La stratégie régionale de formation : logiques économiques

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La stratégie régionale de formation : logiques économiques
La stratégie régionale de formation :
logiques économiques, sociales et géographiques
Les ateliers régionaux de l’orientation tout au long de la vie
Amiens, le 24 janvier 2013
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Trois observations en guise de sommaire…
Le CPRDFP (Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation Professionnelle) est le cadre partagé pour les politiques régionales d’éducation et de formation tout au long de la vie
Il s’intègre à un ensemble de schémas régionaux traitant du développement économique, de l’innovation, de la cohésion sociale, de l’aménagement du territoire, du développement durable…
Les mobilités professionnelles et géographiques sont au cœur des objectifs et de la méthode utilisée pour « gouverner » la formation
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Le CPRDFP, un cadre partagé pour les politiques régionales d’éducation / formation…
L’élaboration des CPRDFP (Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles) est prévue par la loi du 24 novembre 2009 relative à
l’orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie
ƒsigné par le Président du Conseil régional au nom de la Région, par le représentant de l’État dans la région au nom de l’État et par l’autorité Académique
ƒélaboré par la Région au sein du Comité de Coordination Régional de l’Emploi et de la Formation Professionnelle” (CCREFP), qui en assure également le suivi et l’évaluation
Le champ et les objectifs du CPRDFP :
• définir une programmation à moyen terme des actions de formation professionnelle des jeunes et des adultes et d’assurer un développement cohérent de l’ensemble des filières de formation en favorisant un accès équilibré des femmes et des hommes à chacune de ces filières de formation.
• Il comporte des actions d’information et de formation destinées à favoriser leur insertion sociale.
• Il définit également les priorités relatives à l’information, à l’orientation et à la Validation des Acquis de l’Expérience”.
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
…à la croisée des enjeux de développement économique et de cohésion sociale
Circulaire DGEFP du 22/10/2010 sur l’élaboration et la mise en œuvre des CPRDFP
• Le CPRDF est un accord d’objectifs et de méthode, qui se décline :
9En schémas opérationnels sur des objets particuliers : l’apprentissage (COM apprentissage), le schéma des formations sanitaires et sociales, service public régional de l’orientation…
9En accords « sectoriels » négociés avec les représentants des branches professionnelles
• Il se décompose en cinq axes stratégiques :
•Partager un cadre d’observation et de prospection régional et territorial de l’emploi et de la formation
•Créer les conditions d’une orientation choisie tout au long de la vie
•Réussir sa formation initiale et professionnelle
•Faciliter le passage de la formation initiale à l’emploi
•Structurer une offre de formation professionnelle, territoriale et sectorielle, et encourager la formation tout au long de la vie
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Le CPRDFP parmi les principaux schémas de l’action publique régionale
Développement économique et innovation
Education formation
Cohésion sociale et insertion
Aménagement du territoire et dévpt. durable
Contrat de Projets Etat Région 2007‐2013 (CPER)
Plan d’action stratégique de l’Etat en région (PASE)
CPRDFP
Schéma régional climat air énergie (SRCAE)
Projet Académique
Schéma régional de développement économique (SRDE) Plan régional de l’enseignement agricole
Plan régional d’insertion des travailleurs handicapés (PRITH)
Schéma Régional de L’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation et Stratégie régionale de l’innovation (SRI)
Document contractuel
Conseil régional
Etat et Académie
Plan régional entreprises environnement (PREE)
Schéma régional de développement durable du territoire (SRADDT)
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Les enseignements de ces schémas pour les politiques de formation
1. Les axes prioritaires de développement économique
1. 1 Pérenniser et redynamiser le tissu productif
ƒStratégie s’appuyant sur l’innovation, autour de 6 axes structurants : agro‐ressources et chimie verte, transport multimodalité et logistique avancée, mécanique matériaux fibres, bâtiment durable, maîtrise des risques et de l’environnement, santé et autonomie des personnes
ƒObjectif : aider les entreprises à « maintenir leur position » et accéder à des marchés porteurs
