Annexe 38 : les anarchistes de Paris et de banlieue en 1895

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Annexe 38 : les anarchistes de Paris et de banlieue en 1895
Annexe 38 : les anarchistes de Paris et de banlieue en 1895-1896
Les anarchistes de Paris et de la banlieue en 1895-18961
Anarchistes : individualités et groupes signalés au cours des années 1895-1896
Arrondissements ou
banlieues
1er arrondissement Groupe anarchiste se réunissant au café de la Tour Eiffel en juillet 1896, rue du
Pont-Neuf, 222
e
2 arrondissement
– août 1895 : un groupe se pépare salle Grandjean, 281, rue Saint-Denis animé par le
compagnon Gay3
– dès février 1896, le bar situé 183, rue Saint-Denis devient un endroit très fréquenté par
les anarchistes car « le patron a crée une table d’hôte à la disposition des anarchistes
connus de ceux qui fréquentent sa maison »4
– juillet 1896, un rapport signale la présence d’anarchistes dans le 2e arrondissement5
e
3 arrondissement
– des anarchistes sont signalés dans le 3e arrondissement à partir de juillet 18966
– août 1896 : première réunion du groupe individualiste « La Vérité », rue
Vieille-du-temple. Une cinquantaine de compagnons sont présents, dont Carteron [531],
Georges, Babet, Fallière, Langlois [823], Robinet7
e
4 arrondissement
– janvier 1894 : fondation de l’« Individu libre »8 par un dénommé M. Charles, avec
entre autres Léo Brissac [821]9. Il s’agit d’un des groupes les plus suivis depuis
l’amnistie10, groupe qui apparaît dans les archives jusqu’en juillet 189611, par
intermittence12. Il se réunit le lundi, salle du Trésor, rue Vieille du Temple, au café
allemand13, et ses adhérents sont surtout des étudiants, dont de nombreux étrangers (des
Polonais, des Roumains…)14
– août 1896 : les anarchistes du quartier de la Bastille organisent des réunions au 183 de
la rue Saint-Antoine15
– août 1896 : reconstitution d’un groupe rue de la Gaieté, mais le local n’est pas encore
désigné16
e
5 arrondissement
– réunion de Goldberg [820] et de ses adeptes rue de la Montagne Sainte-Geneviève le
20 août17
e
6 arrondissement
– mai 1895 : petites réunions des habitués anarchistes au café Procope, le mercredi soir18
– mars-avril 1896 : groupe signalé 14, rue Mabillon. Les membres du groupe de la rue
1
Tableau construit à partir des sources conservées en P. Po. B.A./80.
2
P. Po. B.A./80, rapports des 9 et 13 juillet 1895.
3
P. Po. B.A./80, rapport du 5 août 1895.
4
P. Po. B.A./80, rapport du 5 février 1896.
P. Po. B.A./80, rapport de juillet 1896.
5
6
P. Po. B.A./80, rapport du 9 juillet 1896.
7
P. Po. B.A./80 rapport du 5 août 1896.
8
P. Po. B.A./80, rapport du 10 avril 1895.
9
P. Po. B.A./80.
10
P. Po. B.A./80, rapport du 10 avril 1895.
11
P. Po. B.A./80
12
Ibid.
13
P. Po. B.A./80, rapport du 31 mars 1895 et du 10 avril 1895.
14
P. Po. B.A./80, rapport du 10 avril 1895.
15
P. Po. B.A./80, rapport du 5 août 1896.
Ibid.
