«Le retour à La Louvière : énorme !»
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«Le retour à La Louvière : énorme !»
SAMEDI 1er JUIN 2013 SUDPRESSE IL Y A DIX ANS... 41 LE 1ER JUIN 2003, LA RAAL REMPORTAIT LA COUPE DE BELGIQUE. REVIVEZ L’ÉVÉNEMENT AVEC SES ACTEURS FOOTBALL – LES « LOUPS » AU PARADIS DU FOOTBALL BELGE «Le retour à La Louvière : énorme !» De la victoire en Coupe, Ariël Jacobs garde en mémoire la chaleur du public du Centre Le souvenir le plus vivace de la victoire en Coupe avec les « Loups », Ariël Jacobs le puise dans l’après-match, lors du retour à La Louvière et de l’accueil au Tivoli par une foule en délire. Un épisode dont il dit encore aujourd’hui : « Je ne savais pas que la Ville comptait autant d’habitants… » Impossible de ne pas évoquer le rôle d’Ariël Jacobs pour expliquer l’exploit du 1er juin 2003 qui, de l’avis général, résulte en ordre principal de la conjugaison du travail réalisé par la triade composée de Filippo Gaone, Roland Louf, et donc du « Sorcier de Diegem ». Dans une carrière riche de hauts faits, dont le dernier en date avec le titre de champion du Danemark n’est pas le moindre, le succès en Coupe de Belgique occupe une place à part dans sa mémoire. « Probablement parce que son évocation fait remonter une série d’images et de sentiments très forts, relatifs à notre parcours et à son aboutissement contre Saint-Trond mais aussi et surtout à la fête qui l’a suivi. » Ne comptez pas sur l’homme pour en tirer une quelconque gloriole. À l’heure des explications, il met plutôt en évidence l’alchimie qui a opéré entre son noyau d’une part et sa direction de l’autre. « J’ai eu la chance d’avoir à ma disposition, durant toutes mes années louviéroises d’ailleurs, des joueurs dotés de grosses qualités, mentales et techniques, pour lesquels la RAAL a servi de tremplin vers de plus hautes destinées. Je pense notamment à Proto, Odemwingie et Ishiaku mais aussi Arts qui était un fameux bosseur. » Ariël Jacobs tient ici à rendre un hommage appuyé à son directeur sportif et administratif de l’époque, Roland Louf. « Derrière ce groupe, il faut voir sa patte, lui qui était passé orfèvre en matière de transferts, mais pas seulement. Son énorme mérite, et moi seul peut en témoigner, est d’avoir été cet architecte qui a permis à tous les éléments de la structure mise en place dans et autour de l’équipe de s’imbriquer avec une facilité apparente. À titre d’exemple, il m’a beaucoup soulagé en tenant à l’écart les managers et les agents qui reluquaient nos joueurs. » DAVID CONTRE GOLIATH Stop Ariël, c’est vous le « C » entre de ce papier ! Petit retour sur les premiers tours de la Coupe. « Nous avions débuté à Tongres qui honnêtement aurait mérité de passer. A toute chose malheur est bon, ce mauvais match avait servi de déclic pour la suite l’aventure. » Le Standard, Genk, Lommel et enfin Saint-Trond pour l’apothéose . Une affiche où la RAAL tenait le rôle de David face au Goliath trudonnaire qui avait terminé 4e en championnat. « La semaine précé- dant la finale, j’avais fort ressenti cette infériorité à l’occasion d’interviews réalisées par des médias néerlandophones. Là aussi, j’avais tiré de cette situation une motivation supplémentaire pour aborder le match. » Un match entamé -tropprudemment par des « Loups » crispés par l’enjeu, avant que ne tombent les buts de la délivrance. Place ensuite à la fête qui allait être longue et belle. Elle a marqué durablement notre interlocuteur. « J’ai des souvenirs du Heysel mais surtout du retour. Sur l’autoroute, nous nous étions arrêtés à la pompe à essence de Ruisbroek pour faire le plein… de bière. La coupe avait été remplie et chacun y a goûté. Et que dire de notre entrée dans La Louvière et de notre arrivée au Tivoli… C’était blindé