Champagne Deutz

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Champagne Deutz
Grains Nobles
Champagne Deutz
Champagne Deutz
présenté par Michel Davesne (chef de cave)
Grains Nobles le 12 juin 2006
La maison Deutz :
Maison familiale à l’origine, puisque fondée en 1838 à Ay par deux émigrés allemands Deutz et Geldermann, elle
sut rester aux mains de leurs successeurs pendant plus d’un siècle et demi en conservant un « style » constant,
notamment grâce au niveaux des apports réguliers dont la position moyenne se situe à 95 % dans l’échelle des
grands crus.
Bien que le groupe Roederer ait racheté Champagne Deutz en deux étapes – 1993 et 1996 – ce dernier
conserve globalement son indépendance à deux exceptions près : un partage de ressources commerciales au niveau de
la distribution aux USA et une politique d’achat « groupe » pour ce qui concerne les matières sèches (bouteilles
…).
La maison Deutz produit environ 1,5 millions de bouteilles de Champagne par an, ce qui représente environ 0,5 % de la
production totale de la Champagne.
Elle possède 42 ha se répartissant ainsi :
- En vallée de la Marne à Ay, Maireuil, Pierry et Chatillon sur Marne
- Sur la Côte de Blancs au Mesnil sur Oger
- Sur la Montagne de Reims à Bisseuil
Pour faire face à ses besoins, Champagne Deutz est donc obligé d’acheter des raisins, sur une surface de 120 à
130 ha, à des vignerons sous contrat. La plupart des approvisionnements proviennent de vignobles situés dans la vallée
de la Marne. Les contrats sont basés sur les prix du marché augmentés de primes en fonction de l’état des
raisins et de la qualité des moûts mais Champagne Deutz n’a pas le pouvoir de s’immiscer finement dans
les pratiques culturales des vignerons (abaissement volontaire des rendements, taille, gestion des traitements …).
Une charte régissant le nombre de grappes au mètre linéaire est en cours de mise en place.
Pour la culture de ses propres vignes, Champagne Deutz applique la lutte raisonnée. La taille ainsi que la fertilisation
sont individualisées dans une optique de limitation des rendements.
En matière de pressurage de la vendange, seule la cuvée – 2050 l pour 4000 kg de raisins – est utilisée,
la taille – fin de presse de 500 l – est revendue.
Les vinifications sont effectuées à température de 18 à 20 ° avec adjonction de levures champenoises sélectionnées. La
fermentation malolactique est systématiquement recherchée afin notamment de stabiliser les vins. Ces derniers sont
collés, passés au froid et légèrement filtrés. A l’issue du tirage, les vins maturent de 30 mois à près de 8 ans,
selon les cuvées. La liqueur utilisée après le dégorgement est constituée de sucre de canne dilué dans du vin de
Champagne « tranquille ».
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Grains Nobles
La dégustation :
1. Brut Classic
Ce brut sans année est issu d’environ 30 crus, actuellement une base 2002 complétée de vins de réserve (3 à 4
ans). Les trois cépages champenois sont assemblés à part égale et le dosage est de 10 ou 11 g de liqueur / l
D’une robe claire aux bulles assez fines, ce vin présente un nez encore un peu fermentaire qui évolue dans un
registre fruits blancs puis agrumes. La bouche, assez équilibrée avec une bulle présente, s’exprime sur la
richesse, peut-être à cause d’un dosage perceptible.
2. Brut Millésimé 1999
Ce millésimé est réalisé à partir d’une dizaine de crus provenant principalement de la Côte des Blancs pour les
chardonnays (35 %), d’Ay, Bouzy et Ambonnay pour les pinots noirs (55 %) et de 10 % de pinot meunier. Il est
dosé à 9 – 10 g comme la plupart des vins qui vont suivre.
Le nez de ce vin est plus complexe que celui du précédent et surtout il présente une belle évolution à l’aération
passant de notes fleuries à des fruits à noyau pour se terminer dans le registre du grillé, du fumé.
En bouche, plus de tension et de puissance, des fruits secs, avec une acidité présente qui se prolonge sur une finale
saline presque « safranée »
3. Blanc de Blancs 1998
Ce vin est fait à partir de raisins provenant surtout de la Côte des Blancs (Avize et le Mesnil sur Oger) et accessoirement
de la Montagne de Reims (Villers Marmery).
Le cépage chardonnay marque la robe de ce vin – reflets verts (bronze) sur un fond pâle – ainsi que le nez
avec des arômes de pamplemousse et une évolution dans le registre végétal – mousse, menthe.
La bouche, nerveuse, présente une vivacité bien marquée mais rafraîchissante qui s’estompe quelque peu en
finale pour évoluer dans un registre citronné et anisé
4. Amour de Deutz 1999
Cette cuvée 100 % chardonnay est élaborée depuis 1993. Les raisins entrant dans la composition de ce vin
proviennent d’Avize et du Mesnil sur Oger.
