Et au milieu coule la Garonne - Nature Midi

Transcription

Et au milieu coule la Garonne - Nature Midi
Ouvrons les yeux!
Pourtant, notre attachement à ces cours d’eau reste fort,
soutenu par des souvenirs de joyeux barbotages bucoliques
près d’une rivière …
Pour observer la vie des habitants des cours d’eau, il faut, a priori,
déplacer pierres, cailloux ou plantes aquatiques, afin de découvrir ainsi ce qui
« grouille » en-dessous… Il est alors important de toujours replacer les
pierres telles qu’elles étaient initialement, afin de ne pas endommager les
habitats naturels ! Pour une observation au sec, on peut également retourner
sur le sol un récipient transparent, ce qui permet alors d’apercevoir larves et
insectes aquatiques en pleine activité, sans les déranger !
Au détour d’une promenade dans Toulouse, n’hésitez surtout pas à faire
une halte au Bazacle ! Cette ancienne usine hydroélectrique, reconvertie en
espace d’exposition vous propose un aquarium grandeur nature. Tout au
long de l’année, vous pouvez à loisirs voir circuler la faune aquatique de notre
chère Garonne. Petit conseil : privilégiez la période de mars à juillet pour
apercevoir lors de leur passage, Saumon atlantique, Grande alose, anguille
ou autre lamproie… en cours de migration !
Vivre avec la Nature
DANS L’AGGLOMÉRATION
TOULOUSAINE
On ne soupçonne pas
toujours …
2
si eux n’y étaient pas, puisque leur présence fut un facteur
coule la Garonne…
Vivre avec la Nature
habitants des rivières : poissons, crustacés et végétaux
aquatiques.
Ressource collective, indispensable et fragile:
c’est fort logiquement que la préservation de l’eau est
aujourd’hui perçue comme un enjeu majeur.
TOULOUSAINE
L’histoire locale est ainsi marquée par les relations que
DANS LA MÊME COLLECTION
N°1 Cultiver la nature…
dans les espaces agricoles
N°2 Et au milieu coule la Garonne…
N°3 Les zones humides des cours
d’eau… réservoirs de biodiversité
N°4 Les mille et une pièces
d’eau de l’agglo…
N°5 La friche urbaine…
heureuse anomalie dans la ville
nous entretenons avec la Garonne et ses affluents.
N°6 Parcs et espaces verts…
une nature à partager
N°7 Jardiner la biodiversité chez soi…
N°8 Union de nature entre ville
et agriculture… pelouses, landes,
prairies et bocages
N°9 Quand le bois joue le jeu…
de la richesse et de la diversité
N°10 Quand la nature lézarde…
entre briques et vieilles pierres
Route fluviale essentielle au développement de notre
région, le fleuve a longtemps rythmé la vie des constructeurs
de bateaux, pêcheurs de sable ou autres bateliers.
Tantôt séduits par les ressources offertes, tantôt
préoccupés par les caprices du fleuve, les habitants ont fini par
Ces 10 brochures ont été réalisées par
Nature Midi-Pyrénées
Association régionale de protection de la nature
14 rue de Tivoli, 31068 Toulouse – Tél. 05 34 31 97 32
www.naturemp.org
en partenariat avec
Maquette, réalisation : www.nuances-du-sud.fr
Conception rédaction : Aurélie NARS ; Antoine GAILLARD
Crédits photo : Nature Midi-Pyrénées ; S. DANFLOUS ; G. POTTIER ; J. CELLE ; PH. TIREFORT ; FX. LOIRET ; J. CALAS ;
PH. LAMBRET ; J.-F. BOUSQUET ; G. PEDRON ; D. WATTS ; F. LEMONIER ; J.-P. VACHER – Illustration : Florence BESANÇON
Saumon atlantique
déterminant dans le choix d’un emplacement pour la plupart
de nos villes et villages!
DANS L’AGGLOMÉRATION
usées. La bonne santé et la qualité de vie des habitants de
l’agglomération sont ainsi intimement liées à celles des
à quel point notre quotidien est lié aux cours d’eau de notre
région … En fait, nous ne serions même probablement pas là
Enfin, et surtout, les cours d’eau sont à la fois
fournisseurs de notre eau potable et destinataires de nos eaux
Et au milieu
s’en détourner, au profit du chemin de fer et de la route, plus
économiques.
De l’eau
potable …
Des milieux
exploités …
Une ressource collective
à préserver !
Une faune riche
mais vulnérable …
Comme toutes les ressources naturelles indispensables, fleuves et
rivières font l’objet d’une domestication visant, en l’occurrence, à
rendre leur eau disponible et adaptée à nos besoins.
Si la pratique de la navigation fluviale est devenue marginale, les cours
d’eau et leurs berges font désormais l’objet de nouvelles formes
d’exploitation.
Ainsi, la Garonne a été endiguée sur d’importantes portions de son