de monde. Je ne savais pas que la Ville comptait autant d’habitants. Je me rappelle aussi de notre tour dans le centre-ville. Toute la chaleur du Centre ! » l EMMANUEL DEMOLDER FRÉDÉRIC TILMANT LES HÉROS DE LA FINALE « Magnifique et inoubliable » « C’était le 3 juin… non, le 1er juin 2003. » C’est sûr, le souvenir de la victoire de La Louvière en coupe de Belgique est encore bien ancré dans la mémoire de Frédéric Tilmant. « Georges Arts avait marqué un but et Ishiaku, deux, avec 100 % de réussite pour lui. Van Steenberghe avait été excellent aussi. » Pourtant, le no11 des Loups n’avait pas participé à la finale. « Non, car à ce moment-là, j’ai connu la seule grosse blessure de ma carrière. Je me souviens, je m’étais blessé lors d’un entraînement sur le terrain synthétique, le 12 février 2003. Lors d’un contact avec le gardien, j’ai été victime d’une rupture des ligaments du genou. » Fred a donc assisté à la victoire de son équipe en tant que spectateur. « On va dire que j’ai participé de manière différente à la conquête du trophée. Mais vous savez, une fois le match terminé cela ne change plus rien. Car on fait partie d’un groupe, d’un club. » La RAAL n’était pas favorite à l’entame de cette fameuse rencontre. « Mais La Louvière a tou- jours été considérée comme le Petit Poucet. » Le chouchou du Tivoli n’a pas non plus oublié la fête après la rencontre. « Nous sommes revenus dans le centre-ville. Je me rappelle que j’étais assis sur le toit du car avec la coupe entre les mains. Nous avons été accueillis à l’hôtel de ville par l’administration. Nous sommes allés sur le balcon et puis nous nous sommes dirigés vers le stade où nous avons fait la fête avec nos supporters. C’était un moment magnifique et inoubliable ». Un moment qu’il n’hésite pas à revoir de temps à autre. « Cela m’arrive, en effet, de regarder encore la cassette du match avec mon fils. Cette coupe, c’est une fierté pour moi. Car ce que la RAAL a réalisé cette année-là, c’est tout simplement exceptionnel. » PAS SON MEILLEUR SOUVENIR Mais Fred Tilmant avoue que ce n’est pas le plus beau moment de sa carrière. « Pour moi, cela reste les rencontres en Coupe d’Europe face à Benfica. Je suis monté pour les 30 dernières mi- Fred Tilmant n’avait pas pris part à la finale. nutes au match aller. Les seules minutes que j’ai disputées en Coupe d’Europe. D’ailleurs, je pense qu’on aurait pu passer ce premier tour. » Un club de La Louvière avec lequel il a tout connu. « J’ai joué en Division 3, en Division 2 ainsi que quatre saisons au sein de l’élite. Puis évidemment, il y a eu les Coupes de Belgique et d’Europe. En fait avec la RAAL, j’ai vraiment tout connu. Les bons et les mauvais moments. Et puis il y Mais que sont-ils tous devenus ? l D.C. a eu la relégation en D3 et tous les problèmes par la suite. Il y a eu une mauvaise gestion du club et je crois que M. Gaone s’est mal entouré aussi. Le club a peut-être vécu au-dessus de ses possibilités. Mon seul grand regret, c’est que si la RAAL était encore en D1, je serai peut-être toujours l’entraîneur-adjoint. Mais vu que ce club n’existe plus, je reste le joueur qui a mis le plus de buts en D1 pour les Loups. » l J.M. SERGE VERMEIREN, JOURNALISTE RTL-TVI « La RAAL plus humble que Saint-Trond » C’est RTL-TVI qui avait les droits de diffusion pour la Coupe de Belgique à l’époque. Serge Vermeiren était l’un des commentateurs pour la finale. « J’en ai de très bons souvenirs. Ce qui est beau avec la Coupe de Belgique, c’est que l’on peut avoir des affiches surprenantes pour la finale. Cela avait été le cas cette année-là. » Car comme le disait Ariël Jacobs avant la rencontre, SaintTrond - La Louvière n’était pas la finale rêvée par le supporter neutre. « Mais c’est ce qui symbolise cette compétition. Ce