Quand la FSU 13 rencontre un conseiller de Luc Chatel, ministre de

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Quand la FSU 13 rencontre un conseiller de Luc Chatel, ministre de
Quand la FSU 13 rencontre un conseiller de Luc Chatel,
ministre de l'Education
Qu'est-ce qui pourrait stopper le train des suppressions de postes et des réformes de l'Education
engagée par Luc Chatel et le gouvernement Fillon ? Rien selon le ministère. Nous, répondent
enseignants et parents. L'exercice a trouvé une déclinaison locale à Marseille le 3 mars.
A la suite du rassemblement de protestation organisé devant la rue Thubaneau d'où partirent les
fédérés entonnant le chant La Marseillaise et où, ce jour, Luc Chatel en inaugurait le mémorial, une
délégation de la FSU accompagnée de la FCPE se rendait à l'inspection académique pour y rencontrer
Christophe Kerrero, conseiller du ministre de l'Education chargé des affaires pédagogiques et de
l'égalité des chances.
Chez les représentants syndicaux et des parents rien n'a manqué au tableau brossé de la situation
nationale et locale. Ni les suppressions de postes, les réformes (formation, lycées, CLAIR, rythmes,
évaluation/notation,...) et les mobilisations en cours, ni l'état d'esprit des personnels dont beaucoup
oscillent entre inquiétudes et lassitude, ni la déstabilisation des équipes et le désordre ambiant n'ont été
oubliés.
L'accent a même été porté sur des affaires locales comme la montée des effectifs en regard d'une
académie reconnue "sous-dotée", les caractéristiques socio-économiques et leurs effets scolaires, le
grand nombre d'établissements en éducation prioritaire et la confrontation au dispositif CLAIR ainsi
que les besoins d'aide aux élèves en difficulté et de sérénité dans les établissements où la vie scolaire
est aujourd'hui désorganisée, le manque de moyens de remplacement, la scolarisation des 2 ans à la
maternelle, le report de la carte scolaire dans le 1er degré après les élections cantonales ce qui va
provoquer des retards en cascade dans la nomination des enseignants pour la rentrée.
Du côté du ministère, si Christophe Kerrero se dit conscient de la situation, ne pas ignorer les
difficultés et les inquiétudes, "tout ce que vous dites est vrai" osera-t-il même, il n'en demeure pas
moins qu'il n'est pas prévu de stopper quoi que ce soit.
Pour le conseiller après des années de créations de postes, "les résultats ne sont pas à la hauteur". Il
faut donc changer. "Si nous voulons conserver un modèle social, il faut réformer".
Un discours qui étrangement ne se sent pas comptable des politiques éducatives de ces dernières
années et s'exonère du bilan des résultats du système scolaire depuis la loi Fillon mise en œuvre dès
2002, par les gouvernements successifs de la même majorité parlementaire, alors que les enquêtes
PISA montrent que les inégalités scolaires s'accroissent en France et que l'origine sociale des élèves
est déterminante.
En substance, le conseiller Kerrero réaffirme le créneau de son ministre : "on continue". Pour lui, il y a
des suppressions de postes, mais il y a encore de la marge au regard du nombre de postes créés depuis
20 ans ; il faut poursuivre les réformes pour répondre aux évolutions de société ; il y a une phase
nécessaire de déstabilisation des personnels mais après "ça ira mieux".
Il sera ensuite plus confus sur les CLAIR à propos à la fois de l'autonomie des équipes de terrain et de
la nécessité d'une prise de décision rue de Grenelle. Et pour se dégager il annoncera l'arrivée
imminente d'une circulaire révisant une partie du dispositif et confirmant l'engagement indemnitaire
pour les personnels.
Il confirmera également, à la suite des déclarations du Président de la République, l'intérêt du
ministère pour réviser la formation des maîtres et développer un master pluridisciplinaire et les master
en alternance.
Il fera confirmer par l'inspecteur d'académie adjoint présent à ses côtés, le maintien total du dispositif
PARE (plus de maîtres que de classes) dans les écoles des Bouches-du-Rhône ainsi que des missions
sciences.
Il rappellera les engagements du Président de la République du retour de 50 000 contrats aidés en
réponse à la question de l'aide administrative des directions d'écoles mais sans évolution statutaire.
Il exprimera son désaccord avec le délégation syndicale sur la revalorisation financière de la
profession enseignante, considérant qu'elle était déjà significativement avancée.
Pas de réponse en revanche sur la demande de retrait de plainte de l'inspecteur d'académie du Calvados
contre le secrétaire départemental de la FSU pour affichage syndical sur les murs de l'inspection
académique.
Alors, si le train des réformes suit son cours, les éléments de cette audience montrent que nos
mobilisations lui font donner quelques coups de freins et lui imposent des transformations de
parcours. Il est encore possible de les modifier substantiellement. Il faudra en passer par la
mobilisation des personnels et faire partager nos convictions dans l'opinion publique plus encore
que nous l'avons déjà fait. Le 15 mars dans le second degré et le 19 mars pour tous les niveaux
doivent nous en donner de nouvelles occasions.