La Chine craint une politisation des JO de Pékin
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La Chine craint une politisation des JO de Pékin
www.lemonde.fr Jeudi 9 août 2007 63e Année - N˚19452 - 1,30 ¤ - France métropolitaine --- La Chine craint une politisation des JO de Pékin Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino Cisjordanie La police israélienne déloge des colons à Hébron Sport Guerre d’images entre contestataires et organisateurs, à un an de l’ouverture des Jeux un an, jour pour jour, le 8 août 2008, de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, la Chine est, depuis une semaine, la cible de nombreuses critiques et de manifestations concernant les droits de l’homme, la liberté de la presse, la sécurité alimentaire, la pollution et la situation au Tibet. Cette offensive, émanant pour l’essentiel d’organisations non gouvernementales (ONG) occidentales, est embarrassante pour le régime chinois, qui avait su, dix-huit ans après la sanglante répression du printemps étudiant de Tiananmen (juin 1989), redorer son blason international. Le bon déroulement des J0 de 2008 est crucial pour le prestige de la Chine, et donc pour le Parti communiste (PCC), qui la dirige depuis près de six décennies. Sur le plan purement technique, les préparatifs sont globalement bien engagés. En visite à Pékin lundi 6 août, Jacques Rogge, président du Comité international olympique (CIO), s’est « félicité » de l’état de préparation des Jeux. « Tout se passe conformément au calendrier annoncé », s’est-il réjoui. Mais les « couacs » politiques ne sont pas à exclure alors que les organisations internationales des droits de l’homme, déçues par la complaisance de capitales occidentales à l’égard de la Chine du « miracle économique », sont résolues à créer l’événement. Les quelques incidents dont la capitale chinoise a été le théâtre ces derniers jours ont quelques raisons d’inquiéter le régime, qui s’est toujours élevé contre une « politisation » des JO. Lundi 6 août, une équipe de Reporters sans frontières (RSF) a fustigé à Pékin « le manque de liberté d’expression » en A Chine en demandant la libération de journalistes et internautes chinois. Organisateurs d’une manifestation non autorisée, quatre membres de RSF ont eu droit à une perquisition et un long interrogatoire en pleine nuit dans leur chambre d’hôtel. Mardi, six militants occidentaux protibétains – deux Canadiens, trois Américains et un Britannique – ont déroulé sur la Grande Muraille, située à proximité de Pékin, une banderole proclamant « Tibet libre ». Ils ont été interpellés. Parallèlement, les organisations des droits de l’homme multiplient communiqués et rapports dénonçant l’absence de progrès tangibles sur le terrain des libertés publiques. Human Rights Watch et le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont tour à tour accusé les autorités chinoises de continuer d’entraver le travail des médias, en violation de leurs engagements auprès du CIO et des règles provisoires édictées par le gouvernement chinois lui-même. Plus préoccupante encore pour Pékin est la mauvaise humeur manifestée par un noyau de parlementaires américains. Un projet de résolution, déposé mardi 7 août à Washington à la Chambre des représentants, demande le boycott des JO de Pékin si la Chine ne cesse pas de soutenir les régimes répressifs du Soudan, de Birmanie et de Corée du Nord. Le texte compare ces Jeux à ceux organisés à Berlin en 1936 sous le régime nazi et affirme : « L’intégrité du pays hôte est de la plus haute importance de façon à ne pas entacher les athlètes qui participent ou le caractère des jeux. » a Lire Page trois et page 11 YANNIS BEHRAKIS/REUTERS Un enfant tente d’échapper aux forces de sécurité israéliennes lors de l’évacuation d’un groupe de colons juifs qui avaient occupé un marché à Hébron, mardi 7 août. Une vingtaine de colons juifs orthodoxes et leurs sympathisants ont été délogés manu militari d’une série d’échoppes désaffectées dans la ville palestinienne d’Hébron. Ils s’étaient installés dans cet ancien marché arabe, affirmant qu’il appartenait autrefois à des juifs. Les autorités monétaires américaines calment le jeu ardi 7 août, la Réserve fédérale américaine (Fed) a décidé de laisser inchangés ses taux directeurs, malgré l’aggravation de la crise du crédit immobilier aux Etats-Unis. Les opérateurs espéraient un signal de la part de son président, Ben Bernanke, qui affronte sa première tempête financière depuis qu’il est entré en fonctions, en février 2006. Son prédécesseur Alan Greenspan n’avait pas hésité à baisser les taux de la Fed, en 1998, après la faillite du fonds spéculatif LTCM. Cette fois, la Réserve fédérale a au contraire insisté sur la persistance de tensions inflationnistes aux Etats-Unis et fait part de son optimisme sur la poursuite de la croissance. Tout juste a-t-elle M Interrogations sur le suicide d’un cultivateur admis que « les marchés financiers ont été volatils au cours des dernières semaines, les conditions de crédit se sont resserrées pour certains ménages et certaines entreprises et la correction de l’immobilier se poursuit ». Depuis le début de l’année, aux EtatsUnis, une cinquantaine d’organismes spécialisés dans la distribution de crédits immobiliers à risques – subprime – ont fait faillite. Lundi, American Home Mortage Investment a déposé son bilan. La crise s’internationalise. Plusieurs fonds de placement qui avaient investi dans l’immobilier américain ont été gelés en Allemagne tandis que la Bank of China a indiqué que la crise des subprime allait lui coûter des « millions de dollars ». a e parquet de Cahors a ouvert une enquête après le suicide, dimanche 5 août, d’un cultivateur de Girac (Lot), le jour d’une manifestation de militants anti-OGM prévue devant une de ses parcelles. Est-ce pour cela qu’il s’est donné la mort ? Cet éleveur de porcs, à la réputation « écolo », avait caché à ses proches l’existence de ses hectares plantés de maïs transgénique. C’est à partir du registre de répartition des surfaces que les militants anti-OGM avaient découvert sa plantation. Les enquêteurs estiment toutefois que les « très sérieux problèmes relationnels » de l’agriculteur avec son frère, qui gérait avec lui l’exploitation, doivent être pris en compte dans la motivation de son geste. a Lire page 9 Lire page 7 L Le désarroi des éleveurs anglais Géorgie Regain de tension avec la Russie autour de Woolfords Farm Tbilissi accuse Moscou – qui nie – d’avoir largué un missile sur son territoire. Ce nouvel incident vient ajouter à la tension permanente qui règne entre les deux pays depuis la chute de l’URSS. Page 4 Economie Nouvelle dégradation du commerce extérieur Le déficit de la balance commerciale a atteint 15 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année. Un niveau supérieur, en rythme annuel, aux chiffres de 2006, déjà considérés comme « historiques ». Page 10 Culture Un ermite à Salzbourg La fièvre aphteuse a entraîné l’abattage de bovins. ADRIAN DENNIS/AFP PIRBRIGHT (Surrey) ENVOYÉ SPÉCIAL es vaches et des moutons paissent dans une immense prairie aussi lisse qu’un tapis de billard. Une famille se promène sur un sentier forestier. Des habitations de brique rouge côtoient de petites églises médiévales, des pubs anciens, des épiceries-bureaux de poste… L’idyllique D campagne anglaise, dans sa splendeur et son romantisme. Et puis soudain, sur l’A323, à proximité du village de Normandy, on se heurte au périmètre d’exclusion, d’un rayon de 5 kilomètres, dressé autour de Woolfords Farm, où le premier foyer de contamination de la fièvre aphteuse a été localisé. Marc Roche Lire la suite page 6 Giacinto Scelsi composait de la musique sans se soucier qu’elle fût jouée. L’œuvre de cet aristocrate italien, mort en 1988, resta longtemps confidentielle. Le Festival de Salzbourg lui rend hommage. Page 17 Gastronomie Choisir un bon rosé La Provence n’est plus la seule région à produire ce vin de l’été. Une boisson que l’on déguste souvent glacée pour accompagner une cuisine à l’huile d’olive et à la tomate. Page 19 Algérie 60 DA, Allemagne 1,90 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1.30 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 20 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 2,00 ¤, Hongrie 595 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤, Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 25 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,8 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA, 2 0123 Editorial Une mondialisation heureuse mais heurtée La famille et la loi D ans le mouvement de judiciarisation qui s’empare des sociétés contemporaines, la procédure engagée à Thionville (Moselle) est une étape singulière. Une mère poursuit pénalement sa fille pour vol – et utilisation – de son chéquier. L’adolescente de 14 ans devrait être mise en examen jeudi 9 août par le juge des enfants de Thionville pour « vol » et « falsification de chèques ». La mère, femme de ménage, élevant seule ses enfants, semble avoir agi sous l’emprise de la colère, en découvrant que sa fille avait dépensé en quelques jours ce qu’elle ne gagne pas en un mois : 2 500 euros. Mais c’est après un raisonnement froid et juridique que le parquet a jugé la plainte recevable et décidé de poursuivre la jeune fille. Cette décision apparaît en rupture avec une tradition juridique française qui remonte au droit romain : l’immunité familiale. L’article 311-12 du code pénal stipule : « Ne peut donner lieu à des poursuites pénales le vol commis par une personne : au préjudice de son ascendant ou de son descendant ; au préjudice de son conjoint. » Dans leur Traité de droit criminel, Roger Merle et André Vitu soulignent que « la force des liens familiaux a paru au législateur assez puissante pour légitimer l’existence d’immunités particulières ». La force des liens familiaux s’est certainement relâchée, mais, surtout, un amendement parlementaire dans une loi qui n’avait rien à voir avec le vol commis par un enfant aux dépens de ses parents a changé l’article du code pénal. Depuis 2006, « les dispositions du présent article ne sont pas applicables lorsque le vol porte sur des objets ou documents indispensables à la vie quotidienne de la victime, tels que des documents d’identité, relatifs au titre de séjour ou de résidence d’un étranger ou des moyens de paiement ». L’amendement, voté à l’unanimité par le Parlement, était bien intentionné. Il visait à « lutter contre les époux confisquant les documents d’identité, de séjour ou encore les moyens de paiement de leur conjoint afin d’exercer à son encontre des pressions ». Mais ce dispositif de la loi du 4 avril 2006 sur la prévention et la répression des violences au sein du couple est entré dans le code pénal. Le parquet de Thionville a pris sa décision en en faisant une lecture stricte : la jeune fille a volé des moyens de paiement de sa mère. Au XVIIe siècle, le philosophe britannique Thomas Hobbes observait : « Le père n’est pas obligé de porter témoignage contre son fils, ni le mari contre sa femme, ni le fils contre son père, car ce témoignage serait nul : on présume qu’il est contre nature. » Quelles que soient les difficultés relationnelles dans une famille, les parents sont chargés de l’éducation de leurs enfants et sont civilement responsables des actes que ceux-ci commettent. On ne peut que douter de la valeur pédagogique d’une décision qui consiste à les traîner devant les tribunaux. a C ’était peut-être trop beau pour durer. Après plusieurs années d’une croissance sans précédent, profitant aux pays les plus riches comme aux nations les plus pauvres, l’économie mondiale, entraînée dans un cycle vertueux dont on pensait qu’il ne finirait jamais, se trouve brutalement menacée par la crise immobilière américaine. Les experts avaient pourtant espéré, voire prédit, que celle-ci resterait cantonnée aux EtatsUnis, qu’elle ne provoquerait de dégâts que dans de petites institutions spécialisées punies pour avoir pris des risques inconsidérés en accordant des prêts à des personnes à peine solvables. Mais voilà qu’elle touche maintenant de grandes banques prestigieuses, américaines mais aussi asiatiques et européennes. En Allemagne, le ministre des finances Peer Steinbrück a dû interrompre ses vacances pour voler au secours d’une banque en perdition, IKB, une déroute qualifiée de « plus grave crise bancaire depuis 1931 » par le patron du régulateur boursier d’outre-Rhin. Devant ces nouvelles inquiétantes, les investisseurs prennent peur, ce qui fait grimper les taux d’intérêt et fait chanceler les Bourses. Et c’est tout le système financier international qui est déstabilisé et, avec lui, l’économie mondiale. Celle-ci allait pourtant si bien. Fin juin, le directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), Malcolm Knight, évoquait même un « âge d’or ». Dopée par le décollage des BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), pays de moins en moins émergents, la croissance économique mondiale s’est élevée à 5,4 % en 2006. La planète n’avait pas connu une augmentation aussi rapide de sa richesse depuis les années 1960. Surtout, jamais celle-ci n’a été aussi équitablement redistribuée. Même l’Afrique, laissée-pour-compte économique des deux dernières décennies, a vu son PIB progresser de 5,5 % en 2006. N’en déplaise aux détracteurs de la mondialisation, cette croissance exceptionnelle permet une diminution spectaculaire de la pauvreté dans le Jeudi 9 août 2007 monde : 985 millions de personnes vivaient avec moins de 1 dollar par jour en 2004, contre 1,25 milliard en 1990. De façon tout aussi inédite, cette forte croissance ne s’est accompagnée d’aucune poussée d’inflation, malgré la flambée des cours des matières premières. Cette sagesse des prix apparaît là aussi comme une conséquence bénéfique de la mondialisation, la concurrence effrénée à laquelle se livrent Analyse Pierre-Antoine Delhommais les entreprises les empêchant d’augmenter le prix de leurs produits. Autre élément nouveau, les déséquilibres commerciaux gigantesques sont absorbés sans difficultés – en particulier sans crise de change –, les excédents des uns venant financer les déficits des autres : pour acheter des T-shirts made in China, les Américains creusent des trous que Pékin s’empresse de combler en acquérant massivement des emprunts du Trésor des Etats-Unis. Dernier volet de ce panorama de rêve : malgré la concurrence des pays émergents et les mouvements de délocalisations industrielles, le chômage est tombé à des taux historiquement bas dans les pays industrialisés (4,6 % aux Etats-Unis, 3,7 % au Japon, 6,9 % dans la zone euro). Des niveaux qui démentent l’idée selon laquelle la mondialisation est l’ennemie de nos emplois et les Chinois et les Indiens nous volent notre travail. Après avoir évoqué l’âge d’or de l’économie mondiale, le directeur de la BRI indiquait en juin que l’excellence de la conjoncture économique était « si insolite » qu’il fallait s’interroger sur sa « pérennité ». Un doute prémonitoire. Car, si la mondialisation est heureuse, elle est aussi heurtée, pleine de chocs et d’ondes de choc. Que le moral des ménages américains flanche par- ce que la valeur de leur logement baisse, et ils consommeront moins. Dans ce cas, les exportations chinoises baisseront, Pékin achètera moins d’emprunts d’Etat américains, les taux d’intérêt s’envoleront aux Etats-Unis, le dollar plongera, l’euro s’envolera, étranglant les exportations européennes. Tout le monde, au final, souffrira. L’enchevêtrement des échanges commerciaux, des participations capitalistiques et des intérêts financiers a une conséquence : aussi sûrement que la croissance des uns fait la prospérité des autres, la crise économique chez les uns entraîne presque fatalement de fortes turbulences chez les autres. La mondialisation est pleine de chocs car elle est pleine de bulles spéculatives. La financiarisation de l’économie favorise leur apparition (les actifs financiers représentent 160 000 milliards de dollars [115 976 milliards d’euros], soit trois fois le PIB de la planète), tout comme le laxisme des banques centrales, très dures en paroles mais très généreuses dans les faits, ce qui permet aux spéculateurs de se livrer à leur sport favori. Après les bulbes de tulipe en Hollande au XVIIe siècle ou le krach de 1929, voilà donc la crise américaine des subprime mortgage, dont nul ne peut prédire aujourd’hui quel sera l’impact. Certains rêvent déjà d’un grand soir financier qui remettrait en question une libéralisation économique qu’ils jugent débridée et l’omnipotence des marchés, qu’ils estiment antidémocratique. D’autres affirment au contraire que l’économie mondiale a récemment démontré sa résilience, sa capacité à corriger ses excès et à surmonter les chocs : les pays d’Asie affichent des performances économiques exceptionnelles, dix ans après la crise financière qui les avait mis à terre ; le gigantesque krach des valeurs technologiques de 2000 n’est plus qu’un lointain souvenir. « Ce que nous savons avec certitude, expliquait l’économiste américain John Kenneth Galbraith, c’est que les épisodes spéculatifs ne se terminent jamais en douceur. Il est sage de prédire le pire, même s’il est, selon la plupart des gens, peu probable. » a Résumé : Loin de sa terre perdue, égaré dans une mégalopole à la mécanique implacable, l’Homme nu cède au désespoir. Il est arrêté. Le tribunal le condamne à l’habit. Serguei Société éditrice du « Monde » SA Président du directoire, directeur de la publication : Pierre Jeantet Vice-président : Bruno Patino Directeur du « Monde » : Eric Fottorino Secrétaire général du directoire : Pierre-Yves Romain Directeur adjoint : Laurent Greilsamer Directeur général délégué : Patrick Collard Directeur de la rédaction : Alain Frachon Directeur éditorial : Gérard Courtois Rédacteurs en chef : Sophie Gherardi, Patrick Jarreau, Michel Kajman et Franck Nouchi (« Le Monde des livres ») Responsable de la conception : Eric Azan Directeur artistique : Quintin Leeds ; chef d’édition : Françoise Tovo Délégué général : Olivier Biffaud ; secrétaire général : Jean-Pierre Giovenco Médiatrice : Véronique Maurus Directeur des relations internationales : Daniel Vernet Conseil de surveillance : Alain Minc, président ; Jean-Michel Dumay, vice-président Anciens directeurs : Hubert Beuve-Méry (1944-1969), Jacques Fauvet (1969-1982), André Laurens (1982-1985), André Fontaine (1985-1991), Jacques Lesourne (1991-1994), Jean-Marie Colombani (1994-2007) Le Monde est édité par la Société éditrice du Monde SA Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 15 décembre 2000. 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Ce serait bien pire si l’ineptie du Pentagone avait fait passer des AK-47 aux insurgés tuant quotidiennement des Américains. » « Ben Bernanke a, une fois encore, joué d’un double registre : une sérénité attentive face aux turbulences des marchés doublée d’une vigilance de bon aloi sur l’inflation. Pour conclure à la nécessité de ne pas toucher aux taux d’intérêt. Pour l’instant tout au moins. Car le président de la Fed a de quoi méditer la petite phrase malicieuse du gourou de la finance américaine, Warren Buffet : “Quand la mer se retire, apparaissent ceux qui nageaient nus…” » « Il faut soutenir Laure Manaudou. sa réaction humaine, trop humaine, aux délires de la haute compétition fait souffler un air soudainement rafraîchissant sur ce monde asphyxié par le pognon et le nationalisme. (…) L’ex-marionnette démontre qu’il y a une vie après la nage – ou à côté – et que cette vie-là vaut aussi d’être courue. Les sponsors et les chauvins s’inquiéteront. Elle met en danger, diront-ils, ses futures médailles. Mais peut-être sauve-t-elle son âme. » Françoise Crouïgneau Laurent Joffrin 0123 Jeudi 9 août 2007 Page trois Chine 3 Pour l’exemple, les autorités chinoises ont sévi contre la « mafia des briqueteries », qui employait des travailleurs forcés dans des conditions inhumaines. Libéré de l’enfer, l’un d’eux raconte Moi, Shen Haijun, j’ai été esclave découvrant des dents en deuil de gros fumeur. A quelques pas de là, il a déverrouillé le hen Haijun n’a pas eu de chance dans la vie. Pauvre comme l’est portail de sa petite ferme. Il y vit seul : souvent un paysan chinois, il a son père est mort, sa mère garde des troudû quitter l’année dernière son peaux dans une province voisine, sa sœur village de Sunan pour aller gros- et son frère habitent un peu plus loin. A la sir à Pékin les rangs de tous les miséreux nuit tombée, on s’est assis dans son des campagnes travaillant dans le sec- salon, l’une des deux pièces misérables teur du bâtiment. Mais, au bout de quel- de la baraque en briques : sol de terre batques mois, il a démissionné, car il ne tue, murs noircis, pas d’eau courante, gagnait presque rien et, d’ailleurs, on ne recoins tapissés de toiles d’araignée, pas le payait pas. Au moment de partir, pour d’électricité, bougies sur des tables bassolde de tout compte, ses employeurs lui ses en bois, petit foyer pour la cuisine, ont jeté une poignée de yuans pour son minuscules tabourets en guise de sièges, labeur : 300 yuans (30 euros). Sept mois grande jarre sur laquelle est apposée une affichette annonçant en un joli caractède salaire. Haijun a ensuite regagné son village re : « eau pure ». Fumant cigarette sur cigarette, le visade la province du Henan, cette vaste région du centre du pays, l’une des plus ge mangé par la pénombre, assourdi par pauvres, la plus peuplée de Chine. De les trilles incessants des grillons dans le retour à Sunan, il a entendu dire que les jardin, il a raconté son histoire. Avec lenpatrons des briqueteries du Shanxi, pro- teur, réfléchissant longuement aux quesvince dont la frontière court à quelques tions, donnant de lui l’image d’un homkilomètres au nord de Sunan, cher- me perdu ayant les plus grandes difficulchaient des ouvriers. Il a sauté dans un tés à décrire ce qui lui est arrivé, s’étonbus pour le district d’Hongtong, a trouvé nant parfois de notre insistance, il s’est le téléphone de l’une de ces usines et a efforcé de décrire un cauchemar de trois passé un coup de fil. Un peu plus tard, on mois qui l’a mené au-delà des portes du est venu le chercher. Le piège s’est alors malheur. A un moment, il a précisé, devinant notre impatience : « On m’a tellerefermé sur lui. ment frappé que j’ai été commoDe travailleur exploité à tionné, c’est ce que les médecins Pékin, il est descendu d’une A la nuit tombée, m’ont dit après ma libéramarche de plus sur le triste on l’a enfermé tion. » escalier de son destin : en cette dans une grange « Je suis parti au hasard pour année 2007 qui va voir la « en compagnie trouver du travail », a dit HaiChine devenir la troisième de 70 à 80 jun, en commençant une narrapuissance économique monpersonnes ». tion qui allait se poursuivre diale, Shen Haijun, 37 ans, est Les gardiens ont tard dans la nuit. Quand le véhidevenu esclave. L’une des victicadenassé les cule l’a amené dans une usine mes d’une affaire qui a provoportes. Ils étaient de briques de Caosheng – mais qué en Chine une vibrante indicinq à les garder il ne se souvient plus du nom gnation, relayée par une rare et à les battre de ce village souvent cité dans couverture médiatique : en la presse en juin –, il n’a pas tarquelques jours, au mois de juin, la police a libéré, dans des dizaines dé à réaliser qu’il était tombé dans un trade briqueteries du Shanxi, 570 « ouvriers quenard. « Sitôt arrivé, il a fallu se mettre esclaves », dont 41 enfants. Cent soixan- au boulot. On m’a désigné des tas de brite personnes ont été arrêtées. Des procès ques que je devais empiler sur un chariot au ont eu lieu. Un homme de main a été fur et à mesure qu’on les disposait devant condamné à mort pour avoir tué un escla- moi. » A la nuit tombée, on l’a enfermé ve handicapé mental qui ne travaillait dans une grange « en compagnie de 70 à 80 personnes ». Les gardiens ont cadenaspas assez dur. Il y a quelques jours, nous avons retrou- sé les portes. Ils étaient cinq à les garder vé Shen Haijun dans son village. A notre et à les battre. Sans compter « les sept arrivée, il était absent et ses voisins sont chiens-loups » que Haijun a dénombrés. Le nouvel esclave a dû comprendre rapiallés le chercher. Un peu plus tard, il est apparu, boitillant sur le chemin de terre, dement qu’il était arrivé en enfer. Même vêtu d’un pantalon militaire de camoufla- si ce n’est pas comme ça qu’il le raconte : ge et d’un tee-shirt pas très propre, « Je me suis rendu compte que le travail s’avançant, main tendue, un sourire était dur », se souvient-il. Une litote pour exprimer une réalité bien au-delà de la « dureté » du travail : réveil à l’aube, à CORÉE 10 heures un mantou – pain à la vapeur – CHINE DU NORD pour petit déjeuner, retour aux galères CORÉE ensuite jusqu’à minuit, un labeur seulePékin DU SUD ment interrompu par deux repas de petits pains de maïs. A l’extinction des feux dans Province du Shanxi la grange-prison, tout le monde « dort côte à côte, épaule contre épaule. » Village Shanghaï Au bout de quatre jours de ce traiteZhengzhou de Sunan ment, Haijun n’en peut plus. « J’ai annoncé que j’allais partir, raconte-t-il, et c’est là que les gardiens m’ont cassé la jambe. » Il Province du Henan montre sa cheville tordue, où sont encore visibles des hématomes. Durant dix CHINE jours, il restera couché sans soins avant TAÏWAN d’être forcé de se remettre au travail. « J’empilais les briques en marchant avec Canton une canne. » L’esclave affranchi décrit les coups, les vexations que lui et ses collèMer de Chine N gues devaient subir. « Les gardes et contreméridionale 500 km maîtres nous frappaient régulièrement SUNAN (province du Henan) ENVOYÉ SPÉCIAL S Shen Haijun, 37 ans, dans sa baraque à Sunan, village du centre de la Chine, raconte son histoire. Il cherchait un emploi et avait entendu dire que les briqueteries du Shanxi, la province voisine, manquaient d’ouvriers... ELISA HABERER POUR « LE MONDE » avec tout ce qui leur tombait sous la main. La plupart du temps avec des briques. Mais, pour me punir d’avoir voulu les quitter, trois d’entre eux me sont tombés dessus. » Il s’interrompt, puis s’échauffe : « Ils m’ont tapé, tapé, tapé ! » rugit-il en mimant un marteau qui s’abat. L’heure est désormais à la justice ; le couperet va tomber : le 17 juillet, un homme de main qui avait tué un employé handicapé mental est condamné à mort. Un contremaître, à la prison à vie. Un patron, fils du responsable local du parti, en prend pour neuf ans et son père est rayé des cadres. Mais déjà, des murmures s’élèvent chez les mauvais esprits de la « société civile » chinoise, professeurs, intellectuels, journalistes : si un tel scandale a pu se produire, c’est bien parce qu’il y a eu collusion entre la police, de hauts responsables régionaux du parti et les réseaux mafieux. Les vrais coupables, dissimulés dans des replis plus secrets de la hiérarchie d’un système de forbans, n’ont pas été punis. a fois, les plus vieux devenaient des « capos » se mettant à frapper leurs congénères pour complaire aux gardeschiourme. Personne n’a jamais essayé de se rebeller, et notre remarque fait sourire l’ancien forçat : « On nous avait tellement frappés, on était tellement fatigués que c’était impossible d’y penser. D’ailleurs, on ne se parlait jamais entre nous ! » Shen Haijun ne sait pas que son « laoban » – le patron – n’était autre que le fils du responsable local du Parti communiste : Wang Bingbing a été condamné à neuf ans de prison, le 19 juillet. L’un des sbires qui lui a cassé la jambe est peutêtre l’homme de main Zhao Yanbing, le seul condamné à mort de l’affaire. Shen Haijun n’imagine pas qu’il y ait pu avoir collusion entre les officiels et les mafieux. Il remercie « la police pour [l’] avoir libéré et le gouvernement pour [lui] avoir donné 5 000 yuans [500 euros] après (sa) libération ». Shen Haijun incarne à l’extrême la figure d’un paysan chinois écrasé par le ciel et le destin. « Nous, les paysans chinois, constate-t-il, on est pauvres. » Il conclut en employant un mot qu’il n’avait jusquelà jamais utilisé : « Oui, pendant ces trois mois, j’ai été un esclave ! » a B. P. Bruno Philip Haijun se souvient que, parfois, de nouveaux forçats étaient amenés inconscients, drogués par les esclavagistes : on promet aux gens du travail et ils se retrouvent esclaves après avoir absorbé des somnifères. Dans la briqueterie, les prisonniers étaient âgés de 15 à 60 ans. Par- Comment la police a décidé d’agir devant les caméras de télévision PÉKIN CORRESPONDANT L’affaire du scandale des briqueteries a éclaté en mai grâce, une fois n’est pas coutume, à un scoop d’une télévision régionale de la province du Henan. La presse a beau être muselée en Chine, certains courageux reporters n’hésitent pas, à condition d’éviter des dérapages trop « politiques », de porter la plume dans les plaies du malaise sociale en Chine. Fu Zhenzhong, le reporter de cette télévision, que certains articles dans la presse aux ordres ont ensuite encensé, le qualifiant de « grand journaliste d’investigation », a ainsi « sorti » l’affaire, révélant que des usines de briques clandestines auraient réduit à l’esclavage leurs employés. Au mois de juin, coup de tonnerre sur Internet : 400 parents de cette même province du Henan diffusent une lettre ouverte sur la Toile, affirmant être sans nouvelles de leurs enfants, pour la plupart des adolescents. Ils redoutent que leurs fils n’aient été les victimes de la « mafia des briqueteries ». Le 10 du même mois, la police se décide à agir après être restée sourde aux appels des parents en détresse : la télévision nationale diffuse alors des images d’une descente de police dans les briqueteries où des travailleurs esclaves sont « affranchis ». Cinq jours plus tard, le président chinois, Hu Jintao, et son premier ministre, Wen Jiabao, réagissent publiquement, exigeant qu’une enquête soit ouverte. La nouvelle s’étale en « une » de tous les journaux : 570 esclaves ont été libérés, dont 41 enfants âgés parfois d’une dizaine d’années. Cent soixante personnes ont été arrêtées, 95 responsables du Parti communiste ont reçu des blâmes ou ont été exclus du parti. Avant les Jeux olympiques Le pouvoir serre ensuite la vis aux médias : ordre est donné aux journalistes, comme souvent en pareil cas, de ne plus évoquer cette bien embarrassante affaire pour la nation hôte des Jeux olympiques, un an avant l’événement. Les parents des victimes et les victimes ellesmêmes, ainsi que leurs avocats, doivent également se taire. Le régime s’est servi de l’affaire pour montrer sa volonté de lutter contre les mafieux, mais point trop n’en faut. International 4 0123 Jeudi 9 août 2007 Géorgie-Russie Regain de tensions entre les deux pays. Européens et Américains appellent à la modération Tbilissi accuse Moscou d’avoir fait tirer un missile sur son territoire MOSCOU CORRESPONDANCE ne nouvelle provocation est à l’origine de l’escalade verbale entre la Russie et la Géorgie, dont les relations ne parviennent pas à sortir d’une tension permanente. Tbilissi accuse cette fois Moscou d’avoir tiré un missile sur son territoire, dans la soirée du lundi 6 août. « Je considère cela comme un acte d’agression perpétré par des avions venus du territoire d’un autre Etat », a déclaré le ministre géorgien de l’intérieur, Vano Merabichvili. Il a expliqué que ses radars avaient repéré deux chasseurs Soukhoï Su-34 provenant de Russie et que l’un d’entre eux avait tiré un missile U Mer Daghestan Casp. F É D É R AT I O N D E R U S S I E KaratchaevoTcherkessie Ossétie du Nord Tchétchénie KabardinoBalkarie Rép. d’Abkhazie Mer Noi re Tsitelubani Ossétie du Sud GÉORGIE Tbilissi Rép. d’Adjarie TURQUIE AZERB. ARMÉNIE RUSSIE N 150 km air-sol. Ce missile se serait enfoncé sans exploser dans un champ de maïs près du village de Tsitelubani, à 65 kilomètres de la capitale, à la frontière de l’Ossétie du Sud sous influence russe. Le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, s’est rendu sur place et a pu observer un profond cratère au sol, autour duquel gisaient des morceaux métalliques portant des inscriptions russes. Il s’agirait d’un missile KH-58 de fabrication russe. Les autorités géorgiennes ont annoncé avoir emmené le missile dans une base militaire voisine, où il a été détruit. Boycottage du vin géorgien « Ce n’est pas un problème géorgien. C’est un problème pour la sécurité européenne », a estimé le président avant d’affirmer que la réaction de la Géorgie serait « remarquablement calme, soit l’inverse de ce à quoi les Russes s’attendent ». De son côté, Moscou continuait, mardi, de démentir catégoriquement l’affaire. Les autorités russes soutiennent qu’aucune sortie n’a été effectuée dans la région et que Tbilissi n’a fourni aucune preuve de ses allégations. « Ces déclarations ne correspondent pas à la réalité. Ce n’est bien sûr pas nous, les Russes, qui avons fait cela », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a appelé les deux parties à faire preuve de retenue. Les Etats-Unis ont également demandé, mardi, aux autorités russes de faire preuve de modération dans leurs déclarations. « Clairement, nous condamnons toute atta- TCHÉTCHÉNIE ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES Les débris du missile air-sol qui, d’après les autorités géorgiennes, a été tiré, dans la soirée du lundi 6 août, par un chasseur Soukhoï Su-34 provenant de Russie gisent dans un champ près du village de Tsitelubani, à 65 kilomètres de Tbilissi. IRAKLI GEDENIDZE/REUTERS que contre la souveraineté géorgienne », a déclaré Matt Bryza, vice-sous-secrétaire d’Etat aux affaires européennes. « Nous ne pouvons pas dire qui l’a fait pour le moment. Nous n’avons aucune indication prouvant que la Géorgie s’est elle-même attaquée. Ça, c’est certain », a-t-il ajouté. Il faisait allusion à la version développée par le président de l’Ossétie du Sud, petite république indépendantiste de Géorgie, soutenue par Moscou. Le président de l’Ossétie du Sud – non reconnu –, Edouard Kokoïty, a affirmé, pour sa part, que l’avion était « géorgien ». Cette opération, a-t-il expliqué, aurait été menée par Tbilissi dans le seul but de « discréditer Moscou » et d’effrayer la population d’Ossétie du Sud. Cette région est, en effet, un point d’achoppement dans les relations russo-géorgiennes. Elle est, selon Tbi- lissi, au cœur d’une manipulation russe pour saper sa construction étatique et maintenir une pression politique sur la Géorgie. L’épisode de ce tir de missile s’ajoute aux nombreux incidents qui entachent la relation entre les deux pays depuis la chute de l’Union soviétique en 1991. Tbilissi a eu plusieurs fois à subir les sanctions de Moscou telles que le boycottage, en avril 2006, du vin géorgien par la Russie. Quelques mois plus tôt, en pleine vague de froid, la Géorgie avait été privée des livraisons de gaz russe. Moscou semble avoir tout intérêt à entretenir une certaine instabilité en Géorgie pour conserver une influence dominante dans la région. De son côté, Tbilissi a agité plusieurs fois le risque d’un conflit armé, pour tenter de tenir tête à la Russie. a CHRONOLOGIE 1991 : la Géorgie se prononce en mars par référendum pour l’indépendance. 