4-Jacob, Rachel et Léa 1, anomalies d`un certain mariage

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4-Jacob, Rachel et Léa 1, anomalies d`un certain mariage
1
« MONSIEUR » JACOB, « MADAME » RACHEL ET « MADAME » LEA.
Première partie : une situation conjugale particulièrement compliquée.
Les anomalies et les aberrations « d’un certain mariage très particulier » !
Pour ce qui concerne le couple Abraham -Sara et le couple Isaac-Rébecca, se reporter à des prédications antérieures (série « Sur les
traces d’Abraham », décembre 2004 et janvier 2005 et série « Histoire d’amour en terre biblique », mars 2003)
1.
IL Y A COMME
ABERRATION…
UNE
ANOMALIE
ET
UNE
1.1. Pour une conpréhension plus facile.
Nous allons découvrir des attitudes et des comportements qui,
chez Jacob, ne sont pas du tout à montrer en exemple.
Pour éviter d’être troublé en constatant ces choses chez un
homme qui figure parmi les patriarches et les grandes figures
de la bible, il faut bien avoir un point précis en mémoire.
Ce n’est que suite à sa rencontre avec Dieu à Péniel que jacob
deviendra un homme nouveau (Genèse 32/28)
Avant, il avait présenté toutes les caractéristiques d’un homme
charnel.
C’est la raison pour laquelle le tableau dressé de lui avant
cette expérience n’est pas du tout à son avantage.
D’un homme charnel ne peuvent émaner que les œuvres de la
chair.
Le fruit de l’Esprit ne peut être porté que par un homme né de
l’Esprit.
Jean 3/6 : Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né
de l’Esprit est esprit. Ne t’étonne pas que je t’aie dit : Il faut
que vous naissiez de nouveau.
Un homme compliqué ne peut
compliquée dans tous les domaines.
vivre
qu’une
vie
1.2. Le titre de cette prédication ne manquera pas
d’étonner le lecteur.
En effet, en donnant le nom d’un homme et celui de deux
femmes, il y a de quoi surprendre ! (Genèse 29/15-30).
Pourtant, c’est une réalité que de devoir constater cette
bigamie du patriarche.
Ce n’est pas à dire que Dieu ait été favorable à cette forme de
mariage, loin s’en faut, la polygamie n’ayant été qu’une
tolérance.
pas cadrer avec cette vision rapportée au Christ et à
l’Eglise.
1.4. Sur un plan strictement humain et psychologique, la
polygamie est aussi une pratique qui est contre
nature.
Ephésiens 5/31 : C’est pourquoi l’homme quittera son père et
sa mère, et s’attachera à sa femme, et les deux deviendront
une seule chair. Ce mystère est grand ; je dis cela par rapport
à Christ et à l’Eglise.
Par cette manière de considérer le mariage et la vie du
couple, l’apôtre Paul donne la perspective dans laquelle il
faut se placer pour comprendre l’importance du respect
du mariage et des principes qui lui permettent de réussir.
Il semble difficile à la raison d’admettre que l’on puisse ainsi
partager son cœur.
Ajoutons que certains sont contre la polygamie, mais ils se
permettent l’adultère qui est aussi un péché scandaleux qui
produit bien des souffrances.
Le flirt est également une autre aberration, car il est basé
sur un mensonge et un jeu dangereux qui peut lasser des
blessures et causer des souffrances.
N’est-il pas plus beau d’être l’homme d’une femme et la
femme d’un homme en se réservant pour elle ou pour lui
jusqu’au moment de la rencontre et du mariage ?
Ceux qui n’ont pas pu vivre selon ce principe avant de
connaître le Seigneur doivent savoir qu’il y a le pardon de Dieu
sur leur passé, mais le désir de ne pas le leur rappeler ne doit
pas nous empêcher de dire ces choses pour préserver les
jeunes qui sont encore purs pour affronter leur avenir.
