Campus d`Evry : visiteur de marque pour le laboratoire

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Campus d`Evry : visiteur de marque pour le laboratoire
Campus d’Evry : visiteur de marque
pour le laboratoire de Raymond Frade
Christian Bréchot, Directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm)
visitera lundi 10 février au matin les unités Inserm implantées sur le campus d’Evry et en particulier l’unité
Inserm U.354 « Immunochimie des régulations cellulaires et des interactions virales » dirigée par le
Professeur Raymond Frade, très récemment installée sur le site de Genopole® à Evry.
Pierre Tambourin, Directeur général de Genopole®, se félicite que Genopole® ait pu attirer cette
équipe : « C’est un très bon groupe et nous sommes heureux qu’il puisse trouver à Evry un environnement
qui favorise ses travaux ainsi qu’une communauté scientifique avec laquelle les échanges se révéleront
fructueux. »
L’étude des régulations cellulaires tire profit, aujourd’hui, des connaissances récentes sur les gènes, leur
fonctionnement, et le génome dans sa globalité, thèmes de prédilection à Genopole®. La réciproque est
aussi vraie, les chercheurs qui étudient la génomique bénéficiant des nouveaux acquis sur les régulations
cellulaires.
A cela s’ajoute, pour Raymond Frade, une autre caractéristique intéressante du campus d’Evry : avec une
quarantaine d’entreprises de biotechnologie, une pépinière d’entreprises et une structure d’aide à la
création d’entreprise, Genopole®-Entreprises, le campus présente un environnement propice à la
valorisation des découvertes de son équipe, lesquelles sont déjà protégées par 3 brevets.
Le laboratoire dirigé par le Professeur Frade a été aménagé grâce au soutien financier du Conseil régional
d’Ile de France, du Conseil général de l’Essonne et de l’Inserm. Il s’intègre à un ensemble de plus de vingt
équipes publiques de recherche dont les tutelles sont l’Inserm, le CNRS, le CEA, l’Inra, l’université
d’Evry-Val-d’Essonne et d’autres universités.
Situé à Evry, à 30 km au sud de Paris, Genopole® est le site de référence en France pour la recherche en
génétique, génomique, post-génomique et sciences connexes ainsi que pour l’implantation d’entreprises de
biotechnologies.
Communiqué de presse – Genopole®
Campus d’Evry : visiteur de marque pour le laboratoire de Raymond Frade
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Une unité de recherche focalisée sur les régulations cellulaires
Les chercheurs de l’unité Inserm U.354 s’intéressent depuis plusieurs années à la régulation cellulaire,
c’est-à-dire aux mécanismes moléculaires qui activent ou, à l’inverse, inhibent une fonction cellulaire. En
l’occurrence, ils étudient plus particulièrement la prolifération et la différenciation d’acteurs clés du
système immunitaire, les lymphocytes (globules blancs) humains. Leurs travaux se situent à l’interface
entre l’immunologie et la cancérologie.
Raymond Frade a choisi d’étudier un modèle bien précis : la prolifération des lymphocytes de type B et sa
régulation par une des protéines du complément, le C31. Pourquoi le C3 ? Cela s’explique en partie par
l’histoire personnelle du chercheur : au début des années 80, Raymond Frade, alors post-doctorant aux
USA, aborde l’étude du récepteur membranaire du C3 dans son laboratoire d’accueil. Les récepteurs
membranaires sont des molécules dont la première fonction est de servir de structure de reconnaissance
pour les molécules extra cellulaires (hormones, protéines de virus...). Lors de la rencontre de ces molécules
avec leur récepteur, ce dernier est « activé » et déclenche alors des signaux de régulation intracellulaires.
De retour en France, Raymond Frade monte une petite équipe. Ils sont les premiers au niveau
international à isoler le récepteur pour un fragment de C3 appelé C3d : c’est une glycoprotéine de
membrane, la gp140. Très vite, elle est re-baptisée C3dR (mais porte aussi les noms de CR2 ou CD21). En
1985, l’équipe démontre que C3dR est aussi le récepteur pour le virus d’Epstein-Barr, virus responsable
chez l’homme de la mononucléose infectieuse, et qui, in vitro, a la propriété de transformer un lymphocyte
B normal en « lymphome ». La gp 140 est donc à la fois un récepteur pour le C3d (C3dR) et pour le virus
d’Epstein-Barr (EBVR).