qui était chouette, c’est qu’on sentait la ferveur et la mobilisation des deux villes », rajoute Serge Vermeiren. « Et ce qui m’avait également surpris à l’époque, c’est la l NEWS Une grande complicité unissait l’entraîneur et son président. tement surpris les Canaris et ont parfaitement géré cette rencontre. Au final, c’était une belle victoire méritée pour la RAAL devant 15.000 fans. Incroyable pour un club qui n’avait pas de gros moyens. C’était la fête pour toute une région qui n’a pas eu toujours facile au point de vue économique. » Serge Vermeiren a également une autre anecdote à nous confier. « J’étais présent au tirage au sort pour la Coupe d’Europe à Serge Vermeiren (à g.) et Pierre Migisha ont commenté la finale. l Monaco. Je me souviens que Ficonfiance qu’avaient les suppor- Mais pour le journaliste de RTL- lippo Gaone et Roland Louf (le ters de Saint-Trond. Ils étaient TVI, il n’y a avait pas de favori. manager) se baladaient dans la persuadés qu’ils remporteraient « Selon moi, c’était une finale principauté et étaient émercette coupe. Je me souviens que très équilibrée. La Louvière est ve- veillés. Ils m’avaient dit : La Lounous avions fait un reportage sur nue avec beaucoup plus d’humi- vière fait désormais partie des eux. Ils avaient même peint des lité que leurs adversaires. grands. » l voitures en jaune et bleu. » D’ailleurs, les Loups ont complèJ.M. > Ariël Jacobs. Il y a plusieurs semaines, celui qui restera comme un des plus grands T1 de la RAAL, a décroché le titre de champion du Danemark avec Copenhague. > Jan Van Steenberghe. Le gardien « héros » de la demi-finale face à Genk occupe le poste de manager sportif au club de Jong Lede, relégué en Provinciale 1 de Flandre Orientale. Après la victoire en Coupe, il a joué les doublures du côté du Sporting d’Anderlecht avant de tenter l’expérience du coaching en tant qu’entraîneur des gardiens à La Gantoise. > Didier Ernst. L’ancien médian en est à sa troisième expérience en tant qu’entraîneur. Après Verviers et La Calamine, Didier Ernst est en poste à Sprimont, champion de Promotion D. La victoire en Coupe de Belgique a signifié la fin de l’aventure de l’ancien médian du Standard avec la RAAL. Il est aussi prof d’éducation physique dans une école secondaire à Verviers. > Domenico Olivieri. La finale de la Coupe de Belgique aura été le point final de Domenico Olivieri puisqu’après la rencontre, le défenseur annonçait sa fin de carrière. Depuis 2006, il est en charge du noyau Espoirs du Racing Genk. > Thierry Siquet. Après avoir terminé sa carrière en 2006, le capitaine de la meute se lancera dans le coaching. Entraîneur du Sporting Charleroi et de Bertrix, il retourne dans l’ombre le 7 mai, pour occuper le rôle de directeur technique des jeunes de Virton. > Michaël Kuklowski. Après avoir porté les couleurs de Bruges, où il restera jusqu’en 2010, l’international canadien a mis le cap sur la Turquie (Ankaragücü et Manisaspor). Depuis la saison dernière, il joue à l’Apoel Nicosie (Chypre). > George Arts. Retraité du football, il s’est reconverti dans…le football en salle, au Futsal Project AsseGooik (N2). Il y a été joueur, entraîneur et à présent responsable du scouting. > Alan Haydock. Depuis 2010, il a quitté le foot pro pour se retrouver au SK Halle, en Promotion. Il se Ishiaku joue en P4 ! l PHOTO NEWS prépare à entamer une nouvelle saison. Il est également directeur opérationnel de la Mutualité neutre Symbio. > Davy Cooreman. Difficile fin de carrière pour Davy Cooreman. En 2009, il range définitivement les crampons pour devenir entraîneur de De Pinte d’abord et d’Oudegem ensuite. Pour l’instant, il est toujours sur la touche. > Rachid Belabed. Difficile de savoir ce que devient le « bad-boy ». La saison dernière, il était présent