1 Travail Etudes et Loisirs Internationaux

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1 Travail Etudes et Loisirs Internationaux
Travail Etudes et Loisirs Internationaux
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Il reste la totale propriété du club TELI. Merci
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Mon tour du monde
avec 450 euros
en poche.
Récit d’un baroudeur parti pour un périple
de 16 mois à travers le monde !
Récit complet, adresses, conseils aux baroudeurs...
plus d’un an d’aventures aux quatre coins du monde
décortiquées pour vous...
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M
arseille, c’est le printemps. Après un certain nombre de déconvenues sur lesquelles je ne m’étendrai pas..., un sérieux besoin de changer d’air s’est fait
sentir. Il fallait que je prenne le large et que je voie autre chose.
J’étais dans une position inconfortable car je n’avais absolument pas un sou
de côté (ça n’a d’ailleurs pas beaucoup changé depuis !). Après avoir bataillé,
j’ai réussi à vendre un vieil ordinateur, un peu de matériel de planche à voile et ma guitare. En
15 jours, j’ai pu réunir glorieusement 450 euros. J’ai laissé mon appartement à un copain en lui
disant que j’allais rentrer un jour, sans pouvoir, bien sûr, lui préciser lequel...
Après réflexion, mon projet a dû sembler complètement débile aux quelques personnes à qui
j’en ai parlé à l’époque. Mais je sais que si j’avais trop réfléchi, le doute se serait peut-être installé
et je ne serais jamais parti.
Bref, 10 jours plus tard (25 mai) j’étais à l’aéroport de Marignane avec un billet pour
York en poche. J’avais déniché ça sur internet pour 300 euros sur une belle promo.
New
Le choix de New York s’est imposé de lui-même. Je
connaissais déjà un peu la ville et je me suis dit que si
je passais l’étape de New York, c’est que mon projet
avait peut-être une chance de durer !
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Sans doute pour me prouver quelque chose à moimême (allez savoir), j’ai d’emblée réfléchi à un projet
de tour du monde. Il ne s’agissait pas pour moi de
partir m’installer quelque part, mais vraiment de faire
la grande boucle quel que que soit le temps que cela
prendrait.
Mon parcours a été ponctué de coups de chance, d’arnaques et de rencontres hasardeuses. Heureusement pour moi, la première fut placée sous le signe de la chance. Mon vol faisant escale à
Frankfort, mon heure et demie d’attente s’est transformée en six heures de patience après l’annulation pure et simple du vol que je devais prendre. C’est cette attente imprévue qui m’a permis de faire la connaissance d’une vieille dame très sympathique. Elle voyageait seule, s’appelait
Lydia et habitait Brooklyn. Elle parlait un français parfait avec un léger accent (elle m’a raconté
plus tard avoir travaillé longtemps pour un groupe de presse français et elle connaissait aussi
bien Paris que New York). Pendant notre attente forcée, je l’ai mise au courant de mon projet.
Elle prit l’air compatissant et se contenta alors de me raconter ses nombreux voyages.
Quelques heures plus tard, alors que nous étions en approche de l’aéroport JFK de New York,
elle vint vers moi et me remit un bout de papier sur lequel figurait un nom, un numéro de
téléphone et une adresse. Elle m’expliqua alors que l’un de ses très bons amis vendait un appartement en plein Manhattan et qu’il pourrait sans doute me le prêter pendant quelques semaines
si je l’appelais de sa part.
Après une première nuit passée à l’auberge internationale de la ville, je pris contact avec l’ami
de Lydia. Dès que je lui appris que je connaissais bien Lydia (il faut parfois savoir en rajouter un
peu !), Alexander me proposa de nous rencontrer. Nous avons vite sympathisé, il était musicien
et de mon côté il m’arrivait de gratter un peu ma guitare. Le soir même, j’étais dans son appart.
En fait, il s’agissait d’une seule et même pièce qui devait faire environ 150 mètres carrés, complètement vide à part un coin cuisine aménagé, mais sans eau, ni électricité, ni chauffage. J’ai
passé la première nuit dans mon sac de couchage posé à même le carrelage. Dès le lendemain,
je fis l’acquisition d’un matelas gonflable pour 8 dollars dans le quartier chinois, d’un réchaud
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et de quelques bougies pour rendre mon nouveau toit un peu plus sympa.
Sans perdre de temps, j’ai arpenté les restaurants de Little Italy (le quartier italien) et du sud de
Greenwich Village à la recherche de n’importe quel boulot qui puisse me permettre de survivre
encore quelques jours. Chance ou pas, je n’en sais rien, j’ai trouvé le second jour un job de plongeur payé 10 dollars de l’heure dans un restaurant italien. Je n’y suis resté que 10 jours. Le boss
oubliait de me payer presque une heure sur quatre et les conditions de travail n’étaient vraiment
pas terribles et hygiène plutôt médiocre.
C’est à nouveau Alexander qui vint à mon secours. Il passa me voir un soir et outre le fait qu’il
me demanda de quitter les lieux, il me proposa surtout de veiller au bon déroulement de la fête
qu’il préparait pour marquer son départ (il déménageait à San Francisco). Pendant une semaine,
il réunit une dizaine de ses amis(es) new yorkais dans une belle maison sur les rives d’un lac situé
à environ 70 km de Manhattan. Pendant 10 jours je me suis occupé des repas, de l’approvisionnement et de l’entretien de la villa. J’ai été payé 120 $ par jour en étant nourri/logé.
Mon tour du monde commençait plutôt bien. J’avais passé un peu plus de trois semaines à
New York, et je disposais maintenant d’une petite cagnotte d’environ 1500 euros (en dollars
bien sûr).
Sans attendre, je me suis inscrit dans une agence de driveaway et avec un copain que j’avais
rencontré dans le restaurant italien, nous avons trouvé une voiture à emmener à Dallas (nous
n’avons payé que l’essence) et de là, en interpellant les voyageurs de passage dans une station
service, nous avons rejoint San Diego en stop en trois jours. Je n’ai passé qu’une semaine dans le
sud de la Californie. J’ai essayé de bosser comme Pedicab Taxi (emmener les touristes pour des
balades en vélo-taxi) mais nous étions déjà début juillet et les vélos étaient difficiles à réserver.
Bref, comme en plus je n’ai pas trouvé de plan logement très économique vue la période hyper
touristique, je n’ai pas insisté, je n’avais plus que l’équivalent de 1150 euros en poche.
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Mexique
. Je suis parti de San Diego en camping-car via Puerto Peñasco.
L’étape suivante fut le
Ce petit port mexicain est en fait la base arrière des Californiens du sud qui viennent passer des
vacances de l’autre côté de la frontière. On trouve à Puerto Peñasco au moins 10 campings-caravanings envahis par des tas de touristes américains voyageant en camping-car et c’est comme
ça que j‘y suis venu. Un couple de retraités de Los Angeles m’a gentiment embarqué. En route,
nous nous sommes arrêtés au parc del Gran Desierto del Pinacate. Si vous passez dans le coin,
je vous conseille d’y faire une halte. C’est un site exceptionnel comportant plusieurs volcans
éteints, des dunes de sable géantes... bref, une vision de fin du monde. Ensuite, j’ai pris le train
pour Los Mochis où se trouve le terminus de la voie ferrée du Canyon du cuivre qui part de la
mer et part en direction du centre du pays. Cette voie ferrée est vraiment exceptionnelle. Elle
vous fait passer du niveau de la mer à plus de 2400 mètres d’altitude en traversant plus de 80
tunnels et 40 ponts tout aussi impressionnants les uns que les autres. Le trajet dure 16 heures
(éprouvantes) et coûte 50 pesos (c’est plus de 130 pesos en première classe) mais vous laisse un
souvenir inoubliable. De Los Mochis, j’ai pris le ferry pour La Paz (en basse Californie, la Baja
California) car j’avais toujours rêvé de faire de la planche à voile dans la Baja California et je
peux vous dire que je n’ai pas été déçu du voyage (Cabos San Lucas est un spot de funboard de
premier plan). Ensuite, après avoir dépensé quelques pesos, j’ai repris le ferry pour Mazatlan.
La ville ne présente pas d’intérêt touristique particulier (les plages sont cependant très belles)
mais étant très fréquentée par les touristes Américains, j’ai pu trouver un job de serveur dans
un restaurant à la mode, le Señor Frog’s (avenida del Mar). J’y suis resté un mois en logeant au
camping Holiday Trailer Park.
Nous sommes à la mi-août quand je reprends la route ou plutôt le bateau. Antonio, l’un des
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cuistots du restaurant où je travaillais m’a présenté son frère qui
faisait régulièrement des navettes
entre Mazatlan et Lima au Pérou.
Pour quelques pesos, j’ai embarqué à bord de son rafiot (je me
suis demandé dans quel état nous
allions arriver !) Je me suis rendu compte un peu plus tard que son voyage n’était pas des plus
légal. Nous avons fait une halte à Puerto Angel (un petit port mexicain du sud du pays) et j’ai
du à nouveau le payer afin qu’il m’emmène à ma destination finale, Lima. Mon bon niveau d’espagnol m’a permis de trouver un job sympa. Une grosse société française avait réuni environ 60
de ses salariés en séminaire et pendant 15 jours j’ai servi de guide touristique. Je les ai baladé en
bus de la Capitale au Machu Picchu en passant par Cuzco. J’en ai profité pour faire du tourisme
gratuitement. Je me suis documenté et j’ai ensuite présenté les attractions du coin aux touristes
français. Je n’ai pas été très bien payé mais l’expérience a été plutôt bonne. Ce premier job
péruvien m’a aussi permis de trouver un autre job dans un restaurant de Cuzco où j’ai travaillé
comme serveur et cuisinier pendant un mois. Nous sommes alors à la fin du mois de septembre,
voilà plus de 4 mois que je suis parti. Pendant mon séjour au Pérou j’ai fait un peu de stop. La
plupart du temps ce sont des camionnettes qui vous embarquent et il faut souvent donner un
peu d’argent au chauffeur. C’est une solution qui reste bien sûr très économique mais que je
déconseillerais cependant aux filles qui voyagent seules.
