1 N`GOLA N° 3-4 EDITORIAL Les Accords ! oui... Mais Après ? L

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1 N`GOLA N° 3-4 EDITORIAL Les Accords ! oui... Mais Après ? L
N’GOLA N° 3-4
EDITORIAL
Les Accords ! oui... Mais Après ?
L’accord de paix signé le 20 novembre 1994 à Lusaka (Zambie) entre le MPLA et l’UNITA a
réjoui le peuple angolais et redonné un nouvel espoir à ce même peuple martyr. Après cinq
siècles de domination et de colonisation portugaise et plus d’une trentaine d’années de
guerre, l’histoire du peuple angolais est particulièrement cruelle.
Depuis les échecs successifs des accords d’Alvor (1975) et de Bicesse (1991), l’acte solennel
de Lusaka constitue un nouveau pas vers l’aboutissement d’un idéal commun: celui de vivre
comme tous les autres peuples du monde épris de paix et de liberté.
En faisant un petit calcul simplifié, nous pouvons dire que nous avons des accords de paix
tous les dix ans. Ce qui constitue un triste record en la matière. Si nous osons croire ou
espérer que celui-ci soit le bon et le dernier, notre regard nous oblige de se tourner alors vers
l’avenir. Néanmoins, nous ne pouvons mieux envisager un futur « meilleur » qu’en regardant
le passé et en optimisant le présent. Nous devons pour cela agir ensemble en donnant priorité
à la « VIE HUMAINE».
Il est certainement possible, malgré la diversité des cultures, les souffrances de la guerre, les
rancoeurs de l’histoire et les conflits idéologiques qui caractérisent notre société, de mettre
en évidence le caractère commun de nos intérêts fondamentaux. Ce qui constituera une
ébauche de la naissance d’une « NATION ANGOLAISE » faisant défaut aujourd’hui. C’est un
constat.
Cependant, la signature de l’accord de Lusaka nous amène à nous poser trois questions
essentielles, à savoir: Quel lendemain pour cet accord ? A quand la fin de la bipolarisation
de la vie politique angolaise ? Quelles institutions faudra-t-il demain pour l’Angola ?
Certes, nous n’avons pas la prétention de pouvoir répondre avec exactitude à toutes ces
questions mais, en notre qualité de membres de la « SOCIETE CIVILE », nous avons le droit
et le devoir d’analyser avec pragmatisme et réalisme les concepts d’une organisation
nouvelle de notre société, ceci sur les plans social, économique et surtout institutionnel.
Nouvelle donne oblige.
Le chemin qui mène à une véritable et définitive paix est très long. Il commence par un
cessez-le-feu effectif, qui permettra la libre circulation dans tout le territoire des biens et des
personnes. C’est un gigantesque défi pour notre peuple. Puisqu’il est établi que la rencontre
de l’autre chasse les craintes et les peurs des uns et des autres, le dialogue permet par
conséquent d’écarter la méfiance et la violence et fait naître le sentiment de confiance. Ce
dont on a besoin pour la consolidation de la paix.
Nous demandons par conséquent aux responsables politiques signataires des accords un sens
aigu de responsabilité, de patriotisme et d’humanisme pour qu’ils honorent leurs
engagements. Une telle attitude nous permettra de dire vive le lendemain.
Face à tous les maux dus aux conséquences de la guerre civile qui rongent notre pays, nous
sommes tous appelés à créer les conditions de renversement de cette situation. Le pouvoir
actuel doit donc comprendre qu’on ne construit pas une nation saine et prospère en excluant
la majorité de la population. Si la bipolarisation de la vie politique angolaise se poursuit
dans l’état actuel des choses, aucune solution durable et acceptable par tous ne sera possible.
Cela constitue à la longue un danger pour l’unité nationale. Il est donc impératif sinon
indispensable d’associer toutes les forces vives de la nation au processus de paix afin de
créer les conditions d’une véritable RECONCILIATION NATIONALE.
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Par forces vives, nous entendons, tous les partis politiques, les églises, les organisations non
gouvernementales, les syndicats, les diverses associations et autres.
Nous sommes persuadés que la participation de toutes ces forces à l’action politique
permettra d’éloigner le syndrome indépendantiste ou sécessionniste. Car, ceux qui se battent
aujourd’hui pour le pouvoir doivent savoir que l’organisation d’une société, le
développement d’un pays et la démocratie sont l’affaire de tous les citoyens du pays.
L’apprentissage de la démocratie suppose lui-même la remise en question des privilèges
égoïstes et passe obligatoirement par le changement des comportements et des mentalités.
C’est un problème crucial.
Fondons notre société sur la base des relations guidées par le bon sens, l’imagination, la
créativité, le courage, l’audace et le pardon. Nous ne pouvons penser et agir ensemble que
dans la mesure où l’organisation de notre société est conçue sur les règles bien établies et
acceptables par tous. Dès qu’on aura compris qu’aucun Etat démocratique ne peut être
envisagé sans créer au préalable les structures adéquates, il sera alors possible de faire
participer tous les citoyens à la vie politique de la communauté angolaise. Ce changement
structurel est donc la clé des progrès économique, social et politique attendus par tous les
angolais.
Il est pour cela impératif de faire le meilleur choix de nos institutions. Ce choix ne doit en
aucun cas être le monopole d’un ou de deux partis politiques. C’est une affaire de tous les
angolais. Il est d’ailleurs facile de constater que les choix effectués jusqu’à ce jour ont tous
échoué. Donc, l’organisation d’un «DEBAT CONSTITUTIONNEL» s’impose.
Ainsi, pour créer des institutions stables, nous devrons être conscients du fait que l’Angola est
un pays constitué de plusieurs ethnies aux multiples dialectes qui étaient organisées en
royaumes avant l’arrivée des colons. L’histoire a voulu que nous soyons un pays multiracial
mais, également un pays aux valeurs culturelles diverses. Cette situation particulière et
complexe nous impose un type de structure politique dans lequel il doit y avoir un juste
équilibre entre les intérêts individuels et intérêts collectifs, entre intérêts régionaux et intérêts
nationaux.
Le problème n’est pas de faire surtout le choix entre la monarchie et la république mais, celui
de choisir la forme d’une République ou d’un Etat plus adapté à notre pays et à toutes nos
valeurs. Jusqu’à présent, l’Angola est une République aristocratique qui se définit en Droit
Constitutionnel comme étant « l’Etat dans lequel les pouvoirs souverains sont exercés par un
petit groupe de personnes appartenant généralement au milieu le plus élevé de la hiérarchie
sociale et jouissant des privilèges particuliers devenus héréditaires dont sont privés tous les
autres membres de la communauté ». Cette forme là, nous n’en voulons plus!
Reste la République Constitutionnelle dans laquelle l’exercice des pouvoirs de l’Etat est
réparti entre les représentants du peuple; répartition qui doit être fixée par la loi
fondamentale qu’on appelle couramment Constitution. Cette république pourrait être alors
soit présidentielle, soit parlementaire.
