IP 26 - Mairie de Saint
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Association Saint-Moreil Patrimoine 3e trimestre 2014 - Numéro 26 Infos Patrimoine Au sommaire ce trimestre • En page 2 : « La Mémoire est l’avenir du passé » Paul Valéry L’Edito du Président L'automne se profile et bientôt nos forêts seront ornées de leurs plus belles Le dossier : les maisons parures. Espérons que la météo nous permettra de profiter de ce superbe spectacle. Profitez aussi d'un bon feu de cheminée pour déguster un verre en creusoises compagnie de votre nouveau numéro d'Infos Patrimoine ! J'aimerais pour commencer revenir sur notre exposition estivale 1914-1918 en chiffres. Je tiens à remercier au nom de tous les membres de l'association toutes les personnes qui nous fait l'honneur de la visiter. • En page 3 : Le saviez-vous ? L’impôt Le sujet est certes mobilisateur et chacun d'entre nous est de près ou de loin sur les fenêtres A découvrir : La Faurie Du côté des voisins : Les grandes familles d’Auriat • En page 4 : Des écorces et arbres : le noisetier des Le métier mystère Infos diverses Infos Patrimoine est un journal d’informations de l’association Saint-Moreil Patrimoine, imprimé par Fabrègue et distribué par l’association. Directeur de la rédaction : Francis Bonnefond ; articles, photos et informations : les membres de l’association, internet. Contact : Le Pommier-23400 Saint-Moreil Téléphone : 05 55 54 90 28 Tél. port.: 06 79 83 79 81 Messagerie : [email protected] concerné. La mise en place de cette exposition a demandé beaucoup de temps et d'énergie et nous sommes très touchés par les nombreux témoignages de félicitations dont vous nous avez fait part. L'exposition sera maintenue jusqu'au 11 novembre prochain et se clôturera donc avec l'anniversaire de la signature de l'Armistice mettant ainsi fin à cet horrible conflit qui, je le rappelle, a fait près de 10 millions de morts. Concernant maintenant notre actualité du moment, je vous invite à venir nous rejoindre le 21 septembre prochain à 15 heures à la salle polyvalente de SaintMoreil pour célébrer les Journées Européennes du Patrimoine. Une projection photographique avec pour thème Le granit : l'allié de l'homme vous sera commentée par Julie Grèze, notre collaboratrice guide conférencier. Nous parcourrons le temps et les époques avec comme fil conducteur l'utilisation du granit sur notre commune. De l'abri sous roche de la Barde occupé à l'époque néolithique au monument aux morts de la place de l'église, le granit dans toutes ses formes a été utilisé ou façonné par l'homme et reste l'allié incontournable de l'histoire des habitants de Saint-Moreil. A la fin de l'après-midi le verre de l'amitié vous sera offert, moment convivial où nous pourrons échanger et connaître vos impressions. En ce qui concerne le projet de sauvegarde de la croix du village de la Ribière au Gué, le dossier établi par notre association va être remis au conseil municipal pour délibération. Nous vous tiendrons informés de l'évolution du dossier. Je vous souhaite un bel automne en espérant vous retrouvez le 21 septembre pour célébrer les Journées Européennes du Patrimoine. Francis Bonnefond Dossier du moment : nos maisons creusoises Elle est là, discrète et modeste, sa silhouette porte tranquillement le poids des siècles. Avec ses encadrements de pierres de taille, elle incarne à l'époque le progrès et le confort. Aujourd'hui, elle est souvent restaurée et préservée. En résidence principale ou secondaire, elle a néanmoins conservé tout son charme et son identité. L' histoire de la construction montre que le savoir-faire apparaît dès que l'homme désire bâtir, d'abord des maisons, puis des édifices plus imposants et conçus pour durer davantage. Au fil des siècles, le métier se poursuit sans interruption, conservant parfois les mêmes techniques et outils. La construction en pierre de taille touche alors tous les domaines de l'architecture : maison, église, cathédrale, château, pont mais aussi les petits édifices comme certaines fontaines, certains puits ou même des croix monumentales. En 1900, le béton est inventé ; et au fil du siècle qui suit, la construction en pierre se raréfie et les tailleurs de pierres qui étaient bâtisseurs se concentrent alors sur la restauration des édifices existants. Les tailleurs de pierres d'aujourd'hui se sont adaptés à la demande et ont su pour la plupart se diversifier en réalisant des monuments funéraires, du mobilier urbain ou de jardin ou encore des éléments de