Apprentissage de la proprete, mars 2010

L’apprentissage de la propreté … une démarche importante du
développement de l’autonomie des enfants !
L’apprentissage de la propreté, c’est d’abord l’affaire des tout-petits, mais aussi des parents.
Chacun y fait son expérimentation: d’un côté les parents, qui doivent s’adapter à une situation
pleine d’imprévues et souvent lâcher prise devant l’incontrôlable et de l’autre, l’enfant, qui doit
apprendre à devenir propre. Durant les premiers jours – voire les premières semaines –on entre
dans une aventure tout à fait nouvelle et disons-le… un peu déroutante. Pourtant, ça ne sert à rien
de s’affoler: vous découvrirez bien comment faire et votre enfant deviendra propre !
À quel moment l’enfant est-il prêt à délaisser les couches ???
L’apprentissage de la propreté représente une des étapes importantes de la démarche d’un enfant
vers l’autonomie. C’est pendant cette période qu’il prend conscience de son corps et apprend à le
contrôler. Théoriquement, c’est vers 2 ans que la plupart des enfants sont prêts à délaisser les
couches. Toutefois, il ne s’agit pas d’une règle absolue : il faut être attentif au rythme de
chacun et non à l’âge et ne pas presser les enfants qui ne sont pas prêts et encore moins les
comparer à ceux qui le sont ou à une connaissance ou un membre de la famille qui est déjà en train
de se pratiquer !
Les signes qui nous donnent des indices
Tout d’abord, l’enfant doit être physiologiquement prêt à contrôler ses envies. Ce qui revient à
dire que tant et aussi longtemps que le corps n’est pas prêt, l’enfant ne le sera pas. Ainsi, un
corps prêt se traduit par des signes observables chez l’enfant. Ces signes sont :
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La couche reste sèche pendant au moins deux heures ;
L’enfant reste assis, sans appui, au moins dix minutes ;
L’enfant est capable de monter les escaliers ;
Assis, accroupi, il se relève ;
Le menu de l’enfant ressemble de plus en plus à celui de l’adulte ;
Il ressent la sensation que fait le pipi lorsqu’il sort de son corps (ce n’est que lorsqu’il se
verra uriner par terre ou qu’il fera caca dans son bain, par exemple, qu’il comprendra que les
sensations qu’il éprouve ont pour résultat un liquide et des excréments).
Il est courant de voir que les enfants ont plus de facilité à être propres avec leurs selles et non
leur pipi !!! Ceci s’explique surtout par le fait que la sensation des selles est plus perceptible … des
gaz, des maux de ventre et une sensation de contraction sont des symptômes perceptibles. Quant
à l’urine, elle est souvent plus fréquente et les sensations sont moins fortes … ce qui est difficile
à contrôler !
 2010 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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En plus d’être prêt physiologiquement, l’enfant doit aussi l’être psychologiquement. Les indices
qui nous aident à le voir sont surtout les suivants :
 L’enfant se montre intéressé à s’habiller et à se déshabiller seul, à enlever lui-même sa
couche, etc.
 Il se montre fier de ses réalisations (qui sont pour lui une preuve d’indépendance Je l’ai
fait tout seul !) ;
 Plus grande capacité de se concentrer … ce qui l’aidera à se concentrer sur les signes de
son corps !;
 Le langage est de plus en plus présent et développé … il nommera plus facilement ce qu’il
ressent ou ce qu’il veut ou ne veut pas, notamment en ce qui concerne le vocabulaire
relié à l’apprentissage à la propreté;
 L’enfant se sent inconfortable quand sa couche est mouillée ;
 Il nous le démontre quand il est souillé ;
 Il veut imiter les autres qui vont à la toilette ;
 Il veut enlever sa couche et porter des culottes ;
 Etc.
Et nos attitudes et interventions ???
L’adulte doit en tout temps être conscient que plusieurs facteurs influenceront leurs enfants. À
ce moment, son rôle est de noter ces particularités et de les respecter pendant l’apprentissage.
Ainsi, il est fort possible qu’un enfant présente plusieurs des indices précédents, que les parents
commencent avec lui son apprentissage à la propreté, que ce dernier se passe très bien mais que,
tout d’un coup, une situation de stress se présente (comme l’arrivée d’un nouveau bébé) et vienne
tout chambouler et même arrêter le processus !!! À ce moment, dites-vous que la meilleure
solution est d’aller avec les capacités de votre enfant … s’il doit utiliser son énergie pour
combattre le stress, il est préférable de le laisser faire, de lui expliquer ce que vous comprenez
et de le laisser reprendre ses couches s’il le demande … par contre, une fois qu’il sera prêt à
recommencer le processus, suivez-le dans son initiative, car il risque d’être rapide et efficace !!
Les apprentissages mis de côté reviendront rapidement et au lieu de prendre quelques jours ou
quelques semaines à perfectionner son apprentissage à la propreté, il ne prendra que 3 ou 4 jours
…
La même chose s’applique avec les attentes de l’adulte … Si l’enfant vit plusieurs accidents (qu’il
s’échappe dans ses culottes), s’il devient anxieux ou s’il manifeste une répugnance excessive à
l’égard des saletés, c’est sans doute parce qu’il n’est pas prêt !!! À ce moment, l’enfant a besoin de
compréhension. Son inaptitude à se contrôler peut blesser son estime de lui même et affecter sa
confiance en lui. Même chose si l’adulte adopte une attitude punitive à l’égard de ce dernier. Il
aura tendance à se stresser et à s’échapper. Il est donc préférable de suivre le rythme de
l’enfant et de collaborer avec lui lorsqu’il manifeste le désir, ce qui accélérera le processus et le
rendra fier !