Globalement, le profil aromatique de ce vin est très différent de celui du précédent. Autant le Blanc de Blancs 1998
était vif et nerveux, autant cette cuvée se distingue par sa retenue et sa complexité. Le nez, assez discret à ce jour,
évoque des notes de vanille, de dragée et la bouche vineuse, « arrondie », d’une belle longueur saline, donne
une sensation de délicatesse.
5. Cuvée William Deutz Rosé 1996
Ce vin d’assemblage comporte 75 % de pinot noir issus de vielles vignes (50 ans) d’Ay et de 25 % de
chardonnay ; il a été dégorgé en février 2005.
D’une robe saumonée, ce vin offre un nez délicat avec des touches de poudre de riz, de rose, le tout évoluant
vers l’abricot. En bouche, apparaissent des fruits rouges et l’équilibre alcool / acidité est bien réalisé.
Une finale élégante et pure, avec une fin de bouche nette, laisse présager un beau potentiel d’évolution
6. Deutz Blanc de Blanc 1996
Les raisins entrant dans la composition des trois vins suivants proviennent principalement des communes d’Avize
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et du Mesnil sur Oger avec une toute petite proportion de raisins produits à Villers Marmery.
La robe de ce 1996 est très claire avec de légers reflets verts. Le premier nez laisse entrevoir une petite réduction puis
des arômes minéraux – craie – et fruités – pêche blanche – apparaissent. En bouche,
l’attaque est tendue – millésime oblige – avec une bulle assez fine, puis s’ensuit une légère
amertume « mentholée ». Globalement, le vin est complexe et a encore un beau potentiel devant lui
7. Deutz Blanc de Blanc 1993
A l’œil, une robe plus dorée et une bulle discrète. Le nez révèle des arômes de fruits secs puis de fruits à
l’alcool après une petite aération et, après environ 10 mn, des notes originales et quelque peu extravagantes de
parfum (eau de Cologne). En bouche, le support acide est présent sur une matière première d’une qualité
semblant inférieure à celle du 1996, mais l’ensemble n’est pas dénué de tenue et d’élégance.
Potentiel de vieillissement atteint, semble-t-il …
8. Deutz Blanc de Blanc 1989
Le premier nez de cette cuvée présente des notes de réduction – amande amère – conforme à son âge,
puis on constate une évolution vers la minéralité – craie, silex – et le fumé. L’attaque de bouche
est pleine, puissante, le milieu de bouche assez dense mais un peu monolithique. On peut noter du pain grillé en rétroolfaction et la finale de ce vin, à l’apogée atteinte, présente une toute petite pointe de sécheresse, due peut-être à
la chaleur du millésime ?
9. Cuvée William Deutz 1998
Globalement 35 % de chardonnay de la Côte des Blancs, 5 à 10 % de pinot meunier de Pierry – vallée de la Marne
région d’Epernay – et 55 à 60 % de pinot noir d’Ay, Bouzy et Ambonnay, tel est
l’encépagement des cuvées William Deutz qui suivent.
La robe du 1998 est légèrement dorée et le nez, encore réservé, relativement peu typé pinot noir, avec des notes un
peu épicées, presque « orientales ». La bouche, vive, plus fine que puissante, n’est pas encore fondue et doit
être patinée par un léger vieillissement.
10. Cuvée William Deutz 1996
Ce vin semble encore jeune car sa robe est encore assez claire avec peu de reflets dorés. Au nez, on perçoit surtout des
senteurs de fruits secs et de grillé, accompagnées de notes minérales. La bouche est aboutie, l’acidité
présente est bien intégrée, le vin semble complet. Une belle rétro-olfaction sur des fruits secs, déjà perçus au nez,
confirme la complexité de cette bouteille et son potentiel de garde.
11. Cuvée William Deutz 1995
Rendement de 14000 kg/hectare, degré d’alcool de 9,5 à la vendange et acidité totale de 8,5 g pour ce vin
dégorgé en février 2000.
La robe est dorée et les bulles sont discrètes mais, remarque valable pour tous les vins dégustés, les verres utilisés
– Spiegelhau Expert – atténuent l’effet de mousse.
Le nez est complexe et évolutif à l’air : depuis des notes fumées et de dragées, il évolue pour laisser les pinots
s’exprimer sur des fruits rouges et termine sur quelques touches viandées. En bouche, attaque ronde et assez
puissante, beau volume, rétro épicée et fumée ; la finale est dotée d’une belle amertume. Bref, un vrai
Champagne de repas qui appelle la nourriture …
12. Cuvée William Deutz 1990
Le nez présente des arômes d’évolution, associés à des fruits secs. La bouche est grillée, mais la matière est
assez discrète avec un équilibre assez vif. Des notes de rancio sont perceptibles en rétro-olfaction et la finale manque
de noblesse. Peut-être un léger problème de bouteille prématurément vieillie sur ce millésime de bonne réputation ?
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CR : Yaïr Tabor
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