2.
JACOB, UN HOMME AU CARACTERE PARTICULIER
ET AU PARCOURS TUMULTUEUX.
2.1. Jacob doit son nom à sa naissance déjà révélatrice
de ce que sera son caractère naturel.
Mais il faut bien reconnaître qu’elle a été source davantage de
difficultés que de solutions.
Genèse 25/25 : Le premier sortit entièrement roux, comme un
manteau de poil ; et on lui donna le nom d’Esaü. Ensuite sortit
son frère, dont la main tenait le talon d’Esaü ; et on lui donna
le nom de Jacob. Isaac était âgé de soixante ans, lorsqu’ils
naquirent.
1.3. La volonté de Dieu est claire et précise.
Jacob signifie « celui qui prend le talon, qui supplante ».
C’est la monogamie et la fidélité dans le mariage.
2.2. Jacob et son éducation particulière.
1 Corinthiens 7/2 : Toutefois, à cause des risques
d’inconduite sexuelle, que chacun ait sa femme, que chacune
ait son mari.
Son caractère est comme celui d’un chat qui dort, encouragé
par le favoritisme de sa mère, alors que son père lui préfère
son père pour des raisons on ne peut plus charnelles et
superficielles.
Jacob n’est ni le premier ni le dernier polygame de la Bible,
mais le fait que cette « formule » n’est pas la bonne est
confirmé par tous les autres exemples.
Si l’on se rapporte à la perspective spirituelle du mariage,
on est bien obligé d’admettre que la polygamie ne peut
Genèse 25/27 : Ces enfants grandirent. Esaü devint un habile
chasseur, un homme des champs ; mais Jacob fut un homme
tranquille, qui restait sous les tentes. Isaac aimait Esaü, parce
qu’il mangeait du gibier ; et Rébecca aimait Jacob.
Bordeaux, le dimanche 17 juillet 2005. Daniel Hébert.
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2.3. Jacob et sa ruse pour s’emparer du droit d’aînesse.
La complicité de sa mère est plutôt choquante.
Elle n’enlève rien à la responsabilité de Jacob qui n’était
pas obligé de suivre son conseil.
Genèse 27/6 : Puis Rébecca dit à Jacob, son fils : Voici, j’ai
entendu ton père qui parlait ainsi à Esaü, ton frère : Apportemoi du gibier et fais -moi un mets que je mangerai ; et je te
bénirai devant l’Eternel avant ma mort. Maintenant, mon fils,
écoute ma voix à l’égard de ce que je te commande. Va me
prendre au troupeau deux bons chevreaux ; j’en ferai pour ton
père un mets comme il aime ; et tu le porteras à manger à ton
père, afin qu’il te bénisse avant sa mort.
Genèse 27/15 : Ensuite, Rébecca prit les vêtem ents d’Esaü,
son fils aîné, les plus beaux qui se trouvaient à la maison, et
elle les fit mettre à Jacob, son fils cadet. Elle couvrit ses mains
de la peau des chevreaux, et son cou qui était sans poil. Et
elle plaça dans la main de Jacob, son fils, le mets et le pain
qu’elle avait préparés.
Il faut aussi rappeler qu’Esaü avait vendu son droit
d’aînesse pour un plat de lentilles, se montrant par là
indigne d’héritier de ce droit.
2.4. Jacob, un homme en fuite.
La haine d’Esaü et son désir de vengeance.
Genèse 27/41 : Esaü conçut de la haine contre Jacob, à
cause de la bénédiction dont son père l’avait béni ; et Esaü
disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père vont
approcher, et je tuerai Jacob, mon frère.
Le conseil de fuir donné par sa mère et la rançon du
mensonge et de la tromperie.
Genèse 27/43 : Maintenant, mon fils, écoute ma voix ! Lèvetoi, fuis chez Laban, mon frère, à Charan ; et reste auprès de
lui quelque temps, jusqu’à ce que la fureur de ton frère
s’apaise.
