Maison de Tozeur (Djérid)
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Maison de Tozeur (Djérid)
Typo log ie : Maison de Tozeur (Djérid) Pays : Tunisie CON TENU DE LA FICHE Synthèse Groupe analytique Formes de la typologie Inventaire des typologies du pays État actuel de vitalité et conservation Processus de transformation Capacité pour être réhabilité Lexique SYNTHESE La présence des oasis a été à l’origine de la création de plusieurs agglomérations importantes (Tozeur, Kébili, Douz, etc.) généralement autour des chotts au sud-ouest de la Tunisie. Cette maison correspond au ty pe connu sous la dénomination « maison à patio », autour duquel s’organise l’espace. La transformation dans les quartiers anciens n’est pas arriv ée à un niv eau alarmant ; c’est la dégradation du bâti par la nature f ragile de la maçonnerie qui est alarmante. Cette typologie présente cependant et souv ent la particularité de la proportion entre la surf ace du patio et la surface totale au sol. En effet, le patio v a souvent au-delà de la dimension de puits de lumière, de ciel, etc. pour dev enir une grande cour intérieure. Aussi la grande hauteur génère-t-elle un plan de f açade intérieur important, créant un espace d’une grande force. L’utilisation systématique de la brique conf ère un aspect particulier à ces agglomérations. GROUPE ANALY TIQUE DE LA TYPOLOGIE Rural Groupé Fixe Déf initif Permanent « Assis » Moy en Compacte (Milieu) (Implantation) (Caractère) (Origine) (Usage) (Culture) (Niveau économique) (Morphologie) FOR MES DE LA TYPOL OGIE INVENTAIRE DES TYPOLOGIES DU PAYS Maison de la médina de Tunis Maison de Testour Maison de Soliman Maison de la médina de Sfax Maison du borj de la banlieue de Sfax Maison de Tozeur (Djérid) Maison de Matmata Maison de Douiret-Chenini Maison de Djerba Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 1/5 Ma ison d e Toz eur (Dj érid) FOR MES DE LA TYPOL OGIE Implantation Tissu urbai n La présence des oasis a été à l’origine de la création de plusieurs agglomérations importantes (Tozeur, Kébili, Douz, etc.) généralement autour des chotts au sud-ouest de la Tunisie. Ce sont des agglomérations d’habitats mitoy ens groupés. Usage/activité asso ciée Habitat Datation Perspec tive Plusieurs siècles, av ec des traits communs avec l’architecture ancienne de la zone d’oasis du Moy en-Orient et en général de la région du Croissant Fertile. Orientation . Sud est. Surface au sol Coupe Altitude Schém a fonctionnel Env iron 500 m² Surface du logem ent Nombre d’étages RC ±0 Env iron 570 m² Nombre de logements Un Une f amille, sans oublier la tradition tunisienne qui v eut que les f ils viv ent en cohabitation av ec le père et ne construisent leur logement que très tard après le mariage, souvent après la mort du père. +1 Nombre de familles Nombre mo yen d e m embres par f amille Couvertur e 6 à 8. Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 2/5 Ma ison d e Toz eur (Dj érid) Murs Murs porteurs construits en brique. Ossature Bois de palmier avec dalle de terre et chaux. . Couverture Plane, utilisant le bois de palmier et générant une terrasse. Revêtements de finition Enduit au mortier de chaux grasse ou de plâtre avec une partie des surf aces (à partir des linteaux) laissée av ec les briques apparentes pour un effet décoratif. Plusieurs motifs géométriques apparaissent souvent et abondamment. Ouvertures et saillies en façade La f açade n’a qu’une seule ouv erture : la porte d’entrée. . Systèm es traditionnels de conditionnement de l’air Pas de systèmes spéciaux. La construction répond au gradient thermique non négligeable, conséquence de sa proximité des latitudes désertiques. Systèm es d’approvisionnem ent en eau potable La maison est dans une zone où l’eau ne manque pas, les sources naturelles sont l’élément obligé de l’oasis. Pourtant, la citerne qui recueille l’eau de pluie est toujours présente pour l’approvisionnement en eau potable. . Systèm es d’évacu ation des eaux u sées L’eau usée, si elle est inutilisable pour l’irrigation, est recueillie comme ailleurs dans des f osses qu’il f aut vidanger. Aujourd’hui, la plupart des grandes agglomérations du Djérid sont munies d’assainissement public. . . Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 3/5 Ma ison d e Toz eur (Dj érid) ETA T AC TUEL DE VITALI TE E T C ONSERVATI ON La transformation dans les quartiers anciens n’est pas arriv ée à un niv eau alarmant ; c’est la dégradation du bâti par la nature f ragile de la maçonnerie qui est alarmante. Une v olonté de v italiser ces agglomérations est év idente pour certaines administrations locales. Le manque d’accord dans les critères d’intervention, qui poursuiv ent cependant un objectif positif, peut compromettre en particulier l’aspect pédagogique de ces réalisations. . PROCESSUS DE TRANSFORMA TION Effet / Cause Depuis son accession à l’indépendance, la Tunisie a connu une év olution socioéconomique et culturelle, accentuée au cours des dernières décennies. Le dév eloppement économique a généré une amélioration des conditions de vie, et un accroissement démographique notoire. L’évolution sociale a été marquée par une déstructuration des modes de vie communautaires, conséquence de l’indiv idualisation de la production économique. Ce processus a abouti en déf initiv e au passage de l’habitation patrilocale à