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LES ANIMAUX SAUVAGES GAËL OCTAVIA JÉRÔME ATTAL NICOLE CAGE ANNE GIDEY PHILIPPE DI FOLCO NAÏRI NAHAPÉTIAN FANNY CHESNEL ARNAUD LE GUILCHER MICHAEL SEILHAN-IBR AHIM LES ANIMAUX SAUVAGES 59, rue Froidevaux 75 014 Paris www.letextevivant.fr LES ANIMAUX SAUVAGES GAËL OCTAVIA JÉRÔME ATTAL NICOLE CAGE ANNE GIDEY PHILIPPE DI FOLCO NAÏRI NAHAPÉTIAN FANNY CHESNEL ARNAUD LE GUILCHER MICHAEL SEILHAN-IBRAHIM Mike Ibrahim, Album L’enfant des siècles http://itunes.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/ viewAlbum?id=651630076&s=143442 Toute ressemblance ou homonymie avec des personnes ou des faits existant ou ayant existé serait fortuite et involontaire. © Editions LE TEXTE VIVANT, 2013 « S’il a de la chance, l’écrivain peut changer le monde » Arthur Miller ISBN : 978-2-36723-068-9 Sommaire Préface ......................................................................... 5 Gaël Octavia Kalashnikov bébé ......................................................... 8 Jérôme Attal Je ne sais pas danser .................................................21 Nicole Cage Tu étais un pays que j'aimais ..................................... 32 Anne Gidey Nouvelles du front de mer (Les enfants du siècle) ........ 39 Philippe di Folco Pas sage (Les rues de Paris) ..........................................51 -3- Naïri Nahapétian Un loup à Paris (Pluie tropicale sur l’Île-de-France) ............................... 57 Fanny Chesnel Le Marion Dufresne.........................................................75 Arnaud le Guilcher Une bonne fée (Linda McCartney) ..................................83 Michael Seilhan-Ibrahim Les animaux sauvages ................................................ 93 -4- Préface À dix-huit ans j'arpentais les flancs cendreux de la Montagne Pelée en compagnie du poète Y.B. et de sa fille de six ans. Quelques temps avant, je lui avais soumis mes premiers textes avec fébrilité. Nous nous étions assis dans un petit café rabougri adossé à l'Atlantique, et au milieu des conversations des pêcheurs, je lui avais tendu le classeur dans lequel j'avais soigneusement compilé mes poèmes. Moi qui ne me rappelle jamais de rien, je me souviens du moindre détail de cette journée. Le bruit de la mer qui faisait demi-tour en se frottant contre les lattes de bois du bar, le cimetière attenant qu’on apercevait par la fenêtre et dont la blancheur éclatante des tombes semblait nous dire : « nous, les morts, nos voix sont plus aveuglantes que le soleil luimême ». Je me souviens aussi de la question du poète qui avait refermé mon classeur l’air joyeux, une question qu’il avait lancé sans détours par-dessus les vagues et l’entrechoc des verres de rhum. — Pourquoi écrivez-vous ? — ... -5- — Quel est votre but ? — M’exprimer, sans doute. — Vous exprimer ? Pour s’exprimer il y a le basket par exemple. C’est beaucoup plus efficace que la poésie vous savez ! Dix mois plus tard je célébrai ma première publication dans la prestigieuse revue « Poésie » créée par Pierre Seghers. Le numéro était sous-titré « Le nouveau monde après André Breton » et là, sur la couverture cartonnée, au-dessus de mon nom mal orthographié, c’était bien celui du nègre fondamental, Aimé Césaire. Je ne me suis jamais mis au basketball, mais l’écriture de chansons a progressivement pris une place importante dans ma vie. Ce livre de nouvelles est l’occasion pour moi de revenir à la source. Mes remerciements chaleureux aux auteurs qui ont ouvert avec moi ce dialogue entre musique et littérature. Ils ont accepté d’écrire leurs nouvelles à partir des titres des chansons de mon nouvel album « L’enfant des siècles », sans en entendre la moindre note et sans en lire la moindre parole. Le résultat est inattendu et fascinant. Vous pouvez, chers lecteurs, tendre la main sans crainte à ces Animaux Sauvages. M.I. -6-