La manipulation pour justifier le départ de Jacob et
l’hypocrisie de Rébecca.
Genèse 27/46 : Rébecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la
vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob prend une femme,
comme celles -ci, parmi les filles de Heth, parmi les filles du
pays, à quoi me sert la vie ?
Rébecca, qui veut éloigner Jacob à cause de la colère
d’Esaü, trouve un motif très plausible pour obtenir d’Isaac
qu’il autorise ce départ.
En agissant ainsi, elle travaille encore, sans s’en douter, à
réaliser le plan de Dieu.
Isaac s’est borné à gémir sur le mariage Esaü avec des
Héthiennes ; c’est Rébecca qui doit prendre l’initiative
pour empêcher que Jacob fasse de même, Isaac étant
mou et faible de caractère.
Dans tous ces événements, il ne manifeste aucune
autorité véritable ni aucune réelle « virilité ».
Genèse 26/34 : : Esaü, à l’âge de quarante ans, prit pour
femmes Judith, fille de Bééri, le Hittite, et Basmath, fille d’Elôn,
le Hittite. Elles furent un sujet d’amertume pour Isaac et
Rébecca.
Isaac envoie Jacob chercher une épouse.
Genèse 28/1 : Isaac appela Jacob, le bénit, et lui donna cet
ordre : Tu ne prendras pas une femme parmi les filles de
Canaan. Lève-toi, va à Paddan-Aram, à la maison de Bethuel,
père de ta mère, et prends -y une femme d’entre les filles de
Laban, frère de ta mère.
3.
UNE VIE SENTIMENTALE COMPLIQUEE DES SON
ORIGINE.
Précision :
Ces événements sont relatifs à Jacob qui n’est pas encore
devenu Israël (Genèse 32/28).
Par conséquent, nous y voyons les errements d’un homme qui
n’a pas encore remis à Dieu le contrôle de sa vie.
3.1. Jacob chez Laban.
Laban était le frère de Rébecca et il avait consenti à
laisser sa sœur partir avec le serviteur d’Abraham pour
qu’elle aille épouser Isaac.
Genèse 24/50 : Laban et Bethuel répondirent, et dirent : C’est
de l’Eternel que la chose vient ; nous ne pouvons te parler ni
en mal ni en bien. Voici Rébecca devant toi ; prends et va, et
qu’elle soit la femme du fils de ton seigneur, comme l’Eternel
l’a dit.
C’est donc chez son oncle que Jacob s’était réfugié, à Charan
en Mésopotam ie afin aussi d’y trouver son épouse dans le
cadre du même clan.
Il faut se rappeler qu’Esaü, qui avait épousé des
Cananéennes, avait causé du tourment à ses parents en
sortant de la règle qui voulait qu’il ne fallait pas épouser
d’étrangères.
Ces mariages consanguins entre cousins peuvent nous
choquer et ils ne sont pas une règle à observer en tant que
telle, ce qui causerait des risques pour les éventuels enfants.
Dans ce contexte biblique, il s’agissait de préserver le
patrimoine en restant à l’intérieur du clan.
Pour ce qui nous concerne, l’application à faire de ce
principe est qu’il serait inconcevable pour un chrétien
d’épouser quelqu’un qui ne le serait pas.
Quels sont les points communs entre de telles personnes,
les bases communes, les possibilités de partager
l’essentiel de la foi et de l’espérance ?
En outre, comment élever les enfants dans la foi ?
Il n’est pas non plus interdit d’avoir une réflexion quand
les futurs époux sont issus de deux cultures différentes.
Y songer n’est pas du racisme et il vaut mieux le faire
avant le mariage plutôt qu’après.
2 Corinthiens 6/14 : Ne formez pas avec les non-croyants un
attelage disparate. En effet, quelle association peut-il y avoir
entre la justice et le mal ? Quelle communion entre la lumière
et les ténèbres ?
