12 JACOB, L`ANCETRE TROMPEUR Gn 25,19-37,1

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12 JACOB, L`ANCETRE TROMPEUR Gn 25,19-37,1
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
12 JACOB, L'ANCETRE TROMPEUR
Gn 25,19-37,1
INTRODUCTION
Jacob ! Voilà un personnage que l'on voit, que l'on entend ; son caractère, ses désirs et ses angoisses
affleurent dans le récit. Le grand enjeu de sa vie paraît bien d'avoir été d'apprendre à se situer face à
autrui. Et n'est-ce pas aussi le nôtre ? Oui, Jacob nous met en face de nous-même. Deux pôles de sa vie
nous ramènent à nos expériences les plus quotidiennes. Tout d'abord, Jacob est partagé entre deux
femmes, pour lesquelles il s'est fait homme de peine pendant 14 ans. L'une, Léa, lui a été imposée, et
sur l'autre – premier aveu d'un amour dans la Bible – il a versé des larmes de bonheur : "Jacob aimait
Rachel" (Gn 29,18) ; "Jacob aima Rachel plus que Léa" (Gn 29,30). Le second pôle de la vie de Jacob
est la lutte, omniprésente ! Lutte qui l'a fait bouger, changer de lieu, de posture, lutte qui lui a fait
franchir toutes sortes de frontières, géographiques, sociales, psychiques, spirituelles… Lutte qui l'a
ramené chez lui, homme à part entière, le même et autre, fort de la bénédiction de Dieu.
L'amour et le combat ! Jacob se dit sous ce double registre, cette double signature. Nous pourrions
chacun et chacune ici signer le même manifeste.
Ensuite, malgré la complexité du cycle et les origines différentes des récits, on peut mettre en évidence
la cohérence de cette histoire. Le récit commence par la naissance des deux jumeaux (Esaü et Jacob) et
c'est à partir de la relation difficile entre les deux jumeaux que l'histoire va se construire. Aux deux
extrémités du cycle, deux femmes, aimées et stériles, donnent naissance à la vie dans des conditions
difficiles : Rébecca (Gn 25,19-28) et Rachel (Gn 35,16-20). Au commencement Jacob obtient, par
ruse, la bénédiction de son père (Gn 27). Il sera ensuite victime de la même ruse la nuit de ses noces où
il prendra Léa pour Rachel (Gn 29,16-27). Dans sa fuite pour échapper à son frère Esaü, il rencontre
Dieu à Bethel (Gn 28,10-22) puis au Yabboq (Gn 32,23-33) et dans les deux cas, il reçoit une
bénédiction.
De tout le cycle de Jacob, la liturgie n'a retenu que quatre récits. Cette relative discrétion, comparée
aux textes sur Abraham, plus nombreux, peut s'expliquer d'une double manière. Les récits sur
Abraham sont plus denses théologiquement et les ruses toutes humaines de Jacob trouvent
difficilement place dans une lecture religieuse des Ecritures ! C'est déjà ce qui passe dans le Nouveau
Testament : Jacob n'y est mentionné que 27 fois contre 73 pour Abraham. mais, c'est l'inverse dans
l'Ancien Testament où Jacob est mentionné seul 141 fois alors qu'Abraham ne l'est que 14 fois !
1 PRÉSENTATION
11 Les références au cycle de Jacob en Osée 12
La tradition de Jacob trouve son écho le plus ancien chez le prophète Osée qui a exercé son ministère
prophétique dans le Royaume du Nord, au milieu du VIIIe siècle avant JC. Os 12 est un poème dans
lequel l’attitude présente d’Israël est mise en parallèle avec le comportement de Jacob dans le passé.
Pour Osée, le comportement de Jacob (dont ses auditeurs avaient sans doute l’habitude de se féliciter)
est perçu de manière essentiellement négative. Il invite ses auditeurs à choisir entre deux ancêtres,
Moïse (le prophète) et Jacob (l’ancêtre tribal), et par là, entre deux traditions, deux manières de croire,
deux identités rivales.
Le texte d’Osée fait allusion à une douzaine de traits ou d’incidents enracinés dans les épisodes du
cycle de Jacob. Pour la plupart des biblistes, Os 12 atteste la connaissance du patriarche dans sa
substance sans qu’il soit possible de déterminer avec précision les rapports de dépendance et
d’ascendance commune avec les récits de Gn 25-36.
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Osée 12
Genèse
4
La naissance gémellaire et la supplantation de l’aîné >
Gn 25,21-26
et, arrivé à l'âge mûr, il lutta avec Dieu.
5
Il lutta avec un ange et l'emporta...
