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Union des Blessés de la Face et de la Tête 94 e ANNÉE Les Gueules Cassées Sourire Quand Même Association fondée en 1921 reconnue d’Utilité Publique décret du 25 février 1927 NUMÉRO 335 OCTOBRE 2015 REPORTAGE En Meuse, des villages détruits « morts pour la France » p. 30 FONDATION Un TEP-IRM à la Pitié p. 25 2 Sommaire Actualité p. 4 Modification des statuts de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête Actualité p. 6 Cérémonie de la libération du Coudon Actualité p. 8 Le séminaire des délégués à Paris Fondation p. 25 Un TEP-IRM à la Pitié Reportage p. 30 En Meuse, des villages détruits « morts pour la France » En régions p. 38 Découverte p. 12 Montessori à l’EHPAD Résidence Colonel Picot : « Aide‑moi à faire seul » Carnet p. 44 Souvenir p. 48 Culture p. 18 À savoir p. 50 Expressions p. 22 Quand les mots se mobilisent ! Organisation p. 56 Directeur de la publication : Henri Denys de Bonnaventure. Rédacteurs en chef : Alain Bouhier, André Matzneff. Conception et réalisation : In Fine. Administration : Union des Blessés de la Face et de la Tête « Les Gueules Cassées » 20, rue d’Aguesseau, 75008 Paris - Tél. : 01 44 51 52 00 - Télécopie : 01 42 65 04 14 - e-mail : info@gueules-cassees.asso.fr - site : www.gueules-cassees.asso.fr. N° de Commission paritaire : 0417A 06453 - N° ISSN : 1162-3128. Périodicité trimestrielle. Impression : Touraine Rotos – 32, avenue Charles Bedaux, 37000 Tours. Crédits photos : © Emmanuel Augustine – Jean-Philippe Rothoft – Association pour la Recherche sur Alzheimer – ECPAD – Armand Rouleau – UBFT – DR. 3 Éditorial Toujours plus avant ! Toujours plus avant, tel était le titre d’une brochure que nous avons éditée il y a quelques années. Elle avait alors pour but d’informer les autorités et les instances associatives avec lesquelles nous avions des contacts étroits de nos actions et de nos projets, pour la plupart concrétisés depuis. Elle illustrait parfaitement le parcours de l’UBFT depuis sa création et la fidélité aux engagements pris par nos fondateurs. Toujours plus avant est encore aujourd’hui la préoccupation qui guide nos réflexions, nos actes et notre politique, pour répondre convenablement aux besoins et aux attentes de nos membres et du monde combattant. Il s’agit de prendre en compte simultanément leur inéluctable vieillissement et l’accueil de nouveaux blessés, afin d’apporter une réponse appropriée. C’est dans cet esprit que nous vous proposons un nouveau texte de nos statuts. Cette évolution permettra d’assurer le maintien et le développement de nos actions sur le long terme, ce qui implique, pour mieux servir nos membres, un élargissement de nos moyens d’action en optimisant ceux dont nous disposons et en s’appuyant notamment sur notre patrimoine immobilier. Il s’agit non seulement de nous adapter aux nouvelles situations auxquelles nous avons à faire face, mais également d’anticiper sur ce qu’elles seront demain. Toujours plus avant est un impératif absolu pour assurer l’avenir des Gueules Cassées. Henri Denys de Bonnaventure Président de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête « Les Gueules Cassées » 4 Actualité Actualité Modification des statuts de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête Une modification des statuts de notre association est nécessaire pour prendre en compte l’évolution démographique de ses membres et poursuivre le développement des activités du domaine du Coudon. Une information générale sur ce projet figure en page ci-contre. Une Assemblée générale va donc être convoquée à titre extraordinaire pour approuver le texte des modifications proposées le jeudi 17 décembre 2015 à 14 h 30 au siège de l’association Ces propositions ont reçu l’accord de principe du ministère de l’Intérieur. Elles devront ensuite être soumises à l’avis du ministère en charge des Anciens combattants, puis au Conseil d’État. Le vote se fait par correspondance, vous n’aurez pas à vous déplacer au siège de l’association. Mais il est absolument indispensable que vous remplissiez et postiez le bulletin de vote que vous recevrez à la mi-novembre 2015 avec la convocation et le dossier comprenant le texte détaillé du projet de modification des statuts. « Voter est un devoir citoyen, c’est aussi un devoir associatif. » Soyez‑en remerciés. LE CONSEIL D’ADMINISTRATION 5 POURQUOI UNE NOUVELLE MODIFICATION DES STATUTS DE L’UBFT ? L ’Union des Blessés de la Face et de la Tête (UBFT), Elle accueille également des gendarmes, policiers, pompiers plus connue sous le vocable « Les Gueules Cassées », blessés en service ainsi que les victimes civiles blessées à la a été créée immédiatement après la guerre de 1914- face, à la tête ou au cou à l’occasion d’actes de terrorisme. 1918 afin d’apporter une entraide morale et matérielle aux mutilés de la face. Bien qu’une centaine de nouveaux jeunes membres soient admis chaque année, le vieillissement généralisé des membres L’UBFT a ensuite accueilli dans ses rangs les militaires et de l’UBFT, les besoins nouveaux exprimés par ses membres victimes civiles des autres conflits dans lesquels la France âgés et l’inéluctable diminution de l’effectif imposent une a été engagée, blessés à la face, à la tête ou au cou : Seconde réflexion sur l’avenir de l’association, ses missions statutaires, Guerre mondiale, Corée, Indochine, Algérie puis aujourd’hui sa gouvernance et les conditions d’un rapprochement avec les blessés en Opérations Extérieures (OPEX). la Fondation des « Gueules Cassées ». Une nouvelle modification des statuts est donc aujourd’hui nécessaire. LES SUJETS MAJEURS SUR LESQUELS PORTERONT LES MODIFICATIONS PROPOSÉES À L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE TRAITENT ESSENTIELLEMENT : Des buts de l’association QQ proposer des services d’hôtellerie et événementiel aux membres, aux personnes issues du monde combattant Après les avoir pris en charge alors qu’ils étaient jeunes sur le domaine du Coudon et en ouvrir accessoirement après leurs blessures, l’UBFT doit accompagner ses membres l’accès à des tiers afin de rechercher le meilleur équilibre dans leur grand âge et leur handicap. Ses membres cumulent les difficultés liées à leur mutilation de la face et de la tête et celles liées au vieillissement, comme tout un chacun. financier du site, QQ assurer le fonctionnement de l’EHPAD « Résidence Colonel Picot » au travers de sa filiale CYP SAS spécialement créée en 2012. L’association doit pouvoir leur apporter notamment un hébergement et des services de qualité adaptés à leur situa- De la qualité de membres tion et à leur état de santé. Elle doit pouvoir proposer, au domaine du Coudon, à ses membres en priorité et aux per- Il sera proposé : sonnes âgées autonomes une « Résidence Senior », et une QQ de fusionner les définitions de membre « Actif » et de maison de retraite médicalisée (EHPAD) à ceux devenus membre « Associé » en une seule catégorie de membre dépendants. « Actif », dont l’admission sera examinée par une commission sur la base de critères d’adhésion précis, C’est pour cela qu’il sera proposé que l’UBFT puisse : QQ l’élargissement de la qualité de membre d’honneur à des QQ mettre son expertise, son patrimoine et ses moyens personnes qui portent un intérêt particulier aux actions d’actions au service de ses membres et, plus largement, de l’UBFT, contribuant ainsi à assurer le renforcement des personnes âgées, mutilées ou handicapées, issues de sa gouvernance. prioritairement du monde combattant, de la sécurité civile et de la protection du territoire, 6 Actualité Cérémonie de la libération du Coudon 22 août 2015. Comme chaque année, de cérémonie pour cette manifestation velle fois présentes parmi nous pour l’UBFT se souvient de tous ces hommes annuelle. L’Union était représentée par cet hommage. qui ont libéré le Coudon en août 1944 trois de ses administrateurs, Georges Après le verre de l’amitié pris à l’ombre et tient à leur rendre hommage. En Morin, Guy Delplace et Michel Clicque, des arbres de la terrasse des platanes, collaboration avec Isabelle Chopin, ainsi que par son directeur général, membres, familles et invités ont partagé directrice adjointe du domaine, notre Olivier Roussel. De nombreuses per- un sympathique repas ponctué de notes délégué régional de Provence, Bernard sonnalités, civiles et militaires, avaient de musique, invitation pour tous à la Tomasetti, a assuré la fonction de maître fait le déplacement afin d’être une nou- danse. La cérémonie s’est déroulée devant le monument de nos fondateurs. Philippe Vitel, député du Var, dépose une gerbe. Jacques Couture, premier adjoint, représentant Christiane Hummel, sénateur‑maire de La Valette‑du‑Var. 7 Guy Delplace, administrateur, et notre camarade Fernand Ney, ancien combattant d’Indochine. Les remerciements aux porte-drapeaux devant le monument des fondateurs, transféré depuis Moussy. Notre délégué régional de Provence, Bernard Tomasetti. Un moment agréable de retrouvailles et d’échanges entre tous. Repas dansant pour terminer une belle journée dans notre domaine du Coudon. 8 Actualité Le séminaire s’est déroulé dans le salon d’honneur du siège. Le séminaire des délégués à Paris Le séminaire annuel des délégués de l’association s’est déroulé les 15, 16 et 17 septembre 2015 au siège parisien. Vos délégués en plein travail. Henri Denys de Bonnaventure, président rétablissement aux camarades qui, pour les effectifs et les adhésions, les aides de l’UBFT, accompagné de nombreux des problèmes de santé, n’avaient pu sociales, les décorations ainsi que les administrateurs, a ouvert ces jours de être présents. Ces jours de réunion se réunions régionales. Il a également été séminaire et de cérémonie au cimetière sont organisés autour de plusieurs fait un point sur le dossier « Blessé pour de Moussy et à l’Arc de Triomphe en sou- thèmes : la France, Blessé par la France, 30 pro- haitant la bienvenue aux délégués, aux Un premier, dédié à l’association et positions », et sur les travaux du Groupe porte-drapeaux et à leurs épouses qui, abordant le travail des délégations de Travail (GT-Refonte) sur la refonte nombreux, avaient fait le déplacement. régionales et départementales, la vie du Code des pensions militaires Il a également émis des vœux de bon associative sous tous ses aspects, comme d’invalidité. 9 Les deux présidents et le directeur général. Le prix 2015 de la Fondation. Notre trésorier a ensuite donné une information aussi complète que possible sur les comptes, ressources et placements de l’UBFT. Le second thème abordé a été la Fondation des « Gueules Cassées ». Son président, le général Chauchart du Mottay, a communiqué de nombreuses informations sur son fonctionnement et sur les actions qu’elle a menées depuis l’année dernière. La diffusion d’un film sur le Prix 2015 de la Fondation, attribué au docteur Fabre et à l’équipe du professeur Fadel pour leurs travaux sur les greffes autologues de la trachée, a clôturé ce volet du séminaire. Avant de passer aux questionsréponses, une information très complète a été donnée sur la fin de la première tranche des travaux de l’EHPAD R ésidence Colonel Picot située à La Valette-du-Var, et sur le commencement de la deuxième tranche au début du mois de septembre 2015. Pendant le travail des délégués, leurs épouses, mais également les porte-drapeaux et leurs épouses, n’ont pas été oubliés. En effet, l’équipe du siège avait organisé la visite guidée du château de Malmaison ponctuée d’un déjeuner dans un restaurant de la région. La visite du château de Malmaison. 10 Actualité Le ravivage de la flamme. Nos trois présidents, nos trois couleurs. Tout un symbole de la cohésion des Gueules Cassées. Daniel Tamagni porte le drapeau de la flamme. Georges Morin, administrateur, et Bernard Tomasetti, délégué, ont déposé une gerbe devant la stèle en mémoire du corps médical. Minute de silence au cimetière de Moussy. À l’occasion des cérémonies du souvenir, à participer au ravivage de la flamme nos fondateurs et de nos camarades tous les administrateurs, les délégués, sous l’Arc de Triomphe le mercredi décédés, ainsi qu’à celle à la stèle en les porte-drapeaux ainsi que tous les 16 septembre, et à la cérémonie au mémoire du corps médical le jeudi membres d’Ile-de-France ont été invités cimetière de Moussy en mémoire de 17 septembre. Une cérémonie en l’honneur du général SALVAN Le général Jean Salvan. Hommage ému de notre président au général Salvan. Standing ovation pour notre président honoraire. L 11 Henri de Bonnaventure a remis un bouquet de fleurs à Elvire, l’épouse du général. e séminaire a été marqué par la « Trente ans après mon entrée au Conseil En dépit des quelques incidents que j’ai cérémonie en l’honneur du général d’administration, je ne pense plus pouvoir rappelés, la grande majorité des cama‑ Jean Salvan suite à sa décision de apporter grand‑chose à l’UBFT et il m’a rades m’a toujours fait confiance et je les mettre un terme à ses fonctions au sein paru indispensable de laisser ma place en remercie. Ces trente ans au CA m’ont du Conseil d’administration de l’UBFT. aux anciens des missions extérieures, apporté beaucoup de satisfactions, soyez- Voici le dernier paragraphe de son de la gendarmerie, de la police et des en tous remerciés. » discours. pompiers. 