Je ne me suis pas enrichi en travaillant au Pérou mais comme le coût de la vie est très intéressant,
je dispose encore d’environ 990 euros) quand je quitte Lima pour Sao Paulo au Brésil. La saison
touristique est encore intense en septembre et il me faut débourser près de 550 euros pour traverser le continent sud-américain en avion, ce qui est quand même beaucoup.
Sao Paulo se trouve sur la côte Atlantique à environ 400 km au sud de Rio. C’est la plus grande
ville d’Amérique du Sud avec près de 20 millions d’habitants (en comptant la grande banlieue).
C’est très industrialisé car toutes les grandes sociétés du pays s’y trouvent (on appelle cette ville
la “New York des tropiques”). Cela a sans doute été une erreur de ma part de venir à Sao Paulo.
Vue la taille et l’industrialisation de la ville, je pensais y trouver facilement un job. En fait, c’est
la ville la plus chère du pays (et peut être bien de toute l’Amérique du sud !) et y trouver un job
n’a vraiment pas été facile. La ville est divisée en quartiers aux couleurs de la population qui y
vit. On trouve des quartiers italien, juif, asiatique, arabe... J’ai prospecté les restaurants italiens
en faisant du porte à porte mais je n’ai rien trouvé. Mes connaissances en anglais et en espagnol
n’ont pas suffit. Peut-être aurais-je eu plus de chance si j’avais parlé un peu portugais ? Bref après
plusieurs dizaines de portes fermées et 5 jours de galères, j’ai fini par dégoter quelques heures de
livraisons dans le quartier de Paulista. Un livreur passait prendre les commandes de repas dans
les buildings du centre et moi j’étais chargé de les livrer. Je travaillais à la commande, parfois 6
heures par jour pendant 3 jours d’affilés, ou à peine 2 heures un jour sur deux... Je gagnais trois
fois rien. Il m’arrivait de travailler le soir quand le quartier devenait vraiment mal fréquenté. Je
n’ai pas rencontré un seul Français pendant les 15 jours que j’ai passés dans cette ville. Même si
on arrive encore à manger pour pas cher, trouver une chambre à peu près correcte pour moins
de 100 FF (15,24 euros) est très difficile. Je suis descendu au Pauliceia Hostel http://pauliceiahostel.com.br, une adresse que m’avait refilée un Canadien que j’avais rencontré à Lima.
C’est plutôt d’un bon rapport qualité-prix pour la ville. Pour vous déplacer, je vous conseille de
prendre plutôt le métro que le bus. C’est bien plus rapide et plus sûr !
Je ne me suis donc pas fait de vieux os à Sao Paulo et c’est avec moins de 610 euros en poche
que j’ai quitté cette ville étouffante. C’est en bateau que j’ai quitté le Brésil et l’Amérique du
Sud. Pendant les journées sans emploi que j’ai passées à Sao Paulo, j’ai beaucoup fréquenté le
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port. L’activité y est intense et c’est une ambiance que j’adore (j’ai fait beaucoup de voile avec
mon père). Le hasard et ma curiosité m’ont permis de rencontrer l’un des personnages les plus
intéressants de ce tour du monde. Emilio a 45 ans et il est né à Porto Rico. Après avoir travaillé
comme marin-pêcheur, il est devenu convoyeur de voiliers à travers les mers du globe. En 15
ans, il s’est constitué un impressionnant carnet d’adresses de sociétés et de riches personnalités
ou des sociétés de location qui lui confie leurs bateaux afin de les reconduire à leur port d’attache. Il a travaillé notamment pour une société française de cosmétique, une équipe de cinéma,
un groupe de presse italien ou encore un membre de la famille royale de Suède. Dans la plupart
des cas, le bateau est abandonné après une traversée et Emilio doit se charger de le ramener à
son point de départ. Selon les cas (et la taille des bateaux), Emilio recrute des équipiers (il ne
les rémunère pas !) pour l’aider pendant le voyage. C’est comme ça que j’ai quitté Sao Paulo le
24 octobre.
Ce jour là, nous avons quitté l’Amérique du Sud à bord d’une superbe goélette affrétée par un
tour opérateur Sud-Africain. Emilio fut donc chargé de ramener ce bateau dans le port du Cap.
Nous sommes partis à 4. Cathy, une Sud-Africaine qu’Emilio connaissait déjà, Joao un solide
gaillard Brésilien, Emilio et moi. On a tous apporté notre contribution au bon déroulement du
voyage : cuisine, entretien, petites réparations, navigation... Le voyage s’est plutôt bien déroulé.
Emilio est devenu un bon copain (ce qui ne fut pas le cas de Joao !). Je pense d’ailleurs le revoir
et continuer à voyager avec lui prochainement.
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Nous sommes arrivés en Afrique du Sud en pleine saison touristique. Au niveau climat,
novembre est vraiment idéal pour arriver dans cette belle ville, mais dès le mois de décembre,
la ville est envahie par les touristes et les prix des hôtels grimpent de 25 à 40 %. Pour moi, ce
fut l’aubaine car beaucoup de restaurants recrutent du personnel pour la saison d’été et je suis
arrivé au bon moment. Les touristes de passage comme moi ne sont bien sûr jamais déclarés,
mais dans l’ensemble cela se passe plutôt bien. Le meilleur endroit pour prospecter reste le
front de mer (notamment Pier Head) et Green Market Square. Soyez avenant, avec une bonne
présentation et sortez votre meilleur anglais, je suis à peu près sûr que cela devrait marcher pour
vous aussi. Au niveau hébergement, je suis descendu d’abord au Hip-Hop hostel (je crois que
cette auberge n’existe plus aujourd’hui). C’est bien situé mais plutôt bruyant. Ensuite, j’ai partagé
un appartement avec Christian, un autre Français. Le Cap fut ma plus longue étape puisque j’y
ai passé toute la saison jusqu’à la fin du mois de février. Je me souviens encore de la nuit du 31
décembre à faire la fête sur le port avec des copains du monde entier. Par contre, et je le regrette
un peu, je n’ai pas eu le temps de faire du tourisme.
Ayant mis quelques dollars de côté pendant mon séjour en Afrique du Sud (j’ai joué aussi un
peu de guitare le soir dans les rues touristiques du Cap), j’ai voulu faire un grand bon. Le 18
février, j’ai pris un vol pour Adelaïde en Australie (on rentre alors dans la saison creuse).
Adelaïde est une ville splendide située sur la côte sud du pays. Malgré sa taille (1 million d’habitants), il y fait bon vivre. Les gens sont très sympas et paisibles (il faut dire que la police est très
présente). Les nombreux parcs qui s’y trouvent donnent un côté relaxant à la ville et le simple
fait de pouvoir faire presque tout en se déplaçant à pied lui donne un aspect plus humain.
La ville est confortablement installée entre la mer au sud et les montagnes au nord. Victoria
Square marque le centre de la ville que l’on rejoint par l’artère principale, King William Street
sur laquelle se trouvent l’office de tourisme, la superbe poste centrale, l’Hôtel de Ville, le palais
des festivals...
Si j’ai voulu attaquer mon périple australien par la ville d’Adelaïde c’est surtout parce que
Christian (le copain avec qui j’avais partagé mon appartement au Cap) m’avait beaucoup parlé
de ce qui restait pour lui son plus mémorable souvenir de voyage : la traversée Adelaïde-Darwin
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qui coupe l’Australie du nord au sud sur près de 3200 km. Il m’avait tellement parlé de déserts, de sable rouge et de paysages hallucinants que j’ai voulu, moi aussi, voir tout ça de mes
propres yeux. Christian m’avait aussi conseillé de descendre au Adelaide Central YHA. C’est
effectivement une auberge de jeunesse recommandable. C’est propre, très sympa (on peut venir
vous chercher à la gare si vous téléphonez !), plutôt bien situé et les tarifs sont intéressants si
on négocie un peu (quelques heures de boulot par exemple), sinon c’est à partir de 30$ la nuit.
Pour traverser le continent, vous avez le choix. Vous pouvez faire le voyage en bus avec McCafferty’s ou Greyhound Pioneer qui sont les principales sociétés, mais aussi avec de plus petites
entreprises comme Wayward, Premier Roadlines ou Greyhound qui peuvent vous emmener
jusqu’à Alice Springs (20 heures de voyage) voire directement à Darwin. Il faut compter environ
280 (promo) à 330 $ pour faire Alelaïde-Darwin en bus. En train, ce sera plus cher (de 350 à
plus 1000 dollars). La troisième solution c’est bien sûr de prendre l’avion. Le vol (variable selon
les compagnies) coûte environ de 300 (promo) à 700 $ et dure à peu près 4 heures. On peut
tomber sur des bons coups et trouver des places pour moins de 350 $. Sur certaines compagnies
de bus, le simple fait d’être étranger peut vous faire bénéficier de 40 % de réduction. Evidemment, dans mon cas, l’avion n’avait aucun intérêt puisque je voulais voir du monde et du pays.
Après avoir hésité à faire du stop pour traverser le pays, j’ai vite renoncé car l’opération était un
peu risquée et ne me laissait pas la liberté désirée. La meilleure solution était d’être mon propre
maître à bord avec mon propre véhicule.
N’ayant plus beaucoup d’argent de côté (Adelaïde est une ville tentante !), je suis parti faire de
la cueillette. On peut trouver du travail dans les vignobles à environ 70 km d’Adelaïde notamment dans la Barossa Valley qui produit les meilleurs vins du pays. Les vendanges se déroulent
de mars à début mai. Comme souvent, les gens du coin ne sont pas très tentés par cette activité
et de nombreux étrangers se retrouvent donc pendant plusieurs semaines dans les vignobles
de la vallée. On peut trouver du travail en prospectant directement dans les fermes. Certains
vendangeurs ont des visas de travail, mais c’est loin d’être une généralité. Nous sommes partis
à deux (avec Olivier, un copain Belge rencontré à l’auberge de jeunesse) au début du mois
de mars. Beaucoup de vendangeurs logent au Barossa Caravan Park http://www.barossacaravanpark.com.au (plusieurs types de tarifs). Nous, nous avons dormi dans son pick-up pour faire
un maximum d’économie. On a travaillé 3 semaines dans les vignobles pour deux agriculteurs
différents. Nous avons gagné entre 228 à 325 euros par semaine.
