Querelle de chefs autour du festivalocal à Vevey
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Querelle de chefs autour du festivalocal à Vevey
22 Riviera - Chablais 24 heures | Vendredi 5 juin 2015 Musique Querelle de chefs autour du festivalocal à Vevey La nouvelle orientation de l’événement gratuit fâche tout rouge le pilier de la culture alternative veveysanne Raphaël Delessert «C’est pas parce qu’on porte des piercings et une crête sur la tête qu’on ne sait pas organiser un festival!» Figure emblématique de la culture alternative veveysanne, Bob Bonjour en a gros sur la patate. En cause, selon lui: la nouvelle orientation, plus grand public, du festivalocal, événement à la genèse sulfureuse. Et son éviction, dit-il, de l’organisation du même festival. Ville autrefois réputée loin à la ronde pour ses sites alternatifs, Vevey a vu, au fil des ans, ce mouvement s’étioler: Le Toit du Monde et Les Temps Modernes ont, tour à tour, été mangés par les pelleteuses. Niché dans un quartier tranquille, le dernier bastion labellisé «alternatif», connu sous le terme générique Le Local, a hébergé de 2007 à 2012 un festival annuel, gratuit et bruyant, du même nom. «En plein Montreux Jazz Festival, on réussissait à attirer du monde à Vevey», souligne Bob Bonjour, cheville ouvrière de l’événement. «Ce festival a vu le jour grâce à l’opiniâtreté de Bob Bonjour, qui s’est heurté à l’hostilité du voisinage. Les concerts se tenaient dans une cour et la musique résonnait contre les murs. Le quartier n’était pas adéquat pour la tenue de cette manifestation», reconnaît le syndic, Laurent Ballif. L’an dernier, le festival a attiré près de 8000 personnes sur le gazon du jardin Doret. LDD tout le boulot que j’ai accompli jusque-là», estime le Veveysan, qui dit avoir été mis sur la touche par le président du comité d’organisation, Gaël Spieler. «Bob Bonjour a mis beaucoup d’énergie dans le festival. Mais nous ne sommes plus dans la même dynamique. Il n’a pas été éjecté, mais il est parti de son plein gré», rétorque Gaël Spieler, courriel à l’appui. A la barre du festival de 2008 à 2013, Oliver Schneider abonde: «Bob Bonjour a choisi de partir au printemps 2014. Les tensions qui ont suivi sont consécutives à des querelles de personnes.» Ces dernières semaines, le bouillant héraut de la culture alternative a haussé le ton, et la bisbille s’est envenimée sur les réseaux sociaux. Elle s’est même poursuivie, cette semaine, dans le bureau d’un procureur, après le dépôt d’une plainte pour menaces et diffamation contre Bob Bonjour. Ce dernier a fait amende honorable et la hache de guerre semble désormais enterrée. «Nous nous connaissons depuis quatorze ans. J’espère seulement pouvoir entretenir une discussion adulte avec lui», indique Gaël Spieler. «Après être sorti du bureau du procu- reur, j’ai demandé un brassard de président d’honneur en carton. Cela ne m’a pas été accordé», ironise en écho Bob Bonjour, qui, depuis son passage devant la justice, use d’un langage nettement plus fleuri qu’auparavant: «Je suis triste, mon cœur est déchiré. Mais ce festival est un oiseau qui doit s’envoler avec le vent de la musique.» Le trublion conclut sur un vœu: que, malgré les nouvelles ambitions de l’équipe dirigeante, l’accès au festival reste gratuit. Ce sera le cas cette année et les suivantes également, assurent les organisateurs. Une «nouvelle dynamique» installée Les élèves des écoles d’Aigle goûtent au BMX La Commune et le Centre mondial du cyclisme s’associent pour promouvoir la pratique Ce sont les premiers coups de pédales. Depuis le 29 mai, les élèves des classes de 7e primaire passent leur après-midi sportive au Centre mondial du cyclisme (CMC). Un partenariat qui va leur permettre de s’éloigner un temps des activités sportives traditionnelles pour s’essayer au BMX