Et au milieu renaît la rivière... - La Bièvre
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Et au milieu renaît la rivière... - La Bièvre
paris | III jdd | 1er novembre 2015 Et au milieu renaît la rivière... Environnement En Île-de-France, la Bièvre, malmenée et enterrée, refait surface Pécresse a finalisé ses listes La commission nationale d’investiture des Républicains a validé jeudi à l’unanimité les listes de Valérie Pécresse en Île-de-France pour le premier tour des régionales le 6 décembre (225 noms). Elles comprennent deux tiers de candidats LR et un tiers d’UDI et de MoDem ; une tête de liste UDI (Laurent Lafon, 94) ; et sept LR (Pierre-Yves Bournazel, 75 ; Anne Chain-Larché, 77 ; Valérie Pécresse, 78 ; Stéphane Beaudet, 91 ; Thierry Solère, 92 ; Bruno Beschizza, 93 ; Stéphanie Von Euw, 95). Sur 69 sortants, seuls 35 sont en position éligible. Rama Yade, exclue jeudi du Parti radical, n’y figure pas ; elle n’aura donc plus de mandat. Hervé Guénot À L’Haÿ-les-Roses, la Bièvre renaît à la lumière. Elle coulait jusqu’à maintenant dans l’obscurité, à l’intérieur d’un tube trapézoïdal en béton. Lorsque les travaux de « renaturation » seront terminés à Noël (coût : 9,8 millions d’euros), ce sera une renaissance. « Sur 600 m, nous reconstituons un lit argileux, avec galets et cailloux, pour refaire les habitats naturels. On disposera 12.000 plantes aquatiques, les rives seront aménagées en promenade et végétalisées, une passerelle en bois traversera la rivière », décrit Alain Ducros, de la direction des services de l’environnement et de l’assainissement du Val-de-Marne. Un autre tronçon entre Arcueil et Gentilly est à l’étude pour, là encore, une renaturation (11,5 millions d’euros). En 2003, la rivière avait été rouverte à Fresnes, au parc des Prés, et réinstallée dans l’un de ses anciens méandres. On prend donc enfin soin de la Bièvre. Longue de 33 km, elle prend sa source à Guyancourt (Yvelines) et traverse 15 communes*. Elle a subi bien des indignités au cours de son histoire. Dès 1760, ChristophePhilippe Oberkampf installe sa manufacture de toiles à Jouy-en-Josas (900 ouvriers en 1774). La rivière offre une pureté d’eau nécessaire au lavage des fibres textiles : ainsi va-telle être polluée. Plus tard sévirent les blanchisseuses, les teintureries, les tanneries et les bouchers (qui y déversaient « panses et tripes »). 216 millions d’euros sur la période 2010-2015 En 1831, la Bièvre séduit encore. « Ici durent longtemps les fleurs qui durent peu », écrit Victor Hugo dans son poème Bièvre (Les Feuilles d’automne). Mais, vers 1900, la rivière est défigurée. « La Bièvre est, dès son arrivée à Paris, tombée dans l’affût industriel des racoleurs. Elle lave l’ordure des peaux écorchées, macère les toisons épargnées et les cuirs bruts, subit les pinces de l’alun, les morsures de la chaux et des caustiques », raconte l’écrivain JorisKarl Huysmans dans un court texte, La Bièvre (1914). On commence à recouvrir ses puanteurs dès 1844 et elle est tubée dans la capitale (5e et 13e arrondissements) en 1912, et entièrement recouverte en 1956. Le purgatoire de la Bièvre dura quarante ans. Égout, elle ne pouvait plus se déverser dans la Seine. Ses eaux furent et sont encore dirigées vers les usines de traitement d’Achères et de Valenton. Il a fallu bien des efforts, d’ingéniosité et beaucoup d’argent pour que la Bièvre se débarrasse de ses eaux troubles. Deux organismes furent et sont encore à la manœuvre : le Syndicat mixte du bassin versant de la Bièvre (SMBVB) s’occupe du cours aval de la rivière (de Paris à Antony) ; le Syndicat intercommunal pour l’assainissement de la vallée de la Bièvre (SIAVB) se concentre sur son cours moyen et supérieur (de Massy à Guyancourt). Deux territoires ont donc été définis : les problèmes ont pu être traités. Sur le segment Paris-Antony, un « contrat pour la réouverture de la Bièvre aval » de 216 millions d’euros Ci-dessus, travaux d’aménagement des rives en avril. Ci-contre, la rivière à ciel ouvert à Buc (Yvelines). SIAVB a été signé pour la période 2010-2015 par les départements, les communautés d’agglomération et financé par le conseil régional et l’Agence de l’eau Seine Normandie. « Sept maîtres d’ouvrage se sont engagés pour reconquérir la qualité des eaux de la Bièvre, lutter contre le ruissellement urbain et agir pour la renaturation du cours et des berges quand c’est possible », souligne Laurent Lidouren, directeur du SMBVB, qui précise que, sur quatre ans, le taux 4.000 m³) mais le bassin du parc de réalisation du contrat (chantiers du Moulin de Berny à Fresnes est finis) est de 80 %. Il fallait notamà l’étude. ment supprimer les rejets d’eaux usées dans la rivière (80 rejets idenDes poissons de rivière, des batraciens et des libellules tifiés). Et éviter l’engorgement des réseaux d’eaux usées par les eaux En amont, le SIAVB est au trade pluies. vail depuis 1945, notamment sur Le deuxième volet, « rouvrir la l’assainissement de l’eau. « Cela a Bièvre et permettre à la nature de permis de garder une Bièvre ouverte reprendre ses droits », entraîne les sur son cours supérieur avec une quatravaux actuels à L’Haÿ-les-Roses et lité de l’eau convenable », constate ceux prévus à Arcueil-Gentilly. Deux Hervé