Edito

Transcription

Edito
Editorial
25 ans, c’est l’âge de la vitalité et de l’espoir. La vitalité d’un cinéma européen à
l’histoire et aux richesses extraordinaires. L’espoir que ce cinéma serve à plus de
compréhension de l’autre. Depuis leur création en 1991, les Semaines du film
européen remplissent une mission essentielle qui est celle de nous ouvrir une fenêtre
vers cet ailleurs et de nous en rapprocher. Pour marquer le coup de cette date
importante, nous vous avons concocté une sélection solide de films à forte intensité
signés par des auteurs prestigieux, dont la simple liste de récompenses donne le
vertige. Des histoires au plus près de leurs personnages et qui nous parlent d’amour,
de querelles familiales, des réalités sociales de notre époque et de leur lot
d’injustices, des limites que certains sont prêts à franchir pour leurs proches, de
l’absence de l’autre et des grandes étapes de la vie. Une sélection à caractère intime
dont les auteurs nous plongent dans des univers très personnels rappelant plus que
jamais les propos de ce cher Jean Renoir qui disait que « l’art du cinéma consiste à
s’approcher de la vérité des hommes ». Le millésime 2016 s’annonce donc
exceptionnel et s’ouvrira par « Juste la fin du monde », une co-production française
réalisée par le jeune prodige Xavier Dolan, qui a réuni pour l’occasion un casting
ahurissant de stars et décroché en mai dernier le grand prix du Festival de Cannes.
Les grands maîtres du réalisme seront aussi au rendez – vous et ils ont comme autre
point commun de faire partie du cercle ultra sélect des cinéastes doublement palmés
d’or. Il s’agit de Ken Loach qui, à 80 ans, n’a rien abandonné de son militantisme et
qui nous revient en pleine forme avec « Moi, Daniel Blake », Palme d’or 2016. Et les
frères belges Luc et Jean –Pierre Dardenne qui, avec « La fille inconnue », mettent
en lumière la très prometteuse Adèle Haenel et signent ici l’un de leurs meilleurs
films. Le plus célèbre des réalisateurs espagnols, Pedro Almodovar, nous livre un
grand mélodrame raffiné et élégant, « Julieta », avec toujours ce talent inégalé de
magnifier ses actrices. Le roumain Cristian Mungiu a obtenu le prix de la mise en
scène au Festival de Cannes pour très fort « Baccalauréat ». « Fais de beaux
rêves » de l’italien Marco Bellocchio, est une très belle œuvre d’une simplicité
limpide. Des Pays – Bas, nous vient une merveille d’animation, « La tortue rouge »,
du réalisateur oscarisé, Michael Dudok Du Wit. Enfin, sera projeté le biopic du
boxeur finlandais « Olli Mäki » de Juho Kuosmanen, qui a reçu le prix Un certain
regard à Cannes cette année.
En vue de la célébration de ce 25ème anniversaire, chaque séance sera ponctuée par
la diffusion d’un court – métrage du Sud de la Méditerranée. Dans un esprit de parité,
4 films sont réalisés par des femmes et 4 par des hommes en provenance du Liban,
du Maroc, de Palestine et de Tunisie, signés Lotfi Achour, George Peter Barbari, Eli
Dagher, Ilham Elalami, Driss El Haddaoui, Dina Nasser Aïda Senna et
MaryamTouzani.
Je vous invite à ne rater aucune séance. Le bon cinéma est à consommer sans
modération.
Ali Hajji
Directeur artistique

Documents pareils