Ce conseil est donné dans l’intérêt même de ceux
auxquels il s’adresse et il ne faut pas y voir une
expression étroite d’un quelconque légalisme borné et
inintelligent.
Ceux qui ne l’ont pas observé en ont tous souffert et certains
sont allés jusqu’à abandonner la foi, et le salut, suite à ce
mauvais choix.
Bordeaux, le dimanche 17 juillet 2005. Daniel Hébert.
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Maintenant, il faut s’interroger sur la réalité de la vie spirituelle
de celui et de celle qui succombent à cette tentation.
Il est possible de comprendre que la tentation existe, mais
personne n’est obligé d’y succomber, sous prétexte
d’avoir peur de rester seul et célibataire.
Le remède à ce vide affectif risque d’être pire que le mal.
3.2. Première rencontre avec Rachel.
Genèse 29/4 : Jacob dit aux bergers : Mes frères, d’où êtes vous ? Ils répondirent : Nous sommes de Charan. Il leur dit :
Connaissez-vous Laban, fils de Nachor ? Ils répondirent :
Nous le connaissons. Il leur dit : Est-il en bonne santé ? Ils
répondirent : Il est en bonne santé ; et voici Rachel, sa fille, qui
vient avec le troupeau.
Pour Laban, on a l’impression que ce qui importe, c’est de tirer
profit de tout, même de ses filles à marier.
Il faut dire que d’emblée, Jacob s’était montré courageux et il a
dû voir en lui un beau parti.
C’est ici qu’une réflexion s’impose sur le mélange des
intérêts entre ceux des futurs époux et ceux des parents
de ceux-ci !
Ces derniers ne doivent pas chercher un gendre ou une bru à
leur convenance, mais à celle de leur fille ou de leur fils.
D’ailleurs, ce n’est pas à eux qu’il incombe de chercher, car le
conjoint sera celui qui conviendra au futur époux ou à la future
épouse et non à la belle-famille.
3.4. La place pour l’amour.
Genèse 29/9 : Comme il leur parlait encore, survint Rachel
avec le troupeau de son père ; car elle était bergère.
Genèse 29/18 : Jacob aimait Rachel, et il dit : Je te servirai
sept ans pour Rachel, ta fille cadette.
Jacob se montre aimable, galant, serviable et courtois.
Les critères de Jacob étaient apparemment surtout
physiques, d’où son mépris de l’aînée, Léa.
Genèse 29/10 : Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, frère
d e sa mère, et le troupeau de Laban, frère de sa mère, il
s’approcha, roula la pierre de dessus l’ouverture du puits, et
abreuva le troupeau de Laban, frère de sa mère.
Genèse 29/16 : Or, Laban avait deux filles : l’aînée s’appelait
Léa, et la cadette Rachel. Léa avait les yeux délicats ; mais
Rachel était belle de taille et belle de figure.
Nous ne savons pas s’il s’est mis à aimer Rachel dès cet
instant, mais Jacob n’aurait pas pu gagner son cœur par
une attitude de muflerie ou de goujaterie.
Il n’est pas facile de dire ce qu’était la caractéristique des yeux
de Léa, car on pourrait dire selon le mot hébreu « rak » qu’elle
avait les yeux doux, faibles, craintifs ou tendres.
De même, une jeune fille ou une femme risquent de ne pas
être estimées par un homme qui projette de bâtir une
relation durable et vraie en étant semblables à des
mégères ou des femmes faciles, impudiques et indécentes
!
Apprécier la beauté n’est pas un péché, car il faut se plaire
pour se marier et la place de l’apparence peut avoir une
certaine importance, mais ce n’est pas le seul critère, ou,
plutôt, dans la beauté il n’y a pas que le physique.
Il peut arriver qu’il y ait méprise dans les esprits en se
trompant complètement sur l’attente de l’autre.
