La Chine craint une politisation des JO de Pékin

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La Chine craint une politisation des JO de Pékin
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Jeudi 9 août 2007
63e Année - N˚19452 - 1,30 ¤ - France métropolitaine ---
La Chine craint
une politisation
des JO de Pékin
Fondateur : Hubert Beuve-Méry - Directeur : Eric Fottorino
Cisjordanie La police israélienne déloge des colons à Hébron
Sport Guerre d’images entre contestataires
et organisateurs, à un an de l’ouverture des Jeux
un an, jour pour jour, le 8 août
2008, de l’ouverture des Jeux olympiques de Pékin, la Chine est, depuis
une semaine, la cible de nombreuses critiques et de manifestations concernant les
droits de l’homme, la liberté de la presse,
la sécurité alimentaire, la pollution et la
situation au Tibet. Cette offensive, émanant pour l’essentiel d’organisations non
gouvernementales (ONG) occidentales,
est embarrassante pour le régime chinois,
qui avait su, dix-huit ans après la sanglante répression du printemps étudiant de
Tiananmen (juin 1989), redorer son blason international.
Le bon déroulement des J0 de 2008 est
crucial pour le prestige de la Chine, et
donc pour le Parti communiste (PCC), qui
la dirige depuis près de six décennies. Sur
le plan purement technique, les préparatifs sont globalement bien engagés. En
visite à Pékin lundi 6 août, Jacques Rogge,
président du Comité international olympique (CIO), s’est « félicité » de l’état de préparation des Jeux. « Tout se passe conformément au calendrier annoncé », s’est-il
réjoui. Mais les « couacs » politiques ne
sont pas à exclure alors que les organisations internationales des droits de l’homme, déçues par la complaisance de capitales occidentales à l’égard de la Chine du
« miracle économique », sont résolues à
créer l’événement. Les quelques incidents
dont la capitale chinoise a été le théâtre
ces derniers jours ont quelques raisons
d’inquiéter le régime, qui s’est toujours
élevé contre une « politisation » des JO.
Lundi 6 août, une équipe de Reporters
sans frontières (RSF) a fustigé à Pékin
« le manque de liberté d’expression » en
A
Chine en demandant la libération de journalistes et internautes chinois. Organisateurs d’une manifestation non autorisée,
quatre membres de RSF ont eu droit à
une perquisition et un long interrogatoire en pleine nuit dans leur chambre d’hôtel. Mardi, six militants occidentaux protibétains – deux Canadiens, trois Américains et un Britannique – ont déroulé sur
la Grande Muraille, située à proximité de
Pékin, une banderole proclamant « Tibet
libre ». Ils ont été interpellés.
Parallèlement, les organisations des
droits de l’homme multiplient communiqués et rapports dénonçant l’absence de
progrès tangibles sur le terrain des libertés publiques. Human Rights Watch et le
Comité pour la protection des journalistes (CPJ) ont tour à tour accusé les autorités chinoises de continuer d’entraver le
travail des médias, en violation de leurs
engagements auprès du CIO et des règles
provisoires édictées par le gouvernement
chinois lui-même.
Plus préoccupante encore pour Pékin
est la mauvaise humeur manifestée par
un noyau de parlementaires américains.
Un projet de résolution, déposé mardi
7 août à Washington à la Chambre des
représentants, demande le boycott des
JO de Pékin si la Chine ne cesse pas de
soutenir les régimes répressifs du Soudan, de Birmanie et de Corée du Nord. Le
texte compare ces Jeux à ceux organisés à
Berlin en 1936 sous le régime nazi et affirme : « L’intégrité du pays hôte est de la
plus haute importance de façon à ne pas
entacher les athlètes qui participent ou le
caractère des jeux. » a
Lire Page trois et page 11
YANNIS BEHRAKIS/REUTERS
Un enfant tente d’échapper aux forces de sécurité
israéliennes lors de l’évacuation d’un groupe de colons juifs
qui avaient occupé un marché à Hébron, mardi 7 août. Une
vingtaine de colons juifs orthodoxes et leurs sympathisants
ont été délogés manu militari d’une série d’échoppes désaffectées dans la ville palestinienne d’Hébron.
Ils s’étaient installés dans cet ancien marché arabe,
affirmant qu’il appartenait autrefois à des juifs.
Les autorités monétaires
américaines calment le jeu
ardi 7 août, la Réserve fédérale
américaine (Fed) a décidé de laisser inchangés ses taux directeurs, malgré l’aggravation de la crise du
crédit immobilier aux Etats-Unis. Les
opérateurs espéraient un signal de la
part de son président, Ben Bernanke, qui
affronte sa première tempête financière
depuis qu’il est entré en fonctions, en
février 2006. Son prédécesseur Alan
Greenspan n’avait pas hésité à baisser
les taux de la Fed, en 1998, après la faillite du fonds spéculatif LTCM.
Cette fois, la Réserve fédérale a au
contraire insisté sur la persistance de tensions inflationnistes aux Etats-Unis et
fait part de son optimisme sur la poursuite de la croissance. Tout juste a-t-elle
M
Interrogations
sur le suicide
d’un cultivateur
admis que « les marchés financiers ont été
volatils au cours des dernières semaines, les
conditions de crédit se sont resserrées pour
certains ménages et certaines entreprises et
la correction de l’immobilier se poursuit ».
Depuis le début de l’année, aux EtatsUnis, une cinquantaine d’organismes spécialisés dans la distribution de crédits
immobiliers à risques – subprime – ont
fait faillite. Lundi, American Home Mortage Investment a déposé son bilan. La crise s’internationalise. Plusieurs fonds de
placement qui avaient investi dans l’immobilier américain ont été gelés en Allemagne tandis que la Bank of China a indiqué que la crise des subprime allait lui coûter des « millions de dollars ». a
e parquet de Cahors a ouvert une
enquête après le suicide, dimanche
5 août, d’un cultivateur de Girac
(Lot), le jour d’une manifestation de militants anti-OGM prévue devant une de ses
parcelles. Est-ce pour cela qu’il s’est donné
la mort ? Cet éleveur de porcs, à la réputation « écolo », avait caché à ses proches
l’existence de ses hectares plantés de maïs
transgénique. C’est à partir du registre de
répartition des surfaces que les militants
anti-OGM avaient découvert sa plantation.
Les enquêteurs estiment toutefois que les
« très sérieux problèmes relationnels » de
l’agriculteur avec son frère, qui gérait avec
lui l’exploitation, doivent être pris en compte dans la motivation de son geste. a
Lire page 9
Lire page 7
L
Le désarroi des éleveurs anglais Géorgie
Regain de tension avec la Russie
autour de Woolfords Farm
Tbilissi accuse Moscou – qui nie – d’avoir largué
un missile sur son territoire. Ce nouvel incident vient
ajouter à la tension permanente qui règne entre
les deux pays depuis la chute de l’URSS. Page 4
Economie
Nouvelle dégradation
du commerce extérieur
Le déficit de la balance commerciale a atteint 15 milliards
d’euros sur les six premiers mois de l’année. Un niveau
supérieur, en rythme annuel, aux chiffres de 2006,
déjà considérés comme « historiques ». Page 10
Culture
Un ermite à Salzbourg
La fièvre aphteuse a entraîné l’abattage de bovins. ADRIAN DENNIS/AFP
PIRBRIGHT (Surrey)
ENVOYÉ SPÉCIAL
es vaches et des moutons
paissent dans une immense
prairie aussi lisse qu’un
tapis de billard. Une famille se promène sur un sentier forestier. Des
habitations de brique rouge
côtoient de petites églises médiévales, des pubs anciens, des épiceries-bureaux de poste… L’idyllique
D
campagne anglaise, dans sa splendeur et son romantisme. Et puis
soudain, sur l’A323, à proximité
du village de Normandy, on se
heurte au périmètre d’exclusion,
d’un rayon de 5 kilomètres, dressé
autour de Woolfords Farm, où le
premier foyer de contamination
de la fièvre aphteuse a été localisé.
Marc Roche
Lire la suite page 6
Giacinto Scelsi composait de la musique sans se soucier
qu’elle fût jouée. L’œuvre de cet aristocrate italien,
mort en 1988, resta longtemps confidentielle.
Le Festival de Salzbourg lui rend hommage. Page 17
Gastronomie
Choisir un bon rosé
La Provence n’est plus la seule région à produire
ce vin de l’été. Une boisson que l’on déguste souvent
glacée pour accompagner une cuisine à l’huile d’olive
et à la tomate. Page 19
Algérie 60 DA, Allemagne 1,90 ¤, Antilles-Guyane 1,90 ¤, Autriche 2,00 ¤, Belgique 1.30 ¤, Cameroun 1 400 F CFA, Canada 3,25 $, Côte d’Ivoire 1 400 F CFA, Croatie 18,50 Kn, Danemark 20 KRD, Espagne 2,00 ¤, Finlande 2,50 ¤, Gabon 1 400 F CFA, Grande-Bretagne 1,20 £, Grèce 2,00 ¤, Hongrie 595 HUF, Irlande 2,00 ¤, Italie 2,00 ¤, Luxembourg 1,30 ¤, Maroc 10 DH, Norvège 22 KRN, Pays-Bas 2,00 ¤,
Portugal cont. 2,00 ¤, Réunion 1,90 ¤, Sénégal 1 400 F CFA, Slovénie 2,20 ¤, Suède 25 KRS, Suisse 2,80 FS, Tunisie 1,8 DT, USA 3,00 $, Afrique CFA autres 1 400 F CFA,
2
0123
Editorial
Une mondialisation heureuse mais heurtée
La famille et la loi
D
ans le mouvement de judiciarisation qui
s’empare des sociétés contemporaines, la
procédure engagée à Thionville (Moselle)
est une étape singulière. Une mère poursuit
pénalement sa fille pour vol – et utilisation – de son chéquier. L’adolescente de 14 ans devrait
être mise en examen jeudi 9 août par le juge des
enfants de Thionville pour « vol » et « falsification de
chèques ». La mère, femme de ménage, élevant seule
ses enfants, semble avoir agi sous l’emprise de la colère, en découvrant que sa fille avait dépensé en quelques
jours ce qu’elle ne gagne pas en un mois : 2 500 euros.
Mais c’est après un raisonnement froid et juridique
que le parquet a jugé la plainte recevable et décidé de
poursuivre la jeune fille.
Cette décision apparaît en rupture avec une tradition
juridique française qui remonte au droit romain : l’immunité familiale. L’article 311-12 du code pénal stipule : « Ne peut donner lieu à des poursuites pénales le vol
commis par une personne : au préjudice de son ascendant
ou de son descendant ; au préjudice de son conjoint. »
Dans leur Traité de droit criminel, Roger Merle et André
Vitu soulignent que « la force des liens familiaux a paru
au législateur assez puissante pour légitimer l’existence
d’immunités particulières ». La force des liens familiaux
s’est certainement relâchée, mais, surtout, un amendement parlementaire dans une loi qui n’avait rien à voir
avec le vol commis par un enfant aux dépens de ses
parents a changé l’article du code pénal. Depuis 2006,
« les dispositions du présent article ne sont pas applicables
lorsque le vol porte sur des objets ou documents indispensables à la vie quotidienne de la victime, tels que des documents d’identité, relatifs au titre de séjour ou de résidence
d’un étranger ou des moyens de paiement ».
L’amendement, voté à l’unanimité par le Parlement,
était bien intentionné. Il visait à « lutter contre les époux
confisquant les documents d’identité, de séjour ou encore
les moyens de paiement de leur conjoint afin d’exercer à
son encontre des pressions ». Mais ce dispositif de la loi
du 4 avril 2006 sur la prévention et la répression des violences au sein du couple est entré dans le code pénal. Le
parquet de Thionville a pris sa décision en en faisant
une lecture stricte : la jeune fille a volé des moyens de
paiement de sa mère.
Au XVIIe siècle, le philosophe britannique Thomas
Hobbes observait : « Le père n’est pas obligé de porter
témoignage contre son fils, ni le mari contre sa femme, ni le
fils contre son père, car ce témoignage serait nul : on présume qu’il est contre nature. » Quelles que soient les difficultés relationnelles dans une famille, les parents sont chargés de l’éducation de leurs enfants et sont civilement responsables des actes que ceux-ci commettent. On ne peut
que douter de la valeur pédagogique d’une décision qui
consiste à les traîner devant les tribunaux. a
C
’était peut-être trop beau pour durer.
Après plusieurs années d’une croissance
sans précédent, profitant aux pays les
plus riches comme aux nations les plus
pauvres, l’économie mondiale, entraînée dans un cycle vertueux dont on pensait qu’il
ne finirait jamais, se trouve brutalement menacée
par la crise immobilière américaine.
Les experts avaient pourtant espéré, voire prédit, que celle-ci resterait cantonnée aux EtatsUnis, qu’elle ne provoquerait de dégâts que dans
de petites institutions spécialisées punies pour
avoir pris des risques inconsidérés en accordant
des prêts à des personnes à peine solvables. Mais
voilà qu’elle touche maintenant de grandes banques prestigieuses, américaines mais aussi asiatiques et européennes. En Allemagne, le ministre
des finances Peer Steinbrück a dû interrompre ses
vacances pour voler au secours d’une banque en
perdition, IKB, une déroute qualifiée de « plus grave crise bancaire depuis 1931 » par le patron du
régulateur boursier d’outre-Rhin. Devant ces nouvelles inquiétantes, les investisseurs prennent
peur, ce qui fait grimper les taux d’intérêt et fait
chanceler les Bourses. Et c’est tout le système
financier international qui est déstabilisé et, avec
lui, l’économie mondiale.
Celle-ci allait pourtant si bien. Fin juin, le directeur général de la Banque des règlements internationaux (BRI), Malcolm Knight, évoquait même
un « âge d’or ». Dopée par le décollage des BRIC
(Brésil, Russie, Inde, Chine), pays de moins en
moins émergents, la croissance économique mondiale s’est élevée à 5,4 % en 2006. La planète
n’avait pas connu une augmentation aussi rapide
de sa richesse depuis les années 1960. Surtout,
jamais celle-ci n’a été aussi équitablement redistribuée. Même l’Afrique, laissée-pour-compte économique des deux dernières décennies, a vu son PIB
progresser de 5,5 % en 2006.
N’en déplaise aux détracteurs de la mondialisation, cette croissance exceptionnelle permet une
diminution spectaculaire de la pauvreté dans le
Jeudi 9 août 2007
monde : 985 millions de personnes vivaient avec
moins de 1 dollar par jour en 2004, contre 1,25 milliard en 1990.
De façon tout aussi inédite, cette forte croissance ne s’est accompagnée d’aucune poussée d’inflation, malgré la flambée des cours des matières premières. Cette sagesse des prix apparaît là aussi
comme une conséquence bénéfique de la mondialisation, la concurrence effrénée à laquelle se livrent
Analyse
Pierre-Antoine Delhommais
les entreprises les empêchant d’augmenter le prix
de leurs produits.
Autre élément nouveau, les déséquilibres commerciaux gigantesques sont absorbés sans difficultés – en particulier sans crise de change –, les excédents des uns venant financer les déficits des
autres : pour acheter des T-shirts made in China,
les Américains creusent des trous que Pékin s’empresse de combler en acquérant massivement des
emprunts du Trésor des Etats-Unis.
Dernier volet de ce panorama de rêve : malgré
la concurrence des pays émergents et les mouvements de délocalisations industrielles, le chômage
est tombé à des taux historiquement bas dans les
pays industrialisés (4,6 % aux Etats-Unis, 3,7 %
au Japon, 6,9 % dans la zone euro). Des niveaux
qui démentent l’idée selon laquelle la mondialisation est l’ennemie de nos emplois et les Chinois et
les Indiens nous volent notre travail.
Après avoir évoqué l’âge d’or de l’économie
mondiale, le directeur de la BRI indiquait en juin
que l’excellence de la conjoncture économique
était « si insolite » qu’il fallait s’interroger sur sa
« pérennité ». Un doute prémonitoire.
Car, si la mondialisation est heureuse, elle est
aussi heurtée, pleine de chocs et d’ondes de choc.
Que le moral des ménages américains flanche par-
ce que la valeur de leur logement baisse, et ils
consommeront moins. Dans ce cas, les exportations chinoises baisseront, Pékin achètera moins
d’emprunts d’Etat américains, les taux d’intérêt
s’envoleront aux Etats-Unis, le dollar plongera,
l’euro s’envolera, étranglant les exportations européennes. Tout le monde, au final, souffrira. L’enchevêtrement des échanges commerciaux, des participations capitalistiques et des intérêts financiers a une conséquence : aussi sûrement que la
croissance des uns fait la prospérité des autres, la
crise économique chez les uns entraîne presque
fatalement de fortes turbulences chez les autres.
La mondialisation est pleine de chocs car elle
est pleine de bulles spéculatives. La financiarisation de l’économie favorise leur apparition (les
actifs financiers représentent 160 000 milliards
de dollars [115 976 milliards d’euros], soit trois fois
le PIB de la planète), tout comme le laxisme des
banques centrales, très dures en paroles mais très
généreuses dans les faits, ce qui permet aux spéculateurs de se livrer à leur sport favori.
Après les bulbes de tulipe en Hollande au
XVIIe siècle ou le krach de 1929, voilà donc la crise
américaine des subprime mortgage, dont nul ne
peut prédire aujourd’hui quel sera l’impact.
Certains rêvent déjà d’un grand soir financier
qui remettrait en question une libéralisation économique qu’ils jugent débridée et l’omnipotence
des marchés, qu’ils estiment antidémocratique.
D’autres affirment au contraire que l’économie
mondiale a récemment démontré sa résilience, sa
capacité à corriger ses excès et à surmonter les
chocs : les pays d’Asie affichent des performances
économiques exceptionnelles, dix ans après la crise financière qui les avait mis à terre ; le gigantesque krach des valeurs technologiques de 2000
n’est plus qu’un lointain souvenir.
« Ce que nous savons avec certitude, expliquait
l’économiste américain John Kenneth Galbraith,
c’est que les épisodes spéculatifs ne se terminent
jamais en douceur. Il est sage de prédire le pire, même
s’il est, selon la plupart des gens, peu probable. » a
Résumé : Loin de sa terre perdue, égaré dans une
mégalopole à la mécanique implacable, l’Homme
nu cède au désespoir. Il est arrêté. Le tribunal le
condamne à l’habit.
Serguei
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0123
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18
A suivre…
REVUE DE PRESSE
International Herald Tribune
Les Echos
Libération
« Plus de 100 000 fusils d’assaut AK-47 et 80 000
pistolets que Washington pensait avoir fournis
aux forces de sécurité irakiennes en 2004 et 2005
sont portés manquants. (…) Il est suffisamment
regrettable que Washington soutienne officiellement deux des armées opposées dans la guerre
civile : le gouvernement de Bagdad dominé par
les chiites (…) et les milices sunnites combattant
Al Qaida (…). Ce serait bien pire si l’ineptie du
Pentagone avait fait passer des AK-47 aux insurgés tuant quotidiennement des Américains. »
« Ben Bernanke a, une fois encore, joué d’un double registre : une sérénité attentive face aux turbulences des marchés doublée d’une vigilance de
bon aloi sur l’inflation. Pour conclure à la nécessité de ne pas toucher aux taux d’intérêt. Pour l’instant tout au moins. Car le président de la Fed a de
quoi méditer la petite phrase malicieuse du gourou de la finance américaine, Warren Buffet :
“Quand la mer se retire, apparaissent ceux qui
nageaient nus…” »
« Il faut soutenir Laure Manaudou. sa réaction
humaine, trop humaine, aux délires de la haute
compétition fait souffler un air soudainement
rafraîchissant sur ce monde asphyxié par le
pognon et le nationalisme. (…) L’ex-marionnette
démontre qu’il y a une vie après la nage – ou à
côté – et que cette vie-là vaut aussi d’être courue.
Les sponsors et les chauvins s’inquiéteront. Elle
met en danger, diront-ils, ses futures médailles.
Mais peut-être sauve-t-elle son âme. »
Françoise Crouïgneau
Laurent Joffrin
0123
Jeudi 9 août 2007
Page trois Chine
3
Pour l’exemple, les autorités chinoises ont sévi contre la « mafia des briqueteries », qui employait
des travailleurs forcés dans des conditions inhumaines. Libéré de l’enfer, l’un d’eux raconte
Moi, Shen Haijun, j’ai été esclave
découvrant des dents en deuil de gros
fumeur.
A quelques pas de là, il a déverrouillé le
hen Haijun n’a pas eu de chance
dans la vie. Pauvre comme l’est portail de sa petite ferme. Il y vit seul :
souvent un paysan chinois, il a son père est mort, sa mère garde des troudû quitter l’année dernière son peaux dans une province voisine, sa sœur
village de Sunan pour aller gros- et son frère habitent un peu plus loin. A la
sir à Pékin les rangs de tous les miséreux nuit tombée, on s’est assis dans son
des campagnes travaillant dans le sec- salon, l’une des deux pièces misérables
teur du bâtiment. Mais, au bout de quel- de la baraque en briques : sol de terre batques mois, il a démissionné, car il ne tue, murs noircis, pas d’eau courante,
gagnait presque rien et, d’ailleurs, on ne recoins tapissés de toiles d’araignée, pas
le payait pas. Au moment de partir, pour d’électricité, bougies sur des tables bassolde de tout compte, ses employeurs lui ses en bois, petit foyer pour la cuisine,
ont jeté une poignée de yuans pour son minuscules tabourets en guise de sièges,
labeur : 300 yuans (30 euros). Sept mois grande jarre sur laquelle est apposée une
affichette annonçant en un joli caractède salaire.
Haijun a ensuite regagné son village re : « eau pure ».
Fumant cigarette sur cigarette, le visade la province du Henan, cette vaste
région du centre du pays, l’une des plus ge mangé par la pénombre, assourdi par
pauvres, la plus peuplée de Chine. De les trilles incessants des grillons dans le
retour à Sunan, il a entendu dire que les jardin, il a raconté son histoire. Avec lenpatrons des briqueteries du Shanxi, pro- teur, réfléchissant longuement aux quesvince dont la frontière court à quelques tions, donnant de lui l’image d’un homkilomètres au nord de Sunan, cher- me perdu ayant les plus grandes difficulchaient des ouvriers. Il a sauté dans un tés à décrire ce qui lui est arrivé, s’étonbus pour le district d’Hongtong, a trouvé nant parfois de notre insistance, il s’est
le téléphone de l’une de ces usines et a efforcé de décrire un cauchemar de trois
passé un coup de fil. Un peu plus tard, on mois qui l’a mené au-delà des portes du
est venu le chercher. Le piège s’est alors malheur. A un moment, il a précisé, devinant notre impatience : « On m’a tellerefermé sur lui.
ment frappé que j’ai été commoDe travailleur exploité à
tionné, c’est ce que les médecins
Pékin, il est descendu d’une
A la nuit tombée, m’ont dit après ma libéramarche de plus sur le triste
on l’a enfermé
tion. »
escalier de son destin : en cette
dans une grange
« Je suis parti au hasard pour
année 2007 qui va voir la
« en compagnie
trouver du travail », a dit HaiChine devenir la troisième
de 70 à 80
jun, en commençant une narrapuissance économique monpersonnes ».
tion qui allait se poursuivre
diale, Shen Haijun, 37 ans, est
Les gardiens ont
tard dans la nuit. Quand le véhidevenu esclave. L’une des victicadenassé les
cule l’a amené dans une usine
mes d’une affaire qui a provoportes. Ils étaient de briques de Caosheng – mais
qué en Chine une vibrante indicinq à les garder
il ne se souvient plus du nom
gnation, relayée par une rare
et à les battre
de ce village souvent cité dans
couverture médiatique : en
la presse en juin –, il n’a pas tarquelques jours, au mois de
juin, la police a libéré, dans des dizaines dé à réaliser qu’il était tombé dans un trade briqueteries du Shanxi, 570 « ouvriers quenard. « Sitôt arrivé, il a fallu se mettre
esclaves », dont 41 enfants. Cent soixan- au boulot. On m’a désigné des tas de brite personnes ont été arrêtées. Des procès ques que je devais empiler sur un chariot au
ont eu lieu. Un homme de main a été fur et à mesure qu’on les disposait devant
condamné à mort pour avoir tué un escla- moi. » A la nuit tombée, on l’a enfermé
ve handicapé mental qui ne travaillait dans une grange « en compagnie de 70 à
80 personnes ». Les gardiens ont cadenaspas assez dur.
Il y a quelques jours, nous avons retrou- sé les portes. Ils étaient cinq à les garder
vé Shen Haijun dans son village. A notre et à les battre. Sans compter « les sept
arrivée, il était absent et ses voisins sont chiens-loups » que Haijun a dénombrés.
Le nouvel esclave a dû comprendre rapiallés le chercher. Un peu plus tard, il est
apparu, boitillant sur le chemin de terre, dement qu’il était arrivé en enfer. Même
vêtu d’un pantalon militaire de camoufla- si ce n’est pas comme ça qu’il le raconte :
ge et d’un tee-shirt pas très propre, « Je me suis rendu compte que le travail
s’avançant, main tendue, un sourire était dur », se souvient-il. Une litote pour
exprimer une réalité bien au-delà de la
« dureté » du travail : réveil à l’aube, à
CORÉE
10 heures un mantou – pain à la vapeur –
CHINE
DU NORD
pour petit déjeuner, retour aux galères
CORÉE
ensuite jusqu’à minuit, un labeur seulePékin
DU SUD
ment interrompu par deux repas de petits
pains de maïs. A l’extinction des feux dans
Province du Shanxi
la grange-prison, tout le monde « dort
côte à côte, épaule contre épaule. »
Village
Shanghaï
Au bout de quatre jours de ce traiteZhengzhou
de Sunan
ment, Haijun n’en peut plus. « J’ai annoncé que j’allais partir, raconte-t-il, et c’est là
que les gardiens m’ont cassé la jambe. » Il
Province du Henan
montre sa cheville tordue, où sont encore
visibles des hématomes. Durant dix
CHINE
jours, il restera couché sans soins avant
TAÏWAN
d’être forcé de se remettre au travail.
« J’empilais les briques en marchant avec
Canton
une canne. » L’esclave affranchi décrit les
coups, les vexations que lui et ses collèMer de Chine
N
gues devaient subir. « Les gardes et contreméridionale
500 km
maîtres nous frappaient régulièrement
SUNAN (province du Henan)
ENVOYÉ SPÉCIAL
S
Shen Haijun, 37 ans, dans sa baraque à Sunan, village du centre de la Chine, raconte son histoire. Il cherchait un emploi
et avait entendu dire que les briqueteries du Shanxi, la province voisine, manquaient d’ouvriers... ELISA HABERER POUR « LE MONDE »
avec tout ce qui leur tombait sous la main.
La plupart du temps avec des briques.
Mais, pour me punir d’avoir voulu les quitter, trois d’entre eux me sont tombés dessus. » Il s’interrompt, puis s’échauffe :
« Ils m’ont tapé, tapé, tapé ! » rugit-il en
mimant un marteau qui s’abat.
L’heure est désormais à la justice ; le
couperet va tomber : le 17 juillet, un homme de main qui avait tué un employé
handicapé mental est condamné à mort.
Un contremaître, à la prison à vie. Un
patron, fils du responsable local du parti, en prend pour neuf ans et son père est
rayé des cadres. Mais déjà, des murmures s’élèvent chez les mauvais esprits de
la « société civile » chinoise, professeurs, intellectuels, journalistes : si un
tel scandale a pu se produire, c’est bien
parce qu’il y a eu collusion entre la police, de hauts responsables régionaux du
parti et les réseaux mafieux. Les vrais
coupables, dissimulés dans des replis
plus secrets de la hiérarchie d’un système de forbans, n’ont pas été punis. a
fois, les plus vieux devenaient des
« capos » se mettant à frapper leurs
congénères pour complaire aux gardeschiourme. Personne n’a jamais essayé de
se rebeller, et notre remarque fait sourire
l’ancien forçat : « On nous avait tellement
frappés, on était tellement fatigués que
c’était impossible d’y penser. D’ailleurs, on
ne se parlait jamais entre nous ! »
Shen Haijun ne sait pas que son « laoban » – le patron – n’était autre que le fils
du responsable local du Parti communiste : Wang Bingbing a été condamné à
neuf ans de prison, le 19 juillet. L’un des
sbires qui lui a cassé la jambe est peutêtre l’homme de main Zhao Yanbing, le
seul condamné à mort de l’affaire. Shen
Haijun n’imagine pas qu’il y ait pu avoir
collusion entre les officiels et les mafieux.
Il remercie « la police pour [l’] avoir libéré
et le gouvernement pour [lui] avoir donné
5 000 yuans [500 euros] après (sa) libération ».
Shen Haijun incarne à l’extrême la figure d’un paysan chinois écrasé par le ciel et
le destin. « Nous, les paysans chinois,
constate-t-il, on est pauvres. » Il conclut
en employant un mot qu’il n’avait jusquelà jamais utilisé : « Oui, pendant ces trois
mois, j’ai été un esclave ! » a
B. P.
Bruno Philip
Haijun se souvient que, parfois, de nouveaux forçats étaient amenés inconscients, drogués par les esclavagistes : on
promet aux gens du travail et ils se retrouvent esclaves après avoir absorbé des
somnifères. Dans la briqueterie, les prisonniers étaient âgés de 15 à 60 ans. Par-
Comment la police a décidé d’agir devant les caméras de télévision
PÉKIN
CORRESPONDANT
L’affaire du scandale des briqueteries a
éclaté en mai grâce, une fois n’est pas coutume, à un scoop d’une télévision régionale de la province du Henan. La presse a
beau être muselée en Chine, certains courageux reporters n’hésitent pas, à condition d’éviter des dérapages trop « politiques », de porter la plume dans les plaies
du malaise sociale en Chine. Fu Zhenzhong, le reporter de cette télévision, que
certains articles dans la presse aux ordres
ont ensuite encensé, le qualifiant de
« grand journaliste d’investigation », a ainsi « sorti » l’affaire, révélant que des usines de briques clandestines auraient
réduit à l’esclavage leurs employés.
Au mois de juin, coup de tonnerre sur
Internet : 400 parents de cette même province du Henan diffusent une lettre
ouverte sur la Toile, affirmant être sans
nouvelles de leurs enfants, pour la plupart des adolescents. Ils redoutent que
leurs fils n’aient été les victimes de la
« mafia des briqueteries ». Le 10 du même
mois, la police se décide à agir après être
restée sourde aux appels des parents en
détresse : la télévision nationale diffuse
alors des images d’une descente de police
dans les briqueteries où des travailleurs
esclaves sont « affranchis ».
Cinq jours plus tard, le président
chinois, Hu Jintao, et son premier ministre, Wen Jiabao, réagissent publiquement, exigeant qu’une enquête soit
ouverte. La nouvelle s’étale en « une »
de tous les journaux : 570 esclaves ont
été libérés, dont 41 enfants âgés parfois
d’une dizaine d’années. Cent soixante
personnes ont été arrêtées, 95 responsables du Parti communiste ont reçu des
blâmes ou ont été exclus du parti.
Avant les Jeux olympiques
Le pouvoir serre ensuite la vis aux
médias : ordre est donné aux journalistes, comme souvent en pareil cas, de ne
plus évoquer cette bien embarrassante
affaire pour la nation hôte des Jeux olympiques, un an avant l’événement. Les
parents des victimes et les victimes ellesmêmes, ainsi que leurs avocats, doivent
également se taire. Le régime s’est servi
de l’affaire pour montrer sa volonté de
lutter contre les mafieux, mais point trop
n’en faut.
International
4
0123
Jeudi 9 août 2007
Géorgie-Russie Regain de tensions entre les deux pays. Européens et Américains appellent à la modération
Tbilissi accuse
Moscou d’avoir
fait tirer un missile
sur son territoire
MOSCOU
CORRESPONDANCE
ne nouvelle provocation est à l’origine de l’escalade verbale entre la Russie et la Géorgie, dont les relations
ne parviennent pas à sortir d’une tension
permanente. Tbilissi accuse cette fois Moscou d’avoir tiré un missile sur son territoire, dans la soirée du lundi 6 août.
« Je considère cela comme un acte
d’agression perpétré par des avions venus du
territoire d’un autre Etat », a déclaré le
ministre géorgien de l’intérieur,
Vano Merabichvili. Il a expliqué que ses
radars avaient repéré deux chasseurs
Soukhoï Su-34 provenant de Russie et
que l’un d’entre eux avait tiré un missile
U
Mer
Daghestan Casp.
F É D É R AT I O N D E R U S S I E
KaratchaevoTcherkessie
Ossétie du Nord
Tchétchénie
KabardinoBalkarie
Rép. d’Abkhazie
Mer Noi re
Tsitelubani
Ossétie du Sud
GÉORGIE
Tbilissi
Rép. d’Adjarie
TURQUIE
AZERB.
ARMÉNIE
RUSSIE
N
150 km
air-sol. Ce missile se serait enfoncé sans
exploser dans un champ de maïs près du
village de Tsitelubani, à 65 kilomètres de
la capitale, à la frontière de l’Ossétie du
Sud sous influence russe.
Le président géorgien, Mikhaïl Saakachvili, s’est rendu sur place et a pu observer un profond cratère au sol, autour
duquel gisaient des morceaux métalliques
portant des inscriptions russes. Il s’agirait
d’un missile KH-58 de fabrication russe.
Les autorités géorgiennes ont annoncé
avoir emmené le missile dans une base
militaire voisine, où il a été détruit.
Boycottage du vin géorgien
« Ce n’est pas un problème géorgien.
C’est un problème pour la sécurité européenne », a estimé le président avant d’affirmer que la réaction de la Géorgie serait
« remarquablement calme, soit l’inverse de
ce à quoi les Russes s’attendent ».
De son côté, Moscou continuait, mardi,
de démentir catégoriquement l’affaire. Les
autorités russes soutiennent qu’aucune sortie n’a été effectuée dans la région et que
Tbilissi n’a fourni aucune preuve de ses allégations. « Ces déclarations ne correspondent
pas à la réalité. Ce n’est bien sûr pas nous, les
Russes, qui avons fait cela », a affirmé le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
L’Organisation pour la sécurité et la
coopération en Europe (OSCE) a appelé
les deux parties à faire preuve de retenue.
Les Etats-Unis ont également demandé,
mardi, aux autorités russes de faire preuve de modération dans leurs déclarations.
« Clairement, nous condamnons toute atta-
TCHÉTCHÉNIE ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES
Les débris du missile air-sol qui, d’après les autorités géorgiennes, a été tiré, dans la soirée du lundi 6 août, par un chasseur Soukhoï
Su-34 provenant de Russie gisent dans un champ près du village de Tsitelubani, à 65 kilomètres de Tbilissi. IRAKLI GEDENIDZE/REUTERS
que contre la souveraineté géorgienne », a
déclaré Matt Bryza, vice-sous-secrétaire
d’Etat aux affaires européennes. « Nous
ne pouvons pas dire qui l’a fait pour le
moment. Nous n’avons aucune indication
prouvant que la Géorgie s’est elle-même
attaquée. Ça, c’est certain », a-t-il ajouté. Il
faisait allusion à la version développée
par le président de l’Ossétie du Sud, petite république indépendantiste de Géorgie, soutenue par Moscou.
Le président de l’Ossétie du Sud – non
reconnu –, Edouard Kokoïty, a affirmé,
pour sa part, que l’avion était « géorgien ».
Cette opération, a-t-il expliqué, aurait été
menée par Tbilissi dans le seul but de « discréditer Moscou » et d’effrayer la population d’Ossétie du Sud. Cette région est, en
effet, un point d’achoppement dans les relations russo-géorgiennes. Elle est, selon Tbi-
lissi, au cœur d’une manipulation russe
pour saper sa construction étatique et maintenir une pression politique sur la Géorgie.
L’épisode de ce tir de missile s’ajoute
aux nombreux incidents qui entachent la
relation entre les deux pays depuis la chute de l’Union soviétique en 1991. Tbilissi
a eu plusieurs fois à subir les sanctions de
Moscou telles que le boycottage, en
avril 2006, du vin géorgien par la Russie.
Quelques mois plus tôt, en pleine vague
de froid, la Géorgie avait été privée des
livraisons de gaz russe.
Moscou semble avoir tout intérêt à
entretenir une certaine instabilité en Géorgie pour conserver une influence dominante dans la région. De son côté, Tbilissi a agité plusieurs fois le risque d’un conflit armé,
pour tenter de tenir tête à la Russie. a
CHRONOLOGIE
1991 : la Géorgie se prononce en mars
par référendum pour l’indépendance.