Ainsi, sans entrer dans les détails, cet aperçu global souligne la nécessité absolue d’aborder
cette nouvelle ère de paix avec beaucoup de sérieux et de maturité politique pour que la
jouissance des droits et des libertés tout comme l’accomplissement des devoirs et des
obligations, au même titre que l’usage des droits politiques constituent une forme de
participation responsable des citoyens conscients à la vie et au développement de la
communauté.
Faisons la paix des braves pour une Angola libre et solidaire. Pedro Kiangebeni.
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ACTIVITES DE L’ASSOCIATION
LE RENDEZ-VOUS DU 12 NOVEMBRE A NEUCHATEL
Cette journée avait un double aspect. Elle a commencé par l’Assemblée Générale de
l’Association marquant la fin du mandat du Comité Exécutif et des Vérificateurs des
Comptes, exercice 1993/1994 d’une part, et l’élection du nouveau comité y compris des
Vérificateurs des comptes d’autre part. Et, Enfin, elle a fini par une soirée dansante
commémorant le 19ème anniversaire de l’indépendance de notre pays l’Angola.
Outre les points inscrits à l’ordre du jour tels que la présentation du rapport annuel d’activités
par le Comité Exécutif sortant et les comptes de l’Association (voir rapport) par le Trésorier et
les Vérificateurs des Comptes, l’Assemblée générale a procédé à l’élection du nouveau
Comité Exécutif pour l’exercice 1994/1995.
Ainsi, 54 personnes, toutes membres de l’Association, ont choisi à bulletin secret parmi les 7
candidats potentiels au Comité le Président de l’association. Après dépouillement, le vote a
donné le résultat suivant:
Monsieur Keto Yama Décant (FR) 28 voix; soit 52%
Madame Lukau Kimbi Angeles (GE) 10 voix; soit 19%
Monsieur Mbambi Ntoni (FR) 6 voix; soit 11%
Monsieur Bunga João (VD) 3 voix; soit 5%
Monsieur Kiangebeni Pedro (GE) 3 voix; soit 5%
Monsieur Makuntima Nicolau (BE) 2 voix; soit 4%
Monsieur Nkidiaka Joaquim (GE) 2 voix; soit 4%
Au vu de ce résultat, l’Assemblée Générale a reconduit Monsieur Keto Yama Décant au poste
de Président de l’Association pour un second mandat, le dernier d’ailleurs. Il faut cependant
signaler que pour la première fois dans l’histoire de l’association, une femme devient membre
du Comité Exécutif. Et, encore, ce qui est très important, trois membres des comités des
sections ont accédé au Comité Exécutif de l’Association. Par contre, l’élection des
Vérificateurs des Comptes n’a pas eu lieu faute de temps.
Cette Assemblée Générale nous a donné également l’occasion d’inventorier le nombre des
membres et sympathisants inscrits dans l’association. En effet, en tenant compte des actes
d’adhésion en notre possession, l’Association compte actuellement 125 membres et
sympathisants. Au vu de ce nombre d’adhérents, nous pouvons conclure que notre famille
continue de s’agrandir.
Quant à la soirée dansante dont l’entrée était gratuite, ce fut un véritable succès. La grande
salle de la cité Universitaire de Neuchâtel qui ne pouvait contenir que 250 personnes était
pleine à craquer. « Pour une fois dans l’histoire des fêtes des associations, me disait un
membre, les gens pouvaient se restaurer gratuitement et consommer encore leur première
boisson gratuitement». Effectivement!! Grâce à une bonne organisation et à la volonté de tous
les membres du Comité Exécutif et des responsables des Sections nous avons pu obtenir ces
résultats. Par ailleurs, nous en profitons, au nom de la commission de rédaction, leur rendre
hommage à travers N’GOLA. Car, vous avez été excellents, Messieurs, pour le travail
accompli. K. Décant.
REPARTITION DES SECRETARIATS AU SEIN DU COMITE EXECUTIF
Le Comité Exécutif issu de l’élection de l’Assemblée Générale du 12 novembre 1994 a tenu
sa première réunion à Genève. Dans cette réunion de prise de contact du 26 novembre 1994,
le Président réélu, Monsieur Keto Yama Décant, a procédé à la répartition des postes des
secrétariats au sein de son Comité Exécutif. Du fait que le comité a enregistré quatre
nouveaux venus, le Président a préféré laisser les anciens membres du Comité à leurs postes
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respectifs pour assumer la continuité. Mais, après un débat et le consentement des membres
concernés, la composition du Comité Exécutif se présente désormais de la façon suivante:
Président : M. Keto Yama Décant
Secrétaire Général : M. Nkidiaka Joaquim
Secrétaire Culture et Information : M. Kiangebeni Pedro
Secrétaire Affaires Sociales : Mme Lukau Kimbi Angela
Secrétaire Sports et Loisirs : M. Bunga João
Secrétaire Coordination des Sections: M. Mbambi Ntoni
Trésorier : M. Makuntima Nicolau
A l’issue de cette séance, le Président a prodigué des conseils à tous ses collaborateurs et
donné quelques directives concernant la conduite de l’Association pendant l’exercice
1994/1995. K. Décant.
OUVERTURE DE LA SECTION DE LUCERNE
Le 31 octobre dernier, une délégation de l’association composée de MM. Keto Yama Décant,
Buanga Pedro, Mbambi Ntoni, et Sanda Pasi Kato Don Piscky, respectivement Président
Trésorier, Secrétaire à la Coordination des Sections et Secrétaire aux Sports et Loisirs s’est
rendue à Lucerne dans le but d’ouvrir une Section de l’association dans ce canton. Les
angolais de Lucerne leur ont reservé un accueil très chaleureux. Et, après trois heures de
débat, nos compatriotes de Lucerne ont affiché une attitude très positive quant à leur adhésion
à l’association et surtout à l’ouverture de la Section. Pour l’instant, il ne reste qu’à fixer la
date de la mise en place d’une commission statutaire qui aura pour mission l’élaboration d’un
projet de règlement d’ordre intérieur de la Section. K. Décant.
ASSISES DES ASSOCIATIONS AFRICAINES DE SUISSE
Notre association, représentée par son Président, son Secrétaire à la Culture et Information,
son Secrétaire à la Coordination des Sections et le Secrétaire de la Section de Fribourg,
Monsieur Emmanuel Lukalakele, a participé aux premières assises des associations africaines
de suisse auxquelles elle a été invitée.
A l’issue de cette séance au cours de laquelle plusieurs propositions ont été émises concernant
la création ou non d’une coordination des Associations africaines, l’assemblée, représentée
par 27 associations a accepté au terme d’un vote l’idée de la création d’un comité provisoire
de 7 membres (associations) qui aura pour mission essentielle de rédiger des propositions
concrètes quant aux buts et objectifs de ladite coordination. K. Décant
CONFERENCES-DEBATS: LA SECTION DE FRIBOURG DONNE LE TON
Le 18 décembre dernier à Fribourg, nous avons eu l’honneur d’assister à une conférencedébat dont le thème: « La mentalité traditionnelle et ses conséquences ».