1992 : les régions géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie font sécession. 1998 : la Géorgie sort, en avril, du Pacte de sécurité de la Communauté des Etats indépendants (CEI). 2002 : elle demande à adhérer à l’Alliance atlantique. 2003 : après la « révolution de la rose », en novembre, le président Edouard Chevardnadze démissionne. Le pro-occidental Mikhaïl Saakachvili lui succède. 2006 : en janvier, la Géorgie est privée des livraisons de gaz russe. En avril, Moscou interdit l’importation du vin et de l’eau minérale en provenance de Géorgie. Madeleine Vatel SOUDAN RÉSOLUTION DE L’ONU, PLATE-FORME COMMUNE DE LA RÉBELLION Les ONG opérant à partir des républiques Le médiateur de l’ONU, Jan Eliasson, affirme que voisines sommées de s’installer à Grozny « des développements positifs » sont intervenus au Darfour MOSCOU CORRESPONDANCE Le président de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, exige de voir revenir s’installer à Grozny, d’ici deux semaines, toutes les organisations non gouvernementales (ONG) qui opèrent depuis l’extérieur du pays. Son appel, vendredi 3 août, a suscité une vive réaction parmi les quinze ONG qui continuent à agir depuis les républiques voisines – l’Ossétie du Nord, l’Ingouchie, et la Kabardino-Balkarie –, jugées plus sûres. A la tête de l’ONG russe Comité d’assistance civique, Svetlana Gannouchkina estime que cette exigence n’est pas légale : elle ne voit pas d’impératif à déménager le siège des organisations à Grozny, d’autant que « sur une trentaine d’organisations humanitaires russes et étrangères, la majorité a déjà ouvert depuis longtemps un bureau à Grozny, parce qu’il est effectivement plus commode de travailler ainsi ». Les ONG craignent de voir le contrôle sur leurs comptes et leurs activités – déjà surveillés par le pouvoir fédéral – s’accroître. Elles ont à l’esprit l’exemple de l’ONG Conseil danois pour les réfugiés, active depuis 1998 dans le soutien aux victimes du conflit en Tchétchénie, qui avait été « muselée » en février 2006 sur injonction de celui qui était alors le premier ministre tchétchène par intérim, Ramzan Kadyrov, MAROC Six mois à cinq ans de prison pour huit militaires outré par la publication des caricatures du prophète Mahomet au Danemark. « Nous ne dictons de conditions à personnes (…). Mais si les organisations se sont fixé pour but d’aider la République tchétchène et son peuple à sortir rapidement d’une situation économique qui n’est pas simple, alors nous devons travailler main dans la main », a expliqué le numéro un tchétchène, voulant sans doute dédramatiser la situation et montrer que les ONG peuvent désormais travailler sans danger. « Un subterfuge » « Il s’agit d’une ingérence ouverte des autorités dans les activités des ONG, a déclaré Rouslan Badalov, directeur de l’organisation de défense des droits de l’homme Comité tchétchène du salut national. Le fait d’affirmer que le transfert des bureaux en Tchétchénie fera augmenter les prélèvements fiscaux versés au budget local et permettra de régler le problème du chômage n’est qu’un subterfuge. » Les organisations s’étaient déjà montrées réticentes devant une autre initiative de Ramzan Kadyrov. Le 1er mars, dans l’optique de montrer que la petite république du Caucase se stabilisait, il avait organisé une grande conférence des défenseurs des droits de l’homme à Grozny. Celle-ci avait été largement boycottée. a M. Va. tionnel de Casablanca a mis en délibéré au 15 août son jugement contre les deux journalistes d’Al-Watan Al-An. – (AFP.) RABAT. Huit militaires marocains, soup- çonnés d’avoir transmis des documents secrets à deux journalistes d’Al-Watan Al-An, ont été condamnés, mardi 7 août, à des peines de six mois à cinq ans de prison ferme. Le capitaine Maaji, qui a reconnu avoir transmis des documents confidentiels, a écopé de cinq ans de prison et 10 000 dirhams (900 euros) d’amende pour « violation du secret militaire et atteinte à la sûreté extérieure du pays ». Le même jour, le tribunal correc- Démission du ministre El-Himma, candidat aux élections législatives RABAT. Le ministre délégué à l’intérieur, Fouad Ali El-Himma, considéré comme très proche du roi Mohammed VI, a démissionné de son poste pour se présenter aux élections législatives du 7 septembre. Originaire de Marrakech, âgé de 44 ans, le ministre, qui a fait ses études secondaires au Collège royal de Rabat, est titulaire d’une licence de droit et d’un diplôme de four, signé en mai 2006 par la faction de Minni Minnawi. Avec son homologue de Au lendemain d’un accord conclu entre l’Union africaine (UA), Salim Ahmed huit factions rebelles du Darfour, le Salim, Jan Eliasson a convaincu, lundi médiateur de l’ONU, Jan Eliasson, esti- 6 août, huit tendances de la rébellion de me que « pour la première fois depuis long- se rassembler, à Arusha, en Tanzanie, temps » le règlement de la crise connaît autour d’une plate-forme de revendica« des développements positifs ». « Il est tou- tions communes. Cette plate-forme, qui porte notamjours très difficile d’être optimiste à propos du Darfour », reconnaît le diplomate onu- ment sur le partage du pouvoir et des sien, mais le processus de paix dans richesses, devrait être négociée, sous deux ou trois mois, avec les l’ouest du Soudan « semble autorités soudanaises, au relativement bon sur tous les Khartoum est cours d’une conférence de paix fronts », affirme-t-il. « préparé à cesser dans un pays de la région. Le Conseil de sécurité de les hostilités, Les quelque 2,2 millions l’ONU avait autorisé, le à condition que les d’habitants du Darfour qui 31 juillet, le déploiement de rebelles en fassent vivent dans des camps veulent 26 000 hommes au Darfour, autant », déclare surtout, selon M. Eliasson, où plus de 200 000 personnes l’émissaire « retourner dans leurs villages auraient péri depuis 2003. Cetonusien et leurs terres, que les milices les te force, que l’ONU croit poulaissent tranquilles, et un dédomvoir réunir, ne sera pas entièrement déployée avant l’année prochaine, magement monétaire, ce qu’ils appellent mais la résolution « prouve que le Conseil “l’argent du sang”, car ils ont perdu des de sécurité prend au sérieux la sécurité du enfants, des femmes, des maris ». Une des figures les plus populaires de peuple du Darfour », affirme M. Eliasson, la rébellion, Abdel Wahid Mohammed contacté par Le Monde à Khartoum. Fait nouveau, les pays voisins, Nour, qui vit en exil à Paris, a boycotté la l’Erythrée, la Libye, le Tchad et l’Egypte rencontre d’Arusha. « Nous le regrettons, ont, selon le négociateur onusien, « joué mais j’espère qu’il ne va pas s’exclure de la un rôle constructif » pour unifier une négociation finale, qui peut être cruciale rébellion qui n’a cessé de se fractionner pour transformer la vie de son peuple », depuis l’illusoire accord de paix du Dar- affirme l’ancien président de l’Assemblée générale de l’ONU. Informées, mardi 7 août, par Jan Eliasson des conclusions de la rencontre d’Arusha, les autorités soudanaises ont, selon ce dernier, réagi de manière « globalement positive », même si elles « n’ont pas entièrement accepté les questions soulevées pour le programme » de la future négociation, qu’elles auraient souhaité voir se tenir dès ce mois-ci. Les « rebelles se sont engagés à une cessation des hostilités, à condition que le gouvernement soudanais fasse de même », explique aussi Jan Eliasson. « Aujourd’hui, j’ai reçu des assurances du gouvernement soudanais qu’il était préparé à cesser les hostilités, à condition que les rebelles en fassent autant », ajoute-il. Mais avec seulement 7 000 soldats de l’UA sur le terrain, le diplomate reconnaît manquer d’un « mécanisme complet de surveillance d’un cessez-le-feu » encore hypothétique. L’émissaire onusien devait, à partir de mercredi, se rendre au Darfour pour y rencontrer les habitants des camps, les représentants de la société civile et les dirigeants tribaux, avant de se rendre au Tchad, où a débordé le conflit. Il doit présenter, à la fin du mois, ses recommandations sur l’organisation d’une conférence de paix « finale » sur le Darfour. a sciences politiques. Député de Kelâat Es-Sraghna (près de Marrakech) de 1995 à 1997, Fouad Ali El-Himma a été chef de cabinet du futur roi Mohammed VI en octobre 1998, puis ministre délégué à l’Intérieur à partir de 1999. – (AFP, Reuters.) NIGERIA NEW YORK (Nations unies) CORRESPONDANT VATICAN Le pape a reçu le directeur de Radio Maryja CASTELGANDOLFO. Benoît XVI a reçu, le 5 août, un groupe de pèlerins polonais conduit par le Père Tadeusz Rydzyk, directeur de Radio Maryja, connu pour ses positions nationalistes et antisémites. Les journaux de son groupe de presse ont affirmé que le pape avait « accordé sa bénédiction à Radio Maryja et à toutes ses œuvres ». Le Vatican a confirmé cette rencontre « privée », mais pas les commentaires qui l’ont suivie en Pologne. En accord avec la partie de l’épiscopat polonais très divisée à son sujet, le Vatican avait mis en garde, en 2006, le directeur de la station, qui n’en a pas tenu compte. De même le Congrès juif européen a-t-il réclamé, en vain, des poursuites judiciaires. Mais le gouvernement du premier ministre Jaroslaw Kaczynski ménage cette radio très écoutée et influente. – (AFP.) Philippe Bolopion Six Russes libérés après deux mois de détention PORT HARCOURT. Six Russes travaillant pour la compagnie russe d’aluminium Rusal, enlevés le 3 juin, ont été libérés, en bonne santé. Les six hommes avaient été enlevés il y a deux mois à Ikot Abasi, dans le sud-est du Nigeria. Rusal, numéro un mondial de l’aluminium, a acquis 77 % du producteur nigérian d’aluminium Alscon en février. Les autres actionnaires d’Alscon sont le groupe allemand Ferrostaal (7,5 %) et le gouvernement nigérian (15 %). – (Reuters, AFP.) 0123 Jeudi 9 août 2007 International 5 A Chicago, les candidats à l’investiture démocrate cherchent à rallier les syndicats Près de 15 000 personnes ont assisté au débat organisé par le premier syndicat du pays, l’AFL-CIO, dans le stade de Soldier Field CHICAGO ENVOYÉE SPÉCIALE 455 jours de la prochaine élection présidentielle, les candidats démocrates à l’investiture de leur parti ont courtisé, mardi 7 août, les syndicalistes. Le premier syndicat du pays, l’AFLCIO (l’American Federation of Labour and Congress of Industrial Organizations), avait organisé un débat à Soldier Field, le stade de Chicago. Le public n’occupait qu’un virage, mais dans un stade de football américain, il suffit de quelques rangées pour contenir 15 000 personnes. Les ouvriers avaient travaillé le matin pour arriver à temps. « Nous allons mettre en place notre plus gros effort de mobilisation électorale, a annoncé John Sweeney, le patron du syndicat. Ce sont les travailleurs qui vont faire la différence en 2008. » L’AFL-CIO aimerait retrouver un peu de son lustre. Sous la prési- A dence démocrate de Bill Clinton, cle de réflexion sur le syndicalisme. qui avait fait de la mondialisation Sinon, c’en était fini de ses espoirs de l’axe de sa politique étrangère, puis soutien du mouvement syndical. » Mme Clinton a évité les écueils en sous George Bush, qui a rogné les droits syndicaux, les syndicats se acquiesçant à l’idée de réformer sont affaiblis. En 1980, 23 % des l’accord de libre-échange pour salariés américains étaient syndi- l’Amérique du Nord (Alena), qués. En 2006, ils n’étaient plus conclu sous la présidence Clinton que 12 %. En 2005, l’AFL-CIO a en 1994, et dont les syndicats esticonnu une scission. Elle regroupe ment qu’il a fait perdre 1 million aujourd’hui 55 branches et 10 mil- d’emplois. Le sénateur de l’Illinois, lions de membres. Le groupe dissi- Barack Obama, est allé plus loin, dent, qui rassemble 7 groupes sous suggérant de convier une réunion la bannière « Changer avec « les présidents du pour gagner », compte Mexique et du Canada » En 1980, 6 millions d’adhérents. pour remédier aux désé23 % des salariés Avec le changement quilibres du traité – ce américains étaient qui lui a valu la moquede majorité, au profit syndicalisés. En des démocrates, en rie du candidat et séna2006, ils n’étaient teur du Delaware Josenovembre 2006, les synplus que 12 % dicats sont revenus en ph Biden, le Canada grâce. La Chambre des n’ayant qu’un premier représentants a passé un projet de ministre. Seul le représentant de loi sur la liberté de se syndiquer. Le l’Ohio, Dennis Kucinich, a promis Congrès a refusé d’adopter l’ac- de dénoncer purement et simplecord commercial avec la Corée du ment l’Alena. Sud souhaité par M. Bush. Il lui a Dans leur emportement contre aussi refusé la « voie rapide » (fast la mondialisation, les candidats track) pour conclure des accords n’ont pas oublié la Chine. « Je ne sans avoir besoin de l’aval du Congrès. Même la sénatrice de New York, Hillary Clinton, a voté contre ces deux projets. « Elle ne pouvait pas faire autrement, dit Jonathan Tasini, qui dirige un cer- TURQUIE VISITE DU PREMIER MINISTRE IRAKIEN M. Maliki promet d’agir contre les Kurdes du PKK en Irak APRÈS les menaces répétées de la Turquie d’intervenir militairement dans le Kurdistan irakien si les autorités de Bagdad, ou leurs alliés américains, n’expulsaient pas eux-mêmes les groupes armés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui s’y trouvent, la tension a baissé d’un cran. Mardi 7 août, à l’occasion d’une visite à Ankara du premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, les deux pays se sont engagés à unir leurs efforts pour lutter contre les organisations terroristes en Irak, dont le PKK. « Notre satisfaction dépendra du respect de ces engagements, mais je peux dire que nous avons vu des signes encourageants » de la part de l’Irak, a déclaré à Reuters un responsable du ministère turc des affaires étrangères. Pour le moment, les chefs de gouvernement irakien et turc ont signé un document portant sur plusieurs volets de la coopération entre les deux pays, dont la sécurité. Mais M. Maliki a promis que ce texte débouchera sur une solution qui permettra d’« éliminer la présence » du PKK en Irak. Mouvement sécessionniste de Turquie à sa création en 1984, le PKK est aujourd’hui inscrit sur les listes des groupes « terroristes » des Etats-Unis, de l’Union européenne et des Nations unies. Depuis l’arrestation, en 1999, de son fondateur et dirigeant Abdullah Öcalan, le PKK assure qu’il a abandonné toute visée sécession- niste pour ne revendiquer que la « reconnaissance » des droits des Kurdes. Mais il refuse de déposer les armes. Bannis de Turquie, ses partisans ont trouvé refuge dans les montagnes du nord de l’Irak, d’où ils lancent des raids contre l’armée turque. Leur présence embarrasse le gouvernement régional kurde d’Irak, qui cherche à préserver de bonnes relations avec ses puissants voisins. Jalal Talabani, dirigeant kurde historique et actuel président de l’Irak, était parvenu à faire accepter au PKK l’idée d’une trêve unilatérale. Décrétée le 1er octobre 2006, après plusieurs bombardements de l’aviation turque sur leurs positions, la trêve n’a jamais été reconnue par M. Erdogan. Depuis, les heurts se sont multipliés. Depuis janvier, près de 80 soldats turcs ont péri dans des raids lancés par les rebelles kurdes. Mardi, un lieutenant a encore été tué dans une attaque à l’explosif dans la province d’Hakkari (sud-est de la Turquie). Reste à savoir quelle sera la marge de manœuvre du premier ministre irakien pour remplir ses engagements envers la Turquie. Très affaibli au sein de son gouvernement après la démission et le boycottage de 17 de ses ministres, M. Maliki devra compter sur l’aide des dirigeants du Kurdistan où, selon un accord signé avec Bagdad, seuls les peshmergas (combattants kurdes) sont habilités à se battre. a ROYAUME-UNI SYRIE – ÉTATS-UNIS Londres réclame la libération de Guantanamo de cinq de ses résidents étrangers Damas accueille une réunion sur la sécurité en Irak en présence des Etats-Unis Le secrétaire au Foreign Office, David Miliband, a réclamé, mardi 7 août, à son homologue américaine Condoleezza Rice la libération de cinq ressortissants étrangers bénéficiant d’un permis de résidence en Grande-Bretagne et détenus sur la base navale américaine de Guantanamo, à Cuba. La requête britannique est, selon les analystes, une illustration supplémentaire de la volonté d’indépendance du nouveau premier ministre, Gordon Brown, vis-à-vis de Washington. – (Reuters.) DAMAS. LONDRES. Cécile Hennion (Avec Reuters et AP) Damas devait accueillir, mercredi 8 et jeudi 9 août, une réunion internationale sur la stabilisation de la situation en Irak avec la participation exceptionnelle des Etats-Unis. La première rencontre en deux ans entre responsables syriens et américains avait eu lieu en mai, en marge d’une conférence à Charm El-Cheikh, en Egypte. Washington accuse la Syrie de laisser des djihadistes et des armes s’infiltrer en Irak à partir de son territoire, ce que Damas a toujours démenti. – (Reuters.) veux pas manger de la mauvaise nourriture chinoise, ni donner à mes enfants des jouets qui vont les rendre malades », a dit Mme Clinton, rappelant que les Etats-Unis jouissaient, il y a six ans, d’un excédent budgétaire qui les mettait à l’abri du pouvoir économique que donne à Pékin la dette américaine. « La Chine est le banquier qui a la clef de notre maison », a résumé Joseph Biden. Dennis Kucinich a rappelé que certains de ses amis démocrates ont voté pour accorder à la Chine la clause de la nation la plus favorisée. « Moi, ma nation la plus favorisée est l’Amérique, a-t-il dit, rappelant une anecdote de son enfance. Vous vous souvenez, on disait : “Si vous creusez un trou suffisamment profond, vous arriverez en Chine”. Et bien nous y sommes. » Divisé entre les prétendants, le syndicat compte s’abstenir de choisir avant les primaires, mais les différentes branches pourront soutenir un candidat si elles le souhaitent. a Corine Lesnes TIMOR-ORIENTAL TROUBLES À DILI Xanana Gusmao, nouveau premier ministre timorais BANGKOK CORRESPONDANT Le « père » de l’indépendance du Timor-Oriental, Xanana Gusmao, 61 ans, a pris les fonctions de premier ministre, mercredi 8 août, à Dili, au lendemain d’une journée de violences illustrant la fragilité de la reconstruction politique sous supervision onusienne dans l’ancienne colonie portugaise et ex-dépendance indonésienne. Dans sa prestation de serment, M. Gusmao a juré d’œuvrer à « restaurer la confiance du peuple dans le gouvernement et le règne de la loi ». L’opposition n’a pas pris part à la cérémonie. Mardi, des bandes de jeunes gens s’étaient attaquées à coups de pierre et d’engins incendiaires rudimentaires aux forces de police, à des bâtiments occupés par des organisations non gouvernementales (ONG) et à des véhicules de la mission des Nations unies, à Dili ainsi qu’à Bacau, deuxième ville du pays. Nombre des fauteurs de troubles se revendiquaient du Front révolutionnaire du Timor indépendant (Fretilin), le parti cryptomarxiste ayant un temps incarné la lutte pour l’indépendance. Le Fretilin a refusé de reconnaître sa défaite au scrutin législatif de juin, dans lequel il n’a obtenu que 21 des 65 sièges du Parlement, et exigé de former un gouvernement minoritaire, comme la Constitution l’y autorise. Mais le chef de l’Etat, Jose Ramos-Horta, élu en mai, a accédé à la demande de son ami, le populaire Gusmao (18 sièges), de diriger un gouvernement de coalition contrôlant 37 sièges. Par la voix de son ministre des affaires étrangères, Alexander Downer, l’Australie a rendu hommage à la « figure centrale » qu’est M. Gusmao dans l’histoire timoraise récente et appelé toutes les forces en présence à « aller de l’avant ». Le Fretilin a promis de « combattre par la voie légale cette usurpation du pouvoir », selon les mots de son chef, Mari Alkatiri, ex-premier ministre. a Francis Deron International 6 Environnement & Sciences ASIE DU SUD-EST APRÈS LES INONDATIONS, MENACE D’ÉPIDÉMIE Face à la fièvre aphteuse, la détresse des éleveurs du Surrey La région située au sud-ouest de Londres est paralysée par les mesures prises pour éviter que l’épizootie ne se répande suite de la première page STR/EPA/SIPA A Bombay, des Indiens fuient les inondations qui ont fait depuis juin près de 1 900 morts en Asie du Sud-Est. L’Unicef et des organisations non gouvernementales craignent l’irruption d’épidémies. Les Nations unies et l’ONG Oxfam ont évalué à plusieurs millions de dollars le montant de l’aide indispensable aux 28 millions de personnes déplacées, dont des millions sont privées de nourriture et d’eau potable. L’Inde déplore 1 428 morts depuis le 1er juin auxquels il faut ajouter des dizaines de tués ces derniers jours dans des naufrages de bateaux venus secourir des sinistrés. – (AFP.) BRÉSIL CORÉES Arrestation à Sao Paulo d’un narcotrafiquant colombien Un sommet entre Pyongyang et Séoul prévu fin août SAO PAULO. SÉOUL. Le narcotrafiquant colombien Juan Carlos Ramirez Abadia, dit « Chupeta » (Sucette), a été arrêté mardi 7 août à Sao Paulo. Soupçonné de centaines d’homicides en Colombie et aux Etats-Unis, chef du cartel du nord du Valle, il est l’un des hommes les plus recherchés par la DEA, l’Agence antidrogue américaine. Brasilia n’a pas précisé s’il serait extradé vers les Etats-Unis ou jugé au Brésil. – (AFP.) Un nouveau sommet intercoréen se tiendra fin août dans la capitale nord-coréennne, Pyongyang, sept ans après celui qui avait entériné un rapprochement entre les Corées, ont annoncé, mercredi 8 août, les services de la présidence sud-coréenne. Le président sud-coréen Roh Moo-hyun devrait se rendre à Pyongyang du 28 au 30 août pour s’entretenir avec le numéro un nord-coréen Kim Yong-il, a Immobilier Tous les mercredis datés jeudi PARIS 17E VENTES APPARTEMENTS PARIS 15E M° CHARLES MICHELS A VOIR ABSOLUMENT Dans immeuble 1930 Charmant 3P. 66m2, aucun travx, Séj., 2 chbres, bureau, s. de bains, cuis. aménagée Renseignements et visites 01.55.07.69.44 www.nexity-saggel.fr Dans le plus bel immeuble de la PLACE DES TERNES 264m2 Appartement avec triple réception, bureau, 4 chambres Renseignements et visites 01.55.07.69.44 www.nexity-saggel.fr précisé la présidence sud-coréenne. Cette annonce survient alors que la Corée du Nord semble progresser sur la voie de sa dénucléarisation dans le cadre de l’accord signé le 13 février à Pékin. Le régime nord-coréen, qui a procédé à la fermeture mi-juillet de son principal site nucléaire de Yongbyon, doit désormais déclarer l’ensemble de ses programmes et les désactiver. Il doit obtenir en échange une aide énergétique et la perspective d’une normalisation des relations diplomatiques avec Washington. – (AFP). Tarifs 01/01/07 Tél: 01 57 28 30 00 • [email protected] en partenariat avec Particuliers Professionnels 49€ TTC 49€ HT PIRBRIGHT La ligne supplémentaire 15€ TTC 15€ HT ENVOYÉ SPÉCIAL Reproduction interdite 31 caractères ou espaces par ligne. Modules : nous contacter MAISONS VIAGERS 78 YVELLINES VIAGER PREVOYANCE Spécialiste viager occupé et libre, Paris et régions. 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L’édile conservateur s’inquiète impression étrange en contemdes dangers de contamination : plant, derrière de lourds grillages, « Pourquoi des bêtes ont-elles été les bouches d’aération par lesqueltransportées à 150 kilomètres d’ici les pourrait être passé le virus, selon une des pistes pour être incinérées, avec retenues par l’enquête tous les risques que cela « Une Rolls-Royce préliminaire. comporte ? Parce que le conduite Nichée dans le gouvernement voulait éviavec un budget Hampshire voisin, la ter la dramatisation de la de Cortina » : ferme de Tim Sykes est situation par la diffusion c’est ainsi que le loin de la zone sinisen boucle d’images à la « Daily Telegraph » trée. « Je n’ai reçu aucutélévision. C’est pathétidécrit l’Institut de ne consigne du ministère que. » la santé animale de l’agriculture. C’est A Pirbright, pas le très frustrant, à la fin », moindre panneau pour signaler le site de recherche d’Ash se plaint pourtant l’exploitant, Lane (« allée des cendres »…), au qui pratique avec succès le mixed cœur du cyclone. La technopole farming, l’élevage et la culture du abrite à la fois l’Institut de la santé blé. Pourtant, Tim Sykes n’est pas animale (IAH), organisme public, et un des laboratoires de l’entrepri- tranquille : « Je comptais me sépase de biotechnologie franco-améri- rer de mon troupeau pour me caine Merial, soupçonnés tous concentrer sur l’agriculture, plus deux d’être à l’origine de la conta- rentable. Je vais devoir sans doute reporter mon projet, puisqu’on ne mination. Le bâtiment de l’institut gou- peut pas déplacer les animaux. » vernemental est vieillot. « Une Faute d’informations officielles, Rolls-Royce conduite avec un bud- il se base sur la BBC pour prendre get de Cortina » : c’est ainsi que le d’éventuelles mesures de précauDaily Telegraph a décrit l’IAH, vic- tion : « Pour un virus qui se time de coupes budgétaires et répand de manière foudroyante, le d’une hémorragie de ses cher- Surrey, c’est à notre porte. » a cheurs, partis dans le privé. Il y Marc Roche Une « erreur humaine » probablement à l’origine de la contamination Forfait 5 lignes ALBON (DROME) AVIS D’APPEL A PROJET Des rubans jaunes ou blancs plastifiés, des pancartes aux lettres rouge sang et des voitures de police tiennent les curieux à l’écart de cet élevage bio dont le cheptel de bovins a été abattu, samedi 4 août. A quelques encablures de là, chez le vendeur d’aliments pour bétail Backhurst Feeds, les clients sont priés de marcher sur de la paille avant de passer leurs semelles au désinfectant. A la caisse, un éleveur de la race Aberdeen Angus, le « cinq-étoiles » du steak, n’y tient plus : « Cette épizootie ne pouvait intervenir à un pire moment, alors que notre industrie était à peine remise de la crise de 2001. Les efforts de réhabilitation du bœuf britannique à l’étranger sont réduits à zéro. » Les effets de l’alerte à la fièvre aphteuse se font sentir sur toute l’économie du Surrey, comté mi-citadin mi-rural, situé à une cinquantaine de kilomètres au sud-ouest de Londres. Conséquence de l’interdiction de mouvement des bêtes, l’abattoir de Farnborough est en chômage technique. Le marché bio hebdomadaire de Guilford, le chef-lieu, a dû être annulé. La criée aux bes- 1 parution Le Vesinet Croissy/seine Une maison récente, en vente 300 m2 habitables, sur trois niveaux avec terrasse 100 m2, jardin 300 m2 et parking. Niv 1 : 5 chbres, 2 s. de b., 1 WC RDC : 2 salons, 1 s. à manger, 1 chbre, 1 cuis équip, 1 WC, terrasse. Ss-sol : 1 salon, 2 chbres, 1 buanderie, 1 cagibi, 1 s. de b., 1 cuis., chaufferie (gaz). Prix : 1.450.000 euros Contact : Douna 06 68 03 82 71 Agence s'abstenir 0123 Jeudi 9 août 2007 Dans son rapport préliminaire sur l’épisode de fièvre aphteuse qui a conduit à l’abattage de deux troupeaux de bovins dans le Surrey, au sud-ouest de Londres, l’Agence britannique de veille sanitaire (HSE) en est restée au stade des probabilités. « Il y a une forte probabilité qu’une erreur humaine soit à l’origine des cas de fièvre aphteuse », affirme le rapport, publié mardi 7 août. Les enquêteurs estiment « négligeable » l’hypothèse d’une transmission par le vent ou par des eaux qui ont stagné après les inondations qu’a connues la région au mois de juillet. Ils voient « une réelle possibilité » que la contamination ait été provoquée par des déplacements humains, mais n’écartent pas les hypothèses d’une manipulation, accidentelle ou délibérée, ou d’un problème d’évacuation des eaux. Le rapport indique qu’il existe « une forte probabilité » que la source de contamination soit l’un des deux organismes qui se partagent le site de Pirbright, à proxi- mité des deux fermes frappées par l’épizootie. Officiellement, les inspecteurs de la santé publique n’accusent ni l’Institut de la santé animale (IAH) ni le laboratoire de la société franco-américaine Merial. Mais ce dernier est implicitement montré du doigt : il se voit invité jusqu’à nouvel ordre « à ne pas manipuler d’agents pathogènes vivants », alors que son voisin, géré par le ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et des affaires rurales, peut poursuivre normalement ses activités. 