Puis, nous avons décidé de nous éloigner un peu à l’est du pays dans l’état voisin du Victoria.
Nous avons bossé pendant un mois à la récolte des fraises (la récolte de fraises s’achève en avril.
Nous étions payés au rendement et nous ne travaillions que le matin. Pour faire des économies
nous avons à nouveau dormi dans le pick-up pendant 15 jours, puis nous avons fini par acheter
une tente et un matelas confortable. En un mois, nous avons gagné un peu plus de 900 euros
chacun, de quoi renflouer notre budget. Sachez aussi que certains employeurs peuvent vous
aider à vous loger, mais c’est toujours payant.
Ca n’a pas été facile mais j’ai profité de ces 7 semaines passées avec Olivier pour le convaincre
de faire la traversée du pays avec moi. Il a fini par céder et après avoir laissé son véhicule chez le
garagiste pour une petite révision, nous avons quitté Adelaïde le 21 avril pour la grande aventure désertique qui nous attendait.
Comme nous avions 3 places assises, nous avons emmené avec nous un jeune suédois, Karl,
qui nous a aidé à payer les frais d’essence jusqu’à Alice Springs. Le litre coûte environ 125 cents
le litre, mais dès que vous tombez dans les zones inhabitées, les rares stations services que l’on
trouve abusent carrément et le litre peut dépasser les 150 cents. Il y a un certain nombre de
choses à savoir pour rouler en Australie. Le réseau routier n’est correct que dans et autour des
grandes villes et sur certaines portions très fréquentées. Très vite, vous pouvez vous retrouver
sur de simples pistes. Les bovins et les kangourous sont aussi un vrai danger et occasionnent
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de nombreux accidents. Soyez particulièrement vigilant au lever et au coucher du soleil. Il est
même conseillé de ne pas rouler la nuit. Les kangourous se déplacent en groupe, alors si vous
frôlez un animal, freinez aussitôt car les autres ne sont pas très loin. Pensez à faire le plein aussi
souvent que vous le pouvez et à emmener des bidons d’essence en réserve. N’oubliez pas de
prendre de l’eau potable en quantité et un petit équipement de camping avec un réchaud. La
highway qui relie Adelaïde à Darwin est une route goudronnée mais il est préférable d’éviter
la saison chaude (novembre à mars) car la poussière s’infiltre partout et le voyage devient vite
insupportable à fortiori si vous n’avez pas la climatisation. Les associations d’automobilistes
sont aussi de bon conseil.
On pénètre en fait à l’intérieur du pays à partir de Port Augusta. C’est là que la route commence
à devenir plus monotone et que vous vous imprégnez d’un véritable sentiment de liberté. Deux
choix s’offrent à vous pour remonter vers le nord : soit vous conservez la route principale (Stuart
Hwy) sur laquelle roulent d’énormes camions (les road trains) qui peuvent aller à des vitesses
impressionnantes (il n’y a pas de limitation de vitesse), soit vous tentez l’aventure en prenant
l’Oodnadatta Track qui suit l’ancienne voie ferrée du Old Ghan (que l’on voit dans Mad Max
III). Cette route (souvent une simple piste) est le plus souvent déserte et donc bigrement plus
intéressante.
Nous avons effectivement traversé des décors époustouflants (c’est là que furent tournés les
films de Mad Max et de Precilia, folle du désert) et fait des rencontres incroyables. L’un de mes
premiers souvenirs impressionnants reste la région des Flinders. Il s’agit d’un massif qui offre les
plus beaux paysages de toute l’Australie. On y découvre des régions de dunes de sable bordées
par des lacs salés époustouflants. C’est évidemment très sec et très chaud. La nature et les animaux sauvages vous laisseront, comme à nous, un souvenir inoubliable (attention, pour dormir
dans ce parc, je vous conseille d’avoir votre propre matériel de camping). Ensuite, la Oodnadatta Track (après le village de Marree) tient plus de la piste que de la route. Elle remonte, dans
des décors de fin du monde, jusqu’à la Stuart Hwy que nous avons alors redescendue vers le
sud jusqu’à la ville de Coober Pedy. Cette région est encore aujourd’hui la capitale mondiale de
l’opale. On y rencontre toujours des allumés à la recherche de la fortune qui descendent pendant plusieurs heures sous terre à l’intérieur d’un petit tunnel d’à peine un mètre de diamètre à
la recherche de la pierre précieuse. Si cela vous tente, sachez qu’il faut simplement acheter une
concession (40$ pour 3 mois) qui vous donnera droit de creuser dans un périmètre donné.
Ici, on rencontre des mineurs de presque tous les pays du monde. Ils sont tous venus pour faire
fortune dans l’un des déserts les plus extrêmes de la planète (les températures peuvent dépasser
les 45°C), mais beaucoup n’ont pas eu d’autre alternative que de rester ici, aussi pauvres qu’ils
étaient arrivés, comme prisonniers de ce grand désert rouge-feu. Certains d’entre-eux n’ont
maintenant plus que l’alcool comme compagnon de vie...
Il y a beaucoup de solutions pour vous loger dans les parages. Comme tout est construit pour
lutter contre la chaleur, on peut trouver un lit dans une auberge troglodyte construite en partie
sous terre. La nuit coûte 18 $. Je vous conseille aussi de prendre votre petit déjeuner au Last
Resort Café considéré comme le meilleur endroit pour prendre son café et sa ration de muesli.
Après l’étape de Coober Pedy, nous sommes remontés vers le nord et nous avons poussé jusqu’à
Ayers Rock (Uluru). C’est l’emblème du pays. Ayers Rock est le plus gros monolithe du monde.
C’est en fait un symbole religieux pour les Aborigènes qui ont d’ailleurs la charge du site. A
l’origine, pendant le XIXème siècle, les Aborigènes furent chassés ou exterminés par les colons
blancs dans toutes les zones riches et cultivables du pays. Même si l’on trouve ici des traces anciennes prouvant la présence ancestrale des Aborigènes, les persécutions dont ils furent victimes,
les obligèrent à se réfugier ici, dans la région la aride du pays. On estime aujourd’hui que 16 000
d’entres eux vivent dans ce coin de désert.
Ayers Rock appartient donc aux Aborigènes depuis 1985. Depuis, ils l’ont rebaptisé Uluru. Cet
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énorme rocher posé en plein milieu du désert mesure plus de 3,5 km de long pour 350 m de
haut, et il faut 5 heures pour en faire le tour à pied. Il faut savoir (si vous voulez respecter les
croyances locales) que les Aborigènes s’opposent à l’ascension du rocher. Uluru est a lui seul à
l’origine du développement de la région. Le nombre de touristes qui viennent ici est impressionnant mais peu savent qu’il représente en fait un lieu sacré pour les Aborigènes du pays.
Etant donné le caractère religieux de ce lieu, il est parfois interdit de pénétrer sur certains sites
fermés par des barrières. Des Aborigènes vendent ici leur artisanat bien moins cher que dans
les boutiques branchées des grandes
villes du pays. Vous pouvez y faire
des achats mais pas de trocs (surtout
pas d’alcool !)
De retour sur la Stuart Hwy, nous
avons poursuivi notre route par Alice
Springs. C’est le seule grosse ville du
centre du pays (25 000 habitants).
Elle sert surtout de base arrière aux
touristes qui viennent visiter cette
partie de l’Australie. Nous y sommes
arrivés début mai (c’est l’automne)
et les températures sont plutôt clémentes même si les nuits commencent à être fraîches. La ville est sympa mais pas suffisamment pour y passer 15 jours de vacances. Le centre de la ville est composé d’un carré de 4 rues
perpendiculaires, situées entre la Stuart Hwy et la rivière Todd. Depuis Alice Springs on peut
cependant faire plusieurs circuits pour découvrir la vie des Aborigènes locaux. Il y a notamment
un tour organisé par les Aborigènes eux-mêmes (Oak Valley Day Tours) qui proposent une
balade d’une journée plutôt instructive (135 $).
On se rend compte qu’il n’est pas toujours facile de sortir des sentiers battus touristiques pour
voir et rencontrer de plus près les communautés Aborigènes. Nous, sous couvert d’un livre
que je veux écrire sur mon tour du monde, nous avons eu la chance de partager un peu leur
vie pendant deux jours. En discutant un peu, on constate que les plus lucides d’entres eux
sont convaincus que leur peuple ne pourra jamais cohabiter avec les Blancs. Ce sont des gens
profondément attachés à leur culture et à leur histoire qui ne voient pas d’un bon oeil ce que
la civilisation de l’homme Blanc peut leur apporter. Nous avons vu plusieurs jeunes se droguer
en reniflant des vapeurs d’essence pendant que leurs aînés s’adonnaient, quant à eux, à une
consommation d’alcool effrénée. Il faut savoir aussi (et on comprend pourquoi) que l’espérance
de vie d’un Aborigène est inférieur de 20 ans à celle d’un Australien (56 ans pour un Aborigène
contre 76 pour un Australien !).
A Alice Springs, nous avons dormi au Alice Lodge http://www.alicelodge.com.au. L’auberge se
trouve dans le centre, à côté de la rivière. C’est petit et très sympa. Vous pouvez y aller de bon
coeur car les prix sont très corrects (à partir de 13$). On trouve encore moins cher mais nous ne
sommes pas allés voir ailleurs, l’endroit nous a plu tout de suite. Nous y avons passé trois nuits.