au Luxembourg, au Sporting Club Steinfort. > Peter Odemwingie. Après la France et la Russie, l’unique buteur des « Loups » en Coupe d’Europe a établi ses quartiers en Angleterre. Il joue en Premier League, à West Bromwitch Albion, et était le coéquipier de Romelu Lukaku. > Emmanuel Kenmogne. Fin de carrière plutôt exotique pour l’exLoup. Il se retrouve désormais en Indonésie, au Persija Jakarta. > Manasseh Ishiaku. Après avoir joué en Allemagne, et à SaintTrond, le buteur de la finale se retrouve désormais en P4, au Sporting Alost-Brustem. > Olivier Guilmot. Le défenseur a retrouvé le Tivoli, il y a deux saisons, mais avec les couleurs de Mouscron-Péruwelz. Un club qu’il a bien failli quitter au dernier mercato. l B.LE. 41 42 SUDPRESSE SAMEDI 1er JUIN 2013 IL Y A DIX ANS… LE 1ER JUIN 2003, LA RAAL REMPORTAIT LA COUPE DE BELGIQUE. REVIVEZ L’ÉVÉNEMENT AVEC SES ACTEURS FOOTBALL – LES « LOUPS » AU PARADIS DU FOOTBALL BELGE « J’ai toujours le ticket du match à la maison » Théo Cabo ne veut retenir que les bons souvenirs En évoquant la date du 1er juin 2003, les yeux de nombreux supporters des « Loups » se remplissent d’étoiles. Ce jour-là, la RAAL décrochait la finale de la Coupe de Belgique. Que ce soit Théo Cabo ou Jules Lefebvre, impossible d’oublier cette journée mémorable. Quand on parle de La Louvière, impossible de ne pas mentionner le nom de Théodore Cabo, Théo pour les intimes. Son cœur est « vert et blanc » pour la vie et inutile de lui rappeler que l’on fête les 10 ans de la victoire de RAAL en Coupe. « Un mo- ment comme celui-là, ça ne s’oublie pas », lance Théo. « J’en parlais encore cette semaine avec des amis. Il n’y a pas de mot pour décrire ce qu’on a vécu ce jour-là. J’ai d’ailleurs toujours le ticket et l’enregistrement du match, chez moi. » Pour l’anecdote, Théo n’a pas oublié ce match pour une autre raison, d’ordre médicale celle-là. « J’avais la jambe dans le plâtre ! Malgré tout, je tenais à être présent pour cet événement. Je me suis donc retrouvé au Stade Roi Baudouin, avec mes béquilles. » De cette finale, Théo retiendra surtout l’ambiance avant, pendant et après la rencontre. « C’était de la folie. Il y avait plus de 10.000 Louviérois présents dans le stade. À l’aller, dans le car, ça chantait déjà. Pour nous, arriver en finale c’était déjà une fête. « PLUS JAMAIS ÇA » Mais que reste-t-il de cette formidable aventure ? Plus grandchose. « Il n’y a que de bons sou- venirs. Cette victoire nous a permis de nous montrer en Coupe d’Europe, face à Benfica. Une télé portugaise était venue faire un reportage sur des supporters portugais qui venaient chercher leur place pour le match chez nous. J’étais d’ailleurs présent. Ces moments, c’est grâce à cette Coupe de Belgique. Mais malheureusement, je pense qu’on ne revivra jamais ça. Ou alors, ce sera sans moi ! » Inutile de le préciser, Théo ne porte pas vraiment l’URLC dans son cœur. « Pour moi, ça restera toujours la RAAL et le vert et blanc. Je sais bien que Filippo Gaone a fait des bêtises avec le club. Mais au final, c’est lui qui nous a apporté le plus de bonheur : la montée en D1 et surtout, la Coupe de Belgique. » l BERTRAND LEFEBVRE JULES LEFEBVRE « On a été jusqu’au Heysel à vélo » Relation publique et secrétaire du club (de 2003 jusqu’en 2006 avant de laisser sa place à Marie-Ghislaine Maes) de l’époque, José Lambert est aussi un passionné de vélo. « Encore maintenant, je fais partie du club Cyclo Sigma Fina », commente le Pont-à-Cellois de 64 ans. Et comme tout bon amateur de cycle, José n’est pas contre une belle balade à vélo. « Et nous l’avions organisée le jour de la finale puisque nous nous sommes rendus au stade Roi Baudouin en vélo. Nous étions partis du Tivoli à 8h30 en compagnie de Willy Taminiaux, le bourgmestre de