« Le mythe du bon sauvage » : Les origines du mythe chez

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« Le mythe du bon sauvage » : Les origines du mythe chez
« Le mythe du
bon sauvage » :
Les origines du
mythe chez
Vespucci, Léry
et Montaigne
Jaidin Wale
FRAN 436
Le 19 mars 2012
Introduction
›  La
découverte d’un « nouveau » monde et le
besoin d’une nouvelle conception de l’ « autre »
›  Une idée du « sauvage » commençait à se
construire sur un ancien mythe de l’Antiquité
gréco-latine, le mythe de l’âge d’or
… Une « période que l’on situait dans des temps reculés
et au cours de laquelle aurait vécu une humanité plus
heureuse et plus juste » (Mouralis, 3)
›  Le
« sauvage » de l’Amérique « semblait être
meilleur et plus heureux que l’homme civilisé car il
vivait selon la Nature, au sein d’un système social
égalitaire… » (Mouralis, 3)… Alors, cet âge d’or en
réalité…
›  Le « sauvage » était primitif, ignorant et en même
temps innocent comme il vivait dans un état
naturel qui n’était pas corrompu par la civilisation
Vespucci
› 
› 
› 
› 
› 
Les « sauvages » comme doux et dociles, agiles et pleins de santé,
simples et sans propriété privé ou d’d’hiérarchie politique
« They live according to nature » dans un état de naissance où ils
vivent tous nus « just as they came from their mothers’ wombs
» (Vespucci, Lettres, para. 6, 7)… L’enfance…
Vespucci les voit comme Adam et Eve avant la chute…
Mais il l y a aussi chez Vespucci des descriptions exagérées de
vices des Indiens:
›  Les femmes sont « lascivious beyond measure » et leur
nudité résulte dans les habitudes sexuelles insupportables et
honteuses
›  En parlant du cannibalisme, Vespucci soutient que la chair
humaine est une alimentation normale pour eux, et qu’il a
même vu un homme qui a mangé sa femme et ses enfants !
Malgré ces descriptions exagérés et mensongères…ses lettres
offrent dans leur ensemble une description des Indiens comme
enfantines, « adamiques » et hors de la civilisation
Léry
› 
« Les sauvages ne sont pas des « bêtes » comme
pensaient… bien d’autres. Leur nudité « adamite »,
reprouvée par [d’autres], a chez Léry, autant
d’innocence que de grâce. D’ailleurs, sauf qu’ils
ignorent la Bible et le Christ, les Tupinamba de Léry ont
toutes les vertus d’une humanité paradisiaque… Ils sont
beaux, vifs, joyeux, vigoureux, et loyaux, dignes,
généreux » (Nakam, 336).
› 
« Cette seule raison suffit à expliquer que Léry n’invente
pas le mythe du Bon Sauvage… Le sauvage de Léry ne
mérite pas la majuscule. Il n’est évidemment pas bon. Il
est assez méchant pour détester cordialement son
prochain et le manger à belles dents. Encore a-t-il fallu
ce regard du théologien puritain…pour que l’Eden et
l’Apocalypse se rejoignent et
s’équilibrent… » (Lestringant, Jean de Léry, 26)
Montaigne
›  Les
Indiens lui « semblent encore fort proches de
leur nature originelle »
›  Ils vivent dans un monde « si nouveau et si enfant
qu’on lui apprend encore son a, b, c… »
›  Ils n’ont pas de commerce, d’écriture, de
sciences, ou de pouvoir politique… leur état
naturel est caractérisé par l’ignorance et
l’inexpérience
›  Le cannibalisme et la guerre « sauvage » contre
les « fautes ordinaires » des européens comme la
trahison, la déloyauté, la tyrannie, et la cruauté
›  Il raison finalement que, « nous pouvons donc
bien les appeler barbares, par rapport aux règles
de la raison, mais non pas par rapport à nous, qui
les surpassons en toute sorte de barbarie »
Conclusion
› 
Alors les origines du mythe du Bon Sauvage sont
présentes dans les Essais de Montaigne dans lesquels
le mythe se construit sur une juxtaposition avec
l’Europe et sur une fondation partiales des idées qu’il
a hérités de Léry et du mythe de l’âge d’or,
interprété et transmis par Vespucci.
› 
En fait, le « sauvage » n’est pas toujours « bon »
d’après Montaigne, Léry et Vespucci, ce qui on voit
particulièrement dans ses coutumes du cannibalisme
et de la guerre. Toutefois, le « sauvage » est infiniment
meilleur que les européens avec qui il est comparé,
c’est-à-dire les pouvoirs coloniaux dans les Essais et
l’Eglise catholique dans l’Histoire.
› 
En somme, le Bon Sauvage dans ces textes
représente l’état naturel d’un monde enfantin avant
la corruption de la civilisation, et il tient la promesse
d’un état plus simple, sans artifice et vertueux.

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