C’est à Alice Springs que Karl (le jeune Suédois que nous avions embarqué à Adélaïde) nous
a quitté. Il ne nous a pas laissé un souvenir impérissable. Ce fut un compagnon sympa mais
extrêmement discret.
Lorsque l’on veut, comme nous, traverser le continent du Sud au Nord, Alice Springs marque
un point important car la ville se trouve à mi-chemin entre Adélaïde et Darwin. Dans la pratique, il faut demander un permis spécial pour rentrer sur un territoire aborigène. Etant donné
que la Stuart Hwy longe un territoire aborigène sur plusieurs centaines de kilomètres, vous
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pourrez les rencontrer aisément car beaucoup tiennent des commerces et même des stations
services. La route est assez monotone, les camions-trains roulent toujours aussi vite et les kangourous sautent toujours aussi haut...
Dans le Territoire du Nord, en mai, nous sommes au début de la saison “dry” (sèche) qui s’oppose bien sûr à la saison “wet” plus humide. C’est une bonne période pour visiter cette région,
il y fait ni trop chaud ni trop froid (encore que !).
Sachez aussi, si le coeur vous en dit, que vous pouvez devenir assez facilement prospecteur dans
le Territoire du Nord. La région est riche en minerais de toutes sortes (béryl, quartz, or, jaspe,
opale, topaze...). La richesse n’est pas forcément au bout de la pioche mais il suffit de demander
un permis (le premier coûte 20$ je crois) au Department of Mines & Energy et de tenter sa
chance.
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Nous étions sur le route (avec quelques poses ici et là) depuis une douzaine de jours quand nous
sommes arrivés à Darwin, but ultime de notre traversée.
Darwin est une ville de 80 000 habitants située sur la côte nord du pays. C’est ce que l’on appelle communément le Top-End, zone restée longtemps inaccessible. Aujourd’hui, la ville est
un centre essentiellement administratif et minier, capitale du Territoire du Nord.
Je garde un super souvenir de cette aventure australienne et de ce sentiment d’immensité. Pour
vous donner une idée de l’espace, il faut savoir que dans le nord de l’Australie, les agriculteurs
rassemblent et surveillent leurs troupeaux avec de petits hélicoptères et que les écoliers, trop
éloignés les uns des autres, suivent leur scolarité par radio en écoutant “l’Ecole des Ondes”! J’invite ceux qui lisent ce récit à tenter un jour cette expérience unique. On quitte cet univers avec
des souvenirs plein la tête, des cascades de couleurs incroyables et des tas de rencontres hors du
commun. Je n’ai jamais rencontré autant de personnages différents que pendant cette traversée.
Des prospecteurs allumés, des familles voyageant en dromadaires, des cyclistes, des piétons et
des routards de tout poil sans compter les propres habitants toujours là pour discuter de tout
et de rien avec vous. Je sais que je suis passé à côté de l’Australie touristique classique (Sydney,
Melbourne, barrière de corail...) mais je ne regrette absolument rien, bien au contraire.
Sans attendre (le 6 mai), j’ai quitté l’Australie pour la Thaïlande. Le vol depuis Darwin ne dure
que quelques heures et ce fut à nouveau le dépaysement total qui m’attendait à Bangkok. La
ville grouille, les odeurs vous prennent la gorge (au bout d’un moment, on finit par s’habituer)
et les bruits vous remplissent les oreilles. Sur les conseils du Club TELI, je me suis procuré un
petit journal français édité par des francophones. Ce petit journal s’appelle le “Gavroche” et
comporte quelques annonces d’offres d’emploi. 8 jours m’ont suffit pour trouver un poste de
cuisinier dans un restaurant franco-indou-thaï. Une sorte de taudis où le mot hygiène avait
été banni depuis longtemps... Bref, j’ai tenu 10 jours payé des clopinettes. C’est pas toujours
évident de travailler sans être déclaré, mais en Thaïlande c’est encore plus dur. On a souvent
l’impression que les voisins vous regardent d’un drôle d’oeil et il est conseillé de ne pas trop se
faire remarquer. Si vous rêvez de vous faire arnaquer un jour, c’est en Thaïlande qu’il faut venir.
L’arnaque est ici une culture. Dès 8 ans, les enfants la pratique avec une aisance étonnante...
Mon projet initiale comportait la visite du sud et des belles plages du pays ainsi que la visite des
temples. Mon expérience de la capitale ne m’a pas donné l’occasion de poursuivre mon voyage
en Thaïlande. Allez quand même faire un tour à l’Ambassade de France à Bangkok, ils pourront
vous donner des infos et des adresses utiles. Par bien des aspects, la Thaïlande peut être considérée comme un pays du tiers monde. Les infrastructures (bâtiments, hôtels, routes, ports...) sont
dans un état pitoyable, l’hygiène reste bien sûr une préoccupation très secondaire. Encore un
conseil que m’avait donné un membre du Club TELI, évitez de près ou de loin de toucher à la
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drogue en Thaïlande. Les risques encourus sont bien trop importants et la “daube” qui circule
est, paraît-il, de très mauvaise qualité.
Après 20 jours passés à Bangkok, j’ai pris l’avion pour Ankara en Turquie. Nous sommes à la
fin du mois de mai. La Turquie est un beau pays que je connaissais très peu. Ankara n’est pas la
porte d’entrée habituelle de la Turquie. Les touristes lui préfèrent de loin Istanbul, plus magique
et plus sulfureuse. Ankara, la capitale, est plus calme, plus sereine et, comme moins de touristes
s’y rendent, les prix pratiqués sont
plus raisonnables (notamment les
cuirs). De l’aéroport, il faut prendre
le bus Turkish Airlines pour se rendre
au centre ville. Le trajet doit coûter
environ 3,5 euros (30 km).
Après Ankara la continentale, je me
suis rendu à Istanbul la portuaire.
L’ambiance est totalement différente. La ville vit davantage et la saison touristique bat son plein lorsque
j’y pose mon sac. La ville est encore
aujourd’hui considérée comme une
main tendue entre l’Europe et l’Asie,
mais cependant, la culture orientale domine. Cette ancienne Byzance est construite sur 7 collines qui lui confèrent un côté magique.
Istanbul est séparée en deux par le chenal du Bosphore qui relie la Méditerranée à la Mer Noire.
C’est essentiellement la partie européenne que les touristes visitent.
On peut passer des heures à errer dans la ville qui compte plus de 12 millions d’habitants et des
quartiers aussi différents les uns que les autres. Les gens sont chaleureux et de bon conseil.
Le Consulat de France avec le centre culturel et la librairie française se trouvant à coté de la belle
place de Taksim Meydani dans la partie nord de la zone européenne.
Attention cependant pour vous loger : à Istanbul les prix sont souvent deux fois plus élevés
que dans le reste du pays. Les prix indiqués à l’extérieur des hôtels (ce n’est pas toujours le cas)
ne correspondent jamais au tarif réel. Vous pouvez discuter un peu et obtenir 20 à 30 % de
réduction. Sans trop de risque, vous pouvez descendre au Bahaus Guesthouse. L’établissement
est propre, ce qui est loin d’être une généralité à Istanbul. On trouve beaucoup d’établissements
moins chers que celui-ci, mais vous pouvez les fréquenter seulement si vous aimer la cohabitation avec certains insectes...
Au niveau job, on peut donner des cours de langues (en anglais le plus souvent mais parfois
aussi en français car de nombreux Istanbuliotes apprennent le français) soit dans de petites écoles ou associations (voir l’Alliance Française, les Universités, le Lycée de Galatasaray ou l’école
St Benoît...), soit chez de riches Turcs (voir les journaux en langue anglaise).
Les autres possibilités d’emploi pour routards restent bien sûr le tourisme, l’hôtellerie et la
restauration. Il est conseillé de prospecter dans le quartier de Sultanahmet, le plus touristique
de la ville. Ce n’est pas toujours chose facile car beaucoup de jeunes des pays de l’Est travaillent
illégalement à Istanbul et les débouchés sont réduits. Si vous parlez le français et l’anglais (et si
possible aussi l’allemand), vous avez quand même des chances de trouver quelque chose pour
survivre. Mais ne vous attendez pas à des miracles. Moi j’ai trouvé quelques heures dans un petit
hôtel. J’ai travaillé comme cuisinier et réceptionniste pendant 15 jours alors que Sevim (la fille
en poste habituellement) était en vacances en Allemagne. C’est Karl (le Suédois avec qui j’avais
voyagé en Australie) qui m’avait donné cette adresse et parlé de Sevim que j’avais contactée par
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fax en arrivant à Ankara.
Ne quittez pas Istanbul sans aller manger du
poisson au Kapri Restaurant, vous m’en direz
des nouvelles !
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A la fin du mois de juin, j’ai repris mon sac à
dos. Pendant les deux semaines où j’ai travaillé à
l’hôtel, j’ai rencontré Renato, un routier italien
en fréquents déplacements en Europe centrale.
Il vient deux fois par mois en Turquie pour y
chercher de la ferraille qu’il ramène ensuite en Italie via la Grèce. Il m’a donc emmené avec
lui. Nous sommes passés par Thessalonique, et Larissa pour embarquer enfin dans le port grec
de Hegoumenitsa (en face de Corfou) à destination de l’Italie par le port de Bari. Nous avons
traversé la Grèce sur environ 750 km. Mais le voyage s’est fait essentiellement de nuit et je n’en
garde que très peu de souvenirs si ce n’est la chaleur accablante qui nous a accompagnée pendant tout le voyage.
