Novembre 2006
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Novembre 2006
Dossier du mois Novembre 2006 Retour sur le Forum A.L.F.A. Le 3 octobre 2006, dans le cadre du Mondial de l’Automobile, GALIA et ses partenaires ont organisé le forum A.L.F.A. (Amélioration des Liaisons dans la Filière Automobile) afin de dresser un bilan de l’opération pilote et d’officialiser le lancement du déploiement 1000 entreprises fin 2007. Comme l’a souligné Jacky Cousin, Directeur de GALIA, cette manifestation s’est tenue trois ans après les premiers débats portant sur l’aide à apporter aux PME de la filière automobile française. Avant le lancement de l’opération pilote, le projet A.L.F.A. a en effet connu des moments forts : • En juillet 2003, les membres du Comité Directeur de GALIA ont décidé d’aider les PME françaises de rang 2 par l’implémentation d’outils TIC à partir de 3 solutions par domaine (B2B, Logistique, Ingénierie). • Un dossier de demande de financement a été adressé au Ministère des Finances le 18/12/03. • La réponse du Ministère fut négative mais ce dernier a conseillé à GALIA de se retourner auprès des DRIRE et des Conseils Régionaux. • GALIA a donc entrepris des démarches auprès de certaines structures régionales (CTN de Caen, PerfoEst, PerfoOuest, Région centre,…). • Des dossiers de demandes de financement ont été montés et la totalité des accords a été obtenue. • Le 6 octobre 2004, GALIA a officiellement lancé la première phase du projet A.L.F.A., dite opération pilote, lors d’une manifestation qui s’est tenue dans le cadre du mondial de l’automobile. • A cette époque, il n’y avait pas de contenus, d’outils, de guide méthodologique, d’organisation projet clairement déterminée ; il n’y avait pas non plus de formations. • Pendant 6 à 8 mois GALIA a tout construit à la fois pour les régions et les porteurs en région. • En parallèle, GALIA a également élaboré l’outil de diagnostic permettant de faire des propositions efficaces de mise en place d’un nouvel outil TIC auprès des PME françaises. • Plusieurs régions se sont lancées dans l’opération pilote : Bretagne Pays de Loire, Basse et Haute Normandie, Centre, Champagne Ardenne, Franche Comté, Rhône-Alpes. L’opération pilote arrivant à son terme, il était temps d’en faire le bilan dans une logique constructive, pour préparer efficacement la deuxième phase de ce projet d’envergure : 1000 entreprises à fin 2007. Bilan de l’opération pilote Les résultats « quantitatifs » de cette première phase pilote sont les suivants : • 351 entreprises ont été rencontrées par les différents acteurs régionaux assistés des correspondants de GALIA. • 63 engagements ont été pris. • 25 projets ont officiellement démarré. • 7 projets sont terminés au 3 octobre 2006. Sur les 25 projets démarrés, la répartition des outils TIC retenus est la suivante : Tables rondes En complément de ces éléments chiffrés, Patrick Verrier, Président de Log&PI Consulting, a animé deux tables rondes. La première visait à recueillir les témoignages d’acteurs de cette opération pilote. La seconde avait pour objectif de mesurer l’attente de certains acteurs par rapport à la phase de déploiement. Première table ronde consacrée au bilan de l’opération pilote : Les intervenants de cette première table ronde ont été choisis de manière à avoir des témoignages concrets sur les aménagements « TIC » réalisés, ou en cours de réalisation : rangs 2, porteur en région, consultant A.L.F.A. et l’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris. Trois fournisseurs de rang 2 ont apporté un éclairage sur leurs motivations à se lancer dans ce projet, sur les moyens mis en œuvre au sein de leurs sociétés ainsi que sur l’outil TIC retenu. Pour Monsieur Gérard Laurent, Directeur Logistique de SPPP, société spécialisée en peinture de pièces plastiques, participer à la phase pilote du projet A.L.F.A. permettait de répondre aux demandes des constructeurs et des clients en matière de livraisons directes. En se lançant dans la mise en place d’une solution EDI, l’objectif visé était de pouvoir gérer finement les stocks et les flux d’autant que les pièces n’appartiennent pas à l’entreprise. Le projet n’est pas terminé et se déroule conformément à la « feuille de route » établie par Performance 2010, porteur régional du projet qui l’a « démarché » pour se