12 Découverte Découverte Montessori à l’EHPAD Résidence Colonel Picot : « Aide‑moi à faire seul » Jérôme Erkes est neuropsychologue et responsable recherche & développement de la société AG&D qui intervient auprès de nombreux EHPAD* – dont celui de La Valette-du-Var – pour y déployer la méthode Montessori adaptée aux personnes âgées par le professeur américain Cameron Camp. L’objectif ? Proposer aux personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de démences apparentées un accompagnement riche en stimulations, en échanges et en participation sociale afin de leur permettre de récupérer une certaine autonomie dans les gestes du quotidien et de recouvrer ainsi dignité et plaisir. Entretien. En quoi la méthode Montessori peut-elle s’appliquer au sein d’un EHPAD ? dicap que sur une dimension strictement les obstacles liés au handicap. Ce qui médicale. Deuxième point focal : nous rejoint le concept « d’environnement considérons que l’état de la personne préparé » développ é par Maria Nous partons d’un postulat simple : les âgée n’est pas uniquement lié à sa patho- Montessori à destination des enfants personnes atteintes de troubles cognitifs logie mais à la réalité de son environne- (voir encadré page 13). Elle avait cher- sont des personnes normales, qui ont ment. Si ce dernier se révèle défavorable, ché à aménager leur quotidien en fonction les mêmes besoins humains fondamen- ses difficultés seront exacerbées. À de leur situation corporelle – hauteur taux que chacun d’entre nous, mais qui l’inverse, s’il est adapté et vise à répondre des WC, des tables, des meubles… – mais souffrent d’un handicap – un handicap aux besoins fondamentaux de la per- aussi de leur « état » social, via une cognitif. Si l’on peut contourner ce han- sonne, les marges d’amélioration seront certaine manière de parler, de solliciter, dicap, on est alors en mesure de mieux effectives. Il convient dès lors de trans- d’intéresser... C’est ce type d’approche répondre à ces besoins. Notre vision est former le contexte physique et social que nous proposons au sein des établis- donc plus centrée sur le concept de han- dans lequel elle évolue afin de diminuer sements où nous intervenons. *É tablissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes. 13 À la résidence COS Saint‑Roch d’Avignon. Comment se traduit concrètement cette approche ? Elle se traduit notamment à travers la notion d’activité. Tout être humain se définit en effet via ce qu’il réalise. Dit autrement, « avoir des buts dans la vie » Les résidents participent par exemple à la préparation des repas, au sein de la résidence La Rimandière, à Saint‑Martin‑de‑Crau. nous caractérise en tant que personnes. Ce besoin ne disparaît pas parce que l’on est atteint de démence sénile ou de la maladie d’Alzheimer. L’idée est donc de permettre aux personnes âgées souffrant de troubles cognitifs, même Maria Montessori : une pédagogue révolutionnaire sévères, d’avoir des buts dans leur vie, de s’engager au quotidien dans des activités adaptées à leurs capacités et qui ont du sens pour elles : s’occuper de la décoration d’une pièce, arroser les plantes, distribuer le courrier, dresser les tables avant les repas, remplir les carafes d’eau, lire pour des personnes qui ne peuvent pas ou plus le faire… Nous invitons les résidents à mener à bien ces activités en fonction de leurs capacités et de leurs souhaits, en veillant – et c’est un élément crucial – à toujours leur offrir et leur laisser le choix. L’objectif étant de leur permettre de « fonctionner » à leur plus haut niveau possible en fonction de leurs déficits et possibilités. suite page 14 Première femme médecin en Italie, Maria Montessori est née en 1870. Jeune diplômée, elle oriente rapidement ses recherches vers les petits malades mentaux de la clinique psychiatrique de Rome. Elle prend ensuite en charge des enfants de trois à six ans, non scolarisés, d’une banlieue défavorisée de la capitale italienne et inaugure la première « Casa dei Bambini ». Elle en fera un véritable laboratoire de recherche pédagogique, jetant ainsi les bases de sa méthode. Sa découverte initiale est celle du phénomène de l’attention chez l’enfant comme marche capitale de sa construction psychique. Elle met ensuite en exergue les « Périodes Sensibles » de l’enfance, qui constituent des moments essentiels dans le processus d’humanisation. Selon elle, l’instruction doit être comprise comme une « aide à la vie », sa grande mission sociale consistant à assurer à l’enfant justice, harmonie et amour. Elle pose ainsi les fondements d’une « nouvelle éducation » qui tend à favoriser l’action et l’expression des énergies vitales les plus profondes. À ce jour, 22 000 écoles Montessori existent dans le monde. 14 Découverte Un moment de plaisir dans la piscine, partagé par plusieurs générations. Au-delà de la dimension collective, comment procédez‑vous auprès de chaque personne ? « Chaque chose que vous faites à ma place est une chose que vous m’enlevez. » MARIA MONTESSORI Nous recueillons un maximum d’informations concernant ses habitudes de vie, son histoire, auprès des familles social (interaction…) et cognitif (lecture…). temps, puis plus globalement. Il faut mais également de la personne elle- Cet état des lieux « positif » et objectivé donc favoriser des successions de même. L’idée est de réactiver des auto- permet de mieux cerner son profil et périodes d’engagement. Les résidents matismes qui font appel à la mémoire donc d’affiner l’éventail des activités perçoivent qu’ils gardent un certain ancienne, afin de ne plus mettre en échec proposées. contrôle sur leur vie, qu’ils n’en sont la personne, affaiblie par les troubles pas totalement dépossédés par l’insti- qui pèsent sur les gestes du quotidien. Quels en sont les résultats ? tution qui les encadre. Grâce à l’apport Nous finalisons d’ailleurs actuellement Lorsque la démarche est réellement de la mémoire procédurale, ils main- un outil dédié, qui « retourne » l’éva- appliquée, ils peuvent être assez extraor- tiennent et retrouvent une partie de luation clinique traditionnelle de la dinaires… Il est frappant de constater leur autonomie et de leur indépendance. démence en se centrant non plus sur qu’une personne engagée dans une Les effets de la méthode Montessori les carences identifiées mais sur les activité qui l’intéresse ne présente plus ont été documentés dans un certain capacités préservées. Et ce, dans quatre de troubles du comportement durant nombre de publications scientifiques grands domaines : sensoriel, moteur, la période de l’activité dans un premier montrant des bienfaits quasi immédiats À la Résidence Colonel Picot, préparer des gâteaux pour la communauté est aussi une façon de rappeler son appartenance au groupe. 15 Le professeur Cameron Camp, chercheur et pionnier sur le sommeil, les syndromes dépressifs, aux résidents de s’investir au quotidien l’agitation. Nous constatons d’ailleurs dans la vie de l’institution à travers, une baisse considérable de consomma- par exemple, le nettoyage, le courrier, tion de somnifères au sein des unités des petites tâches journalières mais où les pensionnaires sont actifs dans également des projets plus importants la journée. Dans le même ordre, certains partagés par la communauté, comme établissements ont pu diminuer dras- des rencontres intergénérationnelles tiquement, voire supprimer complète- avec des enfants dans un esprit de ment, l’usage des neuroleptiques, dont transmission d’une mémoire, d’un savoir. on sait qu’ils ont un effet extrêmement Il est également possible de voir les délétère sur les personnes âgées. résidents diriger des animations (y compris ceux ayant des troubles cognitifs) Comment déployez-vous votre modèle ? ou réaliser des événements, tels que Nous appréhendons l’EHPAD en tant sonnes âgées sont alors mobilisées dans que communauté. Tout être humain les différentes étapes de la préparation : ressent de fait un besoin d’appartenance décoration, invitations, ornement du à un groupe social, de quelque nature buffet, rédaction, répétition de rôles… des fêtes ou des spectacles. Les per- qu’il soit. Ce besoin ne disparaît pas avec la maladie. Nous proposons donc suite page 16 Les concepts de Maria Montessori ont été transposés aux États-Unis et enrichis des connaissances apportées par les neurosciences lors de ces vingt dernières années, notamment grâce au professeur Cameron Camp. Père d’un enfant handicapé, ce neuropsychologue a eu l’idée d’adapter sa méthode aux personnes âgées désorientées. Extrait de l’une de ses conférences : « Notre démarche se fonde sur trois valeurs clés : égalité, respect et dignité de la personne. Autre élément fondamental : redonner du choix aux personnes pour qu’elles retrouvent du contrôle sur leur existence au sein d’une communauté connectée et ouverte au monde extérieur… Les personnes atteintes de troubles cognitifs sont toujours en mesure d’apprendre. Maria Montessori appelait ce processus la normalisation : adapter l’environnement physique et social pour permettre à l’enfant d’exploiter pleinement son potentiel et de se développer harmonieusement. Nous devons donc nous focaliser sur leurs capacités et leur ré-octroyer un rôle social en fonction de celles-ci. Ce qui transforme leur vie, tant les modifications opérées relèvent du miracle… Beaucoup de familles nous disent d’ailleurs que leur proche, qu’elles pensaient perdu à jamais, leur a été rendu. » 16 Découverte Quelles sont les conditions du succès ? Des résidents d’une association australienne de la région de Victoria où la méthode Montessori est très implantée. Notre expérience nous montre que pour obtenir de véritables changements, l’implication de la direction est centrale. Il s’agit d’avoir une réelle volonté de changement de paradigme dans l’accompagnement proposé aux résidents, véritablement centré sur eux et non sur leur pathologie. Il s’agit également d’en faire un « projet d’établissement » ou d’unité porté par la hiérarchie et partagé par tous. L’implication de la direction et de l’ensemble du personnel – soignant ou non soignant – se révèle indispensable. La greffe doit en effet prendre à tous les niveaux. L’idéal est donc de À la Résidence Colonel Picot, le professeur Cameron Camp et Olivier Roussel, directeur général de l’UBFT. déployer des formations au plus grand nombre de collaborateurs de l’EHPAD. Nous les sensibilisons à l’adaptation de leurs gestes, de leurs postures, de leur langage… Autre point et non des moindres : l’accompagnement au changement auprès des familles. Imaginez leur réaction en découvrant sans information préalable leur père ou leur mère en train de nettoyer le sol d’un EHPAD en passant le balai ? Ils pourraient légitimement être étonnés, voire choqués ! Il faut donc mener un travail d’explica- Un EHPAD en pointe tion et les associer étroitement au projet. Le mot de la fin ? Je l’emprunterais à Maria Montessori à travers deux citations : « Chaque chose que vous faites à ma place est une chose que vous m’enlevez » et « Aide-moi à faire seul ». C’est l’un des apports les plus profonds de sa méthode. Il inverse le paradigme classique de prise en charge des personnes en état de démence et leur permet de renouer avec leur dignité. En d’autres termes, avec leur vie. PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC DUMOULIN La Résidence Colonel Picot compte à ce jour une équipe d’une soixantaine de collaborateurs pour 92 résidents. Elle totalisera, à l’issue de son agrandissement, un total de 75 salariés pour 113 pensionnaires. Engagé fin 2014, le planning de « formation Montessori » est programmé sur trois ans. Il concerne l’ensemble des personnels, y compris ceux qui ne se trouvent pas au contact quotidien des résidents. « À l’initiative du docteur Yves Carteau, l’application de la méthode Montessori se greffe sur une culture d’entreprise déjà prégnante, souligne à ce propos Bertrand Maurel, directeur de l’EHPAD. Elle commence à porter ses fruits et constitue une forme d’aboutissement pour notre établissement dont la philosophie s’articule déjà autour de deux objectifs : non‑contention tant physique que chimique et respect du rythme de vie des personnes. » Une approche par ailleurs prise en compte dans la conception architecturale de la récente extension. 95�% DES SOMMES JOUÉES AVEC FDJ® SONT REDISTRIBUÉES. Part revenant aux gagnants, à la collectivité et au réseau de distribution Part afectée au fonctionnement de l’entreprise 65,3�% reviennent aux joueurs, 23,4�% sont reversés à la collectivité, notamment au bénéfice du sport pour tous, et 6�% sont alloués au réseau de distribution. GROUPEFDJ.COM FDJ @FDJ JOUER COMPORTE DES RISQUES : ENDETTEMENT, DÉPENDANCE... APPELEZ LE 09 74 75 13 13 (appel non surtaxé) 18 Culture Culture LE VOYANT CHARLES DE GAULLE DE JÉRÔME GARCIN « Le visage en sang, Jacques hurle : “Mes yeux ! Où sont mes yeux ?” Il vient de les perdre à jamais. En ce jour d’azur, de lilas et de muguet, il entre dans l’obscurité où seuls, désormais, les parfums, les sons et les formes auront des couleurs. » DE JEAN-YVES LE NAOUR ET CLAUDE PLUMAIL Gallimard www.gallimard.fr 192 pages N Grand Angle www.angle.fr 46 pages Quand De Gaulle n’était encore que le grand Charles… Avant d’être le fondateur de la Résistance le 18 juin 1940 et le président de la République en 1958, le général de Gaulle a d’abord été un é en 1924, aveugle à huit ans, résis- aux États-Unis, où il devient « The Blind tant à dix-sept, membre du mou- Hero of the French Resistance ». Il meurt, vement Défense de la France, Jacques en 1971, dans un accident de voiture. Lusseyran est arrêté en 1943 par la Il avait quarante‑sept ans. Vingt ans Gestapo, incarcéré à Fresnes puis après Pour Jean Prévost (prix Médicis déporté à Buchenwald. Libéré après un essai 1994), Jérôme Garcin fait le portrait an et demi de captivité, il écrit Et la d’un autre écrivain-résistant que la lumière fut et part enseigner la littérature France a négligé et que l’Histoire a oublié. LES CHEMINS DE DIÊN BIÊN PHU DE FRANCK MIRMONT À travers le récit des parcours croisés de six jeunes hommes devenus soldats, jusqu’à la réunion de leur destin combattant de la Grande Guerre, un dans le delta tonkinois, à Diên Biên Phu officier plein d’assurance et d’illu- ou dans les camps de prisonniers, le sions. Fait prisonnier sur le champ lecteur découvre le portrait saisissant de bataille de Verdun en 1916, le et dramatique de la France en guerre capitaine de Gaulle tente à cinq et de la guerre d’Indochine, mais aussi reprises de s’évader des forteresses quelques-unes des innombrables tra- allemandes. gédies individuelles endurées lors de Revivez le destin de cet homme hors ce conflit. du commun. Inclus : un cahier supplémentaire de En collaboration avec Heinrich Bauer, Jean 8 pages sur la vie de Charles de Gaulle. Carpentier, Jean Guêtre, Pierre Latanne, Bernard Ledogar et Jean-Louis Rondy. Scénariste : Jean-Yves Le Naour Dessinateur : Claude Plumail Nimrod www.nimrod.fr 576 pages SEUL CONTRE TOUS CENT JOURS AVEC NAPOLÉON DE LAURENT JOFFRIN « C 19 DANS LES YEUX DES POILUS DE PATRICK-CHARLES RENAUD ent jours de folie, cent jours d’hé‑ roïsme, cent jours d’audace, cent jours qui composent la tragédie la plus achevée de l’Histoire de France. » Le 1er mars 1815, Napoléon débarque à Golfe-Juan. Seul contre tous, il va reconquérir son trône avec seulement une poignée de soldats, pour le perdre à nouveau trois mois plus tard à Waterloo, écrivant le chapitre le plus romanesque de son épopée. Tallandier www.tallandier.com 256 pages 14-18 PAR CORBEYRAN ET ÉTIENNE LE ROUX Grancher www.grancher.com 376 pages 1914-1918 – Des Flandres aux Vosges « Mais qu’avons-nous fait pour mériter une chose pareille ? Quelles fautes devonsnous expier en ce bas monde ? » Avant de franchir le parapet de la tranchée pour monter à l’assaut, le soldat Paul Viriot, du 37e régiment d’infanterie, s’interroge. Combien de camarades vont être broyés lors de cette énième attaque ? Il se sent abandonné à luimême, sans secours ni consolation. Un siècle plus tard, il demeure difficile de s’imaginer ce qu’ont vécu les poilus Éditions Delcourt www.editions-delcourt.fr 48 pages C durant plus de quatre années. Ce livre se veut un ouvrage émouvant et authentique au fil duquel le lecteur découvre ette série d’albums, dont dix sont guerre vue par ces hommes qui ont le quotidien d’hommes ordinaires plon- prévus au total, raconte la vie de vécu l’enfer au quotidien, ont subi des gés dans la première guerre moderne huit amis issus de la même ville et affec- décisions prises en haut lieu et ont dû de l’humanité. L’auteur s’est attelé à tés en 1914 dans le même régiment exécuter les ordres aveuglément. rechercher des témoignages inédits d’infanterie. Chaque album démarre après 1919, puis, par un flash‑back, plonge le lecteur en pleine guerre. Une afin d’illustrer son récit historique. Scénariste : Corbeyran Dessinateur : Étienne Le Roux 20 Culture Le gâteau du poilu Claudine, gouvernante du siège de l’UBFT, nous a récemment fait l’agréable surprise d’agrémenter le café du matin avec ce délicieux gâteau, baptisé le « gâteau du poilu ». Cette recette, dont le goût rappelle un peu celui du biscuit de Savoie, est extraite du cahier de cuisine de sa maman, Madeleine, qu’elle conserve précieusement en sa mémoire. À vos fourneaux ! Ingrédients : ––2 œufs ––100 g de sucre en poudre ––100 g de farine ––1 sachet de levure chimique ––1 sachet de sucre vanillé Faire chauffer le four à 180°. Battre les 2 œufs entiers en omelette, pendant environ 5 minutes. Ajouter le sucre en poudre, et battre à nouveau pendant 5 minutes. Ajouter ensuite au mélange la farine, la levure et le sucré vanillé. Beurrer un moule à tarte et y verser le mélange. Cuire pendant 25 minutes environ. Démouler rapidement. 21 HOMMAGE AUX SOLDATS DES COLONIES ET D’OUTRE-MER ENGAGÉS DANS LA GRANDE GUERRE C LES GENDARMES À L’HONNEUR ette exposition temporaire est consacrée à l’engagement des soldats des colonies et d’outre-mer durant la Grande Guerre Musée des troupes de marine Avenue du Musée des troupes de marine 83608 Fréjus www.aamtdm.net Exposition ouverte jusqu’au 31 mai 2016 Horaires : de 14 h à 18 h sauf les mardis et samedis Entrée gratuite TOUCHÉ-COULÉ® ! UN ARSENAL DE BATEAUX JOUETS L es bateaux jouets présentés dans cette exposition, qui est déjà passée par Paris, Toulon et Brest, sont tous issus de la magnifique collection du Musée national de la Marine et traitent exclusivement de la marine de guerre. L’histoire du jeu de bateau de 1850 à nos jours. Musée national de la Marine Hôtel de Cheusses 1, place de la Gallissonnière 17300 Rochefort www.musee-marine.fr/rochefort Exposition ouverte jusqu’au 31 décembre 2016 1er octobre au 31 mars : 13 h 30 - 18 h sauf les mardis 1er avril au 30 septembre : 10 h – 19 h tous les jours LA GRANDE GUERRE EN MÉDITERRANÉE 1914-1919 A près deux ans de travaux, le Musée de la gendarmerie natio- nale a ouvert ses portes à Melun le 10 octobre dernier. Une exposition consacrée au gendarme pendant la Grande Guerre inaugure ce nouveau musée. Musée de la gendarmerie nationale Avenue du 13e dragons 77000 Melun www.gendarmerie.interieur.gouv. fr/musee MARINS AU COMBAT ! Du 1er octobre au 31 mars de 10 h à 17 h 30 Du 1er avril au 30 septembre de 10 h à 18 h U Fermeture les 1er janvier, 1er mai, 1er novembre et 25 décembre ne exposition qui rend hommage à tous les marins courageux qui ont pris part à la Première Guerre mondiale. Musée national de la Marine Place Monsenergue Quai de Norfolk 83 000 Toulon www.musee-marine.fr/toulon Exposition ouverte jusqu’au 8 mai 2016 Octobre à mai : de 10 h à 18 h tous les jours Fermeture les 1er janvier, 1er mai et 25 décembre 22 Expressions Expressions Quand les mots se mobilisent ! UN RHUME CARABINÉ TIRER À BOULETS ROUGES Au XVIe siècle, la cavalerie légère troque sa lance traditionnelle contre une arme courte, la carabine. Les cavaliers chargent les ennemis, déchargent leur carabine et font volte-face avant la riposte, décimant les rangs de fantassins. Ces « carabins » sont bien plus meurtriers que leurs homonymes « carabins de SaintCôme », étudiants de l’ancienne école de chirurgie, plus connus pour leurs blagues salaces que pour leur caractère belliqueux ! Le verbe « carabiner » naît bientôt, tout comme les « carabinades » funestement fameuses. Scarron, homme Le boulet est cette boule de fonte jaillie 600 km/heure sur les avions pour tester de plume et mari de la future Madame de la gueule d’un canon, arrachant sur leur résistance aux volatiles heurtés en de Maintenon, déclare à une dame que son passage murailles, jambes ou têtes. plein vol ! ses « œillades sont redoutées autant Au XVIIe siècle, le boulet… froid ne suf- Les Américains, pour signifier une que des carabinades ». fisant pas aux yeux de certains chefs attaque verbale, utilisent l’expression Le sens de « carabiné » s’étend bientôt de guerre, il fut décidé de le chauffer imagée : « ouvrir une canette de botte- à toute manifestation à la fois violente au rouge dans une forge afin de pro- cul » (to open a can of whoop-ass). et soudaine. La marine accole l’expres- voquer un incendie dans le camp adverse. La métaphore signifiant critiquer quelqu’un ou quelque chose avec virulence –autrement dit « descendre en flammes » – naît au XVIIIe siècle. À ne pas confondre avec les poulets de canon, carcasses projetées à plus de « (…) Je suis monté pour régler une dette d’un de mes rédacteurs... Le petit Jordan, un très charmant garçon, que vous pour‑ suivez à boulets rouges, avec une férocité vraiment révoltante... » ÉMILE ZOLA, (L’ARGENT) sion aux fortes bourrasques puis on qualifie de « carabinés » les accès de fièvre et, par extension, les maux comme le rhume qui nous tombe sur le nez en toute saison sans crier gare. 23 ÊTRE DE LA REVUE Être de la revue est décevant. Loin d’évoquer la fierté des militaires choisis pour défiler sur les Champs‑Élysées le 14‑Juillet, l’expression tire son origine de la privation de permission infligée aux jeunes du contingent subissant l’inspection de troupe ou désignés pour participer à une cérémonie. Double punition donc, puisque, en plus d’être privés de la douceur du bercail, ils doivent briquer leurs tenues et fourbir leurs armes ! Au XIXe siècle, l’expression sort du contexte militaire pour s’appliquer à toute occasion manquée. Les « – On est de la revue. – En effet, vous ne vous marierez pas encore, cette fois‑ci… » Espagnols pour leur part se penchent sur le puits pour voir leur plaisir tombé SACHA GUITRY (ILS ÉTAIENT NEUF CÉLIBATAIRES) au fond ! (¡ Mi gozo en un pozo ! ). LANCER OU TIRER UNE BORDÉE En 1546, la bordée est « l’espace par- Les bordées ne sont pas exclusivement La Moussotte n’avait pas été le moins couru par un navire au plus près du militaires : Saint-Simon au XVIII siècle du monde émue de l’absence prolongée vent, sans virer de bord ». La Pérouse lui donne le sens d’attaque (à boulets de « son homme » ; il y avait beau temps court la bordée sans que les mauvais rouges !) d’injures ou de jurons. En lan- qu’elle était habituée à ces bordées, si esprits y voient à mal. Les marins gage argotique du XIXe siècle, la bordée régulières qu’elles en étaient presque prennent sagement leur « bordée », signifie l’absence illégale et la débauche devenues réglementaires […]. c’est-à-dire leur service sur un bord du prolongée des marins à l’escale ou des navire, et l’on ne s’amuse pas lorsque soldats en goguette faisant la tournée la bordée signifie une salve d’artillerie des cabarets, à condition qu’ils ne soient de tous les canons situés d’un même pas de la revue ! côté du navire. e LOUIS PERGAUD, LE RETOUR, DANS LES RUSTIQUES, NOUVELLES VILLAGEOISES, 1921 ISABELLE COUSTEIL 2 h10 - 12 € 52 min - 14,90 € IEME Album photo 66 pages - 10 € es g a m i n e e é Toute l’arm hotos P s e r v i L DVD SÉ SÉ NT PA Album photo 70 pages - 10 € C U RI Possibilité de paiement par chèque sur www.boutique.ecpad.fr - Pour tout renseignement : 01 49 60 59 88 25 Fondation des « Gueules Cassées » Un TEP-IRM à la Pitié L’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimzer (IM2A) à la Pitié Salpêtrière, dirigé par le professeur Bruno Dubois, vient de recevoir un TEP-IRM* entièrement dédié aux maladies neurodégénératives et plus spécifiquement à la maladie d’Alzheimer. La Fondation des « Gueules Cassées » a participé au financement de cet appareil révolutionnaire. Focus sur une grande première nationale. Bruno Dubois, directeur de l’Institut de la Mémoire et de la Maladie d’Alzheimer (IM2A). Le professeur Bruno Dubois détaille les avantages du TEP-IRM en termes de diagnostic et de recherche sur la maladie d’Alzheimer. I nstallé dans le service de médecine nucléaire d’euros, a été financé grâce à la contribution croisée sous la responsabilité du docteur Marie-Odile de plusieurs donateurs privés, dont la Fondation Habert – grande spécialiste de l’activité TEP – le des « Gueules Cassées ». Mais la réussite de ce TEP-IRM a été officiellement inauguré le 21 sep- projet est avant tout le fruit d’un fructueux parte- tembre dernier en présence de nombreuses per- nariat et d’un engagement partagé par l’ensemble sonnalités. Son coût, qui s’établit à environ 5 millions des acteurs (cf. encadré page 26). suite page 26 * TEP : tomographie par émission de positrons – IRM : imagerie par résonance magnétique. 26 Fondation Fondation des « Gueules Cassées » Le général Chauchart du Mottay, président de la Fondation des « Gueules Cassées », devant le tout nouveau TEP-IRM. « Trois en un » « La prise en charge diagnostique et la recherche thérapeutique sur Alzheimer ont connu des progrès Un partenariat gagnant considérables depuis quelques années, principalement grâce aux biomarqueurs… rappelle en préalable le professeur Dubois. L’arrivée de ce TEP-IRM marque une nouvelle étape décisive dans ce long combat. » Jusqu’alors coexistaient en effet trois modes de détection d’Alzheimer, correspondant à trois « signatures » majeures de la maladie. Le premier, réalisé par une IRM classique, permettait de déceler les anomalies structurelles qui caractérisent la pathologie, à savoir une atrophie de certaines régions du cerveau, notamment celles situées dans le cortex cérébral. Le deuxième, exécuté par un TEP-scan via l’injection d’un révélateur, détectait les diminutions du métabolisme liées à la maladie, c’est-à-dire l’altération de la consommation régionale de glucose. Le troisième recherchait, là encore grâce à un TEP-scan, les éventuelles anomalies lésionnelles par fixation sur la région atteinte. « Nous ne pouvions qu’utiliser alternativement l’une ou l’autre de ces méthodes, Principalement financé grâce à un tour de table réunissant notamment le groupe Dassault, la Fondation Bettencourt-Schueller et la Fondation des « Gueules Cassées », ce dossier n’aurait pu voir le jour sans la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer qui en a constitué la cheville ouvrière. De son côté, l’hôpital de la Pitié Salpêtrière a pris en charge les travaux d’aménagement et d’installation de l’appareil. Il a également assuré la formation et la mise à disposition des équipes dédiées. Enfin, le fonctionnement du projet est garanti par un business plan solide et adapté : le TEP-IRM sera utilisé pour moitié en vue d’un usage clinique afin d’assurer son amortissement, les autres 50 % étant consacrés à la recherche via l’affectation de fonds spécifiques. 27 encore plus solidement nos diagnostics, c’est-à-dire d’affirmer sans risque d’erreur que les troubles cliniques perçus chez un patient sont bien dus à la maladie d’Alzheimer, précise Bruno Dubois. Nous allons éga‑ lement être en mesure d’améliorer nos protocoles de recherche afin d’appréhender avec plus de pertinence les relations entre l’atrophie, l’hypoperfusion et les lésions. On sait en effet que ces dernières apparaissent bien avant la survenance des symptômes. » Ses équipes accompagnent d’ailleurs actuellement une cohorte de 350 volontaires de plus de 70 ans, tous asymptomatiques. Elles tentent ainsi de mieux saisir l’évolution des lésions et la manière dont elles deviennent symptomatiques. L’idée étant de pouvoir les prendre en charge avant l’apparition desdits symptômes. « Entre prévention et prédiction, notre objectif est de suivre avec une efficacité renforcée des sujets à risque ne présentant pas de troubles déclarés et de tenter de comprendre pourquoi, à un moment donné, ils développent la maladie, poursuit le directeur de l’IM2A. Cette démarche, jusqu’alors totalement inédite, s’apparente à un bouleversement poursuit le professeur Dubois. Il était bien sûr pos‑ complet de paradigme. Une fois caractérisé l’algo‑ sible de « rapprocher » leurs résultats respectifs afin rithme qui détermine la survenue de la maladie, on d’affiner le diagnostic. Mais le PET-scan ne délimitant pourra traiter les patients dès lors que l’on disposera pas parfaitement les structures, il fallait effectuer de médicaments qui bloquent le processus patholo‑ un recalage pour reconstruire les images métabo‑ gique. » Ultime précision et non des moindres : ce liques. L’immense apport de ce TEP-IRM est qu’il TEP-IRM permettra d’évaluer avec une grande effi- réunit ces deux technologies… Et permet d’acquérir cacité l’effet thérapeutique de nouvelles molécules au cours d’un même examen et sur une seule image dans le cadre d’un suivi ad hoc. les données morphologiques de l’IRM ainsi que les informations fonctionnelles et métaboliques obtenues Le mot de la fin par le PET-scan. Dit plus trivialement, c’est du “trois Et le professeur Dubois de conclure : « Au-delà de en un” : métabolique, lésionnel, structurel ! » sa dimension purement scientifique et médicale, ce pari n’aurait pas été tenu sans l’aide de nombreux Diagnostic, prévention et prédiction partenaires. Je souhaiterais donc ici remercier tout Quelles seront les répercussions concrètes de cette particulièrement la Fondation des “Gueules Cassées”, innovation clé ? Elle constituera tout d’abord un fac- qui nous accompagne depuis de nombreuses années teur supplémentaire de confort pour les malades qui et auprès de laquelle nous avons toujours trouvé n’auront plus qu’un seul examen à subir. Mais aussi une oreille bienveillante et attentive. Sans elle, le tour pour les équipes médicales qui pourront interpréter de table n’aurait en effet pu être bouclé. Sa contri‑ des images d’excellente qualité, déjà corrélées dans bution à hauteur de 520 000 euros s’est de fait le même plan anatomique. Et ce n’est pas tout, loin avérée décisive ! » de là ! « Cet apport d’informations permettra d’ancrer ÉRIC DUMOULIN 28 Fondation Fondation des « Gueules Cassées » Une inauguration tout en symboles Lors de l’inauguration, le 21 septembre dernier, étaient réunis les représentants des donateurs, des Fondations impliquées, de l’hôpital et de l’AP-HP. La date ne devait rien au hasard… Le nouveau TEP-IRM de la Pitié Salpêtrière a été inauguré le 21 septembre – journée mondiale de la lutte contre la maladie d’Alzheimer – en présence d’une nombreuse assistance. P our les Gueules Cassées, étaient présents lette du professeur Aurélie Kas, chef du service de le général Chauchart du Mottay, président médecine nucléaire de l’hôpital. Elle a présenté avec de la Fondation, Marie-Andrée Roze-Pellat, simplicité et brio le plateau TEP-IRM, installé dans vice-présidente de la Fondation, le professeur Jacques des locaux entièrement rénovés. Et a souligné le Philippon, président du comité scientifique, Henri fait qu’il constitue un outil unique dans le domaine Denys de Bonnaventure, président de l’UBFT, et des maladies neurodégénératives mais aussi pour Olivier Roussel, directeur général. la recherche, le diagnostic et le suivi thérapeutique Le directeur général de l’Assistance Publique – en matière de cancérologie. Le premier patient a Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, le président de été accueilli le 1er octobre dernier. la Fondation pour la Recherche sur Alzheimer, Olivier de Ladoucette, le professeur Bruno Dubois, le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement, JeanMarie Le Guen, et de nombreuses autres personnalités se sont relayés à la tribune de l’auditorium de l’Institut Alzheimer en quelques chiffres du Cerveau et de la Moelle épinière (ICM) pour saluer l’arrivée de cet appareil révolutionnaire. Tous ont rappelé que la réussite de ce projet avait été favorisée par une coopération exemplaire entre l’ensemble des parties prenantes, tant publiques que privées : donateurs, hôpital, Fondation pour la recherche sur Alzheimer, ICM… Visite guidée Les principaux contributeurs ont pu bénéficier d’une visite privée de ce nouvel équipement sous la hou- • Dans le monde : 35,6 millions de personnes atteintes, plus de 115 millions prévues en 2050. • En France : 870 000 cas actuellement, 1,2 million prévus en 2020 et 2,1 millions en 2040. • 165 000 nouveaux cas détectés chaque année dans l’Hexagone. • Coût annuel de l’affection en France : 10 milliards d’euros. • 1 malade sur 2 ignore qu’il est atteint. • Le nombre de patients serait divisé par 2 si l’on retardait la maladie de 5 ans. 29 TÉLÉASSISTANCE VIVRE CHEZ SOI EN TOUTE SÉCURITÉ Certains d’entre vous sont isolés ou craignent de ne pas être secourus en cas de problème (chute ou malaise). La téléassistance est un moyen fiable et rapide de gérer toute demande d’assistance. Seule ou en famille, la téléassistance permet à la personne de retrouver son autonomie, de vivre à domicile en sécurité et de rassurer ses proches. Grâce à un émetteur fixé à un bracelet (ou à un pendentif), vous êtes en relation permanente avec une centrale d’écoute, 24h/24, 7j/7 qui apportera, en cas d’appel, une solution dans les plus brefs délais, en prévenant les proches (voisin, famille, ami, etc.) ou les secours adaptés. L’Union prend totalement en charge les frais d’installation et l’abonnement mensuel Comment ça fonctionne ? 1 – l’appel 2 – l’écoute En quelques instants, l’abonné est en relation directe avec la centrale d ’écou te, disponible 24h/24, 7j/7. Un chargé d’écoute et d’assistance répond à l’appel, prend en compte la demande et, si nécessaire, déclenche l’intervention d’un tiers. ✂ Questionnaire à remettre à votre délégué (adresse en fin de magazine) Je suis intéressé(e) par la téléassistance Oui Non Je bénéficie déjà de la téléassistance Oui Non Cela me coûte euros par mois. Joindre les photocopies du contrat et des factures de l’année écoulée. Nom et Prénom : Membre / Veuve N° : Adresse complète : Téléphone : Mail : 3 – l’intervention Dans les plus brefs délais, l’entourage et/ou les services d’urgence se rendent auprès de l’abonné. 30 Reportage Reportage En Meuse, des villages détruits « morts pour la France » LE DOCTEUR FRANÇOIS-XAVIER LONG, MAIRE DE LOUVEMONT. Au nord de Verdun, sur le terrain de la plus longue bataille au monde, neuf villages ont été anéantis au terme de la guerre des tranchées. Pourtant, ils vivent encore. Sur les pas du docteur François-Xavier Long, maire de l’une de ces étonnantes communes inhabitées, nous avons découvert une terre de mémoire. Terre de mémoire et de silence au tumulte des armes. Tandis que nous houettes ployées des « petits gars » Pénétrer dans la « zone rouge », c’est parcourons les sentes entre mottes et qui luttèrent pour défendre pied à pied entrer dans une autre dimension, un cratères, sur ce sol fouaillé par le mitrail- une butte, une « cote », quelques mètres monde du silence où la nature a repris lage incessant des obus, seuls craquent carrés de leur patrie. Et qui, par milliers, le dessus pour étouffer de sa puissance sous nos pas les amas de feuilles mortes laissèrent leur vie dans cette véritable paisible, de son humus nourricier, les et de branches vermoulues enrobées hécatombe. Ici, dans les parages de sinistres reliefs de ce que la violence de mousses. Un oiseau rompt le silence. l’ossuaire de Douaumont, on compte des hommes a provoqué il y a cent ans. Rien n’est anodin ici, la mémoire de la un soldat français tué tous les cinquante Le vert de la végétation s’est substitué guerre gronde sous la paix du présent : centimètres… à la noirceur de la boue et au rouge du le « pittuit » d’un oiseau sonne comme Parmi tous ceux qui combattirent en feu et du sang. Le bruissement du vent « petit » ou comme « pitié », car à Meuse, quelques‑uns plus célèbres que dans les hautes frondaisons a succédé chaque pas l’on croit entrevoir les sil- d’autres laissent un témoignage littéraire 31 À Ornes, les épicéas protègent désormais les vestiges de l’ancienne église. immortel : Louis Pergaud mais aussi Alain-Fournier, Charles Péguy – tous « Je griffonne ceci sous la volée des obus et je ne lève même pas le nez pour voir où ils éclateront, il est vrai qu’au sifflement particulier de chacun on devine tout de suite s’il sera pour soi ou pour les camarades d’avant ou pour ceux d’arrière. trois morts au combat –, Jean Giono, Pierre Teilhard de Chardin, Ernst Jünger, Maurice Genevoix… Sans eux et les correspondances des poilus, comment imaginer à quel point ce fut ici l’enfer, pendant 300 jours et 300 nuits ? Pourtant, à bien y regarder, LOUIS PERGAUD – CARNETS DE GUERRE » sous la mousse, derrière les troncs, à chaque pas, il se révèle : maçonneries toute la Meuse est en première ligne, En 1915, l’Allemagne souhaite en finir éparses des maisons disloquées, fragments département défiguré, martyrisé. Au et prend pour cible Verdun, ce « cœur d’huisseries rongés par la rouille, partie centre de ces immenses champs de de la France » comme le nomme le Kaiser émergée d’un iceberg-blockhaus, épave bataille, le nom de Verdun symbolise à Guillaume II. Le choix de Verdun répond de charrue criblée d’impacts de balles, lui tout seul, aux yeux du plus grand à des raisons tactiques, stratégiques, rouleaux de fils de fer barbelés tordus nombre, la totalité de la Grande Guerre. logistiques, politiques mais aussi psy- témoignent de ce qui s’est joué ici. La guerre de mouvement a mal com- chologiques. « Verdun n’est pas seulement mencé en 1914 et l’armée allemande la grande forteresse de l’est destinée à Verdun, symbole de la Grande Guerre domine la bataille aux frontières. Si Paris barrer la route à l’invasion, c’est le bou‑ est sauvée à l’issue de la bataille de la levard moral de la France », dira le De 1914 à 1918, de l’Argonne au Saillant Marne, les riches provinces de l’Est maréchal Pétain. de Saint-Mihiel, de Vauquois aux Éparges, doivent être reconquises. suite page 32 32 Reportage Douaumont, décembre 1916 : le capitaine Le Bris et le photographe de l’armée Albert Samama-Chikli posent devant les ruines du village. L’offensive allemande sur Verdun com- sera terrible d’un côté comme de l’autre : dans les tranchées avec le dialogue sui- mence en février 1916, avec pour objectif plus de 300 000 morts et de 400 000 vant : « Pourvu qu’ils tiennent – Qui ça ? – de « saigner à blanc l’armée française ». blessés au total, soit plus de la moitié Les civils. » Le premier choc est terrible, car les des effectifs. Si les poilus accaparent à juste titre Allemands sont mieux armés que les L’« enfer de Verdun », bataille la plus l’attention, qu’en est-il des civils ? Les Français : 800 canons jalonnent la partie dévastatrice de l’histoire de la guerre, chiffres parlent. centrale du front, soit un tous les devient aux yeux du monde un exemple Dans le monde entier, plus de 12 millions 150 mètres… Une pluie d’acier s’abat sur d’héroïsme et de ténacité. de personnes sont amenées à devenir les troupes françaises, selon le principe des « réfugiés » et environ 10 millions du roulement de tambour, du feu continu. Pourvu que les civils tiennent ! de civils périront directement ou indi- Le général Pétain commandant la Un dessin de Forain paru le 9 janvier rectement de ce conflit mondial. 2e armée est envoyé par Joffre pour 1915 dans L’Opinion montre deux poilus Dès l’invasion de la Belgique en 1914, prendre la direction des opérations et décrète : « Ils ne passeront pas. » Il redonne confiance aux poilus, réorganise la stratégie, met en place un principe de « Quand le boisseau était vide d’hommes, enfin quand il n’en restait plus que quelquesuns au fond, comme des grains collés dans les rainures, on le remplissait de nouveau avec des hommes frais. On a ainsi rempli la 6e compagnie cent fois et cent fois d’hommes. Et cent fois on est allé la vider sous la meule. rotation des effectifs (ainsi 70 % des soldats passeront par Verdun), crée la Voie sacrée reliant Verdun et Bar-le-Duc pour assurer le ravitaillement des troupes. La percée allemande échoue effectivement et le terrible face-à-face de dix mois de tranchées commence. Ils ne passeront effectivement pas mais le prix humain JEAN GIONO – REFUS D’OBÉISSANCE » 33 À Louvemont, subsiste un vestige de la sape, galerie souterraine creusée pour se rapprocher des lignes ennemies. les populations endurent de terribles violences. Entre août et octobre de cette même année, 6 500 civils belges et fran- « Et voici encore des chariots pleins de femmes et d’enfants, des chariots où des blessés s’entassent, les uns assis et se cramponnant des deux mains aux ridelles, les autres couchés sur une litière de paille sanglante. (…) Et cela coule interminablement (…). çais sont exécutés et 20 000 immeubles détruits. Les populations du nord et de l’est choisissent en masse l’exode. Celui-ci constitue un sujet de préoccupation pour les gouvernements car les routes encombrées gênent les mouve- MAURICE GENEVOIX – CEUX DE 14 » ments de troupes et la vision de ces cohortes sinistres joue sur leur moral. Bientôt, le conflit s’amplifiant et se prolongeant, les ordres d’évacuation seront donnés dans les zones les plus exposées. Plantes immigrées On met les populations à l’abri, on libère le terrain pour les combats et… on éloigne de potentiels espions. Les villages et les villes abandonnés subissent des dommages souvent irréversibles liés aux combats mais aussi, plus tard, aux destructions systématiques organisées par les vaincus lors du retrait des troupes. suite page 33 Sur les lieux de combats, on observe parfois ce phénomène : des plantes dites polémochores, dont les graines furent passagères clandestines des troupes, ont pris racine. Sur le champ de bataille de Verdun, la laîche fausse-brize, l’herbe aux yeux bleus et le géranium des prés furent ainsi involontairement importés dans les fourrages des chevaux et les paillasses des soldats allemands et américains… On peut les voir aujourd’hui fleurir sur cette terre martyrisée et Verdun est ainsi devenue un champ d’observation privilégié pour les botanistes. 34 Reportage Sur cette carte de Verdun sont situés les neuf villages « morts pour la France » en 1916. Les villages meusiens situés à proximité Nombre d’entre eux seront anéantis, pendant quatre ans. Le village retrou- immédiate du front de Verdun sont tel Vauquois, dont la célèbre butte fait vera pourtant une vie, plus tard, en l’exemple même de cette double peine. l’objet d’une guerre des mines terrifiante contrebas d’un champ de bataille devenu mémorial. Mais neuf autres villages ont une par- Le père Barnabé, emblème des réfugiés meusiens ticularité, celle de n’avoir jamais été reconstruits et d’avoir pourtant conservé leur territoire et un maire. Ce n’est pas le cas des nombreux autres villages détruits et non reconstruits en France. Née de l’imagination de Henri Frémont, qui fut lui-même évacué vers Paris où il créa le « Bulletin meusien », Les faits, gestes et dires du Père Barnabé, histoire d’un habitant fictif de Samogneux, révéla au fil de ses épisodes le destin des civils contraints à l’exode. À la fin de la guerre, un livre est publié. Une Américaine, Mrs Horace Grey, touchée par le récit, le traduit et le vend aux USA au profit de la reconstruction du village. Dans les années 20, un monument à l’effigie du père Barnabé est érigé et une fromagerie le prend pour emblème ! Certains, dans le nord ou l’est, n’ont en effet plus d’existence que celle d’un nom accolé à celui d’une commune voisine. Beaumont-en-Verdunois, Bezonvaux, Cumières-le-Mort-Homme, Douaumont, Fleury-devant-Douaumont, Haumontprès-Samogneux, Louvemont-Côte-duPoivre, Ornes et Vaux, « villages morts pour la France », sont encore des communes à part entière. 35 attendant, souvent en vain, le retour de leurs pères. Et puis, un jour de 1916, l’ordre sera donné à tous de partir, de tout ficeler en catastrophe sur des chars bâchés de fortune, laissant derrière ce qui ne tient pas. Pris en tenailles entre les forces combattantes, situés sur la ligne de front, neuf villages millénaires vivent leurs derniers jours. En ce matin d’août 2015, nous suivons le docteur Long sur la route qui relie ces villages, et terminons par celui dont il est maire, Louvemont, aujourd’hui appelé Louvemont-Côte-du-Poivre en mémoire des combats menés sur cette hauteur, enjeu stratégique. Chirurgien ORL, officier de réserve très lié aux Gueules Cassées, car membre du comité scientifique de la Fondation, le docteur Long n’est pas un enfant du pays, à la différence des autres maires de villages détruits. Originaire du sud de la France, il fait son internat à Marseille, puis part vers l’est à la fin des années 70 pour raisons professionnelles. Il s’attache vite à cette région et se passionne pour son histoire. Il n’en partira plus. En 2003 il est nommé maire de Louvemont-Côte-du-Poivre par le préfet. Comme ses collègues, la politique ne le motive en aucun cas dans l’exercice de son mandat. En revanche, la mémoire Carte postale montrant le monument construit à la mémoire de Fleury-devant-Douaumont. des hommes est un véritable moteur pour ces passionnés qui œuvrent à entretenir les vestiges, à maintenir l’identité de ces territoires inhabités, à Neuf communes d’exception chaud, les moissons seront encore l’occa- transmettre la connaissance des évé- Sur les cartes postales sépia du début sion de belles fêtes, comme dans tous nements qui s’y sont déroulés. Chaque du siècle, leurs habitants posent en les villages français. année, ils célèbrent les fêtes patronales ribambelle devant le café-épicerie ou Pourtant, une ombre terrible plane sur de leur commune, comme celle de la mairie-école. Des familles entières, ces images d’une vie simple, rude mais Haumont-près-Samogneux, premier des commis en tablier, un facteur sur sereine. village anéanti lors des attaques de sa bicyclette, un chien intrigué, tout le Les hommes partiront. Les femmes février 1916, à laquelle nous avons pu monde attend que le petit oiseau jaillisse assumeront les travaux des champs. assister. de la boîte noire. L’été 14 s’annonce Les enfants joueront à la guerre en suite page 36 36 Reportage L’autorité militaire donne aux civils l’ordre d’évacuation le 12 février. Les habitants ont 24 heures pour plier bagage, sans savoir où ils pourront trouver refuge, car la préfecture de la Meuse cherche encore des points de chute sûrs. Dans l’ensemble, les habitants de la zone iront dans le sud meusien. Mais d’autres s’exilent plus loin, dans des départements limitrophes, en Bourgogne, parfois bien plus au sud, à Biarritz ou Bergerac, comme la famille de M. Lavigne, maire du village détruit de Cumières. Il n’est que temps : le 21 février 1916, il neige, le froid est glacial. Au petit matin, un déluge de bombes, une grêle de mitraille s’abat sur Louvemont et ses voisins. Le colonel Driant et ses hommes opposent une résistance héroïque au Bois des Caures. Au soir Devant la chapelle à la mémoire du village, le maire de Haumont‑près‑Samogneux ouvre la fête annuelle de la commune. du 22 février, le colonel est mort et rares sont les survivants. Il n’aura fallu que quelques heures pour que les villages passent aux mains de l’ennemi. L’exemple de Louvemont ron 6 km du village. Les 200 habitants Les défenseurs de Louvemont tiendront Situé à 11 km au nord de Verdun, sur vivent au rythme des canonnades et jusqu’au 25 au soir, vivant un enfer une voie antique, le site existe déjà à ne peuvent se déplacer sans laissez- indescriptible. Ce même jour, la forte- l’époque gallo-romaine. Au XIX siècle, passer. Entre l’automne 1914 et la fin resse de Douaumont tombe également. il est constitué de plusieurs rues conver- 1915, le front est stabilisé mais on sait La lutte pour reprendre la Côte‑du‑Poivre geant vers une place où se situe la mai- début 1916 que les Allemands s’ap- durera près de dix mois. rie-école entourée du cimetière. prêtent à attaquer, sans plus de préci- À la mi-décembre 1916, le général Mangin, En août 1914, le front se trouve à envi- sions sur la date et le lieu exacts. à la tête de quatre divisions, fait enfin e céder les Allemands, mais Louvemont À voir « Que reste-t-il de la Grande Guerre ? » Exposition jusqu’au 11 novembre 2018, tous les jours de 10 h à 18 h. 600 m2 pour comprendre l’impact de la Grande Guerre sur notre monde. Une présentation riche en témoignages, documents, claire et interactive. Centre Mondial de la Paix Place Monseigneur Ginisty – 55100 Verdun – tel : 03 29 86 55 00 – www.cmpaix.eu et les communes voisines sont dévastées. Quatre ans plus tard, Louvemont est citée à l’ordre de l’Armée. Passant, souviens-toi… Dès la fin de la guerre, les exilés rêvent de revenir dans leurs villages. Ils découvrent un désert lunaire, sans âme qui vive, sans plus une seule once de végétation. Bouleversée en profondeur, 37 régionales et le service des sépultures militaires leur incombe. La part la plus émouvante, sans aucun doute, de leur fonction. Tous se soutiennent pour éviter que soient un jour supprimées ces communes, à l’occasion d’un redécoupage politique. Une menace qui a failli devenir réalité à plusieurs reprises depuis les années 30. Alors que, cent ans après Verdun, il ne passe pas un jour sans que l’on ne parle de populations civiles victimes de conflits dans le monde entier, alors qu’exilés et migrants déracinés par la violence se À Bezonvaux, comme dans les autres villages, la nature reprend ses droits. jettent par milliers sur les routes et les mers, abandonnant racines, êtres chers et biens, emportant pour tout viatique leurs souvenirs, la présence de ces lieux gorgée de ferraille, criblée d’obus non d’origine succède une forêt désormais de mémoire français prend toute sa explosés (environ un quart des 60 mil- classée « forêt d’exception ». Au début signification. lions qui ont été projetés), empoisonnée des années 30, monuments aux morts par les substances chimiques, la « zone et chapelles sont érigés dans chacune rouge » est décrétée inhabitable et des neuf communes. inexploitable. Aujourd’hui encore, des Aujourd’hui, les commissions commu- artificiers viennent régulièrement pro- nales bénéficient du soutien de l’Office céder à des déminages. National des Forêts, du fonds FEAGA(1) Les habitants sont relogés dans des et de la Communauté d’agglomération baraques provisoires en bois en atten- du grand Verdun pour entretenir les dant de pouvoir trouver à se loger ou sites. Elles font appel pour ce faire aux reconstruire plus loin. Ils ne seront rem- associations d’insertion locales. Leur boursés des réquisitions militaires qu’en budget leur permet également de mener, 1922. chacune à sa manière, des actions de Pourtant, ces villages ne seront pas sensibilisation du public : parcours bali- effacés de la carte : en 1919, il est décidé sés, audio-guides, films, publications, de conserver leur nom et leur territoire. recensement et mobilisation des des- Ils seront administrés par un maire et cendants des habitants d’origine... une commission municipale constituée Entretenir, commémorer, communiquer d’un adjoint et d’un conseiller également sont les principales missions de ces nommés par le préfet. Entre 1920 et maires « gardiens de la mémoire », 1921, les neuf villages seront décorés auxquelles s’ajoute fréquemment le soin de la Croix de Guerre. de gérer la découverte des dépouilles Dans le cadre de la réparation des dom- de soldats. Avertir la gendarmerie, le mages de guerre, l’Allemagne finance médecin légiste, les autorités culturelles la plantation d’épicéas pour retenir les sols dénudés. Aux champs et aux prairies (1) Fonds européen agricole de garantie ISABELLE COUSTEIL Ici se dressait jusqu’en 1916 le village de Bezonvaux. 38 En régions En régions Les réunions régionales 2015 se poursuivent Ces rencontres annuelles organisées par les délégués sont des moments forts dans la vie des différentes délégations. Elles permettent aux administrateurs de présenter le bilan de l’année écoulée mais également les perspectives d’avenir. A u tour des villes de Saint-Didier, d’Orléans et Ce soutien se concrétise depuis 2001 par 300 actions de Caen d’accueillir la suite des réunions de mécénat vers les chercheurs et les hôpitaux, repré- régionales de 2015. sentant 8,8 millions d’euros. La Fondation des « Gueules Lors de ces rencontres, les intervenants ont insisté Cassées » constitue un soutien important et pratiquement sur les différentes entités que représentent les unique, en tant qu’entité privée, à la recherche dans le « Gueules Cassées » : l’Union des Blessés de la Face domaine des traumatismes et pathologies de la tête. et de la Tête (UBFT), la Fondation des « Gueules Cassées » et la filiale Colonel Yves Picot, société par La filiale CYP SAS, détenue à 100 % par l’UBFT, est actions simplifiée (CYP SAS). propriétaire de la Résidence Colonel Picot située à Ces réunions sont toujours des moments forts de par- côté du centre de séjour du domaine du Coudon. Cet tage, d’échange et de convivialité appréciés de tous. Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) pourra à terme accueillir L’Union des Blessés de la Face et de la Tête (UBFT), 111 personnes dépendantes, soutenues par 75 sala- est représentée par une centaine de bénévoles (admi- riés dévoués. La première tranche des travaux d’agran- nistrateurs, délégués et porte-drapeaux). Premier dissement de la résidence vient de s’achever et les actionnaire privé de la Française des Jeux, elle perçoit tout premiers résidents ont, dès la mi-mars, pris des ressources lui permettant de soutenir ses membres possession de leur nouveau et magnifique lieu de dans la défense de leur droit à réparation mais éga- vie. Les travaux de rénovation des bâtiments de lement par une forte et importante action sociale l’ancienne maison de retraite vont débuter afin que dans différents domaines. L’UBFT apporte également l’ensemble de la résidence soit totalement opéra- un soutien important au monde combattant en aidant tionnelle au début de l’été 2016. de nombreuses associations dont certaines du Comité d’Entente des Grands Invalides de Guerre, afin de Ces réunions ont également permis de faire un point leur permettre d’assurer leurs aides sociales. Elle sur la refonte du Code des pensions militaires d’inva- participe également au devoir de mémoire sous dif- lidité et des travaux du groupe d’experts appelé Groupe férentes formes comme, par exemple, son aide au de travail du CE-GIG élargi et issu du Comité d’Entente Souvenir Français et au Comité de la Flamme sous et d’autres associations qui l’ont rejoint. Il est piloté l’Arc de Triomphe, Flamme de la Nation. par le général de Lapresle avec le concours précieux de maître de Tienda-Jouhet. Ce groupe poursuit son La Fondation des « Gueules Cassées », créée en 2001 travail d’étude et de propositions de modifications par l’UBFT, apporte son soutien à la recherche médi- du Code sur la base du travail effectué et transmis cale en matière de traumatologie cranio-maxillo-faciale par l’administration. et pathologies neurodégénératives associées. 39 S A IN T- DIDIER – 10 SEP TEMB RE Antoine Rodriguez, directeur départemental de l’Onac, le général Hubert du Mottay, président de la Fondation des « Gueules Cassées », le chef d’escadron Nicolas Garnier, représentant le général Hervé Renaud commandant de la gendarmerie pour la zone Ouest, et Lucien Flamant, délégué régional de l’UBFT. La délégation sous le soleil de Bretagne. Une équipe de choc : vos délégués Lucien Flamant, Laurent Drouart, Pierre Merglen et Lucien Goraguer, et votre porte-drapeau Roger Tanguy, sans oublier leurs charmantes épouses. Une réunion mais également un sympathique repas de retrouvailles. 40 En régions ORL É A NS – 25 SEP TEMB RE Les membres de la délégation Centre, toujours heureux de se retrouver. Un repas, des amis et des souvenirs, bref une belle journée passée ensemble. Bon anniversaire Jeanine ! Jean Beauval, le délégué régional, et Patrick Remm, administrateur de l’UBFT, entourant Madame Augière, veuve de Jacques, ancien délégué régional de Tours. Jean Beauval et Georges Leplatre, porte‑drapeau de l’Union, avec leurs épouses, au service des membres. 41 C AEN – 30 SEP TEMB RE Il fait toujours beau à Caen lors des retrouvailles des membres de la délégation Normandie. Remise d’un nouveau drapeau : Le général Hubert du Mottay, président de la Fondation des « Gueules Cassées », et André Jacques, délégué régional, entourant Gilbert François, le porte-drapeau de la délégation. André Jacques et son épouse MarieFrançoise entourant Marcelle Roberjot, toute jeune fille de 92 printemps. Toute bonne réunion régionale se termine par un bon repas ! 42 En régions À Biaudos, une exposition en hommage aux Gueules Cassées Le 26 juin dernier, Jean-François Louvrier, délégué régional d’Aquitaine Sud, a assisté à Biaudos, dans les Landes, au vernissage d’une exposition sur les Gueules Cassées de la Grande Guerre. L a commune de Biaudos a souhaité proposer à ses habitants des « Journées de commémoration des Gueules Cassées ». Avec le soutien du conseil départemental des Landes, le Comité biaudossais du Centenaire a organisé du 25 au 27 juin différentes activités : ateliers collages, cérémonie au momument aux morts, lecture publique de lettres de poilus, repas citoyen, projection de films… Avec en point d’orgue une exposition intitulée « 1915, premiers soins et premières Gueules Cassées ». Retraçant l’origine, l’histoire et la prise en charge médicale Lors de l’inauguration, Jean-Marc Larre, maire de Biaudos, Jean‑François Louvrier, délégué régional d’Aquitaine Sud, et l’artiste Hervé Laplace, alias René Apallec. des Gueules Cassées, cette exposition a notamment présenté les œuvres-col- cette exposition, il a « cassé la gueule » l’UBFT aux personnes présentes et de lages d’un artiste pour le moins hors à des généraux de la Grande Guerre. rappeler, non sans humour, qu’à l’inverse norme : René Apallec. Sa façon à lui de leur infliger le même de l’artiste qui part de l’image d’un visage René Apallec – ou Hervé Laplace dans sort que celui subi par de trop nombreux normal pour le destructurer et en faire la vie civile – crée ses « Gueules soldats envoyés au casse-pipe. une Gueule Cassée, l’association, elle, Cassées » à partir d’images existantes Le vernissage a été l’occasion, pour aide ces personnes au visage abîmé à en jouant du scalpel et de la colle. Pour Jean-François Louvrier, de présenter retrouver un aspect normal. C’est en découpant et en réorganisant un portrait que René Apallec obtient ses images de Gueules Cassées. 43 Franche-Comté Cent printemps pour Henri Rognon Le 22 septembre dernier, le village de Fesches‑le‑Châtel a célébré le centenaire de Henri Rognon, Gueule Cassée de la Seconde Guerre mondiale. Jacques Mougin, délégué régional de Franche-Comté, a assisté à la réception donnée en son honneur à la mairie. C ’est entouré de sa famille, et notamment de ses deux enfants Catherine et Jacques, qu’Henri Rognon a dignement fêté ses 100 printemps lors d’une réception organisée dans la mairie de son village natal, Fesches-leChâtel, dans le Doubs. Né le 22 septembre 1915 dans une famille d’agriculteurs qui comptait treize enfants, Henri Rognon a travaillé chez Peugeot, dans les assurances, puis comme technico-commercial à la SMA d’Arbouans jusqu’à sa retraite en 1976, à l’âge de 61 ans. Fait prisonnier en 1940 et blessé à la tête lors de sa captivité à Dantzig le 8 mai 1945, il sera finalement rapatrié en décembre 1945. En 1947, il épouse Paulette Egremy, qui lui donnera deux enfants. Elle est décédée en 2009. Henri Rognon est membre de l’UBFT depuis 1996. Ses enfants, Jacques et Catherine, fiers de leur centenaire de père. De gauche à droite, entourant Henri Rognon : Jacques Mougin, délégué régional, Philippe Quilan, porte‑drapeau de la délégation, deux porte-drapeaux anciens combattants du village de Fesches‑le‑Châtel et Charles Demouge, maire de Fesches. 