Orientations pour la pastorale du deuil dans le diocèse de Bayonne
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Orientations pour la pastorale du deuil dans le diocèse de Bayonne
Orientations pour la pastorale du deuil dans le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron Les funérailles catholiques : De la compassion à la consolation 2 SOMMAIRE Introduction : Un acte d’humanité, un témoignage de foi, une marche vers l’espérance . . 3 1 - Importance de la mise en place d’équipes de funérailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 a) Présence de la charité, accueillir les personnes là où elles en sont . . . . . . . . . . . . . . 3 b) Visibilité de la dimension communautaire de l’Eglise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 2 - Les équipes funérailles tout au long du parcours funéraire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 a) La rencontre avec la famille, l’accueil . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 b) Le temps de prière auprès du défunt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 c) La célébration à l’église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 d) L’accompagnement au cimetière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 e) La reprise de contact quelque temps après la célébration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6 3 - La présidence des funérailles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 a) Ministres ordonnés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 b) Les fidèles laïcs officiants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7 4 - La formation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8 5 - La question particulière de la présence de l’Eglise au crématorium . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 a) Au crématorium, après la célébration à l’église . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 b) Déroulement d’une célébration au crématorium . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9 c) Mise en place d’une équipe de laïcs au crématorium de Pau et de Biarritz . . . . . . . 9 3 Orientations pour la pastorale du deuil dans le diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron Les funérailles catholiques : De la compassion à la consolation Introduction : Un acte d’humanité, un témoignage de foi, une marche vers l’espérance. « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos » (Mt 11,28) Il est important que notre Eglise diocésaine soit bien présente à la souffrance des familles qui viennent de perdre un être cher. Elle est présente par l’accueil, l’accompagnement, la prière, la proximité, un témoignage de foi et une parole d’amitié. La proximité envers les familles éprouvées par un deuil, leur accompagnement depuis l’annonce du décès jusqu’au cimetière (ou au crématorium), la beauté de la célébration des funérailles, et l’accompagnement dans l’après, sont autant d‘occasions d’en témoigner. Préparer et animer les funérailles en équipe exprime une meilleure visibilité de l’Eglise. C’est un véritable compagnonnage. C’est toute la communauté ecclésiale qui est concernée par la pastorale des funérailles, lieu d’annonce où l’Eglise se manifeste à la fois dans sa façon de croire et de prier et dans son témoignage d’accueil et d’accompagnement des personnes à une étape importante de leur vie. Les obsèques sont un lieu où l’Eglise rencontre une population très hétérogène de croyants, d’indifférents, d’incroyants. C’est là qu’elle témoigne de son accueil de tous, du sens qu’elle donne à la vie humaine, de sa foi en la résurrection et de son espérance en la vie éternelle. « Vous trouverez la vie en donnant la vie, l’espérance en donnant l’espérance, l’amour en aimant » (Cf. lettre apostolique du pape François à tous les consacrés, 1er déc. 2014). Ces orientations diocésaines ont pour objectif d'harmoniser les pratiques dans notre Église locale en proposant une pastorale du deuil qui prenne en compte, non seulement la réalité humaine de la mort, mais aussi la vocation de tous les baptisés à témoigner, en ces circonstances et chacun selon le ministère qui est le sien, que la mort ouvre à l’espérance de la vie éternelle en Jésus-Christ. 