La lutte avec Dieu ou l’ange > Gn 32,23-33
A Béthel il le trouva
et c'est là que Dieu a parlé avec nous…
La théophanie de Béthel > Gn 28,10-22 ; 35,15
7
Le retour promis > Gn 28,15.21 ; 31,13
Dans le sein maternel, il a supplanté son frère
Toi donc tu reviendras chez ton Dieu :
garde la fidélité et la droiture
et mets continuellement ton espoir en ton Dieu.
Canaan a dans la main une balance trompeuse, il Les pratiques douteuses pour s’enrichir > Gn 30,28aime à frauder. 9Et Ephraïm dit : « Je n'ai fait que 31,10
m'enrichir, j'ai acquis une fortune… »
8
… Au Guilgal ils ne cessent de sacrifier des Les cairns de pierres > Gn 31,46-54
taureaux, et même, leurs autels sont comme des tas
de pierres sur les sillons des champs.
12
13
Jacob s'enfuit aux plaines d'Aram
et Israël servit pour une femme,
et pour une femme il se fit gardien de troupeaux.
La fuite aux plaines d’Aram > Gn 27,43ss ; 29,1ss
Le service pour une femme > Gn 29,15-30
14
Mais par un prophète le SEIGNEUR
a fait monter Israël hors d'Egypte,
et par un prophète Israël a été gardé.
Pour un poème de 15 versets, cela représente une concentration de références très impressionnante.
Osée ne se réfère sans doute pas d’abord à un texte mais à une tradition orale connue de tous les
auditeurs. Il lui suffit donc d’évoquer un mot ou une allusion pour faire surgir dans la mémoire des
auditeurs l’épisode entier et sa fonction dans la geste de Jacob dans son ensemble.
Nous pouvons admettre à partir du témoignage d’Os 12 et de la structure interne de Gn 25-35
l’existence d’un cycle de Jacob dans l’Israël du Nord à partir du VIIIe siècle. Y figuraient les récits de
rivalités entre les deux frères, le récit du séjour de Jacob chez Laban et les deux scènes de rencontre
divine à Béthel et à Penuel.
Dans sa configuration actuelle, le cycle de Jacob a pour fonction de rendre compte des origines du
peuple d’Israël et de son entrée en Canaan. Ce récit se suffit à lui-même et n’exige aucune suite (ni
histoire de Joseph, ni sortie d’Égypte).
Or Os 12 oppose à la version “patriarcale” des origines d’Israël une autre version, “prophétique” : celle
de la sortie d’Égypte, qui est placée sous l’égide d’un prophète, et non d’un ancêtre (Os 12,14). Osée
oppose Jacob à Moïse et invite ses auditeurs à faire le choix du bon ancêtre en se ralliant au
« prophète » (Moïse) plutôt qu’à « l’homme à femmes », à cet ancêtre qualifié en début de poème de
« berger de vent » : « Ephraïm se repaît de vent et court après le vent d’est tout le long du jour ; il
multiplie mensonges et violences. » (Os 12,2).
Est-ce qu’à l’époque d’Osée, ces deux récits avaient été raccordés l’un à l’autre ? Difficile à dire.
Toujours est-il que ces deux versions sont en concurrence et qu’à l’origine, chacune se suffisait à ellemême.
12 Structure du cycle de Jacob
Le cycle de Jacob se structure aisément en trois parties :
1ère partie :
Jacob et Esaü : la genèse du conflit (Gn 25,19-28,22)
25,19-26 :
25,27-34 :
26 :
27,1-40 :
Naissance des deux frères en lutte dans le sein maternel
Vente du droit d’aînesse d’Esaü à Jacob
Histoire d’Isaac
Vol de la bénédiction d’Esaü par Jacob
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27,41-45 :
28,1-9 :
28,10-22 :
2ème partie :
Jacob et Laban (Gn 29,1-32,1)
29,1-30,43 :
31,1-32,1 :
3ème partie :
Fuite de Jacob
Autre motivation du départ de Jacob
Rencontre divine à Béthel
L’ascension de Jacob
La lutte de Jacob pour l’indépendance de son clan
Jacob et Esaü : le dénouement du conflit (Gn 32,2-36,43)
32,2-33,17 : Dénouement du conflit avec Esaü
32,23-33 :
Rencontre avec Dieu à Penuel
33,18-36,43 : Aboutissement de la geste de Jacob (commencement histoire des fils de Jacob)
13 Les différences avec le cycle d'Abraham
Les différences entre les deux cycles sont importantes aussi bien quant à la géographie qu'aux thèmes.
Le cycle d'Abraham était localisé essentiellement au centre de la Palestine. Il concernait
principalement la survie du clan à travers la promesse d'une descendance improbable ; cette promesse
servant de fil rouge pour tout le cycle. La figure d'Abraham restait centrale et les récits concernaient
des personnes individuelles.
Avec Jacob, il en va autrement : l'aspect familial perdure, mais à travers les relations entre frères ou
frères et sœurs et non plus entre père et fils.
