lettre Montrevel Janvier 10 - Communauté de Communes de

Transcription

lettre Montrevel Janvier 10 - Communauté de Communes de
L’espace
La lettre d’information
des agriculteurs
Décembre 2013
Pré-refroidisseur
Des économies au service de la qualité
Au Gaec de Fenille, à Saint-Martin-leChâtel, on produit du lait, des volailles de
Bresse, des céréales sur une exploitation
de 180 hectares. Samuel Broyer travaille
en famille, aux côtés de sa maman bientôt en retraite et d’Aurore Martin, sa
compagne et ce, dans un pur respect de
ses produits. « Nous produisons environ
2 000 volailles par an, dont 180 chapons et
800 poulardes, décrit Samuel Broyer. Et
avec nos 80 vaches laitières, nous pouvons
produire jusqu’à 766 000 litres, notre quota.
Pour cette activité, nous travaillons avec la
laiterie d’Etrez et nous faisons partie de
l’AOC. En cela, nous avons des obligations,
comme sortir nos vaches – ce que nous faisions déjà – et être équipé d’un pré-refroi-
disseur de lait. Dans notre exploitation, mon
père en avait déjà fait l’acquisition il y a une
quinzaine d’années. Nous n’avons donc pas
eu beaucoup de choses à changer pour rentrer dans le cahier des charges ! »
Le pré-refroidisseur de lait, PRT dans le
jargon, permet, comme son nom l’indique, de refroidir le lait naturellement. «
Ce qui justifie notamment l’AOC beurre et
crème de Bresse, c’est le taux de matière
grasse contenu dans le lait, explique
Samuel Broyer. Or, s’il est refroidi trop vite,
cela casse les acides gras et alors, on perd
de la matière grasse. Il ne faut pas oublier
que le lait sort à 35°C de la vache. Le PRT
permet de le faire passer progressivement à
15°C, avant qu’il ne rejoigne le tank à lait,
à 6°C. »
Le PRT fonctionne grâce
à un circuit d’eau chargé
de rafraîchir le lait. Quid
de cette eau ? Une fois tiédie, elle est réutilisée et
sert à abreuver les vaches.
« Je ne vois que des avantages à ce système, poursuitil. Il incite mes vaches à boire, le lait est de meilleure
qualité, le tank tourne moins
et je réalise des économies
substantielles en électricité.
Mon but, de toute façon, est
d’obtenir la meilleure qualité
de lait possible ! »
EDITORIAL
L’agriculture, comme tous les acteurs
économiques et les collectivités, n’échappe pas aux nouvelles et innombrables normes environnementales.
C’est un secteur qui a su faire une
mutation remarquable, lors des dernières décennies.
Si les mises aux normes se traduisent
souvent par des investissements
lourds, sans retour financier, l’utilisation des nouvelles technologies doit se
traduire par des gains de productivité.
Les pays du Nord de l’Europe,
l’Allemagne par exemple, ont une
avance considérable sur la France, au
niveau agricole, sur deux volets en
particulier : le photovoltaïque et la
méthanisation. Ils sont persuadés que
ce sont des investissements d’avenir.
Les exemples d’exploitations que nous
avons retenus dans ce numéro vont
dans ce sens. Ils intègrent l’environnement et la réduction des coûts de production. Que leurs initiatives soient
couronnées de succès.
Jean-Pierre Fromont
Vice-président de la Communauté de
communes en charge de l’agriculture durable
Panneaux photovoltaïques
Une solution de financement originale
Pascal et Valérie Serodon étaient au préalable agriculteurs en
Haute-Loire. Et puis, ils ont eu envie de nouveaux projets, de nouveaux horizons, et d’une exploitation plus importante. C’est ainsi
qu’ils se sont installés à Jayat, en 2009, pour prendre la succession
de M. et MME Desmaris. Producteurs laitiers, ils possèdent actuellement 55 vaches et cultivent de quoi les nourrir, principalement
en maïs.
« Lorsque nous avons repris cette exploitation, nous avons dû réfléchir
à sa modernisation, précise Pascal Serodon. Nous avons également
repensé l’organisation des bâtiments pour pouvoir développer l’activité.
Ainsi, l’ancien hangar à fourrage a été transformé en étable à génisses
». Mais il fallait alors stocker la paille dehors, de même que le matériel ce qui ne pouvait être qu’une solution provisoire.
« Après l’achat de la ferme, nous n’avions plus la possibilité d’investir.
Il nous fallait donc trouver une solution innovante pour construire un
nouveau bâtiment de stockage. Après réflexion et étude, nous avons
alors décidé de nous orienter vers la production photovoltaïque, afin que
la vente d’électricité à EDF nous permette de financer notre projet ».
C’est ainsi qu’en avril 2011, le couple inaugure son nouveau hangar de 1 000 m2, recouvert de 750 m2 de panneaux photovoltaïques sur l’ensemble du pan sud. « Depuis, nous avons un peu l’impression de jouer au loto tous les matins : allons nous tomber sur la case
soleil, neige ou brouillard aujourd’hui ? », plaisante l’agriculteur. En
réalité, l’étude prévisionnelle a été faite en fonction des caractéristiques météorologiques de la région et, grâce à un contrat qui
garantit le tarif d’achat de l’électricité, Pascal et Valérie Serodon
devraient entièrement autofinancer leur projet sur 15 ans, et sans
aucune aide publique. « Dans quelques années, nous pourrons dire que
le soleil nous a payé notre hangar » conclut Pascal.
Aire de lavage
« Réduire les pollutions diffuses »