Cette conférence, animée par M. Keto Yama Décant et organisée par la Section de Fribourg,
est sans doute le prélude d’une nouvelle façon de faire vivre et d’animer nos différentes
sections tel que le comité exécutif l’a suggéré dans son rapport annuel.
Nous sommes persuadés que durant l’année 1995, nos sections organiseront des conférencesdébats avec différents thèmes qui, à l’exemple de Fribourg, vont nourrir nos pensées, nos
idées, nos esprits. La culture est un domaine très vaste. C’est à nous de diversifier nos
activités culturelles pour que l’Association des Angolais de Suisse soit réellement une
association à vocation culturelle tout en tenant compte des attentes de ses membres.
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Quant à la conférence elle même, elle fut très intéressante et bien animée. L’orateur a bien
orienté son débat par un petit questionnaire illustrant certaines situations quotidiennes auquel
l’assistance devait répondre sur place. Le sujet a suscité beaucoup d’intérêts auprès de
participants qu’il fallait trouver encore du temps pour en discuter. Pedro Kiangebeni
ACTIVITES INTERASSOCIATIONS
ASSOCIATION DES ANGOLAIS DE TOULOUSE
Tous les dimanches de 11h 30’ à 14h 30’ sur F.M. 90.1 Radio « Moun Païs » diffuse une
émission «rencontre avec les Angolais de Toulouse». Les thèmes les plus développés sont la
culture, la géographie et l’histoire de l’Angola. Y compris, les commentaires politiques, les
informations associatives sans oublier l’éducation et la religion.
Nous informons d’ailleurs à nos membres et sympathisants que cette association nous a
envoyée une cassette audio de l’une de leurs émissions.
AUX ANGOLAIS DE LONDRES
Nous remercions sincèrement nos compatriotes de Londres qui nous ont envoyé leur revue
intitulée « Jornal da OCA-RU* »
Organization of The Angolan Community in The United Kingdom.
UN GROUPE DE REFLEXION POLITIQUE EN GESTATION A GENEVE
Baptisé Centre d’Etudes et de Développement de l’Angola (CEDA), ce groupe se propose de
conduire des études, concevoir et exécuter des projets de développement de l’Angola. Il se
donne aussi comme objectifs la défense et la promotion de la démocratie, des droits de
l’homme et de la justice sociale.
Les initiateurs sont membres de l’Association des Angolais de Suisse. Ce groupe sera
considéré comme une commission consultative de l’association dans le cadre des analyses et
des propositions concrètes qu’elle aura à faire concernant le problème angolais.
LIBRE OPINION
Terceiro mundo e os derivados
Não se passa um dia sem que os meios de comunicação social não falam do terceiro mundo e
de todos os seus derivados, expressões muito utilizadas na linguagem actual para designar a
situação sócio-económica dos países da Ásia, África e América-Latina; onde há guerras,
doenças, fome, seca...
Com efeito, hoje faz-se um uso ambíguo, impróprio e exagerado destes termos que
normalmente são acompanhados de imagens através de filmes, da televisão e de cartazes.
Segundo alguns, a finalidade é de sensibilizar a opinião pública ocidental a aceitar que os
governos destinem parte do orçamento estatal a ajuda á estes países; ajudas que acabam por
favorecer somente as empresas dos países doadores.
Mais ou menos da mesma época que a palavra subdesenvolvimento que apareceu pela
primeira vez depois da segunda guerra mundial como tradução do termo « underdevelopment » utilizado por alguns politicos americanos para chamar a atenção sobre a
situação de miséria em que vivia cerca de ¾ (três quartos) da população humana, a expressão
terceiro mundo, segundo os arquivos foi utilisado pela primeira vez pelo francês Alfred
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SAUVY num artigo públicado no semanário « France Observateur »; a intenção do Sauvy era
evocar os problemas dos países pobres, comparando-os às reivindicações formuladas pelo
terceiro estado nas vésperas da revolução francesa em 1789. Como sabemos a sociedade
francesa da época era constituida pela nobreza (1° estado), pelo clero (2° estado) e pelo povo
(3° estado).
Esta comparação não demorou, porém, a ser posta de lado, acabando a expressão Terceiro
Mundo por se tornar sinónimo dos países da Ásia, África e América-Latina, considerados
subdesenvolvidos em relação à Europa e os Estados Unidos.
Há que sublinhar todavia, que o fenómeno do subdesenvolvimento é um fenómeno histórico
provocado por factores como o colonialismo, a sociedade de classes a nível nacional e
internacional, o imperialismo veiculado pelas ajudas para o desenvolvimento, as ditaduras
políticas, etc.
Muitos tendem a ver o subdesenvolvimento como um fenómeno interno a cada país e por isso
sublinham as causas internas: a população não tem o suficiente e o necessário para viver, há
uma insuficiência de recursos naturais em relação ao número de habitantes, os recursos
existentes não são sificientemente valorizados, a economia assenta sobretudo na agricultura
praticada com métodos arcaicos e tradicionais, as indústrias são inexistentes ou travadas por
falta de capitais e de quadros nacionais e consequentemente o Produto Nacional Bruto (PNB)
é muito baixo em relação aos países industrializados do ocidente, para além de verificar-se
muitas vezes um dualismo económico entre as minorias abastadas das cidades e a grande
maioria das populações que vivem nos centros rurais de maneira tradicional; outros afirmam
que o subdesenvolvimento é provocado pelo imperialismo histórico e actual, aos
desequilíbrios dos mercados internacionais, da comunicação, da distribuição dos recursos
naturais... e por isso vêem-no como um fenómeno externo.
Alguns peritos são da opinião que os países subdesenvolvidos permanecem nesse estado
porque o crescimento da população é superior ao crescimento económico, não permitindo
fazer poupanças para investimentos destinados a fazer face as necessidades dos novos
habitantes e criar empregos para os adultos. Além disso, na maior parte dos casos o
crescimento da força de trabalho não é proporcional ao crescimento geral da população. Mas,
se assim fosse, porque é que em muitos países do dito Terceiro Mundo há o desemprego ? E
ainda, esta concepção de subdesenvolvimento pressupõe uma baixa produção, mas há países
deste bloco onde se verificam fenómenos de super-produção.
Se considerarmos ainda que a natalidade diminui onde o desenvolvimento já iniciou o seu
caminho, deduzimos que a demografia não é a causa essencial do subdensevolvimento, mas
talvez causa e efeito do atraso económico.
Como pode-se notar, os critérios utilizados para definir o Terceiro Mundo e os seus derivados,
são critérios puramente económicos tendo como ponto de referência o desenvolvimento
material dos países ocidentais. Mas, o desenvolvimento do homem não pode ser medido
somente em termos económicos. O desenvolvimento deve ser integral, quer dizer deve ter em
conta os aspectos morais, éticos e culturais do ser humano e das sociedades.
