Victor Charreton - Bourgoin
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Victor Charreton - Bourgoin
3 Victor Charreton et ses prédécesseurs paysagistes À la suite des impressionnistes, de nouvelles générations d’artistes s’intéressent au paysage et aux variations de la lumière sur la nature. Qualifiés de « paysagistes », ils peignent sur le motif : ils travaillent en plein air, s’installent dans la nature pour mieux se concentrer sur les sensations qu’elle procure : les vibrations de la lumière dans les feuillages, sur des cours d’eau.... Neige irisée à Murol(s) (L’église de Murol(s) sous le givre). Huile sur toile, non datée, 88 x 115 cm Durant la saison hivernale, le travail de Victor Charreton sur le motif le mène dans les environs de Murol(s) en Auvergne. Ce village l’inspire particulièrement : selon lui « tout est fleuri, les ruisseaux sont muets. Point de souillure, point de bruit, les buissons ont des aubépines, les branches des colliers, les fontaines des perles ». La composition de cette œuvre est assez classique dans sa construction. Les volumes architecturaux de l’église et des maisons sont bien agencés. Toute la force de cette œuvre réside dans les innovations techniques de Charreton. Il transforme la cristallisation du givre et de la neige sur la végétation en multiples tons étincelants dus aux reflets du soleil. Les blancs sont délicatement relevés par des roses, des mauves, du vert émeraude ou encore du bleu turquoise. Charreton produit une série d’au moins six œuvres autour du même motif, l’église et le village de Murol(s) sous la neige. D’une toile à l’autre, il modifie l’angle de vue, la composition, cherchant à se rapprocher au plus près de ses observations et des émotions qu’il ressent lors de la contemplation d’un paysage enneigé. Le talent de Charreton lui permet de s’entourer de personnalités fortes ; des écrivains, des journalistes, des scientifiques, des hommes politiques. Il se lie d’amitié avec d’autres artistes, notamment l’abbé Boudal et Wladimir de Terlikowski, exerçant à Murol(s). Ces derniers sont à l’origine d’une émulation artistique entre 1910 et 1925, rassemblant autour d’eux des peintres de tous horizons : c’est ce qu’on appelle l’École de Murol(s). L’École de Murol(s) n’a pas eu le même retentissement que l’École lyonnaise, plus connue et dont font partie plusieurs artistes préimpressionnistes, présents dans les collections du Musée de BourgoinJallieu. Les sujets traités sont modestes pour la plupart. Il n’y a recherche ni de démesure, ni de transcendance ; les œuvres sont au contraire porteuses d’un sentiment de rêverie et de sérénité. Victor Charreton (1864-1936), s’inscrit dans cette longue filiation des paysagistes du 19e siècle, par un apprentissage autodidacte. Dans les années 1850, bien avant les impressionnistes, à Optevoz, tout près de Morestel, se réunirent des peintres de la même génération, attirés par la lumière éclatante de ce « pays ». Ils forment une communauté, que l’on désigne par École de Morestel ou École lyonnaise. Ainsi, Auguste Ravier (1814-1895), Jean Achard (1807-1884), Hippolyte Flandrin (1809-1864), Louis-Hector Allemand (1809-1886), CharlesFrançois Daubigny (1817-1878), Adolphe Appian (1818-1898), Henri Harpignies (1819-1916) parmi d’autres, travaillent ensemble sur le motif. François-Auguste Ravier. Étang au crépuscule. Huile sur carton, non datée, 33,9 x 40,4 cm François-Auguste Ravier est considéré comme le chef de file de ce mouvement local. Il s’installe à Crémieu à partir de 1853. L’ensemble de son œuvre traduit son amour des lieux, admirés de l’aube au crépuscule, du coucher de soleil au clair de lune. Ses paysages sont réalisés directement sur le motif, dans un temps très court, pour respecter l’improvisation atmosphérique et la lumière de l’instant contemplé. Ravier exprimait sa forte personnalité à travers des techniques picturales assez particulières : frottage au chiffon, grattage de la matière avec le manche du pinceau ou avec ses ongles. Il ne s’agit pas d’une peinture de chevalet, soigneusement exécutée. Nous parlons plutôt de pochades. L’huile intitulée Étang au crépuscule, est représentative de son travail et de sa vision des éléments. Adolphe Appian. Paysage dauphinois. Huile sur toile marouflée sur carton, non datée, 55,7 x 68,9 cm Victor CHARRETON Adolphe Appian (1818-1898), formé à l’école des Beaux-Arts de Lyon, est un artiste de grande renommée. Il découvre la peinture de paysage aux côtés des peintres de Morestel. Cette huile Paysage dauphinois dévoile le caractère charmant de la campagne dauphinoise, par l’utilisation de tons sourds et d’une touche lisse. L’ensemble de la composition baigne dans une lumière particulière, légérement mystérieuse. Salle Victor Charreton I retrouvez les fiches de salle du musée sur le site : www.bourgoinjallieu.fr