La coopérative d’utilisation du matériel
agricole (Cuma) de Foissiat s’est équipée
d’une aire de lavage collective pour les
pulvérisateurs. « Depuis 30 ans qu’existe
notre coopérative, le matériel était directement stocké sur les différentes exploitations
adhérentes. Mais le nombre de machines
augmentant, il a été décidé de les regrouper
sur un site dédié et d’embaucher une personne, notamment pour leur entretien, retrace Jean-Noël Giroud, vice-trésorier de la
Cuma. Ce projet s’est concrétisé début 2013,
par l’achat d’une parcelle de 6 000 m2 sur la
ZA du Mollard à Foissiat, puis la construction
d’un bâtiment de 600 m2 avec un hangar de
stockage, un atelier et des bureaux. »
Terre, fumier… Un entretien correct
des matériels nécessite souvent leur lavage. Il fallait créer pour cela une aire bétonnée. « Quitte à construire, nous avons voulu
pousser la réflexion plus loin. Nous n’avions
pas d’obligation à dédier une partie de cette
aire au nettoyage des pulvérisateurs, puisque
la Cuma n’en possède pas. Mais, nous avons
ressenti un besoin chez nos adhérents, poursuit le vice-trésorier. De plus, un tel investissement pouvait bénéficier d’une aide de
l’Agence de l’Eau. »
La plate-forme est unique pour les deux
fonctions, lavage des matériels et lavage
des pulvérisateurs, mais les eaux peuvent
être orientées différemment. Pour le trai-
tement des eaux de rinçage des pulvérisateurs, la Cuma a retenu un système de filtration sur lit biologique, un mélange terre-paille. Les molécules sont dégradées
par les matières organiques présentes
dans le phytobac, tandis que l’eau s’évapore sous l’effet du soleil. Un moyen de
Séchage en grange
Une technique aux multiples avantages
Après une année de stage de pré-installation, Franck Barra s’est associé au sein
d’un Gaec à Béréziat en juillet 2008. En
mai 2014, il sera rejoint par sa femme
Aurore, en remplacement de Paul
Béreyziat qui fera valoir ses droits à la
retraite.
« Notre activité principale est la production
laitière, avec un quota actuel de 574 000 litres vendus à la coopérative d’Etrez Beaupont.
Pour cela, nous disposons d’un cheptel de 180
bêtes dont 80 vaches laitières. Nous exploitons 115 hectares dont 30 sont destinés à la
vente (paille et maïs) et le reste à l’autoconsommation », explique Franck Barra.
Pour maximiser sa production, le Gaec a
opté, à partir de 2011, pour le séchage en
grange, avec la construction d’un bâtiment
dédié de 1 150 m2. « Le principe consiste à
sécher le fourrage en vrac, à couvert, en profitant de la chaleur du soleil » précise le jeune agriculteur. Concrètement, cela nécessite un bâtiment spécifique qui favorise la
circulation d’air sous toiture afin de le
réchauffer par des bacs aciers. Puis grâce à
un système de soufflerie, l’air chaud est
ensuite propulsé sous le fourrage.
« Ce système ne comporte que des avantages. Tout d’abord, il permet de ramasser le
fourrage en vrac, seulement deux jours après
l’avoir fauché. Ensuite, en continuant le séchage en intérieur, on évite de griller le foin au
soleil et on préserve ainsi ses qualités nutritives. Enfin, on développe l’appétence du bétail
pour une meilleure production laitière ».
Et Franck Barra ne compte pas s’arrêter
là. Il souhaite encore améliorer l’existant
par la méthanisation (extraction de gaz
par dégradation de matières organiques).
Alors que l’énergie ainsi produite sera
vendue à EDF, la chaleur du moteur du
générateur sera quant à elle récupérée
pour améliorer le séchage du fourrage
(en stabilisant la température de l’air à
35°C de jour comme de nuit) mais aussi
du maïs (à 45 °C). La création d’une serre chauffée par ce processus est également envisagée pour la production de
spiruline (algue d’eau douce, riche en protéine et vitamines).
réduire les pollutions diffuses sur les
exploitations. Le lit biologique a besoin
d’être brassé une fois par an, pour l’oxygéner. Un complément de paille peut être
nécessaire pour renouveler la matière
organique. Mais, le phytobac ne doit être
remplacé intégralement qu’une fois tous
les 8 ans.
Sur un investissement global de
170 000 euros, l’aire de lavage ne représente que 25 000 euros. Et sa création a
été financée par l’Agence de l’Eau à hauteur de 70 %.
Actualités 2014
13 avril : Chasse aux œufs sur le
sentier de Fenille (St Martin le
Châtel).
25-26 avril : De ferme en ferme.
Cette opération de portes ouvertes
dans les fermes a pour objectif de faire découvrir au public les savoir-faire
et les métiers des agriculteurs engagés dans un développement durable
de l’agriculture.
18 juillet : Marché « les Saveurs
Nocturnes » de 18h à 23h à Montrevelen-Bresse.
29 juillet : Marché « les Saveurs
Nocturnes » et guinguette de 18h à
23h à la base de loisirs
8 août : Marché « les Saveurs
Nocturnes » de 18h à 23h à Montrevelen-Bresse.
L’espace La lettre d’information des agriculteurs - Mairie BP 69 01340 Montrevel-en-Bresse - Directeur de la publication : Jean-Pierre Roche
Rédaction, mise en page : Le Courrier Economie - Impression : Communauté de communes de Montrevel - Dépot légal à parution : ISSN 2263-3987
Crédit Photo : Courrier Economie

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