D’autres qualités sont à prendre en compte et si quelqu’un
veut gagner un cœur, il devra les rechercher, non par
hypocrisie, mais par amour de l’autre.
L’idéal masculin ou féminin qui est recherché n’est pas
toujours celui qui est véhiculé par les médias.
Il y a aussi l’intelligence, la grâce, la sagesse, la distinction qui
sont aussi, avec d’autres, des vertus proches de la beauté.
Même si certains dans le monde sont attirés par un certain
type de personne pour une aventure, ce n’est pas pour
autant qu’ils en voudront pour construire une famille.
Osée 2/19 : Je serai ton fiancé pour toujours ; je serai ton
fiancé par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde ; je
serai ton fiancé par la fidélité, et tu reconnaîtras l’Eternel.
Jacob dévoile son identité et est accueilli par la famille.
Plaire et chercher à plaire n’est pas un péché en soi, et il
faut lire le livre du Cantique des cantiques pour le
constater et savoir que « séduire » n’est pas toujours
diabolique.
3.3. Un contrat de travail particulier.
Laban a le sens des affaires et il se place vite sur ce
terrain.
Genèse 29/15 : Puis Laban dit à Jacob : Parce que tu es mon
parent, me serviras -tu pour rien ? Dis -moi quel sera ton
salaire.
Il faut dire qu’il avait allié au culte de l’Eternel des pratiques
idolâtres et la divination (Genèse 31/30).
L’idéal est de plaire à Dieu sans déplaire à son conjoint ou
futur conjoint.
Avant de se marier, il faudrait pouvoir répondre à la
question de savoir ce qui plaît dans l’autre.
3.5. L’amour est patient.
Parce qu’il aimait Rachel, Jacob a été patient et a su attendre.
Comme quoi, même chez les siens, on n’est jamais sur de
rien, car certains peuvent aussi avoir dans l’Eglise toutes
les apparences de la foi sans la vivre véritablement !
D’où la nécessité de ne rien précipiter dans une décision
et donner au temps la possibilité de confirmer ou
d’infirmer une décision.
En l’occurrence, nous verrons plus loin que Rachel avait été
contaminée par ces pratiques (Genèse 31/33).
Il n’a pas confondu amour avec pulsion ni avec impulsion, ce
qui, plus tard, conduit à la répulsion !
Toutefois, la question de savoir si son amour était ou non bien
placé sera envisagée plus loin.
Genèse 29/18 : Jacob aimait Rachel, et il dit : Je te servirai
sept ans pour Rachel, ta fille cadette. Et Laban dit : J’aime
mieux te la donner que de la donner à un autre homme. Reste
chez moi ! Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel : et
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elles furent à ses yeux comme quelques jours, parce qu’il
l’aimait.
Evidemment, Jacob ignorait encore en quoi son futur
beau-père était en train de préparer la tromperie de sa vie.
3.6. L’amour sait ce qu’il veut.
Genèse 29/21 : Ensuite Jacob dit à Laban : Donne-moi ma
femme, car mon temps est accompli : et j’irai vers elle.
Cette parole démontre que Jacob tenait vraiment à Rachel
et qu’il l’avait respectée pendant ce long temps d’attente.
4.
LA CELEBRATION DU MARIAGE.
4.1. Le fait de se marier.
4.3. Un nouveau contrat.
Nous pouvons nous poser la question de savoir si nous
pourrions suggérer qu’après cette substitution de
personnes, Jacob n’aurait pas mieux fait de demander au
Seigneur s’il fallait vraiment insister pour avoir Rachel…
Mais il n’était pas homme à rechercher le conseil de Dieu !
Il aurait pu s’en tenir là et se « suffire » de Léa, ce qui
aurait éviter la suite.
Genèse 29/27 : Achève la semaine avec celle-ci, et nous te
donnerons aussi l’autre pour le service que tu feras encore
chez moi pendant sept nouvelles années. Jacob fit ainsi, et il
acheva la semaine avec Léa ; puis Laban lui donna pour
femme Rachel, sa fille.
