La Maison des Enfants au Sénégal

Transcription

La Maison des Enfants au Sénégal
Date de parution
1 er mai 2014
L a Ma i s o n d e s
E n fa nt s a u Sé n é ga l
Sommaire :
Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école
Charlemagne
Sacré Charlemagne….
Charlemagne naquit en
742. Il fut le roi des
Francs - un peuple qui
habitait alors l'Europe
de l'Ouest. Il était un
grand guerrier et un
souverain exemplaire
qui souhaitait faire régner l'ordre et la justice
au sein de son royaume.
Pour ce grand chrétien,
l'instruction religieuse
était d'une importance
primordiale. En 789, il
demanda donc aux prêtres et aux évêques de
créer des écoles pour
L’école
No18
que tous les enfants
puissent apprendre à
compter, à chanter et à
lire les saintes écritures.
Charlemagne n'a pas
vraiment inventé l'école.
Il semble en effet que
des lieux d'enseignement de l'écriture et
des sciences existaient
déjà en Égypte, 3000
ans avant notre ère !
Toutefois, à cette époque, l'éducation n'était
pas accessible à tous. Si
Charlemagne n'est pas
« l'inventeur » de l'école, il aura au moins
contribué à rendre l'enseignement accessible à
tous. Et pour ça, nous
lui devons bien une petite pensée en ces derniers mois de l'année
scolaire !
qui soit car la sélection
s’opère très tôt! Mais
vous en saurez plus en
allant sur
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Quant au Sénégal finalement c’est à peut près
identique quand on est
d’un milieu social aisé,
on peut faire des études,
par contre à l’inverse,
dans les milieux défavorisés, les enfants ne vont
parfois même pas à l’école…Ce que tout ces
systèmes scolaires, mais
surtout les politiciens,
oublient c’est ...QUE
L’HOMME EST L’AVENIR DE L’HOMME.
Comment permettre à
une société de s’élever
si dès le départ les
chances sont inégales.
L’école…..
Dans ce numéro :
Mamadou
2
Le système scolaire
sénégalais
2
Réalités Sénégalaises
3
Un projet de parrainage
4
Assemblée générale
4
Nouvelles de Kafountine
4
Selon le pays ou l’enfant
grandi ,il a plus ou moins
de chance de réussir
dans la vie, c’est malheureusement
une réalité.
Dans un même pays, les
chances
ne
sont pas équitables. Pourtant les aspirations des
parents sont
toutes identiques, permettre à son enfant de faire
le métier qui lui plaira et
qui le rendra heureux.
En Suisse selon un rapport le système éducatif
est l’un des plus sélectif
http://www.swissinfo.ch/
f r e / s o c i e t e /
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La Maison des Enfants au Sénégal
Mamadou
é
à
Voilà 3 mois Mamadou est
venu nous rejoindre en Suisse.
Je dois dire que je me réjouissais, mais j’avais aussi quelques angoisses
Il a 11 ans, il a toujours
vécu à Kafountine.
Maintenant il est ici à
Rolle, va à l’école et,
disons qu’après 3 mois
seulement, ça se passe
plutôt bien.
Pas facile pour un enfant de changer complètement de vie du
jour au lendemain.
Prendre pour la première fois le bateau
pour aller jusqu'à Dakar. Puis prendre l’avion seul,
pour arriver en Suisse.
Apprendre à mieux se connaître, rencontrer d’autres enfants qui n’ont pas les mêmes
valeurs. Rencontrer des adultes surtout, comprendre les
demandes, les questions, oser
répondre, se faire un place.
Pas facile, et à l’école, il faut
apprendre à apprendre!
Car au Sénégal c’était bien
différent. Au Sénégal sa classe
de 80 élèves était divisée en
3, ainsi chaque enfant ne fait
en une année qu’un tiers de
l’an n ée! Ap p renn ent -ils
mieux? Au Sénégal, il n’y a pas
de livres et de cahiers, on
parcoeurise, l’enseignant dit,
on répète, et si l’enseignant
n’est pas content, il y a la chicotte
Sorte de petit fouet. Des
enseignants prennent un morceau de tuyau ou une courroie de ventilateur, pour remplacer la chicotte Il existe le
verbe chicoter d’ailleurs ! Il
arrive qu’un enfant soit gravement blessé. Cependant ce
n’est pas admis, si un inspecteur voit cela l’enseignant est
renvoyé! Ouf c’est rassurant!
Pendant la saison des pluies
beaucoup d’enfants ne vont
pas à l’école, soit parce qu’il
faut profiter de travailler aux
champs, soit les routes ou
chemins sont inaccessibles.
Les vacances scolaires durent
plus de 2mois et en cours
d’année , il arrive souvent que les enseignants fassent grève,
n’étant pas toujours
payés. Enfin c’est la
belle vie pour les enfants!