1 - Importance de la mise en place d’équipes de funérailles a) Présence de la charité, accueillir les personnes là où elles en sont Quand Jésus rejoint les disciples d’Emmaüs, ils marchent dans la mauvaise direction. Il ne leur dit pas où il faudrait qu’ils aillent. Il marche avec eux, même le dos tourné à Jérusalem. Mais par sa présence et son écoute, il leur permet de parler, de vider l’amertume et la désespérance 4 de leur cœur. A la suite de quoi Jésus les enseigne, en leur expliquant dans les Ecritures tout ce qui le concernait, tant et si bien qu’ils finissent par redevenir capables d’accueil « reste avec nous », capables de trouver leur véritable route. Leurs yeux s’ouvrent. Grâce à la présence aimante de Jésus et l’annonce de son mystère pascal, ils ont pu faire la vérité et venir à la lumière. C’est en effet ce que Jésus leur a reproché : « Ô cœurs sans intelligence, lents à croire à tout ce qu’ont annoncé les Prophètes ! Ne fallait-il pas que le Christ souffrît pour entrer dans sa gloire ? » (Cf. Luc 24, 25-26). Jésus peut disparaitre : d’eux-mêmes, ils retrouvent le chemin de Jérusalem et la présence de leurs frères. (Cf. Luc 24, 13-35). Le premier contact avec la famille doit se faire dans un climat de dialogue humain et simple. Il est important qu’elle puisse rencontrer quelqu’un d’accueillant, capable d’attention silencieuse. C’est dans cette première étape, cette première rencontre, dans ce début d’un véritable compagnonnage, que l’Eglise manifeste la charité du Christ, auprès des familles qui viennent de perdre un être cher. « La présence des chrétiens dans les groupes humains doit être animée de cette charité dont nous a aimé Dieu, qui veut que nous aussi nous nous aimions mutuellement de la même charité… Dieu nous a aimés d’un amour gratuit… Le Christ parcourait toutes les villes et bourgades en guérissant toutes les maladies et infirmités, en signe de l’avènement du règne de Dieu… » (Cf. Concile Vatican II, Ad Gentes, n°12). b) Visibilité de la dimension communautaire de l’Eglise. La place que l’Eglise donne à la mort et au deuil révèle bien l’importance qu’ils prennent dans toute vie humaine. Même si les coutumes évoluent au fil du temps, elles laissent entières les questions sur le sens de la mort, de la souffrance et de la peine qu’elles suscitent chez les êtres humains. Préparer et animer les funérailles en équipe, exprime une meilleure visibilité de l’Eglise comme Peuple de Dieu. Il faut insister sur l’importance du travail commun entre prêtres, diacres, laïcs, complémentaires les uns des autres. « Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel ou hiérarchique, qui ont entre eux une différence essentielle et non seulement de degré, sont cependant ordonnés l’un à l’autre : l’un et l’autre, en effet, chacun selon son mode propre, participent de l’unique sacerdoce du Christ… » (Cf. Lumen Gentium, n°10). Ensemble, à l’image du Christ, prêtres, diacres, laïcs sont serviteurs de la consolation auprès de leurs frères et sœurs éprouvés par un deuil. A la fonction de présidence du prêtre, les membres de ces équipes pourront apporter leur très utile collaboration dans la célébration à l’église (mot d’accueil, prière universelle, animation des chants …) mais aussi, pourront visiter la famille avant et après les obsèques, accompagner au cimetière ou au crématorium, selon un discernement éclairé, étant entendu que le prêtre peut aussi être présent à ces différents moments du parcours funéraire. «… Je le répète, si les fidèles laïcs doivent prendre leur part de responsabilité dans la vie de l’Eglise, ce n’est pas d’abord parce que l’on manque de prêtres, mais bien parce que cette participation est inscrite dans la grâce du baptême et de la confirmation. J’ajoute que cette coresponsabilité dans l’animation de nos communautés chrétiennes ne doit pas s’interpréter en termes de substitution, mais de complémentarité…» (Cf. La charité du Christ nous presse ; l’urgence de la mission, Mgr Marc Aillet , Artège, novembre 2010, p.166) 5 2 - Les équipes funérailles tout au long du parcours funéraire Le passage à l’église est une étape importante de tout parcours funéraire mais n’en est pas le tout. La célébration sera d’autant mieux vécue et porteuse de l’espérance chrétienne qu’elle se situera au cœur d’un réel chemin d’humanité et de foi. a) La rencontre avec la famille, l’accueil « Le premier contact avec les familles en deuil doit se faire dans un climat de dialogue. Il est important qu’elles puissent rencontrer des personnes accueillantes et capables d’attention silencieuse, témoignant ainsi de la présence de l’Église à toute souffrance. Par ailleurs, cette rencontre avec les proches s’avère indispensable pour préparer la liturgie ». (Cf. Livre de célébrations ‘Dans l’Espérance Chrétienne’ n°13 Desclée-Mame). Ce premier contact est indispensable, pour accueillir la famille, pour préparer la liturgie. La famille peut être reçue par le prêtre et/ou des laïcs. Ils prendront connaissance de la vie du défunt et prépareront le temps de la célébration : choix des lectures, chants, prière universelle, rite de la lumière, fleurs, choix d’une célébration avec ou sans eucharistie (communion), questions diverses