Politique fiction? Dioxine, mais encore!
Transcription
Politique fiction? Dioxine, mais encore!
ACTUALITÉS Politique fiction? Que se cache-t-il derrière les grandes manœuvres autour de la laiterie coopérative de Bullange - St-Vith? Les dirigeants de la laiterie allemande MilchUnion Hocheifel ne sont-ils pas en train de se préparer à une sortie du système des quotas? Nous le pensons. De toute évidence, l’enjeu va bien au-delà du seul problème de la laiterie de Bullange - St-Vith et touche tous les producteurs laitiers wallons qu’ils soient de Herve, d’Arlon ou de Tournai ! Jean-Pierre CHAMPAGNE & André LEDUR L ’article publié dans nos colonnes le 19 janvier aura suscité un certain remous parmi les producteurs laitiers de la MUH. Nous en sommes parfaitement conscients. Nous tenons à rappeler que notre préoccupation va à l’ensemble des producteurs laitiers. La FWA est parfaitement dans son rôle et notre réaction, très forte nous en convenons, est dictée par la menace que certains font peser sur l’ensemble du secteur.. Dans cet article du 19 janvier, nous avons évoqué les enjeux en ces termes : «un conflit d’intérêts belgo-allemand», «une manœuvre de repli nationaliste», «un suicide collectif possible à long terme». Des expressions que nos contradicteurs qualifieront sans doute d’exces- sives et injustifiées! Nous souhaitons ici étayer quelque peu notre argumentation et mettre une nouvelle fois les producteurs en garde contre ceux qui pour des raisons occultes tentent de déstabiliser une coopérative. Nous nous plaçons un instant dans l’hypothèse d’un abandon des quotas à l’horizon de 2015, ou peut-être même avant. Une hypothèse qui, si pour certains relève encore de la politique fiction, est de plus en plus ouvertement envisagée par un certain nombre d’Etats membres. L’Allemagne, qui jusqu’à présent était fermement opposée à un abandon des quotas,commence à reconsidérer sa position. Cet élément nous inquiète au plus haut point! PROMOTION DU 01/02 AU 15/03 UN SUPERBE BONNET POLAIRE Un abandon des quotas laitiers aura de toute évidence des répercussions sur les industries laitières et sur les producteurs de chaque Etat membre. Ne perdons en effet pas de vue que les producteurs travailleront désormais «sans filet», le système d’intervention ayant été réduit à néant par les différentes réformes. Dans un régime sans quotas laitiers, les possibilités de développement de la production seront malgré tout limitées par les capacités d’absorption en terme de débouchés de l’industrie de transformation. Il faut en être conscient ! L’industrie de transformation va chercher à concentrer sa production en privilégiant ses fournisseurs nationaux et en leurs réservant les marges de développement possibles.C’est particulièrement vrai lorsque celleci est une société coopérative. La collecte de la MGBS, avec 146 millions de litres représente plus de 15% du lait transformé et commercialisé à Pronsfeld. On comprend pourquoi les responsables de la MUH n’ont pas hésité à exploiter les tensions BB / FWA en Communauté germanophone pour déstabiliser la MGBS et retrouver ainsi une marge de manœuvre en prenant de manière absolue et unilatérale le contrôle sur la collecte de lait en Belgique au travers de leur filia- le MUH SA Belgique.Dans cette perspective, quelle coopérative laitière ne serait pas tentée de récupérer au bénéfice de ses producteurs nationaux une marge de développement aussi appréciable? Nous rappelons volontiers si besoin en est,qu’une société coopérative belge disposant d’un contrat de livraison non résiliable ou une Société Anonyme, filiale d’une société allemande, ce n’est pas du tout la même chose ni en terme de sécurité de livraison ni en terme de représentativité des agriculteurs! Les rapports entre agriculteurs et laiterie ont toujours été très particuliers.Les producteurs se considérant volontiers comme les «clients» de la laiterie et faisant jouer à fonds les mécanismes de concurrence. Depuis, certains ont découvert qu’ils en étaient les fournisseurs et ont appris à leurs dépens qui du producteur ou de la laiterie était roi. L’abandon des quotas risque de fragiliser la position des producteurs qui pourraient alors bien redécouvrir la valeur et le sens de la coopérative. Que dire lorsque celle-ci détient un contrat de livraison comme celui de la MGBS ! Côté germanophone,les objectifs des uns et des autres les empêcheraient-ils