cours, afin de rendre ses berges et les terrains environnants
constructibles ou cultivables. De même, de nombreuses rivières ont vu
leur cours rectifié et leurs méandres fixés, afin d’empêcher leur
évolution naturelle faite d’une lente mais constante variation de leur
tracé.
Les cours d’eau sont également concernés par un autre type
d’aménagement : les barrages hydroélectriques, qui font obstacle à
l’écoulement et modifient les débits naturels.
Bien que certains des aménagements mis en place par l’homme soient
effectivement nécessaires, d’autres ne s’avèrent pas toujours des plus
judicieux.
Ainsi, les digues artificielles et la fixation des méandres peuvent
protéger des crues en un point du fleuve, mais augmentent ce risque
en aval ! On comprend alors que le meilleur moyen de lutter contre les
inondations, soit encore de laisser en place les zones naturelles
d’expansion des crues.
Cela contribue, par ailleurs, a assurer la sauvegarde de la grande
variété d’écosystèmes créés par la constante fluctuation de la
trajectoire des rivières (comme par exemple les prairies humides,
voir le dépliant consacré aux zones humides pour plus de détails),
véritables infrastructures naturelles.
L’enjeu est donc de parvenir à ce que nos aménagements, tout en
continuant d’apporter une réponse raisonnable à nos besoins, se
fassent moins omniprésents, et permettent ainsi aux écosystèmes de
retrouver un fonctionnement plus naturel,
seul garant de leur richesse biologique, mais
également de leurs fonctionnalités bien
utiles !
Cela ne paraît peut-être pas évident au premier coup d’œil, mais les
rivières regorgent de vie – si toutefois la qualité de l’eau permet à cette
dernière de se développer, et à condition qu’aucun aménagement
artificiel ne l’en empêche …
Par exemple, si vous êtes de nature curieuse, peut-être vous est-il
déjà arrivé de jeter un œil à ce qui se passe sous les pierres d’un cours
d’eau : crustacés, insectes, vers et mollusques y foisonnent !
Cette faune pittoresque
fait preuve d’une
imagination peu
commune dans son
adaptation au courant de
la rivière. Les moules
d’eau douce se fixent au
fond grâce à leur « pied », et
les larves de simulies (c’est-àLarve de Trichoptère
dire des mouches noires en devenir)
se tissent un support en soie. D’autres petites bestioles adoptent un
système différent : ainsi les larves de trichoptères (dont les adultes
ternes et discrets ressemblent à des papillons de nuit) utilisent
gravillons et débris végétaux pour se façonner des tubes protecteurs.
Et qui ne connaît pas le Crapaud commun, cet amphibien
pustuleux, au beau regard cuivré ? Malheureusement, il porte de plus
en plus mal son nom, des milliers de ses représentants se faisant
écraser sur les routes chaque année …
Grand migrateur partageant son existence entre la rivière, où il naît
et se reproduit, et l’océan où il grandit, le Saumon atlantique avait
totalement disparu de la Garonne au siècle
dernier, entre autres du fait de la
construction de barrages qui l’isolaient de
ses lieux de reproduction. Aujourd’hui,
l’espèce est protégée, et quelques
spécimens sont observables dans la
Garonne lors de leur passage à Toulouse,
au niveau de la passe à poissons de la
chaussée du Bazacle.
A cette fin, un cycle de l’eau parallèle au cycle naturel a été mis en
place. Dans l’agglomération toulousaine, huit usines de potabilisation
prélèvent l’eau de la Garonne et la rendent propre à la consommation
avant sa distribution à nos robinets. L’enjeu est ensuite la collecte de
nos eaux usées et des eaux de pluie ruisselant des rues (par les
égouts) ou des champs cultivés, pour les acheminer jusqu’aux
stations d’épuration qui les dépolluent avant de les rejeter dans les
affluents de la Garonne (Aussonnelle, Hers, Touch …).
Mais ce cycle artificiel n’est pas parfait, et sa mise en œuvre est
complexe et coûteuse. Il ne doit donc pas nous empêcher de faire
attention à ce que nous déversons dans notre évier ou notre jardin …
Enfin, l’une des activités ayant le plus marqué la Garonne, tant
physiquement que fonctionnellement, est l’extraction de sables
et graviers pour la production de matériaux de construction,
qui a, parfois, été jusqu’à perturber le lit même de la rivière.
Aussonnelle
Crapaud
commun
Lysimaque
Saumon atlantique
Ripisylve

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