Enfin, ce n'est plus la promesse qui domine dans le cycle de Jacob, c'est la bénédiction recherchée par
tous les moyens.
14 Les liens avec le livre de l'Exode
Dans l'organisation du livre, on peut repérer une volonté d'introduire le livre de l'Exode. Ainsi Jacob
est appelé à vivre des péripéties qui préfigurent celles de Moïse :
Jacob ayant volé la
bénédiction de son frère doit
s'enfuir
Jacob rencontre Rachel près
d'un puits et finit par
l'épouser
Dieu renvoie Jacob dans son
pays et lui promet sa
bénédiction
Sur le chemin du retour,
Jacob est agressé par Dieu
(Gn 27,42-44)
43
Maintenant, mon fils,
écoute-moi ; debout ! Fuis
chez mon frère Laban à
Harrân.
(Gn 29,9-30)
10
Dès que Jacob vit Rachel,
la fille de Laban frère de sa
mère… il s'avança, roula la
pierre de dessus l'orifice du
puits et fit boire les
moutons de Laban...
(Gn 31,13)
13
… Maintenant, lève-toi,
quitte ce pays et retourne
au pays de ta famille.”
(Gn 32,23-33)
29
Il reprit : « On ne
t'appellera plus Jacob, mais
Israël, car tu as lutté avec
Dieu.
(Ex 2,11-15)
15
Le Pharaon chercha à tuer
Moïse. Mais Moïse s'enfuit
de chez le Pharaon
Moïse contesté par ses
frères doit s'enfuir
(Ex 2,16-22)
15
…il s'établit en terre de
Madiân et s'assit près du
puits. 16Le prêtre de Madiân
avait sept filles.
Moïse rencontre les filles de
Jéthro auprès d'un puits et
épouse l'une d'entre elles :
Cippora
(Ex 4,18-23)
19
Le SEIGNEUR dit à
Moïse en Madiân : « Va,
retourne en Egypte.
(Ex 4,24-26)
24
Or, en chemin, à la halte,
le SEIGNEUR l'aborda et
chercha à le faire mourir.
Dieu renvoie Moïse en
Egypte et annonce la mort
de ses ennemis
Sur le chemin du retour,
Dieu est agressé par Dieu
2 DE LA RIVALITE DÈS LE SEIN MATERNEL AU VOL DE LA BENEDICTION
PATERNELLE (Gn 25,19-34 et 27)
Le texte nous dit que dès le sein maternel, les deux enfants "s'entrechoquaient en son sein" (Gn 25,22)
et voilà que les jumeaux qui paraissent se comportent à la naissance comme dans le sein de leur mère :
l'un talonne l'autre !
24Quand
furent accomplis les temps où elle devait enfanter, des jumeaux se trouvaient en son sein. 25Le
premier qui sortit était roux, tout velu comme une fourrure de bête : on l'appela Esaü. 26Son frère
sortit ensuite, la main agrippée au talon (aqeb) d'Esaü : on l'appela Jacob (ya'aqob). (Gn 25,24-26)
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Voici donc un début d'explication du nom de Jacob (talonneur !).
Dans la scène suivante, à nouveau, Jacob talonne son frère, c'est l'affaire du droit d'aînesse qui se dit en
hébreu : bekorah. Et tout cela arrive pour un plat de lentilles, un plat végétarien, alors qu'Esaü est du
côté des carnivores :
29Un
jour que Jacob préparait un brouet, Esaü revint des champs. Il était épuisé 30et dit à Jacob :
« Laisse-moi avaler de ce roux, de ce roux-là, car je suis épuisé. » C'est pourquoi on l'appela Edom —
c'est-à-dire le Roux. 31Jacob répondit : « Vends-moi aujourd'hui même ton droit d'aînesse. » 32Esaü
reprit : « Voici que je vais mourir, à quoi bon mon droit d'aînesse ? » 33Jacob dit : « Aujourd'hui
même, jure-le-moi. » Esaü le lui jura, il vendit son droit d'aînesse à Jacob, 34qui lui donna du pain et
du brouet de lentilles. Il mangea et but, il se leva et partit. Esaü méprisa son droit d'aînesse. (Gn
25,29-34)
Le lecteur applaudit peut-être le tour mais il peut aussi frémir, car c'est le dessein de Dieu qui est en
jeu. Les prérogatives paternelles passent normalement à l'aîné. La promesse faite par Dieu à Abraham
reposerait-elle maintenant sur le cadet ?
Dès sa naissance, Jacob est donc apparu comme celui qui cherche à supplanter son frère. Il a déjà
réussi à s'accaparer le droit d'aînesse d'Esaü, mais cela ne lui suffit pas ! Il veut être l'élu, l'unique à
être béni, et il le désire tant qu'il est prêt à tromper aussi son père pour arriver à ses fins. Le deuxième
acte de la rivalité de Jacob avec son frère tourne autour de la bénédiction paternelle, qui se dit en
hébreu berakah (bel écho à l'acte premier centré sur la bekorah).
