'à travers les associations, du fait que le gouvernement ne
peut rencontrer chacun des membres de la diaspora angolaise. Notre désir est de voir donc nos
compatriotes s'organiser dans des associations ou d'autres groupements représentatifs.
Q.- Dans quel pays du monde trouve-t-on une grande concentration de la communauté
angolaise?
R.- Ce n'est pas facile à préciser. Nous encourageons nos compatriotes à se faire enregistrer
auprès des services consulaires de nos missions diplomatiques; mais peu de gens ont suivi ce
mot d'ordre. Nous avons quand-même l'impression que c'est la république du Zaïre qui
héberge le plus grand nombre d'Angolais, viennent ensuite la Zambie et le Portugal.
Q.- Vous savez que les Angolais résidant à l'étranger rencontrent plusieurs difficultés de
communication ou de coopération avec nos missions diplomatiques. Les raisons sont bien
connues, notamment l'appartenance de certains à des partis politiques opposés au parti au
pouvoir.
R.- Il n'existe pas des dispositions spéciales ou particulières pour régulariser le rapprochement
entre certains citoyens et nos missions diplomatiques. C'est qu'il y a peut-être un certain rejet.
Il existe au pays des partis politiques de diverses tendances idéologiques exerçant librement
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leurs activités politiques. Nous ne comprenons pas que des gens vivant à l'étranger aient
encore peur de se rendre aux ambassades de leur propre pays.
Il existe aussi un sentiment de culpabilité de la part de certains de nos compatriotes. Beaucoup
d'entre eux ont quitté le pays légalement. Mais une fois arrivés à l'étranger, ils demandent
l'exil politique, en présentant comme raisons la persécution politique. Et comme leurs
demandes d'exil politique se basent sur des motifs et même antipatriotiques, ils ont
aujourd'hui une certaine honte vis-à-vis de leur pays. Ils refusent donc de se rendre à nos
ambassades. Et pourtant les protes leur sont grandement ouvertes.
Nous ne cessons de leur dire que "le passé est passé. Nous devrons considérer l'avenir et en
affronter les défis". Le pays n'usera pas de représailles à l'encontre des citoyens qui ont
commis de telles erreurs. tout comme eux. Mais ils ne pourront exiger du pays autre chose
que la compréhension.
Q. Certains pays, notamment les pays d'Europe centrale, ont pris des mesures de limitation
d'entrée dans leur territoire national respectif, et même les autorisations de séjour de longue
durée en faveur des émigrés, les Angolais n'y échappent pas. Comment envisagez-vous
l'accueil de ceux qui désirent retourner définitivement, compte tenu de nos problèmes
particuliers au pays, surtout dans les domaines d'emploi, d'habitation et autre?
R.- Ce problème s'est posé avec beaucoup d'activités, mais nous n'avons jamais enregistré
d'expulsions massives de nos compatriotes, grâce, je pense à certaine compréhension du
drame africain. En ce moment, les efforts du gouvernement tendent à résoudre la situation de
plus en de trois millions de personnes déplacées qui se trouvent dans les zones contrôlées par
le gouvernement.
Nous pensons en toute honnêteté que le gouvernement, avec la situation de guerre que connaît
le pays, ne pourra garantir dans l'immédiat du travail à ses citoyens qui rentrent. Le problème
des déplacés nous préoccupe tellement que nous arrivons à en oublier d'autres. Avec le retour
d'une paix réelle nous pourrons lancer une grande campagne pour le retour au pays de nos
compatriotes, avec des garanties d'emploi.
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