44 Carnet Carnet NOS JOIES ... ANNIVERSAIRES Ont fêté leurs Noces d’Or Lucien & Thérèse Jouanno A. 70182 56300 Pontivy Robert & Marie-Louise Lang A. 70044 57155 Marly Michel & Christiane Laviron A. 42301 95100 Argenteuil Albin & Marie-Louise Stach A. 70025 57600 Forbach Alain & Anne-Marie Verrecchia A. 41611 83320 Carqueiranne Ont fêté leurs Noces d’Orchidée René & Monique Chiaramonti A. 70234 20200 Bastia Pierre & Yvette Hallegouet A. 44270 56000 Vannes Antoine & Gisèle Modesto A. 44844 20169 Bonifacio Claude & Hélène Journaud A. 45391 79180 Chauray Paul & Jeannine Saintot A. 43864 57155 Marly Zenon & Madeleine Koch A. 41327 85600 Montaigu Ont fêté leurs Noces de Palissandre Bernard & Françoise Lejeune A. 44574 78120 Rambouillet Jules & Christiane Mougnard A. 41484 25220 Vaire-le-Petit Michel & Ghislaine Piveteau A. 70224 85250 Chavagnes-en-Paillers Jean & Jacqueline Vialle A. 41975 19100 Brive-la-Gaillarde Ont fêté leurs Noces de Platine Jacques & Lydie Fugier MH. 20005 77690 Montigny-sur-Loing A fêté ses 100 ans Henri Rognon A. 44037 90500 Beaucourt Ont fêté leurs Noces de Diamant Jean & Marcelle Baby A. 43920 75012 Paris Eugène & Ramona Lafine A. 44885 95190 Goussainville Nos félicitations ainsi que nos vœux de bonheur les accompagnent. NOS ESPÉRANCES... NAISSANCES Nous sommes heureux de vous faire part de nombreuses naissances Enfants de Camarades Xavier Collette A. 45662 Naissance de Victoire 01200 Meximieux Sébastien Domont A. 45431 Naissance de Maïtane Rose 64990 Urcuit Lydie et Jacques Fugier ont fêté leurs noces de platine le 27 juillet dernier. Stéphane Neveux A. 45454 Naissance de Hugo 64230 Mazerolles 45 Petit-enfants de Camarades Alain Daboval A. 43843 Naissance de Issa 94350 Villiers-sur-Marne Jean-François Louvrier Ass. 80589 Naissance de Victoire 64230 Lescar Nous adressons nos vœux de santé aux heureuses mamans et aux bébés, ainsi que nos félicitations aux parents, grandsparents et arrière-grands-parents. A été promu au grade de chevalier de l’Ordre national du Mérite Paul Lamouret A. 42297 59400 Cambrai A reçu la Médaille militaire Yvan Clavel Ass. 80065 82270 Montalzat Antoine Costa A. 45238 20218 Lama Johan Lecrivain A. 45603 64000 Pau Yves de Sesmaisons A. 43030 75007 Paris Nous sommes heureux de leur renouveler nos très vives et très sincères félicitations. Jean Dupont A. 43665 25630 Sainte-Suzanne Paul Faisandier A. 40393 75016 Paris NOTRE FIERTÉ... DÉCORATIONS A été promu au grade de commandeur de la Légion d’honneur André Luciani A. 41964 20000 Ajaccio Ont été promus au grade d’officier de la Légion d’honneur Jean-François Crochard A. 45755 40390 Saint-Martin-de-Huix Jean Picardat A. 43381 74000 Annecy Ont été promus au grade de chevalier de la Légion d’honneur Anthony Le Meliner A. 45685 40140 Soustons Jean-Louis Michaud A. 45783 38760 Varces Raphaël Romary A. 45473 40440 Ondres Hugues Roy A. 45907 94130 Nogent-sur-Marne NOS PEINES... Michel Franque A. 44079 11100 Narbonne Nous avons à déplorer le décès de nos Camarades Jacques Fuksa A. 40300 95140 Garges-les-Gonesse DÉCÈS Mohamed Abbad A. 45729 93600 Aulnay-sous-Bois Georges Aymar A. 41984 15250 Jussac Lahcen Bentahar A. 45750 15000 Khemisset-Maroc René Berbezy A. 41085 15000 Aurillac André Blache A. 40097 77400 Lagny-sur-Marne Gaston Boissinot A. 43917 79140 Combrand Pierre Cahoreau A. 70065 33640 Portets Pierre Cartier-Millon A. 43683 75007 Paris Piotr Kornacki A. 45508 83200 Toulon André Lamas A. 41556 92370 Chaville André Lamotte A. 43955 50370 La-Chaise-Baudouin André Lebon A. 42617 75007 Paris Albert Luciani A. 42813 83500 La-Seyne-sur-Mer Jean-Michel Meyer A. 44767 11000 Carcassonne Gino Platini A. 41930 83000 Toulon Roland Ponot A. 45559 34160 Castries 46 Carnet Michel Prieur A. 45954 25000 Besançon Jacqueline Gathelier VA. 41626 62600 Berck-Plage Louis Radisson A. 45034 20600 Bastia Odette Guichard VA. 39674 94700 Maisons‑Alfort Jean Rigobert A. 42996 77230 Montge-en-Goele Marie-Josephe Hélias VA. 44478 29000 Quimper Yves Riou A. 44595 29660 Carantec Renée Jeanmougin VA. 12024 70240 Saulx Donat Ristori A. 44629 20600 Bastia Lucienne Le Cavorzin VA. 39589 76200 Dieppe Louis Sametin A. 70105 70000 Vesoul Gisèle Louis VA. 42237 25770 Franois Gilbert Schmitz A. 41397 34540 Balaruc-le-Vieux Louise Polit VA. 41939 38500 Voiron Hubert Schohn A. 43287 57970 Yutz Paule Renaud VA. 43680 64250 Souraide Jean Wanner A. 43171 57200 Sarreguemines Christiane Sapin VA. 41562 60350 Cuise‑la‑Motte Nous avons appris le décès de Mesdames Rose Saumier VA. 43075 57560 Saint-Quirin Micheline Antherieu VA. 42167 34110 Frontignan Denise Bonnet VA. 44261 92100 Boulogne‑Billancourt Marcel Culuiko VA. 43679 57050 Longeville‑les‑Metz Josette Demauve VA. 42914 26300 Chateauneuf‑sur‑Isère Paulette Dupont VA. 44144 14110 Condé‑sur‑Noireau France Serrat VA. 43166 06580 Pegomas Madeleine Wind VA. 41593 67100 Strasbourg Ont perdu leur conjoint Bertrand de Lapresle A. 44057 75015 Paris Jacques Fleurentin A. 43630 88130 Charmes Jean François A. 70298 34980 Saint‑Clément‑de‑Rivière Michel L’Huillier Ass. 80134 51100 Reims Olive Peltier A. 43672 33450 Izon Etienne Truquin A. 45955 80360 Combles Gérard Vidal A. 44023 34490 Murviel-les-Béziers Ont également été atteints dans leur affection Marie-Claudine Gout FA. 70082 Décès de son époux 31130 Balma Gabriel Méné A. 42786 Décès de son fils Patrick 66000 Perpignan Roger Porte A. 45906 Décès de son fils Martin 57200 Sarreguemines À chacune des familles éprouvées, l’Union renouvelle ses condoléances et sa sympathie profondément attristée. Merci de faire parvenir, en priorité à votre délégué ou à défaut au siège, tout changement dans votre situation familiale (mariage, naissance, décès, etc.) ou dans vos coordonnées (adresse, téléphone ou mail). 47 NOTRE FIERTÉ... DÉCORATIONS Le 17 juillet 2015, notre camarade Jean Picardat élevé au grade d’officier dans l’Ordre national de la Légion d’honneur a été décoré par le général Hervé Le 2 juillet 2015, notre camarade par le général Jean Maurin, commandant Charpentier, gouverneur militaire de Wolfgang Berger, élevé au grade de de la Légion étrangère, lors d’une céré- Paris, dans son bureau à l’Institution commandeur dans l’Ordre national de monie à Puyloubier. nationale des Invalides en présence de notre président, Henri de Bonnaventure. la Légion d’honneur, a été décoré Le 24 août 2015, notre camarade André Le 6 septembre 2015, notre camarade Le 1er juillet 2015 à la villa St-Basile Luciani, élevé au grade de commandeur Paul Lamouret, promu au grade de che- de Pau, le général Vincent Liot de dans l’Ordre national de la Légion d’hon- valier dans l’Ordre national du Mérite Nortbecourt a conféré la Médaille mili- neur, a été décoré par Georges Grimaldi, a été décoré par Marc Derasse, vice- taire au sergent Johan Lecrivain, Gueule également « Gueule Cassée ». Cette céré- président de la Communauté d’agglo- Cassée depuis 2010. monie s’est déroulée à Basteliaccia, en mération de Cambrai. Corse du Sud. 48 Souvenir Souvenir Ils nous ont quittés Jacques Fuksa Notre camarade Jacques Fuksa, administrateur honoraire, nous a quittés le 3 juillet 2015. N é en 1925 à Varsovie, d’origine Marie Lannelongue de Paris et Foch de polonaise, il est arrivé très jeune Suresnes, jusqu’en 1948. en France. Il n’attendra pas Après sa réforme définitive, pensionné d’avoir acquis la nationalité française, à 100 % et 85°, il entame cependant une ce qui n’arrivera qu’en 1948, pour mon- carrière à la Régie Renault, comme agent trer dès ses 18 ans son attachement à de maîtrise, avant de prendre sa retraite. sa future patrie. Membre actif des Gueules Cassées depuis Notre camarade était officier de la Légion Dès 1943, il entre en Résistance. Arrêté 1946, il prend une part active à la vie d’honneur, titulaire de la Médaille mili- puis interné, il réussit à s’évader et à de l’association. Administrateur en 2003, taire, de la Croix de guerre 39-45 avec rejoindre la France libre. Il sert dans il quitte cette fonction en 2012 en raison palme et de bien d’autres décorations, les Forces françaises de l’intérieur de de son état de santé. témoins de son dévouement à la France. mai à septembre 1944 avant de s’enga- Ses interventions, toujours pertinentes Jacques Fuksa est inhumé au cimetière ger pour la durée de la guerre. Il par- et souvent fortement émises, reflets de Moussy, rejoignant ainsi nos fonda- ticipe à la campagne d’Allemagne avec du caractère affirmé qui l’a animé toute teurs, nos anciens et sa première épouse. le grade de caporal-chef. sa vie, ont beaucoup apporté aux dis- Notre président, Henri de Bonnaventure, Volontaire pour l’Extrême-Orient, il cussions qui animaient le Conseil d’admi- était présent aux obsèques en compagnie débarque en Indochine le 15 novembre nistration et aux décisions qui en du général Chauchart du Mottay, du 1945 où il est très grièvement blessé découlaient. général Bertrand de Lapresle et de notre à la face le 1 décembre par les Japonais. Marié en 1948 à Rose, pupille des directeur général, Olivier Roussel. Rapatrié sanitaire, commencent pour Gueules Cassées, aujourd’hui décédée, lui de longs mois d’hospitalisation dans et père de deux enfants, il se remarie Nous présentons à sa famille nos les hôpitaux Sainte-Anne de Toulon, en 2007 avec Sokhon Moeng. plus sincères condoléances. er André Lamas Notre camarade André Lamas nous a quittés le 16 juillet 2015, dans sa 78e année. A ndré est né le 21 juin 1938 à résistance rebelle. figure de la rue d’Aguesseau. Montreuil, en Touraine. Il adhère à l’UBFT en 1960 pendant son Il était chevalier de la Légion d’honneur, Appelé du contingent, classe traitement à l’hôpital Foch de Suresnes. titulaire de la Médaille militaire et de 58/1/C, il est affecté au 2/117e régiment En 1961, l’UBFT le recrute pour assurer la Croix de la valeur militaire avec palme. d’infanterie en Algérie. Le 28 janvier l’accueil de nos camarades et visiteurs, 1960, il est grièvement blessé au visage jusqu’à son départ en retraite en 2001. Nous présentons à sa famille nos plus par un tir de chevrotine en montant, Tous se souviennent de sa gentillesse sincères condoléances. en tête de son groupe, à l’assaut d’une et de sa disponibilité. André était une 49 Pierre Cartier-Millon Notre camarade Pierre Cartier-Millon, ancien porte-drapeau de la délégation Ile‑de‑France, nous a quittés le 27 août 2015. N é à Theys (Isère) le 6 septembre il sera libéré après deux mois de cap- des Invalides depuis 2009, il était che- 1929, Pierre s’engage en janvier tivité dans des conditions que l’on peut valier de la Légion d’honneur, titulaire 1949 et se trouve affecté au 9e deviner. Il rejoint ensuite l’Algérie puis de la Médaille militaire et de la Croix régiment d’artillerie. Après 18 mois, il le Maroc. Il quitte l’armée avec le grade du combattant volontaire avec barrette quitte l’armée en août 1950. d’adjudant-chef. « Indochine ». Notre président et André En octobre 1953, il s’engage à nouveau. Pierre rejoint les Gueules Cassées en Matzneff étaient présents aux obsèques. Affecté au 1/3e régiment d’artillerie 1991 et devient porte-drapeau de la coloniale il débarque en mai 1954 en délégation Ile-de-France de 2000 à 2004. Nous présentons à sa famille Indochine. Fait prisonnier en juin 1954, Pensionnaire de l’Institution Nationale nos plus sincères condoléances. Général Michel Franque Le général Michel Franque, administrateur de l’UBFT, nous a quittés le 14 août 2015. N é le 17 mars 1944, il est issu services de renseignement. d’une vieille famille aveyronnaise Il prend sa retraite à Narbonne, où il et d’un père médecin général. Il avait démarré sa carrière. C’est le début effectue ses études au Prytanée militaire pour lui de multiples activités bénévoles de La Flèche, avant d’intégrer Saint-Cyr, au sein du monde combattant. promotion Maréchal Juin de Saint-Cyr Membre de notre association en 1997, (1966-1968). il entre au Conseil d’administration en À sa sortie, il s’oriente d’emblée vers 1999, fonction qu’il assumera jusqu’à le très vieil et prestigieux corps de la sa mort. Gendarmerie en rejoignant son école à Marié à Nicole en 1968 et père de trois Melun. enfants, il eut le plaisir de décorer l’un Il sert successivement dans un escadron de ses fils, colonel de Gendarmerie, de de Gendarmerie mobile à Narbonne, à la Légion d’honneur. l’école de Gendarmerie de Chaumont Michel Franque était commandeur de comme instructeur, pour ensuite prendre la Légion d’honneur et grand officier le commandement de la compagnie de de l’Ordre national du Mérite. Ploërmel. Le général Jean Salvan, accompagné C’est durant ce commandement qu’il est de Charles Dauphin et du porte-drapeau gravement blessé en maîtrisant un forcené, Daniel Tamagni, représentait l’UBFT à le 15 octobre 1977, qu’il devient « Gueule ses obsèques. Cassée » et rejoint notre association. Il termine sa carrière comme adjoint au Nous présentons nos plus sincères général commandant la Gendarmerie à condoléances à son épouse Nicole, Rennes, et sert également dans nos à ses enfants et à toute sa famille. 50 À savoir À savoir Vente de bienfaisance des Ailes Brisées Au profit de ses activités d’entraide Mardi 1er décembre de 14 h à 20 h Mercredi 2 décembre de 11 h à 20 h Jeudi 3 décembre de 11 h à 19 h Salons Hoche 9, avenue Hoche - 75008 paris Les Ailes Brisées – 5, rue Christophe Colomb – 75008 paris Tél. 01 40 73 82 40 – www.ailesbrisees.asso.fr 01éxé_A4_Entraide2015_LesAilesBrisées_(OuiVecto).indd 1 31/08/2015 14:54 Simplification de la procédure d’accord préalable pour les actes de masso-kinésithérapie D ans un courrier en date du 7 août l’imputabilité de ces soins à ses infirmités sur un feuillet de son carnet de soins 2015, le directeur de la Caisse pensionnées. gratuits ou sur une ordonnance classique mentionnant explicitement le lien du nationale militaire de Sécurité sociale (CNMSS) a informé les présidents Désormais, la règle de l’accord préalable traitement avec l’article L.115 et, le cas des associations d’anciens combattants est simplifiée et ne concerne plus que les échéant, lui rappeler que la simplification de la simplification de la procédure d’ac- actes de masso-kinésithérapie pour les‑ de la procédure d’accord préalable mise cord préalable concernant les actes et quels la réglementation relative à l’assu‑ en œuvre par la CNMSS est d’ores et traitements de masso-kinésithérapie rance maladie le prévoit expressément. déjà applicable comme le confirment les prescrits dans le cadre de l’article L.115 En effet, comme pour l’assurance maladie, espaces je suis « ancien combattant du Code des pensions militaires d’invalidité seules les rééducations correspondant L.115 » et je suis « professionnel de et des victimes de la guerre (CPMIVG). à des situations médicales soumises au santé » du site internet de la CNMSS. « Jusqu’à présent, la prise en charge au référentiel validé par la Haute autorité Par ailleurs, la CNMSS informera indivi‑ titre des soins médicaux gratuits des de santé (HAS) demeurent soumises à duellement les masseurs-kinésithérapeutes actes de masso-kinésithérapie prescrits accord préalable. auxquels elle a réglé des honoraires ainsi à un pensionné, ne pouvait intervenir Aussi, le bénéficiaire de l’article L.115, que ceux qui lui adressent une demande qui si ces actes avaient fait l’objet