l’époque. Certes, le maïeur a roulé jusqu’à Ronquières, mais nous, nous avons poursuivi notre route en passant par Tubize avant de suivre la grande chaussée jusqu’à Anderlecht. Là, des motards de la gendarmerie nous ont pris en charge jusqu’au Heysel. Ce fut une expérience superbe. Nous étions une trentaine avec, notamment, Michel Dermies, un ancien coureur cycliste qui est maintenant directeur sportif de Wallonie-Bruxelles ou encore Eric Blareau, un ancien arbitre de foot de D1. Nous avions fait cela à notre aise et étions arrivés sur le coup de midi avant de prendre une douche et d’aller au restaurant. Nous avions fait cela dans les règles de l’art avant de déposer nos vélos dans un camion et de suivre la finale. Nos épouses, elles, sont venues en car et sommes ensuite tous revenus avec elles. » Cette finale, justement, José n’en garde que de bons souvenirs. « C’était génial car nous n’étions pas les favoris. Il y avait beaucoup de soleil et de jaune avec ces Canaris mais, même si nous étions les petits, nous avions fait beaucoup plus de bruit. Et puis ce but d’Ishiaku, c’était l’euphorie totale. Et cette fête après le match… Nous n’avons cessé de danser dans les chapiteaux. 10 ans après, il ne reste que des ruines de cette magnifique aventure. Le tout par la destruction de la RAAL par des gens mal intentionnés. Il est trop difficile de renaître de ses cendres alors qu’une grosse population était derrière ce club. Néanmoins, j’ai toujours des étoiles dans les yeux même si je me suis éloigné du foot après tous ces problèmes. » l L.DW. « Je me rappelle de toute la journée » Inoubliable, voilà le premier mot qui vient à la bouche de Jules Lefebvre, 67 ans, lorsqu’on évoque la victoire de la RAAL. Supporters des « Verts », depuis l’âge de 12 ans, il était présent au stade Roi Baudouin le 1er juin 2003. « Il était impensable de rater cet événement », avance celui qui a découvert les « Loups » grâce à son oncle, Marcel. Les souvenirs de cette journée magique, il les garde dans un coin de sa mémoire mais également dans son tiroir. « J’ai toujours le ticket et l’affiche du match chez moi », explique-t-il.« Je me rappelle de chaque moment de cette journée. Du départ du Tivoli en passant par l’arrivée à Bruxelles jusqu’au retour à La Louvière. C’était incroyable. » Voir La Louvière atteindre la finale de la Coupe avait déjà tout d’un exploit et quel que soit le résultat, ce match était avant tout une fête. « Nous sommes partis en car du Tivoli. C’était déjà l’ambiance à ce moment-là. La fan- fare, les chants, l’esprit était déjà à la fête. En arrivant sur Bruxelles, nous avons été un peu refroidis. Tous les cafés autour du stade étaient « jaunes » de monde. Il n’y avait que des supporters de Saint-Trond. Beaucoup se demandaient ce que nous pouvions bien faire là. » Mais en entrant dans le stade, Jules Lefebvre allait vite retrouver le moral. « Je n’avais jamais vu autant de supporters de La Louvière. À croire que toute la ville s’était déplacée à Bruxelles ! Il y a eu beaucoup d’émotions dans ce match et quand nous avons compris que nous décrochions la Coupe, ça a été un moment fort. » Le retour à La Louvière, avec la coupe en poche a également été un moment marquant pour Jules Lefebvre.