lancer dans l’opération pilote. Laurent Daneyrolle, Directeur Commercial d’Eurosandow, société spécialisée dans l’agencement intérieur des véhicules à partir d’éléments de maintien de type filet ou sangle, a lui aussi relevé l’intérêt d’une telle opération. Eurosandow a opté pour un outil de type EDI, dans une logique de gagner du temps à la saisie des commandes, d’améliorer la qualité du process de saisie et d’apporter un avantage commercial complémentaire vis a vis de leurs concurrents. Selon lui, après l’ISO 9001, l’ISO/TS 16949, ..., l’EDI est une nouvelle clé pour ouvrir la porte de nouveaux marchés, à condition que les clients mettent des serrures à disposition de leurs fournisseurs. La mise en place de l’outil a bien évidemment connu des hauts et des bas et le manque de soutien de leurs rangs 1 a été rapporté, même si Eurosandow était plutôt demandeur que receveur dans le cadre de cet aménagement. Pour Jean-François Candas de Plastic Solutions Automotive, spécialiste du développement de pièces plastiques et des moules associés, cette opération pilote a été bénéfique. Ce groupe est né de la volonté de cinq entreprises de mettre leurs compétences en synergie afin de proposer une prestation complète aux équipementiers automobile. En conséquence, la mise en place d’un outil A.L.F.A. de type plateforme de travail collaboratif a été « tout naturellement » retenue pour permettre à ses 8 sites de travailler plus efficacement ensemble. Outre l’amélioration de la communication inter sites, cet outil apporte également un réel progrès en matière de gestion de projet. C’est par le réseau des entreprises de la filière automobile de l’Est, PerfoEST, que Plastic Solutions est entré en contact avec le porteur régional, BAOTIC et Nathalie Rébert. Le rôle du porteur en Région a été apporté par Sébastien Guenet, Chargé de mission Pôle Excellence Automobile de la région Champagne Ardenne (C.R.I.T.T. – M.D.T.S.), qui a souligné l’importance, la diversité et l’intérêt de son intervention. Ses responsabilités multiples se traduisent au niveau financier par des relations de mise à niveau budgétaire avec la DRIRE et le Conseil Régional. Il est également responsable de la signature de la convention tripartite engageant le chef d’entreprise, le consultant et le porteur pour mener à bien la mission. Il a la charge de l’organisation de l’appel d’offres « Consultant A.L.F.A. » et a bien évidemment participé à leur sélection. Il a surtout apprécié son rôle de lien intermédiaire entre les deux structures qu’il a retenues pour ce projet. Pour Jean-Pierre Le Bot de la société Celtic Conseil, être Consultant A.L.F.A., c’est avant tout être capable d’intervenir pour des missions de type « chef d’orchestre ». Mais attention, il y a en face des patrons de PME qui souhaitent avoir un retour rapide sans pour autant mettre à disposition de nombreuses ressources internes destinées à « faciliter » la mission du Consultant. Autant dire que Jean-Pierre Le Bot a lui aussi apprécié ces interventions. Outre la composante méthodologique « assez classique » de tout projet d’accompagnement de mise en place d’un outil TIC et de « son » organisation dédiée, le volet « Animation de l’équipe dirigeante » reste primordial, d’autant que la charge d’intervention est courte. L’Ecole Nationale Supérieure des Mines de Paris intervient sur le projet A.L.F.A., sous la forme d’une mission de recherche et de conseil menée par son Centre de Gestion Scientifique (CGS). C’est à ce titre qu’il lui a été demandé de tirer les premiers enseignements des entreprises pilotes. Eric Ballot et Frédéric Fontane, tous deux enseignants et chercheurs au sein de cette structure, ont donc mis en avant le fait que le projet A.L.F.A. apporte une démarche qui permet aujourd’hui de lever les hésitations des patrons de PME, fournisseurs de rang 2. La mise en place d’outils dans un cadre structuré est clairement perçue comme un avantage concurrentiel à terme. Mais ceci nécessite toujours, selon cet établissement d’enseignement supérieur, un soutien plus actif de la part de leurs clients. Deuxième table ronde consacrée au déploiement 1000 entreprises à fin 2007 : Que pouvons nous attendre de la deuxième phase du projet A.L.F.A. ? Voici en toile de fond ce qui a été débattu avec plusieurs intervenants issus de l’univers Régional, un