la semaine des droits des femmes
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la semaine des droits des femmes
Benazir Bhutto Femme politique pakistanaise Bénazir Bhutto organise alors la résistance pour faire lever l’état d’urgence. Elle organisera des meetings, manifestations qui seront réprimées par le pouvoir, et ce malgré les nombreuses assignations à résidence dont elle fera l’objet. Elle demandera à la communauté internationale de ne plus soutenir le président Musharraf et réclame sa démission. Ce dernier démissionne de son poste de chef des armées, mais elle ne le reconnaît pas comme chef civil de l’État. Le président Musharraf lève l’état d’urgence le 15 décembre, Afin d’échapper à la justice, Benazir Bhutto s’est exilée à et annonce que les élections prévues le 8 janvier 2008 seDubai en 1998. Après huit années d’exil à Londres, Benazir ront équitables et transparentes. Bhutto est de retour à Karachi, le 18 octobre 2007 afin de préparer les élections législatives de 2008. En larmes, elle Le 27 décembre 2007, Benazir Bhutto participait à une réuest accueillie par de nombreux sympathisants dès sa des- nion électorale de son parti, le Parti du Peuple du Pakistan, cente d’avion à l’aéroport international Jinnah. En route dans un parc public de Rawalpindi, dans la banlieue d’Ispour un rassemblement dans la capitale, deux explosions lamabad. À 18 h 17 heure locale (13 h 18 GMT), juste avant se produisent. Elle est la cible d’un attentat-suicide, dont qu’elle ne pénètre dans son véhicule, un kamikaze tire sur elle sort indemne mais 136 personnes sont tuées dont au Benazir Bhutto et l’atteint au cou avant d’actionner sa ceinmoins 50 des gardes de sécurité de son parti et 6 policiers ture d’explosifs. Benazir Bhutto a été transportée au Rawal(qui formaient une chaîne humaine autour de son camion pindi General Hospital où son décès a été prononcé. Une pour la protéger d’éventuelles attaques) et de nombreux vingtaine d’autres personnes sont mortes dans l’attentat. sympathisants. En novembre le président Musharraf a décrété l’état d’ur- La mort de Benazir Bhutto a donné lieu à plusieurs manigence pour lutter contre l’augmentation des attentats-sui- festations et à des émeutes au Pakistan ayant fait au moins cides et l’ingérence de la justice dans le domaine politique. quatre morts. Elle a également suscité de nombreuses réIl annonce également le report des élections législatives actions politiques dans le monde entier. prévues pour la mi-janvier. Benazir Bhutto est une femme politique pakistanaise née à Karachi le 21 juin 1953 et assassinée à Rawalpindi le 27 décembre 2007. Elle a été la première femme à diriger un pays musulman. Elle a occupé le poste de Premier ministre de 1988 à 1990 lorsqu’elle a été démise de ses fonctions par le Président Ghulam Ishaq Khan sous l’accusation de corruption. Elle a été réélue en 1993 mais a de nouveau été démise de ce poste en 1996 par Ghulam Ishaq Khan. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Berthe Morisot Artiste peintre 1841-1895 Manifestant une volonté de rupture avec les traditions, elle tourne le dos très jeune à l’enseignement académique du peintre lyonnais Chocarne. La transcendance de ses modèles et son talent ont fait d’elle « une grande dame de la peinture ». Seul élément féminin du groupe des impressionnistes, elle en est membre fondateur et doyenne. Elle a fondé avec Édouard Manet (son mari) Degas, Renoir, Monet et Mallarmé, le groupe d’avant-garde les « Artistes Anonymes Associés », qui allait devenir la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs regroupant des impressionnistes. Peu à peu, Berthe s’affranchit du style Manet et s’écarte des couleurs sombres pour adopter des couleurs de plus en plus claires. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Le Berceau marque une étape dans l’évolution de Berthe : « Il y a aussi une femme dans le groupe comme dans toutes les bandes fameuses ; elle s’appelle Berthe Morisot et est curieuse à observer. Chez elle, la grâce féminine se maintient au milieu des débordements d’un esprit en délire. » d’après Albert Wolff journaliste très critique des impressionnistes. Clara Zetkin féministe allemande, journaliste, femme politique Histoire de la journée internationale des droits des femmes à Paris de la place de la République à la statue de Jeanned’Arc. Cette manifestation est relayée, à Lyon par 5 000 Quelle est l’origine de cette journée ? femmes et 30 000 à Marseille. C’est en 1910, lors de la 2e conférence de l’Internationale des Femmes socialistes à Copenhague qu’elles décident qu’une Il faudra attendre les années 70 pour qu’elle soit réinvestie journée sera organisée chaque année par les femmes sopar les femmes féministes. Elle est reconnue officiellement cialistes de tous les pays pour servir notamment « à la propar les États-Unis en 1977. C’est en 1982 que la journée du pagande du Droit de Vote des Femmes ». Cette initiative 