L`agenda, rencontre avec Alain Chanone
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L`agenda, rencontre avec Alain Chanone
RENCONTRE RENCONTRE Alain Chanone encore dans le flou complet. Ce qui est sûr, c’est que ce type est un fou furieux de la variété. Il est même incollable sur le sujet. Il connaît tous les chanteurs, toutes les chansons, c’est monstrueux. Je précise qu’il nous avait quand même payé à manger, c’était très sympa, quoi. Une quinzaine de jours plus tard, Xavier me rappelle en me précisant qu’il souhaitait revenir mais rester quelques jours avec Stéphanie, sa femme qui est photographe et qui travaille avec lui sur ses films. Plutôt que de le mettre à l’hôtel, je décide de l’accueillir chez moi, on a une chambre d’amis, il n’y a pas de problème… Du coup, il vient chez moi avec sa femme et me suit de partout. J’animais un anniversaire d’un gros traiteur en Haute-Loire, il m’a suivi en prenant des photos, le lendemain je jouais au Casino du Mont Dore avec l’orchestre…, il est venu, je lui ai présenté mes musiciens et il continuait de prendre des notes et des photos. Tous les deux sont très sympas et tout se passe très bien. Nous sommes allés, le lendemain, “Au coin du Curiste” à Royat, un passage que l’on retrouve aussi dans le film d’ailleurs, il est venu avec moi et me filme. Au bout de 4 ou 5 jours, il repart. Depuis le succès de “Quand j’étais chanteur” de Xavier Giannoli, avec Gérard Depardieu, Alain Chanone est “mondialement connu en France”. Rencontre avec celui qui a inspiré le film : Alain Chanone Question l’Agenda : Le film vient de dépasser le million d’entrées… ? Réponse Alain Chanone : Il est encore au programme de certains cinémas, je sais qu’il sort actuellement dans les salles d’Outre-Mer, il va également sortir en Allemagne… Peut-on revenir à la genèse du film… À l’époque, il y a trois ans déjà, j’avais un bar à Clermont-Ferrand. Je reçois un coup de fil de Xavier Giannoli qui se présente en tant que réalisateur de film. Il me précise alors qu’il vient de finir un film avec Laura Smet, la fille de Johnny, “Les corps impatients” et qu’il surfe sur le site internet qu’on avait monté. Il se dit intéressé par le site, par les chansons, par mon histoire quoi… Il souhaite me rencontrer. “Mais pour faire quoi ?”. Il me répond alors qu’il souhaite réaliser un film sur un chanteur de bal quinquagénaire et visiblement, je corresponds bien à cette description. “Pourquoi moi ?”. Il insiste et précise qu’il a déjà enquêté sur le sujet et que je semble correspondre à l’idée qu’il a en tête, il insiste et souhaite me rencontrer rapidement. Le coup de fil a eu lieu en début de semaine et il souhaite venir à Clermont-Ferrand le week-end. Pourquoi pas après tout… J’accepte donc et le vendredi, je vais le chercher à la gare. 10 Son histoire vous paraît donc crédible… Sur le coup, j’en parle à ma femme, cela nous intrigue. Et lorsqu’il vient à Clermont-Ferrand la première fois, je n’avais pas encore vérifié quoi que ce soit. Je vais donc le prendre à la gare et là, directement, il souhaite aller dans mon bistrot. On y va… Visiblement, le type est très sympa, il est jeune, la trentaine, plutôt bien sûr lui et du coup, il propose d’aller manger dans une bonne table… Il m’a l’air très sérieux. Je le tutoie d’entrée. Je lui avais trouvé un hôtel à Maringues, au Clos Fleuri, et je lui propose donc d’aller manger des cuisses de grenouilles en face de chez moi, nous étions en plein été… Nous sommes donc allés manger chez la Muguette en face, tout s’est très bien passé, l’endroit lui a bien plu… Pendant le repas, il ne cesse de me poser un tas de question et de prendre des notes. Le lendemain, nous avons déjeuné chez moi, dehors, tranquille… Du coup, il rentre sur Paris. Je n’ai plus de nouvelles pendant quelques jours… Cela ne m’inquiète pas tant que ça car entretemps j’ai fait quelques recherches sur Internet et je m’aperçois quand même que le type a obtenu la Palme d’Or à Cannes pour son court