représentant d’un des partenaires professionnels du projet, un rang 1 et GALIA. Christian Boure, Secrétaire Général de la FIEV, connaît bien le projet A.L.F.A. pour y avoir contribué dès son origine. Aussi a-t-il été particulièrement à l’aise pour souligner l’importance de ce projet dans l’amélioration des performances des fournisseurs. En effet, en même temps que le MINEFI diligentait l'étude ALGOE, l'association GALIA, sous l'impulsion de son Comité Directeur et en partenariat avec la FIEV, engageait des actions visant à déployer sur l'ensemble de la chaîne logistique, et plus spécialement vers les PME de rang 2, les outils résultant de ces travaux, dans les domaines des Achats, du Développement collaboratif, de la Logistique et, d'une façon plus générale, des échanges électroniques entre clients et fournisseurs (B2B). A partir de 2001, ces actions ont été conduites en partenariat avec le Comité de Liaison des Fournisseurs de l'Automobile (CLIFA). Antoine Moglia, responsable EDI au niveau groupe à Glaverbel, a éclairé l’assistance sur le rôle du fournisseur rang 1 pour le projet A.L.F.A. Pour lui, un rang 1 est avant tout un donneur d’ordres qui se doit de présenter le projet A.L.F.A. en complément des actions des porteurs régionaux. Il doit aussi motiver les rangs 2 pour qu’ils acceptent d’adapter leurs processus et leurs outils aux demandes de leur client. Il joue aussi le rôle d’un conseiller qui est présent à l’initialisation du projet, lors de la phase de tests et lors du démarrage opérationnel. Il assume pleinement ce rôle et se prépare, dans le cadre de la phase de déploiement 1000 entreprises à fin 2007, à recommander à ses fournisseurs d’utiliser la solution intégrée de Glaverbel ou d’un système plus léger et compatible, grâce aux standards. Tiphaine Delavallade est chargée de la filière Métallurgie Mécanique & Matériaux au sein du Conseil Régional de Bretagne. Pour elle, la filière automobile occupe une place importante en Bretagne & Pays de Loire, de part les sources d’innovation qu’elle apporte. Très clairement, il existe une volonté politique forte en région pour soutenir prioritairement la performance et l’innovation. Selon elle le projet A.L.F.A. s’inscrit complètement dans cette optique. Il vise à soutenir et développer l'emploi des TIC chez les sous traitants de rangs 2, et leur permet ainsi de mieux appréhender les défis de demain, en favorisant les coopérations interentreprises et les capacités de veille. Ce projet répond également à un besoin d'ouverture vis à vis des sous-traitants de rang 1 et des entreprises de la filière. Qui plus est, la méthode est pragmatique, les méthodes de travail et projets pilotes sont capitalisés au bénéfice de tous. C’est avec cet esprit positif, que la région Bretagne souhaite avoir une phase de déploiement qui permet d'associer un plus grand nombre d'entreprises. Pour Nicolas Fourrier, adjoint au chef de la division Développement Industriel au sein de la DRIRE Champagne Ardenne, le déploiement au delà de la phase pilote concernera de nouvelles entreprises avec un objectif de 10 à 15 sociétés et de nouveaux outils chez certaines entreprises de la phase pilote avec un objectif de 2 à 4 outils. Il pense que la phase pilote a servi à « amorcer la pompe ». Même si elle a été plus longue que prévue, elle va de toutes les façons permettre de préparer plus efficacement la phase 2. La région ayant beaucoup de sous-traitance (mécanique), les outils d'ingénierie sont moins vendables. La phase 2 se concentrera encore et surtout sur les outils de logistique et de communication. Il a rappelé qu’il n’existait pas de difficultés financières du côté des financeurs publics pour la filière automobile. En revanche, il convient de retenir que les investissements et l'intégration prévus dans le programme A.L.F.A. (rôle du consultant exclusivement maîtrise d'ouvrage) ne peuvent pas être financièrement accompagnés en dehors d’une démarche collaborative. Enfin, Nicolas Fourrier pense que les difficultés rencontrées durant la phase pilote ne peuvent qu’être atténuées avec une participation accrue des rangs 1 qui ont paru peu motivés pour inciter leurs fournisseurs à évoluer durant l’opération pilote. André Hirtz est Directeur adjoint Développement Industriel & suivi des pôles de compétitivité à la CCI de Strasbourg, nouveau