construction comme des linteaux ou des escaliers avec toujours le même amour du métier. Mais revenons à notre maison creusoise. Elle est à l'image du pays où elle est bâtie. La pierre, le bois, la terre de sa proche campagne la façonnent et la colorent. Son orientation et ses ouvertures dépendent du soleil, de la pluie et des vents dominants. La maison creusoise s'intègre avec charme et modestie dans son environnement. A Saint-Moreil, les premières vraies constructions en pierres datent de l'époque galloromaine. La conquête de la Gaule par les Romains fut en effet suivie par la première ébauche d'habitats groupés. Puis vînt le début du Moyen-Age durant lequel les nombreuses invasions détruisent l'habitat creusois, le rendant fragile. Les maisons sont alors faites de murs de bois et de torchis, la construction en granit est encore très rare. A ces abris succédèrent des maisons plus élaborées, dotées de murs plus épais (60 cm), couvertes en chaume ou en genêts. Puis les siècles passent et les maisons creusoises se façonnent. A partir du XVè siècle, elles sont bâties sans fondation sur un sol dur ou du rocher. Même si la couverture en chaume est toujours courante, quelques bâtisseurs utilisent la tuile ou le bardeau de châtaigniers. Les constructions de nos villages étaient surtout composées de maisons basses, complétées de granges et de fournils. Elles évoluèrent lentement, certaines gagnèrent un étage, d'abord chez les artisans et commerçants, puis chez les paysans. Après 1830, tout s'accélère dans notre département, le granit taillé en grand appareil devient courant et les façades sont de plus en plus soignées ; les ouvertures sont plus grandes et les maisons plus saines. La généralisation de l'ardoise et de la tuile date de 1850, avec l'arrêté préfectoral interdisant le chaume suite au très grave incendie de Féniers. Selon les époques ou les hommes, nos maisons creusoises ont toujours été bâties avec amour et savoir-faire, avec le souci d'abord de survivre puis de vivre de plus en plus confortablement. L'épopée des maçons-paysans de la Creuse se lit aujourd'hui dans tous nos villages. Sans le savoir, ces hommes étaient des artistes de la pierre. Lorsque les vieilles maisons de nos campagnes ont échappé aux injures du temps et surtout à celles des hommes, elles se dévoilent encore à coeur ouvert. Pour les découvrir encore de nos jours, il suffit de flâner dans nos villages et de les observer. Elles ont écrit au fil du temps l'histoire des Creusois. Toutes méritent bien d'exister encore quelques siècles, à nous tous d'y veiller . Nous leur devons bien cela. I n f o s P at ri m o i n e n ° 2 6 - P ag e 2 - 3 e t r i me st re 2 0 1 4 Le saviez-vous ? Au XVIIIè siècle était voté un impôt sur les portes et fenêtres. En effet, le 24 novembre 1798 (4 frimaire an VIII), le gouvernement français de la première République directoire créa une sorte d'impôt sur les signes extérieurs de richesse. La décision se présentait ainsi : la contribution est établie sur les portes et fenêtres donnant sur les rues, cours ou jardins des bâtiments et usines, sur tout le territoire de la République. Ne sont pas soumises à ladite contribution les portes et fenêtres servant à éclairer ou aérer les granges, étables, bergeries et autres locaux non destinés à l'habitation de l'homme. Egalement non soumises à ladite contribution les portes et fenêtres des bâtiments employés aux services publics, militaires et hospices. Cette loi eut un effet pervers : elle conduira les propriétaires à murer les fenêtres et pire à construire des maisons sans ou avec de toutes petites ouvertures, ne laissant guère passer le jour et ne permettant pas de ventilation efficace. Résultat : l'impôt a produit peu de recettes fiscales mais beaucoup d'insalubrité. A partir de 1890, cet impôt fut suspendu et les maisons sont alors devenues plus grandes et les pièces plus lumineuses permettant ainsi une meilleure qualité de confort. Précisons que cette contribution improductive ne fût définitivement abolie qu'en 1926. A découvrir Lors de vos promenades, je vous invite à faire une halte au village de la Faurie. Arrivé au petit panneau d'entrée de village côté Charrières, admirez le magnifique panorama. Ce point de vue inexistant depuis des dizaines d'années a retrouvé sa splendeur depuis une coupe de bois réalisée en contre-bas. Cette ouverture sur notre paysage est également due au travail minutieux de l'agriculteur propriétaire des parcelles riveraines. De l'entrée du village de