« Le cortège jusqu’à la place, l’arrivée des joueurs au balcon, c’était une immense fête. Les cafés et les restaurants étaient bondés. Comme beaucoup, nous sommes rentrés aux petites heures. » Dix ans plus tard, il ne reste à Jules comme à de nombreux supporters que des souvenirs. « Quand nous regardons ce par quoi nous sommes passés et où nous nous retrouvons maintenant, il y a un sentiment de gâchis. Il faut se montrer réaliste, plus jamais nous ne connaîtrons cela. » l B.LE. Alan HAYDOCK MILIEU l D.C. Haydock : « On n’avait rien préparé, par superstition » Thierry SIQUET CAPITAINE « C’est un superbe souvenir que je n’oublierai jamais. On ne gagne pas une coupe de Belgique tous les jours. Je suis bien placé pour le dire vu que j’ai joué trois finales et j’en ai perdu deux. J’avais 32 ans à l’époque et je ne suis resté qu’une saison chez les Loups. J’ai eu de la chance d’être venu cette année-là car on avait un groupe incroyable avec Klukowski, Ishiaku, Odewingie… Il faut savoir qu’il y a des joueurs qui ont évolué à Bruges ou à Anderlecht et qui n’ont jamais remporté une coupe de Belgique. Ce qui est fort, c’est que j’ai passé 10 ans au Standard sans rien gagner et j’ai dû venir à La Louvière pour avoir quelque chose (rires). » l « 10 ans déjà ! Nous avions réalisé un parcours fantastique en éliminant Genk et le Standard notamment. C’est la seule coupe de Belgique que j’ai remportée dans ma carrière. Mais elle est sur le CV et personne ne pourra me l’enlever. Matériellement, la petite coupe se trouve sur le bureau de mon fils. À l’époque, il n’avait que huit mois. La fête ? Je me rappelle qu’elle avait été aussi extraordinaire qu’imprévue. Nous n’avions rien préparé avant, par superstition. Au niveau des émotions, cela a été un moment très fort car c’était mon dernier match sous la vareuse des « Loups ». Je ne pouvais pas partir sur une meilleure note. » l « J’ai disputé trois finales de coupe de Belgique dans ma carrière. J’en ai perdu deux : l’une avec le Standard et l’autre avec le Cercle Bruges. Finalement, j’ai peut-être gagné la plus inattendue avec La Louvière. Mais il faut dire que nous avions été bien préparés à ce match par Ariël Jacobs. Tout avait été fait dans le détail et de manière très intelligente. Je me rappelle que trois jours avant la finale, nous logions à l’Euro Volley Center (Vilvorde). Un soir, en rentrant dans notre chambre, une petite coupe de Belgique en aluminium avait été déposée sur l’oreiller de chaque joueur. Cela a permis de nous motiver pour la finale. » l J.M. J.M. J.M. « Cela s’est mal terminé pour moi » Comme bon nombre de supporters, Michel Mainil a vécu des moments inoubliables ce 1er juin 2003. « Néanmoins, cela s’est mal terminé pour moi. Après avoir fait une première fois la fête tant à Bruxelles qu’au Tivoli, je me suis énervé car une fille ne payait pas sa consommation. J’étais en train de servir à boire au comptoir quand cette demoiselle a pris une bière sans régler la note. Comme je la connaissais, je suis allé la reconduire chez elle car elle n’habitait pas loin. Comme j’étais très agacé, je suis rentré chez moi. Après l DAVID CLAES CARL PERSENAIRE « Quelle fierté pour toute la région ! » Arrivé lors de la période de la victoire des « Loups » en Coupe de Belgique, Patrick Carton a été associé à Yvon Hudsyn dans la cellule commerciale avant de lui succéder par la suite et d’en devenir le directeur. « Quelle ambiance, c’était tout simplement superbe. Le tout alors que beaucoup de Louviérois s’étaient déplacés jusqu’au Heysel. Le résultat était totalement inespéré car nous n‘étions pas les grands favoris de cette finale. Être l’outsider était d’autant plus beau. C’est certain, je ne suis pas prêt de revivre cela dans ma vie. Je pense même qu’un tel événement, on ne peut le vivre qu’une seule fois. » En tant que directeur commercial, un tel succès ne peut être que positif pour un club. « Il est évident que cela peut aider énormément sur le plan commercial et cela s’est développé. Ainsi, beaucoup de petites entreprises et des petits commerçants se sont joints à nous. Nous avions mis en place différents packagings pour les sponsors. Cela a fait beaucoup de différence dans le budget mais la Coupe d’Europe et les différents problèmes de budget n’ont pas suffi à résorber le déficit. Il