porteur en région pour la deuxième phase du projet A.L.F.A. Pour lui, démarrer ce projet en phase de déploiement nécessitera de s’appuyer sur la totalité de partenaires déjà bien identifiés : GALIA, la DRIRE, la Région Alsace, le Technopole de Mulhouse, Perfo Est, Baotic mais également ACAMAS Automobile et l’Atelier TIC. Fort de ses relais il se sent confiant pour construire une démarche active visant à être performant à tous niveaux : fournisseurs de rangs 1 et 2 et organisme régional chargé du financement du projet. Concrètement, il a déjà identifié qui fera quoi et notamment qui l’aidera pour démarcher et convaincre les PME à adhérer au projet A.L.F.A. Alexandre Loire est le chef de projet national du projet A.L.F.A au sein de GALIA. Il a donc tout naturellement conclu les débats de cette table ronde en rappelant quelles seront les actions envisagées pour assurer l’efficacité de la phase de déploiement 1000 entreprises à fin 2007. Parmi ces mesures, citons : • • • Le déploiement dans chacune des régions de l’initiative A.L.F.A. visant à installer un outil dans 20% des entreprises régionales, fournisseurs de rang 2 dans la filière. Le démarrage de nouvelles régions (Alsace, Bourgogne, Poitou Charente, Nord Pas de Calais). La conjugaison des efforts avec d’autres projets (ACAMAS, ALLIEE et S.E.I.N.E.). Synthèse de Jean-Claude Vincent, Président de GALIA Ces témoignages sur l’opération pilote et sur les attentes pour la phase de déploiement 1000 entreprises à fin 2007 ont été synthétisés par Jean-Claude Vincent, Président de GALIA, dans une logique de pouvoir rebondir sur l’existant et renforcer ainsi encore plus la performance globale du projet A.L.F.A. Force est de constater que ce projet est porteur d’espoirs. Jean-Claude Vincent l’a bien entendu et s’est proposé de dessiner le cadre des actions à mener pour réussir pleinement la phase de déploiement 1000 entreprises à fin 2007. Face au retard pris par l’opération pilote, il parait clair que l’arrivée prochaine de nouvelles régions (Alsace, Bourgogne, Nord Pas de Calais, …) va permettre d’accélérer le nombre « d’entreprises A.L.F.A. ». De plus, certaines régions ayant participé à l’opération pilote se préparent à amplifier leurs démarches. La forte hétérogénéité des outils retenus semble pouvoir s’expliquer par une méconnaissance de quelques uns des outils et par un manque d’attractivité pour un certain nombre d’entre eux. Ainsi, il convient de travailler sur une réduction du nombre d’outils à 6 afin de ne retenir que les plus « porteurs » : plate forme travail collaboratif, PGI, site Web, EDI, Web EDI et Web conférence. Par ailleurs, un kit pédagogique commun et l’organisation de forums régionaux doivent également être étudiés de prés. Pour les entreprises « clientes » de ces aménagements TIC, le manque de disponibilité des ressources internes, une fois le projet lancé, doit pouvoir être esquivé par un renforcement des ressources chez les porteurs ainsi que par la mise en place d’une organisation plus opérationnelle avec, par exemple, la nomination d’un chargé de mission tout au long du projet. Toujours pour ces entreprises, ne pas percevoir les avantages liés à cette modernisation est un échec évitable par la mise en place, là aussi, d’un kit marketing « commun » aux différentes régions et par une formation appropriée de ces acteurs régionaux. L’optimisation du financement de l’intégration de l’investissement global (pas seulement l’accompagnement méthodologique du consultant A.L.F.A.) est à étudier avec tous les acteurs concernés : DRIRE, Conseil Régional, ANVAR, autres, … Plusieurs financeurs ont laissé entendre qu’il était possible de financer des matériels et mise en application de solution. La superposition de l’action A.L.F.A avec d’autres initiatives régionales (action noyée dans un ensemble) doit pouvoir être éliminée en poursuivant le travail engagé avec ACAMAS pour démontrer la complémentarité des deux projets. Un rapprochement avec les pôles de compétitivité régionaux est également souhaitable. Le Comité Directeur de GALIA et la FIEV vont poursuivre leurs actions envers les Rang 1 pour les convaincre d’adhérer au Projet. Plusieurs initiatives en cours nous rendent optimistes. Patrick Verrier Log&PI Thierry Koscielniak Chef de projet GALIA Alexandre Loire Chef de projet GALIA