la Faurie, outre au premier plan la mise en valeur du joli village de la Barde, nous pouvons à l'horizon contempler le « Puy Liorat », plus haut sommet de la commune (582 m) et blotti à son pied le village de la Lande et plus à l'Ouest une partie du bourg et notamment le clocher de l'église. Nul doute que les couleurs automnales qui s'annoncent ajouteront une touche surréaliste. N'oubliez pas l'appareil photos... Du côté des voisins Les origines de la commune d'Auriat remontent on le sait à un passé très lointain, puisque des traces d'occupation préhistorique et gallo-romaine ont été confirmées. Mais il est intéressant de savoir qu'à partir du Moyen-Age se sont succédées à Auriat de puissantes familles de seigneurs. Ainsi, si l'on consulte le recueil des copies des actes qui attestent des titres et privilèges des personnes et des communautés (plus connu sous le nom de cartulaire), on peut y lire les informations suivantes : Les plus anciens seigneurs d'Auriat connus appartenaient à la famille De Gimel. Sont nommés : Bonneau de Gimel donateur des droits sur Auriat et Alesme en 1147, Audoin De Gimel sur les mêmes lieux vers 11601170, Guillaume De Gimel sur la Baconnaille en 1207. Les De Gimel étaient certainement apparentés aux seigneurs de Laron. En effet, en 1180, Guillaume de Gimel est qualifié de Chevalier de Laron, c'est sans doute pour cela d'après les mêmes archives qu'Auriat appartint ensuite à une branche de la puissante famille des seigneurs de Laron. Notons qu’ il y eu vraisemblablement un château primitif au Moyen-Age à la Baconnaille puisque certaines archives précisent les traces en ce lieu d'un seigneur R. Plantadis propriétaire d'un château en 1290. Egalement mentionné, en 1490, le dernier des De Gimel, seigneur de Laron qui abandonna au curé d'Auriat les dîmes (taxes, impôts) que lui et ses ancêtres avaient de tout temps perçus dans toute l'étendue de la paroisse. En 1600, un seigneur Desse II d'Aubusson, baron d'Auriat est cité, il fit réparer l'étang de la Baconnaille et habita entre 1624 et 1631 au château de Soudannes (commune de St-Priest -Palus). Il y eut ensuite Pierre Desse III, seigneur d'Auriat et de la Baconnaille vers 1670. A sa mort, ses deux filles Catherine et Julie sont qualifiées de baronnes d'Auriat. Puis l'on trouve en 1700 Philippe Bourdicaud, baron d'Auriat dont le fils Charles lui succèdera et enfin en 1789 le comte Du Authier qui devient « administrateur » d'Auriat. I n f o s P at ri m o i n e n ° 2 6 - P ag e 3 - 3 e t r i me st re 2 0 1 4 Des écorces et des arbres : le noisetier D'abord nommé coudrier dérivé du grec corus, signifiant « casque » en raison de la coiffe de son fruit, le nom noisetier est réellement apparu au XVIè siècle. Le nom latin Corglus avellana évoque la région montagneuse d'Aveline où abonde le noisetier. Symbolique : La noisette symbolise la sagesse. C'était le bois des baguettes magiques des druides. Légende : Si l'on dormait sous un noisetier, il arrivait que l'on fasse des rêves prémonitoires. C'est pour cela que les sourciers se servent de ses branches comme baguette pour découvrir les sources cachées sous terre. Le noisetier est associé aux puits et est souvent planté non loin d'eux afin d'en assurer la protection. Le noisetier est un des sept arbres sacrés du bosquet des druides. Méditer sous cet arbre : La méditation sous cet arbre portera sur la connaissance et le savoir. Vertus médicinales : Le noisetier est connu pour ses vertus diurétiques, antihémorragiques et cicatrisantes. Il est aussi utilisé pour les traitements de beauté, contre les calculs urinaires, les varices et les ulcères. La noisette est consommée contre le cholestérol, le cancer du colon, les rhumatismes, mais également pour traiter l'anémie, le stress et la fatigue intellectuelle. Son utilisation remonte très loin dans l'histoire, des archéologues ayant découvert des restes fossilisés de noisettes datant de plus de 10 000 ans. Son bois : Son bois sert à confectionner les baguettes de sourciers. Il est également très utilisé en vannerie. Le métier mystère Dans notre numéro précédent, il fallait savoir que l’adoubeur de corps humain était le rebouteux ! A votre avis, en quoi consistait le métier de Bambocheur ? Infos diverses Un entretien complet du monument aux morts va être effectué : un nettoyage total de la pierre et un re-dessinage de toutes les inscriptions : motifs d'ornement, noms et prénoms des hommes. I n f o s P at ri m o i n e n ° 2 6 - P ag e 4 - 3 e t r i me st re 2 0 1 4