Cet épisode de Jacob (Gn 27) s’emparant de la bénédiction paternelle au détriment d’Esaü n’est pas
une péripétie parmi d’autres du cycle de ce patriarche. Les textes anciens qui précèdent lui sont
ordonnés et tout ce qui suit y trouve son fondement.
Rébecca envisage sans aucun état d’âme, d’utiliser la ruse et le mensonge pour arracher au fils aîné ce
qui lui revient et le donner à son fils préféré, Jacob. Et quand Jacob résiste au projet de sa mère, ce
n’est ni par conscience morale ni par respect devant l’infirmité de son père, c’est par peur d’une
malédiction (v. 12). Il atteint le sommet de son hypocrisie quand il répond à son père étonné de sa
rapidité : « C’est que le Seigneur, ton Dieu, a favorisé ma chasse » (v. 20).
On aurait tort de croire que l’écrivain ne s’est pas aperçu de l’odieux des procédés de Jacob ; on
aurait tort de croire qu’il s’en indigne. Il ne loue pas, il ne blâme pas, mais il fait mieux, il raconte.1
Pour le récit en lui-même, on ne peut que retenir ce qu’il comporte d’ambigu et de scandaleux :
Forfait envers l’aveugle, blasphème envers Yahvé, saisissement d’horreur dans la scène entre Isaac et
Esaü, et finalement totale banqueroute d’une famille… Il s’agit d’une intervention de Dieu qui se
subordonne les actions fort ambiguës des hommes et les insère dans son plan.2
Malgré sa préférence pour le plus grand, Isaac ne revient pas sur sa parole et il ne peut donner à Esaü
qu'une sorte de contre-bénédiction : "De ton épée, tu vivras, mais tu serviras ton frère" (Gn 27,39).
Esaü ne peut contenir sa colère et son dépit, dans une phrase où toute l'intrigue refait surface :
Est-ce parce que on a appelé son nom Ya'akob et qu'il m'a supplanté - waya'kébéni – ceci deux fois ?
Mon droit d'aînesse – bekorati – il a pris et maintenant il prend ma bénédiction – birkatî – (Gn 27,36)
On voit bien le lien entre les deux chapitres 25 et 27 souligné par un phénomène d'écho entre les mots
hébreux bekorah et berakah qui fait s'intervertir deux consonnes.
Par ailleurs, le nom de Jacob s'éclaire ici d'un nouveau sens. Nous savions depuis sa naissance que son
nom était lié au talon. Mais le verbe 'qb signifie aussi tromper, supplanter. Esaü le reconnaît lui-même
non sans ironie : "Est-ce parce qu'il s'appelle Jacob qu'il m'a supplanté deux fois ?". Le Jacob qui le
talonnait à la naissance est bien aussi celui qui trompe son père et supplante son frère.
3 LE SONGE DE JACOB À BÉTHEL (Gn 28,10-22)
Au milieu d’un ensemble de péripéties très humaines, le cycle de Jacob contient quelques séquences
grandioses où Dieu se manifeste dans son mystère : Gn 28,10-22 ; 32,23-32 ; 35,1-15.
1
2
P. BEAUCHAMP, Etudes sur la Genèse, Profac, Lyon, 1971, 88.
G. VON RAD, La Genèse, 284-285.
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31 Structure du passage
On peut assez aisément repérer un chiasme mettant en évidence la promesse de Dieu des vv. 13-15 :
10
Jacob sortit de Béer-Shéva et partit pour Harrân.
Il fut surpris par le coucher du soleil en un lieu où il passa la nuit.
Il prit une des pierres de l'endroit, en fit son chevet et coucha en ce lieu.
12Il eut un songe: voici qu'était dressée sur terre une échelle dont le sommet touchait le
ciel; des anges de Dieu y montaient et y descendaient.
13
Voici que le SEIGNEUR se tenait près de lui et dit :
"Je suis le SEIGNEUR, Dieu d'Abraham ton père et Dieu d'Isaac.
La terre sur laquelle tu couches, je la donnerai à toi et à ta descendance.
14Ta descendance sera pareille à la poussière de la terre.
Tu te répandras à l'ouest, à l'est, au nord et au sud;
en toi et en ta descendance seront bénies toutes les familles de la terre.
15
Vois! Je suis avec toi et je te garderai partout où tu iras
et je te ferai revenir vers cette terre car je ne t'abandonnerai pas
jusqu'à ce que j'aie accompli tout ce que je t'ai dit."
16Jacob se réveilla de son sommeil et s'écria: "Vraiment, c'est le SEIGNEUR qui est ici
et je ne le savais pas!" 17Il eut peur et s'écria: "Que ce lieu est redoutable! Il n'est autre
que la maison de Dieu, c'est la porte du ciel."
