le bois et l`acier : va-t-on croiser le fer ?
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le bois et l`acier : va-t-on croiser le fer ?
Dossier Une industrie aux nerfs d’acier Le bois et l’acier : va-t-on croiser le fer ? Loin de partir en croisade, l’industrie de l’acier n’en mène pas moins une campagne de longue haleine pour redonner ses lettres de noblesse à l’acier comme matériau structural et décoratif en construction résidentielle. Les producteurs forestiers et toute l’industrie du bois lui ont fait la vie dure depuis quelques années, partout en Amérique du Nord. La question de l’empreinte écologique et le concept de développement durable étaient et sont encore au cœur de cette stratégie. La proximité de la ressource et le soutien à l’économie régionale en sont des facteurs majeurs. En acier ou en bois ? Appelé à dresser la liste des avantages et désavantages de l’acier par rapport au bois, voici ce qu’il en ressort principalement : AVANTAGES • Plus grande stabilité structurale. Charles-Bernard Gagnon, architecte de Québec qui travaille sur des projets mettant en valeur l’acier depuis quelques années. • Philosophie de construction différente, une maind’oeuvre plus responsable, plus efficace. • Colombage d’acier : il n’est pas nécessaire de faire le tri des éléments de charpente à la recherche de la pièce appropriée. • L’acier ne pourrit pas, ne se dilate pas et ne se contracte pas, non combustible, ne fend pas, ne gauchit pas. Pour l’architecte Charles-Bernard Gagnon, l’utilisation de l’acier dans la construction résidentielle représente un défi sur le plan thermique, compte tenu de la conductibilité de ce matériau. « Les architectes sont des spécialistes des matériaux et de la performance du bâtiment. Leur apport dans tout projet de construction peut donc éviter de rencontrer divers problèmes si on choisit d’utiliser des matériaux moins usuels en construction résidentielle, comme l’acier, surtout lorsqu‘on parle de structure ou de murs porteurs à l’intérieur », explique-t-il. « Pour une maison ou un projet de basse densité, le bois est avantageux. Pour un immeuble de condos et de grande densité, l’acier devient profitable en raison du plus grand nombre de cloisons intérieures non porteuses. Il est question ici de 4 étages maximum dans tous les cas. En haut de 4 étages, comme le bâtiment doit être incombustible, le colombage d’acier est largement utilisé », ajoute M. Gagnon. L’utilisation du bois versus l’acier est donc beaucoup reliée au Code national du bâtiment et aux normes de protection incendie. • Le passage des tuyaux de plomberie et des fils électriques est facile : pièces trouées lors de la fabrication. • Réduction du gaspillage et des déchets sur le chantier. Grâce à la séparation magnétique, l’acier est le matériau le plus facile à récupérer. • Meilleure résistance, donc on peut prévoir une plus longue portée, une plus grande aire intérieure sans poteaux ni murs porteurs. Désavantages • Les colombages d’acier sont 30 à 40 % plus chers à l’achat. • La main-d’oeuvre résidentielle traditionnelle au Québec est principalement composée de menuisiers, qui sont plus à l’aise et donc plus performants avec le bois. • Moins de main-d’oeuvre qualifiée pour installer les montants métalliques, dans le résidentiel. • Les besoins en isolation thermique pour les structures en acier sont plus grands en raison de la conductivité du matériau. 28 | Q UA RT D E RON D | M A RS 2014