d’avoir la même analyse ? Allant jusqu’à exercer des pressions sur leurs Une nouvelle, mini (nous l’espérons) crise, de la dioxine vient de surgir en Flandres, en Hollande au départ d’un fondoir bien connu. Jean-Pierre Champagne 99982985 0506 plc sle NUKAMEL bleu (50% PLE) ou NUKAMEL jaune ou FOKKAMEL PLUS pour un démarrage optimal de vos VEAUX BLANC-BLEUS ou de vos VEAUX LAITIERS Tél. 085/84.60.36 2 2 février 2006 propres membres pour récolter un maximum de signatures contre la MGBS, l’attitude des responsables du Boerenbond germanophone est vraiment inqualifiable. La fin ne justifie pas que l’avenir de 500 producteurs soit ainsi mis en péril. Par la collecte de la MGBS, c’est également plus de 12 % du quota wallon qui est directement absorbé par des marchés extérieurs.A ce titre,ce conflit intéresse l’ensemble des producteurs laitiers wallons. Le Ministre Lutgen est le gardien des intérêts des agriculteurs de la région wallonne. Le Ministre a prouvé tout l’intérêt qu’il accorde à ce dossier. Nous lui disons et lui maintenons notre confiance. Il peut compter sur la FWA pour rechercher une solution qui préserve l’avenir des producteurs laitiers germanophones et wallons. Dioxine, mais encore! à l’achat de 200kg de poudre de lait Demandez conseils à nos ingénieurs: Pierre LALOUX: 0475/65.94.63 Nicolas LEROY: 0478/54.65.24 Damien GREGOIRE: 0473/52.33.96 Gilles DELINCÉ: 0498/97.97.60 LA REFERENCE EN NUTRITION SANTE BOVINE Un abandon des quotas laitiers aura de toute évidence des répercussions sur les industries laitières et sur les producteurs de chaque Etat membre Ces échantillons ne sont pas analysés systématiquement pour détecter la dioxine Une nouvelle fois, il apparaît que l’on reporte la responsabilité en amont prétextant qu’il s’agit d’une livraison bien identifiée grâ- ce à la traçabilité en provenance d’un fournisseur de graisse de gélatine. A notre question sur l’origine, on nous répond que le fondeur a respecté scrupuleusement son cahier de charges en prélevant pour chaque livraison un échantillon.Toutefois, ces échantillons ne sont pas analysés systématiquement pour détecter la dioxine, mais de manière aléatoire pour éviter des coûts, nous dit-on, trop importants. De plus, en Belgique, la méthode d’analyse vise à détecter les PCB plus nocifs que la dioxine mais qui sont un indicateur sérieux de dioxine. Il semblerait que dans le cas présent, il n’y a pas eu de détection de PCB, mais bien de dioxine. En réalité, le cas très limité que nous connaissons, mais crée des soucis à une centaine d’agriculteurs, prouve que l’on est devant un processus de traçabilité passif. En effet, des échantillons sont prélevés, identifiés et stockés.Ils servent en cas de problèmes à identifier la source et à circonscrire le sinistre. Mais il est trop tard.Entretemps,sans grande précaution, semble-t-il, Pour certains,le scénario évoqué ci-dessus relève encore de la politique fiction et les réflexions actuellement en cours au sein du Deutscher Bauernverband concernant l’avenir des quotas ne seraient que pures élucubrations. Nous ne pouvons toutefois pas nous empêcher de conseiller aux producteurs de la MUH AG de réfléchir,si demain la solidarité apparemment indéfectible et bien naturelle entre eux et les responsables actuels de la MUH se trouvait quelque peu ébranlée par une fiction devenue soudain réalité! Après, les agriculteurs sont avant-tout des chefs d’entreprise capables d’assumer jusqu’au bout les conséquences des décisions qu’ils prennent ! Les producteurs laitiers ont plus que jamais leur sort entre leurs mains! EDITO la matière première est passée au fondoir et a été vendue à un fabricant d’aliments qui l’a livrée dans les exploitations agricoles sans guère d’analyse de contrôle. Pourquoi ne pas imposer à celui qui incorpore une matière de vérifier l’innocuité? Comment établir les responsabilités dans la mesure où les parties concernées se trouvent tout au long de la filière? Il y a tout lieu de croire que chacune des parties concernées tentera de se disculper de toute responsabilité. En attendant l’agriculteur qui voit son entreprise bloquée subit de lourdes pertes! Si la traçabilité est en soi une bonne chose, elle doit être beaucoup plus proactive.Aucun produit, qu’il soit intrant ou produit fini, ne devrait pouvoir quitter un établissement sans analyses appropriées pour être certifié exempt,notamment de dioxine.