Comme nous l’avions dit dans l’introduction générale, la
manière de se marier diffère en fonction des époques et
les lois et coutumes.
Il fallait vraiment qu’il aime Rachel pour se soumettre à un tel
marché.
Le mariage organisé par Laban allait être en fait une
célébration familiale, sans démarches administratives.
Il fallait que Laban n’ait que mépris pour ses filles pour en
faire des objets de marchandage comme pour la femme en
général.
Cependant, un fait est certain, c’est que cette manière de
faire était un mariage officiel.
Dans notre pays, le mariage coutumier n’a pas valeur de
mariage légal et il faut se soumettre à la loi.
Genèse 29/22 : Laban réunit tous les gens du lieu, et fit un
festin.
Le mariage peut être consommé après qu’il ait été conclu.
En effet, la relation physique fait suite à l’engagement pris l’un
envers l’autre.
Ne pas l’admettre, c’est enfreindre une loi divine en même
temps que psychologique.
Pour ne pas l’avoir respectée, beaucoup s’en sont trouvés
ensuite meurtris et quelque chose a été perdu et gâché.
Nous ne savons rien de son épouse qui est complètement
laissée dans l’anonymat, ce qui est aussi révélateur.
5.
ET DIEU DANS TOUT ÇA ?
5.1. Le plan de Dieu.
Nous ne pouvons pas penser que Dieu ait été l’instigateur
cynique de toutes ces mises en scènes, mais dans sa
grâce, il veille à l’accomplissement de ses plans même si
l’homme y met beaucoup d’interférences volontaires ou
non.
N’oublions pas que depuis la chute, il y a la promesse de faire
venir au monde la postérité de la femme qui écraserait la tête
du serpent (Genèse 3/15).
Il faut donc que la providence divine ne cesse de veiller à
l’accomplissement de la chose.
Dans le contexte du récit, il est certain que l’on n’a pas
demandé son avis à la future épouse, comme on l’avait fait
pour Rébecca.
5.2. L’homme a introduit des éléments parasites.
Ceci ne veut pas dire qu’elle n’a pas on mot à dire.
Les calculs de Laban, la réponse de Jacob et la manière dont
il s’en est vengé en trompant à son tour celui qui l’avait trompé
ne viennent pas de Dieu (Genèse 30).
Se marier est un choix des personnes qui vont le faire et
non celui des parents ou de l’Eglise, ce qui cependant
n’exclut pas la possibilité de donner des conseils avisés
et argumentés.
Le foyer de Jacob a connu bien des conflits et des
frustrations.
Genèse 29/23 : Le soir, il prit Léa, sa fille, et l’amena vers
Jacob, qui s’approcha d’elle.
Ces dernières seront abordés plus amplement dans la
seconde partie
4.2. Une déconvenue inattendue et imprévisible !
Genèse 29/30 : Jacob alla aussi vers Rachel, qu’il aimait plus
que Léa ; et il servit encore chez Laban pendant sept
nouvelles années.
Genèse 29/25 : Le lendemain matin, voilà que c’était Léa.
Alors Jacob dit à Laban : Qu’est-ce que tu m’as fait ? N’est-ce
pas pour Rachel que j’ai servi chez toi ? Pourquoi m’as -tu
trompé ?
Genèse 29/31 : L’Eternel vit que Léa n’était pas aimée ; et il la
rendit féconde, tandis que Rachel était stérile.
Jacob devait avoir passablement bu pour ne pas s’en être
rendu compte avant !
Quant à l’argument de Laban, il aurait été droit de sa part de
lavoir avancé avant.
Un « jeu » malsain de rivalités va se jouer entre les deux
épouses qui vont y mêler leurs servantes, ce qui permet
de donner le conseil de mettre un bémol à vouloir avoir un
enfant à tout prix, quand bien même celui et celle qui
souffrent de cette frustration ont-ils droit à la compassion
des autres.