 2010 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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Vous comprenez donc que votre rôle n’est pas de pousser l’enfant à devenir propre mais,
plutôt de l’encourager, le comprendre et le soutenir dans cet apprentissage. Pour manifester une
attitude plus positive face à ce dernier, donnez-vous toutes les chances !! Autrement dit, lorsque
vous constatez que plusieurs des indices qui laissent croire que votre enfant est prêt, commencer
à organiser graduellement vos lieux physiques … laissez-lui la possibilité d’aller sur un petit pot
(accessible en tout temps pour le démystifier) ou encore sur la toilette, à l’aide d’un petit siège
d’appoint. N’oubliez pas que votre enfant ne s’est jamais assis sur ces types de siège et qu’il
n’a jamais fait attention à ses urines et excréments ! Attendez-vous donc à ce qu’il soit
curieux, veuille les voir et pose des questions. Profitez donc de ces occasions pour lui permettre
de les voir, sans lui inspirer du dégoût, ce qui pourrait les stresser inutilement ou encore le
bloquer dans son apprentissage. Encore mieux, permettez-lui de canaliser ces nouveaux besoins
et désirs d’exploration en le laissant jouer dans l’eau, la boue, le sable, etc.
Soutenir veut aussi dire de lui faire confiance … je vois souvent des parents laissez à leurs
enfants leurs couches ou pull-up à la maison et demander qu’à la garderie, il porte ses culottes.
Quel message pensez-vous que l’enfant comprend ici ??? Que vous ne lui faites pas confiance à la
maison ?? Qu’il n’est pas assez bon pour se contrôler ??? S’échapper fait partie du processus et
a même le bon côté de permettre aux enfants de ressentir ce que font le pipi et le caca lorsqu’ils
sortent de leur corps … Je vous invite donc fortement à leur faire confiance, à leur dire et à les
encourager !!!
Quel vocabulaire utiliser ???
Votre rôle est de lui fournir le vocabulaire nécessaire pour qu’il s’exprime. Les mots doivent donc
avec du sens (pipi ou caca) et être dit au bon moment (ex. un enfant met la main sur son sexe, se
trémousse, etc. Ces comportements nous permettent de dire quelque chose comme Oh ! Il y a un
pipi qui s’en vient !). Lorsque je dis que les mots doivent avoir du sens, je sous-entend qu’ils
doivent être concrets et faciles à comprendre. Qui n’a jamais dit As-tu envie ? Pour nous, cette
phrase sous-entend As-tu envie d’aller aux toilettes, mais pour l’enfant de deux ans, elle peut
vouloir dire bien des choses comme As-tu envie de jouer, de manger, de dormir, etc. Disons donc
les vraies choses ! Tu as besoin d’aller faire pipi ou tu as besoin d’aller faire caca ???
Et la collaboration entre les parents et la garderie ?
Ici, l’importance du soutien et du suivi est tellement évident !!! Plus les attitudes, paroles,
interventions et façons de faire sont semblables aux deux endroits, plus l’enfant se sentira en
confiance et aura le goût de collaborer. Dans le cas contraire, il s’échappera, pleurera et ne
voudra pas collaborer. Alors, aussitôt que, comme parents, vous voyez des signes qui vous laissent
penser que votre enfant est prêt, parlez-en à votre éducatrice. À ce moment, ensemble, vous
conviendrez d’interventions à privilégier et d’une façon de faire qui répondra aux besoins de votre
enfant.
 2010 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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Pour terminer, le texte qui précède est un résumé des quelques grands principes qui sous-tendent
l’apprentissage à la propreté. Il arrive que des situations ou des questionnements surgissent. À
ce moment, je vous propose d’en parler avec votre éducatrice qui se fera un plaisir de vous
répondre ou encore de vous guider vers votre directrice d’installation ou encore vers moi-même,
Isabelle, directrice pédagogique.
Des ressources pour vous aider
Texte fort intéressant sur des trucs et attitudes positives. Regardez aussi au bas de cet article
pour
trouver
d’autres
liens
qui
traitent
de
notre
sujet !
http://www.petitmonde.com/iDoc/Article.aspx?id=39690
Livre qui traite des différents soins à donner aux enfants et qui expliquent aussi leurs besoins.
MARTIN, Jocelyne, Céline Poulin et Isabelle Falardeau (1995). Le bébé en garderie, Presses de
l’Université du Québec.
Le mois prochain : quelques explications sur les demandes de vos éducatrices !
Étant donné que je prends le temps d’écrire dans le journal Mini-nouvelle sur des sujets qui vous
touchent, profitez-en pour me faire parvenir vos sujets et questionnements !!! Écrivez-moi à mon
adresse courriel [email protected] et j’y répondrai avec plaisir !
Salutations,
Isabelle Lavigne
Directrice pédagogique, CPE Au pied de l’échelle
 2010 Isabelle Lavigne pour le CPE Au pied de l’échelle 14/02/2012
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