Indispensable et économique
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Indispensable et économique
Marchés Dossier Indispensable et économique sLe marché de la carte routière classique marque une tendance au tassement. Mais cette stabilité est compensée par l’explosion des cartes touristiques et de randonnées ainsi que celle des cartes publicitaires. L’essentiel n L’activité Un marché stable pour la carte routière classique, en pleine expansion pour les cartes spéciales et les cartes publicitaires. n Les perspectives La carte routière en papier est concurrencée par les cartes virtuelles. Mais la disparition du papier n’est pas encore pour demain, tant le côté ludique et pratique de la carte reste un moyen facile et économique d’évasion. n Les donneurs d’ordre Le marché est dominé par trois mastodontes et de nombreux donneurs d’ordre de cartes personnalisées. n Les prestataires de services Quelques imprimeurs spécialistes traitent ces travaux sur machines feuilles en grand format ou sur rotative. Dossier réalisé par Mireille Pinsseau 88 L e réseau routier français comprend environ un million de kilomètres. Pour le parcourir rapidement ou le découvrir au gré des promenades, rien n’a d’égal, pour la majeure partie du public, que la bonne vieille carte routière qu’appréciaient déjà nos grands-parents. Et face au développement du GPS et des services gratuits proposés sur Internet, la carte en papier garde son efficacité. Selon le Syndicat national de l’édition (SNE), 19 millions de cartes routières et 4 millions d’atlas routiers se vendent annuellement en France (chiffres 2004), pour un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros. Toutefois, « le marché de la carte routière marque une tendance au tassement, note Fabrice de Laval, directeur du service statistique du SNE. Cette tendance est compensée par la production des cartes touristiques, des “ randoguides ” qui disposent de cartes à l’intérieur du volume, des cartes commentées, des cartes d’itinéraires choisis. Ce sont des supports formidables, en pleine explosion, très appréciés du public. » Cependant, ces chiffres qui correspondent aux cartes vendues dans le commerce ne couvrent pas la totalité du marché des cartes routières fabriquées en France. Le segment des variantes B to B ne cesse de se développer. Ces LA CARTE cartes publicitaires et personnalisées sont distribuées gratuitement par les pétroliers, la grande distribution, les marques automobiles, les collectivités locales et régionales, les offices de tourisme, les associations de randonneurs... Il est impossible de les comptabiliser. On peut seulement dire que si une PME fait faire quelques milliers d’exemplaires d’une carte pour localiser son ou ses adresses, certaines Des cartes déclinées en plusieurs versions grosses campagnes peuvent atteindre deux millions d’exemplaires. La carte de Bison futé, qui fit les beaux jours des départs en vacances, a aujourd’hui disparu. Il en est demeuré l’habitude d’importantes distributions gratuites, non seulement au moment des grands départs mais en toute occasion. Réalistes ou poétiques On trouve tous les types de cartes, dans tous les formats et échelles, avec des informations plus ou moins fouillées, des cartes indiquant les distances entre les villes, les radars et même les points d’accidentalité, déterminés en partenariat avec la Sécurité routière (Atlas routier Michelin). Les cartographes disposent d’un nombre colossal d’informations qui sont collectées tout au long de l’année auprès des ministères des Transports et du Tourisme, de l’Agriculture, de l’Intérieur, les sociétés d’autoroutes privées, les services des régions, les DDE, les responsables techniques des communes, les offices de tourisme, associations de randonneurs, Insee, etc. Un travail de fourmi, auquel se livrent les documentalistes qui fournissent les bases de données. Dans les centaines de milliers de renseignements engrangés, les