dont l’aspect économique des funérailles en précisant la destination de l’argent versé par les familles et de la quête en cours de célébration. Ils aideront la famille à entrer dans la compréhension de la liturgie des funérailles. b) Le temps de prière auprès du défunt Au cours de la rencontre avec la famille, le prêtre et/ou les laïcs évoqueront la possibilité d’un temps de prière ou d’une veillée de prière auprès du défunt soit à la maison, soit au lieu où il a été déposé. c) La célébration à l’église « La célébration des obsèques à l’église est l’étape principale : elle comprend toujours une liturgie de la Parole, avec une ou plusieurs lectures tirées de l’Ancien ou du Nouveau Testament, un psaume et un évangile… C’est principalement par le sacrifice eucharistique que l’Eglise implore la miséricorde de Dieu pour que le défunt participe à la plénitude pascale à la table du Royaume… Si la messe n’est pas célébrée, l’intercession des défunts sera exprimée dans les oraisons choisies en conséquence, dans la prière des fidèles ainsi que dans une prière de louange… Le rite de dernier adieu, [est un] élément essentiel des funérailles chrétiennes. » (Cf. Livre de célébrations ‘Dans l’Espérance Chrétienne’ n° 17 à 20 Desclée-Mame). Si la célébration des obsèques se fait habituellement en présence du corps, l’Eglise catholique admet exceptionnellement la possibilité de célébrer à l’église en présence de l’urne, aux conditions et selon le schéma indiqués dans Documents Episcopat n° 6/2014, p. 3839 , auquel cas l’autorisation de l’ordinaire est requise. Durant la célébration communautaire, l’équipe funérailles collabore avec le ministre ordonné pour aider toutes les personnes présentes réunies autour du défunt, à célébrer les funérailles dans la foi et à progresser dans la rencontre avec le Christ. C’est l’esprit même du Rituel : les symboles sont par eux-mêmes parlants ; bien mis en valeur et accomplis avec sobriété, 6 ils constituent une véritable catéchèse. Par le moyen des paroles, des signes et des gestes, chaque participant peut se laisser toucher par le Christ. Il est important que la communauté soit toujours accueillante surtout envers les familles éloignées des pratiques de l’Eglise, sans concessions exorbitantes (choix de musiques etc.). On pourra inviter des membres de la paroisse à participer à la célébration si le défunt peu connu, pour renforcer la présence de la communauté. La pastorale des funérailles est liée au mystère pascal de la mort et de la résurrection du Christ célébrée dans l’eucharistie. Comme il convient de conduire les familles au cœur de la foi, manifesté précisément dans la célébration de l’eucharistie, source de grâce pour toute l’Eglise, si la célébration a lieu en dehors de l’eucharistie, on invitera la famille à participer à une messe à l’intention du défunt lors d’une messe paroissiale, selon les dispositions locales. Il est souhaitable que l’équipe du deuil soit également présente lors de cette messe. Toute évocation du défunt et de sa vie appelle une certaine sobriété : - c’est une marque de respect, - c’est une attitude de prudence : on est loin de tout connaître de la vie du défunt, - c’est un acte de foi : toute vie humaine, même la plus blessée, est une « histoire sacrée »; elle est habitée par Dieu et son Amour qui seul peut juger avec justice et miséricorde. - le mot d’accueil sera sobre. d) L’accompagnement au cimetière La dernière étape sera celle de l’accompagnement au cimetière. C’est l’étape ultime en présence du corps du défunt. Elle est un moment douloureux qu’il est bon d’accompagner selon les possibilités et le désir de la famille. Il sera manifesté, par un ou plusieurs membres de l’équipe d’accompagnement des familles en deuil, une présence priante qui ouvre des chemins de confiance et d’espérance. Si on ne peut se rendre au cimetière, on proposera à la famille des textes pour prier suivant les circonstances en présence du cercueil ou, éventuellement, de l’urne. C’est le temps de la séparation. C’est au cimetière que la famille reviendra pour se souvenir. Accompagner la famille, c’est manifester la présence de la communauté chrétienne jusqu’au lieu où va être déposé le défunt. Il sera préférable, pour les familles, que la même équipe les accompagne. La reprise de contact plus tard n’en sera que facilitée. Selon les circonstances, le prêtre peut se rendre également au cimetière. e) La reprise de contact quelque temps après la célébration Il est important de donner à voir la plénitude du visage de l’Eglise dans cette pastorale de la consolation. C’est le Christ qui rejoint les hommes dans leur détresse. Aller les rejoindre à leurs périphéries, se déplacer vers eux, et essayer de leur montrer le visage de ce Christ plein de douceur, d’écoute attentive et patiente. Ce sont souvent des personnes éloignées de l’Eglise que nous rencontrons, des personnes qui se retrouvent seules. Il est donc important que la pastorale du deuil reste attentive aux besoins des personnes vulnérables. Dans la parabole du bon Samaritain (Lc 10, 25-37), l’homme était laissé pour mort, et pourtant, quelqu’un s’est penché, il a pris soin de lui, il l’a relevé… 7 L’important est de garder le contact sur le long terme : un appel téléphonique, une visite à domicile, une messe pour le défunt, des propositions paroissiales (invitation pour la messe des défunts du 2 novembre, sorties, rencontres...). 