métrage… C’est quand même quelqu’un ! Je t’avoue que dans le doute, j’en parle à personne. Je suis A quel moment vous pensez que tout cela devient très sérieux ? A ce moment, je me dis qu’il est venu à deux reprises que donc, ça devient sérieux… Il filme, fait des photos… Ensuite, on se téléphone beaucoup. Et au bout d’un moment, il me dit qu’il souhaite que Depardieu interprète le rôle ! Depardieu, quand même, c’est quelqu’un, non ? Pour un réalisateur français, diriger Depardieu, c’est presque un aboutissement. qui vient faire ici toutes les démarches pour pouvoir tourner. Puis, je rencontre ses producteurs, les gros pontes… Le film se fait donc, on tourne pendant deux mois à Clermont. Xavier me laisse la totale liberté de choisir les lieux de tournage. Du coup, je choisis les endroits qui me font travailler depuis toujours, l’Aquarius, le Casino de Royat…, ce sont les gens que j’aime. Quant aux musiciens, il me demande mon avis aussi. Je lui propose d’utiliser mes propres musiciens qui se devaient d’être synchro, mais comme ils ont l’habitude… Du coup, il garde aussi ma chanteuse… Je vais présenter Xavier à JeanPaul Combes, le patron de l’Aquarius, qui au départ est un peu sceptique… Imaginez un instant le topo : on lui apprend qu’on va tourner un film dans sa boîte, qui plus est avec Gérard Depardieu, Mathieu Almaric, Cécile de France, Christine Citti qui jouait au même moment “Eloïse Rome” à la télé… On tourne donc deux mois ici et en juin on enregistre les morceaux à Paris, au Palais des Congrès. Là je rencontre Jean-Yves Angelo, l’arrangeur de Michel Sardou, un type énorme aussi. Vous accompagnez à tout moment la production… Oui, complètement. L’année se termine et Xavier m’annonce que, normalement, le film sortira en février l’année suivante. Il me donne rendez-vous pour la sortie du film qui s’annonce déjà importante. Février arrive, pas de nouvelle de Xavier. On s’appelait bien de temps en temps. Autour de moi, tout le monde m’interroge sur la sortie du film, forcément… On attend. J’avais même fait des calendriers indiquant la sortie du film en février. Un beau jour, Xavier m’appelle et me dit “Tu sais, en mai, il se passe quelque chose…”. Qu’est-ce qui se passe en mai, j’en sais rien, moi ! Là, il m’annonce que le film est présélectionné pour le Festival de Cannes. En revanche, il me demande de ne pas en parler. Du coup, je me suis mis à compter les jours et croiser les doigts. Le 18 mai, à minuit, Xavier m’appelle, nous étions en train de dormir avec ma femme. “Trouve-toi un smoking, on est sélectionné à Cannes, c’est annoncé officiellement dans deux jours”. Là, je me rends compte du truc, t’imagine, le film tiré de ma vie, “Quand j’étais chanteur” est sélectionné à Cannes !!! Dans une interview, Giannoli a déclaré vouloir tourner avec Depardieu, si celui-ci daignait s’intéresser à lui… C’est ça, oui. Depardieu l’a pris au mot. Xavier m’a raconté la scène : Depardieu est venu le voir en moto, il avait sa tenue de motard, il a dit “C’est moi que vous voulez voir, il paraît que je suis intouchable, me voilà”. Sur le coup, Xavier lui explique son projet et Depardieu, immédiatement, se montre enthousiaste. Sachant que Depardieu adore chanter aussi… Chez moi, dans mon petit studio, avec Xavier, on a chanté toute la nuit, il est vraiment callé en variété. A chaque étape Xavier Giannoli vous implique dans le processus… Le film se fait donc… Xavier m’annonce Depardieu puis Cécile de France. C’est ça qui est fou aussi ! Officiellement, j’étais Au début le rôle était destiné à Charlotte Gainsbourg conseillé technique de Gérard Depardieu pendant mais elle n’a pas pu… Il a donc Depardieu, Cécile le tournage et je fais une apparition dans le film, de France mais il me précise qu’à tout moment le c’est Xavier qui m’a fait ce cadeau, oui. Il m’a trouprojet peut tomber à l’eau, c’est aussi ça le ciné- vé le rôle de Philippe Mariani, un peu pour me faima. Les financements sont très compliqués. Entre- re plaisir qui remplace