300 000 doses de vaccin L’enquête, commandée par le premier ministre britannique, Gordon Brown, reste « peu concluante », reconnaît la HSE, qui a indiqué qu’elle aurait besoin d’une semaine supplémentaire pour déterminer précisément les types de virus utilisés par les deux organismes. Dès l’annonce des premières conclusions du rapport, le syndicat des exploitants agricoles (National Farmers Union) a envisagé de lancer des poursuites contre Merial, en vue d’obtenir des dommages et intérêts pour un manque à gagner qui pourrait s’élever à plusieurs dizaines de millions de livres. Paradoxalement, des responsables de Merial, filiale du groupe français Sanofi-Aventis et de l’Américain Merck, ont annoncé, mardi, la signature d’un contrat avec le ministère britannique de l’agriculture pour la fourniture de 300 000 doses de vaccin antiaphteux. « Les investigations en cours n’ont pour l’instant pas du tout montré de dysfonctionnement ou de faille dans le système » et « ne permettent pas de trouver une origine au niveau de notre site », a affirmé sur France 3, mardi, le directeur général de la société, PierreJean Consalvi. La Grande-Bretagne n’a pas encore indiqué si elle avait l’intention de vacciner son bétail, mais la réglementation communautaire l’oblige à commander des vaccins dans cette éventualité, a indiqué la Commission européenne. a M. R. (avec AFP) POLLUTION NUCLÉAIRE CATASTROPHES Les poissons du Rhône interdits à la consommation EDF mise en garde sur la sécurité de la centrale de Saint-Alban en cas de séisme Les incendies font une sixième victime en Italie Les préfets du Vaucluse, du Gard et des Bouches-du-Rhône ont signé, mardi 7 août, un arrêté d’interdiction de consommer et de commercialiser des poissons pêchés dans le Rhône. L’extension de cette mesure, déjà en vigueur de l’Ain à la Drôme (Le Monde du 27 juin), est due « à des analyses défavorables révélant une contamination de ces poissons en polychlorobiphényles (PCB) », selon un communiqué de la préfecture du Vaucluse. La direction régionale de l’environnement de Rhône-Alpes a été chargée d’identifier les causes de cette pollution. Les PCB sont des contaminants environnementaux dont la commercialisation est interdite depuis 1987, mais qui ont longtemps été utilisés dans les transformateurs électriques. – (AFP.) L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis en garde EDF contre une défaillance dans la gestion d’un séisme éventuel à la centrale nucléaire de Saint-Alban (Isère), selon un courrier mis en ligne, mardi 7 août, par le réseau Sortir du nucléaire. « Le chef d’exploitation de la centrale de SaintAlban n’est pas en mesure de déterminer, en cas de séisme, si le seuil nécessitant la mise en sécurité sans délai des réacteurs est atteint », selon cette lettre datée du 19 juin, qui évoque « un écart notable sur la gestion du risque de séisme ». Pour Sortir du nucléaire, il est « incroyable » que « les instruments ne permettent pas de déterminer si la centrale doit être immédiatement arrêtée » en cas de séisme. – (AFP.) Le corps d’un homme de 80 ans a été retrouvé, mardi 7 août, dans une zone touchée par un incendie dans les Pouilles, portant à six le nombre de tués dans les feux de forêt et de maquis depuis le début de l’été en Italie, a annoncé le Corps forestier de l’Etat. – (AFP.) Bulgarie : huit morts et quatre disparus dans des inondations Huit personnes ont péri et quatre autres sont portées disparues à la suite d’inondations, lundi 6 et mardi 7 août, dans le nord de la Bulgarie. Les pluies abondantes qui tombent depuis le 4 août ont été précédées d’une longue période de sécheresse pendant laquelle les températures avaient atteint 43 degrés. – (AFP.) 0123 Jeudi 9 août 2007 Europe & France 7 Social L’homme a été retrouvé pendu, le 5 août, à proximité de son champ de maïs transgénique Questions autour du suicide d’un agriculteur dans le Lot GIRAC (Lot) ENVOYÉE SPÉCIALE sa façon, Claude Lagorse, a révélé son secret au pied de l’arbre auquel il s’est pendu, le 5 août. Lorsque les gendarmes ont découvert son corps, peu après qu’il les eut alertés par téléphone de son intention de se tuer, ils ont retrouvé un plant de maïs et un tract appelant à un « pique-nique » anti-OGM, prévu le même jour, devant sa parcelle. Jusque-là, cet éleveur de porcs n’avait jamais évoqué les hectares de maïs transgénique qu’il avait plantés au printemps, en lisière de forêt. Pas même avec sa femme. Les 406 habitants de son village de Girac l’ignoraient, tout comme ses trois voisins exploitants. Depuis, son suicide agite tout le monde agricole, qui y voit un révélateur des flous de la réglementation française sur les OGM. Le 6 août, dans un communiqué, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes agriculteurs (JA), majoritaires, a ainsi dénoncé, « le drame de trop » et appelé le gouvernement à « faire respecter la légalité ». Jeudi 9 août, le ministère de l’agriculture devrait recevoir une délégation de la Confédération paysanne, favorable à un moratoire. Pendant ce temps, à Girac on a peu de doutes sur les failles psychologiques de Claude Lagorse, 44 ans. Père de quatre enfants, agriculteur « modèle » « bon A vivant », s’il a craqué, c’est d’abord à cause « des pressions des anti-OGM ». Pour preuve, considère-t-on, la gigantesque flèche rose fluo sous-titrée « OGM », graffitée sur toute la largeur de la nationale, qui pointe encore vers sa parcelle. Pour preuve encore, estime-t-on, le coup de fil, deux jours avant son décès, du représentant local de la Confédération paysanne, à l’origine du « pique-nique », pour essayer de débattre. De sources proches de l’enquête, ouverte par le parquet de Cahors, on confie que Claude Lagorse avait aussi de « très sérieux problèmes relationnels avec son frère ». Ce dernier gérait avec lui l’exploitation et était la seule autre personne au courant de l’existence de la parcelle transgénique. Réputation « écolo » Claude Lagorse ne faisait rien d’illégal en cultivant du maïs Mons 810. Il avait effectué sa déclaration auprès de sa coopérative, et était en règle. Cette procédure, instaurée par un décret du mois de mars, permet au gouvernement de recenser les parcelles transgéniques en France tout en garantissant la confidentialité sur leur emplacement. Ce dernier recommande certes aux cultivateurs d’OGM d’informer les exploitants des parcelles voisines mais ne les y oblige pas. Au final, seul un registre de la répartition des surfaces « par canton » est publié. C’est là toute la faille du système. Et c’est à partir de ce registre que les militants anti-OGM se sont mis en quête de parcelles transgéniques, avant de débusquer Claude Lagorse. Quête d’autant plus active que, dans cette vallée de la Dordogne où élevages et cultures s’épanouissent à l’ombre des forêts humides, nombreux sont les agriculteurs qui protègent jalousement leurs labels de qualité. A Girac, Claude Lagorse cultivait sa réputation d’éleveur « écolo » : bâtiments en bois, contrôle des odeurs. Lui aussi était labélisé. Au village, personne ne semble vraiment déçu ou inquiet de la découverte du champ transgénique. Seul son suicide choque. Comme d’autres, Nadine Cances, 49 ans, employée municipale résume la position commune : « Un coup, on tape sur les éleveurs, un coup, sur les faucheurs, mais on manque d’informations pour réellement GIRAC (Lot) ENVOYÉE SPÉCIALE Il avait 65 ans. C’était il y a quatre mois. Et c’était à quelques centaines de mètres seulement de l’exploitation de Claude Lagorse. Lui aussi était agriculteur. Lui aussi s’est suicidé. A Girac, on cite l’histoire moins comme une anecdote que comme l’illustration des difficultés de la profession : contrôles sanitaires de plus en plus exigeants, documents administratifs de plus en plus complexes… La proximité des deux décès n’est pas pour autant significative d’une augmentation du nombre de suicides d’agriculteurs, en France. C’est ce qu’expliquait le docteur Jean-Jacques Laplante, médecin conseiller des Caisses centrales de la mutualité sociale agricole (CCMSA), en 2003, lors d’un colloque à Bruxelles, sur la prévention du stress et des accidents en agriculture. Les suicides agricoles paraissent plus nombreux, selon lui, notamment parce qu’ils sont souvent « démonstratifs » : 50,6 % par pendaison et 30, 2 % par armes à feu. « Ils sont moins masqués qu’en villes où les formes de suicides sont autres », expliquait-il. Systèmes d’écoute En comparaison des autres catégories socioprofessionnelles, les agriculteurs ne sont pas moins bien placés, analysaitil aussi. Selon ses travaux, ceux qui sont le plus concernés par le suicide, au sein du monde agricole, restent les ouvriers agricoles. Pour essayer de prévenir les dépressions ou les suicides, ces dernières années, plusieurs Mutualités sociales Une adolescente de 14 ans est convoquée, jeudi 9 août, devant le juge des enfants de Thionville (Moselle) en vue de sa mise en examen pour « vol » et « falsification de chèques ». Rien que de très banal, si ce n’est que les poursuites, engagées par le parquet des mineurs, reposent sur une plainte de la mère de la jeune fille. Le 22 juin dernier, cette collégienne avait quitté le domicile familial avec l’une de ses camarades de classe, emportant avec elle le chéquier de sa mère. Les deux fugueuses l’ont utilisé à plusieurs reprises pour financer leur escapade, qui les a conduites en train jusqu’à Marseille. Après s’être installées à l’hôtel, les adolescentes ont mené la grande vie entre séances de shopping et rendez-vous chez le coiffeur. Cette « tournée des grands ducs », si elle n’a duré que quelques jours, a coûté la bagatelle de 2 500 euros. « Bien plus qu’un mois du salaire de la mère, une femme de ménage qui élève seule ses enfants », révèle le vice-procureur de Thionville chargé des affaires de mineurs. Grâce à la trace laissée par les chèques volés, la police a pu très vite localiser les deux « disparues ». « La mère de ma cliente a effectivement porté plainte contre sa fille, tout en me demandant d’assurer sa défense, indique Me Catherine Le MennMeyer, avocate de l’adolescente. Elle était morte d’inquiétude, je pense que c’est la colère qui a parlé. » Après une nuit en garde à vue, les deux collégiennes ont été laissées en liberté, munies d’une convocation pour mise en examen chez le juge des enfants. Le tribunal pour enfants devrait juger l’affaire en E. V. Fête des Loges : le manège accidenté avait un « défaut de conception » L’enquête sur l’accident qui a fait deux morts, samedi 4 août, à la Fête des Loges, à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), a mis en évidence « un défaut de fabrication et de conception » nécessitant l’arrêt de tous les manèges du même type. Mardi 7 août, la ministre de l’intérieur, Michèle Alliot-Marie, a ordonné aux préfets de s’assurer qu’ils ne soient plus « jusqu’à nouvel ordre, accessibles au public ». – (AFP.) septembre. Aucune mesure de placement éducatif n’a été prise, mais, depuis son retour en Moselle, l’auteur principal a quitté le foyer maternel pour s’installer chez sa sœur aînée. « Contraire à l’esprit de la loi » Fidèle à une tradition dont les origines remontent au droit romain, la loi répugne, pour des considérations tenant à la « cohésion des familles », à ce qu’une sanction pénale soit prononcée contre celui qui commet un vol au détriment de l’un des siens. « Il n’y a pas de vol entre époux », enseigne la doctrine juridique, mais la règle concerne en réalité tous les proches : ascendants, descendants et conjoints. « La force des liens familiaux a paru au législateur assez puissante pour légitimer l’existence d’immunités [pénales] particulières », notent dans leur Traité de droit criminel Roger Merle et André Vitu. Le vol dont l’auteur est l’époux, le père ou la fille est bien constitué, mais l’immunité familiale est assurée pour « éviter le scandale » (René Garraud) d’une poursuite présumée « contre nature ». L’ancien code avait centré le principe sur le délit de vol. Depuis 1994, la règle vise expressément d’autres délits (escroquerie, abus de confiance…). Mais alors, sur quelle base le parquet de Thionville a-t-il pu engager des poursuites ? La loi du 4 avril 2006 renforçant la répression et la prévention des violences conjugales pose une exception au principe de l’immunité familiale quand le vol « porte sur des objets ou documents indispensables à la vie quotidienne de la victime tels que des documents d’identité (…) ou des moyens de paiement ». « Au regard des sommes détournées et en nous appuyant agricoles ont mis en place, en région, des animations ou des systèmes d’écoute à l’attention de leurs assurés. En FrancheComté, depuis 2006, et dans l’Aisne, depuis 2002, les MSA locales ont ainsi opté pour la création d’un numéro Azur, ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En téléphonant à ce numéro, les personnes en détresse reçoivent les conseils d’un psychologue. Si besoin, celui-ci peut leur proposer la prise en charge de cinq consultations par la MSA. Dans le Loiret, la MSA a décidé de s’entourer d’une troupe de théâtre et d’un psychologue. Lors de séances avec des personnes volontaires, ils sont là pour aider à libérer les échanges. A la différence des urbains, surtout stressés l’hiver, l’été est, chez les agriculteurs, la saison la plus à risques. a FAIT DIVERS Une adolescente est poursuivie en justice pour avoir volé le chéquier de sa mère, qui s’est portée partie civile contre elle CORRESPONDANT Elise Vincent La délicate prise en charge du malaise paysan FAMILLE LA COLLÉGIENNE A DÉPENSÉ 2 500 EUROS LORS D’UNE FUGUE AVEC UNE AMIE METZ savoir quoi penser. Quand on va sur Internet il y a soit des sites pro-OGM, soit des sites anti-OGM, c’est au gouvernement de trancher. » Les obsèques de Claude Lagorse devaient se dérouler jeudi 9 août, à 15 heures. Une marche silencieuse est prévue jusqu’au cimetière. Son exploitation était juste en face. a MONTAGNE Trois alpinistes allemands se tuent dans les Alpes Trois alpinistes allemands, partis gravir le mont Blanc, ont été victimes d’une chute mortelle, un nouveau drame qui porte à 17 le nombre d’alpinistes tués dans les Alpes depuis le début de l’été. – (AFP.) SERVICE MINIMUM Recours du PS devant le Conseil constitutionnel Les députés socialistes ont saisi le Conseil constitutionnel au sujet de la loi sur le service minimum dans les transports publics terrestres, estimant que le texte a « pour effet d’interdire de façon implicite l’exercice du droit de grève », a-t-on appris mardi 7 août auprès du groupe. – (AFP.) FRONT NATIONAL M. Le Pen juge positivement les premières semaines de M. Sarkozy sur cette nouvelle disposition, nous avons jugé opportun de donner suite à la plainte de la mère », fait-on valoir au parquet de Thionville. Une décision que Me Le MennMeyer estime « contraire à l’esprit de la loi ». « Celle-ci vise à éviter qu’un mari violent ne puisse exercer une contrainte morale sur son épouse, en lui volant par exemple ses papiers. Nous sommes loin de ce cas de figu- re. D’ailleurs, si ma cliente avait volé des bijoux, elle aurait bénéficié de l’immunité familiale », souligne-t-elle. L’application du texte place, en tout cas, la mère dans une situation délicate : plaignante et victime, elle reste « civilement responsable » des agissements de sa fille mineure. a Nicolas Bastuck Le président du FN, Jean-Marie Le Pen, a estimé mardi 7 août que Nicolas Sarkozy tenait « un certain nombre de ses promesses électorales ». « Chacune de ses actions est mûrement réfléchie, pesée, très bien informée et jusqu’ici assez bien réalisée, il faut le dire », a déclaré M. Le Pen sur RTL, estimant que la polémique sur les vacances de M. Sarkozy n’avait pas d’importance à ses yeux. – (AFP.) FAIT DIVERS LES MÉDECINS AVAIENT CRU À UN DÉCÈS PAR DÉTRESSE RESPIRATOIRE Une femme de 76 ans est morte étouffée lors d’une séance de désenvoûtement LYON CORRESPONDANCE Une femme âgée de 76 ans a été victime d’une scène de désenvoûtement, dans son appartement situé dans une barre d’immeubles du quartier de Vaise, dans le 9e arrondissement de Lyon. Les faits remontent au 26 juin. Ils ont été révélés plusieurs jours après par sa fille. Souassen Dridi, 24 ans, s’est présentée au commissariat pour un vol de quelques euros à son domicile. Un probable prétexte pour dévoiler à demi-mots les conditions du décès de sa mère, qui était tombée dans le coma chez elle. Transportée en ambulance, elle était décédée à l’hôpital et les médecins avaient cru à une détresse respiratoire. L’audition confuse de la fille a déclenché une enquête, qui a rapidement mis en évidence le rôle joué par Rania Rouhabi, mise en examen et écrouée depuis début juillet pour « coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Cette femme de 43 ans est suspectée d’avoir pratiqué une dangereuse méthode en mettant un sac plastique sur la tête de la vieille dame. Le but étant de provoquer une convulsion et de faire « sortir le mal », avec un sac obturé pour que le « malin ne s’enfuie pas » selon des propos rapportés par la fille de la victime. Partie prenante de la scène, la fille, qui aurait tenu les poignées du sac, est aussi mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Dons magiques L’affaire résulte d’une rencontre entre deux femmes aux personnalités fragiles. Dépressive après le décès de son père et une rupture sentimentale, Souassen Dridi, unique fille adoptive, avait croisé à l’hôpital Rania Rouhabi, elle-même confrontée à des difficultés familiales. Souassen lui avait proposé de l’aide, au point de l’héberger dans l’appartement familial. Là, en quelques semaines, Rania aurait exercé une certaine emprise en mettant ses dons magiques en avant. « Elle me voyait un avenir, elle disait des choses qu’on a envie d’entendre quand on n’est pas bien, elle m’a fait écrire un verset du Coran à l’envers, elle disait qu’elle pouvait enlever le mal de ma mère, elle faisait la religion à sa manière », confie Souassen. « A la maison mes parents avaient de vieilles croyances, ma mère perdait la tête, elle ne sortait plus, je ne savais plus quoi faire », explique-t-elle avant de fondre en larmes, désormais seule dans les lieux du drame. « Ces pratiques sont beaucoup plus répandues qu’on ne le croit, ça peut aller très loin, affirme un bon connaisseur de la vie musulmane lyonnaise qui préfère garder l’anonymat, c’est un sujet tabou, comme dans toutes les religions certains utilisent des discours trompeurs pour abuser de la faiblesse des autres, pour se rendre importants, parfois pour gagner de l’argent, les gens désemparés se laissent berner, il y a un gros travail pédagogique à faire. » La vieille dame a été inhumée en Tunisie, son pays d’origine. Le juge d’instruction attend beaucoup de la coopération des autorités tunisiennes. Il a délivré une commission rogatoire internationale pour qu’une autopsie soit pratiquée, afin d’établir avec certitude la cause du décès. a Richard Schittly Europe & France 8 ÉDUCATION UN « RECRUTEMENT DE GRANDE AMPLEUR » Handicapés : Xavier Darcos annonce 2 700 nouveaux postes dès la rentrée SI LA TENDANCE, dans l’éducation nationale, est à la réduction du nombre de postes – les chiffres exacts, pour la rentrée 2008, devant être connus d’ici à la fin du mois d’août –, cela ne concerne pas la scolarisation des enfants handicapés, qui continue de suivre une évolution inverse. Celle-ci va être renforcée dès la rentrée 2007 : Xavier Darcos, ministre de l’éducation nationale, devait annoncer, mercredi 8 août, la création de 2 700 postes supplémentaires d’auxiliaires de vie scolaire (AVS) « spécialement formés et dévolus à l’accompagnement de ces enfants ». Il s’agit d’AVS-i (individuels) qui, contrairement aux AVS-co (collectifs), s’occupent d’un seul enfant à la fois. Ces postes sont créés, mais restent à pourvoir : le recrutement et la formation des nouveaux auxiliaires seront réalisés « rapidement », promet le ministère, assurant que ces personnels prendront leurs fonctions dès la prochaine rentrée. Ils s’ajouteront aux 13 600 AVS déjà existants, qui accompagnent les enfants handicapés à titre individuel (11 970) ou collectif (1 630). Les postes d’AVS résultent de contrats de droit public conclus par l’éducation nationale : leurs bénéficiaires sont recrutés par les inspections académiques pour une durée déterminée d’un an, plusieurs fois renouvelable, et rémunérés au SMIC pour environ 25 heures hebdomadaires. Ils se distinguent des EVS (emplois vie scolaire), non spécialisés et plus précaires, même si environ 6 800 AVS actuels sont d’anciens EVS. A cette « mesure de recrutement de grande ampleur » vient s’ajouter, rappelle la Rue de Grenelle, la création, annoncée le 18 juin à Bordeaux par M. Darcos, de 200 unités pédagogiques d’intégration (UPI) supplémentaires. Les UPI, qui ont scolarisé 9 500 élèves au cours de l’année 2006-2007, sont des classes spécialisées, au sein des établissements, dans l’accueil des handicapés. Ces créations portent leur total à 1 119 à la rentrée 2007, l’objectif étant d’atteindre les 2 000 à l’horizon 2010. Ces mesures, souligne l’entourage de M. Darcos « font suite aux annonces du président de la République et répondent à un réel besoin ». Le nombre d’enfants handicapés scolarisés au sein de l’éducation nationale a considérablement augmenté ces dernières années : de 89 000 pour l’année scolaire 2002-2003, il est passé à 151 500 en 2005-2006 puis à 155 300 en 2006-2007. L’Association pour adultes et jeunes handicapés (Apajh) estimait néanmoins, au mois de mai, qu’entre 10 000 et 15 000 enfants étaient sans solution de scolarisation. L’accueil des élèves handicapés avait motivé de vifs échanges entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy avant le second tour de l’élection présidentielle, la candidate socialiste reprochant aux gouvernements de droite d’avoir supprimé des postes. De son côté, M. Sarkozy avait promis d’instituer un « droit opposable » à la scolarisation de ces enfants « dans l’école de leur quartier », permettant aux familles d’engager des procédures en justice. Elu président, il avait, le 9 juin à Tours, réaffirmé cet objectif et sa priorité en faveur du handicap devant le 47e congrès de l’Union nationale des associations de parents de personnes handicapées mentales (Unapei). a Luc Cédelle 0123 Jeudi 9 août 2007 Les Flamands belges veulent réduire les « facilités » accordées aux francophones Près de deux mois après les élections législatives, le blocage institutionnel perdure. Un scénario de partition « à la tchécoslovaque » pourrait s’imposer à la Belgique BRUXELLES FAIT DIVERS CORRESPONDANT Don Gelmini, célèbre prêtre italien, est mis en cause pour abus sexuels ROME CORRESPONDANCE L’un des prêtres les plus médiatiques d’Italie, Don Pierino Gelmini, fait l’objet d’une enquête pour abus sexuels. Agé de 82 ans, il est le fondateur d’une communauté pour la réinsertion de toxicomanes. Cinq de ses anciens pensionnaires l’ont accusé d’être allé plus loin que le simple contact « même physique, comme un père », qu’il revendique dans son travail auprès de ses protégés. Son engagement sans faille a fait de lui une sorte de « guide spirituel » des milieux politiques de centre droit. La référence obligée en matière de lutte contre la drogue. Les hommes politiques de droite les plus en vue, – mais aussi quelques-uns de gauche –, ont fait en sorte d’être vus au siège de sa communauté, en Ombrie. L’un des premiers à l’appeler après sa mise en cause a été Silvio Berlusconi. En 2005, l’ex-chef du gouvernement avait fait don à son « ami Don Pierino » de 5 milliards d’euros pour ses communautés en Thaïlande, après la catastrophe du tsunami. L’opposition a lancé un mot d’ordre pour un rassemblement de soutien, le 15 août en Calabre, où le prêtre s’est réfugié depuis le scandale. Pas pour se taire : rompu à la communication, il n’a cessé de se répandre dans les médias. S’il se trouve aujourd’hui accusé d’abus sexuels, c’est, dit-il, parce qu’il avait chassé d’anciens drogués découverts en train de voler. Ceux-ci l’auraient menacé de le lui faire payer cher. Le Père Don Mazzi, son alter ego dans les milieux politiques de gauche, aurait confirmé auprès de la justice un cas d’abus sexuel dont Don Gelmini aurait été l’auteur en 1993. Don Gelmini se dit victime d’une conspiration qui a trouvé la complaisance de quelques juges « anticléricaux ». Il a comparé son cas à celui des prêtres accusés de pédophilie aux Etats-Unis, dénonçant un complot du « lobby juif et radical-chic ». Propos qualifiés d’antisémites qu’il a rectifiés, évoquant « une loge maçonnique radicale-chic qui combat l’Eglise ». a Salvatore Aloïse e belles demeures cossues et d’autres, plus modestes, mais soigneusement entretenues ; des ruelles courant dans des sous-bois ; un « Grand Café de la gare » et un garage pour les amateurs d’automobiles anciennes : Linkebeek a des allures de banlieue idéale. Un signe, toutefois, ne trompe pas : ici, pas une indication routière bilingue qui ne soit maculée ou rendue carrément illisible. Une vieille tradition dans cette périphérie flamande de Bruxelles, un lieu où, comme le proclame un slogan, « Les Flamands sont chez eux ». Par les hasards de l’histoire de la Belgique, la commune s’est retrouvée ancrée dans le territoire flamand en 1963, au moment où une « frontière linguistique » a été tracée de part en part du royaume, en prélude à la « fédéralisation » de l’Etat. « Quand mes parents sont arrivés ici, tout était bilingue et les listes électorales étaient “mixtes”, réunissant des francophones et des Flamands. Les décisions de 1963 ont mis un terme à cette bonne entente », dit Damien Thiéry, 43 ans, bourgmestre (maire). La « frontière » un peu artificielle de 1963, est aujourd’hui devenue celle qui sépare des régions belges de plus en plus en opposition. Membre du Front démocratique des D francophones (FDF), M. Thiéry, cadre parents d’élèves. Quant à la société régiosupérieur, gère depuis quelques mois nale des transports, elle veut interdire une commune prétendument flamande tout usage de la langue de Voltaire par mais dont 83 % des 4 800 habitants sont, ses chauffeurs. L’avenir ? « Pas très encourageant, car en réalité, des francophones qui, souligne-t-il, « ne peuvent s’exprimer dans leur je ne vois malheureusement personne qui veuille faire un pas vers l’autre », assure langue ». S’ils prononcent un seul mot dans leur Damien Thiéry, lui-même bilingue et langue lors d’un conseil municipal, les désireux de « développer une vision pacifiélus francophones (13 sur 15, dont 10 que ». Pendant ce temps, les négociations en appartiennent à la liste de M. Thiéry) verront toutes leurs délibérations annulées vue de la formation d’un gouvernement par la tutelle, à savoir la Région flaman- fédéral voient s’affronter Flamands et francophones. Les premiers ont déposé de. Si la bibliothèque municipale ne possè- un cahier de revendications visant à assude pas 75 % d’ouvrages en néerlandais, la rer plus de pouvoir aux Régions dans le subvention régionale qui lui est versée domaine de l’emploi, de la santé, de la justice ou des transports. Ils veusera supprimée – c’est le cas lent aussi obtenir la scission de depuis 2006 pour la bibliothèSi la bibliothèque l’arrondissement bilingue de que des jeunes. Un couple franmunicipale ne Bruxelles-Hal-Vilvorde. Une cophone habitant une commupossède pas 75 % véritable « bombe à retardene voisine et désireux d’inscrid’ouvrages ment », jugent les élus francore son enfant à l’école commuen néerlandais, phones de la périphérie, puisnale de Linkebeek n’y sera pas la subvention que cela priverait 150 000 franautorisé. régionale qui lui cophones de ce territoire de Ces quelques exemples, glaest versée sera leurs droits et que le seul lien nés parmi d’autres, ne sont pas supprimée territorial entre la Wallonie et les pires, la commune de Bruxelles serait brisé. M. Thiéry bénéficiant, comme Près de deux mois après les élections, cinq autres communes « périphériques » d’un régime dit de « facilités » : les fran- le « formateur » et premier ministre précophones peuvent notamment obtenir sumé, le chrétien démocrate flamand tous les courriers officiels dans leur lan- Yves Leterme, piétine. Certains misent gue. A condition de les demander, car ils désormais sur son échec et n’hésitent plus à envisager un scénario « tchécosloles recevront d’abord en néerlandais. Dans d’autres communes, où l’on vaque » : les partis francophones compte parfois de fortes minorités par- seraient obligés de suspendre les négocialant le français, la situation peut se révé- tions et des Flamands déclareraient que ler aberrante : une municipalité interdit le pays étant devenu ingouvernable, « il tout affichage en français sur les mar- faudrait le liquider », selon une formule chés, une autre enjoint les institutrices du politologue Vincent De Coorebyter. a de ne parler que le néerlandais avec les Jean-Pierre Stroobants CORRESPONDANCE ROUTE Accident de car polonais près de Dunkerque : 3 morts Une lettre de Claude d’Harcourt franceinter.com Photo : C. Abramowitz CULTURE Escale estivale EMMANUEL KHÉRAD LUNDI AU VENDREDI 18H - 19H FRANCE INTER : LA DIFFÉRENCE. CHAQUE JEUDI A 18H55 LES CHOIX CULTURELS DU JOURNAL Suite à la publication de l’article intitulé « L’administration refuse d’alléger la détention du nationaliste corse qui s’était défenestré », paru dans Le Monde du 26 juillet, Claude d’Harcourt, directeur de l’administration pénitentiaire, donne les rectifications suivantes : Le soit-transmis du juge Thiel du 18 juillet adressé au surveillant chef de la maison d’arrêt de la Santé, était, en réalité, destiné à l’institution hospitalière de la Pitié-Salpêtrière, où M. Dominique Pasqualaggi était hospitalisé sous garde policière. Il ne s’appliquait pas à l’établissement public de santé national de Fresnes (EPSNF). C’est la raison pour laquelle le juge Thiel a envoyé au directeur de l’EPSNF un soit-transmis spécifique le 20 juillet (soit 24 heures après son transfert) pour demander que la sœur et la mère de M. Pasqualaggi puissent bénéficier de parloirs prolongés, mais uniquement dans « les limites de la réglementation en cours » et non, comme vous l’indiquez, « sans contrainte de temps ou de nombre ». Conformément au règlement intérieur de l’hôpital de Fresnes, et au code de procédure pénale, comme tout détenu prévenu, M. Pasqualaggi bénéficie de trois parloirs d’une heure par semaine. Le droit de parloir de M. Pasqualaggi a été mis en place dès le samedi 21 juillet. Sa famille a pu en bénéficier aussitôt qu’elle en a formulé le souhait et ne s’est jamais manifestée auprès de la direction de l’hôpital concernant un problème au parloir. Il est inexact, dans ces conditions, de dire qu’un parloir a été refusé le 19 juillet à la mère et à la sœur. Vous parlez de cellule dite à « clé spéciale ». Cette expression n’est jamais utilisée dans l’administration pénitentiaire, les cellules étant toutes équipées d’un dou- ble verrou. Il n’y a donc pas eu de dispositif particulier pour M. Pasqualaggi. A son arrivée, celui-ci a fait l’objet d’une note de service pour que sa chambre ne puisse être ouverte que par un personnel pénitentiaire. Cette procédure courante à l’EPSNF, pour des raisons de sécurité, ne remet pas en cause la qualité et la continuité des soins. Après concertation avec le docteur Arrada, médecin chef du service de rééducation fonctionnelle, un dispositif adapté a été mis en œuvre pour faciliter le travail de l’équipe soignante. M. Pasqualaggi a bénéficié de traitements préconisés par la Pitié-Salpêtrière, et des traitements supplémentaires lui ont été prescrits par le médecin chef du service de l’EPSNF, lesquels lui sont bien évidemment prodigués. Enfin, M. Pasqualaggi n’a jamais signalé aucune difficulté pour prendre ses repas. Au moins 3 personnes ont été tuées et 27 blessées, mercredi matin 8 août, dans un accident de car, sur l’autoroute A16 près de Dunkerque. Le véhicule de 47 passagers immatriculé en Pologne s’est renversé au moment où il s’engageait vers l’aire de repos « les Moëres ». Une cellule de crise a été mise en place à la sous-préfecture de Dunkerque, où seules les « conditions météorologiques » étaient invoquées mercredi comme cause de l’accident. ALLEMAGNE Fraude fiscale : le fils du clan Strauss acquitté Max Strauss, fils aîné de Franz-Josef Strauss, l’une des figures les plus importantes de la droite allemande, n’ira pas en prison. Rejugé pour fraude fiscale dans une affaire de commissions sur des ventes d’Airbus et de chars à la Thaïlande et au Canada, il a été relaxé « faute de preuves » par le tribunal d’instance d’Augsbourg, lundi 6 août. – (Corresp.) BERLIN. Economie & Entreprises 0123 Jeudi 9 août 2007 9 Finance La Banque centrale américaine continue à insister sur la menace inflationniste La Réserve fédérale laisse ses taux inchangés malgré la crise immobilière Statu quo TAUX DES FONDS FÉDÉRAUX AMÉRICAINS 7 % 5,25 6 5 4 3 2 1 0 31 déc. 1999 8 août 2007 Source : Bloomberg our la neuvième fois consécutive, la Banque centrale américaine (Fed) a choisi, mardi 7 août, de garder ses taux inchangés à 5,25 %, plus préoccupée par les risques d’inflation que par les déboires du marché du crédit immobilier aux Etats-Unis. A l’issue de son comité de politique monétaire (FOMC), la Fed a toutefois pris acte des turbulences et souligné que « les marchés financiers ont été volatils au cours des dernières semaines, les conditions de crédit se sont resserrées pour certains ménages et certaines entreprises, et la correction de l’immobilier se poursuit ». La Fed garde toujours les yeux rivés sur l’inflation qui reste sa « première préoccupation ». Tout en reconnaissant que les marchés du crédit rencontrent des difficultés, Ben Bernanke, président de la Fed, tenant de l’orthodoxie monétaire, n’a pas souhaité modifier sa hiérarchie des risques. Il n’a en particulier pas donné de signal sur une éventuelle baisse des taux directeurs dans les prochains mois, souhaitée par les marchés financiers. Ben Bernanke, contrairement à ce qu’avait fait son prédécesseur Alan Greenspan lors de la faillite, en 1998, du fonds spéculatif LTCM (Long Term Capital Management), ne semble pas décidé à modifier sa politique monétaire pour calmer les investisseurs. La Fed reste d’ailleurs optimiste et prévoit une « croissance solide du marché de l’emploi et des revenus » qui devrait permettre à l’économie de « continuer à croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir ». Alors que le marché des prêts hypothécaire subprime consentis à des ménages au profil financier peu solide est pratiquement déserté, les craintes d’une crise de liquidités plus généralisée s’amplifient. La faillite de certains organismes financiers depuis le début de l’année inquiète les investisseurs. Confrontés aux défauts de paiement de la part des ménages américains très modestes, les organismes de P INFORMATIQUE Lenovo en négociation pour racheter Packard Bell Le groupe chinois Lenovo, numéro trois mondial de la fabrication d’ordinateurs personnels, est entré en négociation pour racheter le fabricant européen Packard Bell, a-t-il indiqué mardi 7 août. Lenovo précise toutefois que l’opération n’est pas encore conclue. Selon la presse asiatique, le groupe taïwanais Acer serait aussi candidat au rachat. FINANCE Montant record de fusions et acquisitions Le montant des fusions et acquisitions réalisées depuis le 1er janvier 2007 a atteint 1 290 milliards de dollars (940 milliards d’euros), dépassant le montant global des opérations pour l’ensemble de l’année 2006 (1 280 milliards de dollars) selon les chiffres communiqués, mardi 7 août, par le cabinet d’études Thomson Financial. prêts ne trouvent plus de banques disposées à les refinancer. Depuis janvier, une cinquantaine d’organismes créditeurs sur le marché subprime ont ainsi mis la clef sous la porte. L’organisme de refinancement de prêts immobiliers American Home Mortgage Investment a annoncé lundi avoir déposé son bilan. Le groupe, basé à Melville (Etat de New York) est le second plus important prêteur sur le marché immobilier à se placer en faillite cette année, après la société californienne New Century Financial, en avril. Fait inquiétant supplémentaire, contrairement à New Century et aux autres créditeurs en difficulté, American Home n’était pas un prêteur subprime. Seule une infime proportion des 58,9 milliards de dollars (42,8 milliards d’euros) de crédits émis était destinée à des ménages modestes présentant un profil risqué. « Contagion » Les formules de prêts ont été octroyées à des clients présentant de meilleures garanties dites Alt-A, situées entre la qualité prime et subprime, et environ la moitié étaient à taux variable et donc soumises aux variations des taux d’intérêt décidées par la Réserve Fédérale (Fed). Parmi les principales banques créditrices d’American Home, ayant toutes pignon sur rue à Wall Street, on trouve la Deutsche Bank, le Wilmington Trust, et JPMorgan Chase. Ben Bernanke, président de la Fed depuis février 2006. JASON