Se tomarmos de facto em consideração a magnificiência das culturas de muitos povos, como
as civilizações africanas, chinesas, latino-americanas, cujos os vestígios se conservam ainda
hoje, certamente o conceito do subdesenvolvimento assumirá um outro significado; mas,
numa óptica puramente económica até países como a África do sul, até então emblemático da
violação dos direitos humanos e da ignorância de muitos valores sociais e humanas, é
considerado desenvolvido. Ou então aqueles países que fomentam as guerras e discórdias
noutros países pondo de rastos populações inteiras e inocentes, para os próprios fins
económicos, estes são desenvolvidos.
O desenvolvimento não é um fenómeno estático, onde alguns chegaram e outros estão em vias
de. O desenvolvimento é um processo dinâmico, infinito, para onde todos caminhamos. Por
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isso não tem sentido em falar de países desenvolvidos, países em via de desenvolvimento,
países do terceiro mundo e países do quarto mundo; o que se poderia dizer, talves, é que
alguns estão mais à frente em certos aspectos e outros noutro ou então falar de países
industrializados e não industrializados.
O critério da medida do desenvolvimento não deve ser somente económico, o verdadeiro
critério da medida do desenvolvimento é uma humanização cada vez maior do homen e da
sociedade em todos os seus aspectos. Roger Mafua, Neuchâtel.
COGITO ERGO SUM*
Victoire de la raison sur la force. Tel est le credo de cet accord de paix signé à Lusaka. Et, le
bon sens veut que nous félicitions les parrains et les signataires.
Les accords de paix étant une condition nécessaire mais non suffisante. D’où subsiste un
inconnu: la gestion de cette nouvelle réalité. Quels sont les moyens à adopter et quelles
stratégies?
De prime abord, l’approche volontariste des dirigeants sera le gage même de la paix. La
volonté politique visera à incliner les esprits dans une direction de pacification totale du pays,
ceci à l’aune des besoins particuliers de chaque angolais élevés au niveau de l’intérêt général.
Cette volonté devra transcender l’approche partisane des dirigeants. Elle se matérialisera par
des actes concrets et précis pour effacer le déficit de crédibilité inhérent à plusieurs années de
guerre dont le lourd bilan tant humain que matériel se fera sentir encore très longtemps dans
le quotidien des angolais.
Segundo, la réconciliation nationale en tant qu’épiphénomène des accords de paix, doit être
un forum, un cadre de réflexion pour le devenir de la société angolaise. Un élément qui fera
de la politique un espace public qui jettera les bases d’une dynamique de paix par son
approche « thérapeutique » en regroupant toutes les forces vives existantes du pays.
La réconciliation nationale aura aussi l’ambition de solidariser les citoyens en suscitant la
création de véritables réseaux de « soutien » à la paix et à la démocratie.
Enfin, la paix est l’affaire de tous les angolais. Elle doit être une réalité permanente par le
concours de tout un chacun, par nos actes, et elle ne doit triompher plus par les faits que dans
les discours. Bref, l’heure est au pragmatisme.
* « Je pense donc je suis », René Descartes.
Menga Waku, Genève.
DIX - NEUF ANNEES !!!
Dix-neuf années se sont écoulées depuis que l’Angola, notre pays, a accédé à l’indépendance
et à la souveraineté nationale. Dix-neuf années d’usurpation du pouvoir par la force des armes
et d’implantation d’une idéologie ô combien désastreuse tant pour l’économie que pour les
vies humaines. Mais aussi, dix-neuf années d’attente et d’espoir pour la paix.
Cet espoir semblait renaître dans les cœurs de toutes les filles et de tous les fils de la nation
quand les deux frères ennemis du conflit angolais signèrent au mois de novembre de l’année
1994 l’accord de Lusaka. Mais depuis, les combats ont repris violemment continuant ainsi à
ravager sans scrupules les hommes, les femmes et les enfants angolais qui demain devraient
certainement contribuer à la reconstruction du pays.
Le récent épisode de cette triste guerre est la bataille de Huambo où l’attitude belliqueuse du
MPLA entra en flagrante contradiction non seulement avec l’esprit de Lusaka, mais aussi
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avec ses propres déclarations car le gouvernement angolais ne cessa d’affirmer qu’il avait
toujours été pour une solution politique de cette crise.
Mais comment peut-on être favorable aux négociations de paix tout en déclenchant des
offensives de grandes envergures en recrutant des mercenaires ? Comment faire croire à son
peuple qu’on est disposé à discuter, alors que le budget pour la défense et l’achat des armes ne
fait qu’augmenter au détriment des secteurs de la santé et de l’éducation ?
En tout cas une chose est certaine, le MPLA a voulu renforcer les dispositions de son
gouvernement dans les pourparlers de paix mais, ce but n’a pas été atteint. Le seul mérite que
l’on peut accorder au MPLA est le génocide du peuple angolais.
S’il est vrai que la bataille de Huambo a causé des nombreuses pertes dans les rangs de
l’UNITA et des peuples habitants cette zone, force est de constater que Luanda a aussi terni sa
crédibilité auprès de la communauté internationale. Sans oublier que l’UNITA en refusant
toute attitude conciliante contribue elle aussi au génocide.
Tout ceci montre que les responsables des différents partis ne font aucun effort de réflexion
dans une optique nationale. Tout force à croire que leurs ambitions personnelles les
préoccupent beaucoup plus. Eduardo Lubanzadio
ACCORDS DE LUSAKA: LES RAISONS D’ETRE OPTIMISTE
Pendant presqu’une année, les yeux des angolais étaient braqués sur Lusaka, capitale de la
Zambie où se décidait l’avenir de l’Angola.
Au début, personne ne pouvait penser que les deux parties allaient se supporter aussi
longtemps. L’histoire de ce pays nous a tellement réservé des surprises qu’il était tout à fait
normal d’être prudent quant à l’issue des pourparlers. Force est de déplorer les incertitudes
qui ont entouré la fin des négociations, et surtout les violations systématiques du cessez-le-feu
entré en vigueur le 22 novembre de l’année en cours(*).
Certes, la grande interrogation réside dans l’application des accords sur le terrain. Il faut, dans
ce cas, souhaiter que les belligérants fassent preuve de conscience politique ou mieux de plus
de patriotisme.
Personnellement, en dépit des balbutiements du processus de pacification, je m’efforce d’être
optimiste. Contrairement aux arrangements de Bicesse, qui ont été négociés à la hâte, ceux de
Lusaka ont bénéficié du facteur temps. Il a été un des éléments déterminants dans ces longs
pourparlers qui se sont caractérisés à maintes fois par des impasses. L’étude du processus
montre que la ruse a été l’arme souvent utilisée par les deux parties. Chaque concession a été
arrachée avec beaucoup de difficultés. Autrement dit, il est fort probable que les négociateurs
ont pris le soin d’examiner chaque détail des accords. Bref, rien n’a été négligé.
En termes d’intérêts, les protagonistes n’avaient d’autre choix que de coopérer à terme pour
aboutir à un accord. D’autre part, l’évolution de la situation en Afrique australe constitue
aussi un élément qui milite en faveur de l’optimisme.
Le Mozambique, à l’instar de l’Afrique du sud, après le succès du récent processus électoral
va enfin connaître la paix. Ici, je pronostiquerai sur l’effet «tache d’huile». Car l’Angola ne
pourra pas continuer de faire cavalier seul dans cette partie prometteuse du continent. Ce
serait une stratégie suicidaire que l’histoire aura à juger si les hostilités venaient de reprendre.
Enfin, les pressions exercées sur les deux belligérants par la communauté internationale
peuvent être considérées, à certains égards, comme porteuses d’espoir dans la recherche d’une
solution pacifique au conflit angolais. Si, dans le passé, l’O.N.U. avait minimisée la portée de
la crise, cette fois-ci elle a donné l’impression de prendre ses responsabilités: au lieu de 800
observateurs environ, on avance pour l’avenir le chiffre de 5 à 6 000.
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A mon avis, pour leur crédibilité voire efficacité, les pressions doivent être accrues et sans
ambiguïtés. Aussi, elles doivent être permanentes.
Il est vrai que beaucoup d’observateurs restent sceptiques quant à la mise en application des
accords de Lusaka. Il incombe à la communauté internationale, entendez l’O.N.U. qui a
supervisé les pourparlers la responsabilité de fournir les moyens appropriés en vue d’obtenir
sur le terrain des meilleurs résultats. Cela ne peut être possible sans la coopération des
protagonistes.
(*) Journal Le Monde du 16 décembre 1994. Pody Mingiedi, Genève.
LE POIDS MEDIATIQUE
S’il est des outils de communications susceptibles de forger une opinion, voire l’influencer,
les médias en sont un. Leur impact subtilement puissant serait à la limite capable de façonner
une vérité pour contre-vérité et vice-versa. L’écrit quant à lui, ne reste pas en marge de cette
réalité.
Le lobby médiatique occupe une place très pondéreuse dans le système et le fonctionnement
de la société contemporaine. Attribuer à celui-ci le qualificatif du «4ème pouvoir» comme
avancent déjà certains chroniqueurs semblerait éminemment admissible. Reste que
l’objectivité dans l’analyse des faits, de par la déontologie d’informer, fait quelquefois sujet
de moult controverses. On observerait même que le clivage, selon qu’il s’agisse des pays dits
de liberté d’expression ou l’inverse, est parfois inexistant.
La fin du 20è siècle connaît des turbulences assez critiques; les drames humains sont
désormais monnaie courante dans certains coins du globe. Les cas de l’ex-Yougoslavie,
Somalie, Angola, Rwanda, etc. sont amplement probants qu’ils demeurent éloquents d’euxmêmes, en raison de la couverture médiatique, surtout du premier, second et du dernier.
Parlant du cas rwandais, on dénote que l’information est essentiellement focalisée sur les
atrocités commises, les aides humanitaires qui affluent tous azimuts. De surcroît, on irait
même jusqu’à constater au mauvais escient de l’opinion, un certain conditionnement
engendrant ainsi un réflexe pavlovien. Prenons l’exemple tout récent du Rwanda, formidable
verger au cœur de l’Afrique centrale. Ce pays qui hier, à peine connu du public du monde
occidental notamment, est passé, mine de rien, à une côte de «popularité» insoupçonnable.
C’est comme si, évoquer le nom du Rwanda, serait rien d’autre que synonyme de guerre
civile, famine, aide humanitaire, opération «turquoise» menant ses actions, etc. Mais alors,
l’information, l’analyse de la situation, sont-elles vraiment allées à la profondeur des choses ?
Que pourrait-on insinuer aux propos de M. Jean Marc Clément(*), évoquant le drame
rwandais dans son article paru dans Jeune Afrique n° 1749 du 14-20.07.1994 intitulé «J’ai
honte d’être français» ? Lesdits propos semblent assez pertinents qu’il serait préférable de la
publier in extenso(**).
M. Rony Braumann, ancien président du «Médecins sans frontières», notoirement connu pour
sa perspicacité ô combien humaniste et au franc-parler poignant, n’a jamais cessé d’évoquer à
maintes reprises le caractère partial dans certaines informations. Il est curieux, note-t-il, de
constater la manière dont certains médias feignent, à quelques égards, de poser les vraies
questions qui sont au centre, sinon à l’origine de la crise.
Point n’est guère utile de se faire toujours une singulière illusion, en affichant une naïveté
béante. A analyser les propos de M. Jean-Marc Clément, ou les constats de M. Braumann, a
fortiori cela laisse présager des velléités plus ou moins « conformistes » ou « diktatistes » de
certains médias, à travers lesquelles il ne faut pas se démarquer pour des raisons purement
« politico-stratégiques ».
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(*) Docteur en médecine, Prix international des Droits de l’homme 1985, ayant oeuvré près de
3 décennies au Rwanda.
(**) « Au soir du 06.04.1994, lorsque les présidents du Rwanda et Burundi furent assassinés,
j’ai écrit un livre. Je l’ai remis à 11 éditeurs français le 07.06.1994. Ils se disaient intéressés
« par le sujet ». Aucun n’a accepté de la publier, l’un me rappelant même qu’il existait une
version « officielle » sur laquelle les « historiens se sont mis d’accord » ! Pourtant avant que
l’opération turquoise ne soit déclenchée, il eût été utile que les esprits soient un peu éclairés
par l’analyse d’un Africain de nationalité française. Personne n’en a voulu car il est interdit de
regarder l’histoire avec d’autres yeux que ceux que le gouvernement vous greffe. »... Notre
philosophe malien, Amadou Hampâte Bâ, nous a enseigné que « la main qui donne est
toujours au dessus de la main qui reçoit, comme celle qui frappe! » La leçon n’aura-t-elle pas
encore été apprise malgré trois siècles d’esclavage, un siècle de colonisation et trente-cinq ans
de néo-colonisation ? » L. Makasi « Kwamy »
MON NOM EST-IL D’UN DERACINE ?
Le nom est un mot ou groupe de mots qui sert à identifier ou désigner un être humain, un
animal, un végétal, les choses et les idées. Dans toutes les civilisations, chaque être ou chaque
chose possède un nom. Et ce nom a un significatif par rapport aux traditions de la société dans
laquelle il a été attribué.
Notre but ici n’est pas celui de faire une leçon de grammaire mais plutôt, de parler plus
précisément de la manière dont le Bantu (Bantou*) attribue le nom à sa descendance.
Ce qui paraît évident, depuis la préhistoire, le bantu nomme sa descendance, sa progéniture de
la même manière; c’est-à-dire, l’enfant qui naît dans une famille bantu porte le nom que les
parents, d’un commun accord, lui donnent en souvenir soit d’un membre de la famille proche
ou lointaine, soit d’un ami ou voisin, ou encore, un nom qui symbolise un événement ou une
situation vécue.
Il n’est pas dans les traditions bantu de faire porter aux enfants le patronyme qui signifie nom
de famille. On peut trouver dans une famille composée du père, de la mère et des enfants
plusieurs noms.