9Autour de la mobilité : aéronautique, ferroviaire, logistique et multimodalité, certains segments de la sous‐traitance automobile
9Autour de l’énergie : éolien
9Marchés d’excellence (luxe) : cosmétique, verrerie, robinetterie, textile
1.2 Des gisements d’emploi liés aux besoins des habitants
ƒ Santé social, notamment les activités liées au vieillissement de la population et à l’évolution des modes de vie
ƒ Bâtiment durable,
ƒEnergie : filière bois, méthanisation
ƒCircuits courts agricoles
ƒServices de mobilité (notamment en zones urbaines)
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Les enseignements de ces schémas pour les politiques de formation
2. Enjeux sur la formation et l’éducation
Lutte contre l’exclusion sociale et professionnelle
‐Lutte contre le décrochage scolaire et les sorties sans qualification
‐Développement de l’alternance
‐Une orientation choisie
‐Egalité hommes / femmes et lutte contre les discriminations
‐Intégration des travailleurs handicapés dans les dispositifs de droit commun
Préparation aux emplois de demain
‐Anticipation des évolutions des métiers et des besoins en compétences des entreprises
‐Développement de la GPEC territoriale
‐Sécurisation des parcours et accès aux dispositifs de formation tout au long de la vie : via les plans de formation des entreprises et les dispositifs individualisés (DIF, CIF, VAE…)
=> La mobilité professionnelle et géographique, « fil rouge » du CPRDFP
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Construction de l’offre de formation et mobilité géographique
1. Les constats : les picards sont de plus en plus mobiles pour aller travailler…
Déplacements domicile‐travail : La Picardie 1re région de France (INSEE Picardie Analyse, janvier 2013)
« En Picardie, 60% des actifs en emploi quittent leur agglomération ou canton de résidence pour aller travailler, contre 35% au niveau national et 41% pour l'ensemble des provinces françaises. Cela fait des Picards les travailleurs les plus mobiles de France ! Et ce sont aussi ceux qui parcourent la plus longue distance domicile‐travail : elle est, en moyenne, de 19,8 km en 2009, contre 16 km au plan national. C'est, en Picardie, près de 3 km de plus qu'en 1999 (17,1 km). […] 18% des actifs picards vont même travailler hors de Picardie. C'est une proportion trois fois supérieure à celle observée dans la France de province, faisant, là encore, de la Picardie la région française où la part des actifs travaillant hors de leur région de résidence est la plus forte. »
⇒ Un paradoxe entre les difficultés perçues de mobilité géographique et le constat « statistique », illustrant une fracture entre personnes mobiles et non mobiles
⇒ La concentration de l’emploi dans les villes pose notamment la question de l’accès à la mobilité pour les habitants des zones rurales, dans un contexte d’augmentation des couts de transports (prix de l’essence…)
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Construction de l’offre de formation et mobilité géographique
…et pour aller étudier
Migrations par âge en Picardie entre 2002 et 2007
25 000
Mobilités résidentielles : les 18‐29 ans forment la classe d’âge la plus mobile : environ 15 600 étudiants par an quittent la Picardie pour leurs études (7 000 entrants font le chemin inverse,
40 700 restent stables)*
Solde
Entrants
Sortants
20 000
15 000
10 000
5 000
0
-5 000
-10 000
5
15
25
35
45
55
65
75
85
Source : Insee, recensement de population 2007, exploitation principale
Mobilités journalières : des disparités départementales
Somme : seuls 8% des élèves / étudiants de 18‐24 ans sont inscrits dans un établissement scolaire hors du département.
Ils sont 31 % dans l’Oise (dont 16 % en Île‐de‐France et 9 % dans la Somme)
Ils sont 20 % dans l’Aisne.
* Données moyennes 2002‐2007, source INSEE
95
Atelier de l’orientation – 24 janvier 2013
Construction de l’offre de formation et mobilité géographique
2. Un principe : le périmètre géographique de la relation formation / emploi s’étend avec le niveau de formation ƒ Certaines filières continuent à recruter sur des premiers niveaux de qualification (V ou IV) : agriculture, BTP, transport logistique, services à la personne, certains métiers industriels
9 La relation formation / emploi peut se faire sur une logique « bassin d’emploi »
9 Vigilance pour certaines filières peu favorables à l’insertion professionnelle à ces niveaux de formation, mais attirant beaucoup de jeunes : métiers du commerce, de la gestion administration…
ƒ Aux niveaux intermédiaires (niveau III), le périmètre régional semble pertinent pour envisager la relation formation / emploi. ƒ Pour les diplômés des niveaux supérieurs (II ou I), un marché du travail national et international