16
8e arrondissement
9e arrondissement
12e arrondissement
13e arrondissement
14e arrondissement
Mabillon fusionnent avec les dissidents du groupe des Etudiants socialistes
révolutionnaires en mars 1896. Ils organisent des réunions et des conférences au café
Procope. En avril, ces dernières rassemblent une vingtaine de personnes, dont Bruneau,
Georges, Vivier [341] et Bard [790]19
– juin 1895 : le poète Paul Paillette [530] continue ses déjeûners végétariens dans un
établissement de vin de la rue Boissy d’Anglas. Des réunions ont lieu en cet endroit tous
les vendredis ; les habitués de ces réunions sont plutôt des littérateurs20
– août 1896 : réunion du groupe du 9e arrondissement
– réunion des tailleurs anarchistes au n°5 de la rue Cadet, qui ont décidé de créer un
groupe corporatif internationaliste21
– mars 1895, création d’un groupe par Chauvières et Francis rue de Charenton22
– mars 1896 : « Les anarchistes du faubourg Antoine décident de se réunir en petit
comité au 205 du faubourg, tous les dimanches et lundis à dater du 22. En avril, ils
tentent de faire paraître un journal23
– juin 1896 : groupe d’antipatriotes en formation fréquenté par de « jeunes
anarchistes »24 ; en juillet 1896, le groupe mène des actions avec les anarchistes du 18e
arrondissement25
– décembre 1896 : la « Jeunesse libertaire du 12e » a été constituée26
– février 1896 : Otto [824] est le fondateur d’un groupe qui se réunit 58, rue de Charonne
et publie le Rifflard, une feuille à chantage. Le groupe se réunit ensuite l, rue de
Charonne27, et à la mi-février, il fait appel aux anarchistes de Paris afin de l’aider à
organiser une réunion destinée à réunir les fonds nécessaires pour créer une bibliothèque
révolutionnaire dans le quartier de Charonne. Cette bibliothèque est fondée avec
l’aide des compagnons du 13e arrondissement, et elle est confiée à Lafond, qui habite
193 avenue Daumesnil28. En décembre 1896 encore, ce dernier « continue à recevoir de
partout des brochures révolutionnaires pour la fondation d’une bibliothèque anarchiste
dans le 12e arrondissement »29
– en février 1896, des compagnons du 13e se réunissent tous les samedis, chez Bénétaud,
50 avenue des Gobelins, et décident de créer « une bibliothèque libre rue Saint-Hippolyte
afin d’y attirer la jeunesse du quartier »30
– en avril et juillet 1896, des rapports continuent de signaler des réunions anarchistes
dans l’arrondissement31
– mi-1895 : reconstitution d’un groupe rue de la Gaieté, mais le local n’est pas encore
désigné32
17
P. Po. B.A./80, rapport du 20 août 1895.
18
P. Po. B.A./80, rapport du 11 mai 1895.
19
P. Po. B.A./80, rapports de mars-avril 1896.
20
P. Po. B.A./80, rapport du 20 juin 1895.
21
P. Po. B.A./80, rapport du 16 août 1896.
22
P. Po. B.A./80 selon un rapport du 7 mars 1895.
23
P. Po. B.A./80, rapports du 24 mars 1896 et du 15 avril 1896.
24
P. Po. B.A./80, rapport du 11 juin 1896.
25
P. Po. B.A./80, rapport du 16 juillet 1896.
26
P. Po. B.A./80, rapport du 15 décembre 1896.
27
P. Po. B.A./80, rapports des 1er et 8 février 1896.
28
P. Po. B.A./80, rapport du 13 février 1896.
29
P. Po. B.A./80, rapport du 22 décembre 1896.
15e arrondissement
– avril 1895 : réunions anarchistes fréquentes au 181, rue du Château, avec
Brissac [821], Michaud jeune, Desforges, Dumont, Henri et sa femme, Bruneau [798?],
et Georges33
– décembre 1895 : naissance d’un groupe, 52, rue de Vanves34, et création d’un autre
groupe, salle du Moulin de la Vierge, 102, rue de Vanves35
– janvier 1896 : groupe fondé par Bard [790] au 166, rue Denfert-Rochereau36
– janvier 1896 : Chollin, Desforges, Garnier et Laurent réorganisent le groupe des
« Libertaires du 14e arrondissement », dont les réunions ont lieu 11, avenue d’Orléans37.
– mars 1896 : le « Groupe artistique libertaire » se réunit lui aussi 11, avenue
d’Orléans : c’est alors un groupe individualiste fermé qui s’efforce d’attirer à lui les
auteurs dont les pièces révolutionnaires n’ont même pas été acceptées par les théâtres d’à
côté (L’œuvre, le Théâtre libre, le Théâtre des dettes)38. En avril, il est prêt à faire jouer
plusieurs pièces révolutionnaires39
– d’avril à juin 1896, une série de rapports signale le dynamisme des anarchistes du 14e
arrondissement, désignés tour à tour comme « Groupe du 14e », « anarchistes du 14e »,
ou comme « Les Libertaires », sans que l’on sache précisément de quel groupe il s’agit.
Ils sont une quarantaine et gravitent autour de Garnier, Fallières, Georges et Bard [790]40
– juin 1895 : naissance d’un nouveau groupe qui s’appelle la « Jeunesse révolutionnaire
30
P. Po. B.A./80, rapport du 1er février 1896.
31
P. Po. B.A./80, rapports du 29 avril 1896 et du 13 juillet 1896.
32
P. Po. B.A./80, rapport daté de mi-1895.
33
P. Po. B.A./80, rapport du 22 avril 1895.
34
P. Po.B.A./80, rapport du 13 décembre 1895.
35
Ibid.
36
P. Po. B.A./80, rapport du 10 janvier 1896.
37
Ibid.
38
P. Po. B.A./80, rapports des 1er et 6 mars 1896.
39
P. Po. B.A./80, rapport du 17 avril 1896.
40
P. Po. B.A./80, rapports du 24 février, du 14 mars, du 27 mars, du 29 avril, du 18 et du 31 mai, du
20 juin 1896.