Cependant
étonnement, ils aiment
aller à l’école et quand
une ONG vient donner des cours durant
les vacances scolaires
d’été, ils sont pratiquement tous là avides de
voir et de savoir.
Actuellement Mamadou si on
lui laisse le choix préfère rester ici en Suisse, malgré les
difficultés que cela représente.
Il est content, il a des amis et
il apprend vite.
Il fait du foot au BRP (Bursins,
Rolle Perroy) et est très apprécié de ses entraîneurs et
des autres joueurs.
Je suis heureuse qu’il soit avec
nous, tout en sachant que
nous avons encore bien du
chemin à faire.
Le système scolaire sénégalais
Le système scolaire sénégalais
ressemble au système français. En effet le Ministère de
l’Éducation Nationale est décentré au niveau régional par
l’Inspection d’Académie puis
par l’Inspection Départementale de l’ Éducation Nationale.
C’est l’Inspection Départementale qui établit la carte
scolaire et qui crée les postes
d’enseignants et nomme les
instituteurs.
Pour des raisons financières,
le gouvernement sénégalais a
libéralisé le système éducatif :
permettant ainsi à des ensei-
gnants, n’ayant pas fini leur
formation, d’enseigner en
ayant une rémunération
moins conséquente et à des
écoles privées de voir le jour.
Dans les milieux ruraux, souvent la population locale se
voit obligée de construire elle
-même ses écoles. En revanche, c’est l’Éducation Nationale qui nomme les instituteurs dans ces écoles.
La scolarisation débute à l’âge
de 5 ou 6 ans et est obligatoire jusqu’à l’âge de 14 ans. En
revanche cette obligation
n’est pas toujours respectée.
La fin de l’école primaire est
sanctionnée par le certificat
d’étude et par l’examen d’entrée en 6e . Le taux de scolarisation de ces dix dernières
années a augmenté d’environ
30 %. On constate que le taux
est passé de 54 % à 82 %. De
plus un effort est fait, ces dernières années, pour augmenter la scolarisation des filles.
Les apprentissages au Sénégal
ont trois objectifs : – l’alphabétisation dans la langue maternelle – l’enseignement du
Wolof – et l’enseignement du
français.
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No18
Réalité Sénégalaise
L'Etat consacre une grande
partie de son budget à l'école.
Il paie le personnel enseignant, les écoles et parfois les
livres. Mais, bien souvent, ce
sont les familles qui doivent
acheter les manuels. Si les
enfants viennent sans, ils ne
peuvent pas suivre, tout simplement... Les municipalités
participent elles aussi en couvrant les frais de fonctionnement et de fournitures. Les
parents sont invités à participer à la coopérative. Enfin, à
l’école, on cultive des légumes
et on élève des poussins, ce
qui présente à la fois un intérêt pédagogique mais aussi
financier: légumes et poulets
seront revendus au profit de
l’école.
Malheureusement, les sommes allouées à l'Éducation par
l'État restent insuffisantes
pour fournir un enseignement
de qualité à une population
jeune et nombreuse -55% ont
moins de 20 ans.
Les femmes font en moyenne
4 à 5enfants et la polygamie
est encore de mise... Des
moyens insuffisants, la nécessité d'apprendre le français
- différent de la langue maternelle
- le manque de confiance en la
réussite par l'école publique
et laïque
- certains lui préfèrent l'école
coranique
- et la pauvreté des familles
expliquent que de nombreux
enfants cessent l'école rapidement. Enfin, le système se
veut élitiste. En témoigne
l'examen d'entrée au collège,
basé sur un quota qui ne retient que 60 à 70% des élèves.
Même si les chiffres sont à la
baisse, l'analphabétisme touche encore plus de la moitié
de la population, avec une
disparité entre les hommes et
les femmes. On notera tout
de même l’accent mis par le
précédent président Abdoulaye Wade sur le développe-
ment des cases des toutpetits
-l’équivalent de nos écoles
maternelles
-dans les villes et les villages.
Les «classes» sont prises en
charge soit par des instituteurs, soit par des moniteurs
spécialisés, et les parents doivent s’acquitter d’une somme
mensuelle allant de 2 000F à
20000 F CFA, un luxe que de
nombreuses familles ne peuvent se payer...
Restent les nombreuses écoles privées, qui se multiplient,
à l’instar des écoles coraniques et des mosquées...
Les établissements scolaires
performants devraient disposer d'excellentes infrastructures, de mobilier scolaire, de
salles de classe et de services
essentiels tels que l'eau courante et les installations
sanitaires
En moyenne 40 élèves se retrouvent dans une classe...
Table et chaise
Au Sénégal tous les enfants
n’ont pas la chance d’avoir
une table et un chaise…
Neuf élèves sur dix occupent
une place assise.
Matériel scolaire
C’est trop souvent 6 manuels
pour 10 élèves, quand aux
régions éloignées elles souffrent de l’insuffisance de manuels scolaires!
Moins de six élèves sur dix disposent d'un livre.
