L`intégration des enfants porteurs de handicap dans les activités

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L`intégration des enfants porteurs de handicap dans les activités
L’intégration des enfants porteurs de handicap dans les activités
bébés nageurs
Depuis plusieurs années, l’association CRL10 propose une activité « bébés nageurs », qui vise
la découverte du milieu aquatique et l’accompagnement de l’éveil des tout-petits. L’équipe
accueille également lors de ces créneaux, le mercredi matin, entre 9h45 et 10h30, puis entre
10h30 et 11h15, des enfants en situation de handicap et leurs parents, qui trouvent aussi
dans cette activité un espace de liberté et de partage.
Des animateurs à l’écoute
Les enfants tout comme les parents ou accompagnants sont accueillis de manière
personnalisée, et les animateurs prennent le temps d’établir des relations privilégiées avec
chacun, selon le type de handicap, l’âge de l’enfant, sa personnalité.
Ils mettent en place le matériel, aménagent l’espace, et vont accompagner l’enfant et le
parent, suivre leur évolution, sans pour autant faire intrusion, dans un contexte calme et une
sécurité affective et physique. Les enfants sont libres de faire ce qu’ils souhaitent, les
animateurs se positionnent comme des accompagnateurs, sont disponibles, mais ne dirigent
pas.
Les animateurs suivent une pédagogie différenciée adaptée à chaque enfant et
chaque type de handicap. A travers l’écoute, l’observation des contacts, des regards et des
échanges qu’ils décryptent, les animateurs cherchent à répondre au mieux aux besoins des
parents comme des enfants et à leurs spécificités, en créant des stimulations différentes.
L’enfant en situation de handicap devient acteur de ses propres jeux et de son
développement, accompagné mais autonome dans l’espace. Les animateurs visent à créer
un climat propice à donner aux enfants le désir et l’envie, moteurs indispensables dans le
jeu.
Différentes étapes se succèdent au fil des séances : mise à l’eau accompagnée ou
non, premiers portages dans l’eau avec un contact peau à peau, en face-à-face proche ou
éloigné, ou dos à l’adulte, proposition de la position dorsale, recherche de la verticalité,
immersion éventuelle, déplacement en nageant. Le rythme et l’évolution seront différents
selon le type de handicap, l’autonomie de l’enfant.
Le matériel : tapis fin à trous, flèches, bouées, frites, brassards, toboggan,... est mis à
disposition et proposé à l’enfant dans la mesure de ses possibilités.
L’eau médiatrice de la relation à l’autre
L’eau est un moyen de leur apporter un peu plus d’autonomie et d’instaurer peu à
peu un autre regard, une autre relation entre l’adulte et l’enfant, de faire prendre à l’enfant
conscience de son corps et de ses capacités.
Dans l’eau, le handicap s’atténue, l’eau intermédiaire modifie le regard des parents
ou des professionnels qui l’accompagnent; ils perçoivent cet enfant autrement, sous un jour
nouveau, ils vont découvrir ses capacités insoupçonnées, ses potentialités, ses compétences
et leur propre capacité à être parent.
Lorsque ce sont des professionnels qui accompagnent l’enfant, leur démarche
d’accompagnement est différente, et il est important aussi avec eux de définir un projet
pour chacun des enfants afin que ceux-ci puissent progresser à leur rythme par le jeu selon
leur capacité d’action.
Un moment ludique et apaisant
Dans l’eau, à travers les situations ludiques, l’enfant touche, goutte, sent, regarde,
explore, imagine, se déplace, aidé de ses parents, d’un matériel de soutien ou seul. Il
s’adaptera au milieu aquatique selon son handicap, à son rythme. Avec ses possibilités
motrices du moment, il trouvera une certaine autonomie.
Les objectifs de cette activité pour les enfants porteurs de handicap sont multiples :
- Permettre aux parents, par la médiation de l’eau, d’accéder à une meilleure relation et à
vivre moins douloureusement le handicap de leur enfant.
- Favoriser le développement psychocorporel de l’enfant
- Favoriser son autonomie, si minime soit-elle
- Développer sa sociabilité
Ces objectifs peuvent être atteints grâce au plaisir et au bien-être ressentis durant l’activité.
Relations privilégiées, plaisir, jeu, découvertes sensorielles, activité motrice, éveil social sont
les bases de notre démarche qui permettent à l’enfant d’acquérir une certaine maîtrise de
son corps. Sensations de liberté corporelle, relâchement musculaire, lui permettent de sentir
son corps autrement. Les mouvements sont plus faciles, “aériens”.
Un enfant IMC (infirme moteur cérébral), qui n’a pas acquis la marche sur terre, pourra
nager et marcher dans l’eau, tout ceci se passant dans le jeu et l’échange.
Un enfant non voyant, prenant ses repères, vaquera seul dans et autour de la piscine.
Un enfant autiste s’intégrera par séquence à un groupe.
n enfant aux troubles du comportement n’agressera plus les autres, acceptera de sortir de
l’eau sans pleurer. Parfois l’autonomie sera une toute petite chose acquise mais combien
importante au regard des parents et des professionnels.
Texte rédigé grâce à l’ouvrage de Claudie Pansu, Bébés nageurs - Adaptation du jeune enfant
au milieu aquatique 0-6 ans, Intégration des enfants porteurs de handicap, Fédération
française de natation, Editions Amphora, Paris, mars 2009

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