d’un dont l’état de santé nécessite des soins d’accord préalable pour des actes qui accord préalable du département soins de kinésithérapie, devra remettre à son ne nécessitent plus cette formalité, des médicaux gratuits (DSMG), afin de vérifier thérapeute la prescription médicale établie nouvelles dispositions mises en œuvre. » 51 Médaille et agrafe « Sentinelle » Médaille de la protection militaire du territoire Article 4 Référence : décret no 2015-853 du 13 juil- À titre exceptionnel, le ministre de la let 2015 portant création de la médaille Un décret en date du 13 juillet 2015 a Défense peut, sans condition de durée, de la protection militaire du territoire. créé cette médaille qui vise à récom- l’attribuer aux militaires tués, blessés penser les militaires participant à des ou cités avec attribution de la médaille opérations de protection militaire d’or de la Défense nationale, à l’occasion menées sur le territoire national. de l’une de ces opérations. Article 1 Article 5 Il est créé une agrafe en bronze portant Il est créé une médaille dite « médaille La médaille de la protection militaire du l’inscription « Sentinelle » sur la médaille de la protection militaire du territoire » territoire est en bronze et du module de de la protection militaire du territoire. dont l’attribution relève du ministre de 30 mm. Elle porte à l’avers l’effigie de la Défense. la République avec les mots « République Article 1 française » et, au revers, l’inscription Article 2 La médaille de la protection militaire du territoire est destinée à récompenser les militaires pour leur participation effective à des opérations militaires de protection décidées par le gouvernement et menées sur le territoire national. Agrafe « Sentinelle » sur la médaille de la protection militaire du territoire « médaille de la protection militaire du territoire ». Elle est suspendue au ruban par une bélière en bronze. Le ruban, d’une largeur de 38 mm, se compose de la façon suivante : une bande rouge de 5 mm suivie d’une bande blanche de Article 2 Peuvent y prétendre les personnels militaires qui ont participé à la mission « Sentinelle » depuis le 7 janvier 2015 et jusqu’à une date qui sera précisée ultérieurement, pendant une durée minimale de soixante jours, continus ou discontinus. 8 mm de part et d’autre d’une bande Article 3 Article 3 centrale bleue de 14 mm. Une agrafe Les personnes tuées, blessées ou citées Le ministre de la Défense détermine prend place sur le ruban : elle porte l’ins- avec attribution de la médaille d’or de par arrêté : cription rappelant l’opération concernée la Défense nationale, à l’occasion de a) les opérations au titre desquelles les et ne peut être attribuée qu’une fois pour l’opération y ouvrant droit, peuvent missions ouvrent droit à la médaille une même opération. La barrette de la être décorées de cette médaille sans de la protection militaire du territoire médaille de la protection militaire du condition de durée de participation. avec l’agrafe correspondante ; territoire est un rectangle du ruban décrit b) les dates de début et de fin de la période prise en compte pour son attribution ; c) la durée de participation minimale exigée pour chaque opération. ci-dessus d’une longueur égale à la largeur du ruban et de 10 mm de hauteur. ouverture de l’agrafe « Sentinelle » sur la médaille de la protection du territoire. Article 6 La médaille de la protection militaire du territoire se porte après la médaille commémorative française. Référence : Arrêté du 13 juillet 2015 portant Vous pouvez consulter l’intégralité de ce décret et de cet arrêté sur le site : www.legifrance.gouv.fr L’ONAC change d’adresse L’Office national des anciens combattants et des victimes de guerre a emménagé dans ses nouveaux locaux. ONAC-VG Direction générale Le standard est joignable 129, rue de Grenelle au numéro suivant : CS 70780 01 44 42 30 01. 75700 Paris Cedex 07 www.onac-vg.fr 52 À savoir Aides accordées par l’Union à ses membres Rappelons que ces aides ne sont pas automatiques. Elles sont soumises à conditions de ressources. Nous devons secourir en priorité « les plus faibles et les plus démunis » (colonel Picot). 1.Dotation au mariage* Une dotation au mariage peut être accordée aux membres de l’Union qui se marient ou se remarient. Un certificat de mariage doit être fourni. 2.Allocation de naissance* Il peut être accordé une allocation forfaitaire à la naissance des enfants. Joindre à la demande un bulletin de naissance et une photocopie du livret de famille. 3.Participation aux frais d’obsèques* Deux cas peuvent se produire : ––décès survenant dans un couple Gueules Cassées : une allocation assortie d’un supplément par enfant à charge peut être versée au conjoint survivant ayant supporté seul les frais d’obsèques ; ––décès du dernier vivant dans le couple Gueules Cassées : une allocation peut être servie à l’héritier qui a supporté seul les frais d’obsèques et qui se « porte fort » pour les cohéritiers. Des justificatifs devront être fournis. 4.Études, apprentissage Il peut être accordé une allocation aux membres et aux veuves de membres, en cas d’études poursuivies par leurs enfants ou de mise en apprentissage. Le Bureau décide en considération du cas d’espèce qui lui est présenté. La demande ne peut être prise en compte passé le 10 décembre de l’année scolaire en cours. 5.Assistance devant les tribunaux L’assistance devant les juridictions de pensions peut être assurée à tous les membres de l’Union qui devront préalablement adresser au siège un dossier complet. Notre conseil juridique se prononcera sur le bienfondé de l’appel ou du pourvoi. 6.Pourvoi au Conseil d’État Une loi de 1936 ayant supprimé la gratuité du recours devant la Commission supérieure de cassation des pensions, l’Union peut prendre à sa charge les frais de recours des membres, après avis de notre conseil juridique sur l’opportunité du pourvoi. Avant d’entreprendre un recours, les membres sont donc invités à prendre l’avis du siège. 7.Aides diverses En dehors des cas qui précèdent, des aides peuvent être accordées dont le montant et les conditions d’attribution sont fixés dans chaque cas d’espèce. * La demande doit être effectuée dans un délai maximum de six mois. 8.Prêts d’honneur Des prêts d’honneur peuvent être accordés aux membres de l’Union. Ils sont servis à court terme. Ils doivent répondre à des soucis sérieux personnels ou de famille. En effet, l’Union n’a pas vocation à satisfaire des objectifs commerciaux ni à se substituer aux banques. 9.Chambres au siège Des chambres peuvent être mises à la disposition des membres de passage à Paris. En raison de leur nombre limité, il est recommandé d’adresser les demandes de réservation au siège au moins quinze jours à l’avance. 10.Maison de séjour, repos, convalescence Le Coudon : Domaine des Gueules Cassées 627, avenue du colonel Picot Le Coudon, BP 147 83163 La Valette-du-Var Cedex Téléphone : 04 94 61 93 00 53 Demande individuelle de soutien à retourner à votre délégué (Il est impératif que vous soyez à jour de vos cotisations pour que cette demande soit traitée.) I. État civil Nom, prénom : N° de membre : Adresse et téléphone : Nombre d’enfants à charge et âge : Profession avant la retraite : II. Motif de la demande III. Renseignements à fournir A. Montant annuel des ressources B. Propriétaire de Montant total des salaires : Résidence principale : Oui r Non r Montant total des retraites : Résidence secondaire : Oui r Non r Revenus de valeurs mobilières : Patrimoine locatif : Oui r Non r Revenus locatifs : Pension militaire d’invalidité : Aide sociale : Aide personnalisée au logement : Allocation personnalisée d’autonomie : TOTAL IV. Pièces à joindre justifiant la demande Il est demandé au membre sollicitant un soutien de l’Union des Blessés de la Face et de la Tête de contacter impérativement son délégué afin d’obtenir la liste précise des documents à fournir. Signature du demandeur V. Avis du délégué Signature du délégué 54 À savoir TABLEAU DES PENSIONS ET ALLOCATIONS DES VICTIMES DE LA GUERRE en euros, et avec le nombre de points correspondant à chacune d’elles NOMBRE DE POINTS POURCENTAGES D’INVALIDITÉ 10 % 15 % 20 % 25 % 30 % 35 % 40 % 45 % 50 % 55 % 60 % 65 % 70 % 75 % 80 % 85 % Sans statut 85 % Avec statut 90 % Sans statut 90 % Avec statut 95 % Sans statut 95 % Avec statut 100 % Sans statut 100 % Avec statut 100 % + 1° 100 % + 2° 100 % + 3° 100 % + 4° 100 % + 5° 100 % + 6° 100 % + 7° 100 % + 8° 100 % + 9° 100 % + 10° et par degré (art. 16) en plus Pension principale 48 72 96 120 144 168 192 216 240 264 288 312 336 360 384 361 361 368 368 370 370 372 372 388 404 420 436 452 468 484 500 516 532 16 100 % art. 18 465 100 % + 1° 485 100 % + 2° 505 100 % + 3° 525 100 % + 4° 545 100 % + 5° 565 100 % + 6° 585 100 % + 7° 605 100 % + 8° 625 100 % + 9° 645 100 % + 10° 665 et par degré (art. 16) en plus 100 % + double art. 18 + Art. 16 et 9° 100 % + double art. 18 + Art. 16 et 10° et par degré (art.16) en plus 20 1032 1064 32 Allocations des Grands Invalides N° 1, 2, 3, 4, 5, 5 bis N° 6 128 64 154 77 204 102 256 128 540 543 546 549 552 555 558 561 564 567 200 300 400 500 211 233 255 277 299 321 343 365 387 409 3 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 1373 1464 Allocation du statut 22 NOMBRE TOTAL DE POINTS 48 72 96 120 144 168 192 216 240 264 288 312 336 360 384 489 625 522 745 574 872 628 1000 1139 1180 1221 1262 1303 1344 1385 1426 1467 1508 41 1464 50 1250 10 601,2 2189 2280 2289 2380 2369 2460 2449 2540 2529 2620 2609 2700 2689 2780 2769 2860 2849 2940 2929 3020 3009 3100 80 4327,2 1464 1250 601,2 4379,2 10 92 351 50 381 100 391 150 401 200 411 250 421 300 431 350 441 400 451 450 461 500 471 50 MONTANT MENSUEL DE L’ALLOCATION Au 01/01/2014 point à 13,96 € Au 01/04/2014 point à 13,97 € 55,84 83,76 111,68 139,60 167,52 195,44 223,36 251,28 279,20 307,12 335,04 362,96 390,88 418,80 446,72 568,87 727,08 607,26 866,68 667,75 1014,43 730,57 1163,33 1325,04 1372,73 1420,43 1468,13 1515,82 1563,52 1611,22 1658,91 1706,61 1754,31 55,88 83,82 111,76 139,70 167,64 195,58 223,52 251,46 279,40 307,34 335,28 363,22 391,16 419,10 447,04 569,28 727,60 607,70 867,30 668,23 1015,15 731,10 1164,17 1325,99 1373,72 1421,45 1469,18 1516,91 1564,64 1612,37 1660,10 1707,83 1755,56 47,70 47,73 2546,54 2652,40 2662,87 2768,73 2755,94 2861,80 2849,00 2954,87 2942,07 3047,93 3035,14 3141,00 3128,20 3234,07 3221,27 3327,13 3314,34 3420,20 3407,40 3513,27 3500,47 3606,33 93,07 5033,98 2548,36 2654,30 2664,78 2770,72 2757,91 2863,85 2851,04 2956,98 2944,18 3050,12 3037,31 3143,25 3130,44 3236,38 3223,58 3329,52 3316,71 3422,65 3409,84 3515,78 3502,98 3608,92 93,13 5037,58 5094,47 5098,12 107,03 107,10 Le chiffre le plus élevé concerne les aveugles, les paraplégiques et les amputés des deux membres. N.B. – Dans la colonne Total n’est pas compris le montant de l’allocation n° 8 de 676 points pour les aveugles, les amputés des deux mains ou des deux cuisses, et impotents totaux des deux membres bénéficiaires du statut, et fixée à 800 points pour ceux d’entre eux qui ne bénéficient pas du statut. Cette allocation est pour les autres impotents doubles ou amputés doubles, fixée à 476 points (avec le statut) et à 600 points (sans le statut). 55 ALLOCATIONS AUX GRANDS MUTILÉS DÉSIGNATION Amputés : Désarticulation tibio-tarsienne Amput. de la jambe avec ankyl. sans ankyl. Au-dessus du genou Désarticulation du genou………….... Amputation de la cuisse…………….... Amputation sous-trochantér…….... Désarticulation de la hanche…….... Désarticulation du poignet............ NOMBRE DE POINTS ANNUEL PENSION DES CONJOINTS SURVIVANTS MONTANT MENSUEL DE L’ALLOCATION Au 01/01/2014 Au 01/04/2014 avec ankyl. sans ankyl. Désarticulation du coude............... Amputation du bras........................ Amputation sous-tubérositaire.... Désarticulation de l’épaule............ 80,3 235,2 150,2 405,2 556,5 641,1 801,6 160,5 315,4 230,4 405,2 556,5 641,1 801,6 93,42 273,62 174,73 471,38 647,40 745,81 932,53 186,72 366,92 268,03 471,38 647,40 745,81 932,53 93,48 273,81 174,86 471,72 647,86 746,35 933,20 186,85 367,18 268,22 471,72 647,86 746,35 933,20 Blessés crâniens (suivant la fréquence des crises) : 1re catégorie....................................... 2e catégorie........................................ 3e catégorie........................................ 4 e catégorie........................................ 200,6 400,8 601,2 801,6 233,36 466,26 699,40 932,53 233,53 466,60 699,90 933,20 Aveugles............................................. 982 1142,39 1143,21 Amput. de l’avant-bras DÉSIGNATION MAJORATION ENFANT INFIRME ET POUR ENFANT D’INVALIDE NOMBRE DE POINTS ANNUEL MONTANT MENSUEL DE LA PENSION Au 01/01/2014 Au 01/04/2014 Non remariées ou remariées et redevenues veuves, au-dessus de 50 ans ou infirmes. Taux exceptionnel 682 793,39 793,96 Non remariées ou remariées et redevenues veuves, âgées de plus de 40 ans. Taux normal 515 599,12 599,55 Non remariées ou remariées et redevenues veuves, au-dessous de 40 ans. Taux de réversion 348 404,84 405,13 Majoration spéciale pour conjoints survivants d’invalide bénéficiant de l’article L.18 et de l’allocation spéciale n°5 bis/a(1) 360 418,80 419,10 Majoration spéciale pour conjoints survivants d’invalide bénéficiant de l’article L.18 et de l’allocation spéciale n°5 bis/b(1) 450 523,50 523,88 Les veuves remariées après le 2 octobre 1941, redevenues veuves recouvrent leur droit à pension. La pension du taux de réversion est accordée à la veuve quand le décès est étranger aux infirmités ouvrant droit à pension et quand le pourcentage de pension était au moins égal à 60 % et inférieur à 85 %. La pension au taux normal est accordée aux veuves des pensionnés à 85 % et plus, ou quand le décès est en rapport direct avec les infirmités ouvrant droit à pension, quel que soit le taux de la pension (fournir certificat médical). Dans les deux cas le mariage doit avoir duré au moins deux ans. À noter que le taux normal et le taux de réversion passent uniformément au taux exceptionnel à 50 ans pour les veuves non remariées (ou avant 50 ans pour les veuves infirmes) sous réserve que la veuve remplisse les conditions de fortune exigées. (1) Une majoration spéciale est attribuée, pour les soins donnés par eux à leur conjoint décédé, aux conjoints survivants des grands invalides relevant de l’article L.18 du code et bénéficiaires de l’allocation spéciale n° 5 bis/a ou n°5 bis/b, lorsqu’ils sont titulaires d’une pension, et qu’ils justifient d’une durée de mariage et de soins donnés d’une manière constante pendant au moins dix années. MAJORATION DES PENSIONS DES CONJOINTS SURVIVANTS AYANT DES ENFANTS À CHARGE Au-dessus de 85 % ou de veuve, ayant cessé d’ouvrir droit Selon les conditions des articles L50 et aux prestations familiales L51 du Code des pensions militaires d’invalidité DEGRÉ D’INVALIDITÉ 85 %...................................................... 