41
P. Po. B.A./80, rapport du 7 juin 1895.
42
P. Po. B.A./80, rapport du 22 juin 1895.
43
P. Po. B.A./80, rapport du 7 avril 1896
16e arrondissement
17e arrondissement
18e arrondissement
socialiste internationaliste du 15e arrondissement », et qui se réunit au Salon des
Familles, rue des Entrepreneurs, 10441. Réunion à la même époque du groupe de
Grenelle, au 5 de la rue de Lourmel42
– en avril 1896, le « Groupe du 15e arrondissement » paraît très dynamique43
– avril 1896 : les compagnons du 16e arrondissement tentent de se réunir (« les
compagnons du 16e arrondissement étaient convoqués hier soir, salle Franton, 118,
avenue Kleber. Une quinzaine seulement ont répondu à cet appel, notamment trois
solitaires d’Auteuil [...] Un cordonnier [...] qu’on croit demeurer à Charonne, assistait
aussi à cette réunion »), mais le groupe paraît mort-né44
– d’août à novembre 1895, de petites réunions de compagnons sont signalées à
Montmartre, aux Batignolles, et dans le quartier des Ternes45. En novembre 1895, un
rapport signale que de « nouvelles recrues de l’anarchie » se réunissent dans l’intimité
chez Hamon [630], 132, avenue de Clichy. Ces réunions, qui ont lieu toutes les deux
semaines, sont employées à la lecture de la correspondance des compagnons étrangers ou
à commenter les écrits et brochures venus de l’extérieur, et toute la correspondance est
adressée chez Hamon [630]46
– février 1896 : des compagnons sont signalés à Clichy et Levallois47
– juillet 1896 : les « Iconoclastes » de Levallois, « organisent tous les dimanches des
promenades en groupes [...] et ils se réunissent « désormais » dans « un restaurant de la
rue du Bac d’Asnières»48
– septembre 1896 : un rapport signale une réunion corporative de tailleurs à la salle
Pétrelle, où l’on a vu les compagnons Wilhelm [144], Couchaud, Sicard [631], Dutheil,
Jeanpierre [194], Dekère, Blay, Gomez et plusieurs autres, qui tentent de reconstituer
l’ancien groupe l’« Aiguille »49
– février et décembre 1896 : existence du Groupe des « Egaux du 17e arrondissement »50
– juillet 1896 : existence du groupe des « Iconoclastes » de Levallois qui organisent tous
les dimanches des promenades en groupe [...] »51
– selon un rapport d’avril 1895, « l’anarchie se reconstitue à Montmartre, où M.
Pouget [6] vient de planter son drapeau »52. On y rencontre par exemple les compagnons
« dans un café situé place du Tertre »53, tandis que, toujours à Montmartre, « Les
compagnons Gilbert, Mourier, Meunier, Pierre et quelques autres forment un groupe très
uni » et « se livrent dans leurs ateliers respectifs et chez les marchands de vin à une
propagande active [...]. Ils ont organisé un petit groupe pour se réunir tous les dimanches
chez Mourier, qui habite 16 rue de l’Abreuvoir »54
– avril 1895 : des réunions d’anarchistesont lieu dans un local rue Coustou, au coin de la
rue Lepic, avec Borat, Ozano, Menier, Lassalas, Guillon55
– en juin 1895, les groupes des « Harmoniens » et des « Naturiens » (avec notamment
Gravelle [782], Beaulieu [718], Zisly [781], Georges et Brissac [821]) sont signalés dans
les sources. Ils y apparaissent par intermittence en 1895 et en 189656
44
P. Po. B.A./80, rapport du 18 avril 1896.
45
Po. B.A./80, rapports du 5 août 1895 et du 10 novembre 1895.
