Un sculpteur de ballons reconnu

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Un sculpteur de ballons reconnu
16 mars 2010 - CHRISTINE SAVIOZ SPECTACLEL'artiste du Bas-Valais se produira demain au Baladin de Savièse. Pour les petits
et les grands.
«Le nom de Gabidou, c'est ma femme qui l'a trouvé.
Comme mon nom de famille est Gabioud, on a déplacé
le d pour faire clownesque et c'est doux aussi», raconte
Casimir Gabioud. Son nom de clown lui ressemble. Ce
Martignerain de 32 ans, établi à Orsières, est à la fois
drôle et d'une grande douceur. Deux qualités qui
séduisent son public d'enfants, de plus en plus
nombreux. L'artiste se produira d'ailleurs sur la scène
du Baladin à Savièse demain. Et se réjouit d'ores et déjà
de présenter son spectacle «Gabidou en vacances» dans
un grand théâtre. «C'est à chaque fois un plaisir de se
produire devant des enfants. Ils sont captivés, en
général, et jouent le jeu à fond.»
Depuis quelques années, Casimir Gabioud développe
son personnage clownesque en parallèle à ses activités
professionnelles - il a été pendant dix ans maître socio-professionnel dans des ateliers pour des
personnes handicapées. A un moment donné, il avait même pensé faire de sa passion du clown un
métier à temps complet. «Mais ce n'était pas vraiment envisageable avec ma famille. J'ai aujourd'hui
quatre enfants et ma femme travaille à 50%. Il fallait que j'aie un travail qui m'assure un revenu
régulier», explique-t-il. Casimir Gabioud suit ainsi en ce moment une formation pour devenir
animateur pastoral à mi-temps. «C'était une bonne occasion pour moi, car c'est une activité sans
horaires qui me permet de m'organiser pour du temps pour ma famille et les spectacles de clown. Et
puis, ne pas compter exclusivement sur les représentations pour vivre me permet de faire des choix,
de trier les propositions.»
Un sculpteur de ballons reconnu
L'homme n'aurait jamais pu abandonner sa passion, celle de faire rire les enfants. «J'ai toujours
aimé faire rire, jongler, faire de la magie et aujourd'hui je fais aussi de la sculpture de ballons.»
L'artiste d'Orsières est d'ailleurs reconnu loin à la ronde pour son talent de sculpteur sur ballons.
L'an dernier, il avait remporté la deuxième place à la Convention de ballons de Nice rassemblant les
meilleurs sculpteurs européens. «J'ai déjà réalisé des milliers de figures en ballons. J'ai vite vu qu'on
pouvait tout faire. J'ai même créé mon autoportrait en ballons!» souligne cet artiste qui ne quitte
jamais son «sac à ballons» contenant plus de 4000 ballons non gonflés. «Il y en a de toutes les
couleurs et de toutes les grandeurs. C'est ça que j'aime. Par exemple, j'ai même fait un Père Noël de
2 mètres avec des ballons en fin d'année dernière.»
Gabidou a tout appris en autodidacte. «Pour la magie, j'ai lu beaucoup de livres, la jonglerie aussi.
Quant aux sculptures de ballons, j'ai commencé par faire des choses très simples, des modèles de
base, comme les chiens, les coeurs, etc. C'est en participant la première fois à la Convention
internationale de ballons il y a quatre ans que j'ai appris plein d'astuces.»
Depuis lors, il n'arrête plus de sculpter. «L'an dernier, j'ai réalisé 35 000 ballons», lance-t-il au
détour d'une conversation.
Mais la scène reste son activité de clown préférée, avoue-t-il. «Cela permet de tout faire, de la
magie, de la jonglerie et des ballons.» Comme dans «Gabidou en vacances». «Gabidou veut partir
en vacances mais il n'a pas d'argent pour prendre le train, alors il se construit une guitare en ballons,
joue un peu dans la rue pour gagner des sous et partir à la plage», raconte Casimir Gabioud. Rires et
poésie garantis. Logique pour un amateur du Cirque du Soleil et de Dimitri. «J'avais d'ailleurs pu
rencontrer Dimitri lors d'un de ses passages au Baladin de Savièse. C'est drôle lorsqu'on sait que
demain je serai dans ce même théâtre!» L'artiste avoue ressentir «un peu» le trac, mais il apprécie
les journées de spectacle. «Ce sont des moments particuliers.»
Outre «Gabidou en vacances» et «Déambule» - son premier spectacle, auquel participent d'ailleurs
deux de ses quatre enfants - Casimir Gabioud pense déjà à de nouvelles créations. «Mais il faut
laisser le temps de mûrir», conclut-il.