18
Jacob se leva de bon matin, il prit la pierre dont il avait fait son chevet, l'érigea en stèle et
versa de l'huile au
sommet.
19Il appela ce lieu Béthel - c'est-à-dire Maison de Dieu - mais auparavant le nom de la ville était
Louz. 20Puis Jacob fit ce voeu: "Si Dieu est avec moi et me garde dans le voyage que je poursuis, s'il
me donne du pain à manger et des habits à revêtir, 21si je reviens sain et sauf à la maison de mon père
- le SEIGNEUR deviendra mon Dieu - 22cette pierre que j'ai érigée en stèle sera une maison de Dieu
et, de tout ce que tu me donneras, je te compterai la dîme."
11
32 Les éléments du songe de Jacob
C’est la 1ère fois dans la Bible qu’apparaît le motif du songe. L’expression « avoir un songe » ou le mot
« songe » apparaissent surtout dans la Genèse : 14/26 et 34/65 dans l’Ancien Testament,
principalement dans l’histoire de Joseph. Tel qu’il est rapporté, « c’est un songe parfaitement paisible
et muet, de grande solennité, qui s’est déroulé devant le dormeur »3.
On peut remarquer que les trois éléments du tableau – l’escalier, les anges, Dieu – sont présentés de
plus en plus brièvement mais que leur importance, à l’inverse, va en s’intensifiant : « Si YHWH reste
seul à la fin, cela vient de ce que le rôle des tableaux précédents était précisément de concentrer
l’attention sur lui »4.
> L’échelle : le mot soullam ne se trouve qu’ici dans tout l’Ancien Testament. Il vaudrait mieux le
traduire par « escalier » ou par « rampe » qui permettent de se croiser. Avant même l’intervention de
Dieu, cette rampe est lourde de sens : contrairement à la tour de Babel, elle indique que Dieu ne veut
pas rester isolé et inaccessible. Entre ciel et terre, une communication existe : elle se fait par les
messagers de Dieu.
> Les anges de Dieu : leur va-et-vient signifie que le lieu est mystérieusement un espace où se réalise
la rencontre entre le monde divin et celui des hommes. Ce sont des envoyés, des messagers de Dieu
auprès des hommes.
> Le Seigneur : au réveil, Jacob ne retiendra que l’impression laissée par la présence de Dieu 5.
On peut percevoir l’unité du texte à travers trois mots hébreux de même racine : « un escalier était
dressé » mouççab ; « le Seigneur se dressait niççab auprès de lui » ; « Jacob mit la pierre en stèledressée » maççebah.
L’érection de la pierre devient le symbole dans lequel s’exprime le mystère de Dieu : « En ce sens la
pierre dressée évoque bien l’escalier vu dans le rêve, véritable passage entre le ciel et la terre, et
3
G. VON RAD, op. cit., 289.
J.M. HUSSER, Les métamorphoses d’un rêve, RB 98, 1991, 328.
5
P. GIBERT , Le récit biblique du rêve, essai de confrontation analytique, Profac, Lyon, 1990, 35.
4
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Yahvé lui-même se tenant au-dessus. La stèle est donc la représentation symbolique du songe et c’est
lui qui fonde le sanctuaire de Béthel »6.
33 La promesse de Dieu (vv. 13b-15)
Jacob est ici relié à Abraham (Gn 15) et à Isaac (Gn 26) par la révélation qui redit la promesse de la
terre, l’annonce de la multitude à venir et la bénédiction pour les fils d’Israël et toutes les familles de la
terre.
34 La réaction de Jacob (vv. 16-19)
Après le songe qu’il a eu, la réaction de Jacob consiste en un acte liturgique comprenant une parole
(vv. 16-17) et un geste (vv. 18-19).
L’érection de la stèle par Jacob est un acte religieux : elle entend donner forme objective et durable au
contenu du rêve. Elle représente la divinité avec sa puissance signifiée par l’huile versée sur son
sommet.
35 La promesse de Jacob (vv. 20-22)
Le texte s’achève par le vœu final de Jacob qui comporte une double promesse (vv. 20-22) : construire
un temple et payer la dîme. De fait la stèle dressée deviendra un sanctuaire (Jg 20,26 ; 1 Sm 10,3) et ce
récit en légitimera le culte.
Le sanctuaire de Béthel connut son heure de gloire après le schisme de 932, quand Jéroboam y installa
un des deux veaux d’or et en fit un temple royal (1 R 12, 26-29) Même après la chute de Samarie en
721, Béthel est resté sanctuaire du Seigneur (2 R 17,28). C’est Josias qui fit démolir le sanctuaire en
622 dans le cadre de sa politique de centralisation du culte à Jérusalem (2 R 23,15).