46
P. Po. B.A./80, rapport du 15 novembre 1895.
47
P. Po. B.A./80, rapport du 5 février 1896.
48
P. Po. B.A./80, rapport du 9 juillet 1896.
49
P. Po. B.A./80, rapport du 8 septembre 1896.
50
P. Po. B.A./80, rapports du 7 février et du 15 décembre 1896.
51
P. Po. B.A./80, rapport du 9 juillet 1896.
52
P. Po. B.A./80, rapport du 16 avril 1895.
53
P. Po. B.A./80 ; rapport du 20 juin 1895.
54
P. Po. B.A./80, rapport du 19 juillet 1895.
55
P. Po. B.A./80, rapport du 21 avril 1895.
56
P. Po. B.A./80.
19e arrondissement
20e arrondissement
Choisy-le-Roy
Saint-Denis
– août 1895 :existence d’un groupe du Nord Clignancourt, siégeant 76, rue Marcadet57 ;
A la même époque, un groupe anarchiste se crée à Montmartre avec Lejeune et Julien58
– novembre-septembre 1895 : le n°11 de la rue Lepic, (le Café des Artistes) est le
rendez-vous des anarchistes de Montmartre59
– janvier 1896-juin 1896 : existence par intermittence d’un « Groupe de Jeunesse du
18e »60
– avril 1896 : un « Groupe du 18e arrondissement apparaît dans les sources61
– mai 1896 : des rapports signalent un groupe de la rue des Abbesses, qui siège au
numéro 52 de cette rue62
– juin 1896 : un « Groupe d’antipatriotes » s’organise dans le 18e arrondissement63. A la
même date les compagnons du Libertaire se rencontrent tous les soirs chez un marchand
de vin au coin de la rue de Steinkerque et du boulevard Rochechouard64. En même
temps, à Montmartre, un groupe anarchiste est en gestation sous les auspices du
Libertaire et des Temps Nouveaux tandis que les compagnons tentent de créer une
bibiothèque composée d’ouvrages essentiellement anarchistes, qui serait ouverte pour le
lecteur65
Novembre 1895-janvier 1896 : différents rapports signalent les réunions de groupes
anarchistes dans le 19e arrondissement, sans qu’il soit réellement possible de connaître
ces groupes avec précision. En même temps, des soirées familiales sont organisées
chaque dimanche par quelques compagnons des quartiers extérieurs de la rive droite, au
n°84 de la rue de l’Aqueduc, siège de la société de consommation, « La Marmite »66
– mars 1895 : Chapuis fonde un groupe qui siège 74, rue des Vignolles, puis se réunit 3,
rue Blanchet67
– à l’été 1896, les sources signalent un groupe fondé par Goldberg [820], étudiant
polonais. Il « tient ses réunions le mardi de chaque semaine, rue de Ménilmontant au
coin de la rue Sorbier ». Selon un rapport du 7 août, il s’intitule les « Négateurs », est
composé « d’amis et de disciples de Goldberg [820], qui, comme lui, rejettent toute
théorie et toute philosophie »68. Ces derniers « ne veulent être que des destructeurs et
rêvent de déterminer un immense courant de révolte parmi les ‘sans travail’ » 69.
Sociologiquement, ce groupe est composé d’ouvriers tels que Octave Veret, Wagner et
Maurice ; il est aussi fréquenté par quelques étudiants russes70
Eté 1896 : existence d’un petit groupe adhérant aux théories de Goldsky71
– mars 1895 : un groupe d’anarchistes de Saint-Denis ne vivrait que du vol72
– les anarchistes de Saint-Denis sont encore mentionnés dans les sources en mars et en
février 1896. A cette date, le siège du groupe anarchiste de Saint-Denis est transféré chez
le sieur Pavoine, 28 rue Samson73
– juillet 1896 : un groupe est signalé à Saint-Denis74
57
P. Po. B.A./80, rapport du 5 août 1895.
58
Ibid.
59
P. Po. B.A./80, rapports du 26 novembre 1895 et du 1er septembre 1895.
P. Po. B.A./80, rapports du 22 janvier 1896 et du 14 juin 1896.
60
Saint-Ouen
Mai 1896 : à la suite du maigre succès remporté par les anarchistes à Saint-Ouen, où une
conférence était organisée « le nommé Janvion [780] a pris arrangement avec les
compagnons de Saint-Ouen pour fonder un groupe dit d’étude. Ce groupe tiendrait ses
réunions chez un marchand de vin de l’avenue des Batignolles [...] Janvion [780] et
Fallière viendrait à tour de rôle y faire des conférences hebdomadaires »75
61
P. Po. B.A./80, rapport du 20 avril 1896.
62
P. Po. B.A./80, rapports des 10 et 29 mai 1896.
63
P. Po. B.A./80, rapport du 11 juin 1896.
64
P. Po. B.A./80, rapport du 13 juin 1896.
65
Paris, P. Po. B.A./80, rapport du 11 juin 1896.
66
Tableau réalisé à partir des sources policières (P. Po. B.A./80).
67
P. Po. B.A./80, rapports des 7 mars 1895 et 14 mars 1895.
68
P. Po. B.A./80, rapport du 7 août 1896, rapport du 16 août 1896.
69
Ibid.
70
Ibid.
71
Ibid.
72
P. Po. B.A./80, rapport du 31 mars 1895.
73
P. Po. B.A./80 rapports du 16 mars et du 6 février 1896.
74
P. Po. B.A./80, rapport du 6 juillet 1896.
75
P. Po. B.A./80, rapport du 10 mai 1896.