cartographes doivent faire des choix pour donner le maximum d’informations utiles tout en créant une carte compréhensible et lisible. Ce qui demande beaucoup de finesse et de sensibilité, comme l’explique Paul Carril, directeur de la cartographie chez Michelin, pour qui « la cartographie n’est pas une science exacte, car elle nécessite un équilibre instable entre le “ trop ” et le “ pas assez ”, une finesse qui requiert de la part du cartographe de l’art, de la rigueur et beaucoup d’intuition ».Les services de marketing interviennent ensuite pour ajouter d’autres types d’informations. Si les cartographes font des mises à jour toute l’année, seule la carte nationale Le best-seller La carte de France millésimée Michelin La carte routière 721 de Michelin est une vieille dame qui va allégrement sur ses cent ans, puisque sa naissance remonte à 1910. Son échelle au 1/1000000 e, soit 1 cm pour 1 km, lui confère une grande facilité de lecture et permet de visionner l’ensemble de l’Hexagone. Son format, 110,6x158 cm, est le plus grand des cartes routières. La 721 est imprimée sur un papier spécial cartographique de 64 g, bien résistant aux nombreuses manipulations. Elle est rééditée chaque année dans une mise à jour complète. La version 2006 a été imprimée sur machines offset feuilles 120x160 chez IME, à Baume-les-Dames. 1 million d’exemplaires par an. Échelle 1/1 000 000e. Depuis janvier 2005, une version dite «haute résistance» est également disponible. Le support, du Polyart, est composé de fibres de polyéthylène expansé, agréable au toucher, conçu pour résister à des centaines de manipulations et diverses utilisations, même sous la pluie, tout en gardant ses facultés de pliage impeccable. La carte de France Michelin est également proposée en Recto verso (sur un «carto» de 72g), en version Mini et, dernière arrivée sur le marché, en version France, grands itinéraires. CARACTERE - Juin 2006 - N°621 ROUTIÈRE Plus de 20 millions de cartes vendues chaque année 1F '$$) &/ EBDDBGFK <>=O=EHD9BJ=K <= ;9JL=K JGMLB,J=K =K N=F<M=K ) EBDDBGFK <>9LD9K JGMLB=JK N=F<MK 8DMKB=MJK EBDDBGFK <= ;9JL=K LGMJBKLBIM=K" <= J9F<GFF%=K" HM:DB;BL9BJ=K" <BKLJB:M%=K =L;# 59 2J9F;= JGMLB,J= =F IM=DIM=K ;AB??J=K & EBDDBGF <= CBDGE,LJ=K &$ (.( CE <>9MLGJGML=K '- ./( CE <= JGML=K F9LBGF9D=K (+' $(( CE <= JGML=K <%H9JL=E=FL9D=K +$/ +(* CE <= NGB=K ;GEEMF9D=K 5=K LJGBK HJBF;BH9MO %<BL=MJK 6B;A=DBF 437 &$ EBDDBGFK .". EBDDBGFK <= ;9JL=K JGMLB,J=K <= ;9JL=K JGMLB,J=K" =L 9LD9K JGMLB=JK @%G@J9HABIM=K =L 9LD9K H9J 9F H9J 9F 0D9P 2GD<=O *"* EBDDBGFK <= ;9JL=K" HD9FK <= NBDD= =L 9LD9K H9J 9F Studio Belliard Sources : ministère des Transports, SNE, IGN, Michelin, Blay Foldex. Un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros en 2004 Difficile à évaluer avec précision, mais il semble que les cartes routières vendues dans le commerce ne représentent que les deux tiers du marché global des cartes fabriquées en France. bénéficie d’une mise à jour complète et systématique tous les ans. Trois grands éditeurs emportent la quasi-totalité du marché commercial français de la carte routière : Michelin, Blay Foldex et l’IGN (Institut national géographique). Chez chacun, les cartes routières sont déclinées en de nombreuses versions. Ainsi la France routière de l’IGN, au 1/1 000 000e, se décline en version France recto verso (le Nord d’un côté, le Sud de l’autre), en Mini-France routière au format C de poche, en France indéchirable et résistante à l’eau, la seule dans cette catégorie à bénéficier d’un distancier et d’une traduction en cinq langues. Chez Blay Flodex, spécialiste des plans de ville, « nous allons du plus petit au plus grand, explique Claude Dumont, directeur général, depuis la ville, le département, la région, la France coupée en quatre, la France entière,lespaysétrangers,lemonde». Quant à Michelin, le nombre de ses références de cartes sur le monde en- tier dépasse trois cents titres. Les