sur les pistes prévues à cet effet. «Il s’agit d’une phase de test, mais les débuts sont très prometteurs et les enfants sont ravis, se félicite Frédéric Magné, directeur du CMC. Notre but est de promouvoir le cyclisme sous toutes ses formes et, dans ce cadre, il faut augmenter la base de nos pratiquants en touchant un jeune public.» Le plus efficace était donc de passer par les écoles. L’objectif est aussi de renforcer les liens en- tre la Ville et l’Union cycliste internationale (UCI). Un souhait formulé par son président, Brian Cookson, présent pour la première session aux côtés du syndic, Frédéric Borloz: «C’est une manière d’offrir un retour à la commune d’Aigle en donnant la possibilité aux jeunes de faire du vélo pour leur santé et, qui sait, d’encourager de futurs champions.» Encadrés par leurs professeurs et coachés par les jeunes athlètes du CMC, les élèves apprennent à négocier les bosses et les courbes spécifiques à la discipline. «Pour le moment, les élèves ne s’essaient qu’au BMX, mais nous verrons ensuite s’il est possible d’essayer la piste», poursuit Frédéric Magné. Cette année, six classes monteront en selle. Mais le partenariat pourrait être amplifié en 2016. Il est ainsi prévu que chaque enfant se dépense cinq après-midis sur les pistes bosselées du CMC. Romaric Haddou Le comité opposé à Savoie interpelle la préfecture A Vevey, le comité référendaire contre le plan de quartier Savoie s’est adressé au préfet pour contrôler la légalité de l’affichage Le comité référendaire contre le plan de quartier Savoie, accepté par le Conseil communal et sur lequel la population veveysanne votera le 14 juin, s’insurge. Motif? Une partie de l’affichage prônant le oui serait du fait de la Municipalité. Le comité estime que l’Exécutif n’a pas à engager de l’argent public ni à soutenir le projet, dès lors qu’il a été accepté par le Conseil. Le comité s’est adressé au préfet, pas joignable hier. Un précédent indique que, dès lors que les intérêts de la ville peuvent être menacés, il est admis qu’un affichage proportionné soit proposé. Ce fut le cas lors de la campagne pour la police unique, dont l’affichage avait coûté 1 fr. par habitant. Le comité s’inquiète encore que le logo de la ville soit utilisé. Renseignement pris, ce logo est entièrement libre. Par ailleurs, le PS et le PLR font campagne pour le oui via une cinquantaine d’affiches pour chaque parti. C.BO. Aigle Devant la justice U Affiche dodue et éclectique (25 groupes de musique live, davantage encore de DJ) et budget nettement revu à la hausse (270 000 francs): à Vevey, l’équipe à la tête du festivalocal voit grand pour l’événement, tout en tournant le dos à un passé plutôt agité. «Il s’agit d’un festival de musiques actuelles, pas d’un festival alternatif, insiste Gaël Spieler, président du comité d’organisation. Nous fédérons des courants musicaux majeurs et largement répandus comme la chanson française, le reggae, les musiques électroniques, le hip-hop, le metal et le punk/rock. Et nous bénéficions sur la Riviera d’un large soutien populaire. Une nouvelle dynamique s’est installée.» Avec Carrousel (chanson française), Najavibes (reggae) et Sim’s (rap) pour têtes d’affiche, les organisateurs espèrent drainer 12 000 personnes du 18 au 20 juin sur la pelouse du jardin Doret. «Ils sont ambitieux», constate le syndic, Laurent Ballif, ajoutant que la manifestation fait pleinement partie de la riche offre culturelle veveysanne. «Si nous voyons grand, c’est pour assurer la survie du festival. Une centaine d’entreprises nous soutiennent, ce qui témoigne de leur esprit d’ouverture», analyse Gaël Spieler. www.festivalocal.ch DR En 2013, la manifestation qui connaît un succès grandissant migre vers le jardin Doret; le public suit et, l’an dernier, le festivalocal draine près de 8000 