Cardinal. Le directeur techautres chantiers sont à l’étude à nique du SIAVB estime que les Cachan (400 m) et à Gentilly « mauvais raccordements » – des (140 m). À Paris, les travaux doivent eaux usées de particuliers déversées permettre à la Bièvre de se jeter à en Bièvre – sont de l’ordre de 1 %. nouveau dans « Mais cela suffit la Seine. « Nous à compromettre avons travaillé pen- « Sept maîtres notre travail. Nous dant cinq ans avec d’ouvrage se sont menons donc une guerre contre ces le Siaap sur des études. Par temps engagés pour mauvais raccordesec, il est possible de reconquérir la ments, travail comrejoindre la Bièvre pliqué par le fait que sur certaines à la Seine au niveau qualité des eaux communes notre du quai d’Ivry. Par de la Bièvre » temps de pluie, syndicat n’a pas la en revanche, nos responsabilité de études ont montré qu’il était préfél’assainissement. » Ainsi, globalerable de dévier la rivière en amont, ment, de l’eau propre est envoyée au niveau de Cachan, pour la faire vers l’aval. L’action de renaturation rejoindre la Seine. Cet aménagedes berges a été entreprise dès 2000 ment devra être mis en œuvre d’ici à sur Massy-Verrières (1,2 km) – la 2021 », remarque Célia Blauel, maire Bièvre était emprisonnée sous une adjointe (EELV) de Paris, chargée dalle de béton qui servait de base de l’environnement et de l’eau. à la RD 60. Ce travail sera terminé Troisième volet, la « lutte contre les au second semestre 2016 sur les inondations » : le bassin de stockage 160 m restants. Pour 2017-2018, une de Sceaux est déjà réalisé (capacité : renaturation est prévue à Jouy-en- En 1905 à Paris, les ateliers de tanneurs sur les bords de la Bièvre, rue des Gobelins. Rue des Archives/Tallandier Télex Bartolone en meeting Josas sur le territoire de l’Inra (on va « reméandriser » son cours) et sur la commune (créer une Bièvre naturelle en sortant de la gare). Un autre chantier de renaturation est prévu à Igny (500 m) pour 2017. Pour le SIAVB, la lutte contre la pollution des eaux se mène sous une forte pression urbaine. Au passage de la RN 118 (98.000 véhicules/jour), la pollution par ruissellement est maîtrisée grâce à des « séparateurs d’hydrocarbures » (10 sur toute la vallée). Le syndicat étudie une méthode de dépollution par les plantes (roseaux) complémentaire à cette dépollution mécanique. Ces efforts et ces investissements portent leurs fruits : la qualité des eaux de la Bièvre est « satisfaisante ». « À L’Haÿ-les-Roses, sur une partie de notre chantier en eaux depuis avril, la végétation s’est bien développée. Un couple de canards s’est même installé, et on a noté la présence d’alevins », fait valoir Alain Ducros. En amont, sur la partie Essonne et Yvelines de son cours, la Bièvre accueille des poissons de rivière, ainsi que des batraciens et des libellules. Tout baigne, mais est-ce pérenne ? Outre d’éventuelles restrictions budgétaires, les responsables de terrain s’inquiètent : la gestion des milieux aquatiques, après 2018, ne sera plus confiée aux départements mais aux communes et aux communautés d’agglomération, qui ne sont pas forcément outillées pour cela. En attendant, la Bièvre poursuit son cours. « Elle va être pourvue, après 2016, d’un schéma d’aménagement de gestion de l’eau (Sage), document de planification sur tout son bassin. Ce Sage définit des principes. Par exemple, lutter contre les ruissellements urbains (pollutions) par la rétention à la parcelle (capter la goutte le plus près possible de sa chute) », explique Laurent Lidouren. À partir de ces principes, un deuxième contrat pour la réouverture de la Bièvre pourrait être signé décrivant les futurs chantiers. La Bièvre pourrait alors connaître une seconde renaissance. g * En aval, elle est recouverte, sauf certains tronçons rouverts, de Paris à Antony. En amont, elle est à l’air libre de Massy à Guyancourt. Les listes de Claude Bartolone (PS), calées depuis une bonne semaine, intégreront onze candidats de l’Union des démocrates et des écologistes (UDE), dont trois en position éligible : Stéphane Gatignon, Laure Lechatellier et Jean-Vincent Placé. Les huit têtes de liste – quatre femmes, quatre hommes – sont déjà connues : Marie-Pierre de La Gontrie, 75 ; Roseline Sarkissian, 77 ; Sandrine Grandgambe, 78 ; Carlos Da Silva, 91 ; Nadège Azzaz, 92 ; Claude Bartolone, 93 ; Julien Dray, 94 ; Rachid Temal, 95. Les listes complètes ont été présentées cette semaine, hormis celle du 92 et du 94, qui le seront la semaine prochaine. Bartolone réunira tout son monde lors d’un « grand meeting régionales » à Pantin le 4 novembre. Transilien, zéro fraude La triche au transport sur le Transilien représente un manque à gagner de 63 M€ par an selon la SNCF. Résultat : 300 contrôleurs et 100 agents Suge, parfois accompagnés par des agents de police, effectueront des contrôles sur toutes les lignes Transilien – RER et gares – pour des « opérations de contrôle renforcé » durant tout le mois de novembre. Noël en automne Le Printemps (9e) fête ses 150 ans avec en invitée vedette Kate Winslet, vendredi prochain (6/10) à 17 h 30. Le metteur en scène (et chorégraphe) Philippe Decouflé y dévoilera une fée – animée – de 5 m de haut en trois dimensions entourée de 8 km de guirlandes et 8.000 fleurs.