90 %...................................................... 95 %...................................................... 100 % et veuves de guerre............. Enfant infirme : veuve ou orphelin............................ NOMBRE DE POINTS ANNUEL MONTANT MENSUEL DE LA MAJORATION Au 01/01/2014 Au 01/04/2014 65 77 85 92 75,62 89,58 98,88 107,03 75,67 89,64 98,95 107,10 333 387,39 387,67 NOMBRE DE POINTS ANNUEL MONTANT ANNUEL (versé en deux fois) Au 01/01/2014 Au 01/04/2014 À partir de 65 ans révolus 48 Un enfant............................................ Deux enfants..................................... Par enfant à partir du troisième... NOMBRE DE POINTS ANNUEL 670,08 670,56 À partir de 60 ans* * Se renseigner sur les conditions d’anticipation auprès de l’ONACVG de votre département TAUX SPÉCIAL NORMAL ET DE RÉVERSION MENSUEL Au 01/01/2014 120 240 160 139,60 279,20 186,13 Ascendants (père, mère, grand‑père ou grand-mère) non remariés..................................... Ascendants (père, mère, grand‑père ou grand‑mère) remariés.............................................. Majoration pour chaque enfant mort pour la France en plus du premier.......................................... Au 01/01/2014 Au 01/04/2014 243 282,69 282,89 122 141,93 142,03 45 52,35 52,39 ALLOCATION AUX IMPLAÇABLES C’est une allocation différentielle qui vient s’ajouter au montant de la pension en principal et à ses suppléments, pour former un total mensuel qui ne peut être supérieur à : 1 500 points (à 60 ans).................................................. 1 200 points (à 65 ans).................................................. 1745,00 1396,00 Au 01/04/2014 1746,25 1397,00 PENSIONNÉS POUR TUBERCULOSE NOMBRE DE POINTS ANNUEL DÉCORATIONS Montant annuel des traitements : Médaille militaire : 4,57 € ; Légion d’honneur : Chevalier 6,10 € ; Officier 9,15 € ; Commandeur 12,20 € ; Grand Officier 24,39 € ; Grand‑Croix 36,59 €. À noter qu’en cas d’élévation de grade dans l’ordre de la Légion d’honneur au titre de Grand Mutilé, le premier traitement ne subit pas d’augmentation. 139,70 279,40 186,27 MONTANT MENSUEL DE LA PENSION Au 01/01/2014 NOTE IMPORTANTE – Nous rappelons que pour une pension donnée, correspondant à un pourcentage fixe, le nombre de points porté sur le tableau reste invariable. Si le coût de la vie augmente, c’est la valeur du point qui suit l’augmentation ; mais le nombre de points reste toujours le même. Au 01/04/2014 PENSIONS D’ASCENDANTS NOMBRE DE POINTS ANNUEL RETRAITE DU COMBATTANT CONDITIONS D’OBTENTION Être titulaire de la carte du combattant NOMBRE D’ENFANTS Indemnité de soins Indemnité de ménagement Indemnité de reclassement Indemnité de ménagement 916 458 687 275 MONTANT MENSUEL DE LA PENSION Au 01/01/2014 1065,61 532,81 799,21 319,92 Au 01/04/2014 1066,38 533,19 799,78 320,15 56 Organisation Organisation Conseil d’administration BUREAU Henri Denys de Bonnaventure Président Chevalier de la Légion d’honneur Médaille militaire Bertrand de Lapresle Vice-président Grand officier de la Légion d’honneur Commandeur de l’Ordre national du Mérite Bernard Allorent Trésorier Patrick Remm Trésorier adjoint Médaille militaire Chevalier de l’Ordre national du Mérite Georges Morin Secrétaire du Conseil Commandeur de la Légion d’honneur Officier de l’Ordre national du Mérite MEMBRES Hubert Chauchart du Mottay Président de la Fondation Commandeur de la Légion d’honneur Grand‑Croix de l’Ordre national du Mérite Michel Clicque Officier de la Légion d’honneur Médaille militaire Commandeur de l’Ordre national du Mérite Charles Dauphin Chevalier de la Légion d’honneur Médaille militaire Valeur militaire Guy Delplace Médaille militaire Croix de Guerre William Dumont Officier de la Légion d’honneur Médaille militaire Officier de l’Ordre national du Mérite Michel Eychenne Chevalier de l’Ordre national du Mérite Jean-Daniel Marquis Médaille de la Défense nationale André Matzneff Chevalier de la Légion d’honneur Officier de l’Ordre national du Mérite Pierre Merglen Chevalier de la Légion d’honneur Chevalier de l’Ordre national du Mérite Valeur militaire Michel Nail Chevalier de la Légion d’honneur Officier de l’Ordre national du Mérite Direction générale Olivier Roussel Directeur général Chevalier de l’Ordre national du Mérite Nabila Falek Chef des services comptable et financier Alain Bouhier Directeur adjoint Chargé de la vie associative Catherine Ponroy Assistante de direction Isabelle Chopin Directrice adjointe Le Coudon LES FONDATEURS LES VICE-PRÉSIDENTS D’HONNEUR PRÉSIDENT HONORAIRE Colonel Yves Picot = (1862‑1938) Président Madame H.-A. Strong = Chevalier de la Légion d’honneur Bienaimé Jourdain = (1890‑1948) Secrétaire général Madame Cathelin = Jean Salvan Grand officier de la Légion d’honneur Grand-Croix de l’Ordre national du Mérite Albert Jugon = (1890‑1959) Secrétaire général Colonel Corrin Strong = Combattant volontaire dans l’armée française 1914-1918 ADMINISTRATEURS HONORAIRES Xavier Halgand Officier de l’Ordre national du Mérite Jean-Roquet Montegon Chevalier de la Légion d’honneur Officier de l’Ordre national du Mérite Délégués régionaux et départementaux, porte-drapeaux Alpes de Haute-Provence et Alpes‑Maritimes DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Alain Bouhier 04, 06 18, rue Acchiardi de St-Léger 06300 Nice Tél. : 01 44 51 52 00 [email protected] PORTE-DRAPEAU Frédéric Durini Lotissement les Trois Palmiers 1130, avenue de Vaugrenier 06270 Villeneuve-Loubet Tél. : 06 12 39 08 75 Alsace DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Georges Wilbert J K 67, 68 13, rue du Lavoir 67260 Keskatel Tél. : 03 88 00 21 62 [email protected] PORTE-DRAPEAU Pierre-André Knidel 139, avenue de Colmar 67100 Strasbourg Tél. : 06 95 37 59 15 57 DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Jean-François Louvrier Of 40, 64 3, impasse des Palombes 64230 Lescar Tél. : 05 59 81 26 56 [email protected] PORTE-DRAPEAU Viviane Roulet Route de Castetpugon-L’Église 64350 Simacourbe Tél. : 05 59 68 22 50 Auvergne DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Ludovic Masson K 03, 15, 43, 63 27, Ilot Aragon 2 63500 Issoire Tél. : 04 63 44 50 85 Tél. : 06 95 63 46 58 PORTE-DRAPEAU DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Michel Potriquet K 24, 33, 47 5, rue André Gide 33980 Audenge Tél. : 05 56 82 54 87 [email protected] PORTE-DRAPEAU Jean-Claude Dourne K 9 bis, rue de l’Aiguillon 33120 Arcachon Tél. : 05 56 54 81 00 Lucien Goraguer J K 29 11, route de Bénodet 29950 Clohars-Fouesnant Tél. : 02 98 57 20 06 Pierre Merglen J f 56 Kerprat 56450 Theix Tél. : 02 97 43 02 80 Tél. : 06 31 95 46 39 [email protected] DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL PORTE-DRAPEAU Laurent Drouart K 49, 53, 72 907, route du Moulin La Paregère 72510 Requeil Tél. : 02 43 46 44 80 Tél. : 06 18 05 22 98 [email protected] Fabrice Andraud 4, chemin du Lavoir Lot. Champclos 63270 Pignols Tél. : 06 76 02 67 38 PORTE-DRAPEAU Bourgogne Centre DÉLÉGUÉ RÉGIONAL DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Robert Esquirol Of 21, 58, 71, 89 9, rue des Écoles 21910 Noiron-sous-Gevrey Tél. : 03 80 36 91 72 [email protected] PORTE-DRAPEAU Aquitaine DÉLÉGUÉS DÉPARTEMENTAUX Michel Clerget Les Collinettes Rue de la Gare 21410 Malain Tél. : 03 80 23 68 80 Roger Tanguy 94, rue François Coppée 29200 Brest Tél. : 02 98 47 92 23 Jean Beauval J K 18, 28, 36, 37, 41, 45 37 bis, rue de la Sente 45400 Fleury-les-Aubrais Tél. : 02 38 86 19 46 PORTE-DRAPEAU Georges Leplatre f 8, rue des Petits-Osiers 45140 Saint-Jean-de-la-Ruelle Tél. : 02 38 88 44 27 Champagne-Ardenne Bretagne-Pays de Loire DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Lucien Flamant J Of 22, 29, 35, 49, 53, 56, 72 1, rue St Michel 22430 Erquy Tél. : 02 96 72 40 81 Tél. : 06 46 44 60 94 [email protected] DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Jean Déprez K 02, 08, 10, 51, 52 7, rue de Champagne Hameau de Montvoisin 51480 Oeuilly Tél. : 03 26 51 46 79 [email protected] 58 Organisation Corse Ile-de-France Limousin DÉLÉGUÉ RÉGIONAL DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX DÉLÉGUÉ RÉGIONAL René Chiaramonti J K Of 2A, 2B Villa St‑Jean‑Baptiste Route de St Antoine, Nocello Bas, 20200 Bastia Tél./Fax : 04 95 31 20 00 [email protected] DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL Brandicius Albericci K Résidence Monserato Quartier St-Antoine, bâtiment B 20200 Bastia Tél : 06 15 44 33 21 [email protected] PORTE-DRAPEAU Gérard Blonde l Lotissement Santa Catalina n°29 20290 Borgo Tél. : 04 95 31 16 02 Dom-Tom et étranger DÉLÉGUÉ RÉGIONAL René Fourcade l Délégué pour les Dom-Tom et l’étranger 7, rue d’Angalinat 31380 Montastruc-la-Conseillère Tél. : 05 61 84 31 16 [email protected] Franche-Comté DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Jacques Mougin K 25, 39, 70, 90 5, rue des Frères Piquerez 25120 Maiche Tél. : 06 86 25 69 51 [email protected] PORTE-DRAPEAU Philippe Quilan 15, rue du Cordier 25620 Mamirolle Tél. : 03 81 55 82 78 Tél. : 06 89 95 52 51 Bernard Luquet 60, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95 78, rue de la Fraternité 93700 Drancy Tél. : 01 48 95 32 65 [email protected] Gérard Pinson K f 60, 77, 78, 91, 92, 93, 94, 95 21, rue Saint-Georges 77122 Monthyon Tél. : 01 64 36 12 51 [email protected] Rolf Stocker 75 14, rue Wilhem 75007 Paris Tél. : 06 95 16 63 19 [email protected] PORTE-DRAPEAU Gilles Ménard K f 6, square George Sand 78190 Trappes Tél. : 01 78 51 10 52 [email protected] Languedoc-Roussillon DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Charles Dauphin J K 07, 11, 30, 34, 48, 66 18, rue Marcel Pagnol 11000 Carcassonne Tél. : 04 34 42 23 19 Tél. : 06 60 07 60 72 [email protected] DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL Gabriel Méné OJ K f D 66 Résidence L’Oiseau blanc 3 bis, allée de Bacchus 66000 Perpignan Tél. : 04 68 56 64 52 [email protected] PORTE-DRAPEAU Daniel Tamagni K f 80, avenue de la Gare « Le Velasquez » - 30900 Nîmes Tél. : 04 66 40 33 17 Tél. : 06 60 68 32 85 [email protected] Michel Marilly J K 19, 23, 87 7, avenue Aristide Briand 87410 Le Palais-sur-Vienne Tél. : 05 55 35 51 92 [email protected] Lorraine DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX Serge Véron J Of 54, 55, 88 31, rue du Remenaumont 54600 Villers-lès-Nancy Tél. : 03 83 27 42 88 [email protected] Robert Lang 57 12, impasse des Violettes 57155 Marly Tél. : 03 87 63 40 51 [email protected] DÉLÉGUÉ DÉPARTEMENTAL André Dezavelle f 55 7, rue du Paquis, St‑Mihiel 55300 Chauvoncourt Tél. : 06 81 64 67 74 Tél. : 03 29 91 08 67 PORTE-DRAPEAUX Gilbert Giron J K f 36, rue de la Libération 55300 Dompcevrin Tél. : 03 29 90 12 14 Gilbert Piant 20, rue du Portugal 54500 Vandœuvre-lès-Nancy Tél. : 03 83 90 17 99 Joseph Zahm K 2, rue des 4 Vents 57530 Maizery Tél. : 03 87 64 45 17 Midi-Pyrénées DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Robert Aragon OJ K D 09, 12, 31, 32, 46, 65, 81, 82 Place de l’Église 09190 Saint-Lizier Tél. : 05 61 66 25 85 59 DÉLÉGUÉS DÉPARTEMENTAUX Henri Daléas ComJ K 65 80, chemin de la Passade 65200 Montgaillard Tél. : 05 62 91 51 77 Frédéric Martinez 09, 12, 31, 81 5, chemin de Pelleport, Bât A 31500 Toulouse Tél. : 05 61 54 37 49 Tél. : 06 72 94 71 50 [email protected] PORTE-DRAPEAUX Alain Berthelot 6, rue Jean Jaurès 44610 Basse-Indre Tél. : 02 40 86 74 18 Jean Marques K 38, rue du vieux Fief 17290 Aigrefeuille d’Aunis Tél: 06 67 27 21 92 [email protected] Provence André Moncassin J K f d 32, 46, 82 40, rue du Général-de-Gaulle 32140 Masseube Tél. : 05 62 66 12 61 [email protected] DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Nord - Pas-de-Calais PORTE-DRAPEAU DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Christian Grémont J K 59, 62, 80 1278, rue de la Libération 59242 Genech Tél. : 03 20 79 58 29 [email protected] Normandie DÉLÉGUÉ RÉGIONAL André Jacques OJ K f D 14, 27, 50, 61, 76 8, rue des Houx Oissel‑le‑Noble 27190 Ferrières-Haut-Clocher Tél. : 02 32 34 85 67 [email protected] PORTE-DRAPEAU Gilbert François 31, boulevard Raymond-Poincaré 14000 Caen Tél. : 02 31 72 42 88 Poitou-Charentes DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Jean-Claude Montardy K 16, 17, 44, 79, 85, 86 7, rue des Prés Guérins 17540 Loiré‑de‑Vérines Tél. : 05 16 49 50 86 [email protected] Bernard Tomasetti K f 13, 83, 84 37, rue Carnot – 13680 Lançon-de-Provence Tél. : 04 90 59 93 36 [email protected] Michel Crucke Domaine des Gueules Cassées 627, avenue du colonel Picot Le Coudon – BP 147 83163 La Valette-du-Var Cedex Tél. : 04 94 61 93 00 [email protected] PORTE-DRAPEAUX Georges Perez K 10, rue Lamothe 69007 Lyon Tél. : 04 72 73 04 13 [email protected] Daniel Fiat 12, rue Elsa Triolet 38550 Saint-Maurice-d’Exil Tél. : 04 74 86 60 71 Tél. : 06 58 44 61 71 [email protected] André Boisier Les Romantines 356, avenue Charles‑de‑Gaulle 74800 La Roche-sur-Foron Tél. : 04 50 25 12 19 DÉLÉGUÉS HONORAIRES Michel Deglaire J K Lucien Humblot J K f Joseph Lannes OJ K Of Jean Lequertier OJ K D Fernand Ney ComJ K D Pierre Nicollin f Jean-Louis Posière OJ K f D Rhône-Alpes DÉLÉGUÉ RÉGIONAL Michel Clicque OJ K Com f 01, 05, 26, 38, 42, 69, 73, 74 48, rue des Frères Lumière 01240 St-Paul-de-Varax Tél. : 06 73 11 02 48 Tél. : 04 74 42 57 49 [email protected] DÉLÉGUÉS DÉPARTEMENTAUX Jean Matton f 05, 26, 38 758, Montée Château Grillet 38138 Les Côtes d’Arey Tél. : 04 74 58 88 71 Tél. : 06 69 52 68 70 [email protected] Tadj Charef OJ K 73, 74 Bât B 404 17 bis, rue de la Gare 74000 ANNECY Tél. : 06 30 82 08 93 [email protected] Robert Preney K D Jean Radjenovic J K l D Jean Riccardi OJ K René Rondot K D André Saint-Martin J K D Gilbert Sanchez J f Pierre Soumache OJ K D Anselme Vilmont J K D PORTE-DRAPEAUX HONORAIRES Robert Bordachar Gilles Kaddour K D François Derrien OJ Kf Jean Durand François Pacifico J K D Roger Deschamps J D Bernard Ledogar J K Ayant à 20 ans touché le fond de la détresse morale et physique, nous nous sommes retrouvés et nous nous sommes élevés. Nous nous sommes unis. Dans les chemins de la fraternité, rien ne pouvait plus nous arrêter. Nous nous sommes appelés nous-mêmes Les Gueules Cassées, et avons adopté comme devise « Sourire Quand Même ». Colonel Yves Picot Union des Blessés de la Face et de la Tête 94 e ANNÉE Les Gueules Cassées Sourire Quand Même Association fondée en 1921 reconnue d’Utilité Publique décret du 25 février 1927 NUMÉRO 335 OCTOBRE 2015 REPORTAGE En Meuse, des villages détruits « morts pour la France » p. 30 FONDATION Un TEP-IRM à la Pitié p. 25 Union des Blessés de la Face et de la Tête « Les Gueules Cassées » 20, rue d’Aguesseau, 75008 Paris Téléphone : 01 44 51 52 00 Télécopie : 01 42 65 04 14 site internet : www.gueules-cassees.asso.fr e-mail : [email protected]