La traversée de la mer Adriatique fût assez rapide. Le sud de l’Italie ne constitue pas un eldorado
pour un routard chercheur de jobs. Au mieux, parviendrez-vous à faire des rencontres avec des
Italiens accueillants qui vous aideront à vous loger pour une nuit ou deux. Le tourisme et donc
l’emploi pour les porteurs de sac à dos comme moi se trouvent sur la côte ouest de l’Italie entre
Naples et Gênes ou sur la côte est (Adriatique) entre Ancône et Venise. Ici, c’est le royaume du
travail au noir et l’embauche est possible à condition d’avoir de bonnes bases en italien et de
connaître le français et l’anglais (peu d’Italiens parlent ces trois langues). Pour travailler dans la
restauration (en tout cas dans les grandes villes), il faut être en possession d’un carnet de santé
(libretto sanitario) et avoir ses vaccinations en règle. Pour ceux qui ne parlent pas ces langues,
il vous reste l’agriculture. Les conditions sont souvent pénibles, les rémunérations plutôt justes
et la concurrence venant des pays de l’est et du sud est rude. Mais si vous avez un moyen de
locomotion et envie de relever vos manches, il y a de réelles possibilités.
L’Italie a été mon dernier pays de baroudeur. De Bari où m’avait déposé Renato, je suis remonté
en stop jusqu’à Rome puis le long de la côte touristique via Pise, Gênes, San Remo, et enfin la
France par la Côte d’Azur jusqu’à ma destination finale, Marseille. Le 8 juillet, je posais à nouveau les pieds sur le vieux port après plus d’un an de voyages, la tête et le sac plein de souvenirs
à jamais gravés dans ma mémoire.
Ce périple, que je considère aujourd’hui fièrement comme la première vraie oeuvre de ma vie,
m’a permis de faire un petit tour sur notre belle planète et d’y faire des milliers de rencontres
plus étonnantes les unes que les autres. Des rencontres avec les populations locales mais aussi
avec les gens qui voyagent qui constituent aussi une communauté à part. Loin d’être irréprochable (on y côtoie aussi pas mal d’escrocs en tout genre) les voyageurs que j’ai rencontrés m’ont
beaucoup apporté. Ils m’ont appris à voyager, fait découvrir des lieux que jamais je n’aurais
découvert sans eux, appris l’humilité, la sincérité et la générosité. J’ai beaucoup distribué mon
adresse aux gens que j’ai rencontré et j’ai la chance, à mon tour, de faire partie de cette communauté de baroudeurs à qui je peux apporter ma maigre contribution. Le Club TELI m’a
gentiment demandé de raconter mon périple afin que d’autres puissent à leur tour s’en servir. Je
l’ai fait avec autant de plaisir que mon projet actuel est justement de rassembler mes souvenirs
et d’en faire un livre. D’autre part, j’ai pu compter sur l’association pour la préparation de mon
voyage (le Répertoire des Entreprises qui Recrutent à travers le monde a été mon livre de chevet
favori pendant toute la durée du voyage) et j’ai aussi fait appel à leurs services à plusieurs reprises
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pendant mon périple. Nous sommes restés constamment en contact via email et ce soutien a
été parfois décisif. Je tiens évidemment à remercier le Club de tout coeur et tâcherai de rester à
la disposition des membres qui souhaitent me poser des questions. Je ne garantis pas toujours
les réponses (je dois repartir en Afrique du sud dans quelques mois), mais je ferai mon possible
pour répondre aux emails des membres du Club.
Cyril
NOTE : Par soucis de confidentialité, certains noms propres ont été modifiés.
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Cyril nous a livré ses impressions de voyages. Afin de mieux les exploiter ou simplement de
mieux les comprendre, il nous a semblé indispensable d’y apporter quelques compléments d’information. Voir page suivante...
PASSEPORT SPECIAL GLOBE-TROTTER
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Préparation : commencez par vous poser les bonnes questions
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Un projet comme celui de Cyril doit se préparer avec minutie. Vous devez étudier à l’avance
l’itinéraire à suivre en tenant compte d’une multitude de facteurs décisifs. On ne va pas dans
certains coins du monde à n’importe quelle période de l’année à fortiori si l’on compte financer
son voyage en travaillant. Suis-je en été ou en hiver, suis-je en saison touristique ou en saison
des pluies ? Si la météo est un élément aggravant dans bien des régions du monde (que dois-je
mettre dans mon sac ?), vous devez aussi réfléchir à bien d’autres facteurs dont dépendront la
réussite de votre projet :
- de géographie : quelle est la taille du pays, la population et l’altitude d’une ville, comment
traverser une chaîne de montagne, un lac ou une mer ?
- de politique : suis-je en démocratie, y-a-t-il des conflits ou des risques particuliers, les ressortissants de mon pays sont-ils les bienvenus ?
- de religion : puis-je me promener en short, les magasins seront-ils ouverts le samedi ?
- de coutumes : une femme peut-elle s’asseoir à la terrasse d’un café, conduire une voiture ou se
baigner en maillot de bain ?
- d’économie : comment fonctionne l’économie du pays, quelle est la monnaie locale, puis-je
payer en dollars, quitter le pays avec des devises, payer en travellers chèques ?
- d’emploi : quels sont les salaires, aurais-je un contrat, serais-je payé à la semaine, devrais-je
ouvrir un compte en banque, quels sont les risques du travail au noir, quel emploi chercher, où
et quand le faire ?
- de culture : quelle langue parle-t-on, puis-je manger avec la main gauche en Inde, rentrer dans
un lieu de culte avec mes chaussures au Maroc ?..
- la vie courante : les banques sont-elles ouvertes le samedi, roule-t-on à droite ou à gauche, peuton négocier les prix, trouver un cyber-café facilement, peut-on se baigner en hiver à Darwin,
descendre en tee-shirt de l’avion à l’aéroport de la Paz ou est-il plus économique de se déplacer
en train ou en bus en Afrique du sud, peut-on faire du stop en Afrique Noire, faut-il un visa,
puis-je le payer en dollars américains ?...
Prendre une assurance en cas de pépin et penser à faire les vaccinations utiles sont aussi des
précautions essentielles. N’oubliez pas d’emmener vos documents importants et d’en faire une
photocopie (passeport, permis de conduire international, carnet de vaccinations, copie des diplômes, carte d’étudiant internationale...).
- N’hésitez pas à apprendre les 30 ou 50 mots de survie dans la langue du pays où vous allez et
si possible, pensez à emporter un dictionnaire.
- Assurez vos arrières : tâchez de ne jamais arriver dans une ville sans savoir où vous allez passer
la nuit. Il est utile de rappeler que les consulats et les ambassades accueillent le public. Vous y
trouverez des renseignements utiles, de précieuses adresses et parfois d’un service emploi.
Documentez-vous avant de partir
Il est vivement conseillé de connaître les adresses des consulats et ambassades de votre pays, des
associations utiles, des librairies internationales, les lieux d’hébergement économiques, les jours
fériés et les dates des fêtes locales ainsi que les périodes de vacances scolaires.
Renseignez-vous auprès des associations spécialisées avant de partir. On trouve de nombreuses
associations comme France-Japon, France-Australie, l’association des Belges à l’étranger, des
Globe-trotters en Amérique du sud, Aventures du Bout du Monde... qui disposent de renseignements utiles et d’un réseau de membres qui connaissent bien le pays dans lequel vous voulez
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vous rendre. Leurs conseils et leurs bonnes adresses vous seront utiles.
De nombreuses librairies internationales disposent également d’ouvrages photographiques, de
guides pratiques, de journaux et de cartes dont vous aurez besoin. Certains ouvrages et guides
ne sont disponibles que dans ce type de librairie car ils ne sont pas traduit en français. Les librairies généralistes quant à elles, disposent aussi de guides de voyages en tout genre. Des plus éculés
(genre le Routard) aux plus confidentiels (qui ont souvent nos préférences), on trouve de tout.
Vérifiez la date de sortie des guides avant de les acheter. Les adresses et les prix changent vite,
alors évitez d’acheter un guide de plus d’un an. Soyez toujours vigilant concernant les guides
de voyages qui acceptent de la publicité. Comment rester complètement objectif vis à vis d’un
annonceur qui investit plusieurs milliers de francs en publicité ? Nous l’avons déjà constaté, on
trouve les coordonnées d’auberges de jeunesse dans certains guides que nous ne conseillerons
jamais. Comment justifier leur présence dans un guide de voyage alors que beaucoup d’éditeurs
prétendent vérifier leurs informations si ce n’est pour des raisons purement commerciales ?
Pour les cartes routières, veillez à ce qu’elles n’aient pas plus de 3 à 5 ans car le réseau routier
évolue rapidement dans certains pays.
N’emmener aucun appareil électrique (on peut s’en passer partout !) sans avoir au préalable
vérifié que vous pourrez en faire usage dans les pays que vous traverserez. Au delà d’un voltage
différent, beaucoup de pays utilisent des prises électriques qui ne sont pas en vigueur en Europe
rendant parfaitement inutile votre appareil. Gardez à l’esprit que tout matériel emporté pour
un périple autour du monde devra ensuite être transporté !!!
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Documentez-vous pendant le voyage
Pendant votre voyage, si vous avez la chance de connaître la langue du pays où vous êtes, n’hésitez surtout pas à fréquenter les librairies. Vous y trouverez des publications extrêmement documentées introuvables ailleurs. Il y a par exemple à New York la plus grande librairie du voyage
au monde (tout sur NYC : http://go-newyorkcity.com/). Fouillez également les cartes postales,
elles vous donneront un aperçu des richesses touristiques de l’endroit.
Certaines librairies possèdent également des panneaux d’affichage sur lesquels d’autres voyageurs laissent des messages, notamment pour faire du co-voiturage. Les universités constituent
aussi des lieux de passage obligé. Beaucoup d’étudiants posent des annonces sur les tableaux
d’affichage afin de trouver des colocataires ou des partenaires de voyages. Les grandes universités
diffusent également des journaux d’étudiants, souvent gratuits, qui pourront vous être utiles si
vous cherchez à faire des économies. Des employeurs passent aussi des offres sur ces journaux.
Enfin, renseignez-vous sur les associations implantées à l’étranger. Elles disposent d’un réseau
de membres vivant sur place, et parfois de lieux d’affichage et de journaux extrêmement ciblés.