4 LA LUTTE AVEC L'ANGE (Gn 32,23-32)
Ce récit du combat de Jacob avec un personnage qui se révèle être Dieu est l’un des plus suggestifs de
la Genèse. Par son enracinement archaïque, ses obscurités, ses non-dits, sa concision et son ouverture
symbolique, il sollicite puissamment l’imaginaire du lecteur !
41 Contexte de l'épisode
Voyons d’abord le contexte antérieur à notre passage. Jacob ayant eu par ruse la bénédiction de son
père est obligé de fuir la rage d’Esaü qui veut le tuer : "je pourrai tuer mon frère Jacob" (Gn 27,41ss.).
Après avoir vécu chez Laban, son beau-père, s’y être marié et y avoir prospéré (Gn 29-31), Jacob
revient en Canaan, selon la promesse que Dieu lui avait faite à Béthel : “Je suis avec toi et je te
garderai partout où tu iras et je te ferai revenir vers cette terre car je ne t’abandonnerai pas jusqu’à
ce que j’ai accompli tout ce que j’ai dit” (Gn 28,15). Il revient, mais il sait qu’il va rencontrer sur sa
route Esaü… Esaü à qui il a volé 20 ans auparavant la bénédiction. Il sent la menace et il a peur d’où
les précautions qu’il prend (Gn 32,2-22).
Toute cette histoire dramatique de la rencontre de Jacob et d’Esaü nous est présentée de manière à
entretenir le suspens : la promesse de Dieu va-t-elle se réaliser malgré toutes les difficultés ?
C’est alors que va se situer une autre épreuve : le combat de Jacob au torrent du Yabboq.
“Étudié à la lumière de l’histoire des traditions, le chapitre 32 est d’une beauté incomparable. Jacob
avait quitté son pays pauvre et solitaire : il revient incroyablement riche, accompagné de femmes et
enfants qui seront à l’origine de la nation toute entière. Le retour de Jacob dans sa patrie est l’un des
récits les plus grandioses de l’Ancien Testament. On croirait y lire la description d’une procession
sacrée : la promesse d’une terre et d’une descendance, tant de fois renouvelée au cours des siècles,
se réalise. À mesure que progresse la marche de l’étrange caravane, le caractère sacré du récit
s’amplifie jusqu’à atteindre son point culminant sur les rives du Yabboq : on était enfin arrivé aux
portes de la Palestine”7.
6
7
J.M. HUSSER, op. cit. 331.
R. MICHAUD, Les patriarches, 110.
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42 Lecture du texte
- vv. 23-25a
23
Cette même nuit, il se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes, ses onze enfants, et il passa le
gué du Yabboq. 24Il les prit et leur fit passer le torrent, puis il fit passer ce qui lui appartenait, 25et
Jacob resta seul.
Jacob, le rusé, le trompeur, qui s'est enrichi par tous les moyens, doit laisser de l'autre côté du gué ses
êtres chers et tous ses biens. Sa solitude, pendant cette nuit, laisse supposer que ce passage est une
épreuve initiatique.
- v. 25b
Un homme se roula avec lui dans la poussière jusqu'au lever de l'aurore
“Et un homme – îsh - se poussiera avec lui” (littéralement). Cette expression est étrange puisqu’on sait
ensuite qu’il s’agira de Dieu. Nous avons sans doute là un reste de la légende populaire primitive où
“l’esprit du lieu” apparaissait sous une forme humaine.
“Jusqu’au lever de l’aurore” : Cette expression suggère bien qu’il s’agit d’une lutte de longue durée,
toute la nuit.
vv. 26-27
26
Il vit qu'il ne pouvait l'emporter sur lui, il heurta Jacob à la courbe du fémur qui se déboîta alors
qu'il roulait avec lui dans la poussière.27Il lui dit : "Laisse-moi car l'aurore s'est levée." "Je ne te
laisserai pas, répondit-il, que tu ne m'aies béni."
Le combat reste longtemps indécis jusqu’à ce que le mystérieux adversaire de Jacob le frappe à la
hanche et la lui démette. Mais Jacob résiste avec ténacité et pressentant l'identité de son adversaire,
même blessé, il ne veut pas le lâcher sans obtenir une bénédiction. Comme avec son père, il tente
d'obtenir une bénédiction, mais sans tromperie cette fois.
vv. 28-29
28
Il lui dit : "Quel est ton nom ?" Jacob, répondit-il.
Il reprit : "On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et
tu l'as emporté."
29
A cette question de son nom, contrairement à la même question posée par son père, il ne peut que
répondre avec soumission et lâche son nom, Jacob, un nom lourd de toutes ses ruses et tromperies. Il
reçoit alors un nouveau nom : Israël, Que Dieu soit fort interprété ici dans le sens de la force de Jacob.
Ce nouveau nom signifie surtout pour Jacob un nouveau commencement. Il devient "Israël", tourné
vers le futur, le premier de tout un peuple, les fils d'Israël.
vv. 30-31
30
Jacob lui demanda : "De grâce, indique-moi ton nom."
