Fable trouvée sur Internet, sans nom d`auteur Une
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Fable trouvée sur Internet, sans nom d`auteur Une
Fable trouvée sur Internet, sans nom d’auteur Une riche vieille dame décide d’aller faire un safari photo en Afrique. Elle emmène son fidèle vieux caniche pour lui tenir compagnie. Un jour, le caniche part seul en chasse, et au bout d’un certain temps, s’aperçoit qu’il s’est perdu... Errant au hasard en tentant de retrouver son chemin, il voit un jeune léopard venir vers lui avec l’intention visible de faire de lui son repas. Le vieux caniche pense : « Ho ! Ho ! Ça va très mal pour moi ! » Alors, remarquant les quelques os d’une carcasse qui traîne sur le sol à proximité, il s’empresse de les mâchouiller, en tournant le dos au léopard qui approche ; et dès que celui-ci est sur le point de lui sauter dessus, il s’exclame haut et fort : « Hmmm ! Ce léopard était vraiment excellent ! Je me demande bien s’il y en a d’autres par ici ? » En entendant cela, le jeune léopard interrompt son élan, regarde le chien avec effroi, et disparaît en rampant sous les fourrés. « Ouf ! soupire-t-il, il était temps ! Ce vieux caniche a bien failli m’avoir ! » Cependant un vieux singe, qui avait observé toute la scène d’une branche d’arbre à proximité, se dit qu’il pourrait mettre à profit ce qu’il sait en négociant avec le léopard pour obtenir sa protection. Il court donc le rattraper mais le vieux caniche, le voyant détaler vers le léopard, réalise que quelque chose doit se tramer. Le singe retrouve le léopard, lui propose un accord et lui dévoile le pot aux roses. Furieux d’avoir été trompé, le jeune léopard s’écrie : « Vite singe, monte sur mon dos, et tu vas voir ce qui va arriver à ce petit malin ! » Bientôt le vieux caniche aperçoit au loin le léopard accourant avec le singe sur son dos. Il réfléchit rapidement et au lieu de s’enfuir, s’assied dos à ses agresseurs en faisant semblant une fois de plus de ne pas les avoir vus ; puis juste au moment où ils arrivent à portée de voix, il s’exclame : « Où est donc passé ce fichu singe ? Ça fait une heure que je l’ai envoyé me chercher un autre léopard ! » L’âge et la ruse arrivent toujours à triompher de la jeunesse et de la force ! L’astuce et l’esprit viennent avec l’expérience. IX. Tout aussi tôt que je commence à prendre Dans le mol lit le repos désiré, Mon triste esprit hors de moi retiré S’en va vers toi incontinent se rendre. Lors m’est avis que dedans mon sein tendre Je tiens le bien, où j’ay tant aspiré, Et pour lequel j’ai si haut soupiré, Que de sanglots ai souvent cuidé fendre. 0 doux sommeil, ô nuit à moi heureuse ! Plaisant repos, plein de tranquillité, Continuez toutes les nuits mon songe : Et si jamais ma pauvre âme amoureuse Ne doit avoir de bien en vérité, Faites au moins qu’elle en ait en mensonge. Louise Labé, Sonnets LE TEMPS Bête comme un moteur, bête comme un alexandrin, le temps piétine et bouge et marche tout le temps. Il ne peut pas rester en place, et son chemin déroule son tricot de vers à soie bavant. Le temps n’a pas le temps de perdre ses minutes, ni de trouver jolies les choses ni les gens. Il a toujours à faire, et s’il trébuche et bute il repart tout de suite et rattrape le temps. Mon échelle à monter aux grand’places d’aurore, ma douce, ma songeuse, et mon seul passe-temps, dans le chaud mélangé de notre double corps nous n’entendons plus les gros sabots du temps. Il n’est pourtant pas loin, bête comme un ruisseau, il fait bouger le sang et le tic-tac du cœur, les onze ou douze pieds de mes vers pas très beaux, bête comme une rime qu’on saurait par cœur. Claude ROY, Poésies, 1970