Microglobuline (α 1-)

Transcription

Microglobuline (α 1-)
Microglobuline (α 1-)
L’α 1-microglobuline, connue également sous le nom
de protéine HC (human complex forming protein), est
une protéine de faible poids moléculaire, reconnue
comme étant le meilleur marqueur protéique d’atteinte
tubulaire.
De poids moléculaire d’environ 30 kDa, l’α 1-microglobuline est filtrée par le glomérule puis complètement
réabsorbée par le tubule proximal où elle est dégradée.
L’élévation de son taux urinaire est le reflet indirect
d’une atteinte tubulaire.
L’α 1-microglobuline est un membre de la superfamille
des lipocalines, groupe de protéines dont font également partie la RBP (retinol binding protein) et
l’α 1-glycoprotéine acide. Ces protéines ont la particularité d’avoir une structure tridimensionnelle bien
conservée et peuvent lier de petits ligands hydrophobes
comme des stéroïdes et des rétinoïdes.
L’α 1-microglobuline est présente à faible concentration dans le plasma (25–36 mg/l) et plus de 50 % de
cette protéine circulent sous forme de complexes de
haut poids moléculaire avec d’autres protéines : les IgA
principalement, et également la prothrombine et
l’albumine.
La fraction libre d’α 1-microglobuline est filtrée librement par le glomérule, comme toutes les protéines d’un
poids moléculaire inférieur à 40 kDa (â 2-microglobuline, RBP, lysozyme). Ces protéines de bas poids
moléculaire étant en faible concentration dans la circulation, leur excrétion urinaire dans les protéinuries
tubulaires ne dépasse en général jamais 1 g/24 h.
L’α 1-microglobuline est détectée dans l’urine dans les
protéinuries de type tubulaire ou de type mixte glomérulaire et tubulaire.
Son dosage fait donc partie de l’exploration biologique
d’une protéinurie tubulaire. Il permet le diagnostic précoce et le suivi de lésions tubulo-interstitielles qui
peuvent apparaître à la suite de l’administration de certains médicaments ou après exposition à des métaux
lourds. Son intérêt a également été montré chez l’enfant
dans les infections urinaires avec fièvre, et aussi dans le
suivi des transplantations rénales.
Dans l’exploration d’une protéinurie, son dosage
s’intègre au profil protéique urinaire comme marqueur
sensible et spécifique de protéinurie tubulaire, à côté
des dosages de l’albumine et des IgG urinaires.
L’α 1-microglobuline est une protéine stable dans
l’urine conservée à +4 °C. Son dosage est réalisable par
immunonéphélémétrie.
Les valeurs usuelles sont les suivantes :
• < 12 mg/l (< 400 nmol/l) sur échantillon de la 2e urine
du matin ;
• < 20 mg/24 h (< 666 nmol/24 h) ;
• < 0,7 mg/mmol de créatinine.
Par rapport aux autres marqueurs protéiques de
tubulopathies (RBP, â 2-microglobuline, lysozyme),
l’α 1-microglobuline possède les avantages d’être stable
dans l’urine même acide, d’être indépendante de facteurs extra-rénaux. C’est un marqueur sensible de
tubulopathies, où son taux peut atteindre 250 mg/24 h
dans les cas les plus graves.
☞
(
Électrophorèse des protéines urinaires, Lysosyme, Microglobuline (β 2-), Retinol binding protein
Everaert K, Delanghe J, Vande Wiele C, Hoebeke P, Dierckx RA, Clarysse
B, Lameire N, Oosterlinck W.
Urinary α1-microglobulin detects uropathy. A prospective study in 483
urological patients.
Clin Chem Lab Med 1998 ; 36/5 : 309-315.
Le Bricon T.
Exploration biologique de la protéinurie au laboratoire d’analyses :
aspects quantitatifs.
Ann Biol Clin 2001 ; 59/6 : 701-715.

Documents pareils