3 - La présidence des funérailles a) Ministres ordonnés La célébration des funérailles est présidée par un ministre ordonné : - de manière ‘ordinaire’ par les prêtres de la paroisse (curé, prêtres coopérateurs, auxiliaires, retraités), sauf si leur emploi du temps de la semaine les rend indisponibles, s’ils doivent participer à une réunion nécessaire à leur mission et prévue de longue date, ou bien s’ils ont déjà présidé plusieurs célébrations de funérailles dans la semaine… - de manière particulière par les diacres de la paroisse en fonction de leur mission et dans le respect de leurs engagements familiaux, professionnels, associatifs… - de manière préférentielle dans les situations de deuils difficiles (décès d’un enfant, d’un jeune, suicide…), Chaque fois qu’un évêque, prêtre ou diacre sera présent au titre familial, amical, relationnel, il lui reviendra de droit de présider la liturgie à l’église en lieu et place d’un laïc missionné pour ce service. Toutefois, il respectera tout ce qui peut l’être, dans les projets élaborés par les équipes de préparation aux funérailles. Il avertira dès que possible le curé ou l’équipe d’accompagnement des familles en deuil de sa présence. Les prêtres de la paroisse, surtout s’ils ne peuvent présider la célébration, veilleront autant que possible à rencontrer les familles et prier avec elles. b) Les fidèles laïcs officiants Lorsque la présence d’un prêtre ou d’un diacre n’est pas possible, un fidèle laïc officiant conduira la célébration des obsèques selon les modalités définies dans sa lettre de mission. Cette mission, qui est avant tout un service, est donnée, avec l’accord de l’évêque, à des laïcs baptisés et confirmés ayant suivi la formation donnée par le service diocésain de pastorale liturgique et sacramentelle. Ils sont appelés par le curé de la paroisse, généralement au sein des équipes d’accompagnement des familles en deuil. Outre les qualités requises pour tout membre d’une équipe d’accompagnement, il est souhaitable que ces fidèles soient dotés : - d’une certaine aisance dans l’expression orale, - d’une capacité à prendre la mesure d’une assemblée, - d’une formation biblique, liturgique… Ils veilleront avec l’équipe pastorale à relire leur mission en vue de progresser dans l’art de célébrer. En paroisse, la lettre de mission sera remise liturgiquement par le curé aux fidèles laïcs officiants des funérailles en présence de toute la communauté, au cours d’une célébration eucharistique dominicale. 8 La mission sera toujours signifiée par une monition au début de la célébration des obsèques selon les indications données par le service diocésain de pastorale liturgique et sacramentelle. La mission ne peut s’exercer que dans la paroisse pour laquelle l’évêque a donné son accord. Il revient expressément au curé – selon des modalités à définir en chaque lieu – de décider pour chaque célébration si un fidèle laïc officiant supplée à l’absence de ministre ordonné. Il convient vis-à-vis des Pompes Funèbres de garder une certaine maîtrise de l’agenda pour favoriser la présence d’un ministre ordonné aux sépultures. La mission comprend la faculté de faire un commentaire de la Parole de Dieu. Chaque année, les fidèles laïcs officiants suivront le temps de formation continue proposé par le service diocésain ainsi que les ateliers organisés pour tous les membres des équipes de funérailles au niveau de la paroisse, du doyenné ou bien du diocèse. 