Depardieu qui a une temps, Xavier m’envoie un “démarcheur”, un type extinction de voix, ce qui m’est arrivé aussi. En fait, 11 RENCONTRE le film reprend toute une série d’anecdotes qui me sont arrivées. Et lorsque vous voyez le film pour la première fois, comment réagissez-vous ? En fait, je vois le film pour la première fois lors de la projection à Cannes ! Xavier, en fin d’année, m’avait envoyé, pour me faire plaisir, la scène pendant laquelle je chante “Cendrillon” de Téléphone. J’avais vu juste cette scène. Me voilà parti à Cannes, tout le grand jeu, limousine, superbe hôtel, chauffeur… Là je revois Depardieu, il y a même Marianne Faithfull… Je fais la montée des marches et pendant la montée je suis même à côté de Patrick Poivre d’Arvor. Je vois donc le film qui se termine sous un tonnerre d’applaudissement, le film est ovationné. Je peux te dire que tout ça m’a fait drôle, oui. Je trouve ça, génial, ça me fait bizarre… Je sais plus quoi dire. Cela faisait longtemps que Depardieu n’avait pas été aussi bon… Je crois même que sans “Indigènes”, il aurait reçu le prix d’interprétation à Cannes… Il y a toujours des “si”. En effet, le lendemain tous les plus important lorsqu’il sortira à la télé ou en dvd. journaux titraient “Le vrai patron du cinéma fran- Là, il aura une audience encore plus importante. çais est de retour”… J’ai fait toutes les conféEt concernant vos soirées, vous sentez qu’il y a rences de presse… plus de monde ? Le retour n’a-t-il pas été trop dur ? Aussi, oui. Ça a fait bouger les gens, oui. Et bien… En plus, je te raconte pas la nuit qu’on a Vous venez de passer à la Coopérative de Mai. passée tous ensemble sur la plage du Majestic jusSans ce film, seriez-vous passé un jour dans qu’à 8 heures du matin… Un truc de fou. Rien que cette salle ? des gens célèbres… Je suis revenu ici le samedi et Non. J’aurai pas sorti d’album, non plus. La Coopé, le lendemain je chantais dans un restaurant à côté. Pour la Fête des Mères. Et bien, non, cela ne m’a ils sont un peu à l’opposé de ce que je fais. Ils posé aucun problème, j’étais très heureux de ren- ont eu l’idée de faire un bal en matinée, ce qui, trer chez moi et de chanter. J’ai trouvé le film su- traditionnellement n’est pas non plus ma clientèle… Je ne fais pas de l’accordéon non plus, c’est per. Très beau, très bien filmé… pas du thé dansant. Ils me l’ont proposé, j’ai acLe regard des gens d’ici a-t-il changé ? cepté. Je savais qu’il y aurait un gros soutien puJ’ai suscité, il me semble, quelques jalousies, c’est blicitaire. Le jour de la Coopé, nous sommes avec vrai. Le lendemain de Cannes, “La montagne” til’orchestre et le directeur, Didier Veillaux choisit trait sur la montée des marches avec Depardieu et de nous mettre dans la petite salle plutôt que dans moi à côté, forcément… Xavier m’a bien mis en la grande. Ils se demandent si le public va venir… avant… Et plus de deux mois après la sortie du film, Ils profitaient de ce qu’il m’arrivait pour aussi aton n’arrête pas de m’en parler. tirer un public différent. On se retrouve dans la Le regard des gens sur vous a donc changé ? petite salle de la Coopé, avec toute l’assistance Un peu, oui. technique, énorme… On était tous contents d’être Le comportement aussi ? là-bas. Or, il s’avère que le public répond présent. On m’accoste beaucoup plus, oui. Les gens me di- Bien plus que ce qu’ils avaient prévu. C’est un peu sent qu’ils ont vu le film, qu’ils l’ont aimé, c’est très la panique. On refuse du monde, ça gueule un peu, sympa. Je n’ai jamais souhaité être célèbre, mais la salle était pleine, tout était plein. Tant bien j’ai apprécié tout ça… que mal, on fait cette matinée dans une ambiance terrible. France 3 vient nous filmer, ce qu’ils On parlait du patron de l’Aquarius, a-il senti ne faisaient pas avant… Le lendemain, “La mondes retombées à la suite du film ? Complètement, oui. En même temps, le film n’a fait tagne” nous met en une, “Chanone fait guincher qu’un million d’entrées, cela risque