REED/REUTERS Ce sont tous les acteurs financiers de l’immobilier qui sont affectés outreAtlantique. Countrywide Financial Corporation, le numéro un américain du crédit immobilier, a indiqué, jeudi, que « même si sa situation financière reste bonne », des crédits non remboursés ont fait reculer ses profits de 710 millions de dollars au second trimestre 2007. Et les plus grands noms de la finance new-yorkaise sont touchés. Warren Spector, coprésident de la prestigieuse banque d’affaires américaine Bear Stearns, a été contraint à la démission, dimanche. Il est rendu responsable de la faillite, il y a six semaines, de deux fonds spéculatifs (hedge funds) de l’établissement, très exposés sur les prêts hypothécaires à risque, et dotés de 1,56 milliard de dollars de capitaux à eux deux. Résultat : Bear Stearns a vu son cours chuter de 30 % depuis début juin, conduisant l’agence de notation Standard and Poor’s à abaisser la perspective de Bear Stearns de stable à négative. Et dans une étude publiée mardi, S & P a estimé que la crise actuelle va entraîner « une baisse significative » des revenus des grandes banques américaines. « Les informations sur tel fonds spéculatif ou telle banque essuyant de lourdes pertes en raison de leur exposition au marché des subprime ont créé la désagréable impression des premiers remous d’une contagion financière et d’un mouvement de panique », constate la banque d’affaires Lehman Brothers dans sa dernière note hebdomadaire. Les banques étrangères ne sont pas non plus à l’abri. Alors qu’en Allemagne, plusieurs fonds de placement ont été récemment gelés, la Bank of China a annoncé lundi que la crise du subprime américain va lui coûter « des millions de dollars ». Selon les chiffres du département du Trésor des Etats-Unis, la Chine est le premier investisseur en titres gagés sur des emprunts hypothécaires américains. Elle en détiendrait 107,5 milliards de dollars. a Maguy Day MARK ZANDI ÉCONOMISTE EN CHEF D’ECONOMIST.COM « La menace la plus importante est sur la consommation des ménages » Quelle est la situation aujourd’hui sur le marché du crédit immobilier américain ? D’abord, l’effondrement du marché des prêts hypothécaires à risque (subprime) a un impact important. Le volume des crédits immobiliers émis ne devrait pas dépasser 300 milliards de dollars en 2007, après avoir atteint un plus haut de 600 milliards de dollars (436 556 milliards d’euros) en 2006. L’ensemble du marché du crédit subprime semble avoir mis la clé sous la porte. Les prêts pour des ménages présentant plus de garanties que les Américains les plus modestes ayant recours au subprime ainsi que les prêts dits jumbo (supérieurs à 417 000 dollars) sont réduits à la portion congrue, tandis que les prêts à taux variable sont en nette diminution. Le crédit classique n’a pas cessé mais les conditions se sont durcies pour tous les emprunteurs. Que traduisent le nombre croissant de saisies de biens immobiliers et les retards de paiement des emprunteurs ? Les défauts de paiement pour des primo-accédants à la propriété devraient atteindre le chiffre record de 1,3 million de dollars en 2007, contre 900 000 en 2006 et 800 000 en 2005. Ces irrégularités de paiement sont la première étape d’une procédure de saisie aux Etats-Unis. La plupart de ces retards aboutissent aux ventes aux enchères des maisons à des prix nettement inférieurs à leur valeur et exercent une pression supplémentaire sur le marché immobilier. La pression sur le marché du crédit hypothécaire qui en résulte n’a jamais été aussi grave depuis la Grande Dépression des années 1930. La crise se limite-t-elle à certains prêteurs ou présente-t-elle un danger pour l’ensemble du secteur du crédit aux Etats-Unis ? Les problèmes rencontrés touchent tous les prêteurs, même s’ils affectent plus particulièrement environ une douzaine d’organismes de financement de crédit qui ont pris beaucoup de risques. La plupart de ces sociétés ont déjà fait faillite ou ont été rachetées. Elles représentaient environ 50 % du volume des crédits émis sur le marché à risque en 2006. Le secteur bancaire est-il en danger ? Le système bancaire américain est très exposé aux problèmes du marché du crédit. Selon la Banque centrale, un tiers des actifs des plus importantes banques commerciales américaines est constitué de prêts ou de titres appuyés sur des prêts immobiliers. D’après mes estimations, les investisseurs qui ont placé des fonds dans ces titres adossés à des dettes diverses devraient perdre, au bout du compte, plus de 100 milliards de dollars. Les institutions bancaires ont, toutefois, atteint un haut niveau de capitalisation et ne courent pratiquement aucun risque financier. Quels sont les risques pour l’économie dans son ensemble ? La menace la plus importante est celle sur la consommation des ménages et l’effet de richesse immobilier négatif. La chute des prix et la disparition de la possibilité d’obtenir des prêts à la consom- mation avec pour garantie un bien immobilier pèse sur les Américains, en particulier à revenus modestes ou moyens, qui se voient contraints de tempérer leurs dépenses. La croissance des ventes de détail a considérablement ralenti depuis le retournement du marché immobilier. En ce moment, les ventes n’augmentent que de 4 % sur un an, contre plus du double, à leur plus haut, au début de 2006. Si les dépenses de consommation reculent encore beaucoup, l’économie est en danger. La demande des ménages est aussi particulièrement sensible aux conséquences de la crise de l’immobilier sur l’emploi. Jusqu’à présent, les profits sont au rendez-vous pour les entreprises américaines qui ne semblent pas prêtes à licencier. Le taux de chômage est à un solide 4,6 %. Aussi longtemps que les entreprises augmentent leurs effectifs, les consommateurs plieront sous le poids de la crise immobilière mais ne se briseront pas. a Propos recueillis par M. Da. VITICULTURE EXPORTATIONS RECORDS Les vins australiens séduisent le monde SYDNEY CORRESPONDANCE Les vins australiens ont la cote. Leurs exportations ont atteint, en juillet, sur un an, un montant record de 3 milliards de dollars australiens (1,87 milliard d’euros), selon des statistiques publiées mardi 7 août. Ce qui représente un volume de 805 millions de litres, là aussi un niveau sans précédent. L’Australie est désormais le quatrième exportateur de vin de la planète, et le sixième plus gros producteur. Sam Tolley, le directeur de la société australienne des vins et spiritueux, s’est félicité des résultats. « Nous avons atteint cela grâce à la croissance des ventes de vin en bouteille, et cela reflète la hausse du prix par litre et une gamme de meilleure qualité. C’est clairement ce que l’on souhaite pour l’avenir », a-t-il expliqué. La sécheresse qui a touché l’Australie en 2006 a permis de diminuer le surplus de production des années précédentes. « Nous craignions qu’à force, nos vins soient considérés comme des produits bon marché à l’étranger », observe Lawrie Stanford, responsable des informations et analyses pour la société des vins. « Or la dernière récolte, plus faible, a donné l’opportunité à l’industrie de montrer ses produits de haute qualité. » La Grande-Bretagne reste le principal importateur, avec 285 millions de litres achetés depuis un an, pour une valeur de 974 millions de dollars. Les EtatsUnis représentent un marché qui capte toutes les attentions. Deuxième plus gros importateur de vin australien, ils lui ont consacré 962 millions de dollars. « Les EtatsUnis, comme le Canada, apprécient les caractéristiques de nos vins, car ce sont des produits accessibles, faciles à comprendre », analyse M. Stanford. Les pays asiatiques ont augmenté leur consommation. Ainsi, la Chine a dépensé 51 millions de dollars, soit 125 % de plus qu’en 2006. En Europe, l’Australie vise les pays qui n’ont pas de production locale. La France ou l’Italie restent difficiles d’accès, mais les Français ont néanmoins dépensé 15,6 millions de dollars pour du vin australien. En 2008, selon les prévisions du secteur, la récolte en Australie devrait plafonner à 1,4 million de tonnes de raisins, en raison de la sécheresse persistante. « Il est important d’avoir des pluies hivernales suffisantes, et il nous faudra porter attention à l’utilisation de l’eau pour la prochaine récolte », a commenté M. Tolley. a Marie-Morgane Le Moël EXCLUSIF « L’Enfance d’Hitler » : le livre-événement de Norman Mailer CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI Economie & Finances 10 MATÉRIAUX Saint-Gobain achète Maxit, leader allemand du mortier, pour 2,12 milliards d’euros LE FABRICANT français de matériaux de construction Saint-Gobain a annoncé, mardi 7 août, le rachat de l’allemand Maxit, spécialiste des mortiers industriels, auprès de son propriétaire, HeidelbergCement, pour 2,12 milliards d’euros. L’opération, qui reste soumise aux autorités de la concurrence, devrait être close au quatrième trimestre de cette année. Avec l’acquisition de Maxit, leader de son secteur en Allemagne et en Scandinavie, Saint-Gobain, qui poursuit son recentrage sur les marchés de l’habitat, va doubler de taille sur ce segment des matériaux de construction, avec un chiffre d’affaires de plus de 2 milliards d’euros et 20 % de part de marché en Europe et dans les pays émergents. Saint-Gobain, déjà présent dans cette activité avec la marque Weber, en France, en Europe du Sud et en Europe de l’Est offre ainsi à sa filiale française une complémentarité géographique. Les synergies de coûts de l’opération sont estimées à 30 millions d’euros par an. C’est la première opération d’envergure depuis que Pierre-André de Chalendar a pris les rênes de l’entreprise au mois de juin, en remplacement de Jean-Louis Beffa (Le Monde du 8 juin). C’est surtout, pour Saint-Gobain, la première opération de cette taille depuis la reprise du britannique BPB, le leader mondial de la plaque de plâtre au mois de novembre 2005. a François Bostnavaron 0123 Jeudi 9 août 2007 TABLEAU DE BORD Nouvelle dégradation du commerce er extérieur français au 1 semestre quer la dégradation structurelle de notre commerce extérieur. Hors énergie nous aurions aussi un déficit au premier semestre de plus de deux milliards d’euros et cela pour la première fois depuis des années. » Ainsi, la France ne parvient plus aujourd’hui, même en Europe, à maintenir ses parts de marché. Ce que soulignait Christian Noyer, le gouverneur de la Banque de France, dans sa lettre annuelle au président de la République rendue publique le 2 août. « C’est à l’intérieur de la zone euro que se dégradent principalement nos échanges extérieurs ; beaucoup de nos partenaires européens soumis aux mêmes contraintes réalisent une performance supérieure », précisait alors M. Noyer. Il devient de ce fait difficile pour le gouvernement d’accuser l’euro fort d’être le responsable des contre-performances des exportations françaises. Avec la même monnaie, l’Allemagne reste le premier exportateur mondial. « Notre modèle, c’est l’Allemagne. La France a des handicaps structurels qui freinent les exportations », déclare Hervé Novelli, secrétaire d’Etat au commerce extérieur e commerce extérieur français continue à se dégrader. Le déficit s’est creusé à 15 milliards d’euros sur les six premiers mois de 2007 contre 12,9 milliards au premier semestre de l’année précédente. Sur l’ensemble de 2006, le déficit s’était élevé à 26,4 milliards d’euros, un niveau qualifié alors d’« historique ». Les importations ont encore progressé dans les premiers mois de 2007 plus rapidement que les exportations. Les entreprises françaises perdent toujours des parts de marchés. Ce n’est pas le cas de l’Allemagne. Son excédent commercial s’est élevé, pour le seul mois de juin, à 16,5 milliards d’euros, après 17,3 milliards en mai. « Dans le passé, les dégradations du commerce extérieur étaient sanctionnées immédiatement sur les marchés de change. Avec l’euro, rien de tel aujourd’hui. Mais cela ne veut pas dire que la situation n’est pas sérieuse », a déclaré au Monde Hervé Novelli, secrétaire d’Etat aux entreprises et au commerce extérieur. « Bien sûr, la facture énergétique est une explication, ajoute-t-il. Elle a été multipliée par cinq depuis 2000. Mais il ne faut pas utiliser cela comme prétexte pour mas- L CHAUSSURES POLÉMIQUE AVEC LE SYNDICAT FO Charles Jourdan va sous-traiter l’ensemble de sa production FRANCE DANS une lettre du 6 août, adressée au préfet de la Drôme, le secrétaire général de l’Union interdépartementale FO Drôme-Ardèche, Gérard Clément, dénonce un plan de licenciement chez le chausseur de luxe Charles Jourdan, situé à Romans-sur-Isère (Drôme). Selon le syndicat, le PDG de l’entreprise, Yannis Bilquez, veut externaliser la production en la confiant à un sous-traitant. Il en résulterait « un projet de licenciement, qui devrait être confirmé le 23 août, concernant environ 90 personnes et le transfert des 80 restantes ». Pour M. Bilquez, « FO a mal compris notre projet ». Lors du dernier comité d’entreprise, le 19 juillet, le PDG a annoncé son intention de transférer l’activité de production (40 % de l’ensemble) auprès d’un sous-traitant. « Car dans notre usine, sur nos trois chaînes de production, une seule fonctionne, indique-t-il. La production pénalise l’entreprise. » L’idée est de créer un pôle de sous-traitance industrielle sur Romans. « D’autres marques comme Chanel ou Dior pourront ainsi en profiter, revenir fabriquer en France et non plus en Italie, assure-t-il. Nous voulons garder le savoir-faire à Romans. » Sur les 215 salariés que compte Charles Jourdan en France, 145 sont à Romans-sur-Isère (environ 80 à la production). Ces derniers seraient tous « transférés » à ce sous-traitant. « Nous garantissons leur emploi et notre production de 40 000 paires par an, affirme M. Bilquez. C’est une mesure antidélocalisation. » Le syndicat FO dénonce une « “dématérialisation” de l’entreprise ». Charles Jourdan (propriété du fonds suisse Avendis Capital) prévoit par ailleurs de supprimer une trentaine d’emplois. Il y a deux ans, Stéphane Kélian Production avait été placé en liquidation judiciaire et trois sociétés de Charles Jourdan avaient déposé leur bilan. Il y a plus de vingt ans, cette industrie assurait 80 % de l’emploi local. Aujourd’hui, c’est 7 %. a SICAV ET FCP ATOUT FRANCE C ATOUT FRANCE D ATOUT MODERATIONSC ATOUT MONDE C ATOUT VERT HORIZ C ATOUT VIVACTIONS C CAPITOP EUROBLIG C CAPITOP EUROBLIG D CAPITOP MONETAIREC CAPITOP REVENUS D ATOUT HORIZON DUO 256,55 208,76 113,87 48,91 16,30 128,12 124,24 81,55 211,45 157,50 11,43 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 8/8 6/8 6/8 EURCO SOLIDARITE MONELION JOUR C MONELION JOUR D SICAV 5000 SLIVAFRANCE SLIVARENTE SLIVINTER TRILION 257,80 544,80 426,19 196,37 312,11 40,22 144,61 780,51 6/8 7/8 7/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 104,75 198,65 158,29 189,24 155,97 179,80 70,01 201,67 306,54 110,25 6/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 6/8 6/8 6/8 39,47 43,15 46,89 25,03 14,29 7/8 7/8 7/8 7/8 3/8 Mustapha Kessous SUISSE ETATS-UNIS Maxi 2007 Mini 2007 PER 5680,71 8/8 1,07 6168,15 1/6 5295,58 14/3 13,80 CAC Mid100 8134,49 8/8 0,94 8904,67 31/5 7626,45 5/3 9521,16 7/8 0,27 10236,96 5/7 8548,06 2/1 SBF 250 3995,90 7/8 1,48 4395,34 1/6 3788,60 14/3 14,40 DAX Index 7574,96 8/8 0,82 8151,57 13/7 6437,25 5/3 13,80 FTSE 100 index 6344,20 8/8 0,56 6754,10 13/7 5989,60 5/3 12,50 Swiss market 8812,83 8/8 0,75 9548,09 4/6 8571,44 6/8 14,30 0,26 14021,95 17/7 11939,61 14/3 14,80 Dow Jones ind. 13504,30 7/8 JAPON 2561,60 7/8 Nikkei 225 17029,28 8/8 0,56 2724,74 19/7 2331,57 14/3 25,00 0,64 18300,39 26/2 16532,91 5/3 17,50 PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue. n/d : valeur non disponible. COURS DE L'EURO OR Achat Vente MERCREDI 8 AOÙT 9h58 Cours % var. dollar us ................................1,3741...........1,3746 yen .......................................163,7200 ......163,7600 ONCE D'OR EN DOLLAR.................669,25.......-0,73 couronne tchèque.............28,1500.........28,1700 PÉTROLE couronne danoise ...............7,4431...........7,4441 livre sterling.........................0,6799...........0,6802 forint hongrois...............248,9000 ......249,9000 MERCREDI 8 AOÙT 9h58 Cours % var. LIGHT SWEET CRUDE.......................72,25 ........0,26 zloty polonais ......................3,7710...........3,7810 couronne suédoise ..............9,2261...........9,2291 couronne slovaque ..........33,2990.........33,3980 franc suisse ...........................1,6461...........1,6463 couronne norvég. ...............7,9837...........7,9877 TAUX TAUX D'INTÉRÊT LE 8/8 rouble...................................34,9690.........35,0690 Vietnam Le président de la Banque mondiale, l’Américain Robert Zoellick, a salué, mardi 7 août, les progrès du Vietnam en matière de lutte contre la pauvreté. En visite dans le pays, le patron de la Banque mondiale a affirmé qu’il souhaitait s’inspirer du modèle vietnamien en matière de lutte contre la pauvreté et « voir la façon dont le gouvernement a utilisé l’argent et l’expertise fournie par le biais de l’Association internationale de développement (IDA) ». En 2006, le Vietnam a affiché une croissance économique de 8,2 % et réduit le taux de pauvreté de près de 60 % durant les années 1990, à moins de 20 % actuellement. Sur le plan politique, M. Zoellick a toutefois noté que le pays devait améliorer « la gouvernance, la transparence, le respect de la loi et les systèmes financiers ». Mercredi 8 août 9h45 Valeur CAC 40 Nasdaq composite Les commandes de biens d’équipement du secteur privé ont chuté de 10,4 % au Japon en juin par rapport au mois de mai, selon les statistiques gouvernementales publiées mercredi 8 août. Ce repli est plus accentué que prévu. Les économistes sondés par le quotidien Nikkei, envisageaient une baisse de 5,2 %. VALEURS DU CAC40 % var. CAC Small 90 ALLEMAGNE ROYAUME UNI Dernier cours Japon Eric Leser LES BOURSES DANS LE MONDE 8/8, 9h58 Indice Les crédits à la consommation ont progressé de 6,5 % aux Etats-Unis en juin en rythme annuel après une hausse de 7,9 % (chiffre révisé) en mai, a annoncé, mardi 7 août, la Réserve fédérale américaine (Fed). Cette hausse, estimée à 13,2 milliards de dollars (9,6 milliards d’euros), est supérieure aux attentes des analystes, qui tablaient sur 6 milliards. Le montant total des crédits a atteint 2 459,9 milliards de dollars en juin contre 2 446,8 milliards en mai. plus les entreprises sont grandes, plus elles exportent. Ensuite, à taille équivalente, les firmes allemandes exportent plus que les françaises. Cela s’explique à la fois par un déficit d’innovation et un problème de compétitivité [des entreprises françaises]. Enfin, l’orientation géographique de nos exportations n’est pas optimale, trop faible vers des pays comme la Chine et la Russie », ajoute le secrétaire d’Etat. Plusieurs économistes estiment que le recul de la compétitivité française est la conséquence directe de la dérive des coûts de production depuis plusieurs années, liée notamment à la mise en place des 35 heures. Inférieurs de plus de 10 % à ceux de l’Allemagne en 1999, les coûts salariaux horaires français seraient désormais au même niveau. M. Novelli ne conteste pas cette explication mais rejette en revanche celle avancée par d’autres économistes qui mettent en avant la mauvaise spécialisation de l’économie française. « Contrairement aux idées reçues, notre problème n’est pas celui de la spécialisation sectorielle, très comparable en fait à celle de l’Allemagne. Ils exportent plus de voitures que nous, mais contrairement à ce qu’on pourrait croire, nous sommes meilleurs dans la chimie par exemple », précise-t-il. Pour redresser la compétitivité des entreprises françaises, le secrétaire d’Etat entend « simplifier l’environnement administratif des sociétés, soutenir l’innovation, réduire la fiscalité et améliorer les conditions de financement des entreprises moyennes. » a Recul de la compétitivité « Afin de mesurer précisément nos handicaps, nous avons décidé de nous comparer à l’Allemagne. C’est notre modèle, le seul pays qui, en dépit de l’émergence de la Chine, ne perd pas de parts de marché », explique M. Novelli. « La France a des atouts, elle est le 4e exportateur mondial de services et la 3e destination des investissements étrangers, mais elle a des problèmes structurels auxquels le gouvernement entend remédier. Le premier est le nombre insuffisant d’entreprises de taille moyenne. Nous en avons moitié moins que l’Allemagne. Or Pays Etats-Unis Taux j.le j. Taux 3 mois Taux 10 ans Taux 30 ans livre turque...........................1,7324...........1,7424 france 4,23 4,33 4,43 4,56 dollar australien ................1,6033...........1,6042 royaume-uni 5,85 6,12 5,22 4,72 dollar canadien...................1,4495...........1,4505 italie 4,23 4,33 4,63 4,90 yuan chinois .......................10,4120.........10,4220 won sud-coréen ............1271,6000 ....1272,6000 allemagne 4,23 4,33 4,35 4,50 japon 0,57 0,83 1,69 2,13 dollar néo-zéland...............1,8001...........1,8101 états-unis 5,33 5,36 4,87 5,11 rand sud-africain................9,6688...........9,6788 suisse 2,63 2,72 2,97 3,23 Dernier cours Cours préc. % var. /préc. % var. 31/12 Plus haut Plus bas Divid. net Code ISIN ACCOR ............................◗.....59,10......58,55 .....0,94 .....0,68 ......75,32 .....58,14 ....2,95 ...FR0000120404 AIR FRANCE -KLM.............◗ .....33,45......33,34 .....0,33 .....4,89 ......39,40 .....31,11 ....0,48 ...FR0000031122 AIR LIQUIDE ......................◗ .....94,59......93,10 .....1,60 .....5,16....102,12 .....82,58 ....4,00 ...FR0000120073 ALCATEL-LUCENT .............◗........8,26........8,17 .....1,10..-24,22 ......11,86........8,02 ....0,16 ...FR0000130007 ALSTOM.............................◗ ...131,63 ...129,36 .....1,75 ...28,17....139,45 .....84,55 ....0,80 ...FR0010220475 ARCELOR MITTAL .............◗ .....45,58......44,87 .....1,58 ...42,53 ......50,08 .....30,02 ....0,20...NL0000361947 AXA....................................◗ .....29,82......29,03 .....2,72 ....-2,77 ......34,88 .....27,62 ....1,06 ...FR0000120628 BNP PARIBAS ....................◗ .....84,14......82,97 .....1,41 .....1,80 ......95,07 .....75,21 ....3,10 ...FR0000131104 BOUYGUES........................◗ .....55,72......55,43 .....0,52 ...14,58 ......67,43 .....48,42 ....1,20 ...FR0000120503 CAP GEMINI ......................◗ .....46,68......46,54 .....0,30 ....-1,83 ......59,87 .....45,60 ....0,70 ...FR0000125338 CARREFOUR ......................◗ .....52,01......51,35 .....1,29 ...13,21 ......58,46 .....42,82 ....1,03 ...FR0000120172 CREDIT AGRICOLE ............◗ .....28,65......28,13 .....1,85 ....-8,61 ......33,74 .....26,70 ....1,15 ...FR0000045072 DANONE............................◗ .....53,90......53,28 .....1,16 ....-6,10 ......64,17 .....51,30 ....2,00 ...FR0000120644 DEXIA.................................◗ .....21,48......21,21 .....1,27 .....3,52 ......24,96 .....19,75 ....0,61...BE0003796134 EADS ..................................◗ .....21,24......21,08 .....0,76..-18,62 ......26,48 .....20,94 ....0,10...NL0000235190 EDF .....................................◗ .....72,41......72,15 .....0,36 ...31,18 ......82,78 .....50,90 ....1,16 ...FR0010242511 ESSILOR INTL.....................◗ .....43,97......43,98....-0,02 .....7,97 ......47,50 .....40,10 ....1,10 ...FR0000121667 FRANCE TELECOM ............◗ .....20,60......20,44 .....0,78 ....-1,67 ......23,72 .....18,88 ....1,20 ...FR0000133308 GAZ DE FRANCE................◗ .....33,57......33,40 .....0,51 ....-3,67 ......38,45 .....31,82 ....1,10 ...FR0010208488 LAFARGE............................◗ ...122,00 ...120,92 .....0,89 .....8,25....137,20 ...106,40 ....3,00 ...FR0000120537 LAGARDERE ......................◗ .....58,55......58,20 .....0,60 ....-4,02 ......65,29 .....55,28 ....1,20 ...FR0000130213 L'OREAL .............................◗ .....85,80......84,40 .....1,66 ...13,04 ......90,24 .....74,25 ....1,18 ...FR0000120321 LVMH MOET HEN.............◗ .....82,43......81,23 .....1,48 .....3,10 ......89,20 .....77,10 ....1,10 ...FR0000121014 MICHELIN ..........................◗ .....86,85......86,45 .....0,46 ...19,79....106,70 .....67,75 ....1,45 ...FR0000121261 PERNOD RICARD ..............◗ ...154,00 ...152,62 .....0,90 .....6,25....166,66 ...138,11 ....1,26 ...FR0000120693 PEUGEOT ...........................◗ .....61,63......62,00....-0,60 ...22,77 ......67,35 .....47,41 ....1,35 ...FR0000121501 PPR .....................................◗ ...124,44 ...124,03 .....0,33 .....9,93....136,40 ...107,80 ....3,00 ...FR0000121485 RENAULT ...........................◗ ...100,41......99,89 .....0,52 ...10,34....122,87 .....84,30 ....3,10 ...FR0000131906 SAINT-GOBAIN.................◗ .....80,98......80,65 .....0,41 ...27,23 ......85,85 .....63,70 ....1,70 ...FR0000125007 SANOFI-AVENTIS .............◗ .....60,98......60,89 .....0,15..-12,82 ......71,95 .....58,41 ....1,75 ...FR0000120578 SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ .....97,50......96,66 .....0,87 ...17,22....110,26 .....83,47 ....3,00 ...FR0000121972 SOCIETE GENERALE ..........◗ ...134,56 ...132,32 .....1,69 .....4,63....162,00 ...119,66 ....5,20 ...FR0000130809 STMICROELECTRONICS ...◗ .....12,89......12,29 .....4,88 ....-8,39 ......15,61 .....12,14 ....0,19...NL0000226223 SUEZ...................................◗ .....37,77......37,63 .....0,37 ....-3,72 ......43,84 .....35,06 ....1,20 ...FR0000120529 TOTAL ................................◗ .....54,91......54,40 .....0,94 .....0,48 ......63,40 .....48,33 ....1,00 ...FR0000120271 UNIBAIL-RODAMCO ........◗ ...170,15 ...167,90 .....1,34 ....-8,08....241,50 ...162,01 ....2,00 ...FR0000124711 VALLOUREC.......................◗ ...197,55 ...196,00 .....0,79..-10,33....243,25 ...161,29 ....4,00 ...FR0000120354 VEOLIA ENVIRON. ............◗ .....54,70......54,14 .....1,03 ....-4,72 ......62,57 .....49,74 ....1,05 ...FR0000124141 VINCI..................................◗ .....51,08......50,55 .....1,05 .....5,54 ......62,41 .....47,05 ....1,80 ...FR0000125486 VIVENDI.............................◗ .....30,26......30,31....-0,16 .....2,20 ......33,04 .....28,20 ....1,20 ...FR0000127771 Cours en euros. ◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2007. n/d : valeur non disponible. Retrouvez l’ensemble des cotations sur notre site Internet : http://finance.lemonde.fr (Publicité) SÉLECTION publiée sous la responsabilité de l'émetteur Dernier cours connu le 8/8 à 9h Valeur Cours date en euro valeur Fonds communs de placements ECUR.1,2,3 FUTUR ECUR.ACTS EUROPEC ECUR.CAPIPREMIEREC ECUR.CAPITAL.C ECUR.DYNAMIQUE +D ECUR.ENERGIE D ECUR.EURIBOR ECUR.EXPANSION C ECUR.INVEST D ECUR.MONEPRE.INSTC ECUR.MONEPREMIEREC ECUR.SECURIPREM.C ECUREUIL SENSIPREM ECUR.TRESORERIE C ECUR.TRIMESTRIEL D 59,57 21,00 2567,67 52,57 45,49 49,93 1167,78 17150,04 62,86 110635,64 2260,86 2428,31 3094,96 62,78 255,62 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 130,30 387,63 67,39 6/8 6/8 6/8 196,04 602,57 45,59 6/8 6/8 6/8 ATOUT QUANTEURO D CAAM ACTS EUROPE C CAPITOP MONDOBLIG Fonds communs de placements ATOUT EUROLAND D ATOUT EUROPE C ATOUT EURO MONDED CIC PROF.TEMPERE CIC PROFILE EQUILI CIC PROFILE DYNAMI CIC OBLI C.T. D 166,86 21,47 30,73 132,07 6/8 6/8 6/8 7/8 28,22 5,36 31,60 45,08 25,26 56,42 288,24 189,71 41,15 75,54 24,23 10,46 7,71 7/8 6/8 7/8 7/8 6/8 7/8 6/8 7/8 6/8 6/8 6/8 7/8 6/8 Fonds communs de placements CM ACTIONS EURO C CM- CIC ACTS JAPON CM EUROPE ACTIONS CM FRANCE ACTION C CM MID ACTS EUROPE CM MID-ACTS FRANCE CM MONDE ACTIONS CM OBL. CT C CM OPTION DYN C CM OPTION EQUIL.C CM OPTION MODER.C CM SELECTION PEA CM-CIC ACTS USA Fonds communs de placements DYNALION EUROPE EGERIS AC 25-65C EGERIS AC 25-65D EGERIS AC 55-100C EGERIS AC 55-100D EGERIS AC PEA25-65 EGERIS ACPEA55-100 EGERIS PRUDENT INTERLION EGERIS OBJ CAC7000 54974,14 109,88 23,01 17,69 137,73 126,20 224,22 175,66 144,13 123,22 750,77 90,75 83,12 77,39 217,69 201,21 235,24 217,89 255,00 236,93 97,60 2989,05 2266,18 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 Fonds communs de placements Fonds communs de placements CIC FRANCE D CIC EURO OPPORTUNI CIC EUROLEADERS C CIC OBLIGATIONS D CIC PLAN BOURSE LBPAM MONETAIRE E LBPAM MONETAIRE1D LBPAM OBLI COURT TERME C LBPAM OBLI COURT TERME D LBPAM OBLI LONG TERME 1 C LBPAM OBLI LONG TERME 1 D LBPAM OBLI MOYEN TERME C LBPAM OBLI MOYENTERME D LBPAM OBLI MONDE C LBPAM OBLI MONDE D LBPAM OBLI REVENUS LBPAM PROFIL 80 PEA D LBPAM PROFIL 100 C LBPAM PROFIL 100 D LBPAM PROFIL 15 C LBPAM PROFIL 15 D LBPAM PROFIL 50 C LBPAM PROFIL 50 D LBPAM PROFIL 80 C LBPAM PROFIL 80 D LBPAM PROFIL 80 PEA C LBPAM TRESORERIE 2 C LBPAM TRESORERIE 2 D LBPAM ACTIONS AMERIQUE C 23,51 LBPAM ACTIONS AMERIQUE D 21,53 LBPAM ACTIONS DEV DUR C 149,73 LBPAM ACTIONS DEV DUR D 139,82 LBPAM ACTIONS EURO R 34,36 LBPAM ACTIONS FRANCE C 116,20 LBPAM ACTIONS FRANCE D 104,75 LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE 45,82 LBPAM ACTIONS INDICE EURO 109,17 LBPAM ACTIONS MIDCAP C 154,94 LBPAM ACTIONS MIDCAP D 145,02 LBPAM ACTIONS MIDCAP E 12440,47 LBPAM ACTIONS MONDE C 225,37 LBPAM ACTIONS MONDE D 191,38 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C 22,40 LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D 19,91 LBPAM MONETAIRE 1 C 120,88 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 LBPAM ACTIONS TELECOM 51,79 LBPAM 1ERE MOYEN TERME 10875,72 LBPAM 1ERE MONETAIRE E 8123,64 LBPAM ACTIONS EUROPE C 80,00 LBPAM ACTIONS FINANCE 102,85 LBPAM ACTIONS SANTE 113,75 LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE 28,12 LBPAM ACTIONS EUROPE D 79,01 LBPAM ALTERNA 10 R 117,35 LBPAM MONETAIRE I 581749,65 LBPAM OBLI CREDIT 127,69 LBPAM OBLI EUROPE C 112,31 LBPAM OBLI EUROPE D 100,62 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 6/8 FCP Multi-gestion F&C- ASIA PAC DY F&C COM GL EM MKTS 15,47 105,25 7/8 7/8 F&C EM MKTS BD USD F&C ENHALPHAUKEQA F&C ENHALPHAUKEQI F&C ENHALPHAUKEQX F&C EUR INFL L.BD F&C EUR INFL LINK F&C EURO HI.YLD.BD F&C EURO.CORP. F&C EUROP SM CAP A F&C EUROPEAN EQTY F&C GL CONV BD A H F&C GL CONVER BOND F&C GL REAL ESTATE F&C GL.EMG.MKT.USD F&C GTAA ALPHA FD F&C GTAA ALPHA-I F&C JAPAN.EQTY F&C NORTH AMER EQ. F&C PACIFIC EQTY F&C STEWARD.FD INT F&C STEWARDSHI.INT F&C-ASIA PAC DY F&C-ASIA PAC DY A F&C-US SMALLCOMP F&C-US SMALLCOMP 12,70 100,00 100,00 100,00 9,62 9,61 14,41 17,83 18,90 19,01 13,19 13,08 16,95 24,96 94,04 94,22 26,50 22,85 43,11 10,16 10,56 15,43 15,40 88,03 9,62 7/8 6/8 6/8 6/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 6/8 6/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 7/8 ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... ...................................................................................... 