mercerisage ou comment un procede traditionnel peut
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mercerisage ou comment un procede traditionnel peut
// Proceedings 2nd LCA Conference, 6-7 November 2012, Lille France // MERCERISAGE OU COMMENT UN PROCEDE TRADITIONNEL PEUT REDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX D’UNE CHEMISE S. Pesnel (1), V. Pasquet (1,2), A. Perwuelz (1,2), D. Hazard (3) and C. Dupuich (3) (1) ENSAIT, GEMTEX, F-59100 Roubaix, France (2) Université Lille Nord de France, F-59000 Lille (3) VERAMTEX S.A., Avenue Antoon Van Oss 1, B-1120 Bruxelles, Belgique Pour les articles textiles, augmenter la durée de vie et agir sur la phase d’utilisation sont deux leviers pour réduire les impacts environnementaux. En pratique, l’application de certains traitements spécifiques lors de la production des articles peut permettre de modifier les propriétés des textiles et donc d’agir sur ces deux leviers. Le mercerisage fait partie de ces traitements. Le mercerisage s’applique sur les tissus en coton et permet d’obtenir les caractéristiques suivantes : le tissu mercerisé se teint plus facilement (augmentation de l’affinité tinctoriale), il sèche plus rapidement (diminution du temps de séchage en sèche-linge), il se froisse moins (diminution du temps de repassage), il présente une meilleure durée de vie (augmentation de la résistance à la traction et de la stabilité dimensionnelle). Dans l’industrie il existe deux procédés de mercerisage : le mercerisage à la soude (procédé traditionnel) et le mercerisage à l’ammoniac (l'ammoniac liquide anhydre). Ces deux traitements agissent différemment sur les 4 éléments indiqués précédemment. Afin d’évaluer l’impact environnemental des deux traitements de mercerisage, une ACV est réalisée sur une chemise en coton. Cette étude prend en compte l’ensemble du cycle de vie de la chemise et intègre les différences qui interviennent lors de la teinture et lors de la phase d’utilisation de la chemise (séchage, repassage et durée de vie). Une méthodologie a été définie afin de quantifier les effets respectifs du mercerisage à la soude et du mercerisage à l’ammoniac. Les résultats montrent notamment que le mercerisage à la soude augmente plus l’affinité tinctoriale des tissus que le traitement à l’ammoniac, mais réduit leur résistance à l’abrasion contrairement au traitement à l’ammoniac. Le mercerisage à l’ammoniac augmente plus la résistance à la déchirure que le traitement à la soude. On constate une nette différence entre les deux chemises mercerisées et la chemise non mercerisée, les chemises traitées étant moins impactantes. Cet écart est principalement dû à la durée de vie des produits qui diffère (165 lavages pour la chemise non traitée et 250 lavages pour les 2 mercerisées). Pour les 4 impacts environnementaux étudiés, la phase d'utilisation est la partie la plus polluante du cycle de vie. Ceci s’explique par les trois étapes, lavage, séchage et repassage, qui sont réalisées après chaque utilisation. Si l’on ne considère seulement la production des chemises, on constate que les chemises mercerisées ont un impact plus important que la chemise non mercerisée. Le mercerisage va faciliter la teinture mais cet avantage ne compense pas l'impact des procédés de mercerisage. Concernant les 2 procédés de mercerisage, le procédé NaOH est plus impactant que le procédé NH 3. Pour la phase d'utilisation, les résultats sont inversés : les chemises mercerisées ont un impact moindre que la chemise non traitée. En fait, avec le traitement de mercerisage les chemises sèchent plus rapidement, et le tissu est moins froissé ce qui implique un temps de repassage plus court. En conclusion, l'ajout d'une étape de mercerisage dans la production d’une chemise influence nettement les étapes ultérieures du cycle de vie. Cela permet de réduire considérablement l'impact environnemental de la chemise en dépit d’une étape de traitement supplémentaire lors de la phase de production.