Par exemple, vous pouvez vous rendre dans l’une des 300 Alliances Françaises à l’étranger et
consulter ou poser une petite annonce gratuitement dans leurs locaux. Les Alliances Françaises
organisent régulièrement des réunions, pique-niques ou expositions où l’on peut rencontrer
beaucoup de francophones et de francophiles, l’occasion rêvée de nouer d’intéressants contacts.
N’hésitez pas à vous rendre dans les consulats, ils possèdent en général la liste des associations
de leur circonscription et pourront vous dire où trouver les magazines ou journaux en langue
française, autre outil intéressant pour trouver un job, un appartement ou faire des rencontres.
Si vous estimez appartenir à un groupe (religieux, sexuel, politique, racial, régional, sportif,
culturel...), essayez de découvrir (notamment via un consulat) s’il est représenté dans la région
où vous êtes. Par exemple, vous êtes Breton (essayez de trouver l’association locale des Bretons),
gay, joueur de boule ou skieur émérite, amoureux de la peinture sur soie ou encore défenseur de
la baleine bleue, essayez de découvrir comment approcher vos condisciples via le réseau associatif. Vous verrez vite que les relations sont plus faciles à nouer entre deux personnes qui partagent
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les mêmes opinions même si elles ne parlent pas la même langue. Nous vous rappelons aussi que
partout où vous irez vous avez des chances (ou des risques, c’est à voir) de rencontrer d’autres
Français. Voici les 10 pays où ils sont les plus nombreux à être installés : (sources Ministère des
Affaires Etrangères 1998)
1) Etats-Unis : 233 200 personnes 2) Royaume-Uni : 187 600 personnes 3) Allemagne : 165
000 personnes
4) Belgique : 146 500 personnes 5) Suisse : 132 000 personnes 6) Canada : 121 500 personnes
7) Espagne : 72 400 personnes 8) Italie : 48 000 personnes 9) Israël : 46 200 personnes 10)
Australie : 41 800 personnes
Ces chiffres ne font état, bien évidemment, que des ressortissants enregistrés par les consulats
français. Il ne s’agit donc que d’estimation parfois très loin de la réalité. Par exemple, le nombre
de Français séjournant autour de la baie de San Francisco est estimé à 40 000 alors qu’ils sont
quatre fois moins à être immatriculés au Consulat français de cette ville californienne. En 2001,
le nombre de Français installés à l’étranger a dépassé les 2 millions/
Utilisez internet
Au delà de l’utilisation d’internet comme base documentaire, l’usage du réseau reste incontournable par la simple utilisation de la messagerie. Chaque voyageur doit aujourd’hui partir avec
une adresse email consultable à distance (c’est maintenant le cas avec des sites comme Hotmail,
Caramail, Voila, Meloo, mailclub... L’email devient un lien indispensable entre les voyageurs
eux-mêmes et il devient fréquent qu’une adresse échangée à Madrid puisse vous être utile deux
mois plus tard à New York. On peut facilement trouver un cyber-café ou utiliser une connexion internet depuis de nombreux hôtels et auberges de jeunesse et rester ainsi en contact avec
d’autres voyageurs du monde entier mais aussi avec sa famille et bien sûr avec le Club TELI. De
nombreux baroudeurs comme Cyril nous envoient des emails pour obtenir des informations,
des conseils et des adresses utiles sur le pays qu’ils sont en train de visiter. C’est aussi comme ça
que fonctionne l’intéractivité du Club TELI. Chaque adhérent peut obtenir des informations
et communiquer à son tour ses propres conseils et adresses.
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L’esprit voyageur
Le voyageur est, à priori, quelqu’un de curieux. Cette curiosité doit être poussée à l’extrême. La
meilleure façon de comprendre le monde qui vous entoure est d’essayer d’en saisir le fonctionnement et d’en percer les mystères.
Le voyage doit aussi vous pousser à cultiver l’indulgence et oublier tout sentiment de supériorité, mal qui anime parfois les voyageurs français. Gardez-vous aussi de tirer trop vite des
généralités abusives. Un chat noir qui dort sur une pelouse irlandaise, ne signifie pas que tous
les chats irlandais sont noirs, ni que tous les chats irlandais aiment dormir dans l’herbe !
Enfin, sachez provoquer la rencontre. Votre séjour à l’étranger sera d’autant plus profitable si
vous prenez la peine d’aller vers les autres. Nous avions donné un conseil à Cyril avant son
départ et la réussite de son voyage lui doit sûrement beaucoup. Lorsqu’on voyage comme Cyril,
on a incontestablement besoin des autres. L’astuce consiste en fait à créer un lien (de préférence
affectif ) entre vous et les populations locales que vous rencontrez. L’une des solutions consiste,
par exemple, à partir avec un album photos avec lequel vous présenterez votre famille, la ville
où vous vivez, vos amis(es)... Cet album (qu’il ne s’agit pas de “dégainer” pour un oui ou pour
un non), peut faire naître un lien privilégié. Si vous montrez votre intimité aux populations
que vous traversez, vous générerez automatiquement un geste de complicité, de générosité voire
d’amour en retour. Ce système permet souvent de dormir chez l’habitant, d’assister à une fête
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privée ou à un repas de famille sans ouvrir son porte-monnaie. C’est notamment le cas en Afrique, en Asie et en Amérique du sud. Nul besoin de demander quoi que soit, nul besoin de parler
la langue du pays, quelques photos, quelques gestes et des sourires peuvent suffirent...
Cyril, quant à lui, a emporté quelques photos de Marseille et de sa famille dans ses bagages.
Muni d’un petit appareil photo, il s’est constitué un livre de récits agrémentés de photos et de
cartes sur tous les sites qu’il a visités. Au fur et à mesure de son périple, le livre s’est étoffé au
point de lui donner l’envie de le proposer à un éditeur (projet sur lequel il travaille maintenant).
Son ouvrage est devenu quasiment un objet de culte dans les auberges de jeunesse qu’il a visitées
où il est même arrivé qu’il organise des soirées discussions. Son livre-témoignage lui a ouvert de
nombreuses portes et servi de laisser-passer comme par exemple auprès des Aborigènes. Donner
un peu de vous avant de demander quoi que ce soit aux autres est un conseil de bon sens. Ne
vous imposez pas mais sachez provoquer le geste de l’autre.
Respectez le monde qui vous entoure. Acceptez les différences de chacun et souvenez-vous
que, cette fois-ci, c’est vous l’étranger. Prenez soin de la faune et la flore qui vous entourent.
Ne ramassez pas une fleur rare pour la jeter quelques minutes plus tard, ne tuez et ne mangez
pas d’animaux en voie de disparition. Dans les parcs et réserves naturels, renseignez-vous sur les
risques encourus par les promeneurs auprès des gardes forestiers ou des ranchers avant de vous y
aventurer. Il est conseillé (voire obligatoire dans les parcs nationaux) de prévenir un tiers avant
tout déplacement.
Certains pays sont très souples en matière de camping sauvage (comme la Suède par exemple)
alors que d’autres l’interdisent ou la réglementent sévèrement (comme aux USA). Renseignezvous auprès des offices de tourisme pour connaître les coutumes du coin.
La survie du voyageur
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Voyager c’est être soumis à de fréquentes tentations mais c’est aussi être soi-même une tentation pour les autres ! Nous vous conseillons d’être extrêmement vigilant pendant votre voyage.
Même sans être exagérément alarmiste, un certain nombre de conseils de bon sens s’impose.
Le décalage horaire : Suivant l’endroit où vous vous rendrez, votre organisme va mettre entre
2 et 7 jours pour digérer le décalage horaire. En avion, si vous partez vers l’est ou vers l’ouest,
les difficultés vont commencer à apparaître si votre vol (hors escale) dure plus de 5 heures.
Que vous alliez à l’ouest ou à l’est, chaque fuseau horaire traversé s’additionne et c’est votre
organisme qui va payer la note. Il faut savoir que décaler brutalement les horloges biologiques
de votre organisme a des répercussions sur tous vos organes vitaux. Coeur, poumons, reins...
toute la machinerie humaine accuse le coup avec plus ou moins de facilité. Au delà des rythmes
internes de votre corps, ce sont principalement les modifications de vos rythmes alimentaires
mais surtout de sommeil qui vont être les plus dures à surmonter. Il faut savoir que chez certains
sujets, le décalage horaire à forte dose peut provoquer une prise de poids, les voyageurs ayant
alors tendance à manger plus fréquemment. Pour le sommeil, le mieux (si vous ne voulez pas
gâcher vos vacances !) est de réduire au maximum votre temps d’adaptation. Pour ce faire, il
faut vous mettre au rythme local dès votre arrivée. Essayez de vous coucher à la même heure et
surtout, levez-vous à votre heure habituelle (même si pour vous il est 3 heures du matin !). Par
exemple, vous partez à midi de Paris pour vous rendre à New York. Au moment où vous décollez, il n’est que 7 heures du matin sur la côte Est des Etats-Unis. Après 6 heures de vol, quand
l’avion touche le sol, il est 18 heures à Paris mais seulement 13 à New York. Vous allez donc
demander à votre organisme de vivre une journée de 29 heures (24 + 5 heures de décalage). Si
le soir même vous vous couchez à 22 heures (heure locale) c’est qu’il est déjà 3 heures du matin
à Paris et vous trouverez alors le sommeil sans difficulté. Par contre, si vous aviez l’habitude de
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vous lever à 7 heures du matin à Paris, une fois à New York, votre organisme va, les premiers
jours, considérer que votre nuit est terminée alors que votre pendule new yorkaise n’affichera
que 2 heures du matin. Le décalage horaire est donc généralement plus facile à atténuer si vous
voyagez dans le sens est-ouest (il faut alors rester au lit un peu plus longtemps) que dans l’autre
sens car vous devez alors couper votre nuit et vous forcer à vous lever.
Suivez donc ces bons conseils, ne laissez jamais votre organisme sans repère. Ne faites pas de
sieste les premiers jours (même si c’est tentant !), mangez, couchez-vous et levez-vous à heures
fixes. Dès le départ, calez immédiatement votre montre sur l’heure de la ville où vous vous rendez et oubliez définitivement l’ancienne.