"Et pourquoi, dit-il, me demandes-tu mon nom ?" Là-même, il le bénit.
31
Jacob appela ce lieu Peniel - c'est-à-dire Face-de-Dieu - car "j'ai vu Dieu face à face et ma vie a été
sauve".
Jacob veut savoir le nom de celui avec qui il s’est affronté. Mais de son adversaire, il ne pourra savoir
son nom, c'est-à-dire qu'il n'a aucun pouvoir sur lui. Mais par contre, il le bénit : la bénédiction volée à
son frère au chapitre 27, lui est ici accordée par Dieu. En la demandant (v. 27), il reconnaît
implicitement que son adversaire pouvait la lui donner. Mais il la reçoit non par la force (il est déjà
blessé) ou par la tromperie.
vv. 32-33
32
Le soleil se levait quand il passa Penouël. Il boitait de la hanche.
C'est pourquoi les fils d'Israël ne mangent pas le muscle de la cuisse qui est à la courbe du fémur,
aujourd'hui encore. Il avait en effet heurté Jacob à la courbe du fémur, au muscle de la cuisse.
33
Le récit note que Jacob a conservé de cette nuit une infirmité corporelle, qu’il a dû payer d’une partie
vitale de sa personne et qu’il est sorti relativement brisé de ce combat.
105
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
La défense de manger le nerf sciatique n’est pas contenue dans la loi. Il s’agit donc là d’expliquer une
coutume qui n’est pas codifiée et que le présent récit va expliquer. On est sans doute en présence d’un
ancien tabou dont le sens nous échappe. Pour fonder la coutume, on l’attribue à Jacob, mais ce détail
n’ajoute rien au sens religieux du récit.
43 Théologie du passage
L’écrivain biblique s’est sans doute servi d'une vieille légende pour illustrer quelque chose de réel dans
la vie de Jacob : une épreuve et sans doute une épreuve intérieure, dans laquelle Israël va reconnaître
le symbole de toute son histoire religieuse ou le profil de son chemin vers Dieu.
- Une épreuve purificatrice de sa foi
Jacob, au Yabboq, a fait l’expérience de la rencontre de Dieu. Une expérience nocturne, strictement
personnelle et sans témoin, qui est pour lui, Jacob, et pour ceux qui la font à leur tour, une invitation à
reconnaître définitivement le Seigneur dans leur vie.
Jacob doit compter avec Dieu, il doit compter sur Dieu. La narration veut montrer que désormais, ce
n’est plus de sa ruse ou de sa force que Jacob devra attendre ses victoires, mais de Dieu.
- Dieu qui garde sa liberté
Jacob donne son nom à Dieu (v. 28), mais l’être divin refuse de lui dire le sien. Ainsi Dieu ne laisse
personne mettre la main sur lui, sur son mystère, sur sa liberté. Mais il va montrer une liberté
souveraine en bénissant quand même Jacob. C’est une réponse à sa prière des versets 10-13. Ce que les
fils de Jacob doivent comprendre en écoutant l’histoire de leur ancêtre c’est que dépositaires de la
bénédiction divine, ils ne peuvent pas s’en emparer ; Dieu reste maître de sa bénédiction, et il peut
conduire ceux qu’il a bénis sur des routes difficiles et obscures.
Conclusion
La tradition chrétienne a lu dans la rencontre nocturne de Jacob la métaphore de l’expérience mystique
et spirituelle à laquelle tout homme est appelé. Quelle que soit sa force et sa fragilité, riche ou pauvre,
cultivé ou ignorant, comme Jacob, chacun est appelé à faire sa rencontre du Yabboq, seul dans la nuit,
dépouillé de tous les biens qui l’encombrent. Rencontrer Dieu en vérité, c’est accepter l’affrontement
nocturne dans un combat parfois éprouvant, dont la durée peut être longue. C’est prendre le risque de
mourir pour renaître autrement. Comme Jacob, c’est aussi recevoir une blessure à vie, la marque du
passage de Dieu.
“La Genèse raconte l’histoire de Jacob, l’accrocheur. Le fils d’Isaac ne lâche rien. Dès sa naissance,
il tient, ô métonymie, le talon de son frère, et, jusqu’au passage du Yabboq, il ne laissera rien passer,
ni personne, pas plus le droit d’aînesse que les filles et les troupeaux de Laban. La ruse alliée à la
complicité de sa mère, est sa force. Et la bénédiction qu’il arrache à son père, objet de dérision,
tiendra lieu de formule magique éliminant le même, Esaü son rival. La haine meurtrière, dès lors est le
seul lien qui le lie à l’autre.
Jacob jusqu’ici n’a rencontré l’Autre qu’en rêve. Il en rêve de l’Autre ! Il marche droit, réussit,
s’enrichit jusqu’au gué de sa vie, le torrent du Yabboq.