d’être encore la Coopé”, le gros truc, quoi. du Chanone de par12 moment au Zénith de Cournon. De Palmas a refusé qu’on filme l’entrée de ses spectateurs, Depardieu l’a très mal pris. Ils ont perdu 8 jours de tournage avec cette connerie. Trois ou quatre jours après, Zazie est venue jouer à Clermont, c’est une copine de Gérard, et il n’y a eu aucun souci… Parlons de votre album… Il est sorti dans la foulée du film, mi-septembre dernier. Il comporte une douzaine de titres, signés par Jeff Chalaffre. On a travaillé à deux…On l’a enregistré ici à Beaumont. Jusqu’à ce jour, j’ai toujours fait des albums de reprises. Là, il s’agit d’un premier album de titres originaux, qui me correspondent bien. Jeff est un super musicien, il faut le souligner. Il l’a déjà prouvé, il a fait des albums, il est bien présent sur la scène régionale… Je voulais aussi que ce soit un jeune comme lui pour travailler. Avec son univers. C’est pour cela aussi que mes musiciens ne participent pas à l’album, avec l'idée d’apporter une nouvelle touche musicale à mon répertoire. C’est un album indépendant et à ce jour, il se vend plutôt bien. J’ai eu l’occasion de faire un tout… Sur France Bleu, le directeur de la Coopé, Forum à la Fnac, là l’album est très bien parti. On s’excuse pour l’organisation et propose de me fai- a fait des avant- premières aussi, ça c’est très bien passé. J’ai donc laissé libre court au talent de Jeff… re venir pour un After… Avant le film, tout le monde vous ignorait, après le film, vous devenez une star locale… Maintenant, on m’invite là où on m’évitait. Mais c’est pas grave, c’est tant mieux. Quel est le style de l’album ? Cela reste bien sûr de la variété. Il y a la touche de Jeff, avec son propre univers. autres. Il n’a pas d’ennemi ce qui est rare dans le milieu. Pour la scène finale avec Christophe, Xavier avait demandé l’autorisation de filmer le début du concert de Gérald De Palmas qui jouait au même Combien de fois jouez-vous dans l’année ? Tous les week-ends, en gros, sur l’année, je dois faire une centaine de dates. Tu sais, j’ai toujours travaillé. Comment vous le vendez cet album… ? On le vend à la Fnac, dans quelques grandes surPas d’amertume ? Absolument pas. Je prends tout. D’un autre côté faces locales. Pour l’instant, sa diffusion est locale et vu la situation actuelle des maisons de disques sans le film, vous ne seriez pas là non plus… nationales, faut pas compter sur elles pour investir Ce qui n’est pas faux… dans le local. Déjà, c’est difficile de passer un titre Oui, je n’aurai pas fait l’album, donc… Alors on a à la radio… C’est difficile d’acheter un disque profité de tout cela pour faire l’album avec Jeff qu’on entend pas à la radio. Alors, j’ai joué des Chalaffre (alias Lorlanj, notre entremetteur… ndlr) morceaux lors de mes soirées, pour faire connaître que vous connaissez bien. On a tout fait localement. l’album. Les maisons de disques ne sont plus Avez-vous encore des contacts avec Xavier dans la dépense… Giannoli ? Malgré le succès du film… On s’appelle régulièrement, oui. J’ai eu Christine Malgré le film. Il faudrait avant tout que les titres Citti pour la féliciter de son prix au Festival Jean soient joués au moins à la radio… Carmet à Moulin qu’elle a obtenu pour son interQui a financé l’album ? prétation dans le film… Nous personnellement. C’est autoproduit. Les Depardieu… ? coûts de production ont largement diminué. Tout s’est vraiment bien passé avec lui. C’est un Heureusement, aujourd’hui, ça ne coûte plus type que j’ai bien senti, quelque part, il me resgrand-chose. semble, il n’est absolument pas pédant. Il dit souvent “les gens me regarde comme une pièce en or”. Pensez-vous que votre public est prêt à découIl est naturel, d’ailleurs dans le milieu tout le mon- vrir vos propres chansons ? de l’apprécie vraiment. Il est très gentil avec les Je l’espère, oui. On va voir… 13 RENCONTRE une fois que tout aura été payé et amorti. Le film a quand même coûté entre 6 ou 7 millions d’euros. Ce