Dès le quinzième siècle, au contact avec l’homme blanc et, avec l’apport du christianisme et
de l’islam, l’homme noir (bantu) commençait à porter en plus de son nom traditionnel un
second nom chrétien ou islamique suivant la religion des parents. Pendant l’esclavagisme,
l’homme noir, esclave, portait le nom que son maître blanc lui donnait, bon gré, mal gré.
Ensuite, durant la colonisation l’homme blanc établissait les registres de l’état civil. Plusieurs
noms bantu se sont vus transformer ou, tout simplement, ils sont mal écrits parce que le colon
était anglais, hollandais, français, espagnol ou portugais.. Un même nom est écrit ou prononcé
de plusieurs façons. A l’exemple de Kisungu, Kissoungou, Quissungo, Kizoungou, etc.
Ainsi, beaucoup de bantu perdirent leurs noms d’origine et portèrent des noms de famille
d’origine étrangère parce que les officiers de l’état civil, avec leur esprit de négrier,
imposaient ces noms étrangers aux autochtones.
C’est la raison pour laquelle, nous trouvons actuellement des bantu qui portent des noms tels
que António Pedro Machado Perreira etc... la liste est trop longue.
De leur propre gré ou contre leur gré, nous pensons que porter un nom qui n’a aucune
signification dans ses traditions n’est qu’une aliénation mentale. N’est-ce pas un déracinement
? Mon véritable nom est Mambi Mambuene Masakidi.
*Bantou: Ensemble des populations vivant dans le centre et le sud de l’Afrique, à partir d’une
ligne allant de Douala (Cameroun ) à Mombasa (Kenya). Hottentots et Bochimans exceptés.
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Définition tirée du « Dictionnaire encyclopédique Alpha ». Editions Grammont S.A., Suisse.
1983. Mbambi Ntoni
L’AFRICAIN EST-IL VRAIMENT NOIR OU BRUN ?
L’EUROPEEN EST-IL VRAIMENT BLANC OU ROSE ?
LA RACE PEUT-ELLE VRAIMENT EXPLIQUER LA TRAITE NEGRIERE ?
L’INTELLIGENCE DU NOIR, D’APRES LE BLANC, PEUT EXPLIQUER SON
INFERIORITE ?
Les réponses à ces questions peuvent non seulement nous permettre de déceler certaines
vérités mais aussi confirmer plusieurs contradictions par rapport aux affirmations gratuites
mises en oeuvre par certaines philosophes à l’instar de David Hume, Joseph de Gobineau, etc.
David Hume sera le premier à ouvrir les brèches en affirmant que les noirs d’Afrique étaient
par nature des êtres inférieurs. Il fallait, par cette formule, sous-entendre tous les noirs, et de
façon générale, toutes les autres espèces d’hommes, d’êtres par nature inférieures aux blancs.
Loin de s’arrêter là avec ses allégations farfelues, il confirma avec précision qu’on ne pouvait
trouver aucune invention ingénieuse chez les noirs, non plus d’arts ni de sciences. (hic!)
Peu de temps plus tard, c’est la World Book Encyclopédia qui, en 1973, finira par contredire
les affirmations scandaleuses de Hume. Celle-ci affirmera avec exactitude que: « Entre 1200
et 1600, Tombouctou, en Afrique occidentale, abritait une prestigieuse université négro-arabe
dont le rayonnement s’étendait jusqu’en Espagne, en Afrique du Nord et au Moyen-Orient.
La France qui aujourd’hui se trouve à l’origine du déchirement de la république rwandaise,
fera encore preuve de sa politique actuelle déjà au XIXème siècle à travers « l’Essai sur
l’inégalité des races humaines» de Joseph de Gobineau. Dans son ouvrage, celui-ci divisait
l’humanité en trois races humaines distinctes qui étaient, par ordre décroissant d’excellence;
la blanche, la jaune (qu’on ne parle pratiquement plus) et la noire. Il affirma que les qualités
intrinsèques de chacune étaient portées par le sang et que tout mélange dû à un mariage interracial se traduisait par une dégradation et une perte des qualités supérieures.
Hitler dans son livre « Meine Kampf » (Mon Combat) n’a fait que confirmer les idées de
Joseph de Gobineau. Mais les éléments de base de la théorie de Gobineau - la division en trois
races - la transmission par le sang, la race aryenne, n’avaient aucun fondement rationnelle, et
ils sont aujourd’hui totalement contestés par la communauté scientifique, quoique cette thèse
trouva rapidement des partisans dont le célèbre anglais Houston Chamberlain qui décida de
s’installer en Allemagne pour y répandre ses idées selon lesquelles les allemands restaient le
dernier espoir de préserver la pureté de la race aryenne.
La religion, par le biais de ses chefs religieux, ne sera pas épargnée car elle explique sa
position à travers certains versets bibliques: « de toute façon, les noirs étaient maudits par
Dieu », en tournant bien entendu, le sens des écritures pour en apporter la preuve.
Dans leur commentaire de la bible, les ecclésiastiques Robert Jamieson, Andrew Fausset et
David Brown, « Maudit soit Canaan » (Genèse 9:25), disent que cette condamnation s’est
accomplie avec la destruction des cananéens l’abaissement de l’Egypte et l’asservissement
des africains, descendants de Cham. Or la bible n’enseigne absolument pas que l’ancêtre de la
race noire fut maudit. En fait, les noirs ne descendent pas de Canaan, mais de Cush.
Au XVIIIème siècle, John Woolman déclara qu’utiliser cette malédiction biblique pour
justifier « la traite des noirs et les priver de leurs droits naturels »: C’est faire encore appel à
une hypothèse trop grossière pour être acceptée par un esprit sincèrement dubitatif de se
laisser guider par des principes solides.
Or la civilisation s’est déversée dans la vallée du Nil pour arroser la Grèce, le Moyen-Orient,
l’Espagne jusqu’à Poitiers, il ne faut pas oublier que les égyptiens se percevaient comme des
11
nègres. Le tableau générique des races représentées dans le tableau de Ramsès III au XIIème
siècle (av.J.C.) le confirme. Et, Lepsius qui a fait ce relevé, s’étonne et écrit: « Là où on
s’attendait à voir un égyptien, on nous présente un nègre authentique ». Si une telle preuve est
aujourd’hui affirmée, cela nous amène à dire et à confirmer que les pharaons étaient tous
noirs. Mussa Bishiri, Domdidier (FR)
COURRIERS DES LECTEURS
MESSAGE DE REMERCIEMENT DU PDP-ANA A L’ASSOCIATION
Monsieur le Président,
Nous avons l’honneur de vous présenter, au nom du Professeur MFULUMPINGA N’LANDU
VICTOR, Président, ainsi qu’en celui de toute la masse militante de notre Parti, nos sincères
remerciements pour l’accueil combien chaleureux et toute la sollicitude que vous avez
témoignés à l’endroit de notre Leader susmentionné lors de son récent séjour en Suisse.