8 mars sera rendue officielle, en France, par François Miten revient à l’Allemande Clara Zetkin (1857-1033), socialiste, terrand. féministe, journaliste allemande qui dirige de 1881 à 1917 le Cette journée reste d’une brûlante actualité : inégalijournal Die Gleihheit (L’Egalité). tés salariales, inégalités en politique, violences faites aux femmes… ne doivent plus exister dans notre société. Le 8 mars 1913, des femmes russes organisent des rassemblements clandestins. Le 8 MARS, c’est tous les jours, pour arriver à l’ÉGALITE RÉELLE ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES. Le 8 mars 1914, les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. Elles obtiendront le 12 novembre 1918. Lénine décrète le 8 mars pour la journée des Droits des Femmes suite à la manifestation des ouvrières marchant vers le parlement de Saint-Pétersbourg pour demander du pain et le retour de leur mari du front. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Elle sera célébrée en Chine en 1924, dans les pays de l’Est dès 1946, en Belgique elle est célébrée le 11 novembre. En France, le 8 mars 1948 est un jour de gloire, à l’appel du parti communiste et de la CGT, 100 000 femmes défilent Colette Écrivain Sidonie-Gabrielle Colette (28 janvier 1873 - 3 août 1954) Femme de lettres française, connue surtout comme romancière, mais qui fut aussi mime et actrice. Elle reçoit une éducation laïque. Sido, féministe et athée convaincue, ne craint pas de troubler le curé de Saint-Sauveur avec son chien ou de lire Corneille caché dans un missel. Elle apprend l’art de l’observation, notamment dans le jardin donnant sur la cour de la maison. À Paris elle présente des pantomimes orientales (« la première mime féminine de mon temps » écrit-elle) En juin 1919, Colette est directrice littéraire du journal Le Matin. En 1945, Colette est élue à l’unanimité à l’Académie Goncourt, elle en devient la première Présidente de 1949 à 1954. Ayant vite compris que la célébrité passe par la maîtrise de son image, elle devient l’écrivain la plus photographiée du XXe siècle. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Du côté de sa production littéraire, la bisexualité est également un élément récurrent de son œuvre, à commencer par sa série de romans Claudine. Colette est également l’auteur d’un ouvrage de réflexion sur l’amour et la sexualité, « Le Pur et l’Impur ». Geneviève De Gaulle Résistante française, présidente d’ATD quart Monde Arrêtée par les Allemands le 20 juillet 1943, elle est emprisonnée à Fresnes et déportée au camp de concentration de Ravensbrück en février 1944. Au camp, elle rencontre et se lie d’amitié avec d’autres résistantes dont Germaine Tillion En octobre 1944, elle est placée en isolement au « bunker » du camp. Cette décision est prise par Himmler lui-même afin de la garder en vie. Il espérait en tirer profit en l’utilisant comme monnaie d’échange auprès des alliés. De cette expérience, elle a tiré un livre qu’elle fera publier plus tard. Après sa libération, en 1946, elle épouse Bernard Anthonioz, un jeune éditeur d’art et lui aussi ancien résistant. Elle fut membre active puis présidente de l’Association nationale des anciennes déportées et internées de la Résistance (ADIR). LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES En 1958, elle travaille au cabinet d’André Malraux. Elle y rencontre le père-Joseph Wresinski, alors aumônier du bidonville de Noisy-le-Grand. Dans les souffrances des familles qu’elle découvre dans ce bidonville, elle revit celles qu’elle-même et d’autres déportés ont vécues au cours de leur internement. Elle devient alors une fidèle alliée du mouvement ATD-Quart-Monde, puis volontaire permanente. Elle en devient la présidente de 1964 à 1998. Nommée en 1988 au Conseil économique et social, elle se bat pendant dix ans pour l’adoption d’une loi d’orientation contre la grande pauvreté. Reportée en 1997 pour cause de dissolution de l’Assemblée nationale, la loi est votée en 1998. Ce fut là une grande victoire pour elle, juste avant de mourir deux années plus tard. Une plaque apposée au Trocadéro à Paris commémore cet événement et sert de lieu de rendez-vous pour les grands moments de l’histoire de la lutte contre l’extrême pauvreté. Alexandra David-Néel Exploratrice Pendant 14 ans, elle parcourt aussi le Japon (dont elle ne garde pas un bon souvenir : le pays est trop peuplé !), elle traverse la Chine, la Mongolie, le désert de Gobi… C’est cependant en France qu’elle s’établit, à Digne, dans les Préalpes. Digne devient son fief, d’où elle écrit, médite, et contemple le ciel, peut-être pas aussi pur que celui de Sa soif de liberté est telle qu’à l’âge de 17 ans, nourrie des l’Himalaya. Elle donne des centaines de conférences à tralectures philosophiques antiques, elle s’enfuit sans le sou vers l’Europe. jusqu’au bord du Lac Majeur. Sa mère viendra la récupérer quelques jours plus tard. Elle repart en voyage à l’âge de 62 ans, pour