Les enseignants eux aussi ne
disposent que de très peu ou
pas d’outils pédagogiques.
Eau, électricité et internet,
Pour ce qui est des toilettes,
ainsi que l’accès à l’eau, la
situation est peu reluisante .
En effet au Sénégal, chaque
école ne dispose pas nécessairement de latrine,
(c’est ainsi que l’on nomme
les toilettes) un gros effort
est fait , mais il y a encore du
travail!
L'électricité quant à elle, est
peu présente dans l'école
élémentaire publique. Seulement 3 écoles publiques
sur 10 disposent de l'électricité.
Qualification des enseignants
Les qualifications exigées des
enseignants de l'élémentaire
sont les suivantes: une formation générale correspondant
au niveau d'études du Brevet
Fin d'Etudes Moyennes
(BFEM) ou un baccalauréat et
une formation pédagogique
d'un an débouchant sur l'obtention d'un Certificat Élémentaire d'Aptitude Pédagogique . Dans le secteur public,
les enseignants titulaires du
BFEM (55,5%) domine même
si celle des bacheliers est assez importante (41,8%). Les
titulaires d'un diplôme de
second cycle de l'enseignement supérieur (Licence et
Maîtrise) ne forment que 0,7%
du personnel.
La majorité des enseignants
des zones éloignées malgré
une grande envie de bien faire, n’ont pas les outils pédagogiques nécessaire.
Évidemment, la comparaison
avec nos écoles est impossible. Ce qui me donne encore
plus l’envie de faire quelque
chose.d’utile.
Et je suis reconnaissante de
tout ce que notre système
social, politique et scolaire
apporte à nos enfants.
Proverbe woloof
garab thia bamouy
ndaw lagn kay dioubanti
l’arbre se redresse
lorsqu’il est petit
« L’homme est l’avenir de l’homme » proverbe sénégalais
Un projet de parrainage va se mettre en place.
La maison des enfants
au Sénégal
Jocelyne Bretton
Chemin Plein Air 2
1180 Rolle
Téléphone : 0041 21 5348218
Mobile : 0041 78 8172471
Messagerie :http://
maisondesenfants.info
BCV compte no.
CH 33 0076 7000 Z516 5664 4
Depuis le début de notre
aventure j’ai un projet de
parrainage des enfants,
pour leur permettre d’aller à l’école et d’avoir du
matériel scolaire. Car les
enfants qui ne peuvent
pas payer le matériel,
sont renvoyés à la maison,
les familles font
donc souvent de gros
sacrifices .Et malheureusement souvent les filles
vont en pâtir au profit
des garçons qui seront
plus facilement scolarisés.
En effet les filles vont aider leur maman à la maison, aux champs. Quant
aux garçons, on compte
sur eux pour aider la famille.
Voilà quelques années, j’ai
été touché par un jeune
qui ne savait pas quoi faire de ses journées. Il lisait, avait envie d’apprendre, mais n’avait pas les
moyens de poursuivre ses
études, et pourtant ses
ambitions étaient grandes
j’ai pu financer ses études , et maintenant il a
une profession. Depuis
j’ai remarqué que beaucoup d’enfants ne pouvaient pas continuer leurs
études faute de moyens.
Je me suis renseignée auprès d’autres organisations, qui pratiquent le
parrainage afin de mieux
en cerner les enjeux .
Cela demande surtout
une bonne organisation
administrative sur le terrain et, de généreux donateurs. Il faudrait ouvrir
un compte en banque,
recenser les enfants,
connaitre un minimum de
leurs parcours, puis une
fois le choix fait par les
donateurs, l’argent serait
envoyé sur le compte et
directement payé à l’école. Quant à l’enfant et sa
famille, il donneront de
leurs nouvelles et feront
participer leur parrain ou
marraine aux résultats
scolaires, ainsi que de la
vie de chaque jour à Kafountine.
PS. 100 francs suisse au minimum suffirait pour un parrainage d’un enfant pour une année
Bientôt une assemblée générale
Les membres de l’Association de la Maison des Enfants au Sénégal, sont
convoqués à une assemblée générale le vendredi 29 août à 19 heures à
l’UAPE de la Girolle, à côté de la place de jeux des petits sapins.
Je me réjouis de vous y voir, à bientôt, je vous souhaite un bon été et de belles vacances.
Nouvelles de Kafountine
La saison des pluies est bien installée, les difficultés habituelles sont là, pour se déplacer d’un village à l’autre, et même parfois dans Kafountine.
Les travaux n’ont guères avancés faute de moyen, la prochaine étape est la plomberie et c’est quand même un certain montant. J’avais déjà acheté la robinetterie ici,
car autrement là bas on ne trouve que du matériel chinois qui est en général de très
mauvaise qualité. Nous aurons du bon matériel solide. Il faut juste que le plombier
place les tuyaux. Donc il ne reste plus qu’à !