1992 : les régions géorgiennes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie font sécession.
1998 : la Géorgie sort, en avril, du Pacte
de sécurité de la Communauté des Etats
indépendants (CEI).
2002 : elle demande à adhérer à l’Alliance atlantique.
2003 : après la « révolution de la rose »,
en novembre, le président Edouard Chevardnadze démissionne. Le pro-occidental Mikhaïl Saakachvili lui succède.
2006 : en janvier, la Géorgie est privée
des livraisons de gaz russe. En avril,
Moscou interdit l’importation du vin et
de l’eau minérale en provenance de
Géorgie.
Madeleine Vatel
SOUDAN RÉSOLUTION DE L’ONU, PLATE-FORME COMMUNE DE LA RÉBELLION
Les ONG opérant à partir des républiques Le médiateur de l’ONU, Jan Eliasson, affirme que
voisines sommées de s’installer à Grozny « des développements positifs » sont intervenus au Darfour
MOSCOU
CORRESPONDANCE
Le président de la République de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, exige de voir
revenir s’installer à Grozny, d’ici deux
semaines, toutes les organisations non
gouvernementales (ONG) qui opèrent
depuis l’extérieur du pays. Son appel, vendredi 3 août, a suscité une vive réaction
parmi les quinze ONG qui continuent à
agir depuis les républiques voisines – l’Ossétie du Nord, l’Ingouchie, et la Kabardino-Balkarie –, jugées plus sûres.
A la tête de l’ONG russe Comité d’assistance civique, Svetlana Gannouchkina
estime que cette exigence n’est pas légale : elle ne voit pas d’impératif à déménager le siège des organisations à Grozny,
d’autant que « sur une trentaine d’organisations humanitaires russes et étrangères,
la majorité a déjà ouvert depuis longtemps
un bureau à Grozny, parce qu’il est effectivement plus commode de travailler ainsi ».
Les ONG craignent de voir le contrôle
sur leurs comptes et leurs activités – déjà
surveillés par le pouvoir fédéral – s’accroître. Elles ont à l’esprit l’exemple de l’ONG
Conseil danois pour les réfugiés, active
depuis 1998 dans le soutien aux victimes
du conflit en Tchétchénie, qui avait été
« muselée » en février 2006 sur injonction
de celui qui était alors le premier ministre
tchétchène par intérim, Ramzan Kadyrov,
MAROC
Six mois à cinq ans de prison
pour huit militaires
outré par la publication des caricatures du
prophète Mahomet au Danemark.
« Nous ne dictons de conditions à personnes (…). Mais si les organisations se sont fixé
pour but d’aider la République tchétchène et
son peuple à sortir rapidement d’une situation économique qui n’est pas simple, alors
nous devons travailler main dans la main »,
a expliqué le numéro un tchétchène, voulant sans doute dédramatiser la situation
et montrer que les ONG peuvent désormais travailler sans danger.
« Un subterfuge »
« Il s’agit d’une ingérence ouverte des
autorités dans les activités des ONG, a
déclaré Rouslan Badalov, directeur de
l’organisation de défense des droits de
l’homme Comité tchétchène du salut
national. Le fait d’affirmer que le transfert
des bureaux en Tchétchénie fera augmenter les prélèvements fiscaux versés au budget local et permettra de régler le problème
du chômage n’est qu’un subterfuge. »
Les organisations s’étaient déjà montrées réticentes devant une autre initiative de Ramzan Kadyrov. Le 1er mars, dans
l’optique de montrer que la petite république du Caucase se stabilisait, il avait organisé une grande conférence des défenseurs des droits de l’homme à Grozny.
Celle-ci avait été largement boycottée. a
M. Va.
tionnel de Casablanca a mis en délibéré
au 15 août son jugement contre les deux
journalistes d’Al-Watan Al-An. – (AFP.)
RABAT. Huit militaires marocains, soup-
çonnés d’avoir transmis des documents
secrets à deux journalistes d’Al-Watan
Al-An, ont été condamnés, mardi 7 août,
à des peines de six mois à cinq ans de prison ferme. Le capitaine Maaji, qui a
reconnu avoir transmis des documents
confidentiels, a écopé de cinq ans de prison et 10 000 dirhams (900 euros)
d’amende pour « violation du secret militaire et atteinte à la sûreté extérieure du
pays ». Le même jour, le tribunal correc-
Démission du ministre El-Himma,
candidat aux élections législatives
RABAT. Le ministre délégué à l’intérieur,
Fouad Ali El-Himma, considéré comme
très proche du roi Mohammed VI, a démissionné de son poste pour se présenter aux
élections législatives du 7 septembre. Originaire de Marrakech, âgé de 44 ans, le
ministre, qui a fait ses études secondaires
au Collège royal de Rabat, est titulaire
d’une licence de droit et d’un diplôme de
four, signé en mai 2006 par la faction de
Minni Minnawi. Avec son homologue de
Au lendemain d’un accord conclu entre l’Union africaine (UA), Salim Ahmed
huit factions rebelles du Darfour, le Salim, Jan Eliasson a convaincu, lundi
médiateur de l’ONU, Jan Eliasson, esti- 6 août, huit tendances de la rébellion de
me que « pour la première fois depuis long- se rassembler, à Arusha, en Tanzanie,
temps » le règlement de la crise connaît autour d’une plate-forme de revendica« des développements positifs ». « Il est tou- tions communes.
Cette plate-forme, qui porte notamjours très difficile d’être optimiste à propos
du Darfour », reconnaît le diplomate onu- ment sur le partage du pouvoir et des
sien, mais le processus de paix dans richesses, devrait être négociée, sous
deux ou trois mois, avec les
l’ouest du Soudan « semble
autorités soudanaises, au
relativement bon sur tous les
Khartoum est
cours d’une conférence de paix
fronts », affirme-t-il.
« préparé à cesser dans un pays de la région.
Le Conseil de sécurité de
les hostilités,
Les quelque 2,2 millions
l’ONU avait autorisé, le
à condition que les d’habitants du Darfour qui
31 juillet, le déploiement de
rebelles en fassent vivent dans des camps veulent
26 000 hommes au Darfour,
autant », déclare
surtout, selon M. Eliasson,
où plus de 200 000 personnes
l’émissaire
« retourner dans leurs villages
auraient péri depuis 2003. Cetonusien
et leurs terres, que les milices les
te force, que l’ONU croit poulaissent tranquilles, et un dédomvoir réunir, ne sera pas entièrement déployée avant l’année prochaine, magement monétaire, ce qu’ils appellent
mais la résolution « prouve que le Conseil “l’argent du sang”, car ils ont perdu des
de sécurité prend au sérieux la sécurité du enfants, des femmes, des maris ».
Une des figures les plus populaires de
peuple du Darfour », affirme M. Eliasson,
la rébellion, Abdel Wahid Mohammed
contacté par Le Monde à Khartoum.
Fait nouveau, les pays voisins, Nour, qui vit en exil à Paris, a boycotté la
l’Erythrée, la Libye, le Tchad et l’Egypte rencontre d’Arusha. « Nous le regrettons,
ont, selon le négociateur onusien, « joué mais j’espère qu’il ne va pas s’exclure de la
un rôle constructif » pour unifier une négociation finale, qui peut être cruciale
rébellion qui n’a cessé de se fractionner pour transformer la vie de son peuple »,
depuis l’illusoire accord de paix du Dar- affirme l’ancien président de l’Assemblée
générale de l’ONU. Informées, mardi
7 août, par Jan Eliasson des conclusions
de la rencontre d’Arusha, les autorités
soudanaises ont, selon ce dernier, réagi
de manière « globalement positive »,
même si elles « n’ont pas entièrement
accepté les questions soulevées pour le programme » de la future négociation, qu’elles auraient souhaité voir se tenir dès ce
mois-ci.
Les « rebelles se sont engagés à une cessation des hostilités, à condition que le gouvernement soudanais fasse de même », explique aussi Jan Eliasson. « Aujourd’hui,
j’ai reçu des assurances du gouvernement
soudanais qu’il était préparé à cesser les
hostilités, à condition que les rebelles en fassent autant », ajoute-il. Mais avec seulement 7 000 soldats de l’UA sur le terrain,
le diplomate reconnaît manquer d’un
« mécanisme complet de surveillance d’un
cessez-le-feu » encore hypothétique.
L’émissaire onusien devait, à partir de
mercredi, se rendre au Darfour pour y
rencontrer les habitants des camps, les
représentants de la société civile et les
dirigeants tribaux, avant de se rendre au
Tchad, où a débordé le conflit.
Il doit présenter, à la fin du mois, ses
recommandations sur l’organisation
d’une conférence de paix « finale » sur le
Darfour. a
sciences politiques. Député de Kelâat
Es-Sraghna (près de Marrakech) de 1995
à 1997, Fouad Ali El-Himma a été chef de
cabinet du futur roi Mohammed VI en
octobre 1998, puis ministre délégué à l’Intérieur à partir de 1999. – (AFP, Reuters.)
NIGERIA
NEW YORK (Nations unies)
CORRESPONDANT
VATICAN
Le pape a reçu le directeur
de Radio Maryja
CASTELGANDOLFO. Benoît XVI
a reçu, le
5 août, un groupe de pèlerins polonais
conduit par le Père Tadeusz Rydzyk,
directeur de Radio Maryja, connu pour
ses positions nationalistes et antisémites.
Les journaux de son groupe de presse ont
affirmé que le pape avait « accordé sa bénédiction à Radio Maryja et à toutes ses
œuvres ». Le Vatican a confirmé cette rencontre « privée », mais pas les commentaires qui l’ont suivie en Pologne. En accord
avec la partie de l’épiscopat polonais très
divisée à son sujet, le Vatican avait mis en
garde, en 2006, le directeur de la station,
qui n’en a pas tenu compte. De même le
Congrès juif européen a-t-il réclamé, en
vain, des poursuites judiciaires. Mais le
gouvernement du premier ministre Jaroslaw Kaczynski ménage cette radio très
écoutée et influente. – (AFP.)
Philippe Bolopion
Six Russes libérés
après deux mois de détention
PORT HARCOURT.
Six Russes travaillant
pour la compagnie russe d’aluminium
Rusal, enlevés le 3 juin, ont été libérés, en
bonne santé. Les six hommes avaient été
enlevés il y a deux mois à Ikot Abasi,
dans le sud-est du Nigeria. Rusal, numéro un mondial de l’aluminium, a acquis
77 % du producteur nigérian d’aluminium Alscon en février. Les autres actionnaires d’Alscon sont le groupe allemand
Ferrostaal (7,5 %) et le gouvernement
nigérian (15 %). – (Reuters, AFP.)
0123
Jeudi 9 août 2007
International
5
A Chicago, les candidats à l’investiture
démocrate cherchent à rallier les syndicats
Près de 15 000 personnes
ont assisté au débat
organisé par le premier
syndicat du pays,
l’AFL-CIO, dans le stade
de Soldier Field
CHICAGO
ENVOYÉE SPÉCIALE
455 jours de la prochaine
élection présidentielle, les
candidats démocrates à l’investiture de leur parti ont courtisé,
mardi 7 août, les syndicalistes. Le
premier syndicat du pays, l’AFLCIO (l’American Federation of
Labour and Congress of Industrial
Organizations), avait organisé un
débat à Soldier Field, le stade de
Chicago. Le public n’occupait
qu’un virage, mais dans un stade
de football américain, il suffit de
quelques rangées pour contenir
15 000 personnes. Les ouvriers
avaient travaillé le matin pour arriver à temps. « Nous allons mettre
en place notre plus gros effort de
mobilisation électorale, a annoncé
John Sweeney, le patron du syndicat. Ce sont les travailleurs qui vont
faire la différence en 2008. »
L’AFL-CIO aimerait retrouver
un peu de son lustre. Sous la prési-
A
dence démocrate de Bill Clinton, cle de réflexion sur le syndicalisme.
qui avait fait de la mondialisation Sinon, c’en était fini de ses espoirs de
l’axe de sa politique étrangère, puis soutien du mouvement syndical. »
Mme Clinton a évité les écueils en
sous George Bush, qui a rogné les
droits syndicaux, les syndicats se acquiesçant à l’idée de réformer
sont affaiblis. En 1980, 23 % des l’accord de libre-échange pour
salariés américains étaient syndi- l’Amérique du Nord (Alena),
qués. En 2006, ils n’étaient plus conclu sous la présidence Clinton
que 12 %. En 2005, l’AFL-CIO a en 1994, et dont les syndicats esticonnu une scission. Elle regroupe ment qu’il a fait perdre 1 million
aujourd’hui 55 branches et 10 mil- d’emplois. Le sénateur de l’Illinois,
lions de membres. Le groupe dissi- Barack Obama, est allé plus loin,
dent, qui rassemble 7 groupes sous suggérant de convier une réunion
la bannière « Changer
avec « les présidents du
pour gagner », compte
Mexique et du Canada »
En 1980,
6 millions d’adhérents.
pour remédier aux désé23 % des salariés
Avec le changement
quilibres du traité – ce
américains étaient qui lui a valu la moquede majorité, au profit
syndicalisés. En
des démocrates, en
rie du candidat et séna2006, ils n’étaient teur du Delaware Josenovembre 2006, les synplus que 12 %
dicats sont revenus en
ph Biden, le Canada
grâce. La Chambre des
n’ayant qu’un premier
représentants a passé un projet de ministre. Seul le représentant de
loi sur la liberté de se syndiquer. Le l’Ohio, Dennis Kucinich, a promis
Congrès a refusé d’adopter l’ac- de dénoncer purement et simplecord commercial avec la Corée du ment l’Alena.
Sud souhaité par M. Bush. Il lui a
Dans leur emportement contre
aussi refusé la « voie rapide » (fast la mondialisation, les candidats
track) pour conclure des accords n’ont pas oublié la Chine. « Je ne
sans avoir besoin de l’aval du
Congrès. Même la sénatrice de
New York, Hillary Clinton, a voté
contre ces deux projets. « Elle ne
pouvait pas faire autrement, dit
Jonathan Tasini, qui dirige un cer-
TURQUIE VISITE DU PREMIER MINISTRE IRAKIEN
M. Maliki promet d’agir contre
les Kurdes du PKK en Irak
APRÈS les menaces répétées de la
Turquie d’intervenir militairement dans le Kurdistan irakien si
les autorités de Bagdad, ou leurs
alliés américains, n’expulsaient
pas eux-mêmes les groupes armés
du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) qui s’y trouvent, la tension a baissé d’un cran. Mardi
7 août, à l’occasion d’une visite à
Ankara du premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, les deux pays se sont engagés
à unir leurs efforts pour lutter
contre les organisations terroristes en Irak, dont le PKK.
« Notre satisfaction dépendra du
respect de ces engagements, mais je
peux dire que nous avons vu des
signes encourageants » de la part
de l’Irak, a déclaré à Reuters un
responsable du ministère turc des
affaires étrangères. Pour le
moment, les chefs de gouvernement irakien et turc ont signé un
document portant sur plusieurs
volets de la coopération entre les
deux pays, dont la sécurité. Mais
M. Maliki a promis que ce texte
débouchera sur une solution qui
permettra d’« éliminer la présence » du PKK en Irak.
Mouvement sécessionniste de
Turquie à sa création en 1984, le
PKK est aujourd’hui inscrit sur les
listes des groupes « terroristes »
des Etats-Unis, de l’Union européenne et des Nations unies.
Depuis l’arrestation, en 1999, de
son fondateur et dirigeant Abdullah Öcalan, le PKK assure qu’il a
abandonné toute visée sécession-
niste pour ne revendiquer que la
« reconnaissance » des droits des
Kurdes. Mais il refuse de déposer
les armes. Bannis de Turquie, ses
partisans ont trouvé refuge dans
les montagnes du nord de l’Irak,
d’où ils lancent des raids contre
l’armée turque. Leur présence
embarrasse le gouvernement
régional kurde d’Irak, qui cherche
à préserver de bonnes relations
avec ses puissants voisins.
Jalal Talabani, dirigeant kurde
historique et actuel président de
l’Irak, était parvenu à faire accepter au PKK l’idée d’une trêve unilatérale. Décrétée le 1er octobre
2006, après plusieurs bombardements de l’aviation turque sur
leurs positions, la trêve n’a jamais
été reconnue par M. Erdogan.
Depuis, les heurts se sont multipliés. Depuis janvier, près de 80
soldats turcs ont péri dans des
raids lancés par les rebelles kurdes. Mardi, un lieutenant a encore été tué dans une attaque à l’explosif dans la province d’Hakkari
(sud-est de la Turquie).
Reste à savoir quelle sera la marge de manœuvre du premier ministre irakien pour remplir ses engagements envers la Turquie. Très affaibli au sein de son gouvernement
après la démission et le boycottage
de 17 de ses ministres, M. Maliki
devra compter sur l’aide des dirigeants du Kurdistan où, selon un
accord signé avec Bagdad, seuls les
peshmergas (combattants kurdes)
sont habilités à se battre. a
ROYAUME-UNI
SYRIE – ÉTATS-UNIS
Londres réclame la libération
de Guantanamo de cinq
de ses résidents étrangers
Damas accueille une réunion
sur la sécurité en Irak
en présence des Etats-Unis
Le secrétaire au
Foreign Office, David Miliband,
a réclamé, mardi 7 août, à son
homologue américaine Condoleezza Rice la libération de cinq
ressortissants étrangers bénéficiant d’un permis de résidence
en Grande-Bretagne et détenus
sur la base navale américaine de
Guantanamo, à Cuba.
La requête britannique est, selon
les analystes, une illustration supplémentaire de la volonté d’indépendance du nouveau premier
ministre, Gordon Brown,
vis-à-vis de Washington.
– (Reuters.)
DAMAS.
LONDRES.
Cécile Hennion
(Avec Reuters et AP)
Damas devait accueillir,
mercredi 8 et jeudi 9 août, une
réunion internationale sur la stabilisation de la situation en Irak
avec la participation exceptionnelle des Etats-Unis.
La première rencontre en deux
ans entre responsables syriens et
américains avait eu lieu en mai,
en marge d’une conférence à
Charm El-Cheikh, en Egypte.
Washington accuse la Syrie de
laisser des djihadistes et des
armes s’infiltrer en Irak à partir
de son territoire, ce que Damas a
toujours démenti.
– (Reuters.)
veux pas manger de la mauvaise
nourriture chinoise, ni donner à mes
enfants des jouets qui vont les rendre
malades », a dit Mme Clinton, rappelant que les Etats-Unis jouissaient,
il y a six ans, d’un excédent budgétaire qui les mettait à l’abri du pouvoir économique que donne à
Pékin la dette américaine.
« La Chine est le banquier qui a
la clef de notre maison », a résumé
Joseph Biden. Dennis Kucinich a
rappelé que certains de ses amis
démocrates ont voté pour accorder
à la Chine la clause de la nation la
plus favorisée. « Moi, ma nation la
plus favorisée est l’Amérique, a-t-il
dit, rappelant une anecdote de son
enfance. Vous vous souvenez, on
disait : “Si vous creusez un trou suffisamment profond, vous arriverez en
Chine”. Et bien nous y sommes. »
Divisé entre les prétendants, le
syndicat compte s’abstenir de
choisir avant les primaires, mais
les différentes branches pourront
soutenir un candidat si elles le souhaitent. a
Corine Lesnes
TIMOR-ORIENTAL TROUBLES À DILI
Xanana Gusmao, nouveau
premier ministre timorais
BANGKOK
CORRESPONDANT
Le « père » de l’indépendance du
Timor-Oriental, Xanana Gusmao,
61 ans, a pris les fonctions de premier ministre, mercredi 8 août, à
Dili, au lendemain d’une journée
de violences illustrant la fragilité
de la reconstruction politique sous
supervision onusienne dans l’ancienne colonie portugaise et
ex-dépendance
indonésienne.
Dans sa prestation de serment,
M. Gusmao a juré d’œuvrer à
« restaurer la confiance du peuple
dans le gouvernement et le règne de
la loi ». L’opposition n’a pas pris
part à la cérémonie.
Mardi, des bandes de jeunes
gens s’étaient attaquées à coups de
pierre et d’engins incendiaires
rudimentaires aux forces de police,
à des bâtiments occupés par des
organisations non gouvernementales (ONG) et à des véhicules de la
mission des Nations unies, à Dili
ainsi qu’à Bacau, deuxième ville du
pays. Nombre des fauteurs de troubles se revendiquaient du Front
révolutionnaire du Timor indépendant (Fretilin), le parti cryptomarxiste ayant un temps incarné
la lutte pour l’indépendance.
Le Fretilin a refusé de reconnaître sa défaite au scrutin législatif de
juin, dans lequel il n’a obtenu que
21 des 65 sièges du Parlement, et
exigé de former un gouvernement
minoritaire, comme la Constitution l’y autorise. Mais le chef de
l’Etat, Jose Ramos-Horta, élu en
mai, a accédé à la demande de son
ami, le populaire Gusmao (18 sièges), de diriger un gouvernement
de coalition contrôlant 37 sièges.
Par la voix de son ministre des
affaires étrangères, Alexander
Downer, l’Australie a rendu hommage à la « figure centrale »
qu’est M. Gusmao dans l’histoire
timoraise récente et appelé toutes
les forces en présence à « aller de
l’avant ». Le Fretilin a promis de
« combattre par la voie légale cette
usurpation du pouvoir », selon les
mots de son chef, Mari Alkatiri,
ex-premier ministre. a
Francis Deron
International
6
Environnement & Sciences
ASIE DU SUD-EST APRÈS LES INONDATIONS, MENACE D’ÉPIDÉMIE
Face à la fièvre aphteuse,
la détresse des éleveurs du Surrey
La région située au
sud-ouest de Londres est
paralysée par les mesures
prises pour éviter que
l’épizootie ne se répande
suite de la première page
STR/EPA/SIPA
A Bombay, des Indiens fuient les inondations qui
ont fait depuis juin près de 1 900 morts en Asie du
Sud-Est. L’Unicef et des organisations non gouvernementales craignent l’irruption d’épidémies. Les
Nations unies et l’ONG Oxfam ont évalué à plusieurs
millions de dollars le montant de l’aide indispensable
aux 28 millions de personnes déplacées, dont des millions sont privées de nourriture et d’eau potable. L’Inde déplore 1 428 morts depuis le 1er juin auxquels il
faut ajouter des dizaines de tués ces derniers jours
dans des naufrages de bateaux venus secourir des
sinistrés. – (AFP.)
BRÉSIL
CORÉES
Arrestation à Sao Paulo d’un
narcotrafiquant colombien
Un sommet entre Pyongyang
et Séoul prévu fin août
SAO PAULO.
SÉOUL.
Le narcotrafiquant
colombien Juan Carlos Ramirez
Abadia, dit « Chupeta » (Sucette), a été arrêté mardi 7 août à
Sao Paulo. Soupçonné de centaines d’homicides en Colombie et
aux Etats-Unis, chef du cartel du
nord du Valle, il est l’un des hommes les plus recherchés par la
DEA, l’Agence antidrogue américaine. Brasilia n’a pas précisé s’il
serait extradé vers les Etats-Unis
ou jugé au Brésil. – (AFP.)
Un nouveau sommet
intercoréen se tiendra fin août
dans la capitale nord-coréennne,
Pyongyang, sept ans après celui
qui avait entériné un rapprochement entre les Corées, ont annoncé, mercredi 8 août, les services
de la présidence sud-coréenne.
Le président sud-coréen Roh
Moo-hyun devrait se rendre à
Pyongyang du 28 au 30 août
pour s’entretenir avec le numéro
un nord-coréen Kim Yong-il, a
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précisé la présidence sud-coréenne. Cette annonce survient alors
que la Corée du Nord semble progresser sur la voie de sa dénucléarisation dans le cadre de l’accord
signé le 13 février à Pékin. Le régime nord-coréen, qui a procédé à
la fermeture mi-juillet de son
principal site nucléaire de Yongbyon, doit désormais déclarer
l’ensemble de ses programmes et
les désactiver. Il doit obtenir en
échange une aide énergétique et
la perspective d’une normalisation des relations diplomatiques
avec Washington. – (AFP).
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tiaux de Hailsham a été fermée règne aujourd’hui une activité
fébrile : les véhicules des Sherjusqu’à nouvel ordre.
« Il faut imposer des restrictions lock Holmes en blouse blanche
plus sévères aux déplacements de du ministère de l’agriculture vont
personnes. Mais quand je me et viennent, enquêtant sur l’origiplains, la police me répond qu’elle ne du fléau.
En revanche, les locaux sans
n’a pas les moyens d’assurer le
contrôle des gens hors de la zone cri- charme – style préfabriqué des
tique », lance Mike Nevins, le mai- années 1960 – de Merial paraissent déserts. On éprouve une
re de Guilford.
L’édile conservateur s’inquiète impression étrange en contemdes dangers de contamination : plant, derrière de lourds grillages,
« Pourquoi des bêtes ont-elles été les bouches d’aération par lesqueltransportées à 150 kilomètres d’ici les pourrait être passé le virus,
selon une des pistes
pour être incinérées, avec
retenues par l’enquête
tous les risques que cela
« Une Rolls-Royce préliminaire.
comporte ? Parce que le
conduite
Nichée dans le
gouvernement voulait éviavec un budget
Hampshire voisin, la
ter la dramatisation de la
de Cortina » :
ferme de Tim Sykes est
situation par la diffusion
c’est ainsi que le
loin de la zone sinisen boucle d’images à la
« Daily Telegraph » trée. « Je n’ai reçu aucutélévision. C’est pathétidécrit l’Institut de
ne consigne du ministère
que. »
la santé animale
de l’agriculture. C’est
A Pirbright, pas le
très frustrant, à la fin »,
moindre panneau pour
signaler le site de recherche d’Ash se plaint pourtant l’exploitant,
Lane (« allée des cendres »…), au qui pratique avec succès le mixed
cœur du cyclone. La technopole farming, l’élevage et la culture du
abrite à la fois l’Institut de la santé blé.
Pourtant, Tim Sykes n’est pas
animale (IAH), organisme public,
et un des laboratoires de l’entrepri- tranquille : « Je comptais me sépase de biotechnologie franco-améri- rer de mon troupeau pour me
caine Merial, soupçonnés tous concentrer sur l’agriculture, plus
deux d’être à l’origine de la conta- rentable. Je vais devoir sans doute
reporter mon projet, puisqu’on ne
mination.
Le bâtiment de l’institut gou- peut pas déplacer les animaux. »
vernemental est vieillot. « Une Faute d’informations officielles,
Rolls-Royce conduite avec un bud- il se base sur la BBC pour prendre
get de Cortina » : c’est ainsi que le d’éventuelles mesures de précauDaily Telegraph a décrit l’IAH, vic- tion : « Pour un virus qui se
time de coupes budgétaires et répand de manière foudroyante, le
d’une hémorragie de ses cher- Surrey, c’est à notre porte. » a
cheurs, partis dans le privé. Il y
Marc Roche
Une « erreur humaine » probablement
à l’origine de la contamination
Forfait 5 lignes
ALBON
(DROME)
AVIS D’APPEL A PROJET
Des rubans jaunes ou blancs
plastifiés, des pancartes aux lettres rouge sang et des voitures de
police tiennent les curieux à
l’écart de cet élevage bio dont le
cheptel de bovins a été abattu,
samedi 4 août.
A quelques encablures de là,
chez le vendeur d’aliments pour
bétail Backhurst Feeds, les clients
sont priés de marcher sur de la
paille avant de passer leurs semelles au désinfectant. A la caisse, un
éleveur de la race Aberdeen
Angus, le « cinq-étoiles » du
steak, n’y tient plus : « Cette épizootie ne pouvait intervenir à un
pire moment, alors que notre industrie était à peine remise de la crise
de 2001. Les efforts de réhabilitation du bœuf britannique à l’étranger sont réduits à zéro. »
Les effets de l’alerte à la fièvre
aphteuse se font sentir sur toute
l’économie du Surrey, comté
mi-citadin mi-rural, situé à une
cinquantaine de kilomètres au
sud-ouest de Londres. Conséquence de l’interdiction de mouvement des bêtes, l’abattoir de
Farnborough est en chômage
technique. Le marché bio hebdomadaire de Guilford, le chef-lieu,
a dû être annulé. La criée aux bes-
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Jeudi 9 août 2007
Dans son rapport préliminaire
sur l’épisode de fièvre aphteuse
qui a conduit à l’abattage de
deux troupeaux de bovins dans le
Surrey, au sud-ouest de Londres,
l’Agence britannique de veille
sanitaire (HSE) en est restée au
stade des probabilités. « Il y a
une forte probabilité qu’une erreur
humaine soit à l’origine des cas de
fièvre aphteuse », affirme le rapport, publié mardi 7 août.
Les enquêteurs estiment
« négligeable » l’hypothèse d’une
transmission par le vent ou par
des eaux qui ont stagné après les
inondations qu’a connues la
région au mois de juillet. Ils
voient « une réelle possibilité »
que la contamination ait été provoquée par des déplacements
humains, mais n’écartent pas les
hypothèses d’une manipulation,
accidentelle ou délibérée, ou d’un
problème d’évacuation des eaux.
Le rapport indique qu’il existe
« une forte probabilité » que la
source de contamination soit l’un
des deux organismes qui se partagent le site de Pirbright, à proxi-
mité des deux fermes frappées
par l’épizootie. Officiellement,
les inspecteurs de la santé publique n’accusent ni l’Institut de la
santé animale (IAH) ni le laboratoire de la société franco-américaine Merial. Mais ce dernier est
implicitement montré du doigt :
il se voit invité jusqu’à nouvel
ordre « à ne pas manipuler
d’agents pathogènes vivants »,
alors que son voisin, géré par le
ministère britannique de l’environnement, de l’alimentation et
des affaires rurales, peut poursuivre normalement ses activités.
300 000 doses de vaccin
L’enquête, commandée par le
premier ministre britannique,
Gordon Brown, reste « peu
concluante », reconnaît la HSE,
qui a indiqué qu’elle aurait
besoin d’une semaine supplémentaire pour déterminer précisément les types de virus utilisés
par les deux organismes.
Dès l’annonce des premières
conclusions du rapport, le syndicat des exploitants agricoles
(National Farmers Union) a envisagé de lancer des poursuites
contre Merial, en vue d’obtenir
des dommages et intérêts pour
un manque à gagner qui pourrait
s’élever à plusieurs dizaines de
millions de livres.
Paradoxalement, des responsables de Merial, filiale du groupe
français Sanofi-Aventis et de
l’Américain Merck, ont annoncé,
mardi, la signature d’un contrat
avec le ministère britannique de
l’agriculture pour la fourniture
de 300 000 doses de vaccin antiaphteux.
« Les investigations en cours
n’ont pour l’instant pas du tout
montré de dysfonctionnement ou
de faille dans le système » et « ne
permettent pas de trouver une origine au niveau de notre site », a affirmé sur France 3, mardi, le directeur général de la société, PierreJean Consalvi.
La Grande-Bretagne n’a pas
encore indiqué si elle avait l’intention de vacciner son bétail,
mais la réglementation communautaire l’oblige à commander
des vaccins dans cette éventualité, a indiqué la Commission européenne. a
M. R. (avec AFP)
POLLUTION
NUCLÉAIRE
CATASTROPHES
Les poissons du Rhône
interdits à la consommation
EDF mise en garde sur la
sécurité de la centrale de
Saint-Alban en cas de séisme
Les incendies font
une sixième victime en Italie
Les préfets du Vaucluse, du Gard
et des Bouches-du-Rhône ont
signé, mardi 7 août, un arrêté
d’interdiction de consommer et
de commercialiser des poissons
pêchés dans le Rhône. L’extension de cette mesure, déjà en
vigueur de l’Ain à la Drôme (Le
Monde du 27 juin), est due « à
des analyses défavorables révélant
une contamination de ces poissons
en polychlorobiphényles (PCB) »,
selon un communiqué de la préfecture du Vaucluse. La direction
régionale de l’environnement de
Rhône-Alpes a été chargée d’identifier les causes de cette pollution. Les PCB sont des contaminants environnementaux dont la
commercialisation est interdite
depuis 1987, mais qui ont longtemps été utilisés dans les transformateurs électriques. – (AFP.)
L’Autorité de sûreté nucléaire
(ASN) a mis en garde EDF
contre une défaillance dans la
gestion d’un séisme éventuel à la
centrale nucléaire de Saint-Alban
(Isère), selon un courrier mis en
ligne, mardi 7 août, par le réseau
Sortir du nucléaire. « Le chef d’exploitation de la centrale de SaintAlban n’est pas en mesure de déterminer, en cas de séisme, si le seuil
nécessitant la mise en sécurité sans
délai des réacteurs est atteint »,
selon cette lettre datée du 19 juin,
qui évoque « un écart notable sur
la gestion du risque de séisme ».
Pour Sortir du nucléaire, il est
« incroyable » que « les instruments ne permettent pas de déterminer si la centrale doit être immédiatement arrêtée » en cas de séisme. – (AFP.)
Le corps d’un homme de 80 ans
a été retrouvé, mardi 7 août,
dans une zone touchée par un
incendie dans les Pouilles, portant à six le nombre de tués dans
les feux de forêt et de maquis
depuis le début de l’été en Italie,
a annoncé le Corps forestier de
l’Etat. – (AFP.)
Bulgarie : huit morts
et quatre disparus
dans des inondations
Huit personnes ont péri et quatre
autres sont portées disparues à la
suite d’inondations, lundi 6 et
mardi 7 août, dans le nord de la
Bulgarie. Les pluies abondantes
qui tombent depuis le 4 août ont
été précédées d’une longue période de sécheresse pendant laquelle les températures avaient
atteint 43 degrés. – (AFP.)
0123
Jeudi 9 août 2007
Europe & France
7
Social L’homme a été retrouvé pendu, le 5 août, à proximité de son champ de maïs transgénique
Questions autour du suicide d’un agriculteur dans le Lot
GIRAC (Lot)
ENVOYÉE SPÉCIALE
sa façon, Claude Lagorse, a révélé
son secret au pied de l’arbre auquel
il s’est pendu, le 5 août. Lorsque les
gendarmes ont découvert son corps, peu
après qu’il les eut alertés par téléphone de
son intention de se tuer, ils ont retrouvé un
plant de maïs et un tract appelant à un
« pique-nique » anti-OGM, prévu le
même jour, devant sa parcelle.
Jusque-là, cet éleveur de porcs n’avait
jamais évoqué les hectares de maïs transgénique qu’il avait plantés au printemps, en
lisière de forêt. Pas même avec sa femme.
Les 406 habitants de son village de Girac
l’ignoraient, tout comme ses trois voisins
exploitants. Depuis, son suicide agite tout
le monde agricole, qui y voit un révélateur
des flous de la réglementation française
sur les OGM.
Le 6 août, dans un communiqué, la
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et les Jeunes
agriculteurs (JA), majoritaires, a ainsi
dénoncé, « le drame de trop » et appelé le
gouvernement à « faire respecter la légalité ». Jeudi 9 août, le ministère de l’agriculture devrait recevoir une délégation de la
Confédération paysanne, favorable à un
moratoire.
Pendant ce temps, à Girac on a peu de
doutes sur les failles psychologiques de
Claude Lagorse, 44 ans. Père de quatre
enfants, agriculteur « modèle » « bon
A
vivant », s’il a craqué, c’est d’abord à cause
« des pressions des anti-OGM ». Pour preuve, considère-t-on, la gigantesque flèche
rose fluo sous-titrée « OGM », graffitée
sur toute la largeur de la nationale, qui
pointe encore vers sa parcelle. Pour preuve
encore, estime-t-on, le coup de fil, deux
jours avant son décès, du représentant
local de la Confédération paysanne, à l’origine du « pique-nique », pour essayer de
débattre.
De sources proches de l’enquête, ouverte par le parquet de Cahors, on confie que
Claude Lagorse avait aussi de « très sérieux
problèmes relationnels avec son frère ». Ce
dernier gérait avec lui l’exploitation et était
la seule autre personne au courant de l’existence de la parcelle transgénique.
Réputation « écolo »
Claude Lagorse ne faisait rien d’illégal
en cultivant du maïs Mons 810. Il avait
effectué sa déclaration auprès de sa coopérative, et était en règle. Cette procédure,
instaurée par un décret du mois de mars,
permet au gouvernement de recenser les
parcelles transgéniques en France tout en
garantissant la confidentialité sur leur
emplacement. Ce dernier recommande certes aux cultivateurs d’OGM d’informer les
exploitants des parcelles voisines mais ne
les y oblige pas. Au final, seul un registre
de la répartition des surfaces « par canton » est publié.
C’est là toute la faille du système. Et
c’est à partir de ce registre que les militants
anti-OGM se sont mis en quête de parcelles transgéniques, avant de débusquer
Claude Lagorse. Quête d’autant plus active que, dans cette vallée de la Dordogne où
élevages et cultures s’épanouissent à l’ombre des forêts humides, nombreux sont les
agriculteurs qui protègent jalousement
leurs labels de qualité.
A Girac, Claude Lagorse cultivait sa
réputation d’éleveur « écolo » : bâtiments
en bois, contrôle des odeurs. Lui aussi était
labélisé. Au village, personne ne semble
vraiment déçu ou inquiet de la découverte
du champ transgénique. Seul son suicide
choque. Comme d’autres, Nadine Cances,
49 ans, employée municipale résume la
position commune : « Un coup, on tape sur
les éleveurs, un coup, sur les faucheurs, mais
on manque d’informations pour réellement
GIRAC (Lot)
ENVOYÉE SPÉCIALE
Il avait 65 ans. C’était il y a quatre mois.
Et c’était à quelques centaines de mètres
seulement de l’exploitation de Claude
Lagorse. Lui aussi était agriculteur. Lui
aussi s’est suicidé.
A Girac, on cite l’histoire moins comme une anecdote que comme l’illustration des difficultés de la profession :
contrôles sanitaires de plus en plus exigeants, documents administratifs de
plus en plus complexes…
La proximité des deux décès n’est pas
pour autant significative d’une augmentation du nombre de suicides d’agriculteurs, en France. C’est ce qu’expliquait le
docteur Jean-Jacques Laplante, médecin
conseiller des Caisses centrales de la
mutualité sociale agricole (CCMSA), en
2003, lors d’un colloque à Bruxelles, sur
la prévention du stress et des accidents
en agriculture.
Les suicides agricoles paraissent plus
nombreux, selon lui, notamment parce
qu’ils sont souvent « démonstratifs » :
50,6 % par pendaison et 30, 2 % par
armes à feu. « Ils sont moins masqués
qu’en villes où les formes de suicides sont
autres », expliquait-il.
Systèmes d’écoute
En comparaison des autres catégories
socioprofessionnelles, les agriculteurs
ne sont pas moins bien placés, analysaitil aussi. Selon ses travaux, ceux qui sont
le plus concernés par le suicide, au sein
du monde agricole, restent les ouvriers
agricoles.
Pour essayer de prévenir les dépressions ou les suicides, ces dernières
années, plusieurs Mutualités sociales
Une adolescente de 14 ans est convoquée,
jeudi 9 août, devant le juge des enfants de
Thionville (Moselle) en vue de sa mise en
examen pour « vol » et « falsification de
chèques ». Rien que de très banal, si ce
n’est que les poursuites, engagées par le
parquet des mineurs, reposent sur une
plainte de la mère de la jeune fille.
Le 22 juin dernier, cette collégienne
avait quitté le domicile familial avec l’une
de ses camarades de classe, emportant
avec elle le chéquier de sa mère. Les deux
fugueuses l’ont utilisé à plusieurs reprises pour financer leur escapade, qui les a
conduites en train jusqu’à Marseille.
Après s’être installées à l’hôtel, les adolescentes ont mené la grande vie entre séances de shopping et rendez-vous chez le
coiffeur. Cette « tournée des grands
ducs », si elle n’a duré que quelques
jours, a coûté la bagatelle de 2 500 euros.
« Bien plus qu’un mois du salaire de la
mère, une femme de ménage qui élève seule
ses enfants », révèle le vice-procureur de
Thionville chargé des affaires de
mineurs.
Grâce à la trace laissée par les chèques
volés, la police a pu très vite localiser les
deux « disparues ». « La mère de ma cliente a effectivement porté plainte contre sa
fille, tout en me demandant d’assurer sa
défense, indique Me Catherine Le MennMeyer, avocate de l’adolescente. Elle était
morte d’inquiétude, je pense que c’est la colère qui a parlé. »
Après une nuit en garde à vue, les deux
collégiennes ont été laissées en liberté,
munies d’une convocation pour mise en
examen chez le juge des enfants. Le tribunal pour enfants devrait juger l’affaire en
E. V.
Fête des Loges :
le manège accidenté avait
un « défaut de conception »
L’enquête sur l’accident qui a fait deux
morts, samedi 4 août, à la Fête des Loges,
à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), a
mis en évidence « un défaut de fabrication
et de conception » nécessitant l’arrêt de
tous les manèges du même type. Mardi
7 août, la ministre de l’intérieur, Michèle
Alliot-Marie, a ordonné aux préfets de s’assurer qu’ils ne soient plus « jusqu’à nouvel
ordre, accessibles au public ». – (AFP.)
septembre. Aucune mesure de placement
éducatif n’a été prise, mais, depuis son
retour en Moselle, l’auteur principal a
quitté le foyer maternel pour s’installer
chez sa sœur aînée.
« Contraire à l’esprit de la loi »
Fidèle à une tradition dont les origines
remontent au droit romain, la loi répugne, pour des considérations tenant à la
« cohésion des familles », à ce qu’une sanction pénale soit prononcée contre celui
qui commet un vol au détriment de l’un
des siens. « Il n’y a pas de vol entre
époux », enseigne la doctrine juridique,
mais la règle concerne en réalité tous les
proches : ascendants, descendants et
conjoints. « La force des liens familiaux a
paru au législateur assez puissante pour
légitimer
l’existence
d’immunités
[pénales] particulières », notent dans
leur Traité de droit criminel Roger Merle
et André Vitu. Le vol dont l’auteur est
l’époux, le père ou la fille est bien constitué, mais l’immunité familiale est assurée pour « éviter le scandale » (René Garraud) d’une poursuite présumée « contre
nature ». L’ancien code avait centré le
principe sur le délit de vol. Depuis 1994,
la règle vise expressément d’autres délits
(escroquerie, abus de confiance…).
Mais alors, sur quelle base le parquet
de Thionville a-t-il pu engager des poursuites ? La loi du 4 avril 2006 renforçant
la répression et la prévention des violences conjugales pose une exception au
principe de l’immunité familiale quand le
vol « porte sur des objets ou documents
indispensables à la vie quotidienne de la victime tels que des documents d’identité (…)
ou des moyens de paiement ». « Au regard
des sommes détournées et en nous appuyant
agricoles ont mis en place, en région, des
animations ou des systèmes d’écoute à
l’attention de leurs assurés. En FrancheComté, depuis 2006, et dans l’Aisne,
depuis 2002, les MSA locales ont ainsi
opté pour la création d’un numéro Azur,
ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. En
téléphonant à ce numéro, les personnes
en détresse reçoivent les conseils d’un
psychologue. Si besoin, celui-ci peut leur
proposer la prise en charge de cinq
consultations par la MSA.
Dans le Loiret, la MSA a décidé de
s’entourer d’une troupe de théâtre et
d’un psychologue. Lors de séances avec
des personnes volontaires, ils sont là
pour aider à libérer les échanges.
A la différence des urbains, surtout
stressés l’hiver, l’été est, chez les agriculteurs, la saison la plus à risques. a
FAIT DIVERS
Une adolescente est poursuivie en justice pour avoir volé
le chéquier de sa mère, qui s’est portée partie civile contre elle
CORRESPONDANT
Elise Vincent
La délicate prise en charge du malaise paysan
FAMILLE LA COLLÉGIENNE A DÉPENSÉ 2 500 EUROS LORS D’UNE FUGUE AVEC UNE AMIE
METZ
savoir quoi penser. Quand on va sur Internet
il y a soit des sites pro-OGM, soit des sites
anti-OGM, c’est au gouvernement de trancher. »
Les obsèques de Claude Lagorse
devaient se dérouler jeudi 9 août, à 15 heures. Une marche silencieuse est prévue jusqu’au cimetière. Son exploitation était
juste en face. a
MONTAGNE
Trois alpinistes allemands
se tuent dans les Alpes
Trois alpinistes allemands, partis gravir le
mont Blanc, ont été victimes d’une chute
mortelle, un nouveau drame qui porte à 17
le nombre d’alpinistes tués dans les Alpes
depuis le début de l’été. – (AFP.)
SERVICE MINIMUM
Recours du PS
devant le Conseil constitutionnel
Les députés socialistes ont saisi le
Conseil constitutionnel au sujet de la loi
sur le service minimum dans les transports publics terrestres, estimant que le
texte a « pour effet d’interdire de façon
implicite l’exercice du droit de grève »,
a-t-on appris mardi 7 août auprès du
groupe. – (AFP.)
FRONT NATIONAL
M. Le Pen juge positivement les
premières semaines de M. Sarkozy
sur cette nouvelle disposition, nous avons
jugé opportun de donner suite à la plainte
de la mère », fait-on valoir au parquet de
Thionville. Une décision que Me Le MennMeyer estime « contraire à l’esprit de la
loi ». « Celle-ci vise à éviter qu’un mari violent ne puisse exercer une contrainte morale
sur son épouse, en lui volant par exemple ses
papiers. Nous sommes loin de ce cas de figu-
re. D’ailleurs, si ma cliente avait volé des
bijoux, elle aurait bénéficié de l’immunité
familiale », souligne-t-elle.
L’application du texte place, en tout
cas, la mère dans une situation délicate :
plaignante et victime, elle reste « civilement responsable » des agissements de sa
fille mineure. a
Nicolas Bastuck
Le président du FN, Jean-Marie Le Pen,
a estimé mardi 7 août que Nicolas Sarkozy tenait « un certain nombre de ses promesses électorales ». « Chacune de ses
actions est mûrement réfléchie, pesée, très
bien informée et jusqu’ici assez bien réalisée, il faut le dire », a déclaré M. Le Pen
sur RTL, estimant que la polémique sur
les vacances de M. Sarkozy n’avait pas
d’importance à ses yeux. – (AFP.)
FAIT DIVERS LES MÉDECINS AVAIENT CRU À UN DÉCÈS PAR DÉTRESSE RESPIRATOIRE
Une femme de 76 ans est morte étouffée lors d’une séance de désenvoûtement
LYON
CORRESPONDANCE
Une femme âgée de 76 ans a été victime
d’une scène de désenvoûtement, dans son
appartement situé dans une barre d’immeubles du quartier de Vaise, dans le
9e arrondissement de Lyon. Les faits
remontent au 26 juin. Ils ont été révélés
plusieurs jours après par sa fille. Souassen
Dridi, 24 ans, s’est présentée au commissariat pour un vol de quelques euros à son
domicile. Un probable prétexte pour dévoiler à demi-mots les conditions du décès de
sa mère, qui était tombée dans le coma
chez elle. Transportée en ambulance, elle
était décédée à l’hôpital et les médecins
avaient cru à une détresse respiratoire.
L’audition confuse de la fille a déclenché une enquête, qui a rapidement mis
en évidence le rôle joué par Rania Rouhabi, mise en examen et écrouée depuis
début juillet pour « coups et blessures
volontaires ayant entraîné la mort sans
intention de la donner ». Cette femme de
43 ans est suspectée d’avoir pratiqué une
dangereuse méthode en mettant un sac
plastique sur la tête de la vieille dame. Le
but étant de provoquer une convulsion et
de faire « sortir le mal », avec un sac obturé pour que le « malin ne s’enfuie pas »
selon des propos rapportés par la fille de
la victime. Partie prenante de la scène, la
fille, qui aurait tenu les poignées du sac,
est aussi mise en examen et placée sous
contrôle judiciaire.
Dons magiques
L’affaire résulte d’une rencontre entre
deux femmes aux personnalités fragiles.
Dépressive après le décès de son père et
une rupture sentimentale, Souassen Dridi, unique fille adoptive, avait croisé à l’hôpital Rania Rouhabi, elle-même confrontée à des difficultés familiales. Souassen
lui avait proposé de l’aide, au point de l’héberger dans l’appartement familial. Là, en
quelques semaines, Rania aurait exercé
une certaine emprise en mettant ses dons
magiques en avant. « Elle me voyait un avenir, elle disait des choses qu’on a envie d’entendre quand on n’est pas bien, elle m’a fait
écrire un verset du Coran à l’envers, elle
disait qu’elle pouvait enlever le mal de ma
mère, elle faisait la religion à sa manière »,
confie Souassen.
« A la maison mes parents avaient de
vieilles croyances, ma mère perdait la tête,
elle ne sortait plus, je ne savais plus quoi faire », explique-t-elle avant de fondre en larmes, désormais seule dans les lieux du drame. « Ces pratiques sont beaucoup plus
répandues qu’on ne le croit, ça peut aller très
loin, affirme un bon connaisseur de la vie
musulmane lyonnaise qui préfère garder
l’anonymat, c’est un sujet tabou, comme
dans toutes les religions certains utilisent des
discours trompeurs pour abuser de la faiblesse des autres, pour se rendre importants, parfois pour gagner de l’argent, les gens désemparés se laissent berner, il y a un gros travail
pédagogique à faire. »
La vieille dame a été inhumée en Tunisie, son pays d’origine. Le juge d’instruction attend beaucoup de la coopération
des autorités tunisiennes. Il a délivré une
commission rogatoire internationale
pour qu’une autopsie soit pratiquée, afin
d’établir avec certitude la cause du
décès. a
Richard Schittly
Europe & France
8
ÉDUCATION UN « RECRUTEMENT DE GRANDE AMPLEUR »
Handicapés : Xavier Darcos annonce
2 700 nouveaux postes dès la rentrée
SI LA TENDANCE, dans l’éducation
nationale, est à la réduction du nombre
de postes – les chiffres exacts, pour la rentrée 2008, devant être connus d’ici à la
fin du mois d’août –, cela ne concerne
pas la scolarisation des enfants handicapés, qui continue de suivre une évolution
inverse. Celle-ci va être renforcée dès la
rentrée 2007 : Xavier Darcos, ministre de
l’éducation nationale, devait annoncer,
mercredi 8 août, la création de 2 700 postes supplémentaires d’auxiliaires de vie
scolaire (AVS) « spécialement formés et
dévolus à l’accompagnement de ces
enfants ». Il s’agit d’AVS-i (individuels)
qui, contrairement aux AVS-co (collectifs), s’occupent d’un seul enfant à la fois.
Ces postes sont créés, mais restent à
pourvoir : le recrutement et la formation
des nouveaux auxiliaires seront réalisés
« rapidement », promet le ministère,
assurant que ces personnels prendront
leurs fonctions dès la prochaine rentrée.
Ils s’ajouteront aux 13 600 AVS déjà existants, qui accompagnent les enfants handicapés à titre individuel (11 970) ou collectif (1 630).
Les postes d’AVS résultent de contrats
de droit public conclus par l’éducation
nationale : leurs bénéficiaires sont recrutés par les inspections académiques pour
une durée déterminée d’un an, plusieurs
fois renouvelable, et rémunérés au SMIC
pour environ 25 heures hebdomadaires.
Ils se distinguent des EVS (emplois vie
scolaire), non spécialisés et plus précaires, même si environ 6 800 AVS actuels
sont d’anciens EVS.
A cette « mesure de recrutement de grande ampleur » vient s’ajouter, rappelle la
Rue de Grenelle, la création, annoncée le
18 juin à Bordeaux par M. Darcos, de
200 unités pédagogiques d’intégration
(UPI) supplémentaires. Les UPI, qui ont
scolarisé 9 500 élèves au cours de l’année
2006-2007, sont des classes spécialisées,
au sein des établissements, dans l’accueil
des handicapés. Ces créations portent
leur total à 1 119 à la rentrée 2007, l’objectif étant d’atteindre les 2 000 à l’horizon
2010.
Ces mesures, souligne l’entourage de
M. Darcos « font suite aux annonces du
président de la République et répondent à
un réel besoin ». Le nombre d’enfants handicapés scolarisés au sein de l’éducation
nationale a considérablement augmenté
ces dernières années : de 89 000 pour
l’année scolaire 2002-2003, il est passé à
151 500 en 2005-2006 puis à 155 300 en
2006-2007. L’Association pour adultes
et jeunes handicapés (Apajh) estimait
néanmoins, au mois de mai, qu’entre
10 000 et 15 000 enfants étaient sans
solution de scolarisation.
L’accueil des élèves handicapés avait
motivé de vifs échanges entre Ségolène
Royal et Nicolas Sarkozy avant le second
tour de l’élection présidentielle, la candidate socialiste reprochant aux gouvernements de droite d’avoir supprimé des
postes.
De son côté, M. Sarkozy avait promis
d’instituer un « droit opposable » à la scolarisation de ces enfants « dans l’école de
leur quartier », permettant aux familles
d’engager des procédures en justice. Elu
président, il avait, le 9 juin à Tours, réaffirmé cet objectif et sa priorité en faveur
du handicap devant le 47e congrès de
l’Union nationale des associations de
parents de personnes handicapées mentales (Unapei). a
Luc Cédelle
0123
Jeudi 9 août 2007
Les Flamands belges veulent réduire les
« facilités » accordées aux francophones
Près de deux mois
après les élections législatives,
le blocage institutionnel
perdure. Un scénario de
partition « à la tchécoslovaque »
pourrait s’imposer à la Belgique
BRUXELLES
FAIT DIVERS
CORRESPONDANT
Don Gelmini, célèbre prêtre italien,
est mis en cause pour abus sexuels
ROME
CORRESPONDANCE
L’un des prêtres les plus médiatiques d’Italie, Don Pierino Gelmini, fait l’objet d’une
enquête pour abus sexuels. Agé de 82 ans, il
est le fondateur d’une communauté pour la
réinsertion de toxicomanes. Cinq de ses
anciens pensionnaires l’ont accusé d’être
allé plus loin que le simple contact « même
physique, comme un père », qu’il revendique
dans son travail auprès de ses protégés. Son
engagement sans faille a fait de lui une sorte de « guide spirituel » des milieux politiques de centre droit. La référence obligée
en matière de lutte contre la drogue.
Les hommes politiques de droite les plus
en vue, – mais aussi quelques-uns de gauche –, ont fait en sorte d’être vus au siège de
sa communauté, en Ombrie. L’un des premiers à l’appeler après sa mise en cause a
été Silvio Berlusconi. En 2005, l’ex-chef du
gouvernement avait fait don à son « ami
Don Pierino » de 5 milliards d’euros pour
ses communautés en Thaïlande, après la
catastrophe du tsunami.
L’opposition a lancé un mot d’ordre pour
un rassemblement de soutien, le 15 août en
Calabre, où le prêtre s’est réfugié depuis le
scandale. Pas pour se taire : rompu à la communication, il n’a cessé de se répandre dans
les médias. S’il se trouve aujourd’hui accusé d’abus sexuels, c’est, dit-il, parce qu’il
avait chassé d’anciens drogués découverts
en train de voler. Ceux-ci l’auraient menacé
de le lui faire payer cher.
Le Père Don Mazzi, son alter ego dans les
milieux politiques de gauche, aurait confirmé auprès de la justice un cas d’abus sexuel
dont Don Gelmini aurait été l’auteur en
1993.
Don Gelmini se dit victime d’une conspiration qui a trouvé la complaisance de quelques juges « anticléricaux ». Il a comparé
son cas à celui des prêtres accusés de pédophilie aux Etats-Unis, dénonçant un complot du « lobby juif et radical-chic ». Propos
qualifiés d’antisémites qu’il a rectifiés, évoquant « une loge maçonnique radicale-chic
qui combat l’Eglise ». a
Salvatore Aloïse
e belles demeures cossues et
d’autres, plus modestes, mais soigneusement entretenues ; des ruelles courant dans des sous-bois ; un
« Grand Café de la gare » et un garage
pour les amateurs d’automobiles anciennes : Linkebeek a des allures de banlieue
idéale. Un signe, toutefois, ne trompe
pas : ici, pas une indication routière bilingue qui ne soit maculée ou rendue carrément illisible. Une vieille tradition dans
cette périphérie flamande de Bruxelles,
un lieu où, comme le proclame un slogan, « Les Flamands sont chez eux ».
Par les hasards de l’histoire de la Belgique, la commune s’est retrouvée ancrée
dans le territoire flamand en 1963, au
moment où une « frontière linguistique »
a été tracée de part en part du royaume,
en prélude à la « fédéralisation » de
l’Etat. « Quand mes parents sont arrivés
ici, tout était bilingue et les listes électorales
étaient “mixtes”, réunissant des francophones et des Flamands. Les décisions de 1963
ont mis un terme à cette bonne entente »,
dit Damien Thiéry, 43 ans, bourgmestre
(maire). La « frontière » un peu artificielle de 1963, est aujourd’hui devenue celle
qui sépare des régions belges de plus en
plus en opposition.
Membre du Front démocratique des
D
francophones (FDF), M. Thiéry, cadre parents d’élèves. Quant à la société régiosupérieur, gère depuis quelques mois nale des transports, elle veut interdire
une commune prétendument flamande tout usage de la langue de Voltaire par
mais dont 83 % des 4 800 habitants sont, ses chauffeurs.
L’avenir ? « Pas très encourageant, car
en réalité, des francophones qui, souligne-t-il, « ne peuvent s’exprimer dans leur je ne vois malheureusement personne qui
veuille faire un pas vers l’autre », assure
langue ».
S’ils prononcent un seul mot dans leur Damien Thiéry, lui-même bilingue et
langue lors d’un conseil municipal, les désireux de « développer une vision pacifiélus francophones (13 sur 15, dont 10 que ».
Pendant ce temps, les négociations en
appartiennent à la liste de M. Thiéry) verront toutes leurs délibérations annulées vue de la formation d’un gouvernement
par la tutelle, à savoir la Région flaman- fédéral voient s’affronter Flamands et
francophones. Les premiers ont déposé
de.
Si la bibliothèque municipale ne possè- un cahier de revendications visant à assude pas 75 % d’ouvrages en néerlandais, la rer plus de pouvoir aux Régions dans le
subvention régionale qui lui est versée domaine de l’emploi, de la santé, de la justice ou des transports. Ils veusera supprimée – c’est le cas
lent aussi obtenir la scission de
depuis 2006 pour la bibliothèSi la bibliothèque l’arrondissement bilingue de
que des jeunes. Un couple franmunicipale ne
Bruxelles-Hal-Vilvorde. Une
cophone habitant une commupossède pas 75 % véritable « bombe à retardene voisine et désireux d’inscrid’ouvrages
ment », jugent les élus francore son enfant à l’école commuen néerlandais,
phones de la périphérie, puisnale de Linkebeek n’y sera pas
la subvention
que cela priverait 150 000 franautorisé.
régionale qui lui
cophones de ce territoire de
Ces quelques exemples, glaest versée sera
leurs droits et que le seul lien
nés parmi d’autres, ne sont pas
supprimée
territorial entre la Wallonie et
les pires, la commune de
Bruxelles serait brisé.
M. Thiéry bénéficiant, comme
Près de deux mois après les élections,
cinq autres communes « périphériques »
d’un régime dit de « facilités » : les fran- le « formateur » et premier ministre précophones peuvent notamment obtenir sumé, le chrétien démocrate flamand
tous les courriers officiels dans leur lan- Yves Leterme, piétine. Certains misent
gue. A condition de les demander, car ils désormais sur son échec et n’hésitent
plus à envisager un scénario « tchécosloles recevront d’abord en néerlandais.
Dans d’autres communes, où l’on vaque » : les partis francophones
compte parfois de fortes minorités par- seraient obligés de suspendre les négocialant le français, la situation peut se révé- tions et des Flamands déclareraient que
ler aberrante : une municipalité interdit le pays étant devenu ingouvernable, « il
tout affichage en français sur les mar- faudrait le liquider », selon une formule
chés, une autre enjoint les institutrices du politologue Vincent De Coorebyter. a
de ne parler que le néerlandais avec les
Jean-Pierre Stroobants
CORRESPONDANCE
ROUTE
Accident de car polonais
près de Dunkerque : 3 morts
Une lettre de Claude d’Harcourt
franceinter.com
Photo : C. Abramowitz
CULTURE
Escale
estivale
EMMANUEL KHÉRAD
LUNDI AU VENDREDI 18H - 19H
FRANCE INTER : LA DIFFÉRENCE.
CHAQUE JEUDI A 18H55
LES CHOIX CULTURELS DU JOURNAL
Suite à la publication de l’article
intitulé « L’administration refuse
d’alléger la détention du nationaliste corse qui s’était défenestré »,
paru dans Le Monde du 26 juillet,
Claude d’Harcourt, directeur de
l’administration pénitentiaire, donne les rectifications suivantes :
Le soit-transmis du juge Thiel
du 18 juillet adressé au surveillant
chef de la maison d’arrêt de la Santé, était, en réalité, destiné à l’institution hospitalière de la Pitié-Salpêtrière, où M. Dominique Pasqualaggi était hospitalisé sous garde policière. Il ne s’appliquait pas
à l’établissement public de santé
national de Fresnes (EPSNF).
C’est la raison pour laquelle le
juge Thiel a envoyé au directeur
de l’EPSNF un soit-transmis spécifique le 20 juillet (soit 24 heures
après son transfert) pour demander que la sœur et la mère de
M. Pasqualaggi puissent bénéficier de parloirs prolongés, mais
uniquement dans « les limites de
la réglementation en cours » et
non, comme vous l’indiquez,
« sans contrainte de temps ou de
nombre ».
Conformément au règlement
intérieur de l’hôpital de Fresnes,
et au code de procédure pénale,
comme tout détenu prévenu,
M. Pasqualaggi bénéficie de trois
parloirs d’une heure par semaine.
Le droit de parloir de M. Pasqualaggi a été mis en place dès le
samedi 21 juillet. Sa famille a pu
en bénéficier aussitôt qu’elle en a
formulé le souhait et ne s’est
jamais manifestée auprès de la
direction de l’hôpital concernant
un problème au parloir.
Il est inexact, dans ces conditions, de dire qu’un parloir a été
refusé le 19 juillet à la mère et à la
sœur.
Vous parlez de cellule dite à
« clé spéciale ». Cette expression
n’est jamais utilisée dans l’administration pénitentiaire, les cellules étant toutes équipées d’un dou-
ble verrou. Il n’y a donc pas eu de
dispositif particulier pour M. Pasqualaggi. A son arrivée, celui-ci a
fait l’objet d’une note de service
pour que sa chambre ne puisse
être ouverte que par un personnel
pénitentiaire.
Cette procédure courante à
l’EPSNF, pour des raisons de sécurité, ne remet pas en cause la qualité et la continuité des soins. Après
concertation avec le docteur Arrada, médecin chef du service de rééducation fonctionnelle, un dispositif adapté a été mis en œuvre
pour faciliter le travail de l’équipe
soignante.
M. Pasqualaggi a bénéficié de
traitements préconisés par la
Pitié-Salpêtrière, et des traitements supplémentaires lui ont été
prescrits par le médecin chef du
service de l’EPSNF, lesquels lui
sont bien évidemment prodigués.
Enfin, M. Pasqualaggi n’a
jamais signalé aucune difficulté
pour prendre ses repas.
Au moins 3 personnes ont été tuées
et 27 blessées, mercredi matin
8 août, dans un accident de car, sur
l’autoroute A16 près de Dunkerque. Le véhicule de 47 passagers
immatriculé en Pologne s’est renversé au moment où il s’engageait
vers l’aire de repos « les Moëres ».
Une cellule de crise a été mise en
place à la sous-préfecture de Dunkerque, où seules les « conditions
météorologiques » étaient invoquées mercredi comme cause de
l’accident.
ALLEMAGNE
Fraude fiscale : le fils du clan
Strauss acquitté
Max Strauss, fils aîné de
Franz-Josef Strauss, l’une des figures les plus importantes de la droite allemande, n’ira pas en prison.
Rejugé pour fraude fiscale dans
une affaire de commissions sur des
ventes d’Airbus et de chars à la
Thaïlande et au Canada, il a été
relaxé « faute de preuves » par le tribunal d’instance d’Augsbourg, lundi 6 août. – (Corresp.)
BERLIN.
Economie & Entreprises
0123
Jeudi 9 août 2007
9
Finance La Banque centrale américaine continue à insister sur la menace inflationniste
La Réserve fédérale
laisse ses taux
inchangés malgré
la crise immobilière
Statu quo
TAUX DES FONDS FÉDÉRAUX
AMÉRICAINS
7 %
5,25
6
5
4
3
2
1
0
31 déc. 1999
8 août 2007
Source : Bloomberg
our la neuvième fois consécutive, la
Banque centrale américaine (Fed) a
choisi, mardi 7 août, de garder ses
taux inchangés à 5,25 %, plus préoccupée
par les risques d’inflation que par les déboires du marché du crédit immobilier aux
Etats-Unis. A l’issue de son comité de politique monétaire (FOMC), la Fed a toutefois pris acte des turbulences et souligné
que « les marchés financiers ont été volatils
au cours des dernières semaines, les conditions de crédit se sont resserrées pour certains
ménages et certaines entreprises, et la correction de l’immobilier se poursuit ».
La Fed garde toujours les yeux rivés sur
l’inflation qui reste sa « première préoccupation ». Tout en reconnaissant que les marchés du crédit rencontrent des difficultés,
Ben Bernanke, président de la Fed, tenant
de l’orthodoxie monétaire, n’a pas souhaité modifier sa hiérarchie des risques.
Il n’a en particulier pas donné de signal
sur une éventuelle baisse des taux directeurs dans les prochains mois, souhaitée
par les marchés financiers. Ben Bernanke,
contrairement à ce qu’avait fait son prédécesseur Alan Greenspan lors de la faillite,
en 1998, du fonds spéculatif LTCM (Long
Term Capital Management), ne semble
pas décidé à modifier sa politique monétaire pour calmer les investisseurs.
La Fed reste d’ailleurs optimiste et
prévoit une « croissance solide du marché
de l’emploi et des revenus » qui devrait
permettre à l’économie de « continuer à
croître à un rythme modéré dans les trimestres à venir ».
Alors que le marché des prêts hypothécaire subprime consentis à des ménages
au profil financier peu solide est pratiquement déserté, les craintes d’une crise de
liquidités plus généralisée s’amplifient.
La faillite de certains organismes financiers depuis le début de l’année inquiète
les investisseurs. Confrontés aux défauts
de paiement de la part des ménages américains très modestes, les organismes de
P
INFORMATIQUE
Lenovo en négociation
pour racheter Packard Bell
Le groupe chinois Lenovo, numéro trois mondial de la fabrication
d’ordinateurs personnels, est
entré en négociation pour racheter le fabricant européen Packard
Bell, a-t-il indiqué mardi 7 août.
Lenovo précise toutefois que
l’opération n’est pas encore
conclue. Selon la presse asiatique, le groupe taïwanais Acer
serait aussi candidat au rachat.
FINANCE
Montant record de fusions
et acquisitions
Le montant des fusions et acquisitions réalisées depuis le 1er janvier 2007 a atteint 1 290 milliards de dollars (940 milliards
d’euros), dépassant le montant
global des opérations pour l’ensemble de l’année 2006
(1 280 milliards de dollars) selon
les chiffres communiqués, mardi
7 août, par le cabinet d’études
Thomson Financial.
prêts ne trouvent plus de banques disposées à les refinancer. Depuis janvier, une
cinquantaine d’organismes créditeurs
sur le marché subprime ont ainsi mis la
clef sous la porte.
L’organisme de refinancement de
prêts immobiliers American Home Mortgage Investment a annoncé lundi avoir
déposé son bilan. Le groupe, basé à Melville (Etat de New York) est le second
plus important prêteur sur le marché
immobilier à se placer en faillite cette
année, après la société californienne
New Century Financial, en avril.
Fait inquiétant supplémentaire, contrairement à New Century et aux autres créditeurs en difficulté, American Home n’était
pas un prêteur subprime. Seule une infime
proportion des 58,9 milliards de dollars
(42,8 milliards d’euros) de crédits émis
était destinée à des ménages modestes présentant un profil risqué.
« Contagion »
Les formules de prêts ont été octroyées
à des clients présentant de meilleures
garanties dites Alt-A, situées entre la qualité prime et subprime, et environ la moitié
étaient à taux variable et donc soumises
aux variations des taux d’intérêt décidées
par la Réserve Fédérale (Fed). Parmi les
principales banques créditrices d’American Home, ayant toutes pignon sur rue à
Wall Street, on trouve la Deutsche Bank, le
Wilmington Trust, et JPMorgan Chase.
Ben Bernanke, président de la Fed depuis février 2006. JASON REED/REUTERS
Ce sont tous les acteurs financiers de
l’immobilier qui sont affectés outreAtlantique. Countrywide Financial Corporation, le numéro un américain du crédit immobilier, a indiqué, jeudi, que
« même si sa situation financière reste bonne », des crédits non remboursés ont fait
reculer ses profits de 710 millions de dollars au second trimestre 2007.
Et les plus grands noms de la finance
new-yorkaise sont touchés. Warren Spector, coprésident de la prestigieuse banque d’affaires américaine Bear Stearns, a
été contraint à la démission, dimanche. Il
est rendu responsable de la faillite, il y a
six semaines, de deux fonds spéculatifs
(hedge funds) de l’établissement, très
exposés sur les prêts hypothécaires à risque, et dotés de 1,56 milliard de dollars
de capitaux à eux deux. Résultat : Bear
Stearns a vu son cours chuter de 30 %
depuis début juin, conduisant l’agence
de notation Standard and Poor’s à abaisser la perspective de Bear Stearns de
stable à négative. Et dans une étude
publiée mardi, S & P a estimé que la crise
actuelle va entraîner « une baisse significative » des revenus des grandes
banques américaines.
« Les informations sur tel fonds spéculatif ou telle banque essuyant de lourdes pertes en raison de leur exposition au marché
des subprime ont créé la désagréable
impression des premiers remous d’une
contagion financière et d’un mouvement de
panique », constate la banque d’affaires
Lehman Brothers dans sa dernière note
hebdomadaire.
Les banques étrangères ne sont pas
non plus à l’abri. Alors qu’en Allemagne,
plusieurs fonds de placement ont été
récemment gelés, la Bank of China a
annoncé lundi que la crise du subprime
américain va lui coûter « des millions de
dollars ». Selon les chiffres du département du Trésor des Etats-Unis, la Chine
est le premier investisseur en titres gagés
sur des emprunts hypothécaires américains. Elle en détiendrait 107,5 milliards
de dollars. a
Maguy Day
MARK ZANDI ÉCONOMISTE EN CHEF D’ECONOMIST.COM
« La menace la plus importante est sur la consommation des ménages »
Quelle est la situation aujourd’hui
sur le marché du crédit immobilier
américain ?
D’abord, l’effondrement du marché
des prêts hypothécaires à risque (subprime) a un impact important. Le volume
des crédits immobiliers émis ne devrait
pas dépasser 300 milliards de dollars en
2007, après avoir atteint un plus haut de
600 milliards de dollars (436 556 milliards d’euros) en 2006. L’ensemble du
marché du crédit subprime semble avoir
mis la clé sous la porte. Les prêts pour
des ménages présentant plus de garanties que les Américains les plus modestes ayant recours au subprime ainsi que
les prêts dits jumbo (supérieurs à
417 000 dollars) sont réduits à la portion
congrue, tandis que les prêts à taux variable sont en nette diminution. Le crédit
classique n’a pas cessé mais les conditions se sont durcies pour tous les
emprunteurs.
Que traduisent le nombre croissant
de saisies de biens immobiliers et les
retards de paiement des emprunteurs ?
Les défauts de paiement pour des primo-accédants à la propriété devraient
atteindre le chiffre record de 1,3 million
de dollars en 2007, contre 900 000 en
2006 et 800 000 en 2005. Ces irrégularités de paiement sont la première étape
d’une procédure de saisie aux Etats-Unis.
La plupart de ces retards aboutissent aux
ventes aux enchères des maisons à des
prix nettement inférieurs à leur valeur et
exercent une pression supplémentaire
sur le marché immobilier. La pression sur
le marché du crédit hypothécaire qui en
résulte n’a jamais été aussi grave depuis
la Grande Dépression des années 1930.
La crise se limite-t-elle à certains
prêteurs ou présente-t-elle un danger
pour l’ensemble du secteur du crédit
aux Etats-Unis ?
Les problèmes rencontrés touchent
tous les prêteurs, même s’ils affectent
plus particulièrement environ une
douzaine d’organismes de financement
de crédit qui ont pris beaucoup de
risques. La plupart de ces sociétés ont
déjà fait faillite ou ont été rachetées.
Elles représentaient environ 50 %
du volume des crédits émis sur
le marché à risque en 2006.
Le secteur bancaire est-il en danger ?
Le système bancaire américain est
très exposé aux problèmes du marché
du crédit. Selon la Banque centrale,
un tiers des actifs des plus importantes
banques commerciales américaines est
constitué de prêts ou de titres appuyés
sur des prêts immobiliers. D’après mes
estimations, les investisseurs qui ont
placé des fonds dans ces titres adossés
à des dettes diverses devraient perdre,
au bout du compte, plus de 100 milliards
de dollars. Les institutions bancaires
ont, toutefois, atteint un haut niveau
de capitalisation et ne courent pratiquement aucun risque financier.
Quels sont les risques pour l’économie
dans son ensemble ?
La menace la plus importante est celle
sur la consommation des ménages et
l’effet de richesse immobilier négatif. La
chute des prix et la disparition de la possibilité d’obtenir des prêts à la consom-
mation avec pour garantie un bien
immobilier pèse sur les Américains, en
particulier à revenus modestes ou
moyens, qui se voient contraints de
tempérer leurs dépenses. La croissance
des ventes de détail a considérablement
ralenti depuis le retournement du marché immobilier. En ce moment, les ventes n’augmentent que de 4 % sur un an,
contre plus du double, à leur plus haut,
au début de 2006. Si les dépenses de
consommation reculent encore
beaucoup, l’économie est en danger.
La demande des ménages est aussi
particulièrement sensible aux conséquences de la crise de l’immobilier sur
l’emploi. Jusqu’à présent, les profits
sont au rendez-vous pour les entreprises
américaines qui ne semblent pas prêtes
à licencier. Le taux de chômage est
à un solide 4,6 %. Aussi longtemps
que les entreprises augmentent leurs
effectifs, les consommateurs plieront
sous le poids de la crise immobilière
mais ne se briseront pas. a
Propos recueillis par M. Da.
VITICULTURE EXPORTATIONS RECORDS
Les vins australiens séduisent le monde
SYDNEY
CORRESPONDANCE
Les vins australiens ont la cote.
Leurs exportations ont atteint, en
juillet, sur un an, un montant
record de 3 milliards de dollars australiens (1,87 milliard d’euros),
selon des statistiques publiées mardi 7 août. Ce qui représente un volume de 805 millions de litres, là aussi un niveau sans précédent.
L’Australie est désormais le
quatrième exportateur de vin de
la planète, et le sixième plus gros
producteur. Sam Tolley, le directeur de la société australienne des
vins et spiritueux, s’est félicité des
résultats. « Nous avons atteint
cela grâce à la croissance des ventes
de vin en bouteille, et cela reflète la
hausse du prix par litre et une gamme de meilleure qualité. C’est clairement ce que l’on souhaite pour l’avenir », a-t-il expliqué.
La sécheresse qui a touché l’Australie en 2006 a permis de diminuer le surplus de production des
années précédentes. « Nous craignions qu’à force, nos vins soient
considérés comme des produits bon
marché à l’étranger », observe
Lawrie Stanford, responsable des
informations et analyses pour la
société des vins. « Or la dernière
récolte, plus faible, a donné l’opportunité à l’industrie de montrer ses produits de haute qualité. »
La Grande-Bretagne reste le
principal
importateur,
avec
285 millions de litres achetés
depuis un an, pour une valeur de
974 millions de dollars. Les EtatsUnis représentent un marché qui
capte toutes les attentions. Deuxième plus gros importateur de vin
australien, ils lui ont consacré
962 millions de dollars. « Les EtatsUnis, comme le Canada, apprécient
les caractéristiques de nos vins, car ce
sont des produits accessibles, faciles à
comprendre », analyse M. Stanford.
Les pays asiatiques ont augmenté leur consommation. Ainsi, la
Chine a dépensé 51 millions de dollars, soit 125 % de plus qu’en 2006.
En Europe, l’Australie vise les pays
qui n’ont pas de production locale.
La France ou l’Italie restent difficiles d’accès, mais les Français ont
néanmoins dépensé 15,6 millions
de dollars pour du vin australien.
En 2008, selon les prévisions du
secteur, la récolte en Australie
devrait plafonner à 1,4 million de
tonnes de raisins, en raison de la
sécheresse persistante. « Il est
important d’avoir des pluies hivernales suffisantes, et il nous faudra porter attention à l’utilisation de l’eau
pour la prochaine récolte », a commenté M. Tolley. a
Marie-Morgane Le Moël
EXCLUSIF
« L’Enfance
d’Hitler » :
le livre-événement
de Norman Mailer
CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI
Economie & Finances
10
MATÉRIAUX
Saint-Gobain achète
Maxit, leader allemand
du mortier, pour
2,12 milliards d’euros
LE FABRICANT français de matériaux
de construction Saint-Gobain a annoncé,
mardi 7 août, le rachat de l’allemand
Maxit, spécialiste des mortiers industriels, auprès de son propriétaire, HeidelbergCement, pour 2,12 milliards d’euros.
L’opération, qui reste soumise aux autorités de la concurrence, devrait être close
au quatrième trimestre de cette année.
Avec l’acquisition de Maxit, leader de
son secteur en Allemagne et en Scandinavie, Saint-Gobain, qui poursuit son recentrage sur les marchés de l’habitat, va doubler de taille sur ce segment des matériaux de construction, avec un chiffre
d’affaires de plus de 2 milliards d’euros
et 20 % de part de marché en Europe et
dans les pays émergents.
Saint-Gobain, déjà présent dans cette
activité avec la marque Weber, en France, en Europe du Sud et en Europe de
l’Est offre ainsi à sa filiale française une
complémentarité géographique. Les
synergies de coûts de l’opération sont
estimées à 30 millions d’euros par an.
C’est la première opération d’envergure depuis que Pierre-André de Chalendar
a pris les rênes de l’entreprise au mois de
juin, en remplacement de Jean-Louis Beffa (Le Monde du 8 juin). C’est surtout,
pour Saint-Gobain, la première opération de cette taille depuis la reprise du britannique BPB, le leader mondial de la plaque de plâtre au mois de novembre 2005. a
François Bostnavaron
0123
Jeudi 9 août 2007
TABLEAU DE BORD
Nouvelle dégradation du commerce
er
extérieur français au 1 semestre
quer la dégradation structurelle de notre
commerce extérieur. Hors énergie nous
aurions aussi un déficit au premier semestre de plus de deux milliards d’euros et cela
pour la première fois depuis des années. »
Ainsi, la France ne parvient plus aujourd’hui, même en Europe, à maintenir ses
parts de marché. Ce que soulignait Christian Noyer, le gouverneur de la Banque
de France, dans sa lettre annuelle au président de la République rendue publique le
2 août. « C’est à l’intérieur de la zone euro
que se dégradent principalement nos échanges extérieurs ; beaucoup de nos partenaires
européens soumis aux mêmes contraintes
réalisent une performance supérieure »,
précisait alors M. Noyer.
Il devient de ce fait difficile pour le gouvernement d’accuser l’euro fort d’être le
responsable des contre-performances
des exportations françaises. Avec la
même monnaie, l’Allemagne reste le premier exportateur mondial.
« Notre modèle,
c’est l’Allemagne. La France
a des handicaps structurels
qui freinent les exportations »,
déclare Hervé Novelli, secrétaire
d’Etat au commerce extérieur
e commerce extérieur français
continue à se dégrader. Le déficit
s’est creusé à 15 milliards d’euros
sur les six premiers mois de 2007 contre
12,9 milliards au premier semestre de
l’année précédente. Sur l’ensemble de
2006, le déficit s’était élevé à 26,4 milliards d’euros, un niveau qualifié alors
d’« historique ».
Les importations ont encore progressé
dans les premiers mois de 2007 plus rapidement que les exportations. Les entreprises françaises perdent toujours des
parts de marchés. Ce n’est pas le cas de
l’Allemagne. Son excédent commercial
s’est élevé, pour le seul mois de juin, à
16,5 milliards d’euros, après 17,3 milliards en mai.
« Dans le passé, les dégradations du commerce extérieur étaient sanctionnées immédiatement sur les marchés de change. Avec
l’euro, rien de tel aujourd’hui. Mais cela ne
veut pas dire que la situation n’est pas
sérieuse », a déclaré au Monde Hervé
Novelli, secrétaire d’Etat aux entreprises
et au commerce extérieur.
« Bien sûr, la facture énergétique est une
explication, ajoute-t-il. Elle a été multipliée par cinq depuis 2000. Mais il ne faut
pas utiliser cela comme prétexte pour mas-
L
CHAUSSURES POLÉMIQUE AVEC LE SYNDICAT FO
Charles Jourdan va sous-traiter
l’ensemble de sa production
FRANCE
DANS une lettre du 6 août, adressée au préfet de la Drôme, le secrétaire général de l’Union interdépartementale FO Drôme-Ardèche, Gérard Clément, dénonce un
plan de licenciement chez le
chausseur de luxe Charles Jourdan, situé à Romans-sur-Isère
(Drôme). Selon le syndicat, le
PDG de l’entreprise, Yannis Bilquez, veut externaliser la production en la confiant à un sous-traitant. Il en résulterait « un projet
de licenciement, qui devrait être
confirmé le 23 août, concernant
environ 90 personnes et le transfert
des 80 restantes ».
Pour M. Bilquez, « FO a mal
compris notre projet ». Lors du dernier comité d’entreprise, le
19 juillet, le PDG a annoncé son
intention de transférer l’activité
de production (40 % de l’ensemble) auprès d’un sous-traitant.
« Car dans notre usine, sur nos
trois chaînes de production, une seule fonctionne, indique-t-il. La production pénalise l’entreprise. »
L’idée est de créer un pôle de
sous-traitance industrielle sur
Romans. « D’autres marques comme Chanel ou Dior pourront ainsi
en profiter, revenir fabriquer en
France et non plus en Italie, assure-t-il. Nous voulons garder le
savoir-faire à Romans. »
Sur les 215 salariés que compte
Charles Jourdan en France, 145
sont à Romans-sur-Isère (environ
80 à la production). Ces derniers
seraient tous « transférés » à ce
sous-traitant. « Nous garantissons
leur emploi et notre production de
40 000 paires par an, affirme
M. Bilquez. C’est une mesure antidélocalisation. » Le syndicat FO
dénonce une « “dématérialisation”
de l’entreprise ». Charles Jourdan
(propriété du fonds suisse Avendis
Capital) prévoit par ailleurs de supprimer une trentaine d’emplois.
Il y a deux ans, Stéphane Kélian
Production avait été placé en liquidation judiciaire et trois sociétés
de Charles Jourdan avaient déposé leur bilan. Il y a plus de vingt
ans, cette industrie assurait 80 %
de l’emploi local. Aujourd’hui,
c’est 7 %. a
SICAV ET FCP
ATOUT FRANCE C
ATOUT FRANCE D
ATOUT MODERATIONSC
ATOUT MONDE C
ATOUT VERT HORIZ C
ATOUT VIVACTIONS C
CAPITOP EUROBLIG C
CAPITOP EUROBLIG D
CAPITOP MONETAIREC
CAPITOP REVENUS D
ATOUT HORIZON DUO
256,55
208,76
113,87
48,91
16,30
128,12
124,24
81,55
211,45
157,50
11,43
6/8
6/8
6/8
6/8
6/8
6/8
6/8
6/8
8/8
6/8
6/8
EURCO SOLIDARITE
MONELION JOUR C
MONELION JOUR D
SICAV 5000
SLIVAFRANCE
SLIVARENTE
SLIVINTER
TRILION
257,80
544,80
426,19
196,37
312,11
40,22
144,61
780,51
6/8
7/8
7/8
6/8
6/8
6/8
6/8
6/8
104,75
198,65
158,29
189,24
155,97
179,80
70,01
201,67
306,54
110,25
6/8
7/8
7/8
7/8
7/8
7/8
7/8
6/8
6/8
6/8
39,47
43,15
46,89
25,03
14,29
7/8
7/8
7/8
7/8
3/8
Mustapha Kessous
SUISSE
ETATS-UNIS
Maxi
2007
Mini
2007
PER
5680,71 8/8
1,07
6168,15 1/6
5295,58 14/3
13,80
CAC Mid100
8134,49 8/8
0,94
8904,67 31/5
7626,45 5/3
9521,16 7/8
0,27 10236,96 5/7
8548,06 2/1
SBF 250
3995,90 7/8
1,48
4395,34 1/6
3788,60 14/3
14,40
DAX Index
7574,96 8/8
0,82
8151,57 13/7
6437,25 5/3
13,80
FTSE 100 index
6344,20 8/8
0,56
6754,10 13/7
5989,60 5/3
12,50
Swiss market
8812,83 8/8
0,75
9548,09 4/6
8571,44 6/8
14,30
0,26 14021,95 17/7
11939,61 14/3
14,80
Dow Jones ind. 13504,30 7/8
JAPON
2561,60 7/8
Nikkei 225 17029,28 8/8
0,56
2724,74 19/7
2331,57 14/3
25,00
0,64 18300,39 26/2
16532,91 5/3
17,50
PER - Price Earning Ratio (ou cours/bénéfice) : cours de Bourse divisé par le bénéfice par action estimé pour
l'exercice courant. PER : Jacques Chahine Finances ; données : la Cote Bleue.
n/d : valeur non disponible.
COURS DE L'EURO
OR
Achat
Vente
MERCREDI 8 AOÙT 9h58
Cours
% var.
dollar us ................................1,3741...........1,3746
yen .......................................163,7200 ......163,7600
ONCE D'OR EN DOLLAR.................669,25.......-0,73
couronne tchèque.............28,1500.........28,1700
PÉTROLE
couronne danoise ...............7,4431...........7,4441
livre sterling.........................0,6799...........0,6802
forint hongrois...............248,9000 ......249,9000
MERCREDI 8 AOÙT 9h58
Cours
% var.
LIGHT SWEET CRUDE.......................72,25 ........0,26
zloty polonais ......................3,7710...........3,7810
couronne suédoise ..............9,2261...........9,2291
couronne slovaque ..........33,2990.........33,3980
franc suisse ...........................1,6461...........1,6463
couronne norvég. ...............7,9837...........7,9877
TAUX
TAUX D'INTÉRÊT LE 8/8
rouble...................................34,9690.........35,0690
Vietnam
Le président de la Banque mondiale,
l’Américain Robert Zoellick, a salué,
mardi 7 août, les progrès du Vietnam
en matière de lutte contre la pauvreté.
En visite dans le pays, le patron de la Banque mondiale a affirmé qu’il souhaitait
s’inspirer du modèle vietnamien en
matière de lutte contre la pauvreté et
« voir la façon dont le gouvernement a utilisé l’argent et l’expertise fournie par le biais
de l’Association internationale de développement (IDA) ». En 2006, le Vietnam a
affiché une croissance économique de
8,2 % et réduit le taux de pauvreté de
près de 60 % durant les années 1990, à
moins de 20 % actuellement. Sur le plan
politique, M. Zoellick a toutefois noté
que le pays devait améliorer « la gouvernance, la transparence, le respect de la loi et
les systèmes financiers ».
Mercredi 8 août 9h45
Valeur
CAC 40
Nasdaq composite
Les commandes de biens d’équipement du secteur privé ont chuté de
10,4 % au Japon en juin par rapport au
mois de mai, selon les statistiques gouvernementales publiées mercredi 8 août.
Ce repli est plus accentué que prévu. Les
économistes sondés par le quotidien Nikkei, envisageaient une baisse de 5,2 %.
VALEURS DU CAC40
% var.
CAC Small 90
ALLEMAGNE
ROYAUME UNI
Dernier
cours
Japon
Eric Leser
LES BOURSES DANS LE MONDE 8/8, 9h58
Indice
Les crédits à la consommation ont progressé de 6,5 % aux Etats-Unis en juin
en rythme annuel après une hausse de
7,9 % (chiffre révisé) en mai, a annoncé, mardi 7 août, la Réserve fédérale américaine (Fed). Cette hausse, estimée à
13,2 milliards de dollars (9,6 milliards
d’euros), est supérieure aux attentes des
analystes, qui tablaient sur 6 milliards.
Le montant total des crédits a atteint
2 459,9 milliards de dollars en juin
contre 2 446,8 milliards en mai.
plus les entreprises sont grandes, plus elles
exportent. Ensuite, à taille équivalente, les
firmes allemandes exportent plus que les
françaises. Cela s’explique à la fois par un
déficit d’innovation et un problème de compétitivité [des entreprises françaises].
Enfin, l’orientation géographique de nos
exportations n’est pas optimale, trop faible
vers des pays comme la Chine et la Russie », ajoute le secrétaire d’Etat.
Plusieurs économistes estiment que le
recul de la compétitivité française est la
conséquence directe de la dérive des
coûts de production depuis plusieurs
années, liée notamment à la mise en place des 35 heures. Inférieurs de plus de
10 % à ceux de l’Allemagne en 1999, les
coûts salariaux horaires français seraient
désormais au même niveau.
M. Novelli ne conteste pas cette explication mais rejette en revanche celle avancée par d’autres économistes qui mettent
en avant la mauvaise spécialisation de
l’économie française. « Contrairement
aux idées reçues, notre problème n’est pas
celui de la spécialisation sectorielle, très
comparable en fait à celle de l’Allemagne.
Ils exportent plus de voitures que nous,
mais contrairement à ce qu’on pourrait
croire, nous sommes meilleurs dans la
chimie par exemple », précise-t-il.
Pour redresser la compétitivité des
entreprises françaises, le secrétaire
d’Etat entend « simplifier l’environnement administratif des sociétés, soutenir
l’innovation, réduire la fiscalité et améliorer les conditions de financement des entreprises moyennes. » a
Recul de la compétitivité
« Afin de mesurer précisément nos handicaps, nous avons décidé de nous comparer à l’Allemagne. C’est notre modèle, le
seul pays qui, en dépit de l’émergence de la
Chine, ne perd pas de parts de marché »,
explique M. Novelli.
« La France a des atouts, elle est le
4e exportateur mondial de services et la
3e destination des investissements étrangers, mais elle a des problèmes structurels
auxquels le gouvernement entend remédier. Le premier est le nombre insuffisant
d’entreprises de taille moyenne. Nous en
avons moitié moins que l’Allemagne. Or
Pays
Etats-Unis
Taux
j.le j.
Taux
3 mois
Taux
10 ans
Taux
30 ans
livre turque...........................1,7324...........1,7424
france
4,23
4,33
4,43
4,56
dollar australien ................1,6033...........1,6042
royaume-uni
5,85
6,12
5,22
4,72
dollar canadien...................1,4495...........1,4505
italie
4,23
4,33
4,63
4,90
yuan chinois .......................10,4120.........10,4220
won sud-coréen ............1271,6000 ....1272,6000
allemagne
4,23
4,33
4,35
4,50
japon
0,57
0,83
1,69
2,13
dollar néo-zéland...............1,8001...........1,8101
états-unis
5,33
5,36
4,87
5,11
rand sud-africain................9,6688...........9,6788
suisse
2,63
2,72
2,97
3,23
Dernier
cours
Cours
préc.
% var.
/préc.
% var.
31/12
Plus
haut
Plus
bas
Divid.
net
Code
ISIN
ACCOR ............................◗.....59,10......58,55 .....0,94 .....0,68 ......75,32 .....58,14 ....2,95 ...FR0000120404
AIR FRANCE -KLM.............◗ .....33,45......33,34 .....0,33 .....4,89 ......39,40 .....31,11 ....0,48 ...FR0000031122
AIR LIQUIDE ......................◗ .....94,59......93,10 .....1,60 .....5,16....102,12 .....82,58 ....4,00 ...FR0000120073
ALCATEL-LUCENT .............◗........8,26........8,17 .....1,10..-24,22 ......11,86........8,02 ....0,16 ...FR0000130007
ALSTOM.............................◗ ...131,63 ...129,36 .....1,75 ...28,17....139,45 .....84,55 ....0,80 ...FR0010220475
ARCELOR MITTAL .............◗ .....45,58......44,87 .....1,58 ...42,53 ......50,08 .....30,02 ....0,20...NL0000361947
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BNP PARIBAS ....................◗ .....84,14......82,97 .....1,41 .....1,80 ......95,07 .....75,21 ....3,10 ...FR0000131104
BOUYGUES........................◗ .....55,72......55,43 .....0,52 ...14,58 ......67,43 .....48,42 ....1,20 ...FR0000120503
CAP GEMINI ......................◗ .....46,68......46,54 .....0,30 ....-1,83 ......59,87 .....45,60 ....0,70 ...FR0000125338
CARREFOUR ......................◗ .....52,01......51,35 .....1,29 ...13,21 ......58,46 .....42,82 ....1,03 ...FR0000120172
CREDIT AGRICOLE ............◗ .....28,65......28,13 .....1,85 ....-8,61 ......33,74 .....26,70 ....1,15 ...FR0000045072
DANONE............................◗ .....53,90......53,28 .....1,16 ....-6,10 ......64,17 .....51,30 ....2,00 ...FR0000120644
DEXIA.................................◗ .....21,48......21,21 .....1,27 .....3,52 ......24,96 .....19,75 ....0,61...BE0003796134
EADS ..................................◗ .....21,24......21,08 .....0,76..-18,62 ......26,48 .....20,94 ....0,10...NL0000235190
EDF .....................................◗ .....72,41......72,15 .....0,36 ...31,18 ......82,78 .....50,90 ....1,16 ...FR0010242511
ESSILOR INTL.....................◗ .....43,97......43,98....-0,02 .....7,97 ......47,50 .....40,10 ....1,10 ...FR0000121667
FRANCE TELECOM ............◗ .....20,60......20,44 .....0,78 ....-1,67 ......23,72 .....18,88 ....1,20 ...FR0000133308
GAZ DE FRANCE................◗ .....33,57......33,40 .....0,51 ....-3,67 ......38,45 .....31,82 ....1,10 ...FR0010208488
LAFARGE............................◗ ...122,00 ...120,92 .....0,89 .....8,25....137,20 ...106,40 ....3,00 ...FR0000120537
LAGARDERE ......................◗ .....58,55......58,20 .....0,60 ....-4,02 ......65,29 .....55,28 ....1,20 ...FR0000130213
L'OREAL .............................◗ .....85,80......84,40 .....1,66 ...13,04 ......90,24 .....74,25 ....1,18 ...FR0000120321
LVMH MOET HEN.............◗ .....82,43......81,23 .....1,48 .....3,10 ......89,20 .....77,10 ....1,10 ...FR0000121014
MICHELIN ..........................◗ .....86,85......86,45 .....0,46 ...19,79....106,70 .....67,75 ....1,45 ...FR0000121261
PERNOD RICARD ..............◗ ...154,00 ...152,62 .....0,90 .....6,25....166,66 ...138,11 ....1,26 ...FR0000120693
PEUGEOT ...........................◗ .....61,63......62,00....-0,60 ...22,77 ......67,35 .....47,41 ....1,35 ...FR0000121501
PPR .....................................◗ ...124,44 ...124,03 .....0,33 .....9,93....136,40 ...107,80 ....3,00 ...FR0000121485
RENAULT ...........................◗ ...100,41......99,89 .....0,52 ...10,34....122,87 .....84,30 ....3,10 ...FR0000131906
SAINT-GOBAIN.................◗ .....80,98......80,65 .....0,41 ...27,23 ......85,85 .....63,70 ....1,70 ...FR0000125007
SANOFI-AVENTIS .............◗ .....60,98......60,89 .....0,15..-12,82 ......71,95 .....58,41 ....1,75 ...FR0000120578
SCHNEIDER ELECTRIC.......◗ .....97,50......96,66 .....0,87 ...17,22....110,26 .....83,47 ....3,00 ...FR0000121972
SOCIETE GENERALE ..........◗ ...134,56 ...132,32 .....1,69 .....4,63....162,00 ...119,66 ....5,20 ...FR0000130809
STMICROELECTRONICS ...◗ .....12,89......12,29 .....4,88 ....-8,39 ......15,61 .....12,14 ....0,19...NL0000226223
SUEZ...................................◗ .....37,77......37,63 .....0,37 ....-3,72 ......43,84 .....35,06 ....1,20 ...FR0000120529
TOTAL ................................◗ .....54,91......54,40 .....0,94 .....0,48 ......63,40 .....48,33 ....1,00 ...FR0000120271
UNIBAIL-RODAMCO ........◗ ...170,15 ...167,90 .....1,34 ....-8,08....241,50 ...162,01 ....2,00 ...FR0000124711
VALLOUREC.......................◗ ...197,55 ...196,00 .....0,79..-10,33....243,25 ...161,29 ....4,00 ...FR0000120354
VEOLIA ENVIRON. ............◗ .....54,70......54,14 .....1,03 ....-4,72 ......62,57 .....49,74 ....1,05 ...FR0000124141
VINCI..................................◗ .....51,08......50,55 .....1,05 .....5,54 ......62,41 .....47,05 ....1,80 ...FR0000125486
VIVENDI.............................◗ .....30,26......30,31....-0,16 .....2,20 ......33,04 .....28,20 ....1,20 ...FR0000127771
Cours en euros.
◗ : valeur pouvant bénéficier du service de règlement différé (SRD). # : valeur faisant l'objet d'un contrat d'animation. Plus haut et plus bas : depuis le 1/1/2007. n/d : valeur non disponible.
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ECUR.ACTS EUROPEC
ECUR.CAPIPREMIEREC
ECUR.CAPITAL.C
ECUR.DYNAMIQUE +D
ECUR.ENERGIE D
ECUR.EURIBOR
ECUR.EXPANSION C
ECUR.INVEST D
ECUR.MONEPRE.INSTC
ECUR.MONEPREMIEREC
ECUR.SECURIPREM.C
ECUREUIL SENSIPREM
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52,57
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196,04
602,57
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CAAM ACTS EUROPE C
CAPITOP MONDOBLIG
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ATOUT EUROLAND D
ATOUT EUROPE C
ATOUT EURO MONDED
CIC PROF.TEMPERE
CIC PROFILE EQUILI
CIC PROFILE DYNAMI
CIC OBLI C.T. D
166,86
21,47
30,73
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31,60
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56,42
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189,71
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75,54
24,23
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7,71
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CM ACTIONS EURO C
CM- CIC ACTS JAPON
CM EUROPE ACTIONS
CM FRANCE ACTION C
CM MID ACTS EUROPE
CM MID-ACTS FRANCE
CM MONDE ACTIONS
CM OBL. CT C
CM OPTION DYN C
CM OPTION EQUIL.C
CM OPTION MODER.C
CM SELECTION PEA
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DYNALION EUROPE
EGERIS AC 25-65C
EGERIS AC 25-65D
EGERIS AC 55-100C
EGERIS AC 55-100D
EGERIS AC PEA25-65
EGERIS ACPEA55-100
EGERIS PRUDENT
INTERLION
EGERIS OBJ CAC7000
54974,14
109,88
23,01
17,69
137,73
126,20
224,22
175,66
144,13
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90,75
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77,39
217,69
201,21
235,24
217,89
255,00
236,93
97,60
2989,05
2266,18
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Fonds communs de placements
Fonds communs de placements
CIC FRANCE D
CIC EURO OPPORTUNI
CIC EUROLEADERS C
CIC OBLIGATIONS D
CIC PLAN BOURSE
LBPAM MONETAIRE E
LBPAM MONETAIRE1D
LBPAM OBLI COURT TERME C
LBPAM OBLI COURT TERME D
LBPAM OBLI LONG TERME 1 C
LBPAM OBLI LONG TERME 1 D
LBPAM OBLI MOYEN TERME C
LBPAM OBLI MOYENTERME D
LBPAM OBLI MONDE C
LBPAM OBLI MONDE D
LBPAM OBLI REVENUS
LBPAM PROFIL 80 PEA D
LBPAM PROFIL 100 C
LBPAM PROFIL 100 D
LBPAM PROFIL 15 C
LBPAM PROFIL 15 D
LBPAM PROFIL 50 C
LBPAM PROFIL 50 D
LBPAM PROFIL 80 C
LBPAM PROFIL 80 D
LBPAM PROFIL 80 PEA C
LBPAM TRESORERIE 2 C
LBPAM TRESORERIE 2 D
LBPAM ACTIONS AMERIQUE C
23,51
LBPAM ACTIONS AMERIQUE D
21,53
LBPAM ACTIONS DEV DUR C
149,73
LBPAM ACTIONS DEV DUR D
139,82
LBPAM ACTIONS EURO R
34,36
LBPAM ACTIONS FRANCE C
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LBPAM ACTIONS FRANCE D
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LBPAM ACTIONS INDICE FRANCE
45,82
LBPAM ACTIONS INDICE EURO
109,17
LBPAM ACTIONS MIDCAP C
154,94
LBPAM ACTIONS MIDCAP D
145,02
LBPAM ACTIONS MIDCAP E
12440,47
LBPAM ACTIONS MONDE C
225,37
LBPAM ACTIONS MONDE D
191,38
LBPAM ACTIONS PACIFIQUE C
22,40
LBPAM ACTIONS PACIFIQUE D
19,91
LBPAM MONETAIRE 1 C
120,88
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LBPAM ACTIONS TELECOM
51,79
LBPAM 1ERE MOYEN TERME
10875,72
LBPAM 1ERE MONETAIRE E
8123,64
LBPAM ACTIONS EUROPE C
80,00
LBPAM ACTIONS FINANCE
102,85
LBPAM ACTIONS SANTE
113,75
LBPAM ACTIONS TECHNOLOGIE
28,12
LBPAM ACTIONS EUROPE D
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LBPAM ALTERNA 10 R
117,35
LBPAM MONETAIRE I
581749,65
LBPAM OBLI CREDIT
127,69
LBPAM OBLI EUROPE C
112,31
LBPAM OBLI EUROPE D
100,62
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FCP Multi-gestion
F&C- ASIA PAC DY
F&C COM GL EM MKTS
15,47
105,25
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F&C EM MKTS BD USD
F&C ENHALPHAUKEQA
F&C ENHALPHAUKEQI
F&C ENHALPHAUKEQX
F&C EUR INFL L.BD
F&C EUR INFL LINK
F&C EURO HI.YLD.BD
F&C EURO.CORP.
F&C EUROP SM CAP A
F&C EUROPEAN EQTY
F&C GL CONV BD A H
F&C GL CONVER BOND
F&C GL REAL ESTATE
F&C GL.EMG.MKT.USD
F&C GTAA ALPHA FD
F&C GTAA ALPHA-I
F&C JAPAN.EQTY
F&C NORTH AMER EQ.
F&C PACIFIC EQTY
F&C STEWARD.FD INT
F&C STEWARDSHI.INT
F&C-ASIA PAC DY
F&C-ASIA PAC DY A
F&C-US SMALLCOMP
F&C-US SMALLCOMP
12,70
100,00
100,00
100,00
9,62
9,61
14,41
17,83
18,90
19,01
13,19
13,08
16,95
24,96
94,04
94,22
26,50
22,85
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10,16
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15,43
15,40
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0123
Jeudi 9 août 2007
Sports
Médias
11
Le succès du site
Rue89.com attire
les investisseurs
Victime d’un cambriolage
qui, selon ses créateurs,
« n’est pas une affaire
d’Etat », le site d’information
cherche à se développer
400 000 visites uniques par mois et
s’est placé, en juin, en tête des
durées de visites (28 minutes en
moyenne) des sites d’informations.
Il a même capté des recettes publicitaires dès ses débuts, ce qui, selon
ses créateurs, était « inespéré ».
es nouveaux locaux parisiens
de Rue89.com, le site d’information fondé par quatre
anciens journalistes du quotidien
Libération, ont été cambriolés dans
la nuit du vendredi 3 août. Selon
Pierre Haski, responsable du site,
les cambrioleurs n’ont dérobé que
trois ordinateurs portables et rien
n’a été fouillé. Une plainte a été
déposée au commissariat du
XXe arrondissement, quartier où
Rue89.com est désormais installé.
« Rien n’est à exclure, mais je ne
pense pas qu’il s’agisse d’une affaire
d’Etat, explique M. Haski. C’est un
cambriolage banal du mois d’août.
Nos locaux, qui regroupent plusieurs
start-up, sont en rez-de-chaussée et
nous avons essuyé les plâtres d’un système de sécurité qui, a priori, n’a pas
été très efficace… »
Créé début mai par des journalistes de Libération (Pierre Haski, Pascal Riché, Laurent Mauriac et
Arnaud Aubron) ayant choisi le
« plan départs » proposé par les
nouveaux patrons du journal,
Rue89.com s’est fait connaître rapidement grâce à plusieurs « révélations », dont celle concernant le Journal du dimanche qui avait renoncé à
publier un article sur l’abstention de
Cécilia Sarkozy au second tour de
l’élection présidentielle.
Aujourd’hui, le site revendique
« Originalité et fiabilité »
« Notre image d’indépendance
joue pour beaucoup dans cette affluence, note Pierre Haski. Les internautes
y trouvent aussi une grande visibilité
grâce à l’importance donnée à la vidéo
et à nos commentaires. De plus, nous
ne nous mettons pas en concurrence
avec les autres sites en courant après
l’actualité. Notre originalité tient
dans la fiabilité de nos informations et
la plus-value que nous offrons. »
Le site, lancé avec seulement
100 000 euros, emploie désormais
quinze salariés dont huit journalistes. Et 280 000 euros ont pu être
levés ces dernières semaines grâce
à des dons d’amis, joliment baptisés « love money ». Les créateurs
sont également en contact avec des
investisseurs extérieurs (groupes
de presse, fonds d’investissement)
pour une entrée minoritaire dans le
capital de la société.
Déjà, Le Nouvel Observateur s’est
associé au site pour créer en septembre « un portail communautaire sur
l’actualité des livres » qui s’appellera bibliobs.com. Il sera piloté par
Jérôme Garcin, directeur adjoint de
la rédaction du Nouvel Obs, et permettra aux libraires, bibliothécaires, enseignants et passionnés de
soumettre leurs critiques ou de
tenir des blogs. a
PRESSE
la violence » de la réaction d’un
« président aux nerfs fragiles » qui
« se complaît à solliciter plus qu’à
son tour les médias sur le moindre de
ses faits et gestes et s’est trouvé piégé
en se brûlant aux feux de la rampe ».
« L’homme aux nerfs d’acier a craqué pour des photos en menaçant des
journalistes d’agence et non, comme
certains ont voulu le faire croire, en
ayant affaire à des paparazzi en mal
de scoop », souligne le syndicat.
L
Des danseuses chinoises aux couleurs des Yankees, un club de base-ball new-yorkais, lors des cérémonies du 8 août à Pékin. D. AZUBEL/EPA/SIPA
Un an avant la cérémonie d’ouverture,
Pékin face à la politisation des JO
Des organisations
de défense des droits
de l’homme profitent
de la date du 8 août
pour interpeller
le pays organisateur
PÉKIN
CORRESPONDANT
ercredi 8 août, les Chinois
se sont donné un avantgoût de l’« événement du
siècle » pour la République populaire : un an avant la date magique
du 08-08-08 – chiffres jugés propices définissant le 8 août 2008 –
qui marquera le début des Jeux
olympiques de Pékin, une grande
manifestation a eu lieu sur la place
Tiananmen et une quarantaine de
spectacles ont été répétés dans la
capitale en guise de test.
Cette date symbolique a aussi
marqué une étape dans la politisation de l’événement, les pouvoirs
publics chinois ayant dû faire face
à des manifestations menées par
des organisations de défense des
droits de l’homme.
A sa descente d’avion, lundi, le
président du Comité international
olympique, Jacques Rogge, avait
reconnu qu’« un de nos grands
défis sera d’arriver à ce que les Jeux
influencent l’évolution de la Chine
dans le sens que beaucoup d’observateurs désirent ». Il s’était auparavant félicité de l’état de préparation des festivités, déclarant que
« tout se passe conformément au
calendrier annoncé ». « Voilà une
ville dotée de splendides installations
sportives ; une ville avec un réseau de
transport amélioré et un nouvel aéro-
M
port ; une ville qui s’est aussi améliorée en termes de pollution et d’environnement », avait-il ajouté.
Les autorités n’ont pas manqué
de faire écho aux propos de M. Rogge, affirmant que Pékin était en
passe de gagner la guerre contre la
pollution. Alors qu’à l’extérieur le
ciel était gris plombé et qu’un violent orage allait s’abattre sur la
capitale, le vice-président du comité chinois d’organisation des Jeux,
Wang Wei, a lui aussi parlé d’amélioration à propos de la situation
de l’environnement dans l’une des
villes les plus polluées d’Asie : « Le
nombre de jours où l’air est de bonne
qualité est passé de 100 en 1998 à
241 en 2006 », a-t-il assuré.
La nourriture pour les athlètes et
les visiteurs est un autre motif d’inquiétude, à l’heure où la Chine fait
face à de sérieux problèmes de sécurité alimentaire et où la réputation
du « made in China » en la matière
est un motif de préoccupation croissante : M. Wang a promis que « toute nourriture entrant dans le village
olympique sera estampillée et codée
“nourriture olympique saine” » tandis que le processus de production
des aliments sera étroitement surveillé. Outre les sportifs, Pékin s’apprête à accueillir 500 000 visiteurs
durant les Jeux.
Le début du compte à rebours
est aussi l’occasion pour les organisations de défense des droits de
l’homme internationales de rappeler que la puissance organisatrice
n’a pas réellement changé son comportement à l’égard des adversaires du régime.
Promesses non tenues
L’organisation Human Rights
Watch (HRW), basée à New York,
vient de publier un rapport très critique : « Au lieu d’assister [avant
les JO] à un “printemps de Pékin”
[caractérisé] par plus de tolérance et
de liberté, on assiste à un harcèlement des dissidents, à la répression
d’activistes et aux efforts [du
pouvoir] pour empêcher toute couverture médiatique indépendante »,
a remarqué Brad Adams, directeur
d’HRW pour l’Asie.
La levée des demandes d’autorisation de reportage pour les journalistes étrangers, décidée par le gouvernement depuis le 1er septembre
Plus de 7 000 « canons à pluie »
Afin de contrôler le courroux des
cieux durant les Jeux, les Chinois
vont jouer les faiseurs de pluie : le
mois d’août est celui de la saison
des pluies, et il s’agit d’éviter que
des trombes d’eau ne viennent
gâcher la fête. Les brigades du
programme de « modification
météorologique » sont déjà à
pied d’œuvre et répètent des
actions consistant à bombarder
le ciel de paillettes d’iodure d’ar-
gent. Celles-ci, condensant l’humidité, feront pleuvoir à loisir à
l’écart des sites olympiques et
devraient permettre aux organisateurs de ne pas être à la merci
d’un orage intempestif. Pékin n’a
pas lésiné sur les moyens :
32 000 personnes disposant de
7 100 « canons » sont employées
pour ce programme, dont le coût
est compris entre 60 et 80 millions de dollars. – (Corresp.)
2006, a sans doute facilité le travail
des correspondants basés en
Chine, mais ces derniers ont souvent été harcelés sur le terrain par
des responsables se souciant peu
des décisions prises par Pékin, estime en substance Human Rights
Watch. Qui s’élève aussi contre les
expulsions sans compensation adéquate d’habitants obligés de quitter leur domicile pour laisser la place aux bulldozers érigeant des bâtiments destinés aux olympiades.
Des écoles « clandestines » de travailleurs migrants, qui ne peuvent
inscrire leurs enfants dans les établissements scolaires de la capitale, faute de papiers en règle, ont
également été détruites.
L’organisation Reporters sans
frontières a tenu de son côté, mardi
7 août, une conférence de presse
non autorisée devant les bâtiments
du Comité d’organisation des Jeux
olympiques (Bocog). Le secrétaire
général de l’ONG de défense des
droits des journalistes, Robert
Ménard, a demandé la libération de
la centaine de reporters, d’internautes ou de militants de la liberté d’expression actuellement emprisonnés en Chine. « Il n’est pas question
de gâcher la fête, a-t-il déclaré, mais
Pékin n’a pas tenu ses promesses
concernant l’amélioration des droits
de l’homme et fait preuve de cynisme
en évoquant l’esprit olympique. »
Par ailleurs, la Campagne pour
un Tibet libre a fait savoir que six
manifestants ont été arrêtés, mardi, pour avoir déployé sur la Grande Muraille une banderole détournant le slogan des JO de Pékin et
réclamant l’indépendance de cette
région himalayenne. a
Le SNJ-CGT « exige » des
excuses de Nicolas Sarkozy
Le Syndicat national des journalistes CGT (SNJ-CGT) « exige », mardi 7 août, que le président de la
République, Nicolas Sarkozy, présente ses « excuses » aux deux photographes américains qu’il a pris
violemment à partie dimanche lors
d’un reportage sur ses vacances aux
Etats-Unis. Le syndicat « dénonce
Daniel Psenny
www.lemonde.fr/dosdoc
Bruno Philip
NATATION LA CHAMPIONNE VA S’ENTRAÎNER AVEC SON FRÈRE À AMBÉRIEU-EN-BUGEY (AIN)
Laure Manaudou préparera les Jeux olympiques en famille
AU LENDEMAIN de l’annonce
de son éviction du club turinois
LaPresse, Laure Manaudou a trouvé un nouveau point de chute,
mardi 7 août : elle retourne à
Ambérieu-en-Bugey (Ain), dans
le club de ses débuts, présidé par
son père Jean-Luc, où elle devrait
préparer les Jeux olympiques de
Pékin en compagnie de son frère
aîné, Nicolas, 21 ans.
A ce jour, ce jeune entraîneur ne
s’est occupé que de son frère cadet,
Florent, champion de France
cadet. « Je n’ai peut-être pas une
assez grande expérience au niveau de
l’entraînement, mais je connais ma
sœur par cœur », a déclaré Nicolas
Manaudou, pour qui la solution
familiale « peut être une force ».
Cette décision ne satisfait pas
tout le monde dans l’entourage de
la nageuse. « Je ne dis pas que c’est
une mauvaise solution, mais cela
implique de mettre beaucoup de choses en place, au niveau du suivi
médical, du programme d’entraînement, plein de choses qui ne s’improvisent pas », a réagi Claude Fauquet, directeur technique natio-
nal de la natation française, « très
déçu de ne pas avoir été associé à cette décision ».
Par ailleurs, Jean-Luc Manaudou a apporté, dans le quotidien
L’Equipe du 8 août, des détails sur
le contrat en faveur d’un équipementier que les dirigeants du club
turinois auraient fait signer à sa
fille, fin juillet : « L’examen du
document nous a permis de voir
que, par rapport à son précédent
contrat, tout ce qui la protégeait, en
termes de droit à l’image ou de matériel, avait disparu. (…) Le 27 juillet,
il a été demandé à Laure si elle avait
la capacité de signer un contrat.
Elle a eu la présence d’esprit de
répondre que son père était le
gérant [de la société qui gère ses
droits d’image] et que lui devait
signer. Du coup, partout où apparaissait la mention “Laure Manaudou”, le nom a été rayé et remplacé
par le mien. » Dans un communiqué, Marco Durante, dirigeant de
LaPresse, a assuré que son club
avait toujours agi « dans le seul
intérêt de la nageuse ». a
E. C.
L’océan, lieu d’échange et zone stratégique,
est devenu un site à protéger
Pour tout savoir, le meilleur du 123
En vente chez votre marchand de journaux
12
c yp g
0123
Jeudi 9 août 2007
Le théâtre
en toute discrétion
Grâce à Anne-Françoise Benhamou
certaines des plus belles réussites théâtrales de ces dernières années ont vu
le jour. Dramaturge, la jeune femme travaille avec Stéphane Braunschweig
D
ans le milieu du théâtre, on la surnomme
« la discrète ». Pas
seulement parce que,
brune et menue, elle
ressemble effectivement à la Judith Henry du fameux film de
Christian Vincent. Mais aussi, simplement, parce que le qualificatif lui va
bien : Anne-Françoise Benhamou
accompagne depuis quinze ans le metteur en scène Stéphane Braunschweig.
Dans l’ombre.
Ensemble, ils ont été à l’origine de certaines des plus belles réussites théâtrales de ces dernières années, depuis ce
Conte d’hiver de Shakespeare qui, en
1993, a signé leur première collaboration : Le Misanthrope de Molière, Brand
de Henrik Ibsen, Vêtir ceux qui sont nus
de Pirandello ou, tout récemment, Les
Trois Sœurs de Tchekhov…
Directeur du Théâtre national de
Strasbourg depuis l’année 2000, Stéphane Braunschweig affirme qu’il « ne pourrait plus aujourd’hui faire un spectacle
sans elle ». Que fait-elle ? Dramaturge.
Pas au sens d’auteur dramatique. Le terme désigne aussi un métier toujours obscur en France, mais qui, en Allemagne,
grande nation de théâtre, est devenu
depuis longtemps une institution. Un
métier aux contours flous, qui recoupe
souvent les rôles de collaborateur artistique ou collaborateur littéraire.
Le dramaturge est avant tout chargé
de veiller à la bonne avancée de la dramaturgie du spectacle. CQFD. La dramaturgie, c’est le fil rouge de la pièce, sa charpente, et le sens qui s’en dégage : tel que
l’a tissé l’auteur, et tel que l’interprète le
metteur en scène. Au dramaturge
revient de mener ce travail d’explication
et de compréhension du texte, de faire
couler ce courant souterrain, indécelable à l’œil nu, mais qui va irriguer tout le
reste, du jeu des acteurs aux choix de scénographie et de costumes.
La jeune femme, qui a fait khâgne au
lycée Henri-IV, n’imagine pas un instant qu’elle se retrouvera un jour à cette
place-là. Elle aime follement la littérature, a déjà reçu de grands chocs de théâtre : le 1789 d’Ariane Mnouchkine, vu à
14 ans et qui lui a laissé « un souvenir
d’exaltation extraordinaire ». Et, dans le
cadre de ses études de lettres classiques,
une Médée jouée en latin et en grec par la
troupe de La Mamma, mythique dans
les années 1970.
Mais le choc déclencheur est provoqué par la rencontre avec l’univers d’Antoine Vitez : le metteur en scène français
est alors, dans ces années 1970, au cœur
de la vie intellectuelle, artistique et politique française, avec sa vision puissante
d’un « théâtre des idées », son engagement politique et humain, notamment
auprès de ses élèves : « Je fais partie
d’une génération de spectateurs qui a été
d’abord formée par Vitez, sourit AnneFrançoise Benhamou. Son envergure, sa
manière de situer le théâtre à la croisée de
toutes ces disciplines qui ont été si importantes à cette période – la psychanalyse, le
marxisme, les avancées de la critique littéraire – ont été pour moi capitales. »
La rencontre avec Stéphane Braunschweig, passé lui aussi par l’« école
Vitez », une dizaine d’années plus tard,
se fera en grande partie sur ce terreau
commun.
L’ancienne doctorante se souvient
encore avec émotion de cette année –
c’était 1978, et le metteur en scène présentait au Festival quatre pièces de
Molière – où des « tagueurs », comme
on ne les appelait pas encore, avaient
écrit « merci Vitez » sur les vieux murs
d’Avignon : « Nous étions nombreux à
penser la même chose… Pour moi, cette
réflexion de Vitez sur la beauté et la nécessité de la littérature, mais aussi sur la
manière dont elle rentre en contact avec
un temps présent, a débouché, très concrètement, sur mon sujet de thèse : la mise en
scène de Racine, de Copeau à Vitez… »
La jeune femme se verrait bien critique universitaire, dans la lignée de son
maître Bernard Dort, autre figure marquante de la vie théâtrale, grand critique
brechtien et responsable des études théâtrales à l’université Paris-III.
Le hasard va en décider autrement,
dans ces années où « le théâtre est aussi
une activité critique » et où les expériences foisonnent. Au Théâtre-studio de
Vitry, le metteur en scène Jacques Lassalle donne sa chance à un garçon, Dominique Ferret, qui appelle Anne-Françoise
Benhamou. Il lui propose d’adapter
Mars, le roman culte de Fritz Zorn, et de
« travailler avec lui ».
D’autres collaborations suivront,
avec des metteurs en scène comme
Alain Olivier, Alain Milianti, Michèle
Foucher… A chaque fois la définition de
son rôle est floue, elle bouge avec chaque équipe artistique, recouverte de différentes étiquettes. Mais elle en revient
toujours à cela : le rôle du regard porté
sur le travail en cours, ce regard qui,
chez elle comme chez ses collègues dramaturges, est nourri par une sérieuse
connaissance universitaire, doublée
d’une vraie sensibilité.
Un pied à la fac – elle a fini par avoir
un poste, elle fait cours sur Tchekhov ou
Koltès –, un pied à l’intérieur du théâtre
– elle s’occupe des publications du Théâtre du Maillon de Strasbourg –, elle rencontre Stéphane Braunschweig au
début des années 1990. En l’interviewant. La qualité du regard qu’elle porte sur ses spectacles frappe le jeune metteur en scène, qui lui propose de le
rejoindre.
La première chose
que l’on dit à nos élèves,
c’est qu’ils doivent assumer
de faire un travail invisible
Quinze ans plus tard, l’aventure dure
toujours. « C’est un métier qui s’invente
dans la complicité avec un metteur en scène et avec une équipe », font-ils remarquer tous deux. Anne-Françoise Benha-
mou est présente de bout en bout du travail théâtral. D’abord pour « nourrir
l’imaginaire de la troupe », à l’aide de lectures et de discussions sur l’auteur et
son univers. Dans le cours des répétitions, son rôle consiste souvent à « formuler ce qui est latent », à « mettre des
mots sur ce qui chez moi reste souvent
intuitif », explique Braunschweig. Pour
cette fonction d’« accoucheuse de théâtre », sa connaissance de la psychanalyse, sans doute, est fondamentale : « Le
tout est de trouver le bon moment pour
dire les choses. Si c’est trop tôt, ou trop
tard, ce n’est pas actif pour les acteurs. Il
faut être extrêmement à l’écoute. »
Aujourd’hui, le duo a ouvert une section « dramaturgie » à l’école du Théâtre national de Strasbourg. « La première chose que l’on dit à nos élèves, c’est
qu’ils doivent assumer de faire un travail
invisible, qui ne sera pas forcément reconnu à l’extérieur. »
Anne-Françoise Benhamou, elle,
n’éprouve aucune frustration dans ce
rôle de l’ombre. Pour elle, « ce qui est
beau dans le théâtre c’est cela : un rêve qui
en suscite un autre, puis un autre encore,
et finalement ces rêves, jusqu’à celui du
spectateur, s’emboîtent pour faire une
œuvre commune ». Discrète, décidément. Mais essentielle. a
Fabienne Darge
Photo Jacky Ley/Fedephoto
pour « Le Monde »
0123
Jeudi 9 août 2007
Débats
13
Aaron-Jean-Marie Lustiger, mon cousin
Dans le temps long de la vie, quand les ego se diluent, il reste les souvenirs d’un face-à-face intelligent et affectueux
I
l était déjà cardinal et archevêque
de Paris lorsque j’ai fait sa connaissance. J’étais invité comme président nouvellement élu du CRIF et
très curieux de rencontrer cette
improbable personnalité – JeanMarie, mais toujours Aaron Lustiger –, ce fils venu de Pologne et se réclamant de sa judéité, soudainement promu
au siège épiscopal le plus important de
France. Il me semble que j’ai été converti
au miracle de cette réalité.
Bien sûr, la conversion au catholicisme
pendant l’occupation allemande et sous le
« statut des juifs » intriguait, et je connaissais les réticences de certains, mais ne les
ai pas partagées, prenant ainsi une utile
avance sur ceux qui refusaient le contact.
Bien sûr, la conversion
au catholicisme pendant
l’occupation allemande
et sous le “statut des juifs”
intriguait
J’ai toujours laissé à la conscience de chacun la liberté des choix essentiels, dès lors
qu’il ne s’agissait ni d’une abjuration ni
même d’un lâche renoncement, ou – pire
encore – d’un camouflage indigne.
L’actualité a fait que nous nous sommes
rencontrés régulièrement, c’est-à-dire
reconnus à la fois comme différents, mais
proches aussi. Je l’ai, ces derniers temps,
appelé « mon cousin » alors que je le
ressentais comme un frère. Nous étions
éloignés dans nos choix de vie, opposés
sans doute dans notre rapport au divin,
mais si proches dans notre croyance en la
noblesse d’un savoir-vivre, d’une dignité
humaine qui sache allier le sens et la
pratique de la responsabilité personnelle
et citoyenne au respect de soi et de l’autre.
Il connaissait comme moi – sans doute lui
Théo Klein
Avocat et ancien président du Conseil
représentatif des institutions juives
de France (CRIF)
en latin et moi en hébreu – ce « suis-je le
gardien de mon frère ? » (Genèse, IV, 9) qui
nous défie à chaque instant.
Dans toute la longue affaire du carmel
d’Auschwitz, nous n’avons pas cessé, des
deux côtés de la table de négociation, de
nous sentir les gardiens de nos frères. C’est
donc à lui que j’ai présenté l’idée, très
simple mais sans doute hors des normes
de son Eglise, d’une rencontre entre représentants catholiques et juifs en vue de
rechercher, ensemble, une solution
impliquant la sortie des sœurs carmélites
du bâtiment qu’elles occupaient dans les
limites du camp d’Auschwitz. Il s’agissait
d’un bâtiment nommé le Théâtre construit
pour agrémenter la vie des soldats aux
casernes toutes proches, mais c’était avant
tout un bâtiment symbolique où étaient
entreposés les gaz devant servir à l’extermination. Il ne s’agissait pas de solliciter un
geste, mais d’obtenir la reconnaissance
d’un droit au respect. Le fils de la mère
juive déportée et assassinée m’a dit alors
sa douleur, sa préoccupation et m’a
promis une réponse que je recevais,
positive, quinze jours après.
La négociation avait pour principal
objet l’évacuation par les sœurs carmélites
de ce bâtiment du Théâtre, mais aussi la
renonciation à toute cérémonie religieuse
à l’intérieur des enceintes du camp d’Auschwitz. Chacun d’entre nous avait
conscience de cet objectif et aussi de son
importance, comme de sa difficulté. Trois
réunions successives ont été nécessaires,
intenses et, à certains moments, dramatiques. Il ne s’agissait pas alors d’autre chose que de cette évacuation ; mais il me semble que cette négociation, ce face-à-face
respectueux, attentif, intelligent et efficace, a tracé de nouvelles lignes ouvrant à la
fois une plus grande compréhension, une
plus cordiale aisance et une plus forte
volonté de respect dans la reconnaissance
et la rencontre entre juifs et catholiques.
N’est-ce pas la réussite de cette négocia-
tion qui, par la suite, a ouvert la voie aux
étonnantes et chaleureuses rencontres
entre hauts représentants du clergé catholique, d’une part, maîtres et étudiants d’universités juives et d’écoles talmudiques,
d’autre part, qui se sont renouvelées ces
dernières années aux Etats-Unis ? Il me
plaît de savoir que le cardinal Lustiger a
été l’un des initiateurs de ces rencontres et
combien elles le remplissaient de joie.
Bien sûr, les écarts, les contradictions,
les oppositions subsistent et chacun essaie
de saisir dans la pensée, peut-être même
dans la pratique de l’autre, l’élément
humain, l’idée morale, jusqu’à l’appel mystique qu’il pourrait partager sans toutefois
trahir les dogmes et les codes auxquels il
demeure attaché. Pourrait-on d’ailleurs se
respecter soi-même comme personne
libre et responsable sans fonder son approche, sa relation, sa parole et même son
regard sur le respect de son vis-à-vis ?
La conversion du jeune Aaron demeurait pour moi incomprise, mais telle qu’elle
s’exprimait dans le cardinal Jean-Marie
affirmant sa judéité, elle dévoilait, au-delà
d’une histoire terrifiante de haine et de
cruauté, la continuité d’une pensée qui,
depuis la Judée lointaine, nous ordonne de
choisir la vie (Deutéronome, XXX, 19).
N’est-ce pas dans cet esprit que le cardinal
Lustiger se rendait chaque année en la
synagogue de la rue de la Victoire pour
assister au service à la mémoire des déportés et, dans cet esprit aussi, que les fidèles
l’entouraient d’une si grande sympathie ?
Au fil des années, nos relations se sont
approfondies et nos rencontres se sont
multipliées. C’étaient, je l’espère et le crois,
des moments de détente, le temps long de
la vie où l’ego se dilue dans le souvenir et
ressurgit dans l’affection. J’ai compris
alors qu’il n’avait jamais quitté cette « Eglise de Jérusalem » dont il m’avait parlé.
Pour lui, le Père auquel se référait Jésus, ce
Père était bien celui dont Moïse, au Sinaï,
avait reçu la Parole et dont lui, Aaron JeanMarie, attendait l’accueil. a
Vertiges par Aurel
Rétrocontroverse
1994 : Peut-on représenter la Shoah à l’écran ?
L
a Liste de Schindler de Steven
Spielberg arrive sur les écrans
français le 2 mars 1994. Sorti
trois mois plus tôt aux EtatsUnis, il vient d’y remporter un
succès public inattendu, doublé d’un
accueil critique quasi unanime. Favori
logique pour l’Oscar du meilleur film, qu’il
remportera, La Liste de Schindler est également un phénomène social outre-Atlantique. Le président Bill Clinton souhaite
que le film soit diffusé dans les écoles.
Le contexte français est différent.
Jurassic Park, le précédent film de
Spielberg, sorti en septembre 1993, venait
de battre les records de fréquentation.
Mais dans l’Hexagone, ce succès plaçait à
son insu le réalisateur au centre d’une polémique absurde qui en faisait le cheval de
Troie américain, symbole d’un cinéma hollywoodien dominateur, voué à la
destruction du cinéma français. Nous
étions en plein débat sur les négociations
de l’Accord général sur les tarifs douaniers
et le commerce (GATT).
La Liste de Schindler est pourtant, dans
un premier temps, salué comme un événement par la presse française. « Ne jamais
oublier Auschwitz. Evénement : le nouveau film de Spielberg », titre Le Point. Le
Nouvel Observateur choisit une accroche
similaire : « Le film événement de Spielberg, La Liste de Schindler ». Un papier
signé Claude Lanzmann, « Holocauste, la
représentation impossible » (Le Monde
du 3 mars 1994), consacré au nouvel opus
de Spielberg, lance un débat auquel La Liste de Schindler n’échappera plus.
Après les compliments de pure forme,
« J’ai vu Les Aventuriers de l’Arche per-
Steven Spielberg. AFP
due, j’ai vu E.T., j’ai dû voir Les Dents de la
mer, et j’aime bien ses films » et la volonté
de voir le film sans a priori, le réalisateur
de Shoah se lance dans une analyse dévastatrice. Le premier point soulevé par Lanzmann repose sur le dilemme auquel Spielberg s’expose inévitablement : « Spielberg
ne peut pas raconter l’histoire de Schindler
sans dire aussi ce qu’a été l’Holocauste ; et
comment peut-il dire ce qu’a été l’Holocauste en racontant l’histoire d’un Allemand qui
a sauvé 1 300 juifs, puisque la majorité écrasante des juifs n’a pas été sauvée ? »
Pour Lanzmann, l’Holocauste soulève
surtout le problème de la représentation.
Il se réfère à l’un des dix commandements,
celui relevant de l’interdit de représentation, pour décrier le principe d’une fiction
sur l’Holocauste. Ce débat n’est pas nouveau. Il remonte à 1961, à Jacques Rivette
et à son article, « De l’abjection », publié
dans les Cahiers du cinéma. Le réalisateur
de Paris nous appartient s’en prenait violemment à Kapo, de Gillo Pontecorvo, qui
met en scène une adolescente juive déportée avec ses parents. Rivette dénonçait un
Claude Lanzmann. AFP
plan où Emmanuelle Riva se suicide en se
jetant contre les barbelés électrifiés.
Les arguments de Rivette seront développés plus tard en 1992 par Serge Daney
dans un article intitulé « Le travelling de
Kapo », une des pierres d’angle de la cinéphilie en France, où, à la lumière de la
série télévisée américaine « Holocauste »,
le critique estimait nécessaire de décréter
un embargo pour aborder ce thème. « En
voyant La Liste de Schindler, écrit Lanzmann, j’ai retrouvé ce que j’avais éprouvé en
voyant le feuilleton “Holocauste”. Transgresser ou trivialiser, ici, c’est pareil : le feuilleton
ou le film hollywoodien transgressent parce
qu’ils “trivialisent”, abolissant ainsi le caractère unique de l’Holocauste. »
Sur ces bases, Lanzmann place son
propre film, Shoah, sorti en 1985, en
référence absolue. Il y a, selon lui, un avant
et un après-Shoah, qui fait qu’il lui
semblait acquis que certaines choses ne
pouvaient plus être faites. La Liste de Schindler se révèle à ses yeux l’opposé de Shoah.
La Liste met en scène une histoire singulière, Shoah veut raconter un destin collectif.
Spielberg vise un mélodrame
cathartique, Shoah refuse au contraire
toute possibilité de pleurer. Lanzmann
tournait le dos aux archives, affrontant
« le soleil noir de l’Holocauste », quand La
Liste reconstitue des documents d’époque
et fait de l’extermination « un décor ».
Enfin, Lanzmann estime certaines
séquences de La Liste « ambiguës » et
« dangereuses » car introduites sans nuances : le rôle de la police juive, les négociations entre Schindler et les membres du
Judenrat [conseil juif nommé par les
Allemands], ou la séquence finale en
Israël, qui viendrait donner l’idée fausse
qu’Israël serait la rédemption de l’Holocauste. « Ces six millions ne sont pas morts
pour qu’Israël existe, conclut Lanzmann.
La dernière image de Shoah, ce n’est pas ça.
C’est un train qui roule, interminablement.
Pour dire que l’Holocauste n’a pas de fin. »
La tribune de Claude Lanzmann donne
lieu à de vives réactions. Dans un article
intitulé « Spielberg a eu raison » (Le Nouvel Observateur du 10 mars), Alain Minc et
Anne Sinclair reprochent à l’auteur de
Shoah son refus du « principe
d’efficacité ». Marcel Ophuls formule un
point de vue encore plus violent dans
Positif. Le réalisateur du Chagrin et la Pitié
estime être un fervent admirateur de
Shoah, « mais cette façon pudibonde, élitiste
et tristement rive-gaucharde de vouloir
interdire l’Holocauste au cinéma de fiction
pour l’éternité me semble suspecte, entachée
de provincialisme littéraire ». Steven Spielberg réagira plus tard, dans un entretien
accordé au Monde en 1998 : « Aucun film,
et j’inclus La Liste de Schindler dans le lot,
aucun documentaire, même Shoah de
Claude Lanzmann, ne peut décemment rendre compte de ce que le monde juif en Europe
a enduré, et ce à quoi il a survécu. Mon sentiment est qu’il me fallait en parler, tout au
moins essayer. D’une certaine manière, j’ai
échoué, comme Claude Lanzmann, comme
Primo Levi, comme Elie Wiesel. »
L’un des points de vue les plus décisifs
exprimés sur la polémique autour de La
Liste de Schindler reste celui de Raul
Hilberg, dont le livre Exécuteurs, victimes,
témoins (Gallimard, 1994) est dédié à
Claude Lanzmann. Dans un entretien
donné à L’Express, l’historien – mort samedi 4 août (Le Monde du 8 août) – estime
puissants les outils de la fiction cinématographique et ne remet absolument pas en
cause le côté émotionnel de La Liste. Il n’y
trouve par ailleurs aucune erreur historique flagrante. Surtout, Hilberg offrait une
piste d’interprétation valide des enjeux
suscités par cette polémique. S’appuyant
sur Le Chagrin et la Pitié et Shoah, Hilberg
estime qu’ils sont finalement « devenus
des documents, pas tant d’ailleurs sur
l’Holocauste que sur les années 1970 et 1980
et la mémoire elle-même ».
C’est bien sûr le destin assigné au film
de Steven Spielberg, qui incarne un état
précis de l’histoire de la mémoire de la
Shoah. Spielberg mettait en scène la vie
d’un Juste à une époque où le destin de
cette poignée d’hommes qui ont sauvé
des juifs était de plus en plus mis en
lumière. A un moment aussi où le rôle de
l’Etat en France dans la déportation des
juifs, à travers Paul Touvier, et plus tard
Maurice Papon, se trouvait plus que
jamais stigmatisé. a
Samuel Blumenfeld
Mondialisation :embarquementimmédiat
14
0123
Jeudi 9 août 2007
Londres
Nœud de la planète people
3. Aéroports
Les vedettes défilent
à Heathrow, les têtes
couronnées y sont
bien reçues, mais il est
complètement saturé.
Les quatre terminaux
de l’aéroport londonien
ne suffisent plus. Un
cinquième, aux allures
de cité mutante, sera
inauguré en 2008
Marc Roche
OBJETS PHOTOGRAPHIÉS PAR
PHILIPPE BACHELIER
D
epuis longtemps, la
planète entière défile
à
LondresHeathrow, symbole
s’il en est d’une mondialisation amorcée
avant même que le
mot soit prononcé.
Pour répondre au
nouveau défi qui lui est lancé, le troisième aéroport du monde par sa fréquentation tente de s’adapter à la nouvelle donne
du transport aérien. Trois personnages
incarnent les atouts de ce qui avait été, à
l’origine, un aérodrome militaire.
D’abord Steve Meller, qui tous les
matins, à 11 heures précises, se poste dans
la zone H du terminal 3, à quelques encablures du Virgin Clubhouse et de l’American Airlines Admirals Club. Officiellement
basé à l’aéroport d’Heathrow, ce journaliste indépendant est à l’affût des célébrités
en partance pour New York et Los Angeles. La vedette pop James Blunt, énormes
lunettes de soleil sur le nez, s’enfouit la tête
dans les mains quand il l’aperçoit. « Je ne
les harcèle pas. De toute manière, c’est sa peti- 6 000 chiens, 5 000 chats et 600 000 repte amie, un top model, qui intéresse mes tiles entrés en toute légalité, en attente de
clients », lance ce Londonien de souche régularisation administrative. Les quelmuni du sésame, le badge bleu donnant ques « illégaux » sont en général des
accès aux zones les plus sensibles – immi- oiseaux de proie et des perroquets. Les pengration, douanes et bagages – où il peut sionnaires sont logés pendant les premiè« coincer » les stars du foot, du grand res quarante-huit heures avant d’être acheminés dans des centres privés. Un espace
écran et du rock.
Au même moment, Anita Newcourt, extérieur pour les chiens, des écuries matehabillée d’un tailleur rose bonbon et arbo- lassées pour les pur-sang, une piscine
rant un chapeau assorti, passe le tapis rou- pour les crocodiles et d’énormes cages
ge à l’aspirateur pour la énième fois. Elle pour les tigres… L’attention dont bénéfidispose ensuite sur une assiette des bis- cient les bêtes contraste avec la sévérité
cuits de supermarché qui s’offrent le label des conditions de détention des immide super luxe, avec le café ou le thé offert grants clandestins. La raison est simple :
en Angleterre, la Société proaux visiteurs de marque. La
tectrice des animaux, royale
responsable de la Royal Suite, C’est une ville
bien entendu, date de 1824,
le pavillon royal, doit
tandis que le Conseil des réfuaccueillir ce jour-là successive- en soi, peuplée
giés n’a été fondé qu’en 1981.
ment la reine d’Angleterre, le majoritairement
Heathrow, inauguré en
souverain du Bahreïn et l’une d’une population
1946 avant le concept de hub
des épouses de l’émir du
originaire
(plate-forme) aérien, déveQatar. « Cet endroit traduit
l’exclusivité de sa raison d’être. du sous-continent loppé au gré des gouvernements sans plan directeur,
L’argent n’ouvre pas les por- indien
limité dans son expansion,
tes », déclare cette experte de
craque de tous côtés. Prévu à
la révérence à propos du plus
grand salon d’honneur aéroportuaire au l’origine pour 45 millions de passagers,
« LRH » devrait en accueillir 67 millions
monde réservé aux têtes couronnées.
Le troisième acteur de cette scène est en 2007. Les quatre terminaux sont souBob Wingate, directeur adjoint du plus vent congestionnés, au grand dam des usagrand centre de réception animalier de gers. L’interdiction d’augmenter le noml’univers. « Si aujourd’hui, on n’est pas bre de créneaux (slots) et la limitation des
plein, c’est exceptionnel », dit-il en souriant. vols de nuit à seize par vingt-quatre heures
Notre interlocuteur ne chôme pourtant réduisent la marge de manœuvre des gespas, même si la quarantaine frappant l’im- tionnaires.
Les heures de pointe peuvent tourner
portation des animaux au Royaume-Uni a
été levée à l’encontre de nombreux pays. Il au cauchemar pour l’utilisateur, confronté
vérifie le contenu d’une large boîte de scor- aux retards à répétition et aux files d’attenpions originaires du Ghana en transit vers te interminables à la sécurité. Michael Snyle Japon. En 2006, le centre a accueilli der, directeur de la Corporation of Lon35 millions de poissons, 12 grands fauves, don, l’organisme de direction de la City, a
averti publiquement que ces carences
menacent l’avenir de la première place
financière au monde. A l’écouter, excédée
par les retards et le délabrement des installations, la clientèle d’affaires, particulièrement importante sur les vols long-courriers, pourrait passer à la concurrence.
Pourtant, les financiers sont plutôt
choyés. Au terminal 1, d’où partent les vols
européens de British Airways, les voyageurs en classe affaires disposent de leur
propre couloir de sécurité et d’un salon spacieux où rien ne manque, pas même le coiffeur ou la masseuse. En revanche, au terminal 3, celui des long-courriers, surtout utilisé par les touristes et les vacanciers, c’est le
parcours du combattant.
0123
15
Jeudi 9 août 2007
répercussions en chaîne dans cette entreprise tournant à 99 % de sa capacité.
L’accès aux pistes est ce jour-là impossible. La Range Rover qui nous transporte
doit rebrousser chemin devant la longue
file de camions et de navettes immobilisés. Tous les chauffeurs sont fouillés et
leurs véhicules passés au scanner. Chaque
alerte entraîne un resserrement des mesures de sécurité. Le dispositif en vigueur
depuis la crise du 10 août 2006 est toujours en place : un seul bagage autorisé en
cabine ; liquides dans des sacs en plastique fermés et contrôlés au hasard. Un
complot visant à assembler un engin
explosif en vol avec des éléments contenus
dans de banals flacons avait été découvert
in extremis. Face à ce nouveau défi, treize machines supplémentaires à rayons X
ont été installées. Mais cette multiplication des contrôles allonge inévitablement
les queues dans le hall des départs.
H
PAUL GROVER/REX/SIPA
Il faut affronter l’encombrement aux
contrôles, le manque de places assises, le
service déplorable dans les restaurants et
l’hygiène douteuse des toilettes. A tout
moment plane sur Heathrow la menace
d’une panne générale en haute saison,
l’été, et à la période de Noël. Elle peut se
nommer grève comme ce fut le cas en
2005 ou plus récemment alerte terroriste à
la suite des attentats avortés à Londres et à
Glasgow. « Heathrow est un aéroport sûr et
l’a toujours été. Nous nous efforçons de limiter les queues à la sécurité à cinq à dix minutes. A cet effet, nous avons recruté du personnel supplémentaire », assure Mark Bullock,
directeur général d’Heathrow, le plus
grand des aéroports britanniques. L’opérateur aéroportuaire a été racheté en 2006
par le mastodonte espagnol du BTP, Grupo ferrovial.
Depuis l’attaque à la voiture-bélier
contre l’aéroport de Glasgow, et malgré la
diminution du niveau d’alerte de « critique » à « sérieux », la police de l’aéroport
reste sur le qui-vive. Heathrow a pris des
allures de camp retranché. Les bobbies
armés de la Metropolitan Police, accompagnés de chiens renifleurs, sont omniprésents. Les effectifs du commissariat de l’aéroport situé au-dessus du principal tunnel
d’accès routier, où sont basés les tireurs
d’élite du SO19 et les experts en explosifs,
ont été renforcés. L’artère longeant les terminaux est fermée à la circulation. Taxis,
autobus et voitures particulières sont obligés de déposer les passagers à l’écart des
aérogares. Partout, des blocs de sécurité
protègent les bâtiments contre de possibles voitures-kamikazes. Devant les difficultés de circulation, un tiers des usagers
prennent les transports en commun, soit le
métro, soit le train express au départ de la
gare de Paddington. Pour les automobilistes, le passage au parking est de facto obligatoire. Les vingt premières minutes sont
gratuites. Des experts de la sécurité privilégient une sanctuarisation complète de l’aéroport « à l’israélienne », dissociant totalement les terminaux des aires de parking.
Dans la salle de contrôle du « Star Center », une dizaine de techniciens surveillent sur d’immenses écrans les accès de
l’aéroport balayés par près de deux mille caméras. Leur fonctionnement est
constamment vérifié. Des dizaines
d’autres ont été récemment installées en
supplément dans les parkings. « Toute
décision d’évacuation est prise en commun
avec la police » : Nathalie Roach, responsable opérationnelle de l’aéroport, est bien
campée dans ses baskets pour faire tourner la machine. Par les temps qui courent,
les qualités exigées de l’airport duty manager – flegme, talent de communication et
prise de décision rapide – sont plus que
jamais à l’ordre du jour. Heathrow n’a que
deux pistes, avec 80 mouvements d’avions
par heure. Nombre insuffisant de trolleys
au « T4 », longues files au départ du
« T2 » en raison de la panne d’un détecteur à rayons X ou découverte d’une tache
d’huile sur la piste : le moindre couac a des
eathrow n’est pas seulement un aéroport. C’est
une ville en soi, peuplée
majoritairement d’individus originaires du souscontinent indien. Un véritable bassin d’emplois pour le « village
asiatique », pour reprendre l’expression
du député local, « qui ressemble à une cité
minière d’antan où tout le monde travaillait au même puits, de génération en
génération. »
On s’en rend compte à voir des Pakistanaises nonchalantes en fichu rose et babouches, promenant un balai distrait, et de
plus en plus d’officiers d’immigration en
turban ou de douanières portant foulard.
Une grande partie des tâches logistiques –
bagages, nettoyage, restauration, maintenance – est assurée par des membres de
minorités ethniques, musulmans en majorité, établies depuis les années 1950 dans
les cinq bourgs entourant le site.
Tout cela n’est pas sans poser question
dans ce climat de lutte antiterroriste. Ce
facteur ethnique créerait-il un problème
en cette période troublée ? A l’écart du terminal 2 se dresse l’« ID Centre », qui délivre les pass. De nos jours, l’obtention d’un
laissez-passer, obligatoirement muni
d’une photo, prend plusieurs heures à cause des vérifications d’identité. Ces préoccupations sécuritaires compliquent l’engagement de personnel de sûreté – 700 postes
nouveaux sont à pourvoir en 2007 –, qui
peut prendre jusqu’à quinze mois. La direction refuse d’aborder ce sujet sensible, sauf
à évoquer « la nécessité d’un recrutement en
partie local ».
Les relations avec les riverains sont également délicates dans le domaine de la protection de l’environnement. Les associa-
tions de résidents hostiles à toute extension de l’aéroport sont très militantes.
Regroupant les représentants des associations et de British Airport Authority
(BAA), un comité consultatif se réunit tous
les deux mois pour tenter d’apaiser les différends, dont la plupart portent sur le
bruit. Entre la ville et l’aéroport, les relations ont toujours été difficiles.
Pour réduire l’encombrement, des compagnies aériennes ont diminué leur nombre de vols. Les autorités aéroportuaires
s’inquiètent de la baisse constante du nombre de destinations – 180 aujourd’hui
contre 227 en 1990. Paris-Charles-deGaulle et Schipol, aux Pays-Bas, desservent davantage d’aéroports britanniques
que LHR. Pour parer au plus pressé, BAA
propose d’utiliser les deux pistes simultanément pour des départs et arrivées en
mettant fin à la ségrégation actuelle. Mais
ce plan se heurte à l’hostilité du très puissant lobby des riverains et des écologistes.
Surmontant leur hostilité, le gouvernement a donné son feu vert à la construction d’une troisième piste, plus petite,
mais en plaçant de stricts quotas en terme
de pollution. Les voyageurs devront donc
prendre leur mal en patience, au moins jusqu’en mars 2008, quand le nouveau terminal 5 ouvrira ses portes. Ce mégaprojet,
qui a coûté 4,3 milliards de livres (6,4 milliards d’euros), s’inscrit dans un programme d’investissement colossal destiné à
moderniser l’aéroport à temps pour les
Jeux olympiques de 2012.
Une cathédrale céleste de verre et
d’acier en forme de hangar aux lignes simplissimes et linéaires : bâti entre les deux
pistes, le « T5 » et ses deux satellites
seront une cité mutante, organisée sur
deux niveaux. Signée Richard Rogers, l’un
des architectes du Centre Pompidou, la
nouvelle aérogare est parée de tous les
superlatifs nécessaires aux retrouvailles
avec le ciel. La plus riche, la plus moderne,
la plus écologique.
« T5 » doit accueillir tous les vols,
nationaux comme internationaux de British Airways pour qui LHR est la première
base d’activité. Il s’agit d’une aérogare souterraine, comme l’atteste la mécanique
située aux sous-sols, invisible, pour pallier
un environnement très contraignant et un
manque de place. Bien que BA n’ait toujours pas commandé l’A380, cinq des
soixante passerelles du terminal sont équipées pour recevoir le géant des airs. Les
autres compagnies doivent être regroupées en fonction de leurs alliances, en
attendant la finition de l’autre grand projet, Heathrow East, qui doit remplacer
d’ici à 2012 les terminaux 1 et 2. Ces
grands chantiers sont le fer de lance de la
contre-offensive d’Heathrow. Malgré ses
problèmes, le vieux géant entend montrer
qu’il est encore vert… a
CHIFFRES
– Premier aéroport du Royaume-Uni,
troisième du monde pour sa fréquentation (67,5 millions de passagers
en 2006).
– Nombre d’emplois : 70 000 directs
et 100 000 indirects.
– Nombre de passagers par jour :
185 000.
– Nombre de compagnies : 90.
– London Heathrow abrite 85 % des
long-courriers du Royaume-Uni
et la moitié du fret britannique.
– Répartition géographique des vols :
10 % domestiques, 42 % en Europe,
20 % en Amérique du Nord, 28 %
d’autres long-courriers.
– Nombre de vols quotidiens vers
les Etats-Unis : 70 en moyenne.
(Source : British Airport Authority)
L’une des cinq rues commerçantes les plus fréquentées d’Europe
UNE MERVEILLE, ce whisky Glenfiddich de 1937. A 10 000 livres
(14 900 euros), c’est l’article le plus cher
en vente à l’aéroport d’Heathrow. Raisonnables, la majorité des clients du
World Duty Free, le magasin hors taxe
du terminal 3, se rabattent sur le Glenmoragie à 30,99 livres (46 euros). Les
quatre bonnes fées de la terre écossaise
– l’orge, l’eau, l’air et la tourbe –, penchées sur le pur malt dans son chaudron
magique, font les affaires de l’opérateur
British Airport Authority (BAA) en réalisant la moitié du chiffre d’affaires du
duty free, juste avant les parfums, dont la
star est le Chanel no 5.
Avec 320 magasins à ce jour, LondresHeathrow se targue d’être l’une des cinq
rues commerçantes les plus fréquentées
en Europe. Dans ses aérogares, on trouve
coude à coude les noms de Bond Street,
de Faubourg-Saint-Honoré ou de via
Condotti : Bulgari, Hermès, Ferragamo,
Gucci, Tiffany, Paul Smith, etc. « Harrods
sert le monde », proclame la publicité du
célèbre magasin, qui y dispose de trois
échoppes. Chez Gerrard, l’illusion est parfaite, on pourrait se croire dans une brasserie parisienne. « LHR » vous propose
les thés du monde entier, bien sûr, toute
la gamme des biscuits shortbread et les
chemises correspondant à votre personnalité et à votre mode de vie – fournisseurs
de la reine, of course.
Avec l’inauguration, en 2008, du terminal 5, l’aéroport londonien se hissera au
premier rang des grandes rues les plus
animées et les plus chics d’Europe. Ce
sera la Mecque du shopping, avec
142 magasins et 25 restaurants sur une
surface de 22 000 m2, équivalente à celle
de six hypermarchés. L’ouverture par le
grand chef Gordon Ramsay d’un restaurant huppé, calqué entièrement sur celui
de l’hôtel Claridge’s, souligne la présence
et les exigences d’un public cossu et bien
policé. Depuis leur table, les clients pourront admirer, par la fenêtre, le château de
Windsor. « Il faut du théâtre, rendre le glamour à la distribution aéroportuaire. Le
public est captif, c’est à nous de l’amener à
délier les cordons de la bourse », clame, lyrique, un responsable de BAA.
Il y manque peut-être la légèreté, l’élégance parisiennes. Heathrow n’est pas
toujours synonyme de bon goût et de raffinement, loin de là. « BAA a créé un lieu
horrible avec une atmosphère de bazar » : le
designer Sir Terence Conran, célèbre fondateur des magasins Habitat et décora-
teur en son temps du terminal 1, n’a pas
eu de mots assez durs pour dénoncer cet
immense centre de la consommation qui
compte de nombreux débits de boissons
et de restaurants fast-food bas de gamme.
Les revenus de BAA proviennent de
deux sources : les droits d’atterrissage et
de décollage et le shopping. Les premiers
sont peu élevés à Londres. L’entreprise,
privatisée en 1987, a dès lors misé sur la
vente au détail. Celle-ci lui a rapporté un
profit net de 600 millions de livres en
2006. Ses détracteurs accusent BAA de
gonfler ses marges en favorisant l’espace
commercial au détriment du confort des
usagers, notamment en réduisant le nombre de places assises. Malgré le forcing et
la course au luxe, la dépense moyenne
par passager ne s’élève pour l’instant qu’à
4, 26 livres – 6,35 euros… a
Disparitions & Carnet
16
Elie de
Rothschild
Le Carnet
Deux mois
d’abonnement
au Monde offerts*
D
eux mois après le
décès du « patriarche », le baron Guy
de Rothschild, la branche française de la
famille Rothschild est à nouveau
endeuillée.
Lundi 6 août, Elie de Rothschild, cousin de Guy, a succombé à une crise cardiaque à l’âge de
90 ans. Le décès a été constaté
par la police autrichienne, dans
le village de Scharnitz, dans la
province du Tyrol, où le baron
séjournait dans sa résidence de
chasse.
Né le 29 mai 1917, Elie de
Rothschild détenait 25 % du capital de l’empire bancaire de la
famille. Ancien président du
conseil d’administration de la
banque suisse Rothschild AG de
Zurich, il avait participé à la
reconversion de la compagnie ferroviaire
Paris-Lyon-Marseille
(PLM) en une chaîne d’hôtels et
de restaurants.
pour toute annonce
de naissance, anniversaire
de naissance ou mariage.
Tél : 01 57 28 28 28
*offre non cumulable
Bruno et Anna Ducasse,
Hélène Ducasse-Voisin,
Catherine Ducasse-Tissandié,
Olivier et Laurence Ducasse,
ses enfants,
Ariane, Isabelle, Audrey, Emeline,
Sonia, Mélanie, Béatrice, Damien, Marc
et Philippe,
ses petits-enfants,
AU CARNET DU «MONDE»
Les familles BORMANS, TESTU
et FUCHS
sont heureuses d'annoncer l'arrivée de
Salomé,
contre-amiral (2s)
Marcel DUCASSE,
à l'hôpital André Mignot, le 4 août 2007,
à l'âge de quatre-vingts ans.
Un service religieux sera célébré au
temple de l'Oratoire du Louvre, 145, rue
Saint-Honoré, Paris 1 er , le vendredi 10
août, à 10 heures.
chez
Alexis BORMANS
et Yaël FUCHS,
L'incinération, au crématorium du
Père-Lachaise, Paris 20e, aura lieu dans
l'intimité familiale.
le 2 août 2007.
56, rue Amable Tastu,
91120 Palaiseau.
Anniversaires de naissance
Vingt ans et pour toi Le Monde,
Pierre.
Maman, Papa et Louis.
14, rue Gramont,
78240 Chambourcy.
6 bis, quai de la Bataille,
54000 Nancy.
41, boulevard Victor,
75015 Paris.
55 A, avenue Thermale,
63100 Chamalières.
Anniversaires de mariage
13 Juillet 2007, quarante ans de
bonheur !
Mamy Jolie Cœur et Papy Câlin.
Léa, Inès, Lucie, Maxence, Hugo,
Lena, Margaux, Adrien, Manon.
Décès
Sa famille
Et ses amis,
ont la tristesse de faire part du décès de
M. Gabriel-Pierre BERLIOZ,
compositeur,
artiste-musicien,
survenu le 6 août 2007, dans sa quatrevingt-onzième année.
RÉMY DE LA MAUVINIÈRE/AP
29 mai 1917 Naissance
1946 Reprise du domaine
bordelais de Château LafiteRothschild
6 août 2007 Mort à Scharnitz
(Autriche)
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 9 août, à 14 h 30, en l'église
Saint-Pierre de Montmartre, à Paris.
Danièle Meyer,
sa fille,
Robert Clarke
Et tous leurs proches,
ont la tristesse de faire part du décès,
le 3 août 2007, jour de son quatre-vingtcinquième anniversaire de
Nicole CLARENCE,
Mais Elie de Rothschild s’est
surtout illustré dans la renaissance du grand cru bordelais Château Lafite-Rothschild. En 1946,
après avoir servi dans les troupes
alliées pendant la seconde
guerre mondiale, il reprend possession du domaine. Membre
fondateur de la confrérie vigneronne, la Commanderie du
Médoc, le baron réorganise le
groupe, stimulé par la concurrence avec les caves Mouton-Rothschild, qui sont dans le giron
d’une autre branche de la
famille.
Après les terribles gelées de
février 1956, le château retrouve
sa splendeur avec les millésimes
exceptionnels de 1959 et 1961.
En 1974, âgé de 57 ans, il confie
la gestion du patrimoine à son
neveu, Eric. « C’était un homme
merveilleux », résume ce dernier.
Elie de Rothschild était aussi
grand collectionneur d’œuvres
d’art et mécène. Il partageait cette passion avec sa femme Liliane,
née Fould-Springer, son amour
de jeunesse, morte en 2003. « A
plusieurs reprises, il a été un soutien précieux dans l’acquisition et
la restauration d’œuvres d’art, ainsi des chaises du Salon des jeux du
Roi à Versailles en 1961 ou du
tableau de Jordaens L’Adoration
des bergers pour le Louvre en
1981, indique le ministre de la
culture, Christine Albanel. Il
avait su donner à sa collection un
accent contemporain en commandant notamment des meubles à
Stahly et César. »
Le baron Elie de Rothschild
avait un fils, Nathaniel, financier, deux filles, Elisabeth et Nelly, et cinq petits-enfants. a
Claire Gatinois
déportée résistante,
officier de la Légion d'honneur,
médaille de la Résistance,
croix de guerre,
membre des Réseaux Franc-Tireur,
Combat, Buckmaster,
responsable du service liaison des MURS
à Paris en 1944,
journaliste à Magnum, Elle,
Le Figaro Madame.
Les obsèques auront lieu à 15 heures,
le vendredi 10 août, au cimetière du PèreLachaise, entrée principale, boulevard de
Ménilmontant.
Ni fleurs ni couronnes.
38, rue Mazarine,
75006 Paris.
La comtesse des Plas, née Pellisson,
son épouse,
Le comte et la comtesse Emmanuel de
Vaumas,
Le comte Régis des Plas et Ana Vaz da
Silva,
ses enfants,
Ses petits-enfants et arrière-petitsenfants,
ont la douleur de faire part du rappel à
Dieu de
François-Régis, comte des PLAS,
chevalier de l'ordre du Mérite,
ancien directeur général d'UFB-Locabail,
ancien président fondateur d'ARVAL,
ancien président
de l'Imprimerie de Montligeon,
le 4 août 2007.
La cérémonie religieuse sera célébrée
le jeudi 9 août, à 15 heures, en l'église de
Mâle (Orne).
32, avenue Rapp,
75007 Paris.
47, rue David d'Angers,
83000 Toulon.
Château des Clairets,
61260 Mâle.
On nous prie d'annoncer la mort de
Michelle
EVRARD BORNIBUS,
Joyeux anniversaire,
Geneviève,
sa maman,
Eve-Marie, Denis et Vincent,
ses frères et sœur,
Débora, Cellia et Christina,
ses filles,
ont la tristesse de faire part du décès,
survenu le 31 juillet 2007, du
docteur François GRETILLAT,
pédiatre,
ancien interne des Hôpitaux de Paris,
dans sa cinquante-septième année.
Les familles Ducasse, Lauriol, Chapel,
Kamm, Renaud, Valois, Gervais, Sichler,
Orth, Herrenschmidt et Wolf,
ont la douleur de faire part du décès du
Naissances
0123
Jeudi 9 août 2007
le 22 juillet 2007.
De la part de
Marcel Evrard
Et Dominique Evrard.
Le Bois Larue, Drevin,
71670 Saint-Pierre-de-Varennes.
Nicole Gilson,
son épouse,
Agnès Gilson et Denis Huet,
Laurent Gilson et Marine Alexandre,
Sylvie Gilson,
ses enfants,
Aubin, Séverin et Perrine Huet,
Ondine, Lucie et Emmanuel Gilson,
ses petits-enfants,
Les obsèques ont eu lieu à Rodez,
le 2 août.
Vincent Gretillat,
15, boulevard Victor,
75015 Paris.
Michel Korsakoff et Laurence Renoult,
Nicolas et Marie-Claude Korsakoff,
Cyrille Korsakoff et Sophie Cossé,
Le lieutenant-colonel et M me
Alexandre Korsakoff,
et leurs enfants,
Nina Boldur,
sa cousine,
ont la tristesse de faire part du décès de
M. Georges KORSAKOFF,
ancien président
de chambre de recours
à l'office européen des brevets,
survenu le 5 août 2007.
Les obsèques ont eu lieu ce mercredi
8 août.
17, avenue d'Italie,
75013 Paris.
M. Pierre Schoendoerffer,
le président,
M. Arnaud d'Hauterives,
le secrétaire perpétuel
Et les membres
de l'Académie des Beaux-Arts
ont la tristesse de faire part du décès de
leur confrère,
Christian LANGLOIS,
membre de la section d'Architecture
de l'Académie des Beaux-Arts
de l'Institut de France,
membre du collège des Conservateurs
du domaine de Chantilly,
officier de la Légion d'honneur,
commandeur de l'ordre national
du Mérite,
survenu le dimanche 5 août 2007, dans sa
quatre-vingt-quatrième année, à Chouzysur-Cisse (Loir-et-Cher).
Les obsèques auront lieu le vendredi
10 août, à 15 heures, en l'église de
Chouzy-sur-Cisse.
Cet avis tient lieu de faire-part.
Académie des Beaux-Arts,
23, quai de Conti,
75270 Paris Cedex 06.
Le secrétaire perpétuel
Et les membres
de l'Académie française,
ont la tristesse de faire part de la
disparition de leur confrère
S. E. M. le cardinal
Jean-Marie LUSTIGER,
ont le chagrin de faire part du décès de
archevêque émérite de Paris,
Jacques GILSON,
survenu à Paris, le dimanche 5 août 2007,
à l'âge de quatre-vingt-un ans.
La bénédiction aura lieu le jeudi 9
août, à 14 heures, à la chambre funéraire
des Batignolles, 1, boulevard du Général
Leclerc, à Clichy (Hauts-de-Seine), suivie
de l'inhumation, à 15 h 30, au cimetière
du Montparnasse, Paris 14e.
6, rue Paul Gervais,
75013 Paris.
La famille Daujat
a la tristesse de faire part du décès de leur
cousine,
Michelle GOBY,
survenu le 5 août 2007.
Une bénédiction aura lieu en l'église
du monastère de Cimiez, à Nice, le jeudi
9 août, à 9 h 30.
M. Pierre Schoendoerffer,
le président,
M. Arnaud d'Hauterives,
le secrétaire perpétuel
Et tous les membres
de l'Académie des Beaux-Arts,
ont la tristesse de faire part du décès de
leur confrère,
Jean-Marie GRANIER,
membre de la section de Gravure
de l'Académie des Beaux-Arts
de l'Institut de France,
directeur du musée
Marmottan-Monet depuis 2001,
chevalier de la Légion d'honneur,
chevalier de l'ordre national du Mérite,
chevalier des Arts et des Lettres,
chevalier des Palmes académiques,
survenu le samedi 4 août 2007, dans sa
quatre-vingt-sixième année, à Lasalle
(Gard).
Les obsèques auront lieu le jeudi 9
août, à 17 heures, en l'église de Lasalle
(Gard).
Cet avis tient lieu de faire-part.
Académie des Beaux-Arts,
23, quai de Conti,
75270 Paris Cedex 06.
décédé le 5 août 2007, à Paris,
à l'âge de quatre-vingts ans.
Hélène et Didier Jaeger-Defaix,
Marie Jaeger-Lavaurs,
ses petits-enfants,
Philippe et Alexandra,
ses arrière-petits-enfants,
Liliane Van Craen,
sa belle-fille
et Antoine Van Craen,
Henriette Niepce,
Raymonde Bouvier,
ses sœurs,
Ses neveux et nièces,
Mme Janine NIEPCE,
chevalier de la Légion d'honneur,
chevalier des Arts et des Lettres,
survenu le 5 août 2007.
La cérémonie sera célébrée le vendredi
10 août, à 14 heures, au cimetière de
Rully en Bourgogne.
Nos pensées vont aussi à son fils
Nicolas JAEGER,
disparu dans l'Himalaya en 1980.
Jean-Paul Cluzel,
président directeur général de Radio
France,
La direction générale,
La direction générale adjointe chargée
des techniques et technologies nouvelles,
La direction de la production et des
antennes,
Les équipes techniques
Et l'ensemble des personnesl de Radio
France,
Le conseil d'administration de Radio
France,
ont la très grande peine de faire part du
décès de
Georges SAUTOUR,
chef opérateur du son,
âgé de cinquante-quatre ans.
Les obsèques seront célébrées le jeudi
9 août 2007, à 14 h 30, en l'église NotreDame de l'Assomption, 88, rue de
l'Assomption, Paris 16e.
Il sera inhumé au cimetière des Hautes
Roches de Conflans-Sainte-Honorine.
Anniversaires de décès
Enquête
A quoi pensent les animaux ?
De Frédéric Joignot
Exclusif
« L’Enfance d’Hitler » :
le livre-événement
de Norman Mailer
Les écrivains
voyageurs
Un Grec d’élection,
de Jacques Lacarrière
Les
collections
--------------------------------------------------DVD James Bond
« Le monde ne suffit pas »
Annick CHAUVIN.
Mâme nous ne t'oublions pas.
Le 9 août 2003,
Jacques DERAY
nous quittait.
Agnès, Laurence
Et tous ses amis.
Pensons à lui.
avec « Le Monde TV& Radio »
daté 12 -13 août
Le CD Opéra
Il y a vingt ans, le 9 août 1987,
disparaissait, à l'âge de quarante-sept ans
Jean-Pierre LARRIVAL,
ingénieur-en-chef du Génie rural,
des Eaux et Forêts,
directeur régional
de l'Office des Forêts d'Aquitaine.
De la part de
Isabelle et Florence,
ses nièces,
Christian Erard et François Raulin,
leurs maris,
Stella et Nicolas Raulin,
Anne-Laure Erard,
leurs enfants,
Didier Cerceau,
son beau-frère.
Boulou MALAPA
et de
« Mondialisation :
embarquement immédiat »
Faites escale dans six
grands aéroports
Le 9 août 1998, disparaissait
Suzanne Rubin-Malapa,
et ses enfants,
Sam Malapa
et sa famille,
Lionel Malapa,
son fils disparu
et sa famille,
Solange Cypel
et sa famille,
Rachel Houppertz
et sa famille,
Benny Malapa
et sa famille,
Danièle Feriani
et sa famille,
Eweda Palette
et sa famille,
Ntonga Malapa,
son frère
et la famille Malapa à Kribi (Cameroun)
né à Hambourg, le 21 janvier 1914 de
Votre série de
la semaine :
Cet avis tient lieu de faire-part.
Il nous manque tant.
Paul MALAPA,
cet été...
ont la grande tristesse de faire part du
décès de
Le service religieux sera célébré,
à Paris, le vendredi 10 août, à 10 heures,
en la cathédrale Notre-Dame de Paris.
(Le Monde du 7 août.)
ont la tristesse de faire part de la
disparition, à Paris, le 4 août 2007, de
0123
Frida LEXOW.
Ceux qui l'ont connu et aimé voudront
bien avoir une pensée pour lui.
Les obsèques auront lieu le vendredi
10 août, à 15 heures, au cimetière du
Montparnasse, Paris 14e.
Il demeure toujours présent dans nos
cœurs.
avec Le Monde 2
Nos
services
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Professionnels
• Service des ventes
Tél. : 0-805-05-0146
0123
Culture&vous
Jeudi 9 août 2007
17
Scènes estivales
L’énigme Scelsi
fêtée à Salzbourg
Portrait d’un compositeur et poète italien
C
omme Pier Paolo Pasolini, l’Italien Giacinto Scelsi est mort sur une plage
romaine. Mais tranquillement, au soleil, entouré de proches. Le compositeur
romain, né en 1905, auquel le Festival de Salzbourg consacre un vaste
hommage, « Continent Scelsi »,
avait le chiffre 8 pour fétiche. Il
voyait avec circonspection se profiler une singulière occurrence
numérique : le 8 août 1988,
« 8.8.88 ».
Et c’est évidemment ce jour-là
qu’il est tombé dans le coma. Comme une édition du Monde, sa mort
intervint le 8, datée du 9.
Le comte Scelsi d’Ayala Valva
était sûrement venu prendre l’air
sur la côte coiffé de l’un de ses chapeaux excentriques, conduit par
son chauffeur en limousine « vintage » depuis sa belle demeure
romaine surmontée d’une terrasse. C’est sur son toit que, le soir
venu, cet ascète qui aimait le monde recevait ses amis et les visiteurs
attirés sur le tard par sa légende.
Mais, tel le comte Dracula, il était
invisible dans la journée.
Son appartement, au 8 (il va de
soi) via San Teodoro, avait une vue
imprenable sur le mont Palatin, et
Scelsi disait, avec le plus grand
sérieux – tempéré cependant par
une lueur de malice dans l’œil –
qu’il était situé à l’exact point de
rencontre entre l’Orient et l’Occident. Lorsqu’on lui avait rendu
visite, en 1985, à Rome, on s’était
assis sur le côté du sofa qu’il se
réservait, sous le diptyque Couple
aux têtes pleines de nuages, de Salvador Dali (Scelsi était l’ami des peintres et des poètes). Le petit homme
s’était soudainement enflammé :
« Non pas là, je vous prie, car de là je
peux voir mon palmier, et il me
voit. » La municipalité avait menacé le palmier, et Scelsi menacé la
municipalité en retour. On ne toucha pas à l’arbre fétiche.
Scelsi, qui savait si bien cacher
sa profondeur à la surface, s’amusait à entretenir son propre folklore : datation de son œuvre et biographie fantaisistes, pas de manuscrits autographes (l’un de ses
copistes, après sa mort, clamera
« Scelsi, c’est moi ! »), aucune photographie (il laissera son exécu-
teur testamentaire juger de l’opportunité de les rendre publiques
après sa mort), des séjours orientaux de méditation ou d’internement dans des cliniques ultrachics, en Suisse, où il donnait des
bals et entretenait avec délices une
folie dont on ne sait pas s’il l’a luimême un jour prise au sérieux.
C’est, disait-il, en ayant joué et
rejoué la même note inlassablement sur un piano qu’il a découvert, bouleversé, la richesse intrinsèque du « son sphérique » qu’il
adorait et dont il fera l’élément-clé
de sa musique, obsédée par les
variations infimes d’une palette
acoustique et harmonique d’une
infinie subtilité.
Ermite et fakir
Scelsi n’était pas que l’homme
des sons. Ses poèmes et récits,
écrits pour la plupart en français
(jugé supérieur à l’italien, qu’il
réservait aux bas usages), témoignent d’une plume, d’une imagination, d’une fantaisie proches des
esthétiques surréaliste et fantastique. Il était l’ami des écrivains,
d’Henri Michaux qu’il admirait
particulièrement. La compositrice
et musicologue américaine installée en France Sharon Kanach a
publié, en 2006 et 2007, chez
Actes Sud, deux volumes de textes
et documents fascinants de et sur
Scelsi, Les anges sont ailleurs… et
L’Homme du son.
Le comte Scelsi était doté d’une
belle fortune, ce lui permit d’écrire
de la musique sans se soucier
qu’elle fût jouée. Détesté pour
cette raison par les compositeurs
« rouges », il fut mis au ban de la
vie musicale italienne qu’il avait
pourtant soutenue de ses propres
deniers, en organisant des
festivals de musique ouverts gratuitement au public dans les
années 1930.
Scelsi préféra alors le retrait
complet. Il ne fut désormais
qu’une sorte de légende, connue
de quelques-uns, avant que, à la
fin des années 1970, des interprètes (Joëlle Léandre, Frances-Marie
Uitti), chefs d’orchestre (Aldo Brizzi, Jürg Wyttenbach), compositeurs (les représentants de l’Itinéraire, György Ligeti), et musicologues (Harry Halbreich) s’en fassent les interprètes, les porte-parole et lui rendent hommage.
Les disques se sont multipliés
et ont touché un vaste public, et
Scelsi, ermite et fakir, est sorti
enfin de sa tanière : on l’a vu à la
Fondation Royaumont, près de
Paris, en Allemagne et ailleurs. Lui
qui disait se ficher que sa musique
fût jouée ou non, avait l’air gai comme un pinson. Après la longue traversée du désert, cette reconnaissance fut une fontaine de jouvence. Avant l’éclipse, à nouveau
et pour de bon, le 8.8.88. a
Renaud Machart
Giacinto Scelsi au piano, en 1930. FONDAZIONE ISABELLA SCELSI
Un concert exemplaire, à la limite du surnaturel
I
l y a une autre face du Festival
de Salzbourg : celle qui
accueille la musique contemporaine et la diffuse à des prix abordables (de 15 à 40 euros seulement), celle où les festivaliers trop
bien habillés se font remarquer un
peu, à l’inverse de ce qui se passe
au Palais du festival, où le smoking et la robe de soirée à 2 000
euros minimum sont de rigueur.
Dans l’imposante collégiale
rococo qui tourne le dos au Palais
du festival se donne, jusqu’au
13 août, une formidable série de
concerts « off », qui tourne, elle, le
dos à la programmation d’opéras
et de concerts « haut de gamme ».
C’est un formidable hommage à
Giacinto Scelsi (1905-1988),
conçue par Markus Hinterhäuser,
le nouveau responsable des
concerts du festival, lui-même pianiste et champion de la musique
de Scelsi ou de Morton Feldman,
autre figure singulière de la musique du XXe siècle. La série de huit
concerts (8 était le fétiche de Scelsi) fait entendre de nombreuses
pièces de l’Italien mais aussi la
musique de compositeurs qu’il
aura influencés. On note une intégrale, le 8 août, des Espaces acoustiques, le vaste cycle de six pièces de
Gérard Grisey (1946-1998). Un
modèle de programmation, intelligente, ouverte.
L’occasion d’entendre les fresques orchestrales de Scelsi n’est
pas fréquente, encore moins dans
des acoustiques favorables. Lors
du Festival d’Automne 2005, Sylvain Cambreling avait dirigé trois
œuvres chorales et orchestrales de
Scelsi, mais le son mat du Palais
Garnier avait compromis l’envoûtante qualité de ces pièces qui semblent parfois extra-terrestres.
Dans l’acoustique généreuse de la
collégiale salzbourgeoise, le son
prend son envol tout en restant
ancré dans le sol, qui vibre sous les
pieds. Saisissant terremoto, presqu’inquiétant, voire angoissant.
Les œuvres de ce premier programme sont connues par les enregistrements effectués entre 1988
et 1990 par le chef de la soirée,
Jürg Wyttenbach, mais leur incarnation en « vrai » est un choc
inouï. La beauté de la soirée devait
beaucoup à la fine alternance
entre pièces orchestrales et a cappella, ces dernières données
depuis la tribune d’orgue par le
groupe vocal Les Jeunes solistes.
Pendant les chants pour voix de
femme du rare cycle Sauh et le
Requiem, plus connu, centre des
Trois chants sacrés, le public est resté stupéfait devant la concentration exemplaire, à la limite du surnaturel, de l’ensemble français.
Renaud Machart
(Salzbourg, envoyé spécial)
Hymnos, Sauh II et IV, Aiôn, Pfhat, Tre
Canti sacri, Konx-om-pax, de Giacinto
Scelsi, par Les Jeunes solistes, Kammerchor Salzburg, Basel Sinfonietta, Jürg
Wyttenbach (direction), Kollegienkirche, Salzbourg, le 6 août, dans le cadre
de la série « Kontinent Scelsi », jusqu’au
13 août. Festival de Salzbourg.
Tel. : 00-43-662-8045-500
« Les centres d’art doivent ensemble devenir une force politique »
Entretien avec Eric Mangion, vice-président de l’association Développement des centres d’art, à l’origine de l’opération Plein soleil
L
es trente-sept centres d’art
en France se sont réunis
pour la première fois cet été
pour une opération commune de
promotion de leurs activités, intitulée Plein soleil. Eric Mangion,
vice-président de l’association
Développement des centres d’art
(DCA) et directeur du Centre
d’art de la villa Arson, à Nice, dresse un bilan de cette action et des
problèmes auxquels sont confrontées aujourd’hui ces institutions
expérimentales, qui couvrent dixneuf régions et trente-deux départements.
L’opération Plein soleil est une
première. Faut-il y voir le début
d’un changement ?
Nous constituons en France
un réseau important, à la fois
artistique et géopolitique, mais à
force de travailler chacun dans
notre coin, nous avions une certai-
ne fragilité. Il fallait apparaître
comme une force politique de
négociation. Ce qui nous a
secoués, c’est l’émergence de
grands projets nationaux, très
médiatiques, comme La Force de
l’art et Monumenta. Nous ne
nous y opposons pas, mais nous
voulons montrer que nous existons aussi et qu’il ne faut pas
négliger ce qui se passe en région,
un travail qu’on fait depuis trente
ans. En tout, nous réalisons quelque cinquante-neuf expositions
par an, dont trente-trois expositions personnelles ; plus de deux
cents artistes ont été exposés grâce à nous ; nous produisons aussi
énormément d’œuvres d’art.
C’est loin d’être négligeable.
Plein soleil est destinée à faire
la promotion des expositions de
l’été dans les trente-sept centres
d’art français et à marquer
vis-à-vis du public la diversité de
nos propositions artistiques.
L’opération est née de la modification de l’association qui nous réunit, DCA – ce qui auparavant
signifiait Directeurs des centres
d’art et aujourd’hui Développement des centres d’art car nous
voulons apparaître comme une
association de structures plus
que de personnes.
Vous vous êtes réunis les 23 et
24 mars lors d’un forum à Grenoble. Quelles problématiques
avez-vous abordées ?
C’était la première fois que toutes les équipes, régisseurs, chargés de communication et des
publics, etc., se réunissaient. Les
directeurs de la nouvelle génération de centres d’art désirent être
davantage les acteurs des politiques culturelles, plutôt que de les
subir.
Avec la décentralisation, avezvous ressenti une accentuation
des pressions politiques sur vos
stratégies ?
Par définition, nos structures
vivent dans une certaine fragilité.
Il existe quelques cas litigieux où
il est évident que les politiques de
tutelle remettent en question un
projet artistique. C’est loin d’être
la majorité, mais sans tomber
dans le corporatisme, pour pouvoir éviter ces problèmes, tous les
centres d’art doivent ensemble
devenir une force politique. Nous
devons montrer que nous avons
un vrai public (en 2006, plus de
1 million de visiteurs hors Palais
de Tokyo) et une véritable action
pédagogique.
Le nouveau ministère pourrait-il
changer la donne ? Remettre en
question le caractère expérimental des centres d’art ?
L’expérimentation est le fondement de notre activité, et doit le
rester. Ce qui manque plutôt, ce
sont les moyens pour mettre en
place nos missions. C’est un mouvement général, nous n’en sommes pas les seules victimes ; tous
les budgets de la culture sont grignotés, nous vivons une mutation
profonde, et subissons de plein
fouet le problème du positionnement de l’Etat et des collectivités
locales.
Il faut absolument mettre les
choses à plat : si l’Etat doit se
désengager sur certains points,
pourquoi pas ? Mais à condition
que les collectivités territoriales
prennent le relais. Aujourd’hui on
est dans un flou et il faut que nous
soyons au cœur des négociations,
au niveau gouvernemental. Nous
devrions rencontrer la ministre à
la rentrée.
Il y a deux ans, certains directeurs militaient pour un regroupement des centres d’art, ce qui
aurait entraîné la disparition de
nombre d’entre eux. Où en eston de cette réflexion ?
Je suis radicalement opposé à
ce mouvement. Moi qui dirige une
grosse structure, je n’ai pas envie
de récupérer l’argent au profit des
plus petites. Il est très important
qu’il y ait une bonne répartition
géopolitique sur l’ensemble du territoire. Le centre de la France reste encore très dépourvu. Il faut
défendre la diversité : l’art ne doit
pas se réduire à quelques noms,
mais demeurer une activité extrêmement diversifiée. a
Propos recueillis par
Emmanuelle Lequeux
Plein soleil, jusqu’au 30 septembre.
www.dca-art.com.
Culture
18
Un danseur
étoile
pour le rugby
L
e danseur étoile de l’Opéra
de Paris Kader Belarbi sera
au Stade de France, vendredi 7 septembre, pour la cérémonie
d’ouverture de la Coupe du monde de rugby, un événement qu’il
chorégraphie avec le metteur en
scène Olivier Massard. Ce spectacle grand format, addition de compétences artistiques et technologiques, exige une logistique impressionnante pour une vingtaine de
minutes de show.
On annonce trois cent cinquante
danseurs (sur cinq cents auditionnés), hip-hoppeurs, capoeiristes,
afro-contemporains et yamakasi,
ainsi qu’une dizaine de machines
extravagantes signées François
Delarozière. La présence de vétérans stars du rugby des pays
convoqués comme Jean-Pierre
Rives (France) ou Jonah Lomon
(Nouvelle-Zélande) mettra du sel
dans cette introduction festive
avec effets vidéo en direct et des
costumes signés Castelbajac. Le
tout se jouera devant 80 000 spectateurs dans les tribunes et près de
1 milliard de téléspectateurs.
Une grosse opération pour Belarbi, pourtant habitué depuis trois
ans à concevoir ce type de spectacles parallèlement à sa carrière
classique. Il vient de chorégraphier une pièce pour le Ballet
national de Chine et le Grand Ballet de Genève tout en collaborant
aux défilés de Kenzo et aux Asian
Games de Doha (Jeux olympiques
asiatiques), toujours avec Massard. « J’adore sortir du cadre, rencontrer d’autres milieux. Avec Olivier, on a les moyens de travailler et
la liberté de réaliser ce qu’on désire.
Alors j’assume ce que ça peut avoir
de péjoratif aux yeux des puristes. »
Le détail et la masse
Avec la cérémonie d’ouverture,
Belarbi retrouve la dynamique
d’urgence et d’enthousiasme qui
lui plaît. Quelques mois de préparation intensive, à peine une
semaine de répétitions sur le stade
Max-Rousié, prêté par la mairie
du 17e arrondissement de Paris, où
habite Belarbi. La cérémonie sera
bâtie autour des mythologies du
rugby – mêlée, passe, combat,
énergie guerrière, fraternité…
Une obsession tarabuste le chorégraphe : jouer entre le détail et la
masse, le petit et le grand, l’individu et le collectif. Mais le challenge
est encore ailleurs pour le duo
Massard-Belarbi : mettre dans la
danse les 80 000 spectateurs avec
un dispositif musical et gestuel
interactif. « Je ne veux pas que ce
soit une vitrine mais un cœur battant, glisse-t-il. J’adore l’énergie des
danses urbaines, leur électricité, leur
rage et le rapport franc des danseurs
à la vie. »
Le lendemain de la cérémonie,
Kader Belarbi reprendra les répétitions de Hurlevent, ballet créé
pour les danseurs de l’Opéra en
2002, qui sera à l’affiche du 21 septembre au 6 octobre au Palais Garnier à Paris. En juillet 2008, il fera
ses adieux à la scène. A l’âge de
46 ans. a
Rosita Boisseau
Spectacle
La compagnie suisse
« Zimmermann
& de Perrot » prix Mimos,
à Périgueux
Barcelone la moderne,
du franquisme à nos jours
Le prix Mimos 2007 du Festival
international du mime de Périgueux, doté de 3 000 euros, a été
attribué à la compagnie suisse
Zimmermann & de Perrot pour
son spectacle Gaff’Aff. Prix spécial du jury pour les Belges de
Mossoux-Bonté et prix Mim’Off,
pour Minelly’z Marley. – (AFP.)
A la Fondation Maeght, soixante ans de création dans la capitale catalane
Arts
Saint-Paul
Envoyé spécial
Arts
Trois œuvres de Picasso
volées en février,
retrouvées
B
arcelone a été l’une des
villes majeures de l’art
dans la première moitié du vingtième siècle,
au temps de Picasso,
Gargallo, Gaudi, Miro et Dali.
Mais après 1939, c’est-à-dire
après la guerre d’Espagne et sous
le franquisme ?
Jusqu’ici, la question n’avait
fait l’objet d’aucune exposition,
celles qui ont rendu hommage à
la Catalogne prenant prudemment fin à la guerre. Cette lacune
est l’une des raisons qui ont décidé Michel Enrici, directeur de la
Fondation Maeght depuis le
début de l’année. Il avait d’autres
motifs : l’intérêt d’Aimé Maeght
pour la ville de Miro et de Tàpies à
partir de 1947, et la certitude
d’aborder, pour sa première exposition d’été, un sujet important.
Soixante ans de création dans une
telle capitale, soixante artistes,
cent cinquante œuvres : la matière ne pouvait qu’être abondante
et variée. La leçon d’histoire
orchestrée par la commissaire Victoria Combalia est dense et, parfois, surprenante.
Dans les salles, elle se dispose
dans l’ordre chronologique, des
Miro des années 1940 aux Fontcuberta et Pimstein actuels, et se
divise par chapitres, du surréalisme à ce que l’on appelle, faute de
mieux, le postmodernisme. Comme il convient à une métropole où
informations et influences parviennent sans retard de New
York, de Paris ou d’ailleurs, aucune des esthétiques dominantes ne
manque, ni l’abstraction géométrique, ni le pop, ni le conceptuel.
Force est de constater à ce propos que le franquisme n’a pas coupé Barcelone du reste du monde.
Du vivant du Caudillo, les courants artistiques internationaux
circulaient, semble-t-il, assez
librement – comme si la police
franquiste avait considéré qu’ils
ne menaçaient guère l’ordre établi, cet air de libéralisme tendant
même à améliorer l’image de la
dictature à l’étranger. De fait, les
première salles de l’exposition,
Deux peintures (Maya à la poupée et Portrait de Jacqueline) et un
dessin de Picasso, d’une valeur
de plus de 50 millions, volés au
domicile parisien de Diana Widmaier-Picasso, petite-fille du
peintre, dans la nuit du 26 au
27 février, ont été retrouvées mardi 7 août par les policiers chargés
de l’enquête. Ces œuvres étaient
réputées invendables sur le marché de l’art en raison de leur notoriété. – (AFP.)
Leschoix
du«Monde»
« Eclipse »
(1988), un
« poème objet »
de Joan Brossa.
MARTI GASULL/FUNDACIO
JOAN BROSSA/ADAGP
Musique
PARIS 2007
jusqu’à 1975 (mort de Franco),
sont d’une richesse et d’une qualité remarquables. Les Miro d’alors
ne le cèdent en rien à ceux de l’entre-deux-guerres. Les Tàpies des
années 1940 naissent à la conjonction heureuse de Miro, Klee et
Tanguy dans un clair-obscur peuplé de formes longilignes et translucides. Ils sont en phase avec ce
qu’expérimentent alors Wols à
Paris et Rothko à New York.
Liberté d’esprit
Ces œuvres suffiraient déjà à
donner le sentiment d’une activité intense, dans la continuité du
mouvement moderne. Mais il y a
surtout Dau al set – la septième
face du dé. Fondés en 1948, le
groupe et la revue du même nom
réunissent les peintres Tàpies,
Cuixart, Ponç et Tharrats, le philosophe Puig et le poète Brossa.
Feuilleter des numéros de la
revue suffit à établir que Dau al
set a été l’une des reprises les plus
vives et singulières du surréalisme après 1945, mais surtout qu’il
y avait là un créateur de premier
ordre, Joan Brossa.
Décisif en 1948, il est aussi
celui qui, au cours des années
1950, mesure le premier en Espagne les ressources du ready-made
et de l’assemblage reçus de
Duchamp. Sans délaisser l’écriture, ni la musique et le cinéma auxquels il s’essaie avec autant de
liberté d’esprit, il entreprend une
collection de « poèmes objets »,
la plupart très simples. Une chaussure et une pelote de laine, une
menotte de police et un bracelet
de brillants, un maillet et un
clou : il lui suffit de les attacher
pour que l’absurde et le dérisoire
les pervertissent. Il inquiète avec
nonchalance, il désarme avec élégance. La vitrine qui contient ses
« poèmes objets » est la surprise
délectable de l’exposition.
Elle fait aussi office de relais :
sans Brossa ne serait peut-être
pas apparue, autour de 1970, la
génération de Llena, Xifra, Rossell ou Miralles, adeptes de l’objet
détourné, du matériau pauvre et
de la performance, contemporains de l’Arte Povera italien
auquel ils font songer. Sans lui,
Tàpies serait-il allé jusqu’à Coussin et bouteille et au Grand bois
aux couteaux, assemblages qui
surprennent par leur dépouillement et leur brutalité sans apprêt
– sans cette virtuosité du matériau et du geste qui alourdit trop
souvent ses peintures ? Sans lui,
dont l’importance a été reconnue
peu à peu depuis une vingtaine
d’années, Fontcuberta et Pitarch
– la génération catalane actuelle
– feraient-ils du détournement et
de la dérision leurs modes préférés ? Une différence les sépare
néanmoins de lui, une seule, mais
considérable. Il faut, à l’un, des
logiciels pour convertir un dripping de Pollock en paysage de
montagne, à l’autre, des techniques de sonorisation pour édifier
une guérite de gardien de nuit qui
vibre et tremble de toutes ses
parois et ses vitres. Brossa parvenait à ses fins de manière plus discrète et ne courait ainsi pas le risque de voir son ironie s’engluer
dans le savoir-faire. La légèreté
toujours. a
Philippe Dagen
« Barcelone 1947-2007 », Fondation
Marguerite et Aimé Maeght, Saint-Paul.
Tél. : 04-93-32-81-63. Jusqu’au
4 novembre. De 10 heures à 19 heures,
jusqu’au 30 septembre puis de 10 heures à 12 h 30 et de 14 h 30 à 18 heures.
11 ¤.
Kokolo
SÈTE-VENCE. Formé à New
York en 2001, le groupe Kokolo
perpétue l’esprit et la flamme de
Fela, chanteur et saxophoniste
nigérian, grande figure de la musique moderne urbaine africaine,
mort le 2 août 1997. Une musique
brûlante d’énergie, des textes
forts porteurs d’engagements.
Festival Fiest’a Sète, le 9 août, à
21 heures (avec Seun Kuti & Egypt
80). Tél. : 04-67-74-48-44.
Festival Les Nuits du Sud, à Vence,
le 11, à 21 heures (avec Burhan Öçal
& l’Ensemble oriental d’Istanbul).
Tél. : 04-93-58-40-17.
Théâtre
Les Fêtes nocturnes
de Grignan
GRIGNAN. Shakespeare s’invite
chez la marquise de Sévigné, au
château de Grignan, pour célébrer
les vingt ans des Fêtes nocturnes.
Adel Hakim, le codirecteur du
Théâtre des quartiers d’Ivry, met
en scène Mesure pour mesure, qu’il
a traduit, et adapté.
Château. Tél. : 04-75-91-83-65.
Jusqu’au 24 août. De 7 ¤ à 18 ¤.
www.chateaux.ladrome.fr
L’engouement pour Peter Friedl, un mystère
Au Musée d’art contemporain de Marseille, une rétrospective consacrée au plasticien né en Autriche en 1960
Arts
Marseille
Envoyée spéciale
C
oqueluche du monde de
l’art, Peter Friedl, né en
Autriche en 1960, s’est offert
une belle année : surreprésenté à
la Documenta de Kassel, en Allemagne, il fait aussi cet été l’objet
d’une rétrospective au Musée d’art
contemporain (MAC) de Marseille. Comme certaines coqueluches autour desquelles l’engoue-
ment reste un mystère, son œuvre
apparaît hélas aussi indigente que
son discours se veut sophistiqué.
Les pièces rassemblées dans la
cité phocéenne se révèlent ainsi
d’une grande pauvreté, qu’elles
soient peintures, photographies
ou vidéos : pourtant leur auteur se
nourrit de problématiques passionnantes, explorant notamment
notre lien aux médias, au politique, et l’utopie d’une révolution à
venir.
Il les aborde avec une paresse
d’autant plus flagrante qu’aucune
explication n’est livrée au sujet de
ce travail. Tout aussi indigne, cette
provocation qui tombe à l’eau : la
présentation, à Kassel comme à
Marseille, d’une sacrée tripotée de
ses dessins d’enfant, dont la présence permet de dater la rétrospective « 1964-2006 ».
A 4 ans, Friedl était donc déjà
prolifique. Mais présentés sans distance ironique, ses gribouillis de
gamin tiennent du fétiche inutile,
et ne livrent guère, contrairement
à ce que semblent penser les commissaires de l’exposition, d’infor-
mations sur l’œuvre à venir.
Même si, selon le pompeux artiste,
« ils invitent à une discussion sur les
modalités et les expériences d’une
nouvelle politique de l’esthétique ».
Après avoir visité cette exposition, Peter Friedl reste une énigme : pourquoi le milieu de l’art estil fasciné par cette vidéo nocturne
témoignant de violences urbaines
ou celle montrant un malheureux
incapable de s’acheter des cigarettes à la machine ? Par ces centaines de photographies de terrains
de jeux pour enfants, prises à tra-
Les classiques de l’été
« Peter Friedl, travail 1964-2006 »,
Musée d’art contemporain (MAC),
69, avenue d’Haïfa, Marseille-8e. Tél. :
04-91-25-01-07. Jusqu’au 16 septembre. Tous les jours sauf lundis de 11 heures à 18 heures. De 1,5 ¤ à 3 ¤.
§
LES CLASSIQUES
C’EST TOUTE L’ANNÉE SUR ARTE :
MUSICA TOUS LES SAMEDIS À 22H30
MAESTRO TOUS LES DIMANCHES À 19H
Grande interprète de Mozart, dont elle traduit parfaitement la douceur autant que le
caractère farouche, la portugaise Maria João Pires s’avère tout aussi remarquable
dans les Trois Klavierstücke de Schubert ou les Nocturnes de Chopin : la splendeur
des phrasés, le toucher puissant et radieux ne sont jamais un frein, ni à l’imagination
ni à la poésie.
PRIX SPÉCIAL
2CDs
DG 477 6607
Emmanuelle Lequeux
DÉCOUVREZ SUR RADIO CLASSIQUE
DES EXTRAITS DE CET ALBUM
DANS L'ÉMISSION
SUR LA ROUTE DE VOS VACANCES
TOUT L'ÉTÉ ENTRE 9H ET 12H
MARIA JOÃO PIRES (PIANO) : Œuvres de Chopin, Mozart,
Schubert, Schumann
ÉGALEMENT DISPONIBLE
SUR LES PLATEFORMES DE
TÉLÉCHARGEMENT LÉGAL
vers le monde ? Et par ces dizaines
de coupures de presse disséminées sous vitrine, sans légende ni
rapports ? Peut-être parce que
Peter Friedl est parvenu à inventer
un nouveau genre : celui de l’intellectuel pompier. a
Grafizm: silverkingz.net
Ici&
ailleurs
0123
Jeudi 9 août 2007
0123
Jeudi 9 août 2007
&vous
19
S’initier au tai-chi
en attendant l’avion
Comment s’occuper de manière ludique et agréable
dans les salles d’attente des aéroports parisiens ? En
suivant des cours gratuits ! Selon une étude de l’IFOP,
80 % des Français souhaitent s’instruire pendant leurs
vacances. Et comme six Français sur dix partant en avion estiment que leurs vacances débutent dès leur arrivée à l’aéroport, l’initiative estivale intitulée « L’école
des vacances » connaît un certain succès.
Le principe est simple : chaque week-end, depuis fin
juin et jusqu’au 19 août, dans les terminaux d’Orly et
de Roissy, les passagers ayant passé les contrôles de
sécurité et se retrouvant en salle d’embarquement peuvent prendre des cours gratuits de moins d’un quart
d’heure avec des professeurs et des spécialistes de certains sujets. Sport, santé, culture, nutrition, les possibilités sont multiples. Au programme du prochain weekend : cours de tai-chi au Terminal 2F de Roissy, relaxation coréenne à Orly-Sud le matin et Orly-Ouest l’aprèsmidi, aromathérapie dans les Terminaux 2C et 2D de
Roissy. Bon cours et bon voyage… a A. Ct
Les conditions d’un bon rosé
Aujourd’hui
La vie en couple
permettrait
de vivre
plus longtemps
En le choisissant bien et en l’associant à certains plats, ce vin peut être autre chose qu’un vin de l’été
D
es rosés, il en est de toutes planté depuis peu par Bernard
les couleurs, du rose pâle Teillaud du Château Sainte-Roseau fuchsia, de la pelure line (83460 Les Arcs-surd’oignon à l’œil-de-perdrix. Aucu- Argens). Le cabernet franc assure
ne définition ni réglementation aux rosés d’Anjou leurs notes de
spécifique ne s’applique à ces fruits rouges, tandis que le
vins. Le vigneron a même le choix pineau d’Aunis, poivré avec quelde la méthode d’élaboration, par ques fragrances de pivoine, donprélèvement d’une partie des jus ne toute son originalité au gris
lors de l’encuvage des baies rou- saumoné du Domaine Brazilier
ges pour augmenter leur concen- (41100 Thoré-la-Rochette), un
tration – c’est la saignée – ou bien coteau du vendômois.
Citons encore le gamay, qui
par pressurage direct, en douaccorde son délicat parfum de
ceur, de la vendange.
La première technique donne rose et de framboise à quelques
des vins parfois alcooleux et brû- rosés de Loire, l’incontournable
lants, sauf à Bandol (Var) où, merlot des « clairets » bordelais,
appliquée au cépage mourvèdre, et le cabernet-sauvignon que l’on
elle développe des arômes floraux associe en Béarn au tannat, manet des nuances de fraise. La secon- seng noir et fer servadou dans
de, aujourd’hui la plus répandue, quelques pittoresques producpermet de mieux maîtriser la net- tions locales.
Le rosé, vin d’apéritif ? Il existe
teté aromatique des rosés, d’en
définir le style, la couleur et autant de rosés que de régions vitimême, pour quelques-uns, d’en coles et de vignerons. A part les
tavel, bandol, rosé-des-riceys –
permettre la garde.
Comment s’y retrouver dans vins souvent racés et puissants –,
l’abondante production des vins les rosés ne seraient que des vins
rosés ? Non plus seulement ceux de pique-nique, ou bien voués
de Provence, sa région de prédilec- indifféremment aux cuisines du
tion, mais de la plupart des Sud-Est asiatique, de l’Inde et du
régions viticoles, car son succès, Maghreb ?
En matière de vin, de rosé en
depuis le début des années 2000,
a fait des émules. Chacun a le sou- particulier, il faut se garder de
venir de rosés, vifs, fringants, tout dogmatisme. Certains
accords sont surfaits –
légers, aux délicats arôcelui du melon et du
mes de fruits gourUn simple
rosé – et d’autres évimands ; alors que
foie de lapin
dents. Comme la dégusd’autres, insipides ou
poêlé est
tation proposée par
trop alcoolisés (et paradmirablement
Alain Senderens d’un
fois les deux), abonépaulé par un gris tartare de thon avec un
damment sulfités, sont
du Vendômois
costières-de-Nîmes, un
toujours servis glacés
rosé du Château Mouravec une pizza aux
anchois cotonneux. Alors, bon- gue-du-Grès (30300 Beaucaire).
Tout est cependant affaire de
jour la migraine !
Les rosés peuvent être choisis goût personnel. Ainsi, un simple
pour leur encépagement. Les foie de lapin poêlé est admirablegrands rosés du Midi sont vins ment épaulé par un gris du Vendôd’assemblage, mais les monocépa- mois, cuvée Tradition 2005 du
ges se sont fait une place au soleil. Domaine Brazilier et une poêlée
Le cinsault au nez de pivoine, la de girolles aux échalotes par le
syrah aux notes épicées, associés cabernet de saumur sec de Lanou non aux puissants arômes de glois-Château (49400 Saintfruits mûrs du grenache et du Hilaire-Saint-Florent).
Le même lapin sauté, aromatimourvèdre – en bouquet ou en
solitaire – peuvent offrir des vins sé à la fleur de thym, fera très bon
charnus, comme ceux du Domai- ménage avec la longueur et le fruine Ott (Château Romassan à Ban- té du Château Dudon 2006, predol). Le tibouren, vieux cépage du mières côtes de bordeaux (1/3
Var, qui fait le succès du Clos merlot pour le gras et 2/3 caberCibonne (83220 Le Pradet), est net-sauvignon pour la fraîcheur).
Bonnes tables
Café restaurant Lavinal
Le hameau de Bages, au cœur du
Médoc, connaît un renouveau
inattendu grâce au propriétaire
du château Lynch Bages. Michel
Cazes s’emploie, en effet, à recréer
autour de son domaine un village
des saveurs et du vin. Le jeune
Hugo Naon, collaborateur de
Thierry Marx, assisté de Céline
Ramon en salle, y propose une cuisine sage composée avec les produits de la région et un menu suggestion (tartine de champignons,
lapin à la moutarde) au prix
imbattable de 13 ¤ ! A la carte :
gigot, poulet fermier et un risotto
des tripiers, pour les amateurs.
Cuisine brillante et savoureuse.
Cave de référence. Menu : 13 ¤.
A la carte, compter 35 ¤.
Place Desquet, 33250 Pauillac.
Téléphone : 05-57-75-00-09.
Fermé le dimanche soir.
Le Quai
Sur les bords du Rhône, Michel
Chabran, le cuisinier étoilé de
Pont-de-l’Isère, grand spécialiste
de la caillette de la Drôme, a
confié à sa fille Carole le soin de
diriger cette brasserie.
Cuisine gourmande avec la friture
d’éperlans, les quenelles de brochet sauce Nantua et encore la
salade de rattes aux encornets et
vinaigrette à la sauce rouille, ou
S
elon une étude de l’Insee
publiée mercredi 8 août,
les personnes en couple
vivent plus longtemps que les
célibataires. Ainsi, pour un
homme de 40 ans n’ayant
jamais connu la vie à deux, le
risque de mourir dans l’année
est presque deux fois supérieur
à celui d’une personne de
mêmes caractéristiques sociales, mais vivant en union.
Au fur et à mesure qu’on
avance en âge, la tendance s’inverse. Après 80 ans, les hommes seuls peuvent même espérer vivre plus longtemps que les
non-célibataires. En revanche,
à tout âge, une séparation ou le
décès du conjoint s’accompagne d’une surmortalité, à laquelle les femmes semblent mieux
résister.
Selon l’Insee, la précocité des
décès des personnes n’ayant
jamais vécu en couple est souvent liée à des facteurs de santé,
sociaux et professionnels, qui
interagissent avec leur difficulté à se mettre en union. a
Julie Robelet
La cuvée Adagio 2006 du Château Rouquette (11100 NarbonnePlage), cépages grenache et
syrah, est vinifiée à basse température. C’est le vin de fraîcheur
d’une cuisine où l’huile d’olive et
la tomate précèdent la viande
d’agneau grillée sur la braise. Le
rosé 2006 du Domaine Auzias
Paretlongue (11610 Pennautier),
vin de pays de la cité de Carcassonne, manque de mystère à l’apéritif, mais se rattrape avec un
tronçon de morue cuit sur le barbecue.
L’un des grands élégants de Provence, le Château Miraval rosé
2006 (83570 Correns), régulièrement récompensé dans les
concours, met son fruité au service
de rougets au basilic simplement
poêlés. Une découverte, en accompagnement de beignets de courgettes, voici l’Ixia du Domaine Bérénas 2005 (34800 Nébian), vin de
pays de l’Hérault, bel assemblage
de grenache, syrah et cabernetsauvignon. Les côtes du ventoux,
avec le Domaine de la Brunely
(84260 Sarrians), offrent l’exemple d’un rosé dense et profond
(médaille d’or au dernier
Concours général agricole) et
meilleur rapport qualité prix de
notre sélection (3,90 euros la bouteille).
Vin de farniente, la cuvée « A
l’ombre de la treille » du Domaine
La Michelle (13390 Auriol) propose, pour l’apéritif, ses discrètes
nuances florales dans une bouteille raffinée. Le retour en grâce
du rosé est aussi un retour aux origines. En Egypte, en Grèce ou à
Rome, la vinification est exempte
de macération. Les raisins sont
foulés et pressés directement.
C’est le vinum clarum, ancêtre du
clairet et de nos rosés de l’été. a
l’aïoli de morue. Au dessert, fondant de chocolat Valrhona et ses
profiteroles. Cave : crozes-hermitage, cornas, saint-joseph. Superbe vue sur le fleuve. Accueil très
plaisant. Menu carte : 29 ¤.
Entrées : 7 ¤, plats : 16 ¤, desserts : 7 ¤.
poché en fine gelée de piperade,
foie gras au taloa (galette de farine de maïs), au suc tomaté et salade de haricots beurre, ou encore
salade de morue au curry. L’Espagne voisine apporte son agneau
de Castille, que le chef présente
en paella de boulgour. Le dessert
de saison est la pêche confite au
vin de muscadelle.
Cuisine élégante, gourmande et
généreuse, à l’image de son
auteur. Cave du Grand SudOuest. Menu découverte : 39 ¤.
A la carte, comptez environ 50 ¤.
17, rue Joseph-Péala, 26600 Tain-L’Hermitage. Tél. : 04-75-07-05-90.
Ouvert tous les jours.
L’Auberge basque
Ancien chef de la Cour-Jardin, le
restaurant d’été d’Alain Ducasse
au Plaza Athénée, Cédric Béchade s’est installé depuis deux mois
dans un site exceptionnel du
Pays basque. Au menu : œuf
Jean-Claude Ribaut
D 307, vieille route de Saint-Pée à SaintJean-de-Luz, 64310 Helbarron/SaintPée-sur-Nivelle. Tél. : 05-59-51-70-00.
Fermé lundi et mardi midi.
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L’IDÉE GOURMANDE DE LA SEMAINE
SAVEURS D’ÉTÉ CHEZ SÉBILLON
L
e cadre élégant, confortable
et climatisé de Sébillon est
un prétexte supplémentaire
pour déguster l’un des meilleurs
gigots de la capitale. L’agneau,
en provenance de l’Aveyron, gage
d’excellence, offre alors une
chair délicatement rosée, soyeuse
et tendre à souhait, au goût
extrêmement raffiné. Sa belle
origine est mise en valeur par
une cuisson lente, selon les règles
de l’art, pour ne pas dessécher
la chair, préserver sa tendreté,
tout en concentrant ses saveurs
uniques sous une peau légèrement croustillante et joliment
dorée. Présenté sur un chariot à
capot de cuivre, il est découpé
devant vous et servi à discrétion,
accompagné des fameux lingots.
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depuis 1845
« Ce lieu que fréquentèrent, tour à tour,
Verlaine, Hemingway, Gide et Boris Vian...
maintient des bons plats bien de chez
nous, à prix modérés et la belle carte des
vins perpétue la tradition ».
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frais, propose également des
entrées comme un gaspacho
andalou aux écrevisses ou des
lasagnes d’aubergines confites
et piperade de légumes. Les
morceaux de bœuf sont tendres
et généreux, les poissons superbes
et les fruits de mer incomparables.
Terminez en beauté avec un
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soufflé glacé au Grand Marnier
ou un carpaccio d’ananas parfumé
au vieux rhum et sa glace vanille.
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Météo & Jeux
Jeudi 9 août 2007
Pluvieux et frais 25 km/h
dans le nord-est
10°
20°
10 km/h
Le 09.08.2007
Lille
Lille
10°
20°
10°
20°
11°
18°
9°
22°
Orléans
Dijon
Poitiers
12°
16°
Chamonix
ClermontFerrand
Limoges
8°
13°
Lyon 13°
19°
10°
21°
9°
22°
15 km/h
Besançon
11°
18°
10°
23°
Grenoble
11°
18°
Bordeaux
Bordeaux
11°
26°
Toulouse
20 km/h
12°
23°
16°
24°
Marseille
16°
25°
Perpignan
5 à 10°
0 à 5°
10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35° >35°
COEFF. DE MARÉE: 52
DANS LE MONDE
Amsterdam averses éparses 12
Athènes
beau temps
20
Belgrade
très nuageux
24
Berlin
ensoleillé
19
Berne
forte pluie
12
Bratislava orageux
22
Bruxelles
forte pluie
10
Budapest orageux
25
Bucarest
ensoleillé
17
Copenhague orageux
15
Dublin
très nuageux
14
Edimbourg belles éclaircies 11
Helsinki
beau temps101 17
0 19
Istanbul
beau temps
Kiev
orageux
19
La Valette beau temps
23
Lisbonne
beau temps
16
Ljubljana
violents orages 18
Londres
ensoleillé
12
Luxembourg forte pluie
11
Madrid
beau temps
9
Moscou
beau temps
12
Nicosie
beau temps
22
Oslo
averses modérées18
Prague
orageux
21
Reykjavik faible pluie
12
Riga
beau temps
19
Rome
belles éclaircies 19
Sofia
ensoleillé
16
Stockholm averses éparses 17
Tallin
beau temps
18
Tirana
belles éclaircies 21
Varsovie
orageux
18
Vienne
orageux
20
Vilnius
ensoleillé
18
Zagreb
orageux
21
ensoleillé
19 28
19 Alger
beau temps
15 31
34 Amman
fortes
averses
23
30
38 Bangkok
1 0
beau temps
22 26
3202Beyrouth
ensoleillé
12 23
14 Brasilia
12 17
34 Buenos Aires fortes averses
beau temps
21 28
14 Dakar
belles
éclaircies
26
30
Djakarta
35
ensoleillé
34 44
31 Dubai
belles éclaircies 26 32
27 1Hongkong
015
beau temps
14 31
18 Jérusalem
belles éclaircies 20 31
Kinshasa
20
beau temps
18 36
28 Le Caire
belles éclaircies
9 23
36 Mexico
belles éclaircies 12 25
33 Montréal
belles
éclaircies
14
22
Nairobi
28
28 New Delhi belles éclaircies 26 35
averses modérées 20 23
22 New York
beau temps
19 39
21 Pékin
beau temps
4 18
Pretoria
12
averses éparses 19 28
30 Rabat
forte pluie
25 26
25 Séoul
35 Singapour averses éparses 26 32
beau
temps
8 21
Sydney
24
belles éclaircies5 22 38
28 Téhéran
2
10
beau temps
27 35
16 Tokyo
beau temps
20 30
30 Tunis
ensoleillé
28
39
Washington
28
32
23 OUTREMER
fortes averses
25 29
32 Cayenne
34 Fort-de-Fr. averses modérées 24 31
belles éclaircies 18 22
27 Nouméa
ensoleillé
23 28
33 Papeete
32 Pte-à-Pitre averses éparses 24 30
averses
éparses
19 21
St-Denis
28
Vancouver
14°
22°
Los Angeles
18°
29°
5
101
14°
21°
11°
25°
11°
19°
13°
19°
12°
26°
13°
26°
17°
27°
17°
28°
Samedi
Chicago
19°
26°
Miami
Dimanche Lundi
Nord-Ouest
11°
25°
13°
24°
12°
25°
Météorologue en direct
au 0899 700 703
Ile-de-France
15°
25°
14°
23°
14°
25°
(1,34 € l’appel + 0,34 € la minute)
7 jours/7 de 6h30-18h
Nord-Est
14°
21°
11°
24°
11°
25°
Service proposé par MeteoNews
en partenariat avec Le Monde
Sud-Ouest
13°
28°
13°
28°
13°
29°
Sud-Est
16°
30°
17°
31°
17°
32°
UN PIÈGE INDÉCELABLE
Ce fut lors d’une sélection de
l’équipe des USA que cette donne
a été jouée. Le contrat était pourtant infaisable, mais le déclarant
a joué d’une telle façon que l’adversaire n’a pu trouver la défense
mortelle. Avant de prendre sa place en Sud, cachez les mains d’EstOuest.
6
7
8
9 10 1 1 12
I
II
III
IV
V
VI
⽥864
〬A3
〫AD853
⽤ 10 9 8
VII
VIII
IX
X
Kiev
1020
VERTICALEMENT
I. Favorise les fayots. II. Pillard
devenu bon rouleur sur le Tour.
Joindre les deux bouts. III. Pris
dans la bagarre. Mise en pièce.
IV. Toujours prêtes à se lancer
dans la bagarre. V. Chez miss
Rice. A servi de repas à l’homme des cavernes. Le strontium.
Romains. VI. Ayons le courage
d’agir. Fin d’études techniques.
VII. Remués. Froidement couverte. VIII. Coule en fonction
des événements. Crétin.
Personnel. IX. Fis l’innocent.
Drôle en principe. Prière. X. Se
penchent sur les déformations
par formation.
1. Sinistre à entendre. 2.
Homme à tête de faucon.
Rattachée. 3. Ouvre le choix.
Rois de Suède et de Norvège. 4.
L’œuf s’y épanouit. Vallée fluviale. 5. Guide volubile. 6. De
Delphes ou du Pirée. Stratégie
asiatique. 7. Pour le passer il
faudra l’ouvrir. S’étale à nos
pieds. 8. Possessif. Prêt à tout
gober. 9. Ses gages peuvent
rapporter gros. Conjonction. 10.
Ont mauvais dos. Métal rouge.
Métal jaune. 11. Militaire américain. Sans précision. 12. Font
monter le rouge aux joues.
Philippe Dupuis
Solution du n° 07 - 187
Horizontalement
Verticalement
I. Biocarburant. - II. Analphabètes.
- III. Issue. Dual. - IV. Lô. Puni. La.
- V. Luter. Grisée. - VI. Empiète.
TV. - VII. Mi. Dérogerai. - VIII.
Este. INA. - IX. Isba. Médoc. - X.
Tac. Almanach.
1. Bâillement. - 2. Insoumis. - 3.
OAS. TP. Tic. - 4. Clupéidés. - 5.
Apeurée. BA. - 6. Rh. Trial. - 7.
Badigeon. - 8. Ubu. Gama. - 9.
Réalité. En. - 10. Atlas. Rôda. 11. Né. Eta. Oc. - 12. Tsarévitch.
Munich
Paris
Budapest
Odessa
D
Zagreb
Milan
D
1015
10
10
Vienne
Belgrade
Bucarest
Sofia
Rome
Barcelone
Istanbul
1005
Madrid
Lisbonne
A
< -10°
Anticyclone
D
Séville
Athènes
Tunis
Alger
D
Dépression
Front chaud
Front froid
Occlusion
Thalweg
-10 à -5° - 5 à 0°
Ankara
0 à 5°
5 à 10°
Beyrouth
1010
Rabat
Tripoli
D
10 à 15° 15 à 20° 20 à 25° 25 à 30° 30 à 35°
Jérusalem
>35°
Le Caire
⽥A973
〬DV
〫 10 9 7 6 2
⽤D6
⽥RDV52
N
〬 10 8 7 6 5
O
E
〫RV
S
⽤5
⽥ 10
〬R942
〫4
⽤ARV7432
Ouest Nord
--passe
passe 2 〫
3 ⽥ passe
contre passe
Est
passe
2⽥
4⽥
passe
Omsk
Paris 13°
19°
Barcelone
18°
24°
Marrakech
25°
21°
Abidjan
22°
23°
Ankara
13°
34°
Bagdad
24°
Tripoli
43°
27°
Riyad
33°
21°
43°
Khartoum
25°
37°
Yaoundé
19°
22°
La Paz
-2°
16° Rio de Janeiro
19°
29°
8°
11°
Irkoutsk
6°
16°
20°
31°
Kaboul 20°
31°
Vladivostock
20°
30°
Shanghai
24°
33°
Hanoi
26°
36°
Karachi
29°
42°
Kuala Lumpur
25°
34°
Port Moresby
21°
30°
Antananarivo
5°
17°
Alice Springs
8°
26°
Le Cap 9°
19°
Sud
2⽤
3〬
5⽤
passe
Ouest ayant entamé le 4 de
Pique, comment le déclarant a-t-il
joué pour gagner ce contrat de
CINQ TRÈFLES qui était théoriquement infaisable ?
Réponse
Sauf si le 10 de Cœur tombe
avant le quatrième tour de la couleur, il faut couper un Cœur. Mais
que va-t-il se passer si, pour rentrer chez lui, Sud se contente de
couper un Pique ?
Il prend l’entame avec l’As de
Pique et joue la Dame de Cœur,
Ouest prend avec l’As et contreattaque le 10 de Trèfle pour le
Valet de Sud, qui continue Cœur.
Le mort fait le Valet puis Sud rentre en main en coupant un Pique
avec le 2 de Trèfle. Ensuite, il coupe le 9 de Cœur avec la Dame de
Trèfle et revient chez lui en coupant le 7 de Pique, et il chutera, car
Ouest (qui aura pris soin de
défausser son dernier Pique sur le
troisième Cœur) le surcoupera
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3
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8°
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32°
< 1 mm
Jours suivants
14°
23°
2
Riga
Edimbourg
H
1-5 mm
1
D
21°
Région
St-Pétersbourg
Stockholm
T
27°
La goutte froide d'altitude maintiendra un temps gris, pluvieux et frais près des frontières
du nord-est jusqu'au nord des Alpes. Les pluies seront parfois soutenues et accompagnées Cumul pluviométrique
le 09.08.2007
de tonnerre. De la Normandie au Centre jusqu'au Massif-Central, il ne pleuvra pas mais la
> 50 mm
couverture nuageuse sera importante. Le soleil brillera en revanche près de l'Atlantique et
15-50 mm
autour de la Méditerranée où il fera malgré tout un peu frais pour la saison. La tramontane
et surtout le mistral souffleront fort près du golfe du Lion.
5-15 mm
14°
19°
A
Helsinki
Oslo
St-Pétersbourg
14°
30°
6°
21°
Honolulu
Vendredi
1015
Reykjavik
Reykjavik
Anchorage
En France
12°
21°
D
09.08.2007 12h TU
Dans le monde Après Taiwan, le typhon “Pabuk” concernera le sud de la Chine
17°
26°
LEVER: 01h54
COUCHER: 19h38
PARIS
LEVER: 06h32
COUCHER: 21h17
PARIS
ST-AMOUR
19°
26°
60 km/h Ajaccio
16°
28°
-10 à -5° - 5 à 0°
Nice
Montpellier
12°
25°
Biarritz
Strasbourg
12°
15°
11°
21°
9°
23°
11°
15°
19°
Rennes
Nantes
< -10°
Températures
à l’aube
et l’après-midi
Metz
PARIS
Châlons13° en-Champagne
9°
21°
Brest
11°
21°
3°
15°
12°
17°
Rouen
Caen
En Europe
EN EUROPE
Amiens
Cherbourg
0123
Jeudi 9 août 2007
10
10
20
avec le 9 de Trèfle ! Il ne servirait à
rien que Sud coupe gros, car il y
aurait promotion du 10 de Trèfle.
Or Sud a gagné grâce à une astuce : laquelle ?
Après l’As de Pique, Sud a joué
immédiatement un petit Carreau
du mort ! Est a pris et, puisque le
déclarant ne cherchait pas à faire
de coupe, il a continué Pique au
lieu de contre-attaquer atout, et
les coupes à Carreau ont servi de
reprises sans risque de surcoupe...
LE TRAVAIL D’HERCULE
Cette donne a été jouée au
cours du Grand National d’Amérique auquel dix mille équipes participaient chaque année. La réussite du chelem suivant a été un véritable tour de force. Avant de prendre la place du déclarant, vous
cacherez les mains d’Est-Ouest.
⽥A842
〬AV8
〫AVD63
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⽥D73
N
〬74
〬D63
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⽤ R D V 10 9 8 4 3
⽤2
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3
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9
7
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Complétez toute la
grille avec des chiffres
allant de 1 à 9.
Chaque chiffre ne doit
être utilisé qu’une
seule fois par ligne,
par colonne et par
carré de neuf cases.
9
8
6
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Moyen
4
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1
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Un jeu pour chaque jour
Le Loto
Lundi daté mardi Affaire de logique
Mardi daté mercredi Scrabble
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Ouest a entamé le 8 de Trèfle
(pour faire un appel de préférence à Carreau) et Est a fourni le
2 de Trèfle (forcément un singleton). Comment le déclarant en Sud
a-t-il joué pour gagner ce PETIT
CHELEM À CŒUR contre toute
défense ?
Note sur les enchères
Le contre montre trois cartes à
Cœurs dans une main « agréable ». Quant au saut à 6 Cœurs
« 6 Cœurs », il n’est guère raisonnable.
Philippe Brugnon
Un Grec
d’élection,
de Jacques Lacarrière
CE WEEK-END, AVEC « LE MONDE » DU VENDREDI DATÉ SAMEDI
Ecrans
0123
Jeudi 9 août 2007
Télévision
Soirée Diana
sur Teva et France 3
Teva, chaîne généraliste du groupe M6, organise une soirée spéciale Diana à partir de 20 h 50 le
23 août, quelques jours avant le
10e anniversaire de la mort de la
princesse. La chaîne diffusera un
reportage sur William et Harry
et un autre, inédit, consacré aux
dernières heures de la jeune femme, morte dans un accident de
voiture à Paris à l’âge de 36 ans.
Dans la semaine du 25 au
31 août, France 3 proposera de
son côté deux documentaires. Le
premier, « Diana et les fantômes
de l’Alma », explore l’hypothèse
que la mort de la princesse et de
Dodi Al-Fayed ne soit pas un simple accident. Le second, « Diana,
la reine des cœurs », est un montage d’archives retraçant la vie de
la princesse.
Internet
Camp de désintoxication
en Chine
La Chine expérimente actuellement un camp d’été destiné à soigner les jeunes « accros » à Internet. Un programme de dix jours
a été concocté pour quarante jeunes gens âgés de 14 à 22 ans, qui
auront d’abord passé une évaluation et un test psychologiques,
rapporte le China Daily. Environ
2,6 millions de Chinois âgés de
moins de 18 ans sont considérés
comme dépendants.
21
Les petites chroniques à boire
et à manger de Jean-Pierre Coffe
Radio Chaque matin, jusqu’à la fin août, le pourfendeur
de la malbouffe aiguise l’appétit des auditeurs de France Inter
E
couter une chronique de
quinze minutes sur la
bouillabaisse alors qu’on en
est encore à tremper une tartine de
pain beurré dans un bol de café
peut être vécu par certains comme
une épreuve. Pour d’autres, par
exemple en vacances sur les bords
de la Méditerranée, cette expérience peut constituer un moment d’intense excitation. De quoi laisser
tomber la tartine pour courir chez
le poissonnier et se mettre aux
fourneaux en appliquant à la lettre
les conseils du célèbre chroniqueur Jean-Pierre Coffe.
Depuis le début de l’été, le pape
du bon produit propose sur France Inter « Permettez-moi de vous
présenter », une chronique gastronomique drôle, enlevée et diablement bien mise en ondes. Chaque
matin, juste avant les informations de 9 heures, Jean-Pierre Coffe livre ainsi aux auditeurs les
secrets d’un produit de saison.
De la fraise aux grillades, en passant par la tomate, le gaspacho,
l’aubergine, l’abricot ou la fourme
d’Ambert, tous les aliments de
l’été y passent. En plus de découvrir la recette de la fleur de courgette frite et de la compote de courgettes, on a ainsi appris que ce légume avait été découvert au Mexique
avant d’apparaître en Europe au
XVIIIe siècle. Symbole d’abondance et de fertilité, la courgette est
aussi bourrée de vitamines et faiblement calorique. De son côté, la
journaliste Sophie Le Doré vient
compléter chaque chronique par
un entretien avec un cuisinier, un
producteur ou un représentant de
l’industrie agroalimentaire.
Une vieille connaissance
Bien sûr, Jean-Pierre Coffe ne
peut s’empêcher, dès que l’occasion se présente, de vociférer
contre la qualité désastreuse du
jambon vendu sous vide ou des
tomates cultivées sous serre. Ses
coups de sang sont aujourd’hui,
mais pas seulement, son fonds de
commerce, sa touche personnelle.
Mais au final, peu importe. Car
Jean-Pierre Coffe est devenu, au fil
du temps, comme une vieille
connaissance à qui l’on pardonne
certains défauts parce qu’on mesure aussi ses grandes qualités. Et certaines chroniques de « Permettezmoi de vous présenter » sont comme un concentré de ce qu’il sait faire de mieux, de plus inspiré. Son
histoire du melon, qu’il considère
comme « une hécatombe » puisqu’il a provoqué la mort de plusieurs papes et empereurs, est un
chef-d’œuvre d’érudition, d’humour et de finesse.
Auteur de tous ses textes, il présente les aliments en les mettant
en scène dans un petit théâtre dont
il est l’unique et fantastique comédien. Ses chroniques, même matinales, sur le saucisson sec et la sardine sont un régal pour les oreilles
et pourraient même rester dans les
annales du genre. Ceci, grâce à son
talent et à un habillage sonore particulièrement réussi. a
Hélène Delye
« Permettez-moi de vous présenter ».
France Inter, du lundi au vendredi à 8 h 45
Mercredi 8 août
TF1
France 2
France 3
Canal +
Arte
M6
20.50
20.50
20.50
20.50
20.40
20.50
Combien ça coûte ?
Les Dix Folies des Français
Magazine présenté par
Jean-Pierre Pernaut.
Cold Case.
Prisonniers 0. Ophélie 0.
Nouveau regard Série
(S3, 8/23 ; S1, 11 et 1/23) d.
La Carte aux trésors.
Le Mont-Saint-Michel et sa baie
Jeu animé par Nathalie
Simon d.
22.30
23.20
23.05
Down in the Valley
Film David Jacobson. Avec
Edward Norton, Evan Rachel
Wood, David Morse (EtatsUnis, 2005) 2 d.
Les Experts.
Trop longue à mourir 0
Face à face.
Une famille au microscope
Série (S1, 16, 17 et 19/23).
Avec William L. Petersen,
George Eads (EU, 2001) d.
Un jour, un destin.
Magazine présenté par
Laurent Delahousse 0 d.
11 septembre 2001 : 24 heures
avec George Bush ; Les Trois
Morts de Saddam Hussein.
Soir 3, Keno.
22.40
23.30
Les Quatre Fantastiques
Film Tim Story. Avec Ioan
Gruffudd, Jessica Alba, Chris
Evans, Michael Chiklis (EtatsUnis - Allemagne, 2005) d.
Saraband a a a
Film Ingmar Bergman.
Avec Liv Ullmann, Erland
Josephson, Börje Ahlstedt,
Julia Duvenius (Suède, 2003).
Hommage à Ingmar Bergman,
mort lundi 30 juillet, à l’âge
de 89 ans. Saraband est son
dernier film.
Zone interdite :
les inédits de l’été.
Maison de famille :
bonheur ou galère ?
Magazine présenté par
Melissa Theuriau. Sommaire :
Le hameau du bonheur ;
Le château retrouvé ;
Anthony et Guilaine...
22.30
22.30
Le Dessous des cartes.
Vers des transports durables ?
1.05
Journal, Météo.
Affaires non classées.
L’Esprit et le Corps [1 et 2/2]
Série (saison 9, 7 et 8/8).
Avec Tom Ward, Emilia Fox,
(105 min) 2 d.
1.10
T’empêches tout
le monde de dormir.
Best of Magazine présenté
par Marc-Olivier Fogiel.
0.50
Molière, ou la vie
d’un honnête homme a
Film Ariane Mnouchkine. Avec
Philippe Caubère (130 min) d.
The Shield.
Tueurs de flics.
Expédition mexicaine
Série (S1, 13/13 ; S2, 1/13).
Avec Michael Chiklis, Benito
Martinez, CCH Pounder
(2002, 100 min) 2 d.
Vic et David doivent faire face
à de faux appels de détresse
qui empêchent la police de
porter secours aux victimes.
0.25
Un ami parfait
Film Francis Girod. Avec
Antoine de Caunes, JeanPierre Lorit, Carole Bouquet,
Martina Gedeck (France,
Allemagne, 2006, 105 min).
22.40
Les Clefs de la maison a
Film Gianni Amelio. Avec Kim
Rossi-Stuart, Andrea Rossi,
Charlotte Rampling (It. - Fr. All., 2003, 105 min, v.o.) d.
Vu&commenté
Marie-Antoinette
contre Jack l’Eventreur
Isabelle Talès
M
arie-Antoinette, qui es-tu
vraiment ? Jack l’Eventreur, qui es-tu tout
court ? France 2 consacrait sa soirée du mardi 7 août à deux des
plus belles énigmes que l’histoire
de France et Scotland Yard nous
aient laissées.
A 20 h 50, « La Véritable histoire
de Marie-Antoinette » se raconte
sous forme de docu-fiction, ce
genre qui promet au téléspectateur de l’instruire sans l’ennuyer.
Les auteurs se sont appuyés sur
des archives (le docu) mais l’histoire est jouée par des acteurs (la fiction). De Versailles à la Conciergerie, les décors sont réels (le docu,
forcément). Certaines scènes – les
adieux de Louis XVI à sa famille,
la reine disant face à la caméra les
mots de sa dernière lettre – créent
une authentique émotion (la fiction, évidemment). Tout cela se
mélange de façon plutôt habile et
les effets spéciaux restent sobres.
Comme dans l’ultime séquence où
tous les visages de Marie-Antoinette, de Madame Déficit à la veuve
Capet, défilent en même temps
que les lieux de sa vie, des escaliers
monumentaux aux marches de
l’échafaud.
Au bout de l’écran publicitaire, on
se retrouve à Londres : une nouvelle émission d’investigation historique, « Babylone », nous emmène
« à la poursuite de Jack l’Eventreur », qui assassina cinq prostituées, en 1888, en toute impunité.
Là, pas d’acteurs professionnels,
juste Arnaud Poivre d’Arvor dans
le rôle de l’enquêteur solitaire pas
toujours bien rasé. C’est qu’il en
passe, des nuits, à examiner les
photos des cadavres, à arpenter
l’actuel quartier de Whitechapel
pour retrouver les lieux du crime.
Une musique inquiétante et des
images suggestives font le reste :
le sang coule dans les caniveaux,
une ombre disparaît à l’angle
d’une ruelle, des mains blanches
aiguisent un couteau… Tchic,
clac !
De temps en temps, « APDA » force un peu sur l’épithète : voyez ce
« bouge effroyable », « ce quartier
sous le vent baignant dans la crasse
et les odeurs fétides des tanneries ».
Pour restituer le contexte social, le
docu-fiction est peut-être plus efficace. Ainsi, les images des
citoyens aussi édentés que leurs
râteaux manifestant sous les fenêtres de Marie-Antoinette faisaient
vite comprendre que tout n’allait
pas bien au royaume de France.
Au terme d’un dernier rendezvous avec une certaine Shirley, qui
prétend tout savoir, Arnaud Poivre d’Arvor s’en retourne errer au
clair de lune, reconnaissant, fairplay, qu’il n’a toujours pas démasqué le criminel.
Tandis que Big Ben s’efface comme s’estompait une heure plus tôt
le château de Versailles, on imagine quelle soirée on aurait passé si
les deux émissions avaient échangé leurs savoir-faire : l’Eventreur
aurait lu son journal intime face à
la caméra ; la tête de Marie-Antoinette serait tombée de la guillotine
dans une ultime giclée de sang…
Clac, tchic ! a
NUMÉRO SPÉCIAL ÉTÉ
0.40
Secrets d’actualité.
Duel sur la glace Présenté
par Eric Delvaux (65 min).
Jeudi 9 août
TF1
France 2
France 3
Canal +
Arte
M6
20.50
20.50
20.50
20.50
20.45
20.50
Les Experts, Miami.
L’Ange noir 0.
La Guerre des gangs 0.
Le Verdict du tueur 2 Série
(S3, 3-12-6/24). Avec David
Caruso, Emily Procter (2004) d.
Un autre monde.
Le Mexique Magazine présenté
par Stéphane Bern d.
Signes extérieurs
de richesse
Film Jacques Monnet. Avec
Claude Brasseur, Josiane
Balasko, Charlotte de Turckheim
(France, 1983) d.
Weeds.
Dîner en famille. Expo : paradis.
Cours très particulier Série
(saison 2, 1 à 3/12). Avec
Kevin Nealon, Mary-Louise
Parker, Justin Kirk (2006) 2.
Desperate Housewives.
L’Art de la guerre. Amitiés
improbables Série (saison 2,
13-14/24). Avec Teri Hatcher,
Jay Harrington, Eva Longoria,
Alfre Woodard (2005) d.
22.35
22.15
Soir 3, Keno.
The L Word.
Litigieuse proposition
Série (saison 3, 9/12). Avec
Susan Love, Laurel Holloman,
Jennifer Beals (2006) 2.
Les Fantômes
du chapelier a a a
Film Claude Chabrol. Avec
Michel Serrault, Monique
Chaumette, Charles Aznavour,
François Cluzet (Fr., 1982) d.
Un modeste tailleur est fasciné
par un de ses voisins.
23.20
Esprits criminels.
Un tueur sans visage.
20 ans après... Série (S1, 20
et 15/22). Avec Mandy Patinkin,
Thomas Gibson (2006) 2 d.
Dans Un tueur sans visage, un
meurtrier en série s’est évadé
de prison.
1.05
Koh-Lanta.
Episode n˚ 6 (120 min).
22.25
Immersion totale.
A la Légion étrangère
Magazine présenté par
Carole Gaessler d.
0.15
23.00
Journal, Météo.
Raja a a
Film Jacques Doillon. Avec
Pascal Greggory, Najat Benssallem, Ilham Abdelwahed,
Hassan Khissal (Fr. - Maroc,
2003, 110 min) 2 d.
Un homme tente de séduire
une jeune marocaine
à son service.
0.35
Molière ou la Vie
d’un honnête homme a
Film Ariane Mnouchkine. Avec
Philippe Caubère, Joséphine
Derenne, Brigitte Catillon, Roger
Planchon, Jean-Claude Bourbault
(France, 1978, 130 min) d.
FRANCE 5
23.10
American Dreamz
Film Paul Weitz. Avec Hugh
Grant, Dennis Quaid, Mandy
Moore, Jennifer Coolidge
(EU, 2006, 105 min) d.
22.40
La Vie en face.
Reins à vendre Documentaire.
Nima Sarvestani (All., 2007).
23.35 et 4.05
Roots 67.
Magazine. Invités : Jean-Louis
Aubert, Kim Fahey, Kamila
Jubran, Carlo Rizzo, Piers
Faccini, Erika Stuky (70 min).
22.25
Nip/Tuck.
Photo de famille.
Au revoir mesdames 2
Série (S4, 11 et 12/15). Avec
Julian McMahon, Dylan Walsh,
Stark Sands (2006) d.
0.05
Le Suspect idéal.
Téléfilm. Brad Keller. Avec
C. Thomas Howell, Sean Young
(EU, 2004, 100 min) 2 d.
TMC
NT 1
20.40
20.50
20.45
21.00
Les Premiers Pas.
Karl Lagerlfeld. Willy Ronis Documentaire. David
Jankowski, Xavier Lefebvre et Jonty Toosey.
Inséparables.
Film Michel Couvelard. Avec Michel Boujenah,
Jean-Pierre Darroussin, Catherine Frot,
Fabienne Babe, Sami Bouajila (Fr., 1999) d 0.
Les Petites Dames du planning.
Documentaire. Marie-Monique Robin (2006).
C dans l’air.
Commissaire Moulin.
L’Ours vert. Les Zombies Série. Yves Rénier.
Avec Yves Rénier, Clément Michu, Diane
Simenon, Tchee (France, 1992) d.
Dans L’Ours vert, à la suite d’un grave accident
dont a été victime son fils dans une fête foraine,
le commissaire Moulin met au jour un vaste
trafic d’organes.
23.40
0.05
ETA, une histoire basque.
Documentaire. Richard Vargas (55 min) d.
TMC Charme.
Série 6(90 min).
21.40
Serge Poliakoff.
Documentaire. Elisabeth Lennard (2004).
22.35
FRANCE 4
DIRECT 8
LCP-AN/PUBLIC SÉNAT
22.00
Une obsession moderne
C H E Z VOT R E M A R C H A N D D E J O U R N AU X
5 €
La sélection radio
MERCREDI 8 AOÛT
JEUDI 9 AOÛT
La Culture en question
Le Turc en Italie
16.30 France Culture Dans le
Journal.
22.45
22.25
Paroles du monde.
Le travail des enfants dans le monde.
cadre du colloque Hannah Arendt,
programmé en novembre 2006 :
La politique a-t-elle encore un
sens ? suivi de Politique et expérience de la pensée.
20.00 France Musique Le Turc
en Italie, opéra de Rossini (1814).
Avec Alessandra Marianelli (Fiorilla), José Concetti (Selim), Marco
Vinco (Geronio), Filippo Adami
(Narciso). Par le Chœur de chambre de Prague et l’Orchestre Haydn
de Trente et de Bolzano. Dir.
Antonello Allemandi. En direct
du Théâtre Rossini, à Pesaro (It.).
STF.
Téléfilm. Holger Barthel. Avec Uwe Fellensiek,
Christian Goebel, Michaela Wiebusch, Pasquale
Aleardi (Allemagne, 1999, 95 min) d 0.
W9
23.30
Les Dossiers de l’été.
Sangatte et après (30 min).
I6TELE
20.45
19.15
Fatou, l’espoir.
Téléfilm. Daniel Vigne. Avec Fatou N’Diaye,
Dioucounda Koma, Mariam Kaba (2002) d.
La Guerre des privés.
Deux morts sur ordonnance Téléfilm. Jean-Pierre
Prévost et Josée Dayan. Avec Robert Lamoureux,
Julie Jézéquel, Daniel Prévost (France, 1992) d.
Dieu pardonne... moi pas !
Film Giuseppe Colizzi. Avec Terence Hill, Bud
Spencer, Frank Wolff, Gina Rovere, José Manuel
Martín (Italie - Espagne, 1967) d 0.
Ultimate Force.
Opération Omega. Ami d’un jour, traître de
toujours Série (saison 2, 5 et 6/6) 2.
22.10
22.40
Bord cadre spécial été.
Magazine présenté par Pierre Zéni.
Une personnalité du 7e art, cinéaste ou acteur,
commente les moments qui ont marqué sa carrière et révèle ses passions.
Le Zapping de la 8.
19.30
0.05
L’Ordinateur des pompes funèbres.
Film Gérard Pirès. Avec Jean-Louis Trintignant,
Lea Massari, Mireille Darc, Bernadette Lafont,
Claude Piéplu (France, 1976, 90 min) d.
Flavor of Love :
le pire des séducteurs.
Episodes 2 et 3 Présenté par Doc Gyneco 2
0.15
22.00
Tendances.
Magazine (105 min).
Journal de la nuit.
Toutes les demi-heures.
Fatou la Malienne.
Téléfilm. Daniel Vigne. Avec Fatou N’Diaye,
Elodie Navarre (France, 2000, 90 min) d.
LE BONHEUR
Forum public.
Magazine. La Mémoire de la colonisation.
20.40
22.30
Fièvre un an avant les JO
22.15
20.40
22.15
CHINE
Journal du soir, 2e édition.
Tous les quarts d’heure.
Les codes du CSA 0 Déconseillé aux moins de 10 ans 2 Déconseillé aux moins de 12 ans 6 Déconseillé aux moins de 16 ans 8 Déconseillé aux moins de 18 ans.
Les cotes des films a On peut voir a a A ne pas manquer a a a Chef-d’œuvre ou classique. Sous-titrage spécial pour les sourds et malentendants d.
Concert
20.00 France Musique Concert
donné le 28 juillet au Festival international de La Roque-d’Anthéron.
La pianiste Brigitte Engerer interprète le Stabat Mater d’Anton
Dvorak (version originale de 1876).
Le Chœur Accentus est dirigé par
Laurence Equilhey.
Night & Day
22.15 France Inter En direct de
« Jazz in Marciac », Gipsy Swing
Project, Trio Rosenberg et Didier
Lockwood.
Le Retour de la censure
20.30 France Culture En moins
d’un an, des procès ont posé la
question de la liberté des artistes
et des limites de la provocation.
Avec Marie-Laure Bernadac,
chargée de mission pour l’art
contemporain au Louvre, Hervé
Di Rosa, artiste, Jeanne FavretSaada, ethnologue, et Philippe
Val, directeur de Charlie Hebdo.
0123
22
Jeudi 9 août 2007
Les
vitamines
du soleil
Marc Dugain
Episode 15
Résumé des épisodes précédents
Un attentat dans une ville d’Afrique du
Nord. Un auteur dramatique sur le retour
qui vit dans le pays prend le train pour
une ville impériale. Première rencontre
avec trois voyageuses. Considérations
diverses un peu rances. A l’hôtel, étude
de caractère. Sortie nocturne, filles de
joie, tristes. Propos affligeants sur le
désir, les femmes le mariage, la gravité.
On reparle des terroristes. Une femme
intrigante lit une de ses pièces de théâtre.
Diversion avec une femme orientale.
L’actualité
N
… on, enfin, je suis assez
connu pour que la femme
que vous voyez là-bas et
que je ne connais pas soit
en train de lire une de
mes pièces.
J’étais assez content de
mon effet. Elle s’est penchée dans sa
direction en fronçant les yeux. J’ai repris :
– Vous pouvez me croire, c’est une de
mes pièces. Pour être honnête, j’ai été le
premier surpris.
– Ce n’est pas courant de lire une pièce
de théâtre au bord de la piscine d’un hôtel.
Je me trompe ?
– Non. Et vous pourquoi résidez-vous
dans cet hôtel si ce n’est pas indiscret ?
– Une fois par mois, je viens passer deux
ou trois jours ici. Je descends en voiture du
Nord. C’est encore plus facile depuis
l’ouverture de l’autoroute la semaine dernière.
– C’est ce qu’on m’a dit. Je ne l’ai pas prise, je suis en venu en train. En fait, je ne
conduis pratiquement jamais.
Portrait
2 Editorial. La famille et la loi.
Une mondialisation heureuse
mais heurtée. Par Pierre-Antoine
Benhamou.
Débats
« L’homme nu ». Le récit graphi-
13 Religion. « Aaron-Jean-
que de Serguei.
Marie Lustiger, mon cousin ».
Rétrocontroverse. Peut-on
représenter la Shoah à l’écran ?
esclave.
International
4 Géorgie. Tbilissi accuse Moscou
d’avoir lancé un missile sur ses territoires.
5 Etats-Unis. Les candidats à l’investiture démocrate tentent de
séduire les syndicats.
Sciences
& environnement
Les plus grandes œuvres par les plus grands interprètes
Enquête
14-15 Aéroports. Heathrow.
Culture & vous
Culture
17 Musique. Salzbourg fête
l’énigme Scelsi.
18 Arts. Soixante ans
de créations à Barcelone.
6 Fièvre aphteuse. Le désarroi
des éleveurs anglais.
& Vous
Europe & France
Services
7 OGM. Le délicat secret d’un culti-
20 Météo & jeux.
21 Télévision & radio.
vateur.
Les gens qui lisent
dans ce pays ne sont pas
si nombreux
qu’on partage un peu le pouvoir avec eux
mais surtout l’argent. S’ils obtiennent
mieux qu’une aumône, ils resteront modérés. Pourquoi, vous êtes inquiet ?
– Inquiet ? Pas du tout. Je n’ai pas terre
ici, je loue un appartement que je peux quitter en quelques minutes, les livres que je
perdrai, je pourrai toujours les racheter
ailleurs. Quant à la vie, on la joue toujours à
la roulette d’une façon ou d’une autre. Je ne
crains pas plus les islamistes que les tremblements de terre.
– D’ailleurs les étrangers ne s’y trompent pas, regardez comme ils investissent
ici. Les programmes immobiliers s’enchaînent les uns derrière les autres et les prix
continuent de grimper. Que les barbus mettent une bombe, cela créera un froid pendant six mois et tout recommencera comme avant.
–Et les pauvres seront toujours aussi
pauvres.
– Ils le sont moins qu’avant. Je sais que
les privilèges sont plus visibles qu’ailleurs.
Mais ça marche comme cela.
J’ai pensé à ce moment à cette phrase
d’un personnage de Forster, si mes souvenirs sont bons : « On se fait des idées sur les
pauvres, ils sont beaucoup moins malheureux que si nous étions à leur place. »
Elle a ajouté en riant :
– C’est vrai que vous avez envahi l’Irak
pour y instaurer la démocratie. Quand cela
vous arrange, vous faites Saddam Hussein,
puis quand il vous dérange, vous le défaites.
– Quand vous dites « vous », ce sont les
Américains ? a
(A suivre)
©Marc Dugain, 2007
0123 de l’Opéra
12 Théâtre. Anne-Françoise
Delhommais.
3 Chine. Moi, Shen Haijun, j’ai été
vous, que faites-vous ?
– Rien, je ne fais jamais rien d’autre que
lire beaucoup et écrire un peu.
– Et vous ne vous ennuyez jamais ?
– Jamais et tout le temps.
Elle a tourné son regard une nouvelle
fois vers les vigiles :
– Ils ne servent vraiment à rien. Ils n’ont
même pas d’arme.
– C’est moins risqué. Imaginez que l’un
d’entre eux fonde les plombs à la chaleur et
se mette à tirer sur nous.
– Vous avez peut-être raison.
– Le plus efficace pour les terroristes
serait de lancer un explosif depuis la route.
Vous croyez que cela risque d’arriver ?
– Je fais confiance à notre police. Comment faire autrement ? De toute façon, les
islamistes sont en perte de vitesse. Ça ne
prendra jamais ici. Les gens ne sont pas violents. Les plus radicaux ont émigré chez
vous ou en Espagne où ils considèrent
qu’ils ont un meilleur avenir et moins de risque. Ici quand un islamiste se fait arrêter, il
a beaucoup de mal à garder sa dignité si
vous voyez ce que je veux dire, sauf si vous
considérez que d’être assis sur un goulot de
bouteille est une position normale. Les
autres qu’on dit plus modérés attendent
Décryptages
Editorial & analyses
Page trois
– Pourquoi ?
– Parce que mes parents sont morts
dans un accident de voiture en Afrique du
Sud.
– Vous disiez que vous étiez retourné en
France à dix ans, parce que votre père
n’avait pas très bien réussi.
– C’est une des versions. La seconde est
que mes parents ne sont jamais rentrés en
France parce qu’ils sont morts dans un accident de la route. La troisième, car il en existe une troisième, c’est qu’ils ont été assassinés par une bande de Noirs au cours d’une
embuscade.
– Et laquelle est la vraie ?
– La dernière. La première, c’est la plus
« sociale », c’est celle que je sers. La seconde, c’est celle qu’on m’a servie pendant la
première partie de mon enfance. La troisième c’est la vérité, mais je suis si « politiquement correct » que j’ai du mal à dire que
mes parents ont été massacrés par des
Noirs.
– Vous n’êtes pas obligé de dire qu’ils
étaient noirs. Je ne sais pas pourquoi, mais
votre histoire me fait penser à Disgrâce de
Coetzee.
– Vous avez lu ce livre ? Bon point pour
vous.
– Pourquoi ?
– Les gens qui lisent dans ce pays ne
sont pas si nombreux. C’est une forme de
curiosité qu’ils n’ont pas. Et en plus c’est
un grand livre. Et vous venez ici tous les
mois ?
– Parfois plus. Je viens jouer au golf
ou retrouver des amis. Mais aujourd’hui,
il fait trop chaud pour jouer au golf et il
est trop tôt pour retrouver des amis. Et
19 Goûts. Choisir son rosé.
8 Belgique. Les Flamands limitent les facilités accordées aux francophones.
Economie & entreprises
9 Etats-Unis. La Fed laisse ses
taux inchangés.
10 Commerce extérieur. Nouvelle dégradation en France.
Sports & médias
11 Olympisme. Pékin craint une
politisation des JO de 2008.
Internet. Le succès de Rue89.com.
0123.fr
Nagasaki, paroles de survivants. Le 9 août 1945, trois jours
après Hiroshima, les Etats-Unis
lancent une seconde bombe
nucléaire sur le Japon, à Nagasaki.
La question demeure : cette
destruction était-elle nécessaire ?
Témoignages de ces hibakusha,
survivants de la bombe. Un document multimédia à la « une ».
Ce week-end le double CD La Dame de pique et son livret chez votre marchand de journaux.
IL Y A 50 ANS DANS « LE MONDE »
Tout l’été “ 0123 de l’Opéra ” continue avec 12 œuvres magistrales :
Aïda, Tosca, La Flûte enchantée, Otello, Don Giovanni...
Chaque week-end, avec Le Monde et Le Monde2,
laissez-vous enchanter par les plus grands interprètes.
Un regard américain
André Fontaine (9 août 1957)
a Tirage du Monde daté mercredi 8 août 2007 : 418 387 exemplaires.
123
Collection “0123 de l’Opéra” de l’été
N° 26 Aïda, Guiseppe Verdi, Renata Tebaldi
N° 27 Tosca, Giacomo Puccini, Maria Callas
N° 28 La Flûte enchantée, W. A. Mozart, Irmgard Seefried
N° 29 La Walkyrie, Richard Wagner, Léonie Rysanek
N° 30 La Dame de pique, Piotr Ilitch Tchaïkovski, Georgy Neleep
N° 31 Otello, Guiseppe Verdi, Mario del Monaco
&
N° 32 Don Giovanni, W. A. Mozart, Lisa Della Casa
N° 33 Agrippina, Georg Friedrich Haendel, Véronique Gens
N° 34 La Chauve-Souris, Johann Strauss, Julius Patzak
N° 35 Roméo et Juliette, Charles Gounod, Janine Micheau
N° 36 L’Italienne à Alger, Gioacchino Rossini, Lucia Valentini Terrani
N° 37 L’Elixir d’amour, Gaetano Donizetti, Tito Gobbi
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OPERA4MQ
TITRE DU CD
Norma
Rusalka
Proserpine
Wozzeck
Pelléas et Mélisande
L’Orfeo
Aïda
Tosca
La Flute enchantée
La Walkyrie
Frais de port et d’emballage inclus
Code
OPERA3O3
OPERA3O4
OPERA3O5
OPERA3O6
OPERA3O7
OPERA3O8
OPERA401
OPERA402
OPERA403
OPERA404
Prix
Qté
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433891850 RCS PARIS
LE JOURNALISTE américain David Schoenbrun, correspondant à Paris
de la chaîne de radiotélévision CBS, vient de consacrer un livre à notre
pays sous le titre Ainsi va la France. C’est la partie du livre relative à
l’Union française qui provoquera le plus de commentaires. Pour traiter ce sujet, l’auteur était particulièrement qualifié. Il s’est trouvé à plusieurs reprises en tête à tête avec des hommes comme Hô Chi Minh, le
sultan du Maroc, ou M. Bourguiba.
C’est ainsi qu’il raconte son entretien avec le chef du Viêt-minh
alors que celui-ci venait de constater l’échec des négociations de Fontainebleau et décrivait la forme de la guerre qu’il s’apprêtait à livrer à
la France et que celle-ci, contre toute attente, devait finalement perdre. « Ce sera une guerre entre un tigre et un éléphant », lui dit Hô Chi
Minh. C’était le 11 septembre 1946…
Suit dans le livre un récit de cette guerre tragique dans laquelle
l’auteur ne ménage personne, qu’il s’agisse du déclenchement et de la
conduite des opérations ou de la politique menée par Paris et par
Washington. Pour lui, naturellement, il ne fait pas de doute que Dien
Bien Phu n’a pas été seulement la dernière bataille de la guerre d’Indochine, mais l’étincelle qui a mis le feu à l’Afrique du Nord. Il montre
cependant avec beaucoup de bonheur combien la France a compliqué
sa tâche dans ses territoires d’outre-mer en parlant toujours de ses
droits, alors, écrit-il, que « les droits d’une puissance coloniale sont aussi
temporaires que ceux d’un père ». a