prendre le fameux Transibérien à Moscou et arriver en plein milieu de Mais cela ne calme pas ses ardeurs pour autant : un an plus la guerre sino-japonaise où les bombardements et les épitard, en 1886, Alexandra David-Néel s’enfuit encore. En bi- démies font rage. Pendant 10 ans, elle erre en Chine avec cyclette, de Bruxelles. Pour visiter l’Espagne ! En passant Yondgen, son fils adopté 20 ans auparavant et son compapar la Côte d’Azur, le Mont Saint-Michel… Alexandra Da- gnon de voyage. Alexandra David-Néel rentre enfin à Digne vid-Néel veut vivre le voyage en tant que tel, et non pas pour continuer à écrire, à explorer la nature et à camper seulement se déplacer d’un point à un autre, philosophie dans les montagnes au début de l’hiver, alors qu’elle a 82 ans. qui ne la quittera pas. À sa majorité, elle part pour Paris et Londres, où elle fréquente des sociétés secrètes, les milieux anarchistes et fé- Alexandra David-Néel demande même le renouvellement ministes mais aussi son mentor, le géographe Elisée Reclus, de son passeport à la préfecture, à l’âge de 101 ans… peu premier géographe social et fondateur de la géographie avant sa mort. dite « moderne ». Dès son plus jeune âge, Alexandra David-Néel s’enfuit : elle fugue constamment pour s’éloigner de son éducation catholique stricte, de ce milieu bourgeois dans lequel elle est élevée, de l’ennui constant dans lequel elle a l’impression de vivre. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Alexandra David-Néel est la première européenne à avoir séjourné à Lhassa. Angela Davis Militante des droits de l’homme, féministe et communiste américaine ration des Noirs. Elle considère que cette lutte de libération doit s’inscrire dans le cadre du mouvement révolutionnaire socialiste. Or le marxisme est rejeté par la plupart des organisations nationalistes qui pensent que les Noirs ne doivent compter que sur euxmêmes. En 1968, elle adhère au Che-Lumumba Club, une section réservée aux Noirs du Parti communiste des Etats-Unis, ainsi que le Black Panther Party (mouvement révolutionnaire afro-américain). Elle est surveillée par le FBI et renvoyée de l’université de Californie Angela Davis poursuit sa scolarité dans une école secondaire pri- à Los Angeles. vée de Greenwich Village (New York) dont le corps enseignant est majoritairement à gauche et interdit d’enseignement public. Elle y En 1970, Angela Davis est accusée d’avoir organisé une prise d’otages découvre le mouvement socialiste et le communisme et est fasci- qui a fait quatre morts dans un tribunal. Arrêtée et emprisonnée, née par les expériences utopiques comme celles de Robert Owen elle est détenue pendant seize mois avant d’être jugée. Elle clame (1771-1858), considéré comme le « père fondateur » du mouvement son innocence et déclenche un vaste mouvement de soutien aux coopératif. Elle intègre Advance, une organisation de jeunesse États-Unis et dans le monde. Déclarée non coupable par le jury du marxiste-léniniste, et participe à des manifestations de soutien au tribunal, elle est libérée, échappant ainsi à la peine de mort. Mouvement des droits civiques. Après sa libération, Angela Davis publie des essais ou prononce des En 1962, Angela Davis obtient une bourse pour suivre des études discours radicaux pour la paix au Vietnam, contre le racisme, contre supérieures à l’université Brandeis dans le Massachusetts. Elle dé- l’industrie carcérale et contre la peine de mort. Elle mène aussi un couvre les oeuvres de Jean-Paul Sartre et d’Albert Camus. À partir combat féministe, contre le sexisme, y compris dans le Mouvement de la troisième année d’études, elle effectue plusieurs séjours en de libération des Noirs, car elle pense qu’il faut lutter contre toutes France et en Allemagne pour y étudier la philosophie. Frustrée de les formes de domination, l’homme noir ne pouvant se libérer s’il ne pouvoir participer à l’effervescence militante du combat de li- continue d’asservir les femmes. bération des Noirs, et notamment le Black Power, elle décide de rentrer aux Etats-Unis. Elle rejoint, à San Diego, le philosophe et En 1980 et en 1984, elle se présente aux élections présidentielles sociologue marxiste Herber Marcuse (1898-1979) qui accepte de re- américaines comme candidate à la vice-présidence aux côtés de Gus Hall (1910-2000), leader du parti communiste des États-Unis prendre la direction de sa thèse. d’Amérique. Elle est actuellement professeure d’Histoire de la prise Angela Davis milite en faveur des droits des Noirs et découvre ra- de conscience » à l’université de Californie, Santa Cruz. pidement les fortes rivalités qui traversent le Mouvement de libéAngela Yvonne Davis, née dans une famille afro-américaine, à Birmingham (Alabama, USA) est marquée pendant sa jeunesse par le racisme, les humiliations de la ségrégation raciale et le climat de violence envers les Noirs, notamment par des attentats perpétrés contre des maisons construites par des familles noires dans le quartier où elle habite avec ses parents. Grâce à l’expérience militante de ses parents, elle acquiert très tôt une conscience politique. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Angélique du Coudray Première maîtresse sage-femme LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Angélique-Marguerite Du Coudray est née en 1714 à Cler- dans un tour de France obstétrical qui va durer 25 ans et se mont-Ferrand. poursuivra jusqu’en 1783, sous le règne de Louis XVI. C’est une femme de caractère. On estime qu’elle a formé plus de Elle exerce la profession de sage-femme à Paris puis re- 5 000 femmes et également des chirurgiens qui ont perpétourne dans son Auvergne natale où, grâce à ses dons pé- tué son enseignement. dagogiques, elle entreprend de donner des cours pour prévenir les erreurs des matrones qui sévissent dans les Cette femme au caractère bien trempé n’avait de cesse campagnes. d’améliorer ses outils pédagogiques. Créant de nouvelles planches illustrées dans son manuel et ajoutant des détails Elle publie en 1759 un livre Abrégé de l’Art des accouche- réalistes à son mannequin (sang et eaux mêlés), fait en tisments qu’elle fera illustrer de charmantes gravures en cou- sus et en grandeur nature. leur. Elle a été une actrice importante du recul de la mortalité En 1759, pour joindre la pratique à la théorie, Angélique-Mar- infantile à cette époque. Pédagogue mais pas naïve, cette guerite Le Boursier du Coudray choisit la modernité et la aristocrate du cordon ombilical voyage entourée d’une vépédagogie. Elle écrit un manuel d’accouchement et conçoit ritable cour, financée par l’État, vendant manuels et mansa fameuse « machine » de démonstration. Au cours de la nequins à tour de bras, se heurtant à ses consœurs supersformation qui durait deux mois, les élèves étaient invitées titieuses et aux médecins jaloux de sa royale protection. à s’exercer sur le mannequin. Cet enseignement pratique du geste obstétrical correspondait à la volonté de Madame Elle meurt riche, en 1 789 à 75 ans, sa tâche accomplie : la Du Coudray de rendre ses leçons « palpables » puisqu’elle mortalité infantile étant en nette régression. s’adressait à des femmes de la campagne peu instruites et « des esprits peu accoutumés à ne rien saisir que par les sens ». Munie d’un brevet royal par Louis XV qui l’autorise à donner des cours dans tout le royaume, elle s’engage, en 1759, Françoise Barré-Sinoussi Chercheuse française en virologie LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES En 1983, elle a participé à la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) à l’origine du sida, alors qu’elle faisait partie, à l’Institut Pasteur, de l’équipe dirigée par Luc Montagnier. Cette découverte lui vaut de recevoir le 6 octobre 2008, en même temps que ce dernier, le Prix Nobel de médecine. est confié à Luc Montagnier, qui, après l’avoir disséqué, le met en culture. Pendant les trois semaines qui suivent, Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi analysent régulièrement l’activité rétrotranscriptase du surnageant des cultures afin de déterminer l’éventuelle présence d’un rétrovirus. Après avoir passé avec succès en 1966 les épreuves du baccalauréat, Françoise Barré-Sinoussi entreprend des études supérieures de biologie à la faculté des sciences de l’université de Paris, où elle obtient le diplôme universitaire d’études scientifiques de chimie-biologie en 1968, la maîtrise en biochimie en 1971 et le diplôme d’études approfondies en 1972. Elle rejoint dès 1971 le laboratoire de Jean-Claude Chermann au sein du service d’immunochimie de l’Institut Pasteur à Garches, et obtient le doctorat d’État en 1974. Elle travaille ensuite un an aux ÉtatsUnis comme attachée de recherche de la National Science Foundation, puis est recrutée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale, où elle occupe successivement les fonctions d’attachée (1975-1980), de chargée (1980-1986) et enfin de directrice de recherche (à partir de 1986). Elle fait partie jusqu’en 1988 du laboratoire de J.-C. Chermann (lequel avait intégré en 1974 l’unité d’oncologie virale de Luc Montagnier), puis prend à cette date la tête d’une unité de recherche. Le 4 février 1983, L’équipe de l’Institut Pasteur observe pour la première fois au microscope électronique le rétrovirus en question. Le 20 mai 1983, Françoise Barré-Sinoussi et ses collaborateurs publient un article dans la revue Science où ils annoncent la découverte d’un nouveau rétrovirus, nommé alors LAV (Lympho-adénopathy Associated Virus). rétrovirus qui sera renommé plus tard VIH-1. En janvier 1983, Willy Rozenbaum envoie à l’Institut Pasteur la première biopsie ganglionnaire d’un patient atteint de « lymphadénopathie généralisée », ce qui correspond au stade de « pré-sida » (antérieur à l’apparition d’une immunodéficience profonde). Prélevé à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, le ganglion