caractère traditionnel à l’habitation indiv iduelle dite moderne. L’architecture traditionnelle caractérisée par la f ixité de ses formes n’apporte plus les réponses suffisantes aux nouveaux besoins qui se dessinent en matière d’habitat. C’est ce qui a poussé les concepteurs à produire une nouv elle architecture qui se veut mieux adaptée mais qui se cherche encore. . Transformations t ypologiqu es Modif ication du paysage urbain aussi bien au niveau de la volumétrie qu’au niv eau de la structure et de l’organisation spatiale. Les origines sont diverses et pas nécessairement liées à l’ abandon de certains matériaux et techniques traditionnelles. L’ adoption d’ un nouveau code d’ urbanisme marginalisant l’ architecture introvertie (maison à patio sans façades extérieures) au profit d’ une architecture extravertie est l’ une d’ elles. Reconstruction des structures et superstructures av ec des matériaux modernes, c’est-à-dire le béton, l’acier et les produits rouges. Transformations opérées souvent à l’ occasion d’ opérations de rénovation, qui peuvent ne pas trop toucher l’ organisation spatiale originale mais affecter des structures. Nouv elle organisation spatiale par une nouvelle affectation des espaces (chambre à coucher, salon, salle à manger, etc.). Adoption de schémas d’ organisation venus d’ ailleurs parce qu’ ils sont perçus comme des signes de la modernité. La superposition de plusieurs pratiques sociales de l’ espace génère souvent certains conflits entre formes et fonctions. Transf ormations et trav aux de réaménagement. Superposition de deux pratiques sociales de l’ espace (l’ une traditionnelle et l’ autre « moderne ») par un phénomène d’ acculturation. . Changement d’usage Abandon de la maison par ses anciens propriétaires. Change ment du propriétaire de la maison ou de son statut social. Morcellement de la maison traditionnelle et sa transformation (tant bien que mal) en plusieurs maisons ou maisonnettes généralement assez déf igurées. Éclatement de la famille et répartition des biens entre héritiers (surtout si la maison constitue le seul et unique héritage). Changement dans l’utilisation des m atériau x et d es techniques de construction Utilisés, vivants : la brique pleine cuite, principalement utilisée comme élément de la décoration modulaire des façades extérieures et dans la construction des arcs même dans les habitations et autres constructions modernes. Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 4/5 Ma ison d e Toz eur (Dj érid) Peu utilisés, en d éclin : la pierre taillée (actuellement dans un rôle strictement décoratif et occasionnel). Imposition du béton armé, de la brique industrielle et autres produits rouges comme matériaux incontournables. N’étant plus utilisés : à l’exception de la brique pleine cuite et sa technique, les autres matériaux et techniques de construction ne sont pratiquement plus utilisés (notamment les murs périmétraux composés de deux parois de briques cuites, et les planchers traditionnels et leurs éléments) Nouvelles in corporations : le ciment, le béton armé, l’acier et les produits rouges industriels. Raisons économiques : disponibilité sur le marché. CAPACITE POUR E TRE REHABILI TEE Asp ects d e la t ypologie Notation de 0 (très mauvaise) à 10 (exc ellente) • • • Capacité pour être vendue ou louée sur le marché immobilier Capacité pour s’adapter aux exigences f amiliales et sociales actuelles Capacité pour s’adapter aux exigences de conf ort actuel 5 4 3 Notation de 0 (insignifi ante) à 10 (très grande) • • • Difficulté technique pour la réhabiliter Difficulté administrativ e pour la réhabiliter Difficulté budgétaire (coût très élev é) pour la réhabiliter 6 0 8 Barrièr es qui empêchent/provoquent que l’usager ne décid e pas de r éhabiliter Notation de 0 (ne représ ente pas une barrière) à 10 (représ ente une très i mportante barrière) • • • • • • • • • • • • • • Difficultés administratives Difficultés techniques importantes Dégradation irréversible du bâti Catalogage/protection du bâtiment Coût important de réhabilitation Absence d’aides économiques/subv entions Coût du projet et des autorisations Statut du bâti/location Inf lation des prix immobiliers Dégradation sociale (délinquance, etc.) Dégradation environnementale (absence d’inf rastructures minimales, etc.) Désir de changer ce bâti pour du bâti moderne Manque de sensibilisation/v alorisation de la part des usagers N’est pas jugé nécessaire (par l’usager) 0 8 8 1 8 6 7 8 3 1 2 9 7 9 Commentaires Le dév eloppement du tourisme saharien et de l’architecture oasienne par des architectes tunisiens soucieux de trouv er dans le répertoire local le v ocabulaire nécessaire à leur expression a permis de faire apprécier certaines valeurs de l’architecture traditionnelle même si cette valorisation touche dav antage des aspects liés à l’apparence de l’architecture (décoratif, plaquage) que les espaces v éritables. LEXIQUE 1. 2. Oukala : maison transformée de façon spontanée en habitation collectiv e. Makhzen : magasin à prov ision attenant à une habitation. Création de la fiche : 23/02/01 Dernière modification de la fiche : Ce projet est financé par le programme MEDA de l'Union Européenne. Les opinions exprimées dans le présent document ne reflètent pas nécessairement la position de l'Union Européenne ou de ses Etats membres. 03/05/01 5/5