0123 Jeudi 9 août 2007 Sports Médias 11 Le succès du site Rue89.com attire les investisseurs Victime d’un cambriolage qui, selon ses créateurs, « n’est pas une affaire d’Etat », le site d’information cherche à se développer 400 000 visites uniques par mois et s’est placé, en juin, en tête des durées de visites (28 minutes en moyenne) des sites d’informations. Il a même capté des recettes publicitaires dès ses débuts, ce qui, selon ses créateurs, était « inespéré ». es nouveaux locaux parisiens de Rue89.com, le site d’information fondé par quatre anciens journalistes du quotidien Libération, ont été cambriolés dans la nuit du vendredi 3 août. Selon Pierre Haski, responsable du site, les cambrioleurs n’ont dérobé que trois ordinateurs portables et rien n’a été fouillé. Une plainte a été déposée au commissariat du XXe arrondissement, quartier où Rue89.com est désormais installé. « Rien n’est à exclure, mais je ne pense pas qu’il s’agisse d’une affaire d’Etat, explique M. Haski. C’est un cambriolage banal du mois d’août. Nos locaux, qui regroupent plusieurs start-up, sont en rez-de-chaussée et nous avons essuyé les plâtres d’un système de sécurité qui, a priori, n’a pas été très efficace… » Créé début mai par des journalistes de Libération (Pierre Haski, Pascal Riché, Laurent Mauriac et Arnaud Aubron) ayant choisi le « plan départs » proposé par les nouveaux patrons du journal, Rue89.com s’est fait connaître rapidement grâce à plusieurs « révélations », dont celle concernant le Journal du dimanche qui avait renoncé à publier un article sur l’abstention de Cécilia Sarkozy au second tour de l’élection présidentielle. Aujourd’hui, le site revendique « Originalité et fiabilité » « Notre image d’indépendance joue pour beaucoup dans cette affluence, note Pierre Haski. Les internautes y trouvent aussi une grande visibilité grâce à l’importance donnée à la vidéo et à nos commentaires. De plus, nous ne nous mettons pas en concurrence avec les autres sites en courant après l’actualité. Notre originalité tient dans la fiabilité de nos informations et la plus-value que nous offrons. » Le site, lancé avec seulement 100 000 euros, emploie désormais quinze salariés dont huit journalistes. Et 280 000 euros ont pu être levés ces dernières semaines grâce à des dons d’amis, joliment baptisés « love money ». Les créateurs sont également en contact avec des investisseurs extérieurs (groupes de presse, fonds d’investissement) pour une entrée minoritaire dans le capital de la société. Déjà, Le Nouvel Observateur s’est associé au site pour créer en septembre « un portail communautaire sur l’actualité des livres » qui s’appellera bibliobs.com. Il sera piloté par Jérôme Garcin, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs, et permettra aux libraires, bibliothécaires, enseignants et passionnés de soumettre leurs critiques ou de tenir des blogs. a PRESSE la violence » de la réaction d’un « président aux nerfs fragiles » qui « se complaît à solliciter plus qu’à son tour les médias sur le moindre de ses faits et gestes et s’est trouvé piégé en se brûlant aux feux de la rampe ». « L’homme aux nerfs d’acier a craqué pour des photos en menaçant des journalistes d’agence et non, comme certains ont voulu le faire croire, en ayant affaire à des paparazzi en mal de scoop », souligne le syndicat. L Des danseuses chinoises aux couleurs des Yankees, un club de base-ball new-yorkais, lors des cérémonies du 8 août à Pékin. D. AZUBEL/EPA/SIPA Un an avant la cérémonie d’ouverture, Pékin face à la politisation des JO Des organisations de défense des droits de l’homme profitent de la date du 8 août pour interpeller le pays organisateur PÉKIN CORRESPONDANT ercredi 8 août, les Chinois se sont donné un avantgoût de l’« événement du siècle » pour la République populaire : un an avant la date magique du 08-08-08 – chiffres jugés propices définissant le 8 août 2008 – qui marquera le début des Jeux olympiques de Pékin, une grande manifestation a eu lieu sur la place Tiananmen et une quarantaine de spectacles ont été répétés dans la capitale en guise de test. Cette date symbolique a aussi marqué une étape dans la politisation de l’événement, les pouvoirs publics chinois ayant dû faire face à des manifestations menées par des organisations de défense des droits de l’homme. A sa descente d’avion, lundi, le président du Comité international olympique, Jacques Rogge, avait reconnu qu’« un de nos grands défis sera d’arriver à ce que les Jeux influencent l’évolution de la Chine dans le sens que beaucoup d’observateurs désirent ». Il s’était auparavant félicité de l’état de préparation des festivités, déclarant que « tout se passe conformément au calendrier annoncé ». « Voilà une ville dotée de splendides installations sportives ; une ville avec un réseau de transport amélioré et un nouvel aéro- M port ; une ville qui s’est aussi améliorée en termes de pollution et d’environnement », avait-il ajouté. Les autorités n’ont pas manqué de faire écho aux propos de M. Rogge, affirmant que Pékin était en passe de gagner la guerre contre la pollution. Alors qu’à l’extérieur le ciel était gris plombé et qu’un violent orage allait s’abattre sur la capitale, le vice-président du comité chinois d’organisation des Jeux, Wang Wei, a lui aussi parlé d’amélioration à propos de la situation de l’environnement dans l’une des villes les plus polluées d’Asie : « Le nombre de jours où l’air est de bonne qualité est passé de 100 en 1998 à 241 en 2006 », a-t-il assuré. La nourriture pour les athlètes et les visiteurs est un autre motif d’inquiétude, à l’heure où la Chine fait face à de sérieux problèmes de sécurité alimentaire et où la réputation du « made in China » en la matière est un motif de préoccupation croissante : M. Wang a promis que « toute nourriture entrant dans le village olympique sera estampillée et codée “nourriture olympique saine” » tandis que le processus de production des aliments sera étroitement surveillé. Outre les sportifs, Pékin s’apprête à accueillir 500 000 visiteurs durant les Jeux. Le début du compte à rebours est aussi l’occasion pour les organisations de défense des droits de l’homme internationales de rappeler que la puissance organisatrice n’a pas réellement changé son comportement à l’égard des adversaires du régime. Promesses non tenues L’organisation Human Rights Watch (HRW), basée à New York, vient de publier un rapport très critique : « Au lieu d’assister [avant les JO] à un “printemps de Pékin” [caractérisé] par plus de tolérance et de liberté, on assiste à un harcèlement des dissidents, à la répression d’activistes et aux efforts [du pouvoir] pour empêcher toute couverture médiatique indépendante », a remarqué Brad Adams, directeur d’HRW pour l’Asie. La levée des demandes d’autorisation de reportage pour les journalistes étrangers, décidée par le gouvernement depuis le 1er septembre Plus de 7 000 « canons à pluie » Afin de contrôler le courroux des cieux durant les Jeux, les Chinois vont jouer les faiseurs de pluie : le mois d’août est celui de la saison des pluies, et il s’agit d’éviter que des trombes d’eau ne viennent gâcher la fête. Les brigades du programme de « modification météorologique » sont déjà à pied d’œuvre et répètent des actions consistant à bombarder le ciel de paillettes d’iodure d’ar- gent. Celles-ci, condensant l’humidité, feront pleuvoir à loisir à l’écart des sites olympiques et devraient permettre aux organisateurs de ne pas être à la merci d’un orage intempestif. Pékin n’a pas lésiné sur les moyens : 32 000 personnes disposant de 7 100 « canons » sont employées pour ce programme, dont le coût est compris entre 60 et 80 millions de dollars. – (Corresp.) 2006, a sans doute facilité le travail des correspondants basés en Chine, mais ces derniers ont souvent été harcelés sur le terrain par des responsables se souciant peu des décisions prises par Pékin, estime en substance Human Rights Watch. Qui s’élève aussi contre les expulsions sans compensation adéquate d’habitants obligés de quitter leur domicile pour laisser la place aux bulldozers érigeant des bâtiments destinés aux olympiades. Des écoles « clandestines » de travailleurs migrants, qui ne peuvent inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires de la capitale, faute de papiers en règle, ont également été détruites. L’organisation Reporters sans frontières a tenu de son côté, mardi 7 août, une conférence de presse non autorisée devant les bâtiments du Comité d’organisation des Jeux olympiques (Bocog). Le secrétaire général de l’ONG de défense des droits des journalistes, Robert Ménard, a demandé la libération de la centaine de reporters, d’internautes ou de militants de la liberté d’expression actuellement emprisonnés en Chine. « Il n’est pas question de gâcher la fête, a-t-il déclaré, mais Pékin n’a pas tenu ses promesses concernant l’amélioration des droits de l’homme et fait preuve de cynisme en évoquant l’esprit olympique. » Par ailleurs, la Campagne pour un Tibet libre a fait savoir que six manifestants ont été arrêtés, mardi, pour avoir déployé sur la Grande Muraille une banderole détournant le slogan des JO de Pékin et réclamant l’indépendance de cette région himalayenne. a Le SNJ-CGT « exige » des excuses de Nicolas Sarkozy Le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) « exige », mardi 7 août, que le président de la République, Nicolas Sarkozy, présente ses « excuses » aux deux photographes américains qu’il a pris violemment à partie dimanche lors d’un reportage sur ses vacances aux Etats-Unis. Le syndicat « dénonce Daniel Psenny www.lemonde.fr/dosdoc Bruno Philip NATATION LA CHAMPIONNE VA S’ENTRAÎNER AVEC SON FRÈRE À AMBÉRIEU-EN-BUGEY (AIN) Laure Manaudou préparera les Jeux olympiques en famille AU LENDEMAIN de l’annonce de son éviction du club turinois LaPresse, Laure Manaudou a trouvé un nouveau point de chute, mardi 7 août : elle retourne à Ambérieu-en-Bugey (Ain), dans le club de ses débuts, présidé par son père Jean-Luc, où elle devrait préparer les Jeux olympiques de Pékin en compagnie de son frère aîné, Nicolas, 21 ans. A ce jour, ce jeune entraîneur ne s’est occupé que de son frère cadet, Florent, champion de France cadet. « Je n’ai peut-être pas une assez grande expérience au niveau de l’entraînement, mais je connais ma sœur par cœur », a déclaré Nicolas Manaudou, pour qui la solution familiale « peut être une force ». Cette décision ne satisfait pas tout le monde dans l’entourage de la nageuse. « Je ne dis pas que c’est une mauvaise solution, mais cela implique de mettre beaucoup de choses en place, au niveau du suivi médical, du programme d’entraînement, plein de choses qui ne s’improvisent pas », a réagi Claude Fauquet, directeur technique natio- nal de la natation française, « très déçu de ne pas avoir été associé à cette décision ». Par ailleurs, Jean-Luc Manaudou a apporté, dans le quotidien L’Equipe du 8 août, des détails sur le contrat en faveur d’un équipementier que les dirigeants du club turinois auraient fait signer à sa fille, fin juillet : « L’examen du document nous a permis de voir que, par rapport à son précédent contrat, tout ce qui la protégeait, en termes de droit à l’image ou de matériel, avait disparu. (…) Le 27 juillet, il a été demandé à Laure si elle avait la capacité de signer un contrat. Elle a eu la présence d’esprit de répondre que son père était le gérant [de la société qui gère ses droits d’image] et que lui devait signer. Du coup, partout où apparaissait la mention “Laure Manaudou”, le nom a été rayé et remplacé par le mien. » Dans un communiqué, Marco Durante, dirigeant de LaPresse, a assuré que son club avait toujours agi « dans le seul intérêt de la nageuse ». a E. C. L’océan, lieu d’échange et zone stratégique, est devenu un site à protéger Pour tout savoir, le meilleur du 123 En vente chez votre marchand de journaux 12 c yp g 0123 Jeudi 9 août 2007 Le théâtre en toute discrétion Grâce à Anne-Françoise Benhamou certaines des plus belles réussites théâtrales de ces dernières années ont vu le jour. Dramaturge, la jeune femme travaille avec Stéphane Braunschweig D ans le milieu du théâtre, on la surnomme « la discrète ». Pas seulement parce que, brune et menue, elle ressemble effectivement à la Judith Henry du fameux film de Christian Vincent. Mais aussi, simplement, parce que le qualificatif lui va bien : Anne-Françoise Benhamou accompagne depuis quinze ans le metteur en scène Stéphane Braunschweig. Dans l’ombre. Ensemble, ils ont été à l’origine de certaines des plus belles réussites théâtrales de ces dernières années, depuis ce Conte d’hiver de Shakespeare qui, en 1993, a signé leur première collaboration : Le Misanthrope de Molière, Brand de Henrik Ibsen, Vêtir ceux qui sont nus de Pirandello ou, tout récemment, Les Trois Sœurs de Tchekhov… Directeur du Théâtre national de Strasbourg depuis l’année 2000, Stéphane Braunschweig affirme qu’il « ne pourrait plus aujourd’hui faire un spectacle sans elle ». Que fait-elle ? Dramaturge. Pas au sens d’auteur dramatique. Le terme désigne aussi un métier toujours obscur en France, mais qui, en Allemagne, grande nation de théâtre, est devenu depuis longtemps une institution. Un métier aux contours flous, qui recoupe souvent les rôles de collaborateur artistique ou collaborateur littéraire. Le dramaturge est avant tout chargé de veiller à la bonne avancée de la dramaturgie du spectacle. CQFD. La dramaturgie, c’est le fil rouge de la pièce, sa charpente, et le sens qui s’en dégage : tel que l’a tissé l’auteur, et tel que l’interprète le metteur en scène. Au dramaturge revient de mener ce travail d’explication et de compréhension du texte, de faire couler ce courant souterrain, indécelable à l’œil nu, mais qui va irriguer tout le reste, du jeu des acteurs aux choix de scénographie et de costumes. La jeune femme, qui a fait khâgne au lycée Henri-IV, n’imagine pas un instant qu’elle se retrouvera un jour à cette place-là. Elle aime follement la littérature, a déjà reçu de grands chocs de théâtre : le 1789 d’Ariane Mnouchkine, vu à 14 ans et qui lui a laissé « un souvenir d’exaltation extraordinaire ». Et, dans le cadre de ses études de lettres classiques, une Médée jouée en latin et en grec par la troupe de La Mamma, mythique dans les années 1970. Mais le choc déclencheur est provoqué par la rencontre avec l’univers d’Antoine Vitez : le metteur en scène français est alors, dans ces années 1970, au cœur de la vie intellectuelle, artistique et politique française, avec sa vision puissante d’un « théâtre des idées », son engagement politique et humain, notamment auprès de ses élèves : « Je fais partie d’une génération de spectateurs qui a été d’abord formée par Vitez, sourit AnneFrançoise Benhamou. Son envergure, sa manière de situer le théâtre à la croisée de toutes ces disciplines qui ont été si importantes à cette période – la psychanalyse, le marxisme, les avancées de la critique littéraire – ont été pour moi capitales. » La rencontre avec Stéphane Braunschweig, passé lui aussi par l’« école Vitez », une dizaine d’années plus tard, se fera en grande partie sur ce terreau commun. L’ancienne doctorante se souvient encore avec émotion de cette année – c’était 1978, et le metteur en scène présentait au Festival quatre pièces de Molière – où des « tagueurs », comme on ne les appelait pas encore, avaient écrit « merci Vitez » sur les vieux murs d’Avignon : « Nous étions nombreux à penser la même chose… Pour moi, cette réflexion de Vitez sur la beauté et la nécessité de la littérature, mais aussi sur la manière dont elle rentre en contact avec un temps présent, a débouché, très concrètement, sur mon sujet de thèse : la mise en scène de Racine, de Copeau à Vitez… » La jeune femme se verrait bien critique universitaire, dans la lignée de son maître Bernard Dort, autre figure marquante de la vie théâtrale, grand critique brechtien et responsable des études théâtrales à l’université Paris-III. Le hasard va en décider autrement, dans ces années où « le théâtre est aussi une activité critique » et où les expériences foisonnent. Au Théâtre-studio de Vitry, le metteur en scène Jacques Lassalle donne sa chance à un garçon, Dominique Ferret, qui appelle Anne-Françoise Benhamou. Il lui propose d’adapter Mars, le roman culte de Fritz Zorn, et de « travailler avec lui ». D’autres collaborations suivront, avec des metteurs en scène comme Alain Olivier, Alain Milianti, Michèle Foucher… A chaque fois la définition de son rôle est floue, elle bouge avec chaque équipe artistique, recouverte de différentes étiquettes. Mais elle en revient toujours à cela : le rôle du regard porté sur le travail en cours, ce regard qui, chez elle comme chez ses collègues dramaturges, est nourri par une sérieuse connaissance universitaire, doublée d’une vraie sensibilité. Un pied à la fac – elle a fini par avoir un poste, elle fait cours sur Tchekhov ou Koltès –, un pied à l’intérieur du théâtre – elle s’occupe des publications du Théâtre du Maillon de Strasbourg –, elle rencontre Stéphane Braunschweig au début des années 1990. En l’interviewant. La qualité du regard qu’elle porte sur ses spectacles frappe le jeune metteur en scène, qui lui propose de le rejoindre. La première chose que l’on dit à nos élèves, c’est qu’ils doivent assumer de faire un travail invisible Quinze ans plus tard, l’aventure dure toujours. « C’est un métier qui s’invente dans la complicité avec un metteur en scène et avec une équipe », font-ils remarquer tous deux. Anne-Françoise Benha- mou est présente de bout en bout du travail théâtral. D’abord pour « nourrir l’imaginaire de la troupe », à l’aide de lectures et de discussions sur l’auteur et son univers. Dans le cours des répétitions, son rôle consiste souvent à « formuler ce qui est latent », à « mettre des mots sur ce qui chez moi reste souvent intuitif », explique Braunschweig. Pour cette fonction d’« accoucheuse de théâtre », sa connaissance de la psychanalyse, sans doute, est fondamentale : « Le tout est de trouver le bon moment pour dire les choses. Si c’est trop tôt, ou trop tard, ce n’est pas actif pour les acteurs. Il faut être extrêmement à l’écoute. » Aujourd’hui, le duo a ouvert une section « dramaturgie » à l’école du Théâtre national de Strasbourg. « La première chose que l’on dit à nos élèves, c’est qu’ils doivent assumer de faire un travail invisible, qui ne sera pas forcément reconnu à l’extérieur. » Anne-Françoise Benhamou, elle, n’éprouve aucune frustration dans ce rôle de l’ombre. Pour elle, « ce qui est beau dans le théâtre c’est cela : un rêve qui en suscite un autre, puis un autre encore, et finalement ces rêves, jusqu’à celui du spectateur, s’emboîtent pour faire une œuvre commune ». Discrète, décidément. Mais essentielle. a Fabienne Darge Photo Jacky Ley/Fedephoto pour « Le Monde » 0123 Jeudi 9 août 2007 Débats 13 Aaron-Jean-Marie Lustiger, mon cousin Dans le temps long de la vie, quand les ego se diluent, il reste les souvenirs d’un face-à-face intelligent et affectueux I l était déjà cardinal et archevêque de Paris lorsque j’ai fait sa connaissance. J’étais invité comme président nouvellement élu du CRIF et très curieux de rencontrer cette improbable personnalité – JeanMarie, mais toujours Aaron Lustiger –, ce fils venu de Pologne et se réclamant de sa judéité, soudainement promu au siège épiscopal le plus important de France. Il me semble que j’ai été converti au miracle de cette réalité. Bien sûr, la conversion au catholicisme pendant l’occupation allemande et sous le « statut des juifs » intriguait, et je connaissais les réticences de certains, mais ne les ai pas partagées, prenant ainsi une utile avance sur ceux qui refusaient le contact. Bien sûr, la conversion au catholicisme pendant l’occupation allemande et sous le “statut des juifs” intriguait J’ai toujours laissé à la conscience de chacun la liberté des choix essentiels, dès lors qu’il ne s’agissait ni d’une abjuration ni même d’un lâche renoncement, ou – pire encore – d’un camouflage indigne. L’actualité a fait que nous nous sommes rencontrés régulièrement, c’est-à-dire reconnus à la fois comme différents, mais proches aussi. Je l’ai, ces derniers temps, appelé « mon cousin » alors que je le ressentais comme un frère. Nous étions éloignés dans nos choix de vie, opposés sans doute dans notre rapport au divin, mais si proches dans notre croyance en la noblesse d’un savoir-vivre, d’une dignité humaine qui sache allier le sens et la pratique de la responsabilité personnelle et citoyenne au respect de soi et de l’autre. Il connaissait comme moi – sans doute lui Théo Klein Avocat et ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) en latin et moi en hébreu – ce « suis-je le gardien de mon frère ? » (Genèse, IV, 9) qui nous défie à chaque instant. Dans toute la longue affaire du carmel d’Auschwitz, nous n’avons pas cessé, des deux côtés de la table de négociation, de nous sentir les gardiens de nos frères. C’est donc à lui que j’ai présenté l’idée, très simple mais sans doute hors des normes de son Eglise, d’une rencontre entre représentants catholiques et juifs en vue de rechercher, ensemble, une solution impliquant la sortie des sœurs carmélites du bâtiment qu’elles occupaient dans les limites du camp d’Auschwitz. Il s’agissait d’un bâtiment nommé le Théâtre construit pour agrémenter la vie des soldats aux casernes toutes proches, mais c’était avant tout un bâtiment symbolique où étaient entreposés les gaz devant servir à l’extermination. Il ne s’agissait pas de solliciter un geste, mais d’obtenir la reconnaissance d’un droit au respect. Le fils de la mère juive déportée et assassinée m’a dit alors sa douleur, sa préoccupation et m’a promis une réponse que je recevais, positive, quinze jours après. La négociation avait pour principal objet l’évacuation par les sœurs carmélites de ce bâtiment du Théâtre, mais aussi la renonciation à toute cérémonie religieuse à l’intérieur des enceintes du camp d’Auschwitz. Chacun d’entre nous avait conscience de cet objectif et aussi de son importance, comme de sa difficulté. Trois réunions successives ont été nécessaires, intenses et, à certains moments, dramatiques. Il ne s’agissait pas alors d’autre chose que de cette évacuation ; mais il me semble que cette négociation, ce face-à-face respectueux, attentif, intelligent et efficace, a tracé de nouvelles lignes ouvrant à la fois une plus grande compréhension, une plus cordiale aisance et une plus forte volonté de respect dans la reconnaissance et la rencontre entre juifs et catholiques. N’est-ce pas la réussite de cette négocia- tion qui, par la suite, a ouvert la voie aux étonnantes et chaleureuses rencontres entre hauts représentants du clergé catholique, d’une part, maîtres et étudiants d’universités juives et d’écoles talmudiques, d’autre part, qui se sont renouvelées ces dernières années aux Etats-Unis ? Il me plaît de savoir que le cardinal Lustiger a été l’un des initiateurs de ces rencontres et combien elles le remplissaient de joie. Bien sûr, les écarts, les contradictions, les oppositions subsistent et chacun essaie de saisir dans la pensée, peut-être même dans la pratique de l’autre, l’élément humain, l’idée morale, jusqu’à l’appel mystique qu’il pourrait partager sans toutefois trahir les dogmes et les codes auxquels il demeure attaché. Pourrait-on d’ailleurs se respecter soi-même comme personne libre et responsable sans fonder son approche, sa relation, sa parole et même son regard sur le respect de son vis-à-vis ? La conversion du jeune Aaron demeurait pour moi incomprise, mais telle qu’elle s’exprimait dans le cardinal Jean-Marie affirmant sa judéité, elle dévoilait, au-delà d’une histoire terrifiante de haine et de cruauté, la continuité d’une pensée qui, depuis la Judée lointaine, nous ordonne de choisir la vie (Deutéronome, XXX, 19). N’est-ce pas dans cet esprit que le cardinal Lustiger se rendait chaque année en la synagogue de la rue de la Victoire pour assister au service à la mémoire des déportés et, dans cet esprit aussi, que les fidèles l’entouraient d’une si grande sympathie ? Au fil des années, nos relations se sont approfondies et nos rencontres se sont multipliées. C’étaient, je l’espère et le crois, des moments de détente, le temps long de la vie où l’ego se dilue dans le souvenir et ressurgit dans l’affection. J’ai compris alors qu’il n’avait jamais quitté cette « Eglise de Jérusalem » dont il m’avait parlé. Pour lui, le Père auquel se référait Jésus, ce Père était bien celui dont Moïse, au Sinaï, avait reçu la Parole et dont lui, Aaron JeanMarie, attendait l’accueil. a Vertiges par Aurel Rétrocontroverse 1994 : Peut-on représenter la Shoah à l’écran ? L a Liste de Schindler de Steven Spielberg arrive sur les écrans français le 2 mars 1994. Sorti trois mois plus tôt aux EtatsUnis, il vient d’y remporter un succès public inattendu, doublé d’un accueil critique quasi unanime. Favori logique pour l’Oscar du meilleur film, qu’il remportera, La Liste de Schindler est également un phénomène social outre-Atlantique. Le président Bill Clinton souhaite que le film soit diffusé dans les écoles. Le contexte français est différent. Jurassic Park, le précédent film de Spielberg, sorti en septembre 1993, venait de battre les records de fréquentation. Mais dans l’Hexagone, ce succès plaçait à son insu le réalisateur au centre d’une polémique absurde qui en faisait le cheval de Troie américain, symbole d’un cinéma hollywoodien dominateur, voué à la destruction du cinéma français. Nous étions en plein débat sur les négociations de l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT). La Liste de Schindler est pourtant, dans un premier temps, salué comme un événement par la presse française. « Ne jamais oublier Auschwitz. Evénement : le nouveau film de Spielberg », titre Le Point. Le Nouvel Observateur choisit une accroche similaire : « Le film événement de Spielberg, La Liste de Schindler ». Un papier signé Claude Lanzmann, « Holocauste, la représentation impossible » (Le Monde du 3 mars 1994), consacré au nouvel opus de Spielberg, lance un débat auquel La Liste de Schindler n’échappera plus. Après les compliments de pure forme, « J’ai vu Les Aventuriers de l’Arche per- Steven Spielberg. AFP due, j’ai vu E.T., j’ai dû voir Les Dents de la mer, et j’aime bien ses films » et la volonté de voir le film sans a priori, le réalisateur de Shoah se lance dans une analyse dévastatrice. Le premier point soulevé par Lanzmann repose sur le dilemme auquel Spielberg s’expose inévitablement : « Spielberg ne peut pas raconter l’histoire de Schindler sans dire aussi ce qu’a été l’Holocauste ; et comment peut-il dire ce qu’a été l’Holocauste en racontant l’histoire d’un Allemand qui a sauvé 1 300 juifs, puisque la majorité écrasante des juifs n’a pas été sauvée ? » Pour Lanzmann, l’Holocauste soulève surtout le problème de la représentation. Il se réfère à l’un des dix commandements, celui relevant de l’interdit de représentation, pour décrier le principe d’une fiction sur l’Holocauste. Ce débat n’est pas nouveau. Il remonte à 1961, à Jacques Rivette et à son article, « De l’abjection », publié dans les Cahiers du cinéma. Le réalisateur de Paris nous appartient s’en prenait violemment à Kapo, de Gillo Pontecorvo, qui met en scène une adolescente juive déportée avec ses parents. Rivette dénonçait un Claude Lanzmann. AFP plan où Emmanuelle Riva se suicide en se jetant contre les barbelés électrifiés. Les arguments de Rivette seront développés plus tard en 1992 par Serge Daney dans un article intitulé « Le travelling de Kapo », une des pierres d’angle de la cinéphilie en France, où, à la lumière de la série télévisée américaine « Holocauste », le critique estimait nécessaire de décréter un embargo pour aborder ce thème. « En voyant La Liste de Schindler, écrit Lanzmann, j’ai retrouvé ce que j’avais éprouvé en voyant le feuilleton “Holocauste”. Transgresser ou trivialiser, ici, c’est pareil : le feuilleton ou le film hollywoodien transgressent parce qu’ils “trivialisent”, abolissant ainsi le caractère unique de l’Holocauste. » Sur ces bases, Lanzmann place son propre film, Shoah, sorti en 1985, en référence absolue. Il y a, selon lui, un avant et un après-Shoah, qui fait qu’il lui semblait acquis que certaines choses ne pouvaient plus être faites. La Liste de Schindler se révèle à ses yeux l’opposé de Shoah. La Liste met en scène une histoire singulière, Shoah veut raconter un destin collectif. Spielberg vise un mélodrame cathartique, Shoah refuse au contraire toute possibilité de pleurer. Lanzmann tournait le dos aux archives, affrontant « le soleil noir de l’Holocauste », quand La Liste reconstitue des documents d’époque et fait de l’extermination « un décor ». Enfin, Lanzmann estime certaines séquences de La Liste « ambiguës » et « dangereuses » car introduites sans nuances : le rôle de la police juive, les négociations entre Schindler et les membres du Judenrat [conseil juif nommé par les Allemands], ou la séquence finale en Israël, qui viendrait donner l’idée fausse qu’Israël serait la rédemption de l’Holocauste. « Ces six millions ne sont pas morts pour qu’Israël existe, conclut Lanzmann. La dernière image de Shoah, ce n’est pas ça. C’est un train qui roule, interminablement. Pour dire que l’Holocauste n’a pas de fin. » La tribune de Claude Lanzmann donne lieu à de vives réactions. Dans un article intitulé « Spielberg a eu raison » (Le Nouvel Observateur du 10 mars), Alain Minc et Anne Sinclair reprochent à l’auteur de Shoah son refus du « principe d’efficacité ». Marcel Ophuls formule un point de vue encore plus violent dans Positif. Le réalisateur du Chagrin et la Pitié estime être un fervent admirateur de Shoah, « mais cette façon pudibonde, élitiste et tristement rive-gaucharde de vouloir interdire l’Holocauste au cinéma de fiction pour l’éternité me semble suspecte, entachée de provincialisme littéraire ». Steven Spielberg réagira plus tard, dans un entretien accordé au Monde en 1998 : « Aucun film, et j’inclus La Liste de Schindler dans le lot, aucun documentaire, même Shoah de Claude Lanzmann, ne peut décemment rendre compte de ce que le monde juif en Europe a enduré, et ce à quoi il a survécu. Mon sentiment est qu’il me fallait en parler, tout au moins essayer. D’une certaine manière, j’ai échoué, comme Claude Lanzmann, comme Primo Levi, comme Elie Wiesel. » L’un des points de vue les plus décisifs exprimés sur la polémique autour de La Liste de Schindler reste celui de Raul Hilberg, dont le livre Exécuteurs, victimes, témoins (Gallimard, 1994) est dédié à Claude Lanzmann. Dans un entretien donné à L’Express, l’historien – mort samedi 4 août (Le Monde du 8 août) – estime puissants les outils de la fiction cinématographique et ne remet absolument pas en cause le côté émotionnel de La Liste. Il n’y trouve par ailleurs aucune erreur historique flagrante. Surtout, Hilberg offrait une piste d’interprétation valide des enjeux suscités par cette polémique. S’appuyant sur Le Chagrin et la Pitié et Shoah, Hilberg estime qu’ils sont finalement « devenus des documents, pas tant d’ailleurs sur l’Holocauste que sur les années 1970 et 1980 et la mémoire elle-même ». C’est bien sûr le destin assigné au film de Steven Spielberg, qui incarne un état précis de l’histoire de la mémoire de la Shoah. Spielberg mettait en scène la vie d’un Juste à une époque où le destin de cette poignée d’hommes qui ont sauvé des juifs était de plus en plus mis en lumière. A un moment aussi où le rôle de l’Etat en France dans la déportation des juifs, à travers Paul Touvier, et plus tard Maurice Papon, se trouvait plus que jamais stigmatisé. a Samuel Blumenfeld Mondialisation :embarquementimmédiat 14 0123 Jeudi 9 août 2007 Londres Nœud de la planète people 3. Aéroports Les vedettes défilent à Heathrow, les têtes couronnées y sont bien reçues, mais il est complètement saturé. Les quatre terminaux de l’aéroport londonien ne suffisent plus. Un cinquième, aux allures de cité mutante, sera inauguré en 2008 Marc Roche OBJETS PHOTOGRAPHIÉS PAR PHILIPPE BACHELIER D epuis longtemps, la planète entière défile à LondresHeathrow, symbole s’il en est d’une mondialisation amorcée avant même que le mot soit prononcé. Pour répondre au nouveau défi qui lui est lancé, le troisième aéroport du monde par sa fréquentation tente de s’adapter à la nouvelle donne du transport aérien. Trois personnages incarnent les atouts de ce qui avait été, à l’origine, un aérodrome militaire. D’abord Steve Meller, qui tous les matins, à 11 heures précises, se poste dans la zone H du terminal 3, à quelques encablures du Virgin Clubhouse et de l’American Airlines Admirals Club. Officiellement basé à l’aéroport d’Heathrow, ce journaliste indépendant est à l’affût des célébrités en partance pour New York et Los Angeles. La vedette pop James Blunt, énormes lunettes de soleil sur le nez, s’enfouit la tête dans les mains quand il l’aperçoit. « Je ne les harcèle pas. De toute manière, c’est sa peti- 6 000 chiens, 5 000 chats et 600 000 repte amie, un top model, qui intéresse mes tiles entrés en toute légalité, en attente de clients », lance ce Londonien de souche régularisation administrative. Les quelmuni du sésame, le badge bleu donnant ques « illégaux » sont en général des accès aux zones les plus sensibles – immi- oiseaux de proie et des perroquets. Les pengration, douanes et bagages – où il peut sionnaires sont logés pendant les premiè« coincer » les stars du foot, du grand res quarante-huit heures avant d’être acheminés dans des centres privés. Un espace écran et du rock. Au même moment, Anita Newcourt, extérieur pour les chiens, des écuries matehabillée d’un tailleur rose bonbon et arbo- lassées pour les pur-sang, une piscine rant un chapeau assorti, passe le tapis rou- pour les crocodiles et d’énormes cages ge à l’aspirateur pour la énième fois. Elle pour les tigres… L’attention dont bénéfidispose ensuite sur une assiette des bis- cient les bêtes contraste avec la sévérité cuits de supermarché qui s’offrent le label des conditions de détention des immide super luxe, avec le café ou le thé offert grants clandestins. La raison est simple : en Angleterre, la Société proaux visiteurs de marque. La tectrice des animaux, royale responsable de la Royal Suite, C’est une ville bien entendu, date de 1824, le pavillon royal, doit tandis que le Conseil des réfuaccueillir ce jour-là successive- en soi, peuplée giés n’a été fondé qu’en 1981. ment la reine d’Angleterre, le majoritairement Heathrow, inauguré en souverain du Bahreïn et l’une d’une population 1946 avant le concept de hub des épouses de l’émir du originaire (plate-forme) aérien, déveQatar. « Cet endroit traduit l’exclusivité de sa raison d’être. du sous-continent loppé au gré des gouvernements sans plan directeur, L’argent n’ouvre pas les por- indien limité dans son expansion, tes », déclare cette experte de craque de tous côtés. Prévu à la révérence à propos du plus grand salon d’honneur aéroportuaire au l’origine pour 45 millions de passagers, « LRH » devrait en accueillir 67 millions monde réservé aux têtes couronnées. Le troisième acteur de cette scène est en 2007. Les quatre terminaux sont souBob Wingate, directeur adjoint du plus vent congestionnés, au grand dam des usagrand centre de réception animalier de gers. L’interdiction d’augmenter le noml’univers. « Si aujourd’hui, on n’est pas bre de créneaux (slots) et la limitation des plein, c’est exceptionnel », dit-il en souriant. vols de nuit à seize par vingt-quatre heures Notre interlocuteur ne chôme pourtant réduisent la marge de manœuvre des gespas, même si la quarantaine frappant l’im- tionnaires. Les heures de pointe peuvent tourner portation des animaux au Royaume-Uni a été levée à l’encontre de nombreux pays. Il au cauchemar pour l’utilisateur, confronté vérifie le contenu d’une large boîte de scor- aux retards à répétition et aux files d’attenpions originaires du Ghana en transit vers te interminables à la sécurité. Michael Snyle Japon. En 2006, le centre a accueilli der, directeur de la Corporation of Lon35 millions de poissons, 12 grands fauves, don, l’organisme de direction de la City, a averti publiquement que ces carences menacent l’avenir de la première place financière au monde. A l’écouter, excédée par les retards et le délabrement des installations, la clientèle d’affaires, particulièrement importante sur les vols long-courriers, pourrait passer à la concurrence. Pourtant, les financiers sont plutôt choyés. Au terminal 1, d’où partent les vols européens de British Airways, les voyageurs en classe affaires disposent de leur propre couloir de sécurité et d’un salon spacieux où rien ne manque, pas même le coiffeur ou la masseuse. En revanche, au terminal 3, celui des long-courriers, surtout utilisé par les touristes et les vacanciers, c’est le parcours du combattant. 0123 15 Jeudi 9 août 2007 répercussions en chaîne dans cette entreprise tournant à 99 % de sa capacité. L’accès aux pistes est ce jour-là impossible. La Range Rover qui nous transporte doit rebrousser chemin devant la longue file de camions et de navettes immobilisés. Tous les chauffeurs sont fouillés et leurs véhicules passés au scanner. Chaque alerte entraîne un resserrement des mesures de sécurité. Le dispositif en vigueur depuis la crise du 10 août 2006 est toujours en place : un seul bagage autorisé en cabine ; liquides dans des sacs en plastique fermés et contrôlés au hasard. Un complot visant à assembler un engin explosif en vol avec des éléments contenus dans de banals flacons avait été découvert in extremis. Face à ce nouveau défi, treize machines supplémentaires à rayons X ont été installées. Mais cette multiplication des contrôles allonge inévitablement les queues dans le hall des départs. H PAUL GROVER/REX/SIPA Il faut affronter l’encombrement aux contrôles, le manque de places assises, le service déplorable dans les restaurants et l’hygiène douteuse des toilettes. A tout moment plane sur Heathrow la menace d’une panne générale en haute saison, l’été, et à la période de Noël. Elle peut se nommer grève comme ce fut le cas en 2005 ou plus récemment alerte terroriste à la suite des attentats avortés à Londres et à Glasgow. « Heathrow est un aéroport sûr et l’a toujours été. Nous nous efforçons de limiter les queues à la sécurité à cinq à dix minutes. A cet effet, nous avons recruté du personnel supplémentaire », assure Mark Bullock, directeur général d’Heathrow, le plus grand des aéroports britanniques. L’opérateur aéroportuaire a été racheté en 2006 par le mastodonte espagnol du BTP, Grupo ferrovial. Depuis l’attaque à la voiture-bélier contre l’aéroport de Glasgow, et malgré la diminution du niveau d’alerte de « critique » à « sérieux », la police de l’aéroport reste sur le qui-vive. Heathrow a pris des allures de camp retranché. Les bobbies armés de la Metropolitan Police, accompagnés de chiens renifleurs, sont omniprésents. Les effectifs du commissariat de l’aéroport situé au-dessus du principal tunnel d’accès routier, où sont basés les tireurs d’élite du SO19 et les experts en explosifs, ont été renforcés. L’artère longeant les terminaux est fermée à la circulation. Taxis, autobus et voitures particulières sont obligés de déposer les passagers à l’écart des aérogares. Partout, des blocs de sécurité protègent les bâtiments contre de possibles voitures-kamikazes. Devant les difficultés de circulation, un tiers des usagers prennent les transports en commun, soit le métro, soit le train express au départ de la gare de Paddington. Pour les automobilistes, le passage au parking est de facto obligatoire. Les vingt premières minutes sont gratuites. Des experts de la sécurité privilégient une sanctuarisation complète de l’aéroport « à l’israélienne », dissociant totalement les terminaux des aires de parking. Dans la salle de contrôle du « Star Center », une dizaine de techniciens surveillent sur d’immenses écrans les accès de l’aéroport balayés par près de deux mille caméras. Leur fonctionnement est constamment vérifié. Des dizaines d’autres ont été récemment installées en supplément dans les parkings. « Toute décision d’évacuation est prise en commun avec la police » : Nathalie Roach, responsable opérationnelle de l’aéroport, est bien campée dans ses baskets pour faire tourner la machine. Par les temps qui courent, les qualités exigées de l’airport duty manager – flegme, talent de communication et prise de décision rapide – sont plus que jamais à l’ordre du jour. Heathrow n’a que deux pistes, avec 80 mouvements d’avions par heure. Nombre insuffisant de trolleys au « T4 », longues files au départ du « T2 » en raison de la panne d’un détecteur à rayons X ou découverte d’une tache d’huile sur la piste : le moindre couac a des eathrow n’est pas seulement un aéroport. C’est une ville en soi, peuplée majoritairement d’individus originaires du souscontinent indien. Un véritable bassin d’emplois pour le « village asiatique », pour reprendre l’expression du député local, « qui ressemble à une cité minière d’antan où tout le monde travaillait au même puits, de génération en génération. » On s’en rend compte à voir des Pakistanaises nonchalantes en fichu rose et babouches, promenant un balai distrait, et de plus en plus d’officiers d’immigration en turban ou de douanières portant foulard. Une grande partie des tâches logistiques – bagages, nettoyage, restauration, maintenance – est assurée par des membres de minorités ethniques, musulmans en majorité, établies depuis les années 1950 dans les cinq bourgs entourant le site. Tout cela n’est pas sans poser question dans ce climat de lutte antiterroriste. Ce facteur ethnique créerait-il un problème en cette période troublée ? A l’écart du terminal 2 se dresse l’« ID Centre », qui délivre les pass. De nos jours, l’obtention d’un laissez-passer, obligatoirement muni d’une photo, prend plusieurs heures à cause des vérifications d’identité. Ces préoccupations sécuritaires compliquent l’engagement de personnel de sûreté – 700 postes nouveaux sont à pourvoir en 2007 –, qui peut prendre jusqu’à quinze mois. La direction refuse d’aborder ce sujet sensible, sauf à évoquer « la nécessité d’un recrutement en partie local ». Les relations avec les riverains sont également délicates dans le domaine de la protection de l’environnement. Les associa- tions de résidents hostiles à toute extension de l’aéroport sont très militantes. Regroupant les représentants des associations et de British Airport Authority (BAA), un comité consultatif se réunit tous les deux mois pour tenter d’apaiser les différends, dont la plupart portent sur le bruit. Entre la ville et l’aéroport, les relations ont toujours été difficiles. Pour réduire l’encombrement, des compagnies aériennes ont diminué leur nombre de vols. Les autorités aéroportuaires s’inquiètent de la baisse constante du nombre de destinations – 180 aujourd’hui contre 227 en 1990. Paris-Charles-deGaulle et Schipol, aux Pays-Bas, desservent davantage d’aéroports britanniques que LHR. Pour parer au plus pressé, BAA propose d’utiliser les deux pistes simultanément pour des départs et arrivées en mettant fin à la ségrégation actuelle. Mais ce plan se heurte à l’hostilité du très puissant lobby des riverains et des écologistes. Surmontant leur hostilité, le gouvernement a donné son feu vert à la construction d’une troisième piste, plus petite, mais en plaçant de stricts quotas en terme de pollution. Les voyageurs devront donc prendre leur mal en patience, au moins jusqu’en mars 2008, quand le nouveau terminal 5 ouvrira ses portes. Ce mégaprojet, qui a coûté 4,3 milliards de livres (6,4 milliards d’euros), s’inscrit dans un programme d’investissement colossal destiné à moderniser l’aéroport à temps pour les Jeux olympiques de 2012. Une cathédrale céleste de verre et d’acier en forme de hangar aux lignes simplissimes et linéaires : bâti entre les deux pistes, le « T5 » et ses deux satellites seront une cité mutante, organisée sur deux niveaux. Signée Richard Rogers, l’un des architectes du Centre Pompidou, la nouvelle aérogare est parée de tous les superlatifs nécessaires aux retrouvailles avec le ciel. La plus riche, la plus moderne, la plus écologique. « T5 » doit accueillir tous les vols, nationaux comme internationaux de British Airways pour qui LHR est la première base d’activité. Il s’agit d’une aérogare souterraine, comme l’atteste la mécanique située aux sous-sols, invisible, pour pallier un environnement très contraignant et un manque de place. Bien que BA n’ait toujours pas commandé l’A380, cinq des soixante passerelles du terminal sont équipées pour recevoir le géant des airs. Les autres compagnies doivent être regroupées en fonction de leurs alliances, en attendant la finition de l’autre grand projet, Heathrow East, qui doit remplacer d’ici à 2012 les terminaux 1 et 2. Ces grands chantiers sont le fer de lance de la contre-offensive d’Heathrow. Malgré ses problèmes, le vieux géant entend montrer qu’il est encore vert… a CHIFFRES – Premier aéroport du Royaume-Uni, troisième du monde pour sa fréquentation (67,5 millions de passagers en 2006). – Nombre d’emplois : 70 000 directs et 100 000 indirects. – Nombre de passagers par jour : 185 000. – Nombre de compagnies : 90. – London Heathrow abrite 85 % des long-courriers du Royaume-Uni et la moitié du fret britannique. – Répartition géographique des vols : 10 % domestiques, 42 % en Europe, 20 % en Amérique du Nord, 28 % d’autres long-courriers. – Nombre de vols quotidiens vers les Etats-Unis : 70 en moyenne. (Source : British Airport Authority) L’une des cinq rues commerçantes les plus fréquentées d’Europe UNE MERVEILLE, ce whisky Glenfiddich de 1937. A 10 000 livres (14 900 euros), c’est l’article le plus cher en vente à l’aéroport d’Heathrow. Raisonnables, la majorité des clients du World Duty Free, le magasin hors taxe du terminal 3, se rabattent sur le Glenmoragie à 30,99 livres (46 euros). Les quatre bonnes fées de la terre écossaise – l’orge, l’eau, l’air et la tourbe –, penchées sur le pur malt dans son chaudron magique, font les affaires de l’opérateur British Airport Authority (BAA) en réalisant la moitié du chiffre d’affaires du duty free, juste avant les parfums, dont la star est le Chanel no 5. Avec 320 magasins à ce jour, LondresHeathrow se targue d’être l’une des cinq rues commerçantes les plus fréquentées en Europe. Dans ses aérogares, on trouve coude à coude les noms de Bond Street, de Faubourg-Saint-Honoré ou de via Condotti : Bulgari, Hermès, Ferragamo, Gucci, Tiffany, Paul Smith, etc. « Harrods sert le monde », proclame la publicité du célèbre magasin, qui y dispose de trois échoppes. Chez Gerrard, l’illusion est parfaite, on pourrait se croire dans une brasserie parisienne. « LHR » vous propose les thés du monde entier, bien sûr, toute la gamme des biscuits shortbread et les chemises correspondant à votre personnalité et à votre mode de vie – fournisseurs de la reine, of course. Avec l’inauguration, en 2008, du terminal 5, l’aéroport londonien se hissera au premier rang des grandes rues les plus animées et les plus chics d’Europe. Ce sera la Mecque du shopping, avec 142 magasins et 25 restaurants sur une surface de 22 000 m2, équivalente à celle de six hypermarchés. L’ouverture par le grand chef Gordon Ramsay d’un restaurant huppé, calqué entièrement sur celui de l’hôtel Claridge’s, souligne la présence et les exigences d’un public cossu et bien policé. Depuis leur table, les clients pourront admirer, par la fenêtre, le château de Windsor. « Il faut du théâtre, rendre le glamour à la distribution aéroportuaire. Le public est captif, c’est à nous de l’amener à délier les cordons de la bourse », clame, lyrique, un responsable de BAA. Il y manque peut-être la légèreté, l’élégance parisiennes. Heathrow n’est pas toujours synonyme de bon goût et de raffinement, loin de là. « BAA a créé un lieu horrible avec une atmosphère de bazar » : le designer Sir Terence Conran, célèbre fondateur des magasins Habitat et décora- teur en son temps du terminal 1, n’a pas eu de mots assez durs pour dénoncer cet immense centre de la consommation qui compte de nombreux débits de boissons et de restaurants fast-food bas de gamme. Les revenus de BAA proviennent de deux sources : les droits d’atterrissage et de décollage et le shopping. Les premiers sont peu élevés à Londres. L’entreprise, privatisée en 1987, a dès lors misé sur la vente au détail. Celle-ci lui a rapporté un profit net de 600 millions de livres en 2006. Ses détracteurs accusent BAA de gonfler ses marges en favorisant l’espace commercial au détriment du confort des usagers, notamment en réduisant le nombre de places assises. Malgré le forcing et la course au luxe, la dépense moyenne par passager ne s’élève pour l’instant qu’à 4, 26 livres – 6,35 euros… a Disparitions & Carnet 16 Elie de Rothschild Le Carnet Deux mois d’abonnement au Monde offerts* D eux mois après le décès du « patriarche », le baron Guy de Rothschild, la branche française de la famille Rothschild est à nouveau endeuillée. Lundi 6 août, Elie de Rothschild, cousin de Guy, a succombé à une crise cardiaque à l’âge de 90 ans. Le décès a été constaté par la police autrichienne, dans le village de Scharnitz, dans la province du Tyrol, où le baron séjournait dans sa résidence de chasse. Né le 29 mai 1917, Elie de Rothschild détenait 25 % du capital de l’empire bancaire de la famille. Ancien président du conseil d’administration de la banque suisse Rothschild AG de Zurich, il avait participé à la reconversion de la compagnie ferroviaire Paris-Lyon-Marseille (PLM) en une chaîne d’hôtels et de restaurants. pour toute annonce de naissance, anniversaire de naissance ou mariage. Tél : 01 57 28 28 28 *offre non cumulable Bruno et Anna Ducasse, Hélène Ducasse-Voisin, Catherine Ducasse-Tissandié, Olivier et Laurence Ducasse, ses enfants, Ariane, Isabelle, Audrey, Emeline, Sonia, Mélanie, Béatrice, Damien, Marc et Philippe, ses petits-enfants, AU CARNET DU «MONDE» Les familles BORMANS, TESTU et FUCHS sont heureuses d'annoncer l'arrivée de Salomé, contre-amiral (2s) Marcel DUCASSE, à l'hôpital André Mignot, le 4 août 2007, à l'âge de quatre-vingts ans. Un service religieux sera célébré au temple de l'Oratoire du Louvre, 145, rue Saint-Honoré, Paris 1 er , le vendredi 10 août, à 10 heures. chez Alexis BORMANS et Yaël FUCHS, L'incinération, au crématorium du Père-Lachaise, Paris 20e, aura lieu dans l'intimité familiale. le 2 août 2007. 56, rue Amable Tastu, 91120 Palaiseau. Anniversaires de naissance Vingt ans et pour toi Le Monde, Pierre. Maman, Papa et Louis. 14, rue Gramont, 78240 Chambourcy. 6 bis, quai de la Bataille, 54000 Nancy. 41, boulevard Victor, 75015 Paris. 55 A, avenue Thermale, 63100 Chamalières. Anniversaires de mariage 13 Juillet 2007, quarante ans de bonheur ! Mamy Jolie Cœur et Papy Câlin. Léa, Inès, Lucie, Maxence, Hugo, Lena, Margaux, Adrien, Manon. Décès Sa famille Et ses amis, ont la tristesse de faire part du décès de M. Gabriel-Pierre BERLIOZ, compositeur, artiste-musicien, survenu le 6 août 2007, dans sa quatrevingt-onzième année. RÉMY DE LA MAUVINIÈRE/AP 29 mai 1917 Naissance 1946 Reprise du domaine bordelais de Château LafiteRothschild 6 août 2007 Mort à Scharnitz (Autriche) La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 9 août, à 14 h 30, en l'église Saint-Pierre de Montmartre, à Paris. Danièle Meyer, sa fille, Robert Clarke Et tous leurs proches, ont la tristesse de faire part du décès, le 3 août 2007, jour de son quatre-vingtcinquième anniversaire de Nicole CLARENCE, Mais Elie de Rothschild s’est surtout illustré dans la renaissance du grand cru bordelais Château Lafite-Rothschild. En 1946, après avoir servi dans les troupes alliées pendant la seconde guerre mondiale, il reprend possession du domaine. Membre fondateur de la confrérie vigneronne, la Commanderie du Médoc, le baron réorganise le groupe, stimulé par la concurrence avec les caves Mouton-Rothschild, qui sont dans le giron d’une autre branche de la famille. Après les terribles gelées de février 1956, le château retrouve sa splendeur avec les millésimes exceptionnels de 1959 et 1961. En 1974, âgé de 57 ans, il confie la gestion du patrimoine à son neveu, Eric. « C’était un homme merveilleux », résume ce dernier. Elie de Rothschild était aussi grand collectionneur d’œuvres d’art et mécène. Il partageait cette passion avec sa femme Liliane, née Fould-Springer, son amour de jeunesse, morte en 2003. « A plusieurs reprises, il a été un soutien précieux dans l’acquisition et la restauration d’œuvres d’art, ainsi des chaises du Salon des jeux du Roi à Versailles en 1961 ou du tableau de Jordaens L’Adoration des bergers pour le Louvre en 1981, indique le ministre de la culture, Christine Albanel. Il avait su donner à sa collection un accent contemporain en commandant notamment des meubles à Stahly et César. » Le baron Elie de Rothschild avait un fils, Nathaniel, financier, deux filles, Elisabeth et Nelly, et cinq petits-enfants. a Claire Gatinois déportée résistante, officier de la Légion d'honneur, médaille de la Résistance, croix de guerre, membre des Réseaux Franc-Tireur, Combat, Buckmaster, responsable du service liaison des MURS à Paris en 1944, journaliste à Magnum, Elle, Le Figaro Madame. Les obsèques auront lieu à 15 heures, le vendredi 10 août, au cimetière du PèreLachaise, entrée principale, boulevard de Ménilmontant. Ni fleurs ni couronnes. 38, rue Mazarine, 75006 Paris. La comtesse des Plas, née Pellisson, son épouse, Le comte et la comtesse Emmanuel de Vaumas, Le comte Régis des Plas et Ana Vaz da Silva, ses enfants, Ses petits-enfants et arrière-petitsenfants, ont la douleur de faire part du rappel à Dieu de François-Régis, comte des PLAS, chevalier de l'ordre du Mérite, ancien directeur général d'UFB-Locabail, ancien président fondateur d'ARVAL, ancien président de l'Imprimerie de Montligeon, le 4 août 2007. La cérémonie religieuse sera célébrée le jeudi 9 août, à 15 heures, en l'église de Mâle (Orne). 32, avenue Rapp, 75007 Paris. 47, rue David d'Angers, 83000 Toulon. Château des Clairets, 61260 Mâle. On nous prie d'annoncer la mort de Michelle EVRARD BORNIBUS, Joyeux anniversaire, Geneviève, sa maman, Eve-Marie, Denis et Vincent, ses frères et sœur, Débora, Cellia et Christina, ses filles, ont la tristesse de faire part du décès, survenu le 31 juillet 2007, du docteur François GRETILLAT, pédiatre, ancien interne des Hôpitaux de Paris, dans sa cinquante-septième année. Les familles Ducasse, Lauriol, Chapel, Kamm, Renaud, Valois, Gervais, Sichler, Orth, Herrenschmidt et Wolf, ont la douleur de faire part du décès du Naissances 0123 Jeudi 9 août 2007 le 22 juillet 2007. De la part de Marcel Evrard Et Dominique Evrard. Le Bois Larue, Drevin, 71670 Saint-Pierre-de-Varennes. Nicole Gilson, son épouse, Agnès Gilson et Denis Huet, Laurent Gilson et Marine Alexandre, Sylvie Gilson, ses enfants, Aubin, Séverin et Perrine Huet, Ondine, Lucie et Emmanuel Gilson, ses petits-enfants, Les obsèques ont eu lieu à Rodez, le 2 août. Vincent Gretillat, 15, boulevard Victor, 75015 Paris. Michel Korsakoff et Laurence Renoult, Nicolas et Marie-Claude Korsakoff, Cyrille Korsakoff et Sophie Cossé, Le lieutenant-colonel et M me Alexandre Korsakoff, et leurs enfants, Nina Boldur, sa cousine, ont la tristesse de faire part du décès de M. Georges KORSAKOFF, ancien président de chambre de recours à l'office européen des brevets, survenu le 5 août 2007. Les obsèques ont eu lieu ce mercredi 8 août. 17, avenue d'Italie, 75013 Paris. M. Pierre Schoendoerffer, le président, M. Arnaud d'Hauterives, le secrétaire perpétuel Et les membres de l'Académie des Beaux-Arts ont la tristesse de faire part du décès de leur confrère, Christian LANGLOIS, membre de la section d'Architecture de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France, membre du collège des Conservateurs du domaine de Chantilly, officier de la Légion d'honneur, commandeur de l'ordre national du Mérite, survenu le dimanche 5 août 2007, dans sa quatre-vingt-quatrième année, à Chouzysur-Cisse (Loir-et-Cher). Les obsèques auront lieu le vendredi 10 août, à 15 heures, en l'église de Chouzy-sur-Cisse. Cet avis tient lieu de faire-part. Académie des Beaux-Arts, 23, quai de Conti, 75270 Paris Cedex 06. Le secrétaire perpétuel Et les membres de l'Académie française, ont la tristesse de faire part de la disparition de leur confrère S. E. M. le cardinal Jean-Marie LUSTIGER, ont le chagrin de faire part du décès de archevêque émérite de Paris, Jacques GILSON, survenu à Paris, le dimanche 5 août 2007, à l'âge de quatre-vingt-un ans. La bénédiction aura lieu le jeudi 9 août, à 14 heures, à la chambre funéraire des Batignolles, 1, boulevard du Général Leclerc, à Clichy (Hauts-de-Seine), suivie de l'inhumation, à 15 h 30, au cimetière du Montparnasse, Paris 14e. 6, rue Paul Gervais, 75013 Paris. La famille Daujat a la tristesse de faire part du décès de leur cousine, Michelle GOBY, survenu le 5 août 2007. Une bénédiction aura lieu en l'église du monastère de Cimiez, à Nice, le jeudi 9 août, à 9 h 30. M. Pierre Schoendoerffer, le président, M. Arnaud d'Hauterives, le secrétaire perpétuel Et tous les membres de l'Académie des Beaux-Arts, ont la tristesse de faire part du décès de leur confrère, Jean-Marie GRANIER, membre de la section de Gravure de l'Académie des Beaux-Arts de l'Institut de France, directeur du musée Marmottan-Monet depuis 2001, chevalier de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre national du Mérite, chevalier des Arts et des Lettres, chevalier des Palmes académiques, survenu le samedi 4 août 2007, dans sa quatre-vingt-sixième année, à Lasalle (Gard). Les obsèques auront lieu le jeudi 9 août, à 17 heures, en l'église de Lasalle (Gard). Cet avis tient lieu de faire-part. Académie des Beaux-Arts, 23, quai de Conti, 75270 Paris Cedex 06. décédé le 5 août 2007, à Paris, à l'âge de quatre-vingts ans. Hélène et Didier Jaeger-Defaix, Marie Jaeger-Lavaurs, ses petits-enfants, Philippe et Alexandra, ses arrière-petits-enfants, Liliane Van Craen, sa belle-fille et Antoine Van Craen, Henriette Niepce, Raymonde Bouvier, ses sœurs, Ses neveux et nièces, Mme Janine NIEPCE, chevalier de la Légion d'honneur, chevalier des Arts et des Lettres, survenu le 5 août 2007. La cérémonie sera célébrée le vendredi 10 août, à 14 heures, au cimetière de Rully en Bourgogne. Nos pensées vont aussi à son fils Nicolas JAEGER, disparu dans l'Himalaya en 1980. Jean-Paul Cluzel, président directeur général de Radio France, La direction générale, La direction générale adjointe chargée des techniques et technologies nouvelles, La direction de la production et des antennes, Les équipes techniques Et l'ensemble des personnesl de Radio France, Le conseil d'administration de Radio France, ont la très grande peine de faire part du décès de Georges SAUTOUR, chef opérateur du son, âgé de cinquante-quatre ans. Les obsèques seront célébrées le jeudi 9 août 2007, à 14 h 30, en l'église NotreDame de l'Assomption, 88, rue de l'Assomption, Paris 16e. Il sera inhumé au cimetière des Hautes Roches de Conflans-Sainte-Honorine. Anniversaires de décès Enquête A quoi pensent les animaux ? De Frédéric Joignot Exclusif « L’Enfance d’Hitler » : le livre-événement de Norman Mailer Les écrivains voyageurs Un Grec d’élection, de Jacques Lacarrière Les collections --------------------------------------------------DVD James Bond « Le monde ne suffit pas » Annick CHAUVIN. Mâme nous ne t'oublions pas. Le 9 août 2003, Jacques DERAY nous quittait. Agnès, Laurence Et tous ses amis. Pensons à lui. avec « Le Monde TV& Radio » daté 12 -13 août Le CD Opéra Il y a vingt ans, le 9 août 1987, disparaissait, à l'âge de quarante-sept ans Jean-Pierre LARRIVAL, ingénieur-en-chef du Génie rural, des Eaux et Forêts, directeur régional de l'Office des Forêts d'Aquitaine. De la part de Isabelle et Florence, ses nièces, Christian Erard et François Raulin, leurs maris, Stella et Nicolas Raulin, Anne-Laure Erard, leurs enfants, Didier Cerceau, son beau-frère. Boulou MALAPA et de « Mondialisation : embarquement immédiat » Faites escale dans six grands aéroports Le 9 août 1998, disparaissait Suzanne Rubin-Malapa, et ses enfants, Sam Malapa et sa famille, Lionel Malapa, son fils disparu et sa famille, Solange Cypel et sa famille, Rachel Houppertz et sa famille, Benny Malapa et sa famille, Danièle Feriani et sa famille, Eweda Palette et sa famille, Ntonga Malapa, son frère et la famille Malapa à Kribi (Cameroun) né à Hambourg, le 21 janvier 1914 de Votre série de la semaine : Cet avis tient lieu de faire-part. Il nous manque tant. Paul MALAPA, cet été... ont la grande tristesse de faire part du décès de Le service religieux sera célébré, à Paris, le vendredi 10 août, à 10 heures, en la cathédrale Notre-Dame de Paris. (Le Monde du 7 août.) ont la tristesse de faire part de la disparition, à Paris, le 4 août 2007, de 0123 Frida LEXOW. Ceux qui l'ont connu et aimé voudront bien avoir une pensée pour lui. Les obsèques auront lieu le vendredi 10 août, à 15 heures, au cimetière du Montparnasse, Paris 14e. Il demeure toujours présent dans nos cœurs. avec Le Monde 2 Nos services -----------------------------------------------------Lecteurs • Abonnements Tél. : 0-825-000-778 (0,15€ TTC/min) www.lemonde.fr/abojournal • L’actualité dans votre magasin www.lemonde.fr/kiosque • Boutique du Monde 80, bd Auguste-Blanqui, 75013 Paris M° Glacière ou Corvisart Tél. : 01-57-28-29-85 • Le Carnet du Monde Tél. : 01-57-28-28-28 Professionnels • Service des ventes Tél. : 0-805-05-0146 0123 Culture&vous Jeudi 9 août 2007 17 Scènes estivales L’énigme Scelsi fêtée à Salzbourg Portrait d’un compositeur et poète italien C omme Pier Paolo Pasolini, l’Italien Giacinto Scelsi est mort sur une plage romaine. Mais tranquillement, au soleil, entouré de proches. Le compositeur romain, né en 1905, auquel le Festival de Salzbourg consacre un vaste hommage, « Continent Scelsi », avait le chiffre 8 pour fétiche. Il voyait avec circonspection se profiler une singulière occurrence numérique : le 8 août 1988, « 8.8.88 ». Et c’est évidemment ce jour-là qu’il est tombé dans le coma. Comme une édition du Monde, sa mort intervint le 8, datée du 9. Le comte Scelsi d’Ayala Valva était sûrement venu prendre l’air sur la côte coiffé de l’un de ses chapeaux excentriques, conduit par son chauffeur en limousine « vintage » depuis sa belle demeure romaine surmontée d’une terrasse. C’est sur son toit que, le soir venu, cet ascète qui aimait le monde recevait ses amis et les visiteurs attirés sur le tard par sa légende. Mais, tel le comte Dracula, il était invisible dans la journée. Son appartement, au 8 (il va de soi) via San Teodoro, avait une vue imprenable sur le mont Palatin, et Scelsi disait, avec le plus grand sérieux – tempéré cependant par une lueur de malice dans l’œil – qu’il était situé à l’exact point de rencontre entre l’Orient et l’Occident. Lorsqu’on lui avait rendu visite, en 1985, à Rome, on s’était assis sur le côté du sofa qu’il se réservait, sous le diptyque Couple aux têtes pleines de nuages, de Salvador Dali (Scelsi était l’ami des peintres et des poètes). Le petit homme s’était soudainement enflammé : « Non pas là, je vous prie, car de là je peux voir mon palmier, et il me voit. » La municipalité avait menacé le palmier, et Scelsi menacé la municipalité en retour. On ne toucha pas à l’arbre fétiche. Scelsi, qui savait si bien cacher sa profondeur à la surface, s’amusait à entretenir son propre folklore : datation de son œuvre et biographie fantaisistes, pas de manuscrits autographes (l’un de ses copistes, après sa mort, clamera « Scelsi, c’est moi ! »), aucune photographie (il laissera son exécu- teur testamentaire juger de l’opportunité de les rendre publiques après sa mort), des séjours orientaux de méditation ou d’internement dans des cliniques ultrachics, en Suisse, où il donnait des bals et entretenait avec délices une folie dont on ne sait pas s’il l’a luimême un jour prise au sérieux. C’est, disait-il, en ayant joué et rejoué la même note inlassablement sur un piano qu’il a découvert, bouleversé, la richesse intrinsèque du « son sphérique » qu’il adorait et dont il fera l’élément-clé de sa musique, obsédée par les variations infimes d’une palette acoustique et harmonique d’une infinie subtilité. Ermite et fakir Scelsi n’était pas que l’homme des sons. Ses poèmes et récits, écrits pour la plupart en français (jugé supérieur à l’italien, qu’il réservait aux bas usages), témoignent d’une plume, d’une imagination, d’une fantaisie proches des esthétiques surréaliste et fantastique. Il était l’ami des écrivains, d’Henri Michaux qu’il admirait particulièrement. La compositrice et musicologue américaine installée en France Sharon Kanach a publié, en 2006 et 2007, chez Actes Sud, deux volumes de textes et documents fascinants de et sur Scelsi, Les anges sont ailleurs… et L’Homme du son. Le comte Scelsi était doté d’une belle fortune, ce lui permit d’écrire de la musique sans se soucier qu’elle fût jouée. Détesté pour cette raison par les compositeurs « rouges », il fut mis au ban de la vie musicale italienne qu’il avait pourtant soutenue de ses propres deniers, en organisant des festivals de musique ouverts gratuitement au public dans les années 1930. Scelsi préféra alors le retrait complet. Il ne fut désormais qu’une sorte de légende, connue de quelques-uns, avant que, à la fin des années 1970, des interprètes (Joëlle Léandre, Frances-Marie Uitti), chefs d’orchestre (Aldo Brizzi, Jürg Wyttenbach), compositeurs (les représentants de l’Itinéraire, György Ligeti), et musicologues (Harry Halbreich) s’en fassent les interprètes, les porte-parole et lui rendent hommage. Les disques se sont multipliés et ont touché un vaste public, et Scelsi, ermite et fakir, est sorti enfin de sa tanière : on l’a vu à la Fondation Royaumont, près de Paris, en Allemagne et ailleurs. Lui qui disait se ficher que sa musique fût jouée ou non, avait l’air gai comme un pinson. Après la longue traversée du désert, cette reconnaissance fut une fontaine de jouvence. Avant l’éclipse, à nouveau et pour de bon, le 8.8.88. a Renaud Machart Giacinto Scelsi au piano, en 1930. FONDAZIONE ISABELLA SCELSI Un concert exemplaire, à la limite du surnaturel I l y a une autre face du Festival de Salzbourg : celle qui accueille la musique contemporaine et la diffuse à des prix abordables (de 15 à 40 euros seulement), celle où les festivaliers trop bien habillés se font remarquer un peu, à l’inverse de ce qui se passe au Palais du festival, où le smoking et la robe de soirée à 2 000 euros minimum sont de rigueur. Dans l’imposante collégiale rococo qui tourne le dos au Palais du festival se donne, jusqu’au 13 août, une formidable série de concerts « off », qui tourne, elle, le dos à la programmation d’opéras et de concerts « haut de gamme ». C’est un formidable hommage à Giacinto Scelsi (1905-1988), conçue par Markus Hinterhäuser, le nouveau responsable des concerts du festival, lui-même pianiste et champion de la musique de Scelsi ou de Morton Feldman, autre figure singulière de la musique du XXe siècle. La série de huit concerts (8 était le fétiche de Scelsi) fait entendre de nombreuses pièces de l’Italien mais aussi la musique de compositeurs qu’il aura influencés. On note une intégrale, le 8 août, des Espaces acoustiques, le vaste cycle de six pièces de Gérard Grisey (1946-1998). Un modèle de programmation, intelligente, ouverte. L’occasion d’entendre les fresques orchestrales de Scelsi n’est pas fréquente, encore moins dans des acoustiques favorables. Lors du Festival d’Automne 2005, Sylvain Cambreling avait dirigé trois œuvres chorales et orchestrales de Scelsi, mais le son mat du Palais Garnier avait compromis l’envoûtante qualité de ces pièces qui semblent parfois extra-terrestres. Dans l’acoustique généreuse de la collégiale salzbourgeoise, le son prend son envol tout en restant ancré dans le sol, qui vibre sous les pieds. Saisissant terremoto, presqu’inquiétant, voire angoissant. Les œuvres de ce premier programme sont connues par les enregistrements effectués entre 1988 et 1990 par le chef de la soirée, Jürg Wyttenbach, mais leur incarnation en « vrai » est un choc inouï. La beauté de la soirée devait beaucoup à la fine alternance entre pièces orchestrales et a cappella, ces dernières données depuis la tribune d’orgue par le groupe vocal Les Jeunes solistes. Pendant les chants pour voix de femme du rare cycle Sauh et le Requiem, plus connu, centre des Trois chants sacrés, le public est resté stupéfait devant la concentration exemplaire, à la limite du surnaturel, de l’ensemble français. Renaud Machart (Salzbourg, envoyé spécial) Hymnos, Sauh II et IV, Aiôn, Pfhat, Tre Canti sacri, Konx-om-pax, de Giacinto Scelsi, par Les Jeunes solistes, Kammerchor Salzburg, Basel Sinfonietta, Jürg Wyttenbach (direction), Kollegienkirche, Salzbourg, le 6 août, dans le cadre de la série « Kontinent Scelsi », jusqu’au 13 août. Festival de Salzbourg. Tel. : 00-43-662-8045-500 « Les centres d’art doivent ensemble devenir une force politique » Entretien avec Eric Mangion, vice-président de l’association Développement des centres d’art, à l’origine de l’opération Plein soleil L es trente-sept centres d’art en France se sont réunis pour la première fois cet été pour une opération commune de promotion de leurs activités, intitulée Plein soleil. Eric Mangion, vice-président de l’association Développement des centres d’art (DCA) et directeur du Centre d’art de la villa Arson, à Nice, dresse un bilan de cette action et des problèmes auxquels sont confrontées aujourd’hui ces institutions expérimentales, qui couvrent dixneuf régions et trente-deux départements. L’opération Plein soleil est une première. Faut-il y voir le début d’un changement ? Nous constituons en France un réseau important, à la fois artistique et géopolitique, mais à force de travailler chacun dans notre coin, nous avions une certai- ne fragilité. Il fallait apparaître comme une force politique de négociation. Ce qui nous a secoués, c’est l’émergence de grands projets nationaux, très médiatiques, comme La Force de l’art et Monumenta. Nous ne nous y opposons pas, mais nous voulons montrer que nous existons aussi et qu’il ne faut pas négliger ce qui se passe en région, un travail qu’on fait depuis trente ans. En tout, nous réalisons quelque cinquante-neuf expositions par an, dont trente-trois expositions personnelles ; plus de deux cents artistes ont été exposés grâce à nous ; nous produisons aussi énormément d’œuvres d’art. C’est loin d’être négligeable. Plein soleil est destinée à faire la promotion des expositions de l’été dans les trente-sept centres d’art français et à marquer vis-à-vis du public la diversité de nos propositions artistiques. L’opération est née de la modification de l’association qui nous réunit, DCA – ce qui auparavant signifiait Directeurs des centres d’art et aujourd’hui Développement des centres d’art car nous voulons apparaître comme une association de structures plus que de personnes. Vous vous êtes réunis les 23 et 24 mars lors d’un forum à Grenoble. Quelles problématiques avez-vous abordées ? C’était la première fois que toutes les équipes, régisseurs, chargés de communication et des publics, etc., se réunissaient. Les directeurs de la nouvelle génération de centres d’art désirent être davantage les acteurs des politiques culturelles, plutôt que de les subir. Avec la décentralisation, avezvous ressenti une accentuation des pressions politiques sur vos stratégies ? Par définition, nos structures vivent dans une certaine fragilité. Il existe quelques cas litigieux où il est évident que les politiques de tutelle remettent en question un projet artistique. C’est loin d’être la majorité, mais sans tomber dans le corporatisme, pour pouvoir éviter ces problèmes, tous les centres d’art doivent ensemble devenir une force politique. Nous devons montrer que nous avons un vrai public (en 2006, plus de 1 million de visiteurs hors Palais de Tokyo) et une véritable action pédagogique. Le nouveau ministère pourrait-il changer la donne ? Remettre en question le caractère expérimental des centres d’art ? L’expérimentation est le fondement de notre activité, et doit le rester. Ce qui manque plutôt, ce sont les moyens pour mettre en place nos missions. C’est un mouvement général, nous n’en sommes pas les seules victimes ; tous les budgets de la culture sont grignotés, nous vivons une mutation profonde, et subissons de plein fouet le problème du positionnement de l’Etat et des collectivités locales. Il faut absolument mettre les choses à plat : si l’Etat doit se désengager sur certains points, pourquoi pas ? Mais à condition que les collectivités territoriales prennent le relais. Aujourd’hui on est dans un flou et il faut que nous soyons au cœur des négociations, au niveau gouvernemental. Nous devrions rencontrer la ministre à la rentrée. Il y a deux ans, certains directeurs militaient pour un regroupement des centres d’art, ce qui aurait entraîné la disparition de nombre d’entre eux. Où en eston de cette réflexion ? Je suis radicalement opposé à ce mouvement. Moi qui dirige une grosse structure, je n’ai pas envie de récupérer l’argent au profit des plus petites. Il est très important qu’il y ait une bonne répartition géopolitique sur l’ensemble du territoire. Le centre de la France reste encore très dépourvu. Il faut défendre la diversité : l’art ne doit pas se réduire à quelques noms, mais demeurer une activité extrêmement diversifiée. a Propos recueillis par Emmanuelle Lequeux Plein soleil, jusqu’au 30 septembre. www.dca-art.com. Culture 18 Un danseur étoile pour le rugby L e danseur étoile de l’Opéra de Paris Kader Belarbi sera au Stade de France, vendredi 7 septembre, pour la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, un événement qu’il chorégraphie avec le metteur en scène Olivier Massard. Ce spectacle grand format, addition de compétences artistiques et technologiques, exige une logistique impressionnante pour une vingtaine de minutes de show. On annonce trois cent cinquante danseurs (sur cinq cents auditionnés), hip-hoppeurs, capoeiristes, afro-contemporains et yamakasi, ainsi qu’une dizaine de machines extravagantes signées François Delarozière. La présence de vétérans stars du rugby des pays convoqués comme Jean-Pierre Rives (France) ou Jonah Lomon (Nouvelle-Zélande) mettra du sel dans cette introduction festive avec effets vidéo en direct et des costumes signés Castelbajac. Le tout se jouera devant 80 000 spectateurs dans les tribunes et près de 1 milliard de téléspectateurs. Une grosse opération pour Belarbi, pourtant habitué depuis trois ans à concevoir ce type de spectacles parallèlement à sa carrière classique. Il vient de chorégraphier une pièce pour le Ballet national de Chine et le Grand Ballet de Genève tout en collaborant aux défilés de Kenzo et aux Asian Games de Doha (Jeux olympiques asiatiques), toujours avec Massard. « J’adore sortir du cadre, rencontrer d’autres milieux. Avec Olivier, on a les moyens de travailler et la liberté de réaliser ce qu’on désire. Alors j’assume ce que ça peut avoir de péjoratif aux yeux des puristes. » Le détail et la masse Avec la cérémonie d’ouverture, Belarbi retrouve la dynamique d’urgence et d’enthousiasme qui lui plaît. Quelques mois de préparation intensive, à peine une semaine de répétitions sur le stade Max-Rousié, prêté par la mairie du 17e arrondissement de Paris, où habite Belarbi. La cérémonie sera bâtie autour des mythologies du rugby – mêlée, passe, combat, énergie guerrière, fraternité… Une obsession tarabuste le chorégraphe : jouer entre le détail et la masse, le petit et le grand, l’individu et le collectif. Mais le challenge est encore ailleurs pour le duo Massard-Belarbi : mettre dans la danse les 80 000 spectateurs avec un dispositif musical et gestuel interactif. « Je ne veux pas que ce soit une vitrine mais un cœur battant, glisse-t-il. J’adore l’énergie des danses urbaines, leur électricité, leur rage et le rapport franc des danseurs à la vie. » Le lendemain de la cérémonie, Kader Belarbi reprendra les répétitions de Hurlevent, ballet créé pour les danseurs de l’Opéra en 2002, qui sera à l’affiche du 21 septembre au 6 octobre au Palais Garnier à Paris. En juillet 2008, il fera ses adieux à la scène. A l’âge de 46 ans. a Rosita Boisseau Spectacle La compagnie suisse « Zimmermann & de Perrot » prix Mimos, à Périgueux Barcelone la moderne, du franquisme à nos jours Le prix Mimos 2007 du Festival international du mime de Périgueux, doté de 3 000 euros, a été attribué à la compagnie suisse Zimmermann & de Perrot pour son spectacle Gaff’Aff. Prix spécial du jury pour les Belges de Mossoux-Bonté et prix Mim’Off, pour Minelly’z Marley. – (AFP.) A la Fondation Maeght, soixante ans de création dans la capitale catalane Arts Saint-Paul Envoyé spécial Arts Trois œuvres de Picasso volées en février, retrouvées B arcelone a été l’une des villes majeures de l’art dans la première moitié du vingtième siècle, au temps de Picasso, Gargallo, Gaudi, Miro et Dali. Mais après 1939, c’est-à-dire après la guerre d’Espagne et sous le franquisme ? Jusqu’ici, la question n’avait fait l’objet d’aucune exposition, celles qui ont rendu hommage à la Catalogne prenant prudemment fin à la guerre. Cette lacune est l’une des raisons qui ont décidé Michel Enrici, directeur de la Fondation Maeght depuis le début de l’année. Il avait d’autres motifs : l’intérêt d’Aimé Maeght pour la ville de Miro et de Tàpies à partir de 1947, et la certitude d’aborder, pour sa première exposition d’été, un sujet important. Soixante ans de création dans une telle capitale, soixante artistes, cent cinquante œuvres : la matière ne pouvait qu’être abondante et variée. La leçon d’histoire orchestrée par la commissaire Victoria Combalia est dense et, parfois, surprenante. Dans les salles, elle se dispose dans l’ordre chronologique, des Miro des années 1940 aux Fontcuberta et Pimstein actuels, et se divise par chapitres, du surréalisme à ce que l’on appelle, faute de mieux, le postmodernisme. Comme il convient à une métropole où informations et influences parviennent sans retard de New York, de Paris ou d’ailleurs, aucune des esthétiques dominantes ne manque, ni l’abstraction géométrique, ni le pop, ni le conceptuel. Force est de constater à ce propos que le franquisme n’a pas coupé Barcelone du reste du monde. Du vivant du Caudillo, les courants artistiques internationaux circulaient, semble-t-il, assez librement – comme si la police franquiste avait considéré qu’ils ne menaçaient guère l’ordre établi, cet air de libéralisme tendant même à améliorer l’image de la dictature à l’étranger. De fait, les première salles de l’exposition, Deux peintures (Maya à la poupée et Portrait de Jacqueline) et un dessin de Picasso, d’une valeur de plus de 50 millions, volés au domicile parisien de Diana Widmaier-Picasso, petite-fille du peintre, dans la nuit du 26 au 27 février, ont été retrouvées mardi 7 août par les policiers chargés de l’enquête. Ces œuvres étaient réputées invendables sur le marché de l’art en raison de leur notoriété. – (AFP.) Leschoix du«Monde» « Eclipse » (1988), un « poème objet » de Joan Brossa. MARTI GASULL/FUNDACIO JOAN BROSSA/ADAGP Musique PARIS 2007 jusqu’à 1975 (mort de Franco), sont d’une richesse et d’une qualité remarquables. Les Miro d’alors ne le cèdent en rien à ceux de l’entre-deux-guerres. Les Tàpies des années 1940 naissent à la conjonction heureuse de Miro, Klee et Tanguy dans un clair-obscur peuplé de formes longilignes et translucides. Ils sont en phase avec ce qu’expérimentent alors Wols à Paris et Rothko à New York. Liberté d’esprit Ces œuvres suffiraient déjà à donner le sentiment d’une activité intense, dans la continuité du mouvement moderne. Mais il y a surtout Dau al set – la septième face du dé. Fondés en 1948, le groupe et la revue du même nom réunissent les peintres Tàpies, Cuixart, Ponç et Tharrats, le philosophe Puig et le poète Brossa. Feuilleter des numéros de la revue suffit à établir que Dau al set a été l’une des reprises les plus vives et singulières du surréalisme après 1945, mais surtout qu’il y avait là un créateur de premier ordre, Joan Brossa. Décisif en 1948, il est aussi celui qui, au cours des années 1950, mesure le premier en Espagne les ressources du ready-made et de l’assemblage reçus de Duchamp. Sans délaisser l’écriture, ni la musique et le cinéma auxquels il s’essaie avec autant de liberté d’esprit, il entreprend une collection de « poèmes objets », la plupart très simples. Une chaussure et une pelote de laine, une menotte de police et un bracelet de brillants, un maillet et un clou : il lui suffit de les attacher pour que l’absurde et le dérisoire les pervertissent. Il inquiète avec nonchalance, il désarme avec élégance. La vitrine qui contient ses « poèmes objets » est la surprise délectable de l’exposition. Elle fait aussi office de relais : sans Brossa ne serait peut-être pas apparue, autour de 1970, la génération de Llena, Xifra, Rossell ou Miralles, adeptes de l’objet détourné, du matériau pauvre et de la performance, contemporains de l’Arte Povera italien auquel ils font songer. Sans lui, Tàpies serait-il allé jusqu’à Coussin et bouteille et au Grand bois aux couteaux, assemblages qui surprennent par leur dépouillement et leur brutalité sans apprêt – sans cette virtuosité du matériau et du geste qui alourdit trop souvent ses peintures ? Sans lui, dont l’importance a été reconnue peu à peu depuis une vingtaine d’années, Fontcuberta et Pitarch – la génération catalane actuelle – feraient-ils du détournement et de la dérision leurs modes préférés ? Une différence les sépare néanmoins de lui, une seule, mais considérable. Il faut, à l’un, des logiciels pour convertir un dripping de Pollock en paysage de montagne, à l’autre, des techniques de sonorisation pour édifier une guérite de gardien de nuit qui vibre et tremble de toutes ses parois et ses vitres. Brossa parvenait à ses fins de manière plus discrète et ne courait ainsi pas le risque de voir son ironie s’engluer dans le savoir-faire. La légèreté toujours. a Philippe Dagen « Barcelone 1947-2007 », Fondation Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul. Tél. : 04-93-32-81-63. Jusqu’au 4 novembre. De 10 heures à 19 heures, jusqu’au 30 septembre puis de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 heures. 11 ¤. Kokolo SÈTE-VENCE. Formé à New York en 2001, le groupe Kokolo perpétue l’esprit et la flamme de Fela, chanteur et saxophoniste nigérian, grande figure de la musique moderne urbaine africaine, mort le 2 août 1997. Une musique brûlante d’énergie, des textes forts porteurs d’engagements. Festival Fiest’a Sète, le 9 août, à 21 heures (avec Seun Kuti & Egypt 80). Tél. : 04-67-74-48-44. Festival Les Nuits du Sud, à Vence, le 11, à 21 heures (avec Burhan Öçal & l’Ensemble oriental d’Istanbul). Tél. : 04-93-58-40-17. Théâtre Les Fêtes nocturnes de Grignan GRIGNAN. Shakespeare s’invite chez la marquise de Sévigné, au château de Grignan, pour célébrer les vingt ans des Fêtes nocturnes. Adel Hakim, le codirecteur du Théâtre des quartiers d’Ivry, met en scène Mesure pour mesure, qu’il a traduit, et adapté. Château. Tél. : 04-75-91-83-65. Jusqu’au 24 août. De 7 ¤ à 18 ¤. www.chateaux.ladrome.fr L’engouement pour Peter Friedl, un mystère Au Musée d’art contemporain de Marseille, une rétrospective consacrée au plasticien né en Autriche en 1960 Arts Marseille Envoyée spéciale C oqueluche du monde de l’art, Peter Friedl, né en Autriche en 1960, s’est offert une belle année : surreprésenté à la Documenta de Kassel, en Allemagne, il fait aussi cet été l’objet d’une rétrospective au Musée d’art contemporain (MAC) de Marseille. Comme certaines coqueluches autour desquelles l’engoue- ment reste un mystère, son œuvre apparaît hélas aussi indigente que son discours se veut sophistiqué. Les pièces rassemblées dans la cité phocéenne se révèlent ainsi d’une grande pauvreté, qu’elles soient peintures, photographies ou vidéos : pourtant leur auteur se nourrit de problématiques passionnantes, explorant notamment notre lien aux médias, au politique, et l’utopie d’une révolution à venir. Il les aborde avec une paresse d’autant plus flagrante qu’aucune explication n’est livrée au sujet de ce travail. Tout aussi indigne, cette provocation qui tombe à l’eau : la présentation, à Kassel comme à Marseille, d’une sacrée tripotée de ses dessins d’enfant, dont la présence permet de dater la rétrospective « 1964-2006 ». A 4 ans, Friedl était donc déjà prolifique. Mais présentés sans distance ironique, ses gribouillis de gamin tiennent du fétiche inutile, et ne livrent guère, contrairement à ce que semblent penser les commissaires de l’exposition, d’infor- mations sur l’œuvre à venir. Même si, selon le pompeux artiste, « ils invitent à une discussion sur les modalités et les expériences d’une nouvelle politique de l’esthétique ». Après avoir visité cette exposition, Peter Friedl reste une énigme : pourquoi le milieu de l’art estil fasciné par cette vidéo nocturne témoignant de violences urbaines ou celle montrant un malheureux incapable de s’acheter des cigarettes à la machine ? Par ces centaines de photographies de terrains de jeux pour enfants, prises à tra- Les classiques de l’été « Peter Friedl, travail 1964-2006 », Musée d’art contemporain (MAC), 69, avenue d’Haïfa, Marseille-8e. Tél. : 04-91-25-01-07. Jusqu’au 16 septembre. Tous les jours sauf lundis de 11 heures à 18 heures. De 1,5 ¤ à 3 ¤. § LES CLASSIQUES C’EST TOUTE L’ANNÉE SUR ARTE : MUSICA TOUS LES SAMEDIS À 22H30 MAESTRO TOUS LES DIMANCHES À 19H Grande interprète de Mozart, dont elle traduit parfaitement la douceur autant que le caractère farouche, la portugaise Maria João Pires s’avère tout aussi remarquable dans les Trois Klavierstücke de Schubert ou les Nocturnes de Chopin : la splendeur des phrasés, le toucher puissant et radieux ne sont jamais un frein, ni à l’imagination ni à la poésie. PRIX SPÉCIAL 2CDs DG 477 6607 Emmanuelle Lequeux DÉCOUVREZ SUR RADIO CLASSIQUE DES EXTRAITS DE CET ALBUM DANS L'ÉMISSION SUR LA ROUTE DE VOS VACANCES TOUT L'ÉTÉ ENTRE 9H ET 12H MARIA JOÃO PIRES (PIANO) : Œuvres de Chopin, Mozart, Schubert, Schumann ÉGALEMENT DISPONIBLE SUR LES PLATEFORMES DE TÉLÉCHARGEMENT LÉGAL vers le monde ? Et par ces dizaines de coupures de presse disséminées sous vitrine, sans légende ni rapports ? Peut-être parce que Peter Friedl est parvenu à inventer un nouveau genre : celui de l’intellectuel pompier. a Grafizm: silverkingz.net Ici& ailleurs 0123 Jeudi 9 août 2007 0123 Jeudi 9 août 2007 &vous 19 S’initier au tai-chi en attendant l’avion Comment s’occuper de manière ludique et agréable dans les salles d’attente des aéroports parisiens ? En suivant des cours gratuits ! Selon une étude de l’IFOP, 80 % des Français souhaitent s’instruire pendant leurs vacances. Et comme six Français sur dix partant en avion estiment que leurs vacances débutent dès leur arrivée à l’aéroport, l’initiative estivale intitulée « L’école des vacances » connaît un certain succès. Le principe est simple : chaque week-end, depuis fin juin et jusqu’au 19 août, dans les terminaux d’Orly et de Roissy, les passagers ayant passé les contrôles de sécurité et se retrouvant en salle d’embarquement peuvent prendre des cours gratuits de moins d’un quart d’heure avec des professeurs et des spécialistes de certains sujets. Sport, santé, culture, nutrition, les possibilités sont multiples. Au programme du prochain weekend : cours de tai-chi au Terminal 2F de Roissy, relaxation coréenne à Orly-Sud le matin et Orly-Ouest l’aprèsmidi, aromathérapie dans les Terminaux 2C et 2D de Roissy. Bon cours et bon voyage… a A. Ct Les conditions d’un bon rosé Aujourd’hui La vie en couple permettrait de vivre plus longtemps En le choisissant bien et en l’associant à certains plats, ce vin peut être autre chose qu’un vin de l’été D es rosés, il en est de toutes planté depuis peu par Bernard les couleurs, du rose pâle Teillaud du Château Sainte-Roseau fuchsia, de la pelure line (83460 Les Arcs-surd’oignon à l’œil-de-perdrix. Aucu- Argens). Le cabernet franc assure ne définition ni réglementation aux rosés d’Anjou leurs notes de spécifique ne s’applique à ces fruits rouges, tandis que le vins. Le vigneron a même le choix pineau d’Aunis, poivré avec quelde la méthode d’élaboration, par ques fragrances de pivoine, donprélèvement d’une partie des jus ne toute son originalité au gris lors de l’encuvage des baies rou- saumoné du Domaine Brazilier ges pour augmenter leur concen- (41100 Thoré-la-Rochette), un tration – c’est la saignée – ou bien coteau du vendômois. Citons encore le gamay, qui par pressurage direct, en douaccorde son délicat parfum de ceur, de la vendange. La première technique donne rose et de framboise à quelques des vins parfois alcooleux et brû- rosés de Loire, l’incontournable lants, sauf à Bandol (Var) où, merlot des « clairets » bordelais, appliquée au cépage mourvèdre, et le cabernet-sauvignon que l’on elle développe des arômes floraux associe en Béarn au tannat, manet des nuances de fraise. La secon- seng noir et fer servadou dans de, aujourd’hui la plus répandue, quelques pittoresques producpermet de mieux maîtriser la net- tions locales. Le rosé, vin d’apéritif ? Il existe teté aromatique des rosés, d’en définir le style, la couleur et autant de rosés que de régions vitimême, pour quelques-uns, d’en coles et de vignerons. A part les tavel, bandol, rosé-des-riceys – permettre la garde. Comment s’y retrouver dans vins souvent racés et puissants –, l’abondante production des vins les rosés ne seraient que des vins rosés ? Non plus seulement ceux de pique-nique, ou bien voués de Provence, sa région de prédilec- indifféremment aux cuisines du tion, mais de la plupart des Sud-Est asiatique, de l’Inde et du régions viticoles, car son succès, Maghreb ? En matière de vin, de rosé en depuis le début des années 2000, a fait des émules. Chacun a le sou- particulier, il faut se garder de venir de rosés, vifs, fringants, tout dogmatisme. Certains accords sont surfaits – légers, aux délicats arôcelui du melon et du mes de fruits gourUn simple rosé – et d’autres évimands ; alors que foie de lapin dents. Comme la dégusd’autres, insipides ou poêlé est tation proposée par trop alcoolisés (et paradmirablement Alain Senderens d’un fois les deux), abonépaulé par un gris tartare de thon avec un damment sulfités, sont du Vendômois costières-de-Nîmes, un toujours servis glacés rosé du Château Mouravec une pizza aux anchois cotonneux. Alors, bon- gue-du-Grès (30300 Beaucaire). Tout est cependant affaire de jour la migraine ! Les rosés peuvent être choisis goût personnel. Ainsi, un simple pour leur encépagement. Les foie de lapin poêlé est admirablegrands rosés du Midi sont vins ment épaulé par un gris du Vendôd’assemblage, mais les monocépa- mois, cuvée Tradition 2005 du ges se sont fait une place au soleil. Domaine Brazilier et une poêlée Le cinsault au nez de pivoine, la de girolles aux échalotes par le syrah aux notes épicées, associés cabernet de saumur sec de Lanou non aux puissants arômes de glois-Château (49400 Saintfruits mûrs du grenache et du Hilaire-Saint-Florent). Le même lapin sauté, aromatimourvèdre – en bouquet ou en solitaire – peuvent offrir des vins sé à la fleur de thym, fera très bon charnus, comme ceux du Domai- ménage avec la longueur et le fruine Ott (Château Romassan à Ban- té du Château Dudon 2006, predol). Le tibouren, vieux cépage du mières côtes de bordeaux (1/3 Var, qui fait le succès du Clos merlot pour le gras et 2/3 caberCibonne (83220 Le Pradet), est net-sauvignon pour la fraîcheur). Bonnes tables Café restaurant Lavinal Le hameau de Bages, au cœur du Médoc, connaît un renouveau inattendu grâce au propriétaire du château Lynch Bages. Michel Cazes s’emploie, en effet, à recréer autour de son domaine un village des saveurs et du vin. Le jeune Hugo Naon, collaborateur de Thierry Marx, assisté de Céline Ramon en salle, y propose une cuisine sage composée avec les produits de la région et un menu suggestion (tartine de champignons, lapin à la moutarde) au prix imbattable de 13 ¤ ! A la carte : gigot, poulet fermier et un risotto des tripiers, pour les amateurs. Cuisine brillante et savoureuse. Cave de référence. Menu : 13 ¤. A la carte, compter 35 ¤. Place Desquet, 33250 Pauillac. Téléphone : 05-57-75-00-09. Fermé le dimanche soir. Le Quai Sur les bords du Rhône, Michel Chabran, le cuisinier étoilé de Pont-de-l’Isère, grand spécialiste de la caillette de la Drôme, a confié à sa fille Carole le soin de diriger cette brasserie. Cuisine gourmande avec la friture d’éperlans, les quenelles de brochet sauce Nantua et encore la salade de rattes aux encornets et vinaigrette à la sauce rouille, ou S elon une étude de l’Insee publiée mercredi 8 août, les personnes en couple vivent plus longtemps que les célibataires. Ainsi, pour un homme de 40 ans n’ayant jamais connu la vie à deux, le risque de mourir dans l’année est presque deux fois supérieur à celui d’une personne de mêmes caractéristiques sociales, mais vivant en union. Au fur et à mesure qu’on avance en âge, la tendance s’inverse. Après 80 ans, les hommes seuls peuvent même espérer vivre plus longtemps que les non-célibataires. En revanche, à tout âge, une séparation ou le décès du conjoint s’accompagne d’une surmortalité, à laquelle les femmes semblent mieux résister. Selon l’Insee, la précocité des décès des personnes n’ayant jamais vécu en couple est souvent liée à des facteurs de santé, sociaux et professionnels, qui interagissent avec leur difficulté à se mettre en union. a Julie Robelet La cuvée Adagio 2006 du Château Rouquette (11100 NarbonnePlage), cépages grenache et syrah, est vinifiée à basse température. C’est le vin de fraîcheur d’une cuisine où l’huile d’olive et la tomate précèdent la viande d’agneau grillée sur la braise. Le rosé 2006 du Domaine Auzias Paretlongue (11610 Pennautier), vin de pays de la cité de Carcassonne, manque de mystère à l’apéritif, mais se rattrape avec un tronçon de morue cuit sur le barbecue. L’un des grands élégants de Provence, le Château Miraval rosé 2006 (83570 Correns), régulièrement récompensé dans les concours, met son fruité au service de rougets au basilic simplement poêlés. Une découverte, en accompagnement de beignets de courgettes, voici l’Ixia du Domaine Bérénas 2005 (34800 Nébian), vin de pays de l’Hérault, bel assemblage de grenache, syrah et cabernetsauvignon. Les côtes du ventoux, avec le Domaine de la Brunely (84260 Sarrians), offrent l’exemple d’un rosé dense et profond (médaille d’or au dernier Concours général agricole) et meilleur rapport qualité prix de notre sélection (3,90 euros la bouteille). Vin de farniente, la cuvée « A l’ombre de la treille » du Domaine La Michelle (13390 Auriol) propose, pour l’apéritif, ses discrètes nuances florales dans une bouteille raffinée. Le retour en grâce du rosé est aussi un retour aux origines. En Egypte, en Grèce ou à Rome, la vinification est exempte de macération. Les raisins sont foulés et pressés directement. C’est le vinum clarum, ancêtre du clairet et de nos rosés de l’été. a l’aïoli de morue. Au dessert, fondant de chocolat Valrhona et ses profiteroles. Cave : crozes-hermitage, cornas, saint-joseph. Superbe vue sur le fleuve. Accueil très plaisant. Menu carte : 29 ¤. Entrées : 7 ¤, plats : 16 ¤, desserts : 7 ¤. poché en fine gelée de piperade, foie gras au taloa (galette de farine de maïs), au suc tomaté et salade de haricots beurre, ou encore salade de morue au curry. L’Espagne voisine apporte son agneau de Castille, que le chef présente en paella de boulgour. Le dessert de saison est la pêche confite au vin de muscadelle. Cuisine élégante, gourmande et généreuse, à l’image de son auteur. Cave du Grand SudOuest. Menu découverte : 39 ¤. A la carte, comptez environ 50 ¤. 17, rue Joseph-Péala, 26600 Tain-L’Hermitage. Tél. : 04-75-07-05-90. Ouvert tous les jours. L’Auberge basque Ancien chef de la Cour-Jardin, le restaurant d’été d’Alain Ducasse au Plaza Athénée, Cédric Béchade s’est installé depuis deux mois dans un site exceptionnel du Pays basque. Au menu : œuf Jean-Claude Ribaut D 307, vieille route de Saint-Pée à SaintJean-de-Luz, 64310 Helbarron/SaintPée-sur-Nivelle. Tél. : 05-59-51-70-00. Fermé lundi et mardi midi. Gastro G Gas Ga stro ronom omiiee omi Publiccités L’IDÉE GOURMANDE DE LA SEMAINE SAVEURS D’ÉTÉ CHEZ SÉBILLON L e cadre élégant, confortable et climatisé de Sébillon est un prétexte supplémentaire pour déguster l’un des meilleurs gigots de la capitale. L’agneau, en provenance de l’Aveyron, gage d’excellence, offre alors une chair délicatement rosée, soyeuse et tendre à souhait, au goût extrêmement raffiné. Sa belle origine est mise en valeur par une cuisson lente, selon les règles de l’art, pour ne pas dessécher la chair, préserver sa tendreté, tout en concentrant ses saveurs uniques sous une peau légèrement croustillante et joliment dorée. Présenté sur un chariot à capot de cuivre, il est découpé devant vous et servi à discrétion, accompagné des fameux lingots. PARIS 6 e LE POLIDOR depuis 1845 « Ce lieu que fréquentèrent, tour à tour, Verlaine, Hemingway, Gide et Boris Vian... maintient des bons plats bien de chez nous, à prix modérés et la belle carte des vins perpétue la tradition ». MENU 20 € midi et soir 41, rue Monsieur Le Prince m 01.43.26.95.34 - O.T.L.J. jusqu’à 0h30 La Maison, experte en produits frais, propose également des entrées comme un gaspacho andalou aux écrevisses ou des lasagnes d’aubergines confites et piperade de légumes. Les morceaux de bœuf sont tendres et généreux, les poissons superbes et les fruits de mer incomparables. Terminez en beauté avec un éclair géant chocolat ou café, un soufflé glacé au Grand Marnier ou un carpaccio d’ananas parfumé au vieux rhum et sa glace vanille. Sébillon 20, avenue Charles de Gaulle 92 200 Neuilly-sur-Seine Tél. : 01 46 24 71 31 Ouvert 7 jours sur 7, de midi à 15 h et de 19 h à minuit. Service voiturier midi et soir. PROFESSIONNELS DE LA GASTRONOMIE, POUR COMMUNIQUER DANS CETTE RUBRIQUE, APPELEZ LE : 01.57.28.39.35 Météo & Jeux Jeudi 9 août 2007 Pluvieux et frais 25 km/h dans le nord-est 10° 20° 10 km/h Le 09.08.2007 Lille Lille 10° 20° 10° 20° 11° 18° 9° 22° Orléans Dijon Poitiers 12° 16° Chamonix ClermontFerrand Limoges 8° 13° Lyon 13° 19° 10° 21° 9° 22° 15 km/h Besançon 11° 18° 10° 23° Grenoble 11° 18° Bordeaux Bordeaux 11° 26° Toulouse 20 km/h 12° 23° 16° 24° Marseille 16° 25° Perpignan 5 à 10° 0 à 5° 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35° COEFF. DE MARÉE: 52 DANS LE MONDE Amsterdam averses éparses 12 Athènes beau temps 20 Belgrade très nuageux 24 Berlin ensoleillé 19 Berne forte pluie 12 Bratislava orageux 22 Bruxelles forte pluie 10 Budapest orageux 25 Bucarest ensoleillé 17 Copenhague orageux 15 Dublin très nuageux 14 Edimbourg belles éclaircies 11 Helsinki beau temps101 17 0 19 Istanbul beau temps Kiev orageux 19 La Valette beau temps 23 Lisbonne beau temps 16 Ljubljana violents orages 18 Londres ensoleillé 12 Luxembourg forte pluie 11 Madrid beau temps 9 Moscou beau temps 12 Nicosie beau temps 22 Oslo averses modérées18 Prague orageux 21 Reykjavik faible pluie 12 Riga beau temps 19 Rome belles éclaircies 19 Sofia ensoleillé 16 Stockholm averses éparses 17 Tallin beau temps 18 Tirana belles éclaircies 21 Varsovie orageux 18 Vienne orageux 20 Vilnius ensoleillé 18 Zagreb orageux 21 ensoleillé 19 28 19 Alger beau temps 15 31 34 Amman fortes averses 23 30 38 Bangkok 1 0 beau temps 22 26 3202Beyrouth ensoleillé 12 23 14 Brasilia 12 17 34 Buenos Aires fortes averses beau temps 21 28 14 Dakar belles éclaircies 26 30 Djakarta 35 ensoleillé 34 44 31 Dubai belles éclaircies 26 32 27 1Hongkong 015 beau temps 14 31 18 Jérusalem belles éclaircies 20 31 Kinshasa 20 beau temps 18 36 28 Le Caire belles éclaircies 9 23 36 Mexico belles éclaircies 12 25 33 Montréal belles éclaircies 14 22 Nairobi 28 28 New Delhi belles éclaircies 26 35 averses modérées 20 23 22 New York beau temps 19 39 21 Pékin beau temps 4 18 Pretoria 12 averses éparses 19 28 30 Rabat forte pluie 25 26 25 Séoul 35 Singapour averses éparses 26 32 beau temps 8 21 Sydney 24 belles éclaircies5 22 38 28 Téhéran 2 10 beau temps 27 35 16 Tokyo beau temps 20 30 30 Tunis ensoleillé 28 39 Washington 28 32 23 OUTREMER fortes averses 25 29 32 Cayenne 34 Fort-de-Fr. averses modérées 24 31 belles éclaircies 18 22 27 Nouméa ensoleillé 23 28 33 Papeete 32 Pte-à-Pitre averses éparses 24 30 averses éparses 19 21 St-Denis 28 Vancouver 14° 22° Los Angeles 18° 29° 5 101 14° 21° 11° 25° 11° 19° 13° 19° 12° 26° 13° 26° 17° 27° 17° 28° Samedi Chicago 19° 26° Miami Dimanche Lundi Nord-Ouest 11° 25° 13° 24° 12° 25° Météorologue en direct au 0899 700 703 Ile-de-France 15° 25° 14° 23° 14° 25° (1,34 € l’appel + 0,34 € la minute) 7 jours/7 de 6h30-18h Nord-Est 14° 21° 11° 24° 11° 25° Service proposé par MeteoNews en partenariat avec Le Monde Sud-Ouest 13° 28° 13° 28° 13° 29° Sud-Est 16° 30° 17° 31° 17° 32° UN PIÈGE INDÉCELABLE Ce fut lors d’une sélection de l’équipe des USA que cette donne a été jouée. Le contrat était pourtant infaisable, mais le déclarant a joué d’une telle façon que l’adversaire n’a pu trouver la défense mortelle. Avant de prendre sa place en Sud, cachez les mains d’EstOuest. 6 7 8 9 10 1 1 12 I II III IV V VI ⽥864 〬A3 〫AD853 ⽤ 10 9 8 VII VIII IX X Kiev 1020 VERTICALEMENT I. Favorise les fayots. II. Pillard devenu bon rouleur sur le Tour. Joindre les deux bouts. III. Pris dans la bagarre. Mise en pièce. IV. Toujours prêtes à se lancer dans la bagarre. V. Chez miss Rice. A servi de repas à l’homme des cavernes. Le strontium. Romains. VI. Ayons le courage d’agir. Fin d’études techniques. VII. Remués. Froidement couverte. VIII. Coule en fonction des événements. Crétin. Personnel. IX. Fis l’innocent. Drôle en principe. Prière. X. Se penchent sur les déformations par formation. 1. Sinistre à entendre. 2. Homme à tête de faucon. Rattachée. 3. Ouvre le choix. Rois de Suède et de Norvège. 4. L’œuf s’y épanouit. Vallée fluviale. 5. Guide volubile. 6. De Delphes ou du Pirée. Stratégie asiatique. 7. Pour le passer il faudra l’ouvrir. S’étale à nos pieds. 8. Possessif. Prêt à tout gober. 9. Ses gages peuvent rapporter gros. Conjonction. 10. Ont mauvais dos. Métal rouge. Métal jaune. 11. Militaire américain. Sans précision. 12. Font monter le rouge aux joues. Philippe Dupuis Solution du n° 07 - 187 Horizontalement Verticalement I. Biocarburant. - II. Analphabètes. - III. Issue. Dual. - IV. Lô. Puni. La. - V. Luter. Grisée. - VI. Empiète. TV. - VII. Mi. Dérogerai. - VIII. Este. INA. - IX. Isba. Médoc. - X. Tac. Almanach. 1. Bâillement. - 2. Insoumis. - 3. OAS. TP. Tic. - 4. Clupéidés. - 5. Apeurée. BA. - 6. Rh. Trial. - 7. Badigeon. - 8. Ubu. Gama. - 9. Réalité. En. - 10. Atlas. Rôda. 11. Né. Eta. Oc. - 12. Tsarévitch. Munich Paris Budapest Odessa D Zagreb Milan D 1015 10 10 Vienne Belgrade Bucarest Sofia Rome Barcelone Istanbul 1005 Madrid Lisbonne A < -10° Anticyclone D Séville Athènes Tunis Alger D Dépression Front chaud Front froid Occlusion Thalweg -10 à -5° - 5 à 0° Ankara 0 à 5° 5 à 10° Beyrouth 1010 Rabat Tripoli D 10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° Jérusalem >35° Le Caire ⽥A973 〬DV 〫 10 9 7 6 2 ⽤D6 ⽥RDV52 N 〬 10 8 7 6 5 O E 〫RV S ⽤5 ⽥ 10 〬R942 〫4 ⽤ARV7432 Ouest Nord --passe passe 2 〫 3 ⽥ passe contre passe Est passe 2⽥ 4⽥ passe Omsk Paris 13° 19° Barcelone 18° 24° Marrakech 25° 21° Abidjan 22° 23° Ankara 13° 34° Bagdad 24° Tripoli 43° 27° Riyad 33° 21° 43° Khartoum 25° 37° Yaoundé 19° 22° La Paz -2° 16° Rio de Janeiro 19° 29° 8° 11° Irkoutsk 6° 16° 20° 31° Kaboul 20° 31° Vladivostock 20° 30° Shanghai 24° 33° Hanoi 26° 36° Karachi 29° 42° Kuala Lumpur 25° 34° Port Moresby 21° 30° Antananarivo 5° 17° Alice Springs 8° 26° Le Cap 9° 19° Sud 2⽤ 3〬 5⽤ passe Ouest ayant entamé le 4 de Pique, comment le déclarant a-t-il joué pour gagner ce contrat de CINQ TRÈFLES qui était théoriquement infaisable ? Réponse Sauf si le 10 de Cœur tombe avant le quatrième tour de la couleur, il faut couper un Cœur. Mais que va-t-il se passer si, pour rentrer chez lui, Sud se contente de couper un Pique ? Il prend l’entame avec l’As de Pique et joue la Dame de Cœur, Ouest prend avec l’As et contreattaque le 10 de Trèfle pour le Valet de Sud, qui continue Cœur. Le mort fait le Valet puis Sud rentre en main en coupant un Pique avec le 2 de Trèfle. Ensuite, il coupe le 9 de Cœur avec la Dame de Trèfle et revient chez lui en coupant le 7 de Pique, et il chutera, car Ouest (qui aura pris soin de défausser son dernier Pique sur le troisième Cœur) le surcoupera Auckland Auckland 12° 18° Désormais, initiez-vous à 23 langues à bord de nos avions*. www.airfrance.fr *sur les B-777-300 Solution du no 544 SUDOKU Nº 545 Ann. : N. don. Pers. vuln. HORIZONTALEMENT 1015 Varsovie Prague Berne http://www.meteonews.fr Retrouvez nos grilles sur www.lemonde.fr 5 Berlin Amsterdam 1020 Caracas 24° 32° Santiago du Chili BRIDGE Nº 2266 4 1020 Minsk Dublin Bruxelles 25° 32° Lima 17° 28° MOTS Nº 07 - 188 N° 07 - 188 MOTS CROISÉS CROISÉS PROBLÈME 3 Moscou Copenhague Londres Québec 8° 28° Managua 23° 32° < 1 mm Jours suivants 14° 23° 2 Riga Edimbourg H 1-5 mm 1 D 21° Région St-Pétersbourg Stockholm T 27° La goutte froide d'altitude maintiendra un temps gris, pluvieux et frais près des frontières du nord-est jusqu'au nord des Alpes. Les pluies seront parfois soutenues et accompagnées Cumul pluviométrique le 09.08.2007 de tonnerre. De la Normandie au Centre jusqu'au Massif-Central, il ne pleuvra pas mais la > 50 mm couverture nuageuse sera importante. Le soleil brillera en revanche près de l'Atlantique et 15-50 mm autour de la Méditerranée où il fera malgré tout un peu frais pour la saison. La tramontane et surtout le mistral souffleront fort près du golfe du Lion. 5-15 mm 14° 19° A Helsinki Oslo St-Pétersbourg 14° 30° 6° 21° Honolulu Vendredi 1015 Reykjavik Reykjavik Anchorage En France 12° 21° D 09.08.2007 12h TU Dans le monde Après Taiwan, le typhon “Pabuk” concernera le sud de la Chine 17° 26° LEVER: 01h54 COUCHER: 19h38 PARIS LEVER: 06h32 COUCHER: 21h17 PARIS ST-AMOUR 19° 26° 60 km/h Ajaccio 16° 28° -10 à -5° - 5 à 0° Nice Montpellier 12° 25° Biarritz Strasbourg 12° 15° 11° 21° 9° 23° 11° 15° 19° Rennes Nantes < -10° Températures à l’aube et l’après-midi Metz PARIS Châlons13° en-Champagne 9° 21° Brest 11° 21° 3° 15° 12° 17° Rouen Caen En Europe EN EUROPE Amiens Cherbourg 0123 Jeudi 9 août 2007 10 10 20 avec le 9 de Trèfle ! Il ne servirait à rien que Sud coupe gros, car il y aurait promotion du 10 de Trèfle. Or Sud a gagné grâce à une astuce : laquelle ? Après l’As de Pique, Sud a joué immédiatement un petit Carreau du mort ! Est a pris et, puisque le déclarant ne cherchait pas à faire de coupe, il a continué Pique au lieu de contre-attaquer atout, et les coupes à Carreau ont servi de reprises sans risque de surcoupe... LE TRAVAIL D’HERCULE Cette donne a été jouée au cours du Grand National d’Amérique auquel dix mille équipes participaient chaque année. La réussite du chelem suivant a été un véritable tour de force. Avant de prendre la place du déclarant, vous cacherez les mains d’Est-Ouest. ⽥A842 〬AV8 〫AVD63 ⽤76 ⽥V9 ⽥D73 N 〬74 〬D63 O E 〫 --〫 R 10 9 8 5 4 2 S ⽤ R D V 10 9 8 4 3 ⽤2 ⽥ R 10 6 5 〬 R 10 9 5 2 〫D7 ⽤A5 3 9 2 5 5 4 8 9 3 6 7 5 1 5 6 9 2 9 4 8 1 2 5 7 1 2 7 9 5 3 4 6 4 5 7 6 2 3 8 1 9 9 8 4 2 6 7 5 3 1 5 3 6 8 1 4 7 9 2 7 2 1 3 5 9 6 8 4 1 9 8 5 7 2 4 6 3 6 7 3 9 4 8 1 2 5 2 4 5 1 3 6 9 7 8 Complétez toute la grille avec des chiffres allant de 1 à 9. Chaque chiffre ne doit être utilisé qu’une seule fois par ligne, par colonne et par carré de neuf cases. 9 8 6 8 Moyen 4 8 1 3 6 Réalisé par Koalog (http://sudoku.koalog.com) Un jeu pour chaque jour Le Loto Lundi daté mardi Affaire de logique Mardi daté mercredi Scrabble Mercredi daté jeudi Bridge Vendredi daté Samedi L’art en question Samedi daté dimanche-lundi Echecs Les résultats sont publiés dans cette page dans nos éditions datées dimanche-lundi, mardi et vendredi LES ÉCRIVAINS VOYAGEURS Ann. : N. don. Tous vuln. Ouest Nord Est --1〫 passe 4 ⽤ contre passe Sud 1〬 6 〬… Ouest a entamé le 8 de Trèfle (pour faire un appel de préférence à Carreau) et Est a fourni le 2 de Trèfle (forcément un singleton). Comment le déclarant en Sud a-t-il joué pour gagner ce PETIT CHELEM À CŒUR contre toute défense ? Note sur les enchères Le contre montre trois cartes à Cœurs dans une main « agréable ». Quant au saut à 6 Cœurs « 6 Cœurs », il n’est guère raisonnable. Philippe Brugnon Un Grec d’élection, de Jacques Lacarrière CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI Ecrans 0123 Jeudi 9 août 2007 Télévision Soirée Diana sur Teva et France 3 Teva, chaîne généraliste du groupe M6, organise une soirée spéciale Diana à partir de 20 h 50 le 23 août, quelques jours avant le 10e anniversaire de la mort de la princesse. La chaîne diffusera un reportage sur William et Harry et un autre, inédit, consacré aux dernières heures de la jeune femme, morte dans un accident de voiture à Paris à l’âge de 36 ans. Dans la semaine du 25 au 31 août, France 3 proposera de son côté deux documentaires. Le premier, « Diana et les fantômes de l’Alma », explore l’hypothèse que la mort de la princesse et de Dodi Al-Fayed ne soit pas un simple accident. Le second, « Diana, la reine des cœurs », est un montage d’archives retraçant la vie de la princesse. Internet Camp de désintoxication en Chine La Chine expérimente actuellement un camp d’été destiné à soigner les jeunes « accros » à Internet. Un programme de dix jours a été concocté pour quarante jeunes gens âgés de 14 à 22 ans, qui auront d’abord passé une évaluation et un test psychologiques, rapporte le China Daily. Environ 2,6 millions de Chinois âgés de moins de 18 ans sont considérés comme dépendants. 21 Les petites chroniques à boire et à manger de Jean-Pierre Coffe Radio Chaque matin, jusqu’à la fin août, le pourfendeur de la malbouffe aiguise l’appétit des auditeurs de France Inter E couter une chronique de quinze minutes sur la bouillabaisse alors qu’on en est encore à tremper une tartine de pain beurré dans un bol de café peut être vécu par certains comme une épreuve. Pour d’autres, par exemple en vacances sur les bords de la Méditerranée, cette expérience peut constituer un moment d’intense excitation. De quoi laisser tomber la tartine pour courir chez le poissonnier et se mettre aux fourneaux en appliquant à la lettre les conseils du célèbre chroniqueur Jean-Pierre Coffe. Depuis le début de l’été, le pape du bon produit propose sur France Inter « Permettez-moi de vous présenter », une chronique gastronomique drôle, enlevée et diablement bien mise en ondes. Chaque matin, juste avant les informations de 9 heures, Jean-Pierre Coffe livre ainsi aux auditeurs les secrets d’un produit de saison. De la fraise aux grillades, en passant par la tomate, le gaspacho, l’aubergine, l’abricot ou la fourme d’Ambert, tous les aliments de l’été y passent. En plus de découvrir la recette de la fleur de courgette frite et de la compote de courgettes, on a ainsi appris que ce légume avait été découvert au Mexique avant d’apparaître en Europe au XVIIIe siècle. Symbole d’abondance et de fertilité, la courgette est aussi bourrée de vitamines et faiblement calorique. De son côté, la journaliste Sophie Le Doré vient compléter chaque chronique par un entretien avec un cuisinier, un producteur ou un représentant de l’industrie agroalimentaire. Une vieille connaissance Bien sûr, Jean-Pierre Coffe ne peut s’empêcher, dès que l’occasion se présente, de vociférer contre la qualité désastreuse du jambon vendu sous vide ou des tomates cultivées sous serre. Ses coups de sang sont aujourd’hui, mais pas seulement, son fonds de commerce, sa touche personnelle. Mais au final, peu importe. Car Jean-Pierre Coffe est devenu, au fil du temps, comme une vieille connaissance à qui l’on pardonne certains défauts parce qu’on mesure aussi ses grandes qualités. Et certaines chroniques de « Permettezmoi de vous présenter » sont comme un concentré de ce qu’il sait faire de mieux, de plus inspiré. Son histoire du melon, qu’il considère comme « une hécatombe » puisqu’il a provoqué la mort de plusieurs papes et empereurs, est un chef-d’œuvre d’érudition, d’humour et de finesse. Auteur de tous ses textes, il présente les aliments en les mettant en scène dans un petit théâtre dont il est l’unique et fantastique comédien. Ses chroniques, même matinales, sur le saucisson sec et la sardine sont un régal pour les oreilles et pourraient même rester dans les annales du genre. Ceci, grâce à son talent et à un habillage sonore particulièrement réussi. a Hélène Delye « Permettez-moi de vous présenter ». France Inter, du lundi au vendredi à 8 h 45 Mercredi 8 août TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M6 20.50 20.50 20.50 20.50 20.40 20.50 Combien ça coûte ? Les Dix Folies des Français Magazine présenté par Jean-Pierre Pernaut. Cold Case. Prisonniers 0. Ophélie 0. Nouveau regard Série (S3, 8/23 ; S1, 11 et 1/23) d. La Carte aux trésors. Le Mont-Saint-Michel et sa baie Jeu animé par Nathalie Simon d. 22.30 23.20 23.05 Down in the Valley Film David Jacobson. Avec Edward Norton, Evan Rachel Wood, David Morse (EtatsUnis, 2005) 2 d. Les Experts. Trop longue à mourir 0 Face à face. Une famille au microscope Série (S1, 16, 17 et 19/23). Avec William L. Petersen, George Eads (EU, 2001) d. Un jour, un destin. Magazine présenté par Laurent Delahousse 0 d. 11 septembre 2001 : 24 heures avec George Bush ; Les Trois Morts de Saddam Hussein. Soir 3, Keno. 22.40 23.30 Les Quatre Fantastiques Film Tim Story. Avec Ioan Gruffudd, Jessica Alba, Chris Evans, Michael Chiklis (EtatsUnis - Allemagne, 2005) d. Saraband a a a Film Ingmar Bergman. Avec Liv Ullmann, Erland Josephson, Börje Ahlstedt, Julia Duvenius (Suède, 2003). Hommage à Ingmar Bergman, mort lundi 30 juillet, à l’âge de 89 ans. Saraband est son dernier film. Zone interdite : les inédits de l’été. Maison de famille : bonheur ou galère ? Magazine présenté par Melissa Theuriau. Sommaire : Le hameau du bonheur ; Le château retrouvé ; Anthony et Guilaine... 22.30 22.30 Le Dessous des cartes. Vers des transports durables ? 1.05 Journal, Météo. Affaires non classées. L’Esprit et le Corps [1 et 2/2] Série (saison 9, 7 et 8/8). Avec Tom Ward, Emilia Fox, (105 min) 2 d. 1.10 T’empêches tout le monde de dormir. Best of Magazine présenté par Marc-Olivier Fogiel. 0.50 Molière, ou la vie d’un honnête homme a Film Ariane Mnouchkine. Avec Philippe Caubère (130 min) d. The Shield. Tueurs de flics. Expédition mexicaine Série (S1, 13/13 ; S2, 1/13). Avec Michael Chiklis, Benito Martinez, CCH Pounder (2002, 100 min) 2 d. Vic et David doivent faire face à de faux appels de détresse qui empêchent la police de porter secours aux victimes. 0.25 Un ami parfait Film Francis Girod. Avec Antoine de Caunes, JeanPierre Lorit, Carole Bouquet, Martina Gedeck (France, Allemagne, 2006, 105 min). 22.40 Les Clefs de la maison a Film Gianni Amelio. Avec Kim Rossi-Stuart, Andrea Rossi, Charlotte Rampling (It. - Fr. All., 2003, 105 min, v.o.) d. Vu&commenté Marie-Antoinette contre Jack l’Eventreur Isabelle Talès M arie-Antoinette, qui es-tu vraiment ? Jack l’Eventreur, qui es-tu tout court ? France 2 consacrait sa soirée du mardi 7 août à deux des plus belles énigmes que l’histoire de France et Scotland Yard nous aient laissées. A 20 h 50, « La Véritable histoire de Marie-Antoinette » se raconte sous forme de docu-fiction, ce genre qui promet au téléspectateur de l’instruire sans l’ennuyer. Les auteurs se sont appuyés sur des archives (le docu) mais l’histoire est jouée par des acteurs (la fiction). De Versailles à la Conciergerie, les décors sont réels (le docu, forcément). Certaines scènes – les adieux de Louis XVI à sa famille, la reine disant face à la caméra les mots de sa dernière lettre – créent une authentique émotion (la fiction, évidemment). Tout cela se mélange de façon plutôt habile et les effets spéciaux restent sobres. Comme dans l’ultime séquence où tous les visages de Marie-Antoinette, de Madame Déficit à la veuve Capet, défilent en même temps que les lieux de sa vie, des escaliers monumentaux aux marches de l’échafaud. Au bout de l’écran publicitaire, on se retrouve à Londres : une nouvelle émission d’investigation historique, « Babylone », nous emmène « à la poursuite de Jack l’Eventreur », qui assassina cinq prostituées, en 1888, en toute impunité. Là, pas d’acteurs professionnels, juste Arnaud Poivre d’Arvor dans le rôle de l’enquêteur solitaire pas toujours bien rasé. C’est qu’il en passe, des nuits, à examiner les photos des cadavres, à arpenter l’actuel quartier de Whitechapel pour retrouver les lieux du crime. Une musique inquiétante et des images suggestives font le reste : le sang coule dans les caniveaux, une ombre disparaît à l’angle d’une ruelle, des mains blanches aiguisent un couteau… Tchic, clac ! De temps en temps, « APDA » force un peu sur l’épithète : voyez ce « bouge effroyable », « ce quartier sous le vent baignant dans la crasse et les odeurs fétides des tanneries ». Pour restituer le contexte social, le docu-fiction est peut-être plus efficace. Ainsi, les images des citoyens aussi édentés que leurs râteaux manifestant sous les fenêtres de Marie-Antoinette faisaient vite comprendre que tout n’allait pas bien au royaume de France. Au terme d’un dernier rendezvous avec une certaine Shirley, qui prétend tout savoir, Arnaud Poivre d’Arvor s’en retourne errer au clair de lune, reconnaissant, fairplay, qu’il n’a toujours pas démasqué le criminel. Tandis que Big Ben s’efface comme s’estompait une heure plus tôt le château de Versailles, on imagine quelle soirée on aurait passé si les deux émissions avaient échangé leurs savoir-faire : l’Eventreur aurait lu son journal intime face à la caméra ; la tête de Marie-Antoinette serait tombée de la guillotine dans une ultime giclée de sang… Clac, tchic ! a NUMÉRO SPÉCIAL ÉTÉ 0.40 Secrets d’actualité. Duel sur la glace Présenté par Eric Delvaux (65 min). Jeudi 9 août TF1 France 2 France 3 Canal + Arte M6 20.50 20.50 20.50 20.50 20.45 20.50 Les Experts, Miami. L’Ange noir 0. La Guerre des gangs 0. Le Verdict du tueur 2 Série (S3, 3-12-6/24). Avec David Caruso, Emily Procter (2004) d. Un autre monde. Le Mexique Magazine présenté par Stéphane Bern d. Signes extérieurs de richesse Film Jacques Monnet. Avec Claude Brasseur, Josiane Balasko, Charlotte de Turckheim (France, 1983) d. Weeds. Dîner en famille. Expo : paradis. Cours très particulier Série (saison 2, 1 à 3/12). Avec Kevin Nealon, Mary-Louise Parker, Justin Kirk (2006) 2. Desperate Housewives. L’Art de la guerre. Amitiés improbables Série (saison 2, 13-14/24). Avec Teri Hatcher, Jay Harrington, Eva Longoria, Alfre Woodard (2005) d. 22.35 22.15 Soir 3, Keno. The L Word. Litigieuse proposition Série (saison 3, 9/12). Avec Susan Love, Laurel Holloman, Jennifer Beals (2006) 2. Les Fantômes du chapelier a a a Film Claude Chabrol. Avec Michel Serrault, Monique Chaumette, Charles Aznavour, François Cluzet (Fr., 1982) d. Un modeste tailleur est fasciné par un de ses voisins. 23.20 Esprits criminels. Un tueur sans visage. 20 ans après... Série (S1, 20 et 15/22). Avec Mandy Patinkin, Thomas Gibson (2006) 2 d. Dans Un tueur sans visage, un meurtrier en série s’est évadé de prison. 1.05 Koh-Lanta. Episode n˚ 6 (120 min). 22.25 Immersion totale. A la Légion étrangère Magazine présenté par Carole Gaessler d. 0.15 23.00 Journal, Météo. Raja a a Film Jacques Doillon. Avec Pascal Greggory, Najat Benssallem, Ilham Abdelwahed, Hassan Khissal (Fr. - Maroc, 2003, 110 min) 2 d. Un homme tente de séduire une jeune marocaine à son service. 0.35 Molière ou la Vie d’un honnête homme a Film Ariane Mnouchkine. Avec Philippe Caubère, Joséphine Derenne, Brigitte Catillon, Roger Planchon, Jean-Claude Bourbault (France, 1978, 130 min) d. FRANCE 5 23.10 American Dreamz Film Paul Weitz. Avec Hugh Grant, Dennis Quaid, Mandy Moore, Jennifer Coolidge (EU, 2006, 105 min) d. 22.40 La Vie en face. Reins à vendre Documentaire. Nima Sarvestani (All., 2007). 23.35 et 4.05 Roots 67. Magazine. Invités : Jean-Louis Aubert, Kim Fahey, Kamila Jubran, Carlo Rizzo, Piers Faccini, Erika Stuky (70 min). 22.25 Nip/Tuck. Photo de famille. Au revoir mesdames 2 Série (S4, 11 et 12/15). Avec Julian McMahon, Dylan Walsh, Stark Sands (2006) d. 0.05 Le Suspect idéal. Téléfilm. Brad Keller. Avec C. Thomas Howell, Sean Young (EU, 2004, 100 min) 2 d. TMC NT 1 20.40 20.50 20.45 21.00 Les Premiers Pas. Karl Lagerlfeld. Willy Ronis Documentaire. David Jankowski, Xavier Lefebvre et Jonty Toosey. Inséparables. Film Michel Couvelard. Avec Michel Boujenah, Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot, Fabienne Babe, Sami Bouajila (Fr., 1999) d 0. Les Petites Dames du planning. Documentaire. Marie-Monique Robin (2006). C dans l’air. Commissaire Moulin. L’Ours vert. Les Zombies Série. Yves Rénier. Avec Yves Rénier, Clément Michu, Diane Simenon, Tchee (France, 1992) d. Dans L’Ours vert, à la suite d’un grave accident dont a été victime son fils dans une fête foraine, le commissaire Moulin met au jour un vaste trafic d’organes. 23.40 0.05 ETA, une histoire basque. Documentaire. Richard Vargas (55 min) d. TMC Charme. Série 6(90 min). 21.40 Serge Poliakoff. Documentaire. Elisabeth Lennard (2004). 22.35 FRANCE 4 DIRECT 8 LCP-AN/PUBLIC SÉNAT 22.00 Une obsession moderne C H E Z VOT R E M A R C H A N D D E J O U R N AU X 5 € La sélection radio MERCREDI 8 AOÛT JEUDI 9 AOÛT La Culture en question Le Turc en Italie 16.30 France Culture Dans le Journal. 22.45 22.25 Paroles du monde. Le travail des enfants dans le monde. cadre du colloque Hannah Arendt, programmé en novembre 2006 : La politique a-t-elle encore un sens ? suivi de Politique et expérience de la pensée. 20.00 France Musique Le Turc en Italie, opéra de Rossini (1814). Avec Alessandra Marianelli (Fiorilla), José Concetti (Selim), Marco Vinco (Geronio), Filippo Adami (Narciso). Par le Chœur de chambre de Prague et l’Orchestre Haydn de Trente et de Bolzano. Dir. Antonello Allemandi. En direct du Théâtre Rossini, à Pesaro (It.). STF. Téléfilm. Holger Barthel. Avec Uwe Fellensiek, Christian Goebel, Michaela Wiebusch, Pasquale Aleardi (Allemagne, 1999, 95 min) d 0. W9 23.30 Les Dossiers de l’été. Sangatte et après (30 min). I6TELE 20.45 19.15 Fatou, l’espoir. Téléfilm. Daniel Vigne. Avec Fatou N’Diaye, Dioucounda Koma, Mariam Kaba (2002) d. La Guerre des privés. Deux morts sur ordonnance Téléfilm. Jean-Pierre Prévost et Josée Dayan. Avec Robert Lamoureux, Julie Jézéquel, Daniel Prévost (France, 1992) d. Dieu pardonne... moi pas ! Film Giuseppe Colizzi. Avec Terence Hill, Bud Spencer, Frank Wolff, Gina Rovere, José Manuel Martín (Italie - Espagne, 1967) d 0. Ultimate Force. Opération Omega. Ami d’un jour, traître de toujours Série (saison 2, 5 et 6/6) 2. 22.10 22.40 Bord cadre spécial été. Magazine présenté par Pierre Zéni. Une personnalité du 7e art, cinéaste ou acteur, commente les moments qui ont marqué sa carrière et révèle ses passions. Le Zapping de la 8. 19.30 0.05 L’Ordinateur des pompes funèbres. Film Gérard Pirès. Avec Jean-Louis Trintignant, Lea Massari, Mireille Darc, Bernadette Lafont, Claude Piéplu (France, 1976, 90 min) d. Flavor of Love : le pire des séducteurs. Episodes 2 et 3 Présenté par Doc Gyneco 2 0.15 22.00 Tendances. Magazine (105 min). Journal de la nuit. Toutes les demi-heures. Fatou la Malienne. Téléfilm. Daniel Vigne. Avec Fatou N’Diaye, Elodie Navarre (France, 2000, 90 min) d. LE BONHEUR Forum public. Magazine. La Mémoire de la colonisation. 20.40 22.30 Fièvre un an avant les JO 22.15 20.40 22.15 CHINE Journal du soir, 2e édition. Tous les quarts d’heure. Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans. Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d. Concert 20.00 France Musique Concert donné le 28 juillet au Festival international de La Roque-d’Anthéron. La pianiste Brigitte Engerer interprète le Stabat Mater d’Anton Dvorak (version originale de 1876). Le Chœur Accentus est dirigé par Laurence Equilhey. Night & Day 22.15 France Inter En direct de « Jazz in Marciac », Gipsy Swing Project, Trio Rosenberg et Didier Lockwood. Le Retour de la censure 20.30 France Culture En moins d’un an, des procès ont posé la question de la liberté des artistes et des limites de la provocation. Avec Marie-Laure Bernadac, chargée de mission pour l’art contemporain au Louvre, Hervé Di Rosa, artiste, Jeanne FavretSaada, ethnologue, et Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo. 0123 22 Jeudi 9 août 2007 Les vitamines du soleil Marc Dugain Episode 15 Résumé des épisodes précédents Un attentat dans une ville d’Afrique du Nord. Un auteur dramatique sur le retour qui vit dans le pays prend le train pour une ville impériale. Première rencontre avec trois voyageuses. Considérations diverses un peu rances. A l’hôtel, étude de caractère. Sortie nocturne, filles de joie, tristes. Propos affligeants sur le désir, les femmes le mariage, la gravité. On reparle des terroristes. Une femme intrigante lit une de ses pièces de théâtre. Diversion avec une femme orientale. L’actualité N … on, enfin, je suis assez connu pour que la femme que vous voyez là-bas et que je ne connais pas soit en train de lire une de mes pièces. J’étais assez content de mon effet. Elle s’est penchée dans sa direction en fronçant les yeux. J’ai repris : – Vous pouvez me croire, c’est une de mes pièces. Pour être honnête, j’ai été le premier surpris. – Ce n’est pas courant de lire une pièce de théâtre au bord de la piscine d’un hôtel. Je me trompe ? – Non. Et vous pourquoi résidez-vous dans cet hôtel si ce n’est pas indiscret ? – Une fois par mois, je viens passer deux ou trois jours ici. Je descends en voiture du Nord. C’est encore plus facile depuis l’ouverture de l’autoroute la semaine dernière. – C’est ce qu’on m’a dit. Je ne l’ai pas prise, je suis en venu en train. En fait, je ne conduis pratiquement jamais. Portrait 2 Editorial. La famille et la loi. Une mondialisation heureuse mais heurtée. Par Pierre-Antoine Benhamou. Débats « L’homme nu ». Le récit graphi- 13 Religion. « Aaron-Jean- que de Serguei. Marie Lustiger, mon cousin ». Rétrocontroverse. Peut-on représenter la Shoah à l’écran ? esclave. International 4 Géorgie. Tbilissi accuse Moscou d’avoir lancé un missile sur ses territoires. 5 Etats-Unis. Les candidats à l’investiture démocrate tentent de séduire les syndicats. Sciences & environnement Les plus grandes œuvres par les plus grands interprètes Enquête 14-15 Aéroports. Heathrow. Culture & vous Culture 17 Musique. Salzbourg fête l’énigme Scelsi. 18 Arts. Soixante ans de créations à Barcelone. 6 Fièvre aphteuse. Le désarroi des éleveurs anglais. & Vous Europe & France Services 7 OGM. Le délicat secret d’un culti- 20 Météo & jeux. 21 Télévision & radio. vateur. Les gens qui lisent dans ce pays ne sont pas si nombreux qu’on partage un peu le pouvoir avec eux mais surtout l’argent. S’ils obtiennent mieux qu’une aumône, ils resteront modérés. Pourquoi, vous êtes inquiet ? – Inquiet ? Pas du tout. Je n’ai pas terre ici, je loue un appartement que je peux quitter en quelques minutes, les livres que je perdrai, je pourrai toujours les racheter ailleurs. Quant à la vie, on la joue toujours à la roulette d’une façon ou d’une autre. Je ne crains pas plus les islamistes que les tremblements de terre. – D’ailleurs les étrangers ne s’y trompent pas, regardez comme ils investissent ici. Les programmes immobiliers s’enchaînent les uns derrière les autres et les prix continuent de grimper. Que les barbus mettent une bombe, cela créera un froid pendant six mois et tout recommencera comme avant. –Et les pauvres seront toujours aussi pauvres. – Ils le sont moins qu’avant. Je sais que les privilèges sont plus visibles qu’ailleurs. Mais ça marche comme cela. J’ai pensé à ce moment à cette phrase d’un personnage de Forster, si mes souvenirs sont bons : « On se fait des idées sur les pauvres, ils sont beaucoup moins malheureux que si nous étions à leur place. » Elle a ajouté en riant : – C’est vrai que vous avez envahi l’Irak pour y instaurer la démocratie. Quand cela vous arrange, vous faites Saddam Hussein, puis quand il vous dérange, vous le défaites. – Quand vous dites « vous », ce sont les Américains ? a (A suivre) ©Marc Dugain, 2007 0123 de l’Opéra 12 Théâtre. Anne-Françoise Delhommais. 3 Chine. Moi, Shen Haijun, j’ai été vous, que faites-vous ? – Rien, je ne fais jamais rien d’autre que lire beaucoup et écrire un peu. – Et vous ne vous ennuyez jamais ? – Jamais et tout le temps. Elle a tourné son regard une nouvelle fois vers les vigiles : – Ils ne servent vraiment à rien. Ils n’ont même pas d’arme. – C’est moins risqué. Imaginez que l’un d’entre eux fonde les plombs à la chaleur et se mette à tirer sur nous. – Vous avez peut-être raison. – Le plus efficace pour les terroristes serait de lancer un explosif depuis la route. Vous croyez que cela risque d’arriver ? – Je fais confiance à notre police. Comment faire autrement ? De toute façon, les islamistes sont en perte de vitesse. Ça ne prendra jamais ici. Les gens ne sont pas violents. Les plus radicaux ont émigré chez vous ou en Espagne où ils considèrent qu’ils ont un meilleur avenir et moins de risque. Ici quand un islamiste se fait arrêter, il a beaucoup de mal à garder sa dignité si vous voyez ce que je veux dire, sauf si vous considérez que d’être assis sur un goulot de bouteille est une position normale. Les autres qu’on dit plus modérés attendent Décryptages Editorial & analyses Page trois – Pourquoi ? – Parce que mes parents sont morts dans un accident de voiture en Afrique du Sud. – Vous disiez que vous étiez retourné en France à dix ans, parce que votre père n’avait pas très bien réussi. – C’est une des versions. La seconde est que mes parents ne sont jamais rentrés en France parce qu’ils sont morts dans un accident de la route. La troisième, car il en existe une troisième, c’est qu’ils ont été assassinés par une bande de Noirs au cours d’une embuscade. – Et laquelle est la vraie ? – La dernière. La première, c’est la plus « sociale », c’est celle que je sers. La seconde, c’est celle qu’on m’a servie pendant la première partie de mon enfance. La troisième c’est la vérité, mais je suis si « politiquement correct » que j’ai du mal à dire que mes parents ont été massacrés par des Noirs. – Vous n’êtes pas obligé de dire qu’ils étaient noirs. Je ne sais pas pourquoi, mais votre histoire me fait penser à Disgrâce de Coetzee. – Vous avez lu ce livre ? Bon point pour vous. – Pourquoi ? – Les gens qui lisent dans ce pays ne sont pas si nombreux. C’est une forme de curiosité qu’ils n’ont pas. Et en plus c’est un grand livre. Et vous venez ici tous les mois ? – Parfois plus. Je viens jouer au golf ou retrouver des amis. Mais aujourd’hui, il fait trop chaud pour jouer au golf et il est trop tôt pour retrouver des amis. Et 19 Goûts. Choisir son rosé. 8 Belgique. Les Flamands limitent les facilités accordées aux francophones. Economie & entreprises 9 Etats-Unis. La Fed laisse ses taux inchangés. 10 Commerce extérieur. Nouvelle dégradation en France. Sports & médias 11 Olympisme. Pékin craint une politisation des JO de 2008. Internet. Le succès de Rue89.com. 0123.fr Nagasaki, paroles de survivants. Le 9 août 1945, trois jours après Hiroshima, les Etats-Unis lancent une seconde bombe nucléaire sur le Japon, à Nagasaki. La question demeure : cette destruction était-elle nécessaire ? Témoignages de ces hibakusha, survivants de la bombe. Un document multimédia à la « une ». Ce week-end le double CD La Dame de pique et son livret chez votre marchand de journaux. IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE » Tout lété 0123 de lOpéra continue avec 12 uvres magistrales : Aïda, Tosca, La Flûte enchantée, Otello, Don Giovanni... Chaque week-end, avec Le Monde et Le Monde2, laissez-vous enchanter par les plus grands interprètes. Un regard américain André Fontaine (9 août 1957) a Tirage du Monde daté mercredi 8 août 2007 : 418 387 exemplaires. 123 Collection 0123 de lOpéra de lété N° 26 Aïda, Guiseppe Verdi, Renata Tebaldi N° 27 Tosca, Giacomo Puccini, Maria Callas N° 28 La Flûte enchantée, W. A. Mozart, Irmgard Seefried N° 29 La Walkyrie, Richard Wagner, Léonie Rysanek N° 30 La Dame de pique, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Georgy Neleep N° 31 Otello, Guiseppe Verdi, Mario del Monaco & N° 32 Don Giovanni, W. A. Mozart, Lisa Della Casa N° 33 Agrippina, Georg Friedrich Haendel, Véronique Gens N° 34 La Chauve-Souris, Johann Strauss, Julius Patzak N° 35 Roméo et Juliette, Charles Gounod, Janine Micheau N° 36 LItalienne à Alger, Gioacchino Rossini, Lucia Valentini Terrani N° 37 LElixir damour, Gaetano Donizetti, Tito Gobbi COMMENT VOUS PROCURER LES CD A nos abonnés : Vous avez manqué un ou Une offre spéciale vous est réservée plusieurs opéras, nhésitez pas à le(s) commander auprès de votre marchand de journaux, ou téléphonez au 0825 120 219 (0,15€ TTC par min), ou renvoyez le coupon ci-joint Plus dinformations : www.lemonde.fr/opera. Appelez le 0 825 120 219 (0,15 € TTC par minute) Pour nos lecteurs : les CD sont en vente à la boutique du Monde : 80, bd Auguste-Blanqui - 75013 Paris, ou par correspondance en adressant ce bulletin à : Le Monde service VAD - B1200 - 60732 Sainte-Geneviève Cedex OPERA4MQ TITRE DU CD Norma Rusalka Proserpine Wozzeck Pelléas et Mélisande L’Orfeo Aïda Tosca La Flute enchantée La Walkyrie Frais de port et d’emballage inclus Code OPERA3O3 OPERA3O4 OPERA3O5 OPERA3O6 OPERA3O7 OPERA3O8 OPERA401 OPERA402 OPERA403 OPERA404 Prix Qté 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € 9,80 € TOTAL COMMANDE Vos nom, prénom et adresse seront communiqués à nos services internes et, le cas échéant, dans l’avenir, à quelques publications partenaires, sauf avis contraire de votre part, en cochant la case ci-contre ■ Offre valable en France métropolitaine jusqu’au 20.10.07. Envoi sous 3 semaines. Total € € € € € € € € € € € Vous êtes abonné, n° abonné : Nom : ____________________ Prénom : ______________________ Adresse :________________________________________________ Code postal : Ville : __________________________ Téléphone : ____________________ Date et signature obligatoires : E-mail : ______________________ Je paie : ■ Par chèque bancaire ou postal à l’ordre de la Société éditrice du Monde ■ Carte bancaire n° Expire fin Notez les 3 derniers chiffres du numéro inscrit au dos de votre carte, près de la signature Chaque week-end à partir du 26 janvier, Le Monde + Le Monde2 + le double CD et son livret = 9,95 € TTC. Offre réservée à la France métropolitaine et dans la limite des stocks disponibles. Chaque double CD-livret est en vente à la boutique du Monde, 80, boulevard Auguste-Blanqui, 75013 Paris, au prix de 7,45 € TTC pour les opéras. 433891850 RCS PARIS LE JOURNALISTE américain David Schoenbrun, correspondant à Paris de la chaîne de radiotélévision CBS, vient de consacrer un livre à notre pays sous le titre Ainsi va la France. C’est la partie du livre relative à l’Union française qui provoquera le plus de commentaires. Pour traiter ce sujet, l’auteur était particulièrement qualifié. Il s’est trouvé à plusieurs reprises en tête à tête avec des hommes comme Hô Chi Minh, le sultan du Maroc, ou M. Bourguiba. C’est ainsi qu’il raconte son entretien avec le chef du Viêt-minh alors que celui-ci venait de constater l’échec des négociations de Fontainebleau et décrivait la forme de la guerre qu’il s’apprêtait à livrer à la France et que celle-ci, contre toute attente, devait finalement perdre. « Ce sera une guerre entre un tigre et un éléphant », lui dit Hô Chi Minh. C’était le 11 septembre 1946… Suit dans le livre un récit de cette guerre tragique dans laquelle l’auteur ne ménage personne, qu’il s’agisse du déclenchement et de la conduite des opérations ou de la politique menée par Paris et par Washington. Pour lui, naturellement, il ne fait pas de doute que Dien Bien Phu n’a pas été seulement la dernière bataille de la guerre d’Indochine, mais l’étincelle qui a mis le feu à l’Afrique du Nord. Il montre cependant avec beaucoup de bonheur combien la France a compliqué sa tâche dans ses territoires d’outre-mer en parlant toujours de ses droits, alors, écrit-il, que « les droits d’une puissance coloniale sont aussi temporaires que ceux d’un père ». a