Genèse 29/26 : Laban dit : Ce n’est point la coutume dans ce
lieu de donner la cadette avant l’aînée.
Bordeaux, le dimanche 17 juillet 2005. Daniel Hébert.
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Quand le couple a à affronter des épreuves comme celleci ou d’autres, les époux doivent y faire face ensemble
afin que leur foyer n’explose pas.
La question pourrait être : pourquoi Dieu a-t-il permis que
Jacob soit trompé à ce point ?
Pour y répondre, il faut aller jusqu’à poser une autre question :
Mais que faire quand il y a deux épouses et deux
concubines ?
La situation risque de devenir ingérable car elle est
entachée d’anomalies contre nature !
La tentation de douter que le mariage a été bien fondé
peut assaillir les conjoints.
Jacob avait-il fait le bon choix en jetant son dévolu sur
Rachel, dont le nom veut dire brebis alors que Léa signifie
lasse ?
Il faut mettre de côté les arguments superficiels et considérer
ce que Dieu seul pouvait connaître.
Rachel était stérile et Léa n’était pas aimée.
Mais que faire quand la «partie se joue » à autant de
personnes ?
Ceci est un argument supplémentaire pour dire qu’il faut
réfléchir avant au « conjoint qui convient ».
Il serait trop facile ensuite de s’en défaire avec à « l’appui
des arguments « pseudo-spirituels » parce que l’on n’a
pas le courage d’assumer ses actes et ses décisions.
Même si cette pratique était conforme à la culture de la
région et de l’époque, les coutumes n’ont pas leur place
quand elles vont à l’encontre de l’éthique du croyant.
Il y a même eu emploi d'aphrodisiaques avec complicité
commune et accord tacite de Jacob (Genèse 30/14)
Aujourd’hui, les « progrès » médicaux font que l’on peut
aller très loin pour essayer de procréer parfois à n’importe
quel prix et à n’importe quel âge.
Mais tout cela est-il bien sage, même si l’on peut
comprendre la souffrance de ceux qui se lancent dans
cette course à l’enfant.
Donc, personne n’était heureux !
Cette situation particulière évoque la souffrance de
certains couples qui n’ont pas d’enfants avec la question :
comment la gérer ?
Les événements de la vie de Jacob et de ses femmes voulant
des enfants à tout prix, quitte à faire intervenir leurs servantes
montrent au moins que vouloir forcé les choses permet
d’obtenir des résultats si on les veut à tout prix, mais est-ce le
meilleur surtout pour les enfants à faire naître et devront vivre
leur existence par la suite.
En outre ajoutons qu’enfanter, c’est donner la vie d’une
manière responsable à une personne humaine et pas à un
jouet par substitution pour adultes (ou homosexuels) en
manque d’amour.
L’enfant n’a pas comme vocation première d’étancher la
soif affective de ses parents.
Il n’est pas destiné à prouver quoique ce soit par le moyen
de ceux-ci.
Ne doutons pas que cette rivalité et ces surenchères ont
pu flatter Jacob par rapport son égo et il n’a rien fait pour
se dérober à ces événements, car il a dû en retirer du
plaisir !
De Léa naquirent six fils, dont Lévi et Juda, et une fille.
Il faut dire qu’il était encore Jacob et pas encore Israël
(Genèse 32/28)
Ainsi, c’est Léa qui est entrée dans la généalogie du
Messie promis.
5.3. Une véritable compétition et une réelle course à la
maternité vont se déclencher.
Jacob avait-il été trompé totalement ?
Ces deux hommes devinrent deux tribus importantes, surtout
la dernière de laquelle Jésus -Christ vint au monde.
En voici les « scores » !
Le problème est que nous ne l’avons pas vu demander le
conseil de Dieu sur son choix sentimental.
