L`aviation au Cambodge

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L`aviation au Cambodge
L'aviation au Cambodge
Depuis 2001, la société thaïlandaise SAMART, assure le contrôle aérien civil et militaire du
Cambodge. Avec sa filiale nommée Cambodia Air Traffic System ( CATS ), le Cambodge peut
se donner l'impression d'avoir son propre organisme de contrôle aérien même si
SAMART détient CATS à 100%
. Auparavant, Aerothaï assurait ce service. Avec l’affaire de Preah Vihear l’année dernière, il
était question d'avoir quelques avions de chasses chinois pour fin 2008 ! Au-delà du ridicule, il
aurait fallu demander aux Thaïs l’autorisation de décoller ??
Dans ce domaine sensible, pourquoi n’avoir pas choisi un partenariat ou une aide avec un
pays plus éloigné ? La Nouvelle-Zélande, l’Australie, ou encore le Japon ? Des pays moins
perméables aux dessous-de-table et tractations obscures ? Phnom-Penh signe des contrats de
réciprocités aériennes à tout-va. En échange d’un accès direct à Siem Reap pour les
compagnies étrangères, toute compagnie khmère peut atterrir dans des grandes villes de
Chine, Thaïlande, Japon...sauf qu’il n’y a pas de compagnies khmères! Avec la politique de
l’open-sky sur Siem Reap, aucune n’a survécu face à la concurrence étrangère. Pour renforcer
cette politique, des pré-études indiquaient la nécessité de créer un nouvel aéroport à Siem
Reap
, mais a-t-on besoin
de vols internationaux directs pour Angkor Vat* ?
Pour qu’il y ait des semblants de compagnies khmères et justifier des réciprocités, des
sociétés avec des noms khmers sont créées : Angkor Airways ou Siem Reap Airways, filiales et
dépotoirs de sociétés mères étrangères. Ainsi, Bangkok Airways a "refourgué" de vieux
appareils à sa filiale Siem Reap Airways où les normes techniques n’y sont pas respectées. Elle
est sur la blacklist de l’Aéronautique Civile Européenne. Sous pression, cette compagnie est
interdite de vols y compris au Cambodge. Surtout après les accidents d’une autre compagnie
poubelle, PMT air .
Avec 51% des parts du marché, le gouvernement vient de lancer la nouvelle compagnie
nationale, la Cambodia Angkor Air . Espérons que Vietnam Airlines, le partenaire, prendra plus
de soin pour s'occuper de notre aviation. Pour l’instant, pour aller à Xiêm-rip ou Xiemrep
(version Anglaise du site), cette 'compagnie nationale' propose au vietnamien ou à l’anglais
vietnamisé de réserver en ligne. La petite société vietnamienne SNT (si on peut parler de
société) chargée de faire le site internet a bien du mal. Bangkok Airways et Vietnam Airlines,
c'est
déjà 40% du ciel khmer. Grâce au gouvernement
cambodgien, les pays voisins finiront bien par tout contrôler. Même sur la ligne intérieure de
Phnom-Penh à Siem Reap où la compagnie Bangkok Airways assure rien qu’à elle, quatre
départs quotidiens. Le Cambodge se contente de la façade.
Pour construire le nouvel aéroport de Bangkok équipé spécialement pour les nouveaux Airbus
A380, des prêts furent accordés par plusieurs banques (japonaises entre autres) et organismes
internationaux car la Thaïlande s’était présentée comme la plateforme régionale indispensable
face à l’augmentation du trafic due à l’afflux des touristes vers Angkor Vat. 3,3 Millions de
passagers en 2007 et 3,2 en 2008. Retour sur investissement garanti : Bangkok sera un
passage obligé. Et au lieu d'envisager un nouvel aéroport à Siem Reap qui profiterait à nos
voisins, ne pourrait-on pas envisager d’obtenir des prêts pour avoir nous-mêmes un "hub
national" praticable par (ou facilement envisageable pour) les gros porteurs ? A savoir piste et
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taxiways suffisants qui ne demandent pas de manoeuvres délicates et longues (donc
couteuses, donc inintéressantes commercialement) pour un 747 ? Imaginez un trafic avec des
747 ou des Boeing 777-300 avec son MTOW (maximum takeoff weight) pour l'Europe.
Offrons-nous les conditions pour une exploitation commerciale fluide, rentable et en toute
sécurité ? Combien de compagnies aériennes sont prêtes à tenter le coup ? Veut-on juste
accueillir des ministres en vol inaugural en 747 ? Dans ce cas là, en tant qu'annexe des
aéroports de Bangkok et de Saigon, Pochentong est effectivement suffisant. Devons-nous
attendre que les gens achètent des voitures avant de construire une route ou construisons la
route et prenons le pari que les gens achètent des voitures? Devons-nous éternellement
attendre des dirigeants avec compétences et intégrités ? Devons-nous les éduquer ou les
remplacer ?
Démocratie, Liberté, Éducation, Justice, Santé. C'est la base de tout développement sain et
durable.
*Siem Reap et les vols internationaux
(voir notes des anciens aviateurs cambodgiens , les études de l'UNESCO dont... ou la note
de Third World Network)
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