Lorsque C3d rentre en contact avec ce récepteur, celui-ci transmet un « signal » qui va induire à l’intérieur
de la cellule toute une série de réactions en cascade aboutissant à la prolifération du lymphocyte B. De ce
fait, C3d se comporte comme un facteur de croissance. De son côté, le virus d’Epstein-Barr, en rentrant
en contact avec ce récepteur, l’active et transmet des signaux qui vont faciliter la transformation des
lymphocytes B en lymphomes.
Comment tout cela fonctionne-t-il ? Quels sont les molécules et les gènes impliqués ? Quelles sont les
relations entre cette induction de la prolifération lymphocytaire et certaines maladies comme les cancers ?
Telles sont les questions auxquelles essayent de répondre les chercheurs de l’Unité U.354.
Pour ce qui est des molécules et des gènes impliqués, l’équipe a bien avancé, avec la détection de plusieurs
enzymes engagées dans les premières étapes de la transmission du signal, et avec la découverte, en 1997,
d’un nouveau gène, RB18A, qui dirige la synthèse d’une protéine, jusqu’alors inconnue, impliquée dans la
régulation cellulaire. Raymond Frade et ses collaborateurs ont aussi déterminé la localisation
chromosomique de ce gène : il est situé dans une région du chromosome 17 associée à des cancers du sein
et probablement à d’autres cancers.
Le complément est un ensemble de 15 protéines – dont le C3 – présentes dans le sérum sous forme inactive. Lorsqu’il est activé,
le complément permet la lyse de cellules cibles (cellules cancéreuses,bactéries…) sans l’intervention de cellules tueuses. Le
complément est susceptible d'être activé au cours d’une réaction inflammatoire ou d’une réaction immunitaire.
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La protéine RB18A agit sur la régulation d’une autre molécule très importante, la p53, une protéine
impliquée dans l’apparition de cancers : RB18A inhibe l’apoptose (ou mort cellulaire) contrôlée par la p53.
Par ailleurs, un autre thème de recherche, toujours lié à C3, monopolise des chercheurs de l’Unité. Il s’agit
de l’étude des molécules qui contrôlent l’intégrité de C3 lui-même. Là encore, les membres de l’équipe ont
pu mettre en évidence la présence, à la surface de cellules de mélanomes humains malins, des enzymes
membranaires (des protéases) qui clivent C3 et inhibent son activité lytique. Normalement, l’activation de
C3 induit la formation d’un complexe protéique qui « attaque » la membrane de la cellule cible, y fore un
trou et aboutit à la lyse de la cellule. En produisant ces protéases, les cellules de mélanomes empêchent
donc le C3 de les lyser et deviennent ainsi résistantes au système immunitaire. De fait, les expériences
montrent que les protéases identifiées contribuent très fortement aux propriétés des mélanomes humains
d’induire des tumeurs et des métastases dans l’organisme.
Ces deux thèmes de recherche ont donc conduit l’Unité Inserm U.354, de la surface cellulaire au noyau de
la cellule et au génome. Ces découvertes fondamentales et récentes ouvrent, dans les domaines de
l’immunologie et de la cancérologie, de nouvelles voies de recherche, notamment au niveau des
applications y compris pharmacologiques. Ces travaux profiteront largement des compétences réunies à
Evry sous l’égide de Genopole®.
Contacts presse :
Genopole® :
Catherine Brun, chargée des relations presse – 01 60 87 83 10
Hélène Pollard, Directrice Genopole® Recherche – 01 60 87 83 08
[email protected] - www.genopole.org
Inserm :
Séverine Ciancia, chargée des relations presse – 01 44 23 60 86
[email protected]
2, rue Gaston Crémieux – CP 5723 – 91057 Evry Cedex – France – Tél. : 33 (0)1 60 87 83 00 – Fax : 33 (0)1 60 87 83 01 – www.genopole.org
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