Genèse 35/23 : Fils de Léa : le premier-né de Jacob, Ruben ;
puis Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon.
Il ne l’a pas fait non plus avant de travailler encore sept
années pour arriver à ses fins.
Genèse 30/21 : Ensuite, elle enfanta une fille, qu’elle appela
du nom de Dina.
Genèse 35/24 : Fils de Rachel : Joseph et Benjamin.
Nous avons dit précédemment qu’il savait qui il voulait, mais il
faut préciser maintenant que, s’il faut savoir ce que l’on veut
en matière sentimentale, il faut vouloir ce qui est conforme à
ce qui est le meilleur.
Genèse 35/25 : Fils de Bilha, servante de Rachel : Dan et
Nephtali.
Quant à Rachel, elle se révélera voleuse, idolâtre,
dissimulatrice et menteuse.
Genèse 35/26 : Fils de Zilpa, servante de Léa : Gad et Aser.
Ce sont là les fils de Jacob, ceux qui naquirent de lui à
Paddân-Aram.
Genèse 31/19 : Tandis que Laban était allé tondre ses brebis,
Rachel déroba les théraphim de son père.
Genèse 35/22 : Pendant qu’Israël demeurait dans ce pays,
Ruben alla coucher avec Bilha, concubine de son père, et
Israël l’apprit.
Genèse 31/34 : Rachel avait pris les théraphim, les avait mis
sous le bât du chameau, et s’était assise dessus. Laban fouilla
toute la tente, et ne trouva rien. Elle dit à son père : Que mon
seigneur ne se fâche point, si je ne puis me lever devant toi,
car j’ai ce qui est ordinaire aux femmes. Il chercha, et ne
trouva point les théraphim.
5.4. Evaluation rétrospective.
Cependant, Dieu l’avait également bénie.
Sans oublier une « bavure » scandaleuse :
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Genèse 30/22 : Alors Dieu se souvint de Rachel ; il l’entendit
et la rendit féconde. Elle fut enceinte et mit au monde un fils.
Elle dit : Dieu a enlevé mon déshonneur. Elle l’appela du nom
de Joseph (« Ajouté »), en disant : Que le Seigneur m’ajoute
un autre fils !
Rachel n’atteindra pas la patrie de Jacob pour y vivre avec
lui, car elle mourra en route.
Genèse 35/16 : Ils partirent de Béthel ; et il y avait encore une
certaine distance jusqu’à Ephrata, lorsque Rachel accoucha.
Elle eut un accouchement pénible ; et pendant les douleurs de
l’enfantement, la sage-femme lui dit : Ne crains point, car tu as
encore un fils ! Et comme elle allait rendre l’âme, car elle était
mourante, elle lui donna le nom de Ben-Oni ; mais le père
l’appela Benjamin. Rachel mourut, et elle fut enterrée sur le
chemin d’Ephrata, qui est Bethléhem.
Symboliquement, il est bien douloureux de mourir sur le
chemin de Bethléhem.
6.
LES
LEÇONS
D’UNE
TURBULENTE ET AGITEE.
VIE
SENTIMENTALE
La bonté de Dieu ressort de ces « aventures » du fait que
par sa grâce il est venu au secours d’une situation bien
scabreuse.
Cependant, ce constat n’est pas fait pour pousser qui que ce
soit à gérer sa vie sentimentale en dépit du bon sens,
s’attendant à Dieu pour s’en sortir.
La grâce de Dieu n’agit pas de la même manière envers des
personnes qui pèchent volontairement et lucidement.
Cette attitude s’appelle tenter Dieu comme pour le
contraindre à intervenir en grâce.
Dans une deuxième partie, nous envisagerons les
souffrances que de telles situations engendrent et la
manière dont il faut les gérer avec le secours de Dieu.
Bordeaux, le dimanche 17 juillet 2005. Daniel Hébert.

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