atlas routiers et les cartes spéciales sont en pleine expansion. Les atlas routiers ont fait leur apparition il y a une vingtaine d’années et sont devenus indispensables. Commodes à consulter, ils sont d’un coût économique par rapport au nombre de cartes qu’ils représentent. Les cartes touristiques, d’itinéraires historiques, de randonnées, sont également en pleine expansion. Elles ne sont certes pas nouvelles, puisque Le GPS, concurrence ou complémentarité ? omment vit la carte papier, face au GPS et aux services sur Internet ? Fabrice de Laval, au SNE, pense qu’« elle va prendre de plein fouet la concurrence du GPS embarqué dans les voitures. Ce marché va se réduire, comme celui des encyclopédies, qui a perdu en quelques années 20 % par an. Mais pour la carte routière, le mouvement est moins violent et le changement prendra du temps ». Selon Yann Sorton, chef des marchés pour le grand public à l’IGN, « on va vers l’abandon progressif CARACTERE - Juin 2006 - N°621 du papier, dans un mouvement réel mais qui n’est pas brutal, et la carte routière papier est encore tranquille pour une bonne dizaine d’années ». L’avis de Claude Dumont, directeur général de Blay Foldex, est plus optimiste encore : « La carte routière papier a encore un bel avenir devant elle. Le GPS concurrence le plan de ville, mais pour le voyage, la carte papier reste indispensable. De plus, tout le monde n’est pas équipé de GPS et la mise à jour est très chère, alors que le prix d’une carte rou- tière se situe entre 4 et 6 euros ». Chez Michelin, Paul Carril ne ressent pas de concurrence frontale entre le papier et la navigation par satellite ou Internet : «Les deux systèmes sont complémentaires. Internet a un vrai impact sur le plan de ville, des espaces peu étendus, alors que la carte papier donne une vue d’ensemble du voyage. Elle peut être consultée n’importe où, elle apporte la liberté, la possibilité de changer d’avis sur un itinéraire, par exemple. Ce dont je suis sûr, c’est que dans dix ans, Michelin sera là où il faut.» l’IGN, leader en la matière, dispose d’une collection de 1 600 cartes de sa célèbre Série Bleue au 25 000e dont elle vend quelque 2 millions d’exemplaires chaque année, la carte du Mont Blanc et celle de la Forêt de Fontainebleau étant les plus courues. Routes et randonnées Quel que soit le segment envisagé, la carte routière a encore de beaux jours devant elle. Le réseau routier français augmente en moyenne de 200 kilomètres par an. Par ailleurs, le transfert aux départements d’une partie des routes nationales (18 000 km au total) a pris effet pour sa plus grande partie au 1er janvier et sera terminé au début de 2007. Sous la responsabilité des départements, elles vont changer de nom, pour s’appeler RD 000, ce qui générera des refontes de cartes. Enfin, la baisse récente du taux de TVA sur le prix des cartes routières, ramené à 5,5% comme pour tous les produits d’édition, a fait faire une substantielle économie au consommateur. Économique, pratique et ludique, la carte routière garde donc tous ses atouts et a encore de l’avenir devant elle. n sss 89 Marchés Dossier LA CARTE ROUTIÈRE Les donneurs d’ordre En France, trois éditeurs majeurs se partagent le sMichelin, Blay Foldex et l’IGN sont les leaders. À leurs côtés, nombreux sont les commanditaires qui éditent des cartes publicitaires personnalisées. A vec un siècle de savoir-faire, Michelin reste le leader de la carte routière. L’éditeur vend ses dix millions de cartes routières et atlas annuels à travers quatre-vingt- dix pays. Trois cents références et une douzaine d’atlas, dont trois pour la France, constituent son catalogue. Quatre collections couvrent tous les besoins : National à couverture rouge, Régional à couverture orange, Local à couverture jaune, Zoom à couverture verte pour les zones à forte densité géographique ou touristique. Parmi les nouveautés de l’année 2006, l’Atlas de France routier & Services