4 - La formation Avec les ministres ordonnés, les équipes funérailles sont la manifestation de la présence de l’Eglise, Corps du Christ. « … Les pasteurs devront encore être attentifs à la formation et à la valorisation de ces laïcs engagés… Valoriser les fidèles laïcs que l’on associe à notre charge pastorale, c’est leur donner une véritable mission, assortie d’un cahier des charges et d’un mandat, et prévoir une évaluation régulière. Il faudra en tout cas acquérir une maturité spirituelle qui préserve ces fidèles engagés de la tentation de s’approprier leur service et les garde dans la disponibilité au détachement… Mais c’est vrai aussi des ministres ordonnés… L’Eglise n’existe pas pour fonctionner, mais pour évangéliser… … Si l’on abordait les charismes de l’autre avec un a priori de confiance, nous nous accorderions vite que ce que l’autre a reçu est un don pour nous, nous pourrions alors nous enrichir mutuellement par l’échange des dons et le partage des expériences. Il en va de l’acceptation mutuelle des prêtres et des laïcs dont la complémentarité construit l’Eglise… » (Cf. « La charité du Christ nous presse ; l’urgence de la mission » Mgr Marc Aillet, Artège, novembre 2010, pp.167169). Dans chaque paroisse, le curé constituera une ou plusieurs équipes composées de personnes choisies pour leur sens de l’écoute et leur disponibilité. Seuls les fidèles laïcs officiants, membres de ces équipes, recevront une lettre de mission. Cette lettre, signée par le curé, leur sera remise au cours d’une messe dominicale paroissiale. La mission est de trois ans renouvelable. Le curé veillera à des rencontres régulières pour un temps de relecture nécessaire. Une formation pour les équipes des funérailles, dispensée par le Service Diocésain de Pastorale Liturgique et Sacramentelle, est indispensable et nécessaire, pour répondre au mieux à leur mission. Tous les membres des équipes devront bénéficier de cette formation : ceux qui constituent une nouvelle équipe, comme ceux qui rejoignent une équipe déjà existante. Pour les fidèles laïcs officiants, une formation spécifique sera mise en place. 9 5 - La question particulière de la présence de l’Eglise au crématorium a) Au crématorium, après la célébration à l’église Aujourd’hui, l’Eglise n’interdit pas la crémation (Cf. CDC 1176, § 3), même si elle lui préfère l’inhumation traditionnelle, à l’instar du Christ qui a été mis au tombeau. C’est ainsi que dans la catéchèse ordinaire, on n’hésitera pas à mettre en garde les fidèles contre le risque de dévaluation du corps que comporte la crémation, tout en étant attentifs aux critères souvent avancés d’hygiène et de transfert du corps. La crémation aura lieu après les funérailles à l’église. L’Eglise porte un soin particulier à la destination des cendres. C’est pourquoi les responsables pastoraux ont le devoir d’avertir les familles qu’il y a là un enjeu important : ni dispersion, ni conservation à domicile mais dépôt dans un lieu de « mémoire » (Cf. Document Episcopat n° 6/2014, p. 10-13). La communauté chrétienne peut proposer une prière au lieu de crémation qui sera conçue comme la prière au cimetière. (Cf. Note de la commission épiscopale de liturgie et de pastorale sacramentelle). b) Déroulement d’une célébration au crématorium Il est important de rappeler la préférence de l’Eglise pour une célébration des obsèques à l’église et pour l’inhumation au cimetière. Quand les familles souhaitent « quelque chose de religieux » mais sont réticentes à passer à l’église, la présence de l’équipe du deuil au crématorium manifeste le soutien de la communauté chrétienne. L’enjeu pour l’Eglise n’est pas seulement de célébrer dans de justes normes, il est d’évangéliser, d’annoncer l’Evangile en tous temps et en tous lieux. (Cf. Doc Episcopat n° 6/ 2014). Pour le déroulement d’une célébration au crématorium on se rapportera aux documents suivants : - Documents Episcopat n°6/ 2014 « Accueillir et accompagner la pratique de la crémation », publié par le secrétariat général de la CEF. - Le guide pastoral « Dans l’espérance Chrétienne » 2008, Célébrations pour les défunts, (Descléé- Mame). - Le « Rituel des funérailles », La célébration des obsèques, tome 1, 2ème édition Broché – 9 janvier 2003. c) Mise en place d’une équipe de laïcs au crématorium de Pau et de Biarritz Une équipe de laïcs sera mise en place pour intervenir au crématorium, à Pau et à Biarritz. Cette équipe sera établie et missionnée par le clergé local, avec l’accord de l’évêque, et sera supervisée par un prêtre. Elle recevra la famille pour accompagner et préparer la célébration. Même si la famille est éloignée de l’Eglise et de la pratique religieuse, elle l’invitera à participer à la messe dominicale de la paroisse, où un accueil de la famille et une intention de prière pour la personne défunte seront proposés. Dans tous les cas, l’équipe contactera le curé ou le responsable de l’équipe deuil de la paroisse en question. 10 Il est important que les informations circulent entre les personnes intervenant au crématorium et la paroisse de la famille ou du défunt. Favoriser ce lien avec l’Eglise s’opère par la qualité des contacts et la rencontre des familles avant la célébration. On soulignera aussi la qualité des contacts à entretenir avec les pompes funèbres.