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Note de positionnement commun
Réseau Civam de Loire-Atlantique
Groupement des agriculteurs biologiques
Confédération paysanne
Nous, réseau Civam en Loire Atlantique, Confédération Paysanne, Groupement des Agriculteurs
Biologiques et Terroirs 44, sommes engagés depuis de nombreuses années dans l’accompagnement de
projets contribuant à un développement local et durable des territoires. Le projet d’aéroport à Notre
Dame des Landes, de par ses objectifs et son implantation, est en contradiction totale avec les objectifs
poursuivis par nos structures.
Plusieurs éléments nous amènent à prendre cette position :
-
Du point de vue social : ce projet conduirait à démanteler un bassin de vie rurale très dense. Sur tout le
département, ce projet engendrerait un processus d’urbanisation bien au-delà d’un aéroport (routes,
tgv, entreprises, habitations) et l’expulsion de familles de paysans en découlerait dans des proportions
non évaluées à ce jour. La spéculation sur l’immobilier et le foncier engendrerait une sélection par
l’argent, concentrant ainsi la richesse et les pouvoirs autour de la métropole Nantes St Nazaire, au
détriment de l’agriculture et du reste de la région Pays de la Loire.
- Du point de vue agricole : ce projet s’inscrit au cœur du département de la Loire Atlantique, dans un
bassin d’élevage important, dont la majorité des exploitations sont déjà engagées ou pourraient
s’engager dans des systèmes d’agriculture durable (bio notamment).
Ce serait donc, plusieurs centaines d’actifs agricoles qui disparaitraient mais également des surfaces en
prairies et des km de haies dont les vocations environnementales ne sont plus à démontrer (moindre
pression par les intrants, puits carbone, biodiversité…). Ces disparitions s’ajouteraient à l’emprise
urbaine galopante, d’une part, et aux nombreuses zones d’activités en projet, d’autre part, qui
engloutissent les surfaces agricoles mais également créent des situations difficiles de relations entre les
agriculteurs et leurs voisins.
Nous préconisons une préservation de toutes les surfaces agricoles pour maintenir des capacités de
production, dont les agricultures biologique et durable afin de proposer des produits sains et une eau
de qualité à la population ligérienne dans un environnement préservé. A contrario, les pertes de
surfaces agricoles entraîneraient une intensification de l’agriculture à l’inverse des objectifs politiques
affichés (Grenelle ; projets départemental et régional…) et de la demande des consommateurs.
- Du point de vue énergétique : L'implantation de ce projet sur une des zones les plus bocagères du
département apparaît en contradiction avec une volonté affichée par ses promoteurs de voir se
développer une filière bois-énergie départementale pour une plus grande autonomie énergétique des
territoires.
La ressource bocagère constitue une ressource renouvelable, si et seulement si, elle est gérée
durablement. Laisser penser que replanter après avoir arraché suffit à faire du développement durable,
c'est oublier qu'un arbre met plusieurs dizaines d’années pour arriver à l'âge adulte.
Note de positionnement commun : FD CIVAM 44 - GAB 44 - Confédération paysanne
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- Du point de vue de l’effet de serre et de l’environnement: le transport aérien est de loin le mode de
transport le plus polluant, tant par ses rejets directs dans l’atmosphère que par les aménagements
satellites qu’il génère, notamment à travers le réseau routier et l’afflux de véhicule.
De plus, le schéma routier qui accompagne le projet d’aéroport aurait des conséquences très négatives
pour le paysage et le bocage, la biodiversité particulièrement riche dans cette région, la pollution de
l’air, …
- Du point de vue économique : le transport aérien facilite les échanges économiques incohérents,
notamment alimentaires ou produits à contre saison, au détriment de la production saisonnière et
locale souhaitée par beaucoup et qui permet de dynamiser une économie locale du producteur au
consommateur final.
- Du point de vue de l’action publique : la consommation des crédits publics pour l’aéroport se ferait au
détriment d'actions plus durables, tout aussi créatrices d'emplois : la maîtrise des énergies et la
réhabilitation énergétique du bâti ancien, le développement des énergies renouvelables et de l'écoconstruction, l'investissement dans l’aménagement et la protection de l’environnement, etc. Autant
d'engagements publics en faveur d'une plus grande solidarité face aux enjeux sociaux et économiques.
De plus, l’engagement définitif dans un tel projet amènerait « la force publique » à intervenir pour
rentabiliser des outils qui deviendraient trop onéreux avec l’augmentation du coût de l’énergie. Enfin, le
processus de décision ne prend pas suffisamment en compte les éléments négatifs liés à ce projet
d’aéroport.
Pour toutes ces raisons, notre collectif se prononce contre la réalisation d’un futur aéroport à Notre Dame des
Landes et soutient une alternative simple et économique : la poursuite de l’activité de l’aéroport actuel,
résolument tournée vers un développement local et durable, dans le cadre d’un processus de décision ouvert,
prenant en compte toutes les facettes du projet et de ses conséquences. Nous souhaitons continuer à être les
acteurs de ce développement durable sur tout le département et non servir de caution à un « verdissement » du
projet de Vinci qui vient freiner le développement du département le plus bio de France.
Si ce projet a pu leur paraitre sensé, viable, voire inéluctable à une époque, l’évolution de notre Monde a
modifié la donne et nous attendons de nos élus qu’ils aient le courage d’en tenir compte comme ceux qui ont
déjà rejoint le collectif des élus doutant de la pertinence de ce projet.
Note de positionnement commun : FD CIVAM 44 - GAB 44 - Confédération paysanne
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