y avait trop de trous dans les caisses. Être sponsor du club était devenu une fierté pour les Louviérois. En plus des anciens, des dizaines d’autres sont venus nous rejoindre. C’était toute la région du Centre qui s’était manifestée et pas seulement la ville de La Louvière. » 10 ans après, même si la RAAL a disparu, les supporters n’ont rien oublié… « Encore maintenant, on en parle. C’est passé super vite. Quand les joueurs ont soulevé la Coupe au stade Roi Baudouin, quel sentiment de fierté pour tous les Louviérois mais aussi pour toute la région. Je me souviens encore de notre voyage à Porto pour notre match de coupe d’Europe face à Benfica. Il suffisait d’un rien pour allumer le feu. Le football va tellement vite. Je suis certain que tout peut encore arriver. Si un bon investisseur arrive à La Louvière, on peut tout relancer… » Lionel Dewaele Il est celui qui a fait venir Ariël Jacobs à la RAAL Allo Ariël ? l M.PW. Personnage emblématique durant les heures de gloire de la RAAL, Carl Persennaire regrette toujours de n’avoir pu être présent lors de la conquête du Graal au Stade Roi Baudouin. « À avoir parlé avec plusieurs personnes, je suis ressorti, mais il n’y avait plus personne au Tivoli. Tout le monde était déjà parti dans le centre-ville. Je n’ai donc pas pu profiter à fond de la fête. » Néanmoins, Michel Mainil ne garde que le positif de cette période. « Car nous ne nous attendions pas à l’emporter. Certes, nous sommes partis vers Bruxelles avec l’espoir de gagner mais j’ai été surpris par l’ampleur du score. Je me rappelle qu’un supporter de Saint-Trond s’est rendu sur le terrain avec un curé pour bénir la pelouse. Moi, j’avais une petite fiole d’eau bénite de Lourdes. Avant de rentrer dans le stade, sur l’un des parkings, j’ai fait mon signe de croix et une prière. Certes, je n’étais pas curé, mais j’ai porté chance aux Loups », termine l’homme qui vend désormais les écharpes et autres ustensiles de l’URLC devant l’entrée du stade du Tivoli. l l’époque je travaillais avec Georges Heylens pour le club d’Ath et nous revenions d’un tournoi intercommunautaire en Pologne. Dans le car, j’étais tenu au courant de ce qu’il se passait à Bruxelles à savoir quelque chose d’extraordinaire pour La Louvière. » Lors de la réception à l’hôtel de ville deux jours plus tard, celui qui devenait ensuite responsable des équipements et délégué de l’équipe première, était par contre bien là. « Le bonheur et la satisfaction étaient décuplés du fait que j’avais recommandé à Roland Louf d’embaucher Ariël Jacobs au poste d’entraîneur. Lui et moi nous étions connus lorsque nous travaillions tous les deux à la Fédération. Il n’avait encore jamais pris en main une formation de D1 mais il y avait des signes prémonitoires : c’était l’homme qu’il fallait pour la RAAL. » Cette victoire en Coupe de Belgique lui permettra de vivre l’aventure européenne face à Benfica. « Le Top de mon parcours footballistique, toutes fonctions confondues. La suite fut beaucoup moins agréable mais peu de personnes ont la chance de partager de tels instants. Avec du recul, j’ai tout connu avec ce club… excepté la Champions League. » l L.DW. C.AD. Carton : « tout peut arriver. » l D.C. MICHEL MAINIL LES ANCIENS « LOUPS » Didier ERNST MILIEU DÉFENSIF Théo : « Allô, la RAAL ? Tu nous manques... » PATRICK CARTON l D.C. l D.C. JOSÉ LAMBERT Alors imaginez l’ambiance qu’il y a eue au retour. » Et c’est justement au retour des joueurs au Tivoli, que Théo vivra son meilleur souvenir de cette finale.« J’avais reçu le t-shirt du coach Ariël Jacobs. Ensuite, Fred Tilmant m’avait donné son maillot. Le recevoir d’un joueur comme lui, ça fait quelque chose. J’ai même pu monter à la tribune d’honneur et toucher la coupe. Ça restera un moment inoubliable. » 42