festivaliers au bord du lac. Pour l’édition qui commence dans deux semaines, les organisateurs voient bien plus grand encore (lire ci-contre), tout en voulant offrir une plus grande respectabilité au rassemblement. Un virage qui fâche Bob Bonjour: «Ça va à l’encontre de notre philosophie. On ne respecte pas Le PLR Patrick Bertschy veut favoriser le dialogue Le candidat brigue le siège vacant à l’Exécutif veveysan. Il propose à la population consensus et changement En matière de politique, Patrick Bertschy n’est pas né de la dernière pluie. Agé de 46 ans, il siège au Conseil communal de Vevey depuis 1993. Il l’a présidé, ainsi que la Commission des finances. PLR très actif, il est candidat à la succession de Marcel Martin, municipal socialiste démissionnaire. Le dicastère vacant, celui des Espaces publics, siérait bien à ce paysagiste de profession. «Le service englobe la problématique des déchets, bien connue à Vevey. Je ne vois pas ce dossier comme une charge incommensurable, mais comme un formidable défi. D’autant plus qu’un consensus VC5 Contrôle qualité Le candidat PLR Patrick Bertschy est paysagiste de métier et siège au Conseil communal de longue date. CHANTAL DERVEY important règne désormais au sein du Conseil, comme au sein de la commission ad hoc. L’écoute, le dialogue, le consensus, la sincérité sont des mots forts pour moi. C’est ce que je propose aux Veveysans.» En tête de son programme, l’urgence d’ouvrir une déchetterie provisoire, en attendant la définitive; ou encore rendre Vevey plus piétonnière en son centre. «Plus de rues piétonnes, c’est idéal, mais il faut d’abord améliorer drastiquement la circulation et, surtout, augmenter les capacités de parcage. Pour accueillir tous ceux qui veulent venir à Vevey, et pas les faire fuir.» Le candidat PLR veut soutenir, et surtout redonner confiance, aux artisans. Et aussi aux «associations locales, tous types confondus», lui, le membre du Vevey Riviera Basket, des Confréries des Vignerons et de la Saint-Martin ou de la Société de développement (entre autres). Patrick Bertschy estime encore que la droite et ses 40% d’électeurs doivent être plus représentés à l’Exécutif que par le seul siège du PLR Etienne Rivier. Avec qui, en cas d’élection, il veut contribuer à «assainir les finances de Vevey pour investir intelligemment». Christophe Boillat A une semaine de son ouverture, l’Aigl’in Music Festival s’affiche en grand sur les hauteurs de la ville. L’inscription «Aigle-Leysin» habituelle a en effet été remplacée pour promouvoir la manifestation gratuite, les 12 et 13 juin prochains, au collège des Ormonts. Au programme: The Rambling Wheels, Stevans ou encore Elvett. R.H. Clarens Dédicaces avant la fin de l’expo Des œuvres colorées, comme une catharsis. C’est la façon que Gérald Poussin a trouvée pour montrer (et se persuader) que la vie continue après les attentats de janvier à Paris. Ce multi-instrumentiste – peintre, décorateur, illustrateur, affichiste et créateur de mobilier – de Carouge (GE) a en effet perdu des amis lors de la tuerie de Charlie Hebdo: il avait travaillé au journal satirique comme à son «aïeul», Hara-Kiri. Il sera en dédicace après-demain, de 15 h à 17 h, à la Galerie Plexus, et son expo se terminera le dimanche suivant. ST.A. Aigle Le «P’tit Chablaisien» redémarre Le train touristique reprend la route à partir de demain et jusqu’au 23 août. Tous les week-ends de juin, puis tous les jours dès le 4 juillet. Les départs se font toujours sur la place du Marché à 11 h, 14 h, 15 h, 16 h et 17 h pour des visites commentées d’environ cinquante minutes. Au menu: le château, le quartier de la Fontaine et les vignobles d’Aigle et d’Yvorne. Une halte au Restaurant de la Fontaine, avec dégustation d’une assiette du vigneron, sera proposée pour 9 fr. La visite, elle, coûte 6 fr. R.H.