Les autres personnes qui ont participé à la découverte du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sont Willy Rozenbaum, Françoise Brun-Vézinet et Jean-Claude Chermann. Pendant les années qui suivirent, le débat fut assez vif quant aux mérites respectifs de l’Institut Pasteur et du groupe de Robert Gallo dans la découverte du virus. La remise du prix Nobel a constitué à ce titre la reconnaissance officielle du rôle majeur joué par l’Institut Pasteur, notamment en la personne de Luc Montagnier et de Françoise Barré-Sinoussi. Simone de Beauvoir Philosophe, romancière, épistolière, mémorialiste … 9 janvier 1908/14 avril1986 Elle a partagé la vie du philosophe Jean-Paul Sartre. Simone de Beauvoir est une théoricienne importante du féminisme. Elle participe au Mouvement de Libération des Femmes dans les années 1970. « On ne naît pas femme, on le devient » Femme de lettres engagée, en 1954 elle obtient le prix Goncourt et devient l’une des autrices les plus lues dans le monde. Après plusieurs romans et essais où elle parle de son engagement pour le communisme, l’athéisme et l’existentialisme, elle obtient son indépendance financière et se consacre totalement à son métier d’écrivaine. Beauvoir devient la figure de proue du féminisme en décrivant une société qui maintient la femme dans une situation d’infériorité. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Son analyse de la condition féminine à travers les mythes, les civilisations, les religions, l’anatomie et les traditions fait scandale, et tout particulièrement le chapitre où elle parle de la maternité et de l’avortement, assimilé à un homicide à cette époque. Quant au mariage, elle le considère comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. L’influence de Beauvoir, associée à Gisèle Halimi a été décisive pour obtenir la reconnaissance des tortures infligées aux femmes lors de la guerre d’Algérie et le droit à l’avortement. Le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes a été créé en son honneur « Se vouloir libre, c’est aussi vouloir les autres libres. » Deanna Brasseur Pilote de chasse Deanna Brasseur, à l’été 1989, est entrée dans l’histoire comme l’une des deux premières femmes pilotes de chasse au monde. Mais il n’a pas été facile pour elle d’en arriver là. Il lui a fallu endurer la discrimination, le harcèlement, la peine aussi. Et elle a bien sûr dû réussir l’un des programmes d’entraînement les plus exigeants au monde avant de pouvoir enfin piloter le plus puissant des chasseurs des Forces armées canadiennes à l’époque : le CF-18 Hornet. Deanna Brasseur décroche son diplôme de pilotage en 1981, devenant l’une des trois premières femmes à réaliser cet exploit. Suit alors une série de premières. Elle devient en effet la première femme instructeur de pilotage au pays, la première femme commandant d’escadrille (stationnée à Cold Lake, en Alberta), ainsi que la toute première représentante de la Force aérienne au sein du groupe de travail sur l’égalité des droits de la Défense nationale. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Françoise Dolto Psychanaliste française 6 novembre 1908/25 août 1988 Elle eut une influence sur l’émergence du Féminisme politique et sur l’évolution des mouvements féministes. Pédiatre psychanalyste française, elle se consacre à la psychanalyse des enfants. Reconnue pour sa pratique spécifique dans ce domaine mais également pour son apport théorique à la psychanalyse, en particulier sur l’image inconsciente du corps. Elle commence à publier des textes importants dans les années 1956-1957, expose en 1960 au colloque international d’Amsterdam, le rapport commandé par Lacan sur la sexualité féminine et devient au cours de cette période une « figure majeure du mouvement psychanalytique » En 1979, elle lance la première « Maison Verte », Dolto fervente militante de la « cause des enfants », fera de l’enfant en souffrance et de ses rapports avec la mère son domaine de prédilection. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES L’enfant comme sujet à part entière. Plusieurs idées majeures ressortent de ses œuvres : ● l’enfant est une personne ; ● tout est langage (gestes, regards…) ; ● le « parler vrai » : ne pas mentir à un enfant car « on ne peut mentir à l’inconscient, il connaît toujours la vérité ». « L’enfant a toujours l’intuition de son histoire. Si la vérité lui est dite, cette vérité le construit » ● l’image inconsciente du corps ● le « complexe du homard » : métaphore employée par Dolto pour représenter la crise d’adolescence ; « l’adolescence, c’est chuter pour mieux remonter. » Dolto souligne l’importance de la parole que l’adulte peut adresser à l’enfant sur ce qui le concerne, parole qui peut l’aider à construire sa pensée. Francine Leca Première femme chirurgienne cardiaque Née en 1938, le Professeur Leca est la première femme chirurgien cardiaque en France. Cheffe du service de chirurgie cardiaque à l’hôpital Necker à Paris jusqu’en septembre 2006, elle a, en 34 ans de carrière, opéré plus de 6 000 enfants, adolescents, jeunes adultes. Cette grande dame a l’énergie des hommes et des femmes qui croient en ce qu’ils font. Sa devise : « Il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions ». En 1996, Francine Leca crée, avec son filleul Mécénat Chirurgie Cardiaque - Enfants du monde. La mission de cette association : aider et sauver les enfants atteints de malformations cardiaques, qui vivent dans des pays où ils ne peuvent pas être opérés et dont les parents ne peuvent pas financer l’opération. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES « On me demande souvent pourquoi avoir utilisé le mot « mécénat ». Eh bien, on parle de mécènes pour des œuvres d’art… « Le cœur d’un enfant est aussi une œuvre d’art », explique Francine Leca. Depuis 1996, 1 500 enfants ont été pris en charge par son association. Françoise d’Eaubonne Écrivaine, militante éco-féministe française Françoise d’Eaubonne (née le 12 mars 1920 à Paris et dé- À l’origine du terme éco féminisme en 1974, elle fonde Écocédée le 3 août 2005 à Paris), était une femme de lettres logie-Féminisme en 1978. française. L’auteure a produit plus de 50 ouvrages, de « Colonnes de Fille d’un membre du Sillon aux sympathies anarchistes l’âme » (poèmes, 1942) à « L’Évangile de Véronique » (essai, et d’une fille de révolutionnaire espagnol carliste, son en- 2003) en passant par quelques romans de science-fiction fance est marquée par l’agonie de son père, due aux effets (L’échiquier du temps, Rêve de feu, Le sous-marin de l’esdes gaz de la guerre de 1914. pace…). Elle a 16 ans quand éclate la guerre d’Espagne, 19 quand elle Elle a écrit : « Vieille, elle a droit au respect, jeune, à une voit arriver les républicains en exil. De 20 à 25 ans, elle su- sorte de complicité égrillarde ; mais entre les deux, quelle bit les privations propres à l’époque et rencontre à la Libé- volée de bois vert!.» ration, dans une grande gare parisienne, les rescapés juifs de retour des camps. Cette enfance plaquée sur une personnalité hypersensible la conduit à porter sur le monde un regard critique qui façonnera la militante radicale et féministe. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Un temps membre du Parti communiste français, elle cofonde, avec Guy Hocquenghem et Anne-Marie Grélois le FHAR (Front homosexuel d’action révolutionnaire) en 1971. George Sand Romancière, critique litteraire, journaliste LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES De son vrai nom, Amandine Aurore Lucile Dupin, est née à Paris le 1er juillet 1804. De son mariage avec Casimir Dudevant, baron d’Empire, elle aura 2 enfants. Mais elle n’est pas heureuse, elle part très vite pour réaliser son rêve : écrire. Elle a écrit plus de 70 romans, 50 volumes d’œuvres diverses, dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques. Rapidement, Georges Sand prend la défense des femmes, prône la passion, fustige le mariage et lutte contre les préjugés d’une société conservatrice. Elle fait scandale par sa vie amoureuse agitée, par sa tenue vestimentaire masculine, dont elle a lancé la mode, mais cela lui permet d’accéder à des lieux où les femmes ne sont pas les bienvenues. Elle s’est aussi illustrée par un engagement politique actif à partir de 1 848. Elle a participé notamment au lancement de 3 journaux « La cause du peuple », « le Bulletin de la République », et « l’Éclaireur ». Elle plaide auprès de Napoléon III la cause des condamnés, notamment celle de Victor Hugo dont elle admirait l’œuvre et dont elle a tenté d’obtenir la grâce. « Indiana » est son premier roman, elle bouscule les conventions sociales en soutenant la révolte des femmes en exposant les sentiments de ses contemporaines. Dans d’autres romans « le Compagnon du Tour de France » elle défendra les ouvriers et les pauvres en imaginant une société sans classe et sans conflit. Son œuvre est très abondante, la campagne du Berry lui servant souvent de cadre. Elle est à l’écoute du milieu paysan et écrit des romans champêtres idéalisés, comme « La Mare au Diable », « La petite Fadette ». Elle écrit son autobiographie « Histoire de ma vie ». Elle s’ouvre sur l’Europe, avec son roman « Consuelo ». « J’ai goûté toutes les joies de la vie. Cette vie que j’ai voulue. Alors je peux partir » dira-t-elle avant de décéder au château de Nohant-Vic, le 8 juin 1876. Georgia Boscolo Première femme gondolière Georgia dût affronter la gente masculine qui règne en exclusivité dans la profession et, finalement, prouver plus qu’un autre qu’elle pouvait avoir les capacités à conduire une gondole. C’est ce qu’elle parvint à faire en réussissant son examen d’entrée, en juin 2009. Il lui fallut ensuite, comme c’est la règle, accompagner un autre gondolier et faire ses preuves durant une année, notamment à la proue du traghetto de San Tomà. Enfin, le 13 août 2010, Georgia Boscolo vient d’obtenir sa licence de gondolier, lui permettant désormais de transporter librement des passagers, devenant ainsi la première femme gondolière parmi quelque 425 gondoliers. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Hanna Harendt Philosophe allemande et professeur de théorie politique, naturalisée américaine. Hannah Arendt (Johanna Arendt) est née à Hanovre en Allemagne dans une famille de Juifs laïcs. Elle suit des études de philosophie à Heidelberg où elle a une relation cachée avec son professeur, le philosophe Martin Heidegger (1889-1976). À Fribourg-en-Brisgau, elle suit les cours d’Edmund Husserl (18591938) et de Karl Jaspers (1883-1969). LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES té de son époque, s’est intéressée au totalitarisme, sujet où elle fait autorité dans le monde entier. Elle publie en 1951 Les Origines du totalitarisme en trois volumes - L’antisémitisme, L’impérialisme, Le système totalitaire - où elle place sur le même plan le stalinisme et le nazisme pour fonder le concept de totalitarisme. Selon Hannah Arendt, le système totalitaire, plus qu’un régime fixe, est d’abord un mouvement, une dynamique pour détruire la réalité et les structures sociales. Pour elle, c’est un mouvement « international dans son organisation, universel dans sa visée idéologique, planétaire dans ses aspirations politiques ». Contrairement au régime autoritaire classique qui se limite à un territoire déterminé, un régime totalitaire est à la recherche d’une domination totale et sans limites. Hannah Arendt fuit le nazisme en 1933 et séjourne en France où elle est la secrétaire particulière de la baronne Germaine de Rothschild. Elle quitte la France en 1940 et après avoir séjourné quelques mois au Portugal, elle parvient à rejoindre les ÉtatsUnis en 1941. Après être retournée en Allemagne après la guerre pour travailler avec une association d’aide aux rescapés juifs, elle est naturalisée en 1951 citoyenne des États-Unis. Elle commence alors une carrière universitaire comme conférencière et profes- Dans son livre Eichmann à Jérusalem, publié après le procès seur invitée en sciences politiques dans différentes universités. d’Adolf Eichmann qu’elle a suivi comme envoyée spéciale de The New Yorker, Hannah Arendt développe le concept très Hannah Arendt ne se considère pas elle-même comme « philo- controversé de la « banalité du mal ». Elle défend l’idée que le sophe », mais plutôt comme professeure de théorie politique. criminel de guerre nazi, n’était qu’un homme banal, un fonctionSa philosophie politique se situe en dehors des schémas habi- naire ambitieux et zélé, incapable de distinguer le bien du mal tuels de la pensée politique. Elle ne forme pas un système phi- et entièrement soumis à l’autorité. Pour elle, Eichmann croit aclosophique à proprement parler, mais aborde au contraire un complir son devoir et suit les consignes en cessant de penser, ce ensemble de problématiques variées, dont celles de la révolu- qui ne le disculpe nullement de ses crimes. Dans un régime totion, du totalitarisme, de la culture, de la modernité et de la tra- talitaire, l’idéologie, la propagande et la répression, conduisent dition, de la liberté, des facultés de la pensée et du jugement, des hommes peu différents des hommes ordinaires, à accomplir ou encore de ce qu’elle désigne comme la « vie active », et ses des actes monstrueux, plus préoccupés à « faire carrière » que trois composantes que représentent les notions qu’elle forge du par les conséquences de leurs agissements. travail, de l’oeuvre et de l’action. Hannah Arendt, qui souhaite construire sa pensée dans la réali- Herminie Cadolle Féministe française, communarde, inventrice du soutien-gorge Eugénie Herminie Cadolle vécut de 1845 à 1926, se maria car s’il affine la taille et embellit la silhouette, il contraint en mai 1860 à Beaugency et vint habiter Paris avec son mari. durement le corps. Alors elle invente une petite pièce de lingerie en coupant le corset en deux pour libérer le corps, Elle travaille comme ouvrière corsetière. Pendant l’insur- et crée ainsi le corselet-gorge, ou maintien-gorge, que l’on rection de la commune de Paris en 1871, elle participe à nomme aujourd’hui soutien-gorge. l’un des premiers mouvements se réclamant du féminisme, l’Union des Femmes pour la défense de Paris et les soins Elle est de retour en France pour présenter ses créations aux blessés qui a pour but d’inscrire les femmes dans le lors de l’exposition universelle de 1889. En 1910, elle crée mouvement socialiste libertaire et révolutionnaire. Ce un atelier et une boutique au 24, rue de la Chaussée d’Anmouvement revendique l’égalité pratique avec les hommes tin à Paris. Elle fait travailler plus de 200 ouvrières dans ses dans la société. C’est un des tout premiers mouvements ateliers parisiens. Elle est l’une des premières à utiliser une politiques d’essence authentiquement féministe, dont plu- méthode de vente novatrice pour l’époque, la vente par casieurs centaines de femmes engagées, mourront soit pen- talogue. Herminie s’éteint en 1926 après une vie étonnante passée à vouloir libérer les femmes derrière les barricades, dant les combats, soit pendant la répression qui suivra. près des tribunes politiques, puis en révolutionnant leur La période est intense pour la jeune ouvrière qui lutte sur garde-robe. deux fronts pour ses idées, dans son atelier de corsetterie et en société. Elle s’implique dans un comité de soutien aux déporté-e-s de la Commune, le comité socialiste révolutionnaire, dont elle est trésorière. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Régulièrement aux prises avec la répression politique, elle quitte la France en début d’année 1887 et s’installe en Argentine. Elle fonde un atelier-boutique de lingerie à Buenos Aires qui connaîtra très vite le succès et elle entame une seconde vie d’entrepreneuse. Elle a décidé de libérer les femmes, en libérant leur corps de ce corset qui fait fureur, Hubertine Auclert Féministe française, militante pour le droit de vote des femmes Née le 10 avril 1848 à Saint-Priest à Murat dans l’Allier. Après la mort de son père, elle « monte » à Paris. Elle trouve un emploi de bibliothécaire dans l’association « L’Avenir des Femmes ». Très marquée lors d’un meeting en 1 872 par la phrase de Victor Hugo « Il y a des citoyens, il n’y a pas de citoyennes ». Elle veut désormais éveiller chez les femmes l’aspiration aux droits civiques et politiques, faire pression sur l’opinion Publique. À 28 ans, elle s’engage en politique. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Après avoir reçu son avis d’imposition en 1880, elle trouve l’argument qui fait mouche : la fiscalité. « Je ne vote pas, je ne paie pas » écrit-elle dans une lettre adressée au Préfet. « Je n’ai pas le droit de vote, donc je n’ai pas de charge, je ne paie pas, car je n’admets pas cette exclusion en masse des femmes qui ont été privées de leur droit civique sans aucun jugement. En conséquence, je laisse aux hommes qui s’arrogent le privilège de gouverner, de s’attribuer les budgets, le privilège de payer les impôts qu’ils votent et répartissent à leur gré. Puisque je n’ai pas le droit de contrôler l’emploi de mon argent, je ne veux plus en donner ». Hubertine fit grand bruit, mais elle n’obtint rien… Si, la saisie de ses meubles, on ne badine pas avec la fiscalité ! Elle fonde un journal en 1 881 « La Citoyenne » qui reven- dique le vote féminin et fonde une association « Le suffrage des Femmes ». Elle attribue au droit de vote le pouvoir de transformer la condition des femmes et la vie sociale tout entière. Toute l’infériorisation des femmes serait effacée, toutes les fonctions et carrières deviendraient accessibles, les relations familiales en seraient transformées… Elle désire se porter candidate lors d’élections municipales, mais renoncera tout comme Sarah Bernard, Louise Michel, Paule Mink, Séverine… Elle se présentera (illégalement) avec Marguerite Durand et quelques autres aux élections législatives de 1910. Elle voit ses arguments repris, ses idées se répandre. À sa mort, en 1914, la cause à laquelle elle avait consacré toute sa vie est entrée dans le débat public. C’est 30 ans plus tard, en 1944 que les françaises obtiennent le droit de vote. Indira Gandhi Femme politique indienne Elle est née le 19 novembre 1917. À ses débuts en politique, Indira reçoit le soutien de l’influent K Kamaraj, le « faiseur de roi », qui espère pouvoir manipuler son action en sous-main. Elle ne lui apparaît alors que comme une figure politique de transition qu’il sera aisé de remplacer une fois cette échéance passée. Elle devient première ministre de l’Inde en 1966 jusqu’en 1977, puis en 1980 jusqu’à sa mort. Le premier défi auquel est confrontée Indira Gandhi est celui de la famine qui menace l’Inde. Animée par une ferme volonté de se soustraire à toute dépendance vis-à-vis d’une puissance étrangère et de garantir à son pays l’autosuffisance alimentaire, elle mène à bien la « Révolution verte » Stratège et penseuse politique brillante, Indira Gandhi était habitée par un désir de puissance. Elle fonde sa politique sur le socialisme, le non-alignement et la défense d’une démocratie laïque. LA SEMAINE DES DROITS DES FEMMES Figure charismatique, elle confirme son orientation progressiste en abolissant en 1970 les privilèges dont bénéficiaient encore les maharadjahs et autres princes. Elle s’oppose frontalement à la Cour suprême qui tente d’annuler la réforme agraire en qualifiant « le droit à la propriété de droit fondamental. » À la tête du Mouvement des non-alignés en 1983, elle occupe à la fin de sa vie une place prépondérante au sein des pays du Sud dont elle est l’une des porte-paroles. Le 30 octobre 1984, elle déclare dans un discours « Si je dois mourir au service de la nation, je le ferai avec fierté » Le 31 octobre, elle est assassinée.