Taurillon n°24 - Avril 2015
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Taurillon n°24 - Avril 2015
N°26 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE SOMMAIRE : • Qu’est ce que le ciel unique européen? p.2 • La forteresse européenne p.3 Bordeaux fête la mobilité européenne ! Pour les Romains, le printemps donna au mois succédant à mars le nom d’aprilis, du mot latin aperire, soit « ouvrir », pour symboliser l’éclosion progressive des bourgeons et le sursaut végétal post-hivernal. Cela tombe bien, car avril est également synonyme d’ouverture pour les Jeunes Européens, qui sont heureux de consacrer ce numéro à un thème bien spécifique et si important en Europe : celui de la mobilité. • La drogue dans l’Europe des années 1930 p.4 • Erasmus, quel avenir? p.5 • En España como en casa p.6 • Il termine del roaming, un ritardo inaccettabile p.7 • To Brexit or not to Brexit? p.8-9 • Salvar as República de Coimbra p.10-11 Mais pourquoi la mobilité? En fait, avril 2015 est un mois un peu spécial pour les JE Bordeaux. Nous sommes en effet ravis d’avoir été choisi pour assurer la bonne mise en place du Séminaire international de la JEF Europe dans notre beau fief aquitain. Une centaine de participants et plus de 7 nationalités seront ainsi présents du jeudi 23 au dimanche 26 avril, pour partager, débattre, apprendre à se connaitre et visiter. On les imagine déjà conquérants, dans nos petites ruelles pavés, désireux de gouter aux différents nectars qui ont et font toujours la gloire de notre cité, près à en découdre avec tout ce qui pourraient faire obstacle à leur voyage. Alors, évidemment, au Taurillon dans l’Arène, on s’est dit que c’était l’occasion de consacrer un numéro entier au thème de la mobilité. La libre circulation des biens et des personnes est quand même un peu au coeur de l’idée d’Europe, et c’est ce qui nous permet d’organiser ce séminaire sans trop de difficultés. Forcément, on va vous parler du programme Erasmus, un exemple concret de mobilité que vous avez peut-être déjà expérimenté. Mais nous allons également aborder d’autres aspects, à l’image des réseaux criminels et du trafic organisé. Nous parlerons également avec colère et tristesse de ceux qui voudraient entrer dans ce grand ensemble européen, mais qui, miséreux et manipulés, risquent ou rencontrent la mort en Méditerranée. 1 Et puis, comme vous le savez peut-être, le Taurillon dans l’Arène aime bien distiller des articles en langue étrangère, ici et là, à destination des ressortissants européens qui pourraient d’aventure se retrouver avec le journal en mains. Cette fois-ci, comme on était à peu près certain que le lectorat serait un peu plus diversifié, on en a mis plus, vous verrez. Toute l’équipe vous souhaite une bonne lecture. Un régal pour les polyglottes. AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE QU’EST CE QUE LE CIEL UNIQUE EUROPÉEN? Alors que cet ambitieux projet voit sa réalisation retardée par la querelle anglo-espagnole autour de Gibraltar, il convient de faire un point sur une initiative forte de l’Union Européenne pour améliorer la gestion du trafic aérien sur le continent. L’initiative Les objectifs L’idée du Ciel Unique Européen (CUE) date de 1999. C’est en effet à ce moment que la Commission Européenne a souhaité ouvrir une réflexion sur la gestion des voies aériennes de navigation, qui quadrillent le Vieux Continent. S’appuyant sur l’article 100 du Traité de Fonctionnement de l’Union Européenne, et après cinq années de recherches et de travaux sur le sujet, Bruxelles a adopté en 2004 un premier ensemble de mesures, un « paquet » dans le langage de l’Union, visant à mettre place, à terme, le CUE. Il avait pour doux nom « CUE 1 », et quatre règlements (actes juridiques européens de portée générale et d’application obligatoire) fixaient la direction du projet. Cependant sa complexité a fait réaliser à la Commission, quelques années plus tard, que le CUE 1, bien qu’ambitieux, n’apportait pas les résultats escomptés.Elle décide donc de passer la vitesse supérieure en 2008, en adoptant un second paquet, dit « CUE 2 », que le Conseil Européen a lui aussi adopté en 2009. Deux mesures tirent leur chