au pied d`un géant - Beffrois et Patrimoine

Chers lecteurs,
Journal d’information de l’association Beffrois et Patrimoine - N°2 - Octobre 2OO9
Les deux statues de béton placées à la base
du beffroi de Lille suscitent l’intérêt du visiteur.
Laissez-vous conter leur histoire, vous
comprendrez alors pourquoi l’artiste Carlo
Sarrabezolles les a sculptées au pied du beffroi
lors de sa construction entre 1924 et 1932.
Vers l’an 620, Salvaert, Prince de
Dijon, part se réfugier en Angleterre, accompagné de son escorte et de
son épouse Emergaert qui attend un
enfant. Dans le pays de Bucq, dans les
environs de Lille, ils sont attaqués par
Phinaert, cruel gouverneur du lieu. Le
prince et ses hommes sont assassinés,
seule Emergaert parvient à s’échapper.
Elle trouve refuge auprès d’un ermite à
qui elle confie l’enfant qu’elle met au
monde. Celuici l’élève et le
baptise de son
propre nom,
Lydéric.
Devenu habile
chevalier, le
jeune homme apprend
la vérité sur
son passé et
décide de se
Lille, venger. Il reLydéric pose
aux côtés de Phinaert trouve la trace
et sa hache de Phinaert à
la cour du Roi
Dagobert 1er à Soissons. Au terme d’un
duel judiciaire, Lydéric passe Phinaert
au fil de son épée. Dagobert lui confie
les biens du défunt et lui attribue l’administration de la Flandre avec le titre
de Grand Forestier. La tradition en fait
le premier Comte de Flandre.
Lydéric s’installe au château de Bucq
autour duquel viennent s’installer
les populations, c’est la naissance de
Deux géants
au pied d’un géant
la ville de Lille en 640. Ainsi, il est considéré comme le
fondateur de la ville de Lille et son nom reste à jamais
associé à celui de Phinaert. Lors de la construction du
beffroi, l’architecte Emile Dubuisson confie au toulousain
Sarrabezolles la sculpture de ces personnages, réalisée
dans du béton frais.
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Il se passe toujours quelque chose au
pied ou au sommet du beffroi. En septembre, le lion d’Arras s’est embrasé
lors du spectacle pyrotechnique marquant la fin des fêtes locales, la tour
St Eloi de Dunkerque a inauguré avec
faste son nouveau carillon. En octobre
les louches jailliront
de l’hôtel de ville de
Comines et la foule
sera bien là pour
essayer de récupérer l’objet fétiche.
N’oublions pas non
plus les concerts de
carillon qui égayent
de plus en plus les
marchés de nos villes.
Muylaert
En décembre Abbe- François-Xavier
Président de
ville fêtera dignement «Beffrois & Patrimoine»
le 800e anniversaire
de son beffroi qui peut s’enorgueillir
d’être le plus vieux de la région même
si celui de Boulogne peut lui contester ce titre. Les fêtes de fin d’année ne
seront plus très loin et ce sera alors au
Père Noël d’entrer en piste avec une
descente en rappel à Douai. Les beffrois de Loos et Armentières brilleront
de mille feux lors d’un magnifique
embrasement.
Oui il se passe toujours quelque chose
autour de nos beffrois !
Je vous souhaite une bonne lecture.
www.beffrois.com
Visionner les archives,
oui c’est
possible !
Dès novembre, l’association
Beffrois et Patrimoine
mettra en ligne gratuitement
ses parutions afin de permettre
aux plus curieux de mieux connaître
le patrimoine des Beffrois,
véritable identité régionale.
Bonne recherche et bonne lecture à tous.
Renseignements :
Association Beffrois et Patrimoine
Hôtel de ville - Place des Héros
62000 Arras
Tél. +33(0)3 21 50 24 60
courriel : [email protected]
Au gré des vents,
les girouettes s’affichent
Mécanisme permettant d’indiquer la direction du vent, la girouette est
certainement le plus ancien instrument météorologique connu. Mais la
girouette a une deuxième histoire dans laquelle Eole, Dieu du vent, ne
joue qu’un rôle de figurant.
Cliché Lino Dante
Si la girouette
remplit une utilité
pratique évidente, c’est
surtout, à la manière
des étendards et des
enseignes, un objet qui
sert à communiquer.
Au Moyen Âge, l’usage
des ces instruments
est un privilège essentiellement réservé à la
noblesse. Son usage sur
un édifice atteste de la
noblesse de son propriétaire. Le pouvoir
communal, soucieux d’affirmer son indépendance et son importance, utilise
donc largement la girouette. Le beffroi,
tour visible de tous sera tout naturellement choisi pour l’accueillir. Avec
une telle signification symbolique, les
girouettes communales ne pouvaient
se résumer à une simple plaque de tôle
pivotant sur un axe. Chacune d’entre-elles a son explication issue de
l’histoire locale, des croyances et des
légendes de l’époque. Prenons le lion
par exemple. Rugissant sur ses pattes
arrière, il couronne les beffrois de
Bergues, d’Arras, de Douai et d’Hesdin
ns
Les Lioas
d’Arr
Portant un soleil à 75 mètres de hauteur, le
lion du beffroi d’Arras impressionne. Ce félidé
scintillant est en fait le troisième exemplaire
de lion girouette. Le premier fut installé en
1554 et réalisé en laiton et plaques de cuivre
martelé. Il subsistera jusqu’en 1841 où des travaux de
réfection du beffroi entraîneront la pose d’un nouveau
Lion en fonte. Celui-ci fera les frais des bombardements
et ressortira du conflit fortement abimé. Le lion actuel, en
bronze doré, date de la reconstruction du beffroi, il a été
installé en 1932 après avoir été présenté aux habitants.
notamment. Cet animal, perçu comme
courageux et noble grâce aux romans
de chevalerie, devient l’emblème de
nombreux suzerains et de la Flandre.
Celui de Douai émerge d’une flèche
richement décorée et porte entre ses
pattes une bannière pivotante frappée du D de Douai. Celui de Bergues
adopte une posture guerrière avec une
lance tendue devant lui, symbolisant à
merveille la devise de la Cité « Ni plier
ni rompre ». Surnommé Nicolas, il fût
remplacé lors de la Révolution française par un bonnet phrygien accompagné d’une pique et d’un drapeau.
Le gros matou arrageois n’est pas un
Le gros matou arrageois n’est pas un représentant
du Lion des Flandres mais un félidé échappé des armoiries
de Baudouin, châtelain d’Arras à la Fin du XIIè siècle.
t
Qui es
Beffy ?
Beffy veille sur Béthune depuis 1503 lors de l’ajout du
campanile sur le beffroi. En 1520, le dragon est redoré
et l’artiste Jehan de Bennes peint à ses côtés un aigle,
une couronne impériale ainsi que huit soleils et huit
bannières. Jusqu’alors fixe, ce gentil dragon devient
girouette en 1668.
Quarante ans plus tard,
il perd son aigle, remplacé par une couronne et
une fleur de Lys. Lors de
la Révolution française,
Aire sur-la-Lys
Cliché Lino Dante
En 1355, les échevins
airois reçoivent le droit de
faire bâtir une halle qu’ils
accompagnent d’un beffroi en bois. Trop frêle, cette tour
est remplacée en 1447 par
un édifice en brique et pierre.
Faute d’entretien ou par manque
de solidité, le beffroi s’effondre en
1708. La Cité se retrouve sans signe
visible de son indépendance.
Le beffroi
d’Aire-sur-la-Lys
Beffroi de Douai :
Le lion, ses soleils et ses fanions
attestent de la richesse de la Cité.
représentant du Lion des Flandres mais un
félidé échappé des armoiries de Baudouin,
châtelain d’Arras à la fin du XIIe siècle. Il
porte une hampe sur laquelle a été apposé
un soleil en hommage à l’entrée de Louis
XIV dans la ville au XVIIe siècle.
Autre animal, autre explication. Le dragon, gardien des trésors dans l’Antiquité,
surveillait le jardin des Hespérides et la
Toison d’Or. Quoi de plus normal que de
le retrouver au sommet des tours communales afin de protéger les chartes de franchise et autres sceaux. Le plus célèbre est
certainement le grand Draak du beffroi de
Gand. Long de 3 mètres 55 et pesant près
de 400 kilogrammes, il aurait été apporté
de Constantinople à Bruges par les croisés avant d’être conquis par les gantois en
1382. D’autres dragons, certes plus modestes, font la fierté des villes de Calais, Ypres,
Tournai ou encore Béthune où les habitants
le surnomme affectueusement Beffy.
Ailleurs, d’autres tours communales font
honneur à l’histoire et aux traditions locales. Ainsi, le beffroi d’Abbeville porte une
représentation de Guillaume de Talvas, célèbre Comte de Ponthieu, celui de Bailleul
accueille la célèbre Mélusine…
Beffy est remplacé par un gallinacé
avant de reprendre sa place
au sommet en 1802. Depuis il règne
sans partage au sommet et les
béthunois y sont si attachés que
la municipalité a stylisé d’autres
dragons sur son mobilier urbain.
Qui aurait pu imaginer tant de
rebondissements dans l’existence
d’une girouette ?
en Pas de Calais
Cinq ans plus tard, le traité
d’Utrecht rend la ville au
royaume de France et les
échevins sollicitent Versailles pour
obtenir l’autorisation de reconstruire
leur Hôtel de Ville. Cette autorisation
leur est accordée par Louis XIV en
1715 qui les oblige à avoir recours à
Mathias Héroguel, architecte du Roi.
La reconstruction commence immédiatement pour se terminer en 1724.
Depuis lors, le beffroi a subi quelques
restaurations suite aux incendies de
1872 et 1914, mais sans altérer son
aspect général. Le beffroi traversera
ensuite les deux conflits mondiaux
sans dommages supplémentaires.
Situé à l’arrière de l’Hôtel de Ville,
il s’élève à 45 mètres de hauteur
et repose sur quatre gros piliers en
brique et pierre. De style classique,
il est caractérisé par une simplicité
de la décoration et une recherche
de la symétrie et des lignes droites.
La partie inférieure est en brique, la
moitié supérieure, s’élevant au-dessus
des toitures de l’Hôtel de Ville, est
entièrement en pierre. Au sommet, le
campanile octogonal est entièrement
vitré et coiffé d’un dôme d’ardoises,
surmonté d’une petite flèche ajourée.
L’intérieur du beffroi comporte sept
étages : au premier, la Salle au Loup a
gardé son plancher et sa salle voûtée
d’origine, où une grande partie des
archives municipales est entreposée.
Au quatrième, on remarque les deux grosses
cloches qui ont remplacé en 1925 et 1926
« la Bancloque » et le « Vigneron ». Plus haut,
le râtelier portant les quatorze cloches
du carillon ainsi que les quatre bras de fer
commandant les aiguilles dorées des cadrans
de l’horloge sont parfaitement observables.
Au dernier niveau, on accède à l’intérieur du
campanile, vaste pièce octogonale éclairée
par huit grandes fenêtres : il faut grimper
236 marches pour en arriver là !
Conditions de visite :
• Visites guidées individuelles
ou en groupe les samedis à 15h
du 1er avril au 30 septembre.
Réservation à l’Office du Tourisme
Visite interdite aux moins de 12 ans
Renseignements et réservations :
Office de Tourisme
Le Bailliage, Grand Place
62120 AIRE SUR LA LYS
Tél : +33(0)321 396 566
E-mail : [email protected]
Site web : www.ville-airesurlalys.fr
A visiter à proximité :
• Le Bailliage, inauguré en 1600, fut
élevé pour servir de corps de garde à la
milice communale. Héritier de l’architecture médiévale, sa galerie, ses colonnes,
ses voûtes d’ogives et ses décors sculptés
en font un bâtiment incontournable.
• la collégiale gothique Saint-Pierre est
l’œuvre la plus flamboyante de la région.
Malgré les multiples reconstructions, son
dessin d’origine, datant de 1492, est bien
conservé. Elle abrite également
de nombreux trésors dont un buffet
d’orgues du XVIIe siècle et une fresque
somptueuse du XVIe siècle.
Cliché C. Waeghemacker
VISITES
• Bailleul :
Visite guidée du beffroi en famille
les mercredis 28 octobre et 4 novembre
2009 à 16h, réservation conseillée. 3,50
euros par adulte, 2,50 euros par enfant
de 6 à 12 ans, gratuit pour les moins de
6 ans.
Renseignements et réservations
au Tél. +33(0)3.28.43.81.00
«
Le ras
des petit semblement
s et des
grands
Grandiose !
« Venez fêter
la fin d’année
avec les beffrois »
• Arras :
Marché de Noël sur la Grand’Place
du 27 novembre au 24 décembre 2009
Saint-Nicolas procède à sa traditionnelle descente
du beffroi en rappel le Dimanche 6 décembre à 17h,
descente suivie d’un lancer de confiseries.
Tel. +33(0)3.21.51.26.95
• Armentières :
Le beffroi de l’Hôtel de Ville d’Armentières s’embrase
le Dimanche 20 décembre 2009 en soirée
Tel. +33(0)3.28.82.94.28
• Douai :
C’est le dimanche 13 décembre 2009 que le Père
Noël descendra du beffroi de Douai en fin de journée
Tel. +33(0)3.27.93.58.03
Couplez l’ascension du beffroi et la visite
du Musée Benoît de Puydt les dimanches 4
octobre et 1er novembre 2009 à 15h. 3,50
euros par adulte, 2,50 euros par enfant de
6 à 12 ans, gratuit pour les moins de 6 ans.
Renseignements et réservations
au Tél. +33(0)3.28.43.81.00
• Bergues :
Visites guidées du beffroi :
tous les jours de 10h à 11h30
et de 14h à 17h30
Renseignement à l’office de tourisme :
Tél. +33(0)3.28.68.71.06
• Douai :
Dans le cadre des festivités de Noël,
trois visites sont organisées sur le thème
« Lumières sur la ville » les mercredis 23 et
30 décembre 2009 et le samedi 2 janvier
2010 à partir de 17hOO.
Tél. +33(0)3.27.88.26.75
• Dunkerque :
Visites du beffroi Saint-Eloi et de son
carillon nouvellement restauré.
Du lundi au samedi de 10h à 17h45,
du 24 octobre au 4 novembre 2009
puis du 19 décembre au 2 janvier 2010.
Les visites ont lieu toutes les 45 minutes.
Tarifs de 2 euros à 2,90 euros.
• Spécial Noël :
Visites gratuites pour les enfants de
-12ans en décembre, gourmandise offerte.
Tél. +33(0)3.28.66.79.21
• Visites spéciales :
« Audition du Carillon » à 16h15 tous les samedis du
mois d’octobre ainsi que les dimanche 7 novembre, les
samedis 5 et 12 décembre et le dimanche 20 décembre.
Réservation obligatoire. Tarif : 4 euros par adulte, 2 euros
par enfant de 7 à 12 ans.
Tél. +33(0)3.28.66.79.21.
• Lille :
Du 1er octobre 2009 au 31 mars 2010,
le beffroi est visitable les vendredis et samedis,
à 10h30 et 11h30.
Renseignements et réservations :
Tél. +33(0)8.91.56.20.04
• Rue :
L’office de Tourisme de Rue propose
une visite guidée du beffroi
le dimanche 25 octobre à 15h30.
Renseignements et réservations
au Tél. +33(0)3.22.25.69.94
CONCERTS DE CARILLON
• Arras :
Un concert le 1er samedi du mois,
le matin pendant le marché
• Béthune :
Un concert le 1er samedi du mois, à 14h30
• Bergues :
Concert du carillon chaque lundi à 11h00
lors du marché hebdomadaire
• Douai :
Concert de carillon chaque samedi vers 11h00
Retrouvez tout
es
de visite des be les possibilités
ffrois sur le sit
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www.beffrois.c
om
• Loos :
Fête de la Saint-Nicolas le samedi 5 décembre
2009 avec un marché à partir de 10h00, un cortège
de géants et un lancer de confiseries à partir de 16h00
et un magnifique embrasement du beffroi en soirée.
Tel. +33(0)3.20.10.40.70
CONFERENCES
• Abbeville :
A l’occasion des 800 ans du beffroi,
deux conférences au Musée Boucher de Perthes
le mardi 15 décembre 2009
« Abbeville au Moyen Âge, commune,
beffroi et échevinage » par Me Jaminon, à 18h30
«Beffrois de France et de Belgique: un patrimoine
commun remarquable»
par François-Xavier Muylaert, à 19h00
Tél. +33(0)3.22.24.08.49
EXPOSITIONS
• Arras :
Du 1er octobre 2010 au 3 janvier 2010 :
« Le bestiaire des Boves » par le sculpteur Franck Rouilly
Renseignements à l’Office de Tourisme
Tél. +33(0)3.21.51.26.95
Samedi 10 octobe, à partir de 19 heures
Embrasement du beffroi
Dimanche 11 octobe,
Cortège de chars, de géants, de groupes musicaux
et de figurants suivi du traditionnel jet de Louches
depuis le balcon de l’Hôtel de Ville.Marché médiéval
et élection de la Damoiselle de Comines, cortège des Allumoirs.
Ritournelles l’écho des beffrois est édité par l’association Beffrois et Patrimoine.
Association Beffrois et Patrimoine • Hôtel de ville • Place des Héros • 62000 Arras
Tél./fax : 03 21 50 24 60 - courriel : [email protected]
site internet : www.beffrois.com Directeur de la publication : François-Xavier Muylaert
Rédaction : Cédric Ludwikowski • Julien Robiquet - Crédits photos : Photothèque Beffrois
et Patrimoine sauf mention particulière - Impression : Imprimerie Chartrez - Tirage : 2000 exemplaires
Dépôt légal : Octobre 2009 - ISSN : 2102-1163
(toute reproduction des articles et images doit être autorisée auparavant par l’association Beffrois et Patrimoine)