qui n’est pas rien… Mais avec Depardieu… C’est vrai. C’est un gros morceau du budget… Comme ils sont venus ici pendant deux mois, j’ai pu me rendre compte de l’environnement du cinéma. C’est un truc de fou !, tout coûte très cher. J’ai même halluciné, la façon dont ils te transforment un lieu quelconque en un lieu de cinéma. C’est prodigieux. Avez-vous raté quelque chose étant jeune, une carrière ? Je sais pas… Plus jeune, je n’avais pas d’ambition. Le film vous a-t-il suscité quelques regrets ? De regrets…, non. J’aurai peut-être pu faire quelque chose. J’ai eu l’opportunité, dans les années 70, de partir bosser pour le Club Méditerranée… Il fallait auditionner. On m’avait proposé d’aller au Club de Cancun, au Mexique, avec un guitariste, un copain. A cette époque j’étais fiancé, je jouais dans Et quand on ne parlera plus du film… une Orchestre qui fonctionnait bien, on peut dire Ça ne me fait aucun souci. Le film n’a pas changé ma que j’étais bien ici à Clermont… Je n’y suis pas allé. vie. C’est une forme de continuité. J’étais déjà un C’est comme ça, c’est la vie. Etant jeune, il faut dire peu connu dans la région… que j’étais assez excessif. Dans tous les domaines, et peut-être que si j’étais parti, je serais mort acMondialement connu à Clermont-Ferrand ? C’est ce que j’ai l’habitude de dire, oui. Tous les tuellement… Qui sait ? Ce milieu est particulier… jours, via mon site, on me demande pour aller Vous vous êtes calmé maintenant… jouer dans les 4 coins de la France. Je refuse tout. Heureusement, oui. J’aurai peut-être pu faire J’ai pas envie de prendre le camion et faire 500 kms quelque chose… J’aurai voyagé un peu plus. J’ai repour une soirée. Je suis très bien ici, Tu sais. Et j’ai gretté un moment… Plus maintenant. 50 ballets. J’ai la chance de pouvoir jouer dans le Et de là à avoir une grande carrière… coin. Ça me va bien. Il suffit que je fasse mes quo- Je n’avais pas assez d’ambition… J’étais une petite tas pour bénéficier du statut d’intermittents, ça me vedette à Clermont, ça me suffisait déjà. Je gagnais suffit. Il m’en faut une cinquantaine alors que je bien ma vie, je connaissais tout le monde, je ne trajoue bien une centaine de fois par an, alors… Tous vaillais que les week-ends, pas la semaine… On sorles ans, pendant deux mois, je descends dans le tait beaucoup… J’ai eu un copain guitariste qui est midi, chez des amis qui ont des grosses brasse- monté, dans ces années, à Paris. Il a galéré comries, et je chante tout seul. Je suis content. Des chan- me pas possible, du coup, il est rentré deux mois teurs m’ont même écrit par internet. Gérard Manset, après. Ça m’a un peu refroidi. Sans pognon, à par exemple, Christophe aussi… l’époque, tu ne pouvais pas faire grand-chose. Avec le recul comment analysez-vous cette expérience ? Pour moi, Xavier a été une chance dans ma vie. Une sorte d’ange… Ça m’a fait vivre des choses extraordinaires. D’autant plus qu’à chaque fois, il n’a cessé de mettre en avant. C’est fou, même. J’étais toujours associé au film, je suis même dans le générique… Pas de regret ? Non. Il y a trois ans, j’ai eu la chance d’aller chanter pour le festival de Québec, au Canada, suite à la rencontre hasardeuse au Casino de Royat. Ce fut un grand bonheur. J’ai bien aimé là-bas. J’ai joué au Centre de Congrès de Québec devant 6 000 vétérinaires venus du monde entier… Vous avez touché un peu d’argent, en plus… Durant le tournage j’étais défrayé en tant que conseiller artistique avec en plus un cachet d’acteur puisque je joue dedans. Pour le reste non. J’ai aussi un petit intéressement au film, c’est vrai. Mais je crois que si cela se fait, cela prendra du temps. J’ai droit à un petit pourcentage sur les recettes mais Des projets ? Continuer à jouer, ici, à faire venir du monde et que les gens continuent de danser sur les chansons attractives. Donner du plaisir aux gens, dans les bals, à l’Aquarius ou ailleurs. Donner du plaisir simple. C’est ça mon truc ! 14 Et que rêver de mieux ?