utiles, avec ses mille adresses Bibendum, des conseils pour mieux rouler, un format A4 et une reliure nouvelle « multiflex », souple et pratique pour retourner complètement les pages. L’IGN est né en 1940, héritier du Service géographique des armées, créé en 1887. Il dispose d’un site de production principal à Saint-Mandé (92), avec une imprimerie intégrée qui permet l’édition de 8,8 millions de cartes par an, tous secteurs confondus. L’IGN vend chaque année en France 4,5 millions de cartes au grand public par l’intermédiaire de deux boutiques à Paris et à Dijon et dix mille points de vente. Outre de nombreux services qui couvrent tous les besoins d’informations, de formation, de recherche et de traitement, l’Institut dispose d’un service de documentation internationale comprenant 500 000 cartes et 4,2 millions de photos aériennes, et d’une filiale à l’exportation. Le premier métier de Blay Foldex est celui de cartographe. L’éditeur est le spécialiste des plans de villes et édite des cartes depuis 1934. Pour la France, l’incontournable carte nationale au 1/1 000 000e est complétée par une version indéchirable, un atlas à différentes échelles, les cartes de 90 départements et des cartes en mini-format. Blay Foldex est également présent sur Les prestataires de services Imprimés sur machines offset feuilles en grand form sL’impression des cartes requiert un savoir-faire qui se trouve entre les mains de quelques professionnels. L “ Les cartes se développent beaucoup en accompagnement des guides touristiques ” Rémi Potiquet, directeur commercial Beaucoup accompagnent les guides touristiques, où elles sont pliées et insérées ou bien brochées avec perforation en fin de volume, ce qui les rend facilement détachables. C’est un secteur éditorial dans lequel la cartographie était jusqu’ici négligée et que les éditeurs développent. Globalement, le marché est mouvant à cause du GPS, en particulier celui des plans de ville. D’où des déclinaisons de plus en plus nombreuses de ces plans. Interview chez Aubin Imprimeur (86). a parfaite lisibilité de la carte routière est l’obComment vous offset feuilles KBA teur se développe pour la numérisation jectif numéro un. Quelles que positionnez-vous de format 100 x 140 peu, vu le coût élevé des cartes. Nous soient l’intelligence et la finesse du sur ce marché ? et 120 x 160 en 4 et de ces supports. maîtrisons toutes travail des cartographes, le résultat ne L’impression de car- 5 couleurs. L’éditeur les étapes de la provaudra que grâce à la rigueur de l’imtes routières est de- nous livre des fiVous avez un serduction documenprimeur pour la qualité d’impression puis longtemps une chiers sécurisés. Le vice de cartogrataire, et d’un bout à des traits, des signes, des couleurs, des de nos spécialités. papier est défini par phie important. l’autre de la chaîne, tramés. Or, les cartes routières sont Nous réalisons des le client. Le plus En effet. Nous dévele tout-numérique cartes, des guides souvent, c’est l’édiloppons un savoirest la règle. remplies d’une multitude d’informatouristiques avec teur qui le comfaire spécifique en tions qui paraissent sur les échelles les cartes intégrées, mande à l’année. cartographie. Ce qui Quelles sont plus diverses. Sans compter le cas pardes plans de ville et Nous réalisons quel- impose d’engager les tendances ticulier des atlas, qui exigent des racdes atlas routiers. ques opérations sur des moyens adaptés du marché ? cords parfaits d’une page à l’autre. La Nous imprimons sur des papiers spéet une grande capaLes cartes de découfabrication de la carte routière est bien quatre machines ciaux, mais ce seccité informatique vertes progressent. rodée, mais exige de rester vigilant. Le changement intervenu ces derniè- Michelin fait imprimer ses cartes chez et 5 couleurs, soit sur machine feuilles énormes tirages, concurrence-t-elle la res années sur ces fabrications con- IME (Baume-les-Dames) et Clerc grand format KBA (120 x 160) chez carte vendue en librairie ? « Il y aura cerne le prépresse, désormais totale- (Saint-Amand-Montrond). « Compte Mame à Tours, soit sur rotative offset toujours les cartes du commerce : ment numérisé, et le nombre de tenu de l’exigence de ce client, im- 16 pages, sortie à plat, format 62 x 96, elles sont en grand format et donnent couleurs, qui a diminué. « Il était primer ses cartes est pour nous une chez Gibert Clarey, à Chambray-lès- des informations beaucoup plus défréquent de trouver jusqu’à six cou- référence, note Bernard Clerc. Le pro- Tours. « Selon les formats, nous im- taillées que les cartes publicitaires. » leurs sur une carte routière, il y a cess de fabrication est imposé par primons dans l’une ou l’autre usine. L’impression des cartes routières exige trois ou quatre ans. Cette époque Michelin et reste en partie secret. Nous La rotative est réservée aux très gros une rigueur absolue, mais « ce n’est grandiose est révolue », souligne sommes très attentifs à respecter ce tirages de 500 000 à 800 000 exem- pas la mise en couleurs qui est difPierre Ballochard, directeur de la fa- cahier des charges, qui réclame une plaires, explique Bruno Cosotti, direc- ficile, c’est le suivi, explique Bruno brication des cartes chez Michelin. Les grande rigueur. » Les cartes sont im- teur commercial. Ces très gros tirages Cosotti, surtout pour les raccordeéditeurs ne dépassent que rarement primées sur machines offset feuilles concernent les cartes publicitaires, ments des pages d’atlas. La tolérance en général de petits formats. Nous est de 1 mm, pas davantage. » les quatre couleurs, sauf pour les cou- KBA grand format (120 x 160 cm). vertures d’atlas routiers, qui peuvent Le groupe Laski imprime annuelle- faisons aussi des couvertures d’atlas Cinq ou six plis accordéon, tout le bénéficier de six couleurs, de vernis ment environ 4 millions de cartes routiers sur PVC ou polypropylène. » monde sait faire. Au-delà, cela devient routières. L’impression est traitée en 4 La carte publicitaire gratuite, avec ses plus compliqué. Le pliage de la carte UV ou de pelliculage. 90 CARACTERE - Juin 2006 - N°621 Les impératifs de fabrication secteur l’étranger avec 75 cartes de pays d’Europe et du monde, des atlas routiers de France-Belgique-Luxembourg, d’Espagne et d’Italie, à la couverture plastifiée et la reliure à spirales. La remise à jour de certaines cartes est faite jusqu’à deux fois par an, car «après un certain nombre d’exemplaires, les coûts ne baissent plus, et comme l’immobilisation d’un stock coûte très cher, mieux vaut fabriquer en temps réel», note Claude Dumont. Derrière ces trois leaders, viennent les éditeurs de cartes publicitaires, tels Média Cartes à Paris ou Aprim Graphic à Avant-lès-Marcilly (qui édite aussi une carte de France vendue en librairie). Claudio Rumolino, gérant de Média Cartes, rappelle que « la carte routière est un produit qui véhicule une promotion et que celui qui la reçoit est toujours content de ce petit cadeau ». Ses clients sont Honda, Seat, l’association Camping Qualité… Aprim Graphic travaille, entre autres, pour Le Printemps, le groupe Accor Hôtels, les cafétérias Casino, le touropérateur Captain’s Choice pour des cartes d’Afrique, d’Asie ou de l’OrientExpress Londres/Venise. n Rigueur de l’impression et délicatesse du pliage at ou sur rotative en grand format nécessite des matériels spécifiques et est réservée à quelques prestataires spécialisés. Compte tenu des courtes périodes d’impression des cartes routières, les imprimeurs ne peuvent disposer de ces matériels lourds, qui servent finalement peu. La prestation est donc sous-traitée. Les trois éditeurs principaux assurent euxmêmes en interne tout ou partie de leurs pliages. Les cartes imprimées leur sont, dans ce cas, livrées à plat. Des rééditions toute l’année Parmi les façonniers de cartes en grand format, La Brochure Industrielle. « Nous assurons jusqu’à 12 plis + 2 plis roulés sur des machines Heidelberg et MBO, explique JeanNoël Louis, directeur général. Ces travaux nécessitent un savoir-faire et exigent qu’un bon rapport soit respecté entre l’épaisseur du papier et le pli. » Les contraintes de pliage des cartes imperméables, plastifiées ou en polyéthylène expansé, sont importantes. « Ces cartes sont très difficiles à plier, note Jean-Noël Louis. Elles ont, le plus souvent, un nombre de plis réduit. Au-delà d’un certain nombre, l’air est difficile à chasser. Le matériau est mou. Les réactions diffèrent de celles du papier. Le travail se fait à des cadences très lentes. Pour un produit banalisé, la cadence est de 3 500 à 4 000 cartes pliées à l’heure. Pour un produit difficile, elle CARACTERE - Juin 2006 - N°621 Parmi les principaux prestataires Les imprimeurs : IME à Baume-les-Dames (25) Aubin Imprimeur à Ligugé (86) Kapp Lahure à Évreux (27) Imprimerie Clerc à Saint-Amand-Montrond (18) Mame à Tours (37) Gibert Clarey à Chambray-lès-Tours (37) Imprimerie de l’IGN à Saint-Mandé (94) Loire Offset à Saint-Étienne (42) Douriez-Bataille à Halluin (59) Les façonniers : La Brochure Industrielle à L’Hay-les-Roses (94) Façonnage 37 à Neuillé-Pont-de-Pierre (37) Pliage Service à Chennevières-sur-Marne (94) Sirc à Marigny-le-Châtel (10) tombe à 1 500 pliages à l’heure. » Les rééditions des cartes s’étalent sur toute l’année. Cependant, deux périodes sont plus particulièrement chargées : la fin de l’année, où sont réalisées les cartes millésimées qui sont réactualisées et doivent être prêtes à la vente dès le 1er janvier ; le premier semestre, durant lequel sont fabriquées de nombreuses cartes publicitaires distribuées au moment des vacances de printemps et de l’été. n Le prépresse Le prépresse est un travail d’art et de finesse réalisé par les cartographes. Les cartes sont remplies de signes géographiques, de repères touristiques, de nuances de couleurs, de milliers de noms. Les cartographes travaillent avec des logiciels en liaison avec les banques de données qui leur livrent des informations recueillies dans le monde entier. Des fichiers sécurisés sont livrés à l’imprimeur. Les papiers Les cartes routières sont réalisées sur du papier spécial offset cartographique longues fibres, qui lui assurent une meilleure résistance. Les grammages varient de 64 à 70g et peuvent, dans certains cas, atteindre 80, voire 90 g. Les supports des cartes indéchirables et résistantes à l’eau sont en PVC ou en Polyart, du polyéthylène expansé. L’impression L’impression des cartes routières exige une très grande rigueur, le nom le plus petit devant être parfaitement lisible. Le suivi reste donc pour l’imprimeur l’attention principale. Depuis quelques années, les cartes sont imprimées en quadrichromie, et non plus en cinq et six couleurs, comme cela arrivait auparavant. Le choix de la machine se fait en fonction du format des cartes et de leur tirage. Toutes les grandes cartes routières sont tirées sur machines offset feuilles grand format de 120 x 160 cm. Les rotatives sont utilisées pour les cartes en petit format de type cartes publicitaires, les cartes de guides touristiques et les atlas. La finition Le pliage des cartes routières comprend un pli central, puis neuf, dix, douze et même treize plis accordéon, le tout étant complété d’une cassure en deux ou de deux plis roulés. Le pliage des cartes de petits et moyens formats est assuré chez quelques prestataires spécialisés (avec notamment des plieuses MBO). Les grands formats ont pliés directement chez les grands éditeurs, qui disposent chacun de leur matériel. Les imprimeurs assurent la finition et le pliage des cartes qui figurent dans les guides touristiques. La saisonnalité Deux grandes saisons de fabrication des cartes : la fin de l’année pour la mise en place dès le 1er janvier des cartes millésimées et le premier semestre pour des mises en place avant les grands départs en vacances. n 91