Nous pensons que son message à la haute tribune de votre Association fut à la mesure des
attentes, non seulement de vos membres mais aussi de votre public, et que nonobstant le
caractère apolitique qui anime votre Association, le message du PDP-ANA, vous transmis par
le biais de son Président n’est pas tombé dans les oreilles des sourds et qu’à brève échéance, il
portera des fruits parce qu’adressé à des angolais qui, même loin du pays, ne sont pas
insensibles aux violations des Droits de l’homme et au sang de nos compatriotes qui continue
à couler du fait de l’égoïsme et de la cupidité des communistes du MPLA-PT, encore au
pouvoir.
Espérant que vous nous témoignerez le même égard lors de notre prochaine visite, nous vous
prions de croire, Monsieur le Président, en l’expression de nos sentiments patriotiques.
Pour le PDP-ANA, Mampinga Mbala, Secrétaire National chargé de l’Organisation et Cadre.
(Lettre du 15 août 1994)
MESSAGE DU CAPASC*, ORGANE ASSOCIE
A LA COMMUNAUTE ANGOLAISE DU ZAÏRE (C.A.Z.)
Cher Compatriote,
C’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai lu les statuts ainsi que le bulletin d’information
N’GOLA (n° 1 et 2) de votre association.
Les idées de votre association sont si parentes de nôtres car la préoccupation du CAPASC
demeure les provinces défavorisées notamment UIGE ET ZAÏRE... Et ici nous pouvons par
exemple initier certains dossiers que votre association peut assurer le suivi auprès de certains
organismes en Europe. Notamment les organismes qui opèrent en république du Zaïre et qui,
en temps de paix, peuvent accepter d’opérer à UIGE et au ZAÏRE étant donné la proximité.
J’aimerais aussi que vous réfléchissez sur l’E.F.A. (ESPACE FRANCOPHONE
D’ANGOLA) dont je suis un des animateurs.
Personnellement, j’ai déjà eu beaucoup d’occasions de passer de séjours en Europe: France,
Belgique, Allemagne, Hollande, Italie, Les Pays scandinaves... et en Suisse. J’ai eu l’occasion
de parler à la tribune de la 59ème Conférence International du Travail en Juin 1974, au nom
de l’Angola.
Dans le prochain numéro d’Engajamento Social**, nous parlerons de votre association.
Malgré les difficultés financières, nous tirons à chaque parution 1’000 exemplaires. Et les
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angolais d’au moins 10 pays lisent déjà Engajamento Social (France, Belgique, Allemagne,
Italie, Etats-Unis, Canada, Congo... et un grand lot va en Angola.
Nous aimerions recevoir régulièrement les informations de votre association pour les
répercuter dans la grande diaspora angolaise au Zaïre et dans les provinces de Uige et Zaïre.
J’estime qu’il faudra un jour que les associations de la diaspora angolaise se retrouvent
quelque part de manière indépendante en dehors de toutes préoccupations politiciennes pour
réfléchir sur la reconstruction d’une Angola meurtrie. Le Congrès Mondial Juif le fait
régulièrement.
Voilà un débat à susciter dans les milieux des angolais en Europe et d’ailleurs dont nous
souhaiterons recevoir les échos.
Prions toujours pour la paix de notre pays.
Veuillez transmettre aux membres de votre association toute la considération du CAPASC et
tous nos sentiments de fraternité et de complémentarité.
Lukoki Buta Tulante Jackson, Président du CAPASC et Editeur d’Engajamento Social.
* Centre Angolais pour la Promotion des Actions Sociales et Communautaires
** Périodique d’information du CAPASC.
LU POUR VOUS
REFOULE A BRIGUE, IL REVIENT PAR LA GRANDE PORTE A COINTRIN !
Secrétaire général de l’OCDA, une association d’entraide africaine coopérant avec APA ( une
ONG basée à Lausanne et oeuvrant pour les démunis en Angola), Paolo António Nlandu se
souviendra longtemps de sa tentative de voyage en Suisse, le 5 novembre dernier. Tout
comme ceux qu’il devait rencontrer dans le cadre d’une réunion de travail comprenant,
notamment, Soeur Denise, l’assistante sociale de la paroisse du Valentin et Christiane Guyot,
présidente de l’APA (Action Planalto Angolais).
Expulsé du train
Actuellement basé à Rome, pour les besoins d’une formation à l’Institut de droit et de
développement, P.A. Nlandu a pris le train le 4 novembre au soir. Et, comptant bien se trouver
en Pays de Vaud le lendemain à 8h 27, s’est endormi du sommeil du juste après avoir confié
son passeport comme son billet au couchettiste. Le lendemain matin, à ce qu’on est convenu
d’appeler l’heure du laitier, un homme entre dans le compartiment et une voix tonne:
« Passager de la couchette 55: vous descendez à Brigue. C’est dans cinq minutes. - Mais,
Monsieur, je vais à Lausanne... - Oui, mais vous descendez à Brigue. Prenez aussi vos
bagages. » Une fois sur le quai, P.A. Nlandu apprend qu’il est l’objet d’un contrôle et se
retrouve, en compagnie de deux autres étrangers au poste des gardes-frontière. Pour entendre,
après examen de son document, un fonctionnaire âgé d’une cinquantaine d’années lui
déclarer: « La photo sur ce passeport n’est pas à vous, Monsieur. »
Montrant tour à tour sa carte d’immatriculation délivrée par l’ambassade de France en
Angola, sa carte d’étudiant à Rome, son ticket de retour et sa réservation pour le dimanche 6,
P.A. Nlandu proteste de sa bonne foi. Tout en demandant d’abord à téléphoner à ceux qui
l’attendent en Suisse, puis à être conduit en France. Mais, rien n’y fait. Et, quelques heures
plus tard, il se retrouve dans un autre train, roulant vers Domodossola. D’où il est « invité »
par les policiers italiens à reprendre la direction de Rome.
« Passeport falsifié »
L’explication du sous-chef du Service de l’état civil et des étrangers du Valais, responsable du
refoulement, tient en peu de mots: « Selon le rapport qui a été adressé à l’Office fédéral des
étrangers à Berne, le passeport de ce monsieur était falsifié, chose extrêmement courante sur
cette ligne d’ailleurs.» Ce qui n’empêche que, quinze jours plus tard, le monsieur en question
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a pu entrer tout à fait normalement en Suisse par l’aéroport de Cointrin où, apparemment, la
photo de son passeport n’a pas posé de problème.
Scandalisée, non seulement à cause du temps et de l’argent perdus mais aussi par ce qu’elle
considère comme un cas flagrant de non-respect de la libre circulation des personnes et une
atteinte aux Droits de l’homme, Christiane Guyot, la présidente de l’APA s’est adressée à
Arnold Koller, chef du Département de justice et police à Berne. Qui n’a pas encore fait
connaître sa réponse.
O.K. Journal 24 Heures du 08 décembre 1994.
ANGOLAIS DE SUISSE/ L’Association en appelle à la solidarité
Dernièrement, à la Cité Universitaire de Neuchâtel, l’Association des Angolais de Suisse
organisait une soirée dansante au profit de l’entraide à l’Angola. Ce fut un véritable succès.