Enfin, gardez à l’esprit que voyager est éprouvant même dans les meilleures conditions possibles. Cette fatigue naturelle conjuguée au décalage horaire peuvent mettre le voyageur dans une
situation de vulnérabilité et le pousser à faire quelques erreurs (voir plus loin).
Vos bagages : Le dilemme du baroudeur qui part travailler, c’est sa garde robe. Comment voyager léger en ayant une tenue de voyage et une tenue de travail ? Les vrais baroudeurs ont définitivement résolu le problème en misant sur une seule tenue passe partout. Les bagages du
baroudeur ne doivent pas devenir un fardeau. Il faut impérativement lutter contre le volume et
le poids du sac que vous emportez (il est conseillé de n’en prendre qu’un seul). Optez pour un
bon sac à dos de 65 litres de volume (le moins voyant possible) et mettez-y essentiellement de
quoi vous habiller. La tenue idéale devra donc pouvoir servir à la fois pendant votre voyage, vos
loisirs et votre travail. Il est conseillé par exemple d’oublier le jeans (on ne peut pas travailler
dans la restauration, ni rentrer en boîte de nuit), opter par exemple, pour un pantalon de toile
noir très classique qui pourra servir dans toutes les circonstances y compris pour travailler. De
même pour les chaussures, n’oubliez pas que celles que vous n’avez pas aux pieds, vous les aurez
forcément sur le dos. Le mieux est donc de n’emmener qu’une seule paire qui puisse vous servir
aussi bien en voyage qu’au travail. Nous vous conseillons de choisir une paire de chaussures professionnelles dites “de sécurité” (en magasin spécialisé), en taille basse, lacée, de couleur noire.
Elle peut servir à la fois pendant un trekking de 6 heures de marche sans la moindre souffrance
pour vos pieds, comme à la terrasse d’un café si vous êtes serveur, pour faire du vélo comme
pour travailler dans l’agriculture... Filles et garçons peuvent trouver une paire de chaussures de
sécurité adaptées à leur besoin, suffisamment résistante pour durée deux ans. Souvenez-vous
aussi que le baroudeur possède l’ensemble de sa richesse sur lui et non dans son sac. Le vol
éventuel de votre bagage ne doit jamais être une perte irréparable.
Outre vos pantalons (prendre deux paires), emportez plusieurs paires de chaussettes (vous ne
savez jamais quand vous pourrez les laver !), trois ou quatre tee-shirts simples d’une seule couleur, sans motif (pas la peine de voyager avec une tour Eiffel dans le dos), 2 chemises blanches
(pour travailler dans le service, vous présentez à un entretien d’embauche et passer la douane
!), des sous-vêtements confortables en nombre suffisant, un pull chaud (on peut avoir froid un
jour ou l’autre sous n’importe quelle latitude), un blouson léger et de quoi vous protéger de la
pluie et du soleil. Voilà les vêtement de base à emporter. Bien sûr, vous modulerez le contenu de
votre sac suivant le voyage que vous prévoyez. Si vous comptez passer trois mois en hiver au Danemark, vous n’oublierez pas de prendre de quoi vous couvrir chaudement et un coupe-vent...
Prenez aussi une serviette de bain en coton ou de préférence une grande serviette éponge qui
présente l’avantage de sécher très vite. Emportez bien sûr une trousse de toilette complète.
Pensez à prendre un petit nécessaire de survie comprenant un couteau à lame rétractable, un
ouvre-boîte, une cuillère et une fourchette (vous verrez comme ça rend service !), du gros scotch
(pour entourer votre sac à dos quand il sera dans la soute de l’avion, envoyer des colis chez
vous...), une petite lampe torche, du fil et des aiguilles, deux ou trois cadenas, du cirage, un petit
réveil (pour ne pas être en retard au travail), 10 mètres de ficelle (pour étendre votre linge), un
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marqueur noir (écrire un panneau pour faire du stop...), un briquet (même si vous ne fumez pas
!), plusieurs cigarettes (même si vous ne fumer pas) dont vous approcherez le bout incandescent
en cas de piqûre d’insectes (la chaleur fait disparaître la douleur), un mini parapluie, un mini
appareil photo le plus discret possible (il en existe de très petits qui ne payent pas de mine et qui
font de très belles photos), une bougie, du papier qui puisse servir à la fois de papier toilette,
de mouchoirs et d’essuie-tout, plusieurs sacs plastiques résistants pour emballer votre linge,
améliorer l’étanchéité de votre tente, protéger vos sac à dos...
Pour dormir, étudiez votre itinéraire et prenez en conséquence. Soit un sac de couchage épais,
soit une simple housse de couette, un petit matelas, une tente de type igloo facile à monter...
Votre santé : Nous venons de le voir, la fatigue est l’ennemie du baroudeur. Il est donc essentiel
de prendre soin de votre corps. Sachez vous reposer, adapter votre tenue vestimentaire au climat,
vous prévenir des maladies (vaccinations) et des insectes (moustiques, araignées, scorpions...).
L’animal inoffensif que vous connaissiez dans votre pays peut être mortel sous d’autres latitudes.
Par exemple, les baignades sont interdites en hiver sur les plages du nord de l’Australie à cause
de la présence de méduses mortelles. En Guyane, de jolies petites mouches peuvent provoquer
d’horribles brûlures...
Surtout, prenez soin de vos pieds, compagnons indispensables du baroudeur. Optez pour des
chaussures et des chaussettes adaptées à la marche et au climat. Sur de nombreuses plages de
sable, il est conseillé de garder des sandalettes même pour vous baigner. Pensez à prévenir les
ampoules avec des “Compeed” par exemple ou une crème fongicide et ne laissez jamais se dégrader la moindre blessure au pied. Gardez vos pieds propres et changez de chaussettes tous les
jours. Le baroudeur peut se passer temporairement d’une main, pas d’un pied. Soignez également votre sommeil. Pensez à prendre des boules quiès, toujours très utiles dans de nombreuses
auberges de jeunesse ainsi que des masques de sommeil (comme ceux que l’on donne dans les
avions) car il n’y a pas de volets aux fenêtres dans de nombreux pays.
Il peut être sage d’emmener une petite boîte à pharmacie ne contenant que des médicaments
de première nécessité. Inutile cependant de trop vous charge. Pensez cependant à prendre de
l’aspirine, antigrippine, savon bactériologique, biafine (pour les brûlures et coups de soleil),
teinture d’iode, citronnelle en spray pour lutter contre les insectes qui font Bzzz, pansements
et sparadrap, cotons tiges, immodium, pansements gastriques (genre Smecta), compléments
vitaminiques (pour compenser vos probables carences alimentaires)... Pour tenter de rester en
bonne santé quand vous voyagez, essayez de vous prévenir des maladies des “trois pièces” : la
cuisine, les toilettes et la chambre à coucher. En effet, les trois risques majeurs pour votre santé
vous attendent dans l’une de ces trois pièces : la cuisine peut vous contaminer par des bactéries
nichées dans les aliments ou dans l’eau que vous consommerez provocant dysenterie, gastros ou
autres réjouissances de cet ordre, les toilettes peuvent facilement donner lieu à des infections
urinaires gratinées et enfin la chambre à coucher constitue un site idéal pour la propagation
des maladies vénériennes et du sida. N’oubliez jamais de faire le nécessaire pour vous en prémunir : consommer des aliments cuits, si possible bouillis, de l’eau en bouteille, n’approchez
les toilettes (publiques ou privées) qu’avec précaution et, filles et garçons, gardez un préservatif
à portée de main... Souvenez-vous enfin que beaucoup de maladies tropicales s’attrapent par
les piqûres d’insectes (paludisme = 3 millions de morts par an !) notamment de moustiques
(une moustiquaire est indispensable sur les 3/5ème de la planète). Apprendre quelques expressions et quelques mots de vocabulaire concernant votre santé est conseillé. Faire comprendre avec les mains des mots comme préservatif ou serviette hygiénique n’est pas très aisé !
Votre sécurité et votre argent : méfiez-vous systématiquement de celui qui vous propose son
aide spontanément. En général, il est préférable d’aller vers l’autre pour demander de l’aide
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plutôt que d’attendre une sollicitation extérieure. Le touriste désorienté, fatigué par des heures
de voyage constitue une proie de choix qui attire de nombreux rapaces. De la même manière,
en voyageant à l’étranger vous rencontrerez souvent quelqu’un (les chauffeurs de taxi sont des
spécialistes) capable de vous donner une bonne adresse d’hôtel ou de restaurant. Ce sont parfois
des personnes qui touchent une commission sur chaque client. Leurs conseils sont bien sûr
à prendre avec les réserves qui s’imposent. Les meilleures affaires sont souvent celles que l’on
ne fait pas ! De nombreux pays disposent d’une police spéciale touriste chargée de veiller à la
tranquillité des voyageurs. Adressez-vous à eux en cas de problème ou bien au consulat dont
vous dépendez. Sachez qu’un consulat peut, en cas de problème, vous prêter de l’argent à la
condition qu’une autre personne se porte caution.
Les filles qui voyagent seules doivent être particulièrement vigilantes. Si vous avez besoin d’aide,
comptez sur la solidarité féminine encore vivace dans le monde du voyage. On trouve des centres d’accueil pour femmes dans la plupart des pays.
Voyagez de préférence avec des travellers s’ils sont acceptés dans le pays où vous vous rendez et
tâchez de répartir votre argent en plusieurs endroits de préférence sur vous, en contact direct
avec votre corps. Dans les lieux à forte fréquentation (marchés, transports en commun, concerts...), ne portez aucun bagage sur le dos. Tenez plutôt vos sacs à la main ou sur le vendre.
Dans certains pays (Amérique du Sud), des gangs d’enfants (8 à 15 ans en général) sont capables
de vous ouvrir votre sac à dos à l’aide d’un cutter et d’en vider le contenu sans que vous vous en
rendiez compte. Les plus craintifs peuvent tapisser leur sac avec un petit grillage de protection,
invisible mais efficace.
Surveillez également votre carte de crédit : des commerçants indélicats peuvent en faire un
usage personnel. Surveillez les commerçants qui utilisent le“fer à repasser” ou “sabot” pour
enregistrer votre paiement et gardez constamment un oeil sur votre carte. Un seul passage doit
être effectué et la somme TTC doit être vérifiée.
Dans les boutiques, les produits emballés doivent correspondre à ceux achetés. Veillez à ce que
le commerçant emballe vos achats en votre présence.
Attention aux faux billets, ne changez votre argent que dans les lieux autorisés , de préférence
bien sûr dans les grandes banques si vous n’êtes pas sur de vous. Tâchez de retirer une seule
somme importante plutôt que plusieurs petites. Des frais fixes vous seront facturés à chaque
opération. Vérifiez que votre carte bancaire sera valable dans le pays qui vous intéresse et que
vous pourrez effectuer des achats et retirer de l’argent avec (ce n’est pas systématiquement le cas).
Ne laissez pas d’objets de valeur dans les hôtels et les auberges de jeunesse. Beaucoup d’établissements disposent d’un coffre ou de casiers prévus à cet effet. Ne laissez surtout pas le code secret
de votre casier au personnel de l’hôtel, à plus forte raison si on vous le demande (attention en
Thaïlande !).
Où que vous alliez, ne soyez pas ostentatoire. La valeur d’une paire de basket à la mode peut,
dans certains pays, correspondre à un mois de salaire. Plus vous vous fonderez dans la masse,
plus votre voyage sera agréable. Ne vous promenez pas systématiquement avec votre appareil
photo ou votre camescope en bandoulière. Essayez (lorsque cela est possible) de faire couleur locale. On repère, par exemple, aisément les touristes à New York. Les New Yorkais qui marchent
dans les rues de la ville regardent par terre, les touristes regardent en l’air...
La majorité des touristes qui décèdent à l’étranger meurent d’un accident de la route. Les conditions de circulation et les habitudes de conduite ont de quoi surprendre dans des pays comme
l’Egypte, le Kenya, le Pakistan ou le Malawi par exemple. Au volant de votre voiture, vous
n’êtes pas non plus à l’abri d’une surprise au Portugal, en Corée du sud et en Nouvelle Zélande.
Prudence si vous louez une voiture, tâchez de rouler un peu en taxi ou avec les transports en
commun pour vous faire une idée de ce qui vous attend... Dans la plupart des pays, en cas
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d’accidents de la route, c’est le touriste qui a tendance à écoper de la responsabilité. Certains
accidents récents ont même donné lieu à de retentissants procès aux Etats-Unis. N’hésitez pas à
demander l’aide d’un policier pour remplir votre constat d’accident. A savoir aussi, d’après les
statistiques, la compagnie aérienne la plus dangereuse du monde est la Cubana Airlines.
Payer moins cher : Essayez de négocier ce que vous achetez. Cela ne marche pas à toujours, mais
qui ne tente rien n’a rien... Hôtels, restaurants, voitures de location, biens de consommation,
tout peut se négocier. Dans certains pays (Afrique, Amérique du Sud...), les touristes payent
une surtaxe d’environ 25 à 40 % à laquelle échappent les autochtones. Si vous restez longtemps
dans un pays où ces pratiques sont courantes, tâchez de confier vos achats importants à un
ressortissant local qui vous fera ainsi économiser cette taxe. A l’opposé, dans certains pays, le
fait d’être touriste peut vous permettre d’obtenir des réductions (par exemple si vous prenez le
bus en Australie).
Où que vous soyez, tâchez toujours de faire vos achats dans les mêmes boutiques que les habitants du coin. Fréquentez de préférence les petits marchés loin des sites touristiques, vous y ferrez toujours de bien meilleures affaires. Sachez, par exemple, que dans les boutiques souvenirs
situées au somment de l’Empire State Building de New York, on trouve les mêmes gadgets que
dans les petites échoppes du quartier chinois, quelques rues plus loin. Les articles sont exactement les mêmes, mais les tarifs varient du simple au triple. Alors, à New York, si vous avez un
souvenir à ramener à votre petite nièce, allez plutôt faire vos achats chez les Chinois !
- Si vous pouvez en bénéficier, pensez à prendre votre carte d’étudiant (demandez une carte
internationale). Elle vous donnera droit à de nombreuses réductions dans plus d’une cinquantaine de pays. On peut par exemple obtenir jusqu’à 60 % de réduction sur les trajets en train
en Norvège, 10 % en prenant l’avion en Angleterre...
- Pensez à demander à votre banque si elle possède des filiales dans le ou les pays où vous vous
rendez. Les commissions bancaires peuvent être moins élevées sur vos retraits.
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Travailler en voyageant
Le globe-trotter (ou backpacker) n’est pas vu et perçu de la même manière sur tous les continents. Nous pouvons être en face d’un véritable phénomène culturel comme dans les pays
anglophones, (les Australiens sont des champions), ou devant une curiosité rarissime comme
dans les pays asiatiques par exemple. La France connaît aujourd’hui (c’est nouveau !) un certain
engouement pour l’année sabbatique et le tour du monde en particulier. Comme spectateur
attentif des aventures vécues par ses adhérents, nous constatons, au Club TELI, que les projets
de tour du monde florissent dans l’esprit de plus en plus de candidats à la recherche d’exotisme et de découvertes inattendues. De plus, et c’est encore plus nouveau, les entreprises sont
aujourd’hui à la recherche de candidats riches de ce type d’expérience. Après les avoir dénigrés,
les employeurs français apprécient à leur tour les profils plus marqués de ceux qui sont partis, sac sur le dos, à la découverte des autres. Plus autonomes, plus mâtures, plus tolérants et
ouverts d’esprit, forcément plus tournés vers les langues étrangères, les globe-trotters intègrent
aujourd’hui de grands groupes industriels qui envisagent une implantation à l’étranger, une
agence de pub à la recherche d’idées nouvelles ou encore une PME intéressée par de nouveaux
débouchés...
Si l’objectif est de financer votre voyage par un ou des emplois (successifs), un certain nombre
de réflexions s’imposent.
Nous l’avons vu, si les jeunes ressortissants des pays anglophones connaissent déjà bien la culture du “working on the road” en pratiquant depuis longtemps la technique du job itinérant pour
remplir leur “year gap” (année sabbatique), en Europe (et à fortiori en France), nous sommes
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encore loin de maîtriser les méthodes à employer pour partir loin et longtemps.
Les Français ont encore beaucoup à apprendre car la culture du risque, même calculé, est loin
d’être génétique. A ce titre, il faut savoir que les Français détiennent le record mondial du séjour
clé en main à l’étranger. Séjours au pair, linguistiques, en famille... les français adorent qu’on
leur organise leurs séjours à l’étranger et le nombre de prestataires de services sur ce créneau
porteur et juteux est considérable. Est-ce un hasard d’ailleurs si les agences au pair françaises
font payer les candidates aux départs alors que, dans la plupart des autres pays, seules les familles
rémunèrent ces officines.
La réussite de ce type de projet passe manifestement par une préparation minutieuse du parcours, des arrêts à envisager et des adresses à fréquenter une fois sur place et c’est bien sûr dans
ce cadre là qu’interviennent des associations comme le Club TELI. Même si rares sont ceux qui
se tiendront au plan de départ, cette préparation reste cependant nécessaire. Elle a pour rôle de
faire surgir des problèmes insoupçonnés et de rassurer le candidat et son entourage !
Question de priorité ! Pendant un tour du monde comme celui de Cyril, l’essentiel est de considérer l’emploi comme simple moyen de subsistance. Il faut, dès le départ, envisager l’idée de ne
pas faire la fine bouche mais plutôt d’être attentif au moindre job qui se présente. Considérant
votre statut de non-sédentaire, les employeurs que vous rencontrerez ne seront pas toujours
enclins à vous embaucher sur le champ, le globe-trotter étant considéré comme instable. Lorsque vous vous présenterez pour un emploi, tâchez de dissimuler votre statut de voyageur. Ne
vous présentez pas à un entretien d’embauche avec votre sac à dos par exemple. De même, il
est conseillé de rassurer votre interlocuteur quant à votre supposée sédentarité. Si vous n’êtes
disponible que quelques jours, il est préférable, soit de passer votre courte disponibilité sous
silence, soit de rester vague, soit parfois, de savoir oser un petit mensonge.
Les choix qui vont s’offrir à vous sont assez facilement identifiables. Ceux qui ne sont disponibles que quelques semaines voire quelques jours devront se tourner de préférence vers l’hôtellerie-restauration ou l’agriculture (cueillette) en cherchant, évidemment, à être rémunérés à
la semaine et non au mois. Si votre séjour sur une même ville peut durer plusieurs mois, vous
pouvez dénicher des jobs dans l’enseignement, la livraison, le baby-sitting, le volontariat, le
tourisme... N’oubliez jamais de faire bonne impression lorsque vous vous présenterez à un entretien d’embauche même pour un poste de plongeur. Soyez propre et bien peigné, rasé de près
pour les garçons et avec une légère touche de coquetterie pour les filles (surtout ne pas en faire
trop). Arborez une tenue vestimentaire passe-partout classique mais irréprochable et présentezvous avec des chaussures impeccables. Il est impératif de donner bonne impression. De la même
manière, vous éviterez de vous présenter la peau cuite par le soleil. Il n’y a que le touriste qui
prend des coups de soleil, le baroudeur, lui, met de l’écran total...
Souvenez-vous enfin que l’essentiel de celui qui travaille en voyageant n’est pas toujours de
gagner de l’argent mais c’est souvent de ne pas en dépenser. Sachez, par exemple, que de nombreuses auberges de jeunesse peuvent vous loger gratuitement contre quelques heures de travail
et que certains restaurants peuvent vous offrir un repas contre la distribution de tracts dans la
rue, des heures de plonge... il suffit parfois de demander !
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