Là, au milieu de la nuit, seul enfin, il rencontre l’Autre. Selon son habitude, il s’accroche. Il veut s’en
rendre maître en luttant corps à corps, et ne le lâcher qu’au prix d’une bénédiction supplémentaire. Il
l’aura cette bénédiction, mais à ce prix, seulement, qu’il lâche prise., et qu’il admette que l’Autre n’est
pas le même, ni le jumeau rival, ni le ère qu’on trompe. Il doit bien reconnaître que le nom de l’Autre
n’est pas la chose que l’on possède.
Il aura découvert à la fin de la nuit que l’Autre nomme, parle et bénit, mais que après sa rencontre, on
ne marche plus droit, car l’Autre ne se maîtrise pas. C’est en boitant désormais, qu’Israël renommé
part à la rencontre d’Esaü, et va, témoignant que la parole de l’Autre n’empêche de clocher : elle
ménage un manque s’inscrivant sur le corps, libéré, claudiquant et ouvert au désir.
Voici que j’ouvre vos tombeaux et que je vous fais remonter de vos tombeaux, mon peuple, et je vous
reconduis sur le sol d’Israël.
Je vous reconduis sur le sol d’Israël ; mais vous irez boitant, peuple des anawim. Des éclopés, je fais
un reste, des fatigués, une nation puissante : peuple des mal-entendants, des mal-parlants, peuple des
borgnes et des estropiés, peuple des débiles et des fous.
106
fr. Didier van HECKE, GB GSA, Le Pentateuque, 2014/2015.
Prostituées et publicains en tête, vous irez en boitant à la rencontre de l’Autre et vous apprendrez que
l’Autre, quand il parle, n’est pas dans la tempête. Il n’est ni dans le feu, ni dans l’orage, mais il se fait
entendre, pour l’oreille attentive, dans la voix d’un silence qui s’éteint”8.
CONCLUSION
Le cycle de Jacob se présente comme une geste orale ancienne ayant servi initialement de légende
autonome des origines d’Israël, une légende sans rapport avec l’histoire de Moïse et indépendante de
la structure ultérieure du Pentateuque. Cette geste, méprisée des cercles prophétiques et
deutéronomistes, ne serait pas parvenue jusqu’à nous si, sous le règne de Cyrus, l’auteur sacerdotal
n’avait décidé d’en intégrer un maigre sommaire à son histoire des origines de l’humanité et d’Israël.
Ce n’est que plus tard que la vieille geste, sans doute retravaillée, s’est trouvée elle-même introduite
dans le Pentateuque en devenir.
Il est utile de rappeler que la Genèse a été conçue comme le prologue du Pentateuque. Dans cette
perspective, les récits d’Abraham et de Jacob nous font entendre deux voix particulières, bien
distinctes : celle du « patriarche de tous les hommes », visionnaire d’une humanité réconciliée, et
celle de « l’ancêtre tribal », obstinément ancré dans la réalité. Ni l’une ni l’autre de ces voix ne sont
celle de Moïse, la figure titulaire du Pentateuque. Et pourtant, Abraham et Jacob n’auront, en
définitive, pas moins contribué au rayonnement de cet ensemble canonique que l’incontournable
libérateur et législateur.
Plan
INTRODUCTION ............................................................................................................................................. 99
1 PRÉSENTATION .......................................................................................................................................... 99
11 Les références au cycle de Jacob en Osée 12 ............................................................................................. 99
12 Structure du cycle de Jacob ........................................................................................................................... 100
13 Les différences avec le cycle d'Abraham .................................................................................................. 101
14 Les liens avec le livre de l'Exode ................................................................................................................. 101
2 DE LA RIVALITE DÈS LE SEIN MATERNEL AU VOL DE LA BENEDICTION PATERNELLE (Gn
25,19-34 et 27) ............................................................................................................................................ 101
3 LE SONGE DE JACOB À BÉTHEL (Gn 28,10-22) .............................................................................. 102
31 Structure du passage ....................................................................................................................................... 103
32 Les éléments du songe de Jacob .................................................................................................................. 103
33 La promesse de Dieu (vv. 13b-15) .............................................................................................................. 104
34 La réaction de Jacob (vv. 16-19) .................................................................................................................. 104
35 La promesse de Jacob (vv. 20-22) ............................................................................................................... 104
4 LA LUTTE AVEC L'ANGE (Gn 32,23-32) ............................................................................................ 104
41 Contexte de l'épisode ...................................................................................................................................... 104
42 Lecture du texte................................................................................................................................................. 105
43 Théologie du passage ...................................................................................................................................... 106
Conclusion ................................................................................................................................................................. 106
CONCLUSION ................................................................................................................................................. 107
8
R. SUBLON, Menteur et Prophète, 65-67.
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