Cette association, dont le siège est à Genève, lance aujourd’hui un appel à toutes les
personnes de bonne volonté pour soutenir et intensifier les efforts envers leur pays.
En raison des difficultés politiques et sociales de l’Angola, un nombre assez considérable
d’Angolais continue à émigrer vers les pays limitrophes et lointains.
En 1983 déjà, les Angolais résidant en Suisse prennent l’initiative de créer une association
dénommée l’Association des Angolais de Suisse, dans le but de maintenir des contacts entre
eux, de sauvegarder et renforcer leur solidarité. Sans aucun but lucratif, l’association constitue
le fruit du travail de bénévoles, étudiants ou travailleurs. Elle permet avant tout d’organiser et
de financer des projets d’aide humanitaire.
Des projets d’entraide en cours ?
- L’année passée, nous avions, entre autres, procédé à une collecte très fructueuse de
médicaments, destinés au peuple angolais, relève Sanda Pasi Kato Don Piscky, membre du
comité exécutif et secrétaire du domaine des sports et loisirs.
- Pour l’instant, nous n’avons pas de projet précis mais beaucoup d’idées, reprend Sanda Pasi
Kato Don Piscky.
Le comité envisage notamment un projet de jumelage entre une école suisse et une angolaise.
Il prévoit également des visites de centres de requérants d’asile angolais en Suisse. Il s’agit de
prendre connaissance des besoins actuels des réfugiés et de voir comment l’association peut
leur être utile. Toutefois, dans ce domaine, elle se heurte aux autorités suisses et à celles des
centres en question.
L’association possède également un bulletin d’information: la revue « N’GOLA ». But de ce
journal? C’est l’instrument principal de communication entre Angolais de Suisse et de
l’Angola. Pour améliorer cet organe et le rendre plus attractif, l’association cherche l’appui et
l’aide de spécialistes du domaine de la rédaction.
D’une manière plus générale, elle lance un appel à l’aide financière ou matérielle, sous toutes
ses formes.
- Nous cherchons désespérément un local comme siège de notre association, à Genève ou en
Suisse romande, précise Sanda Pasi. Nous avons également besoin de matériel de bureau,
photocopieuse, ordinateur, offerts ou à prix modeste.
L’association insiste sur le fait que la participation de tous les ressortissants angolais est la
bienvenue, ainsi que celle des amis de bonne volonté.
I.K. Extrait du Journal « L’Express » de Neuchâtel du Lundi 28 novembre 1994.
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POESIE – POESIA
Raça negra sempre
Quem pode dizer-me tanto da raça negra !
Qual é a origem desta raça negra ?
Até quando o problema desta raça negra !
Porque sempre a raça negra ?
A escravatura, o colonialismo, o «apartheid»,
O racismo, a miséria, o sofrimento...
Quem pode dizer-me mais desta raça negra ?
Pretende viver bem mas não !
Diz-se ser inteligente mas não é verdade
Pensa ser mais forte, afinal é mais fraca
Fala-se da democracia, no fundo é a divisão
Porque sempre a raça negra ?
Quem pode dizer-me mais desta raça negra ?
Ser desta raça negra é pecado,
Agitador, invejoso, ódioso, orgulhoso, traidor, cobiçoso, Egoista, gosta, a ser chefe não
servidor.
Porque sempre a raça negra ?
Porventura não fizemos a distinção dentro de nós mesmos ?
E não os fizemos juizes de maus pensamentos
Raça negra acorda, vigia, sacode para melhor
Compreender o seu primordial problema
Raça negra, raça de cor aprende a amar
A partilhar, a compreender,
A conhecer, a dor da sua raça,
Até quando o problema da raça negra !
João Bunga « Jeannot », Lausanne.
QUI SUIS-JE ?
Je suis Somalienne, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Leyla.
Je parle mon dialecte.
Je suis Malienne, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Mehmed.
Je parle mon dialecte.
Je suis Sénégalaise, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Abdou.
Je parle mon dialecte.
Je suis Ivoirienne, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Kouakou.
Je parle mon dialecte.
Je suis Camerounaise, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Eboa.
Je parle mon dialecte.
Je suis Congolaise, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Yombi.
Je parle mon dialecte.
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Je suis Zambienne, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Ndola.
Je parle mon dialecte.
Je suis Zaïroise, je porte les pagnes
Et je suis fière d’être appelée Moseka.
Je parle mon dialecte.
Je suis Angolaise, je ne porte pas les pagnes
C’est pour les non-assimilées me disent-ils.
J’ai honte d’être appelée Kimbiyavanga
C’est un nom des chiens me disent-ils
Ils m’ont baptisé Maria d’Oliveira Perreira Da Conceição
Le nom de mon arrière grand-parent paraît-il.
Je ne parle pas mon dialecte
Car, c’est une langue des sauvages
Une langue des « matumbos » me disent-ils.
Masukidi Pedro, Genève.
ANGOLA, SOUVIENS-TOI
Angola te souviens-tu ?
Nous avions cru à Alvor et nous étions déçus !
Nous avions cru à Bicesse et nous étions déçus !
Devrions-nous toujours croire ?
Y-a-t-il une espérance quelque part ?
Angola te souviens-tu ?
Ils sont morts parce qu’ils étaient du MPLA !
Ils sont morts parce qu’ils ont aimé le FNLA !
Ils sont morts parce qu’ils ont applaudi l’UNITA !
Angola te souviens-tu ?
De Quifangondo, de Huambo
De Cuitocuanavale, de Cassinga
De Cabinda, de Luanda
De Menongue et d’ailleurs.
Angola te souviens-tu ?
Ils sont morts parce qu’ils parlaient mal le portugais,
Ils sont morts parce qu’ils étaient nés à l’étranger,
Ils sont morts parce qu’ils étaient blancs,
Ils sont morts parce qu’ils étaient métis,
Ils sont morts parce qu’ils étaient noirs.
Angola te souviens-tu ?
Du 29 et 30 septembre 1992,
Ils ont cru au changement,
Ils ont cru au renouveau,
Ils ont cru à la paix,
Ils ont cru à la liberté d’expression,
Et, ils se sont exprimés, ils ont voté.
Angola te souviens-tu ?
Ils ont trouvé la mort,
parce qu’ils étaient tous angolais !
Angola te souviendras-tu encore de ceux-là ?
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Menga Waku, Genève
UMA LÁGRIMA
Ela caíu como uma ribeira sêca
Sobre a chuva que dilua
Depois, ela regressou para dar vida
Como a mulher que da vida
A um bonito bébé.
E,
Naquela noite, Como o vento que sopra
E que não Vem
O passo
Ao chegar ao pé, da vela, ela derramou-se
Sobre a minha cara
Perorrendo o meu rosto
Como o dia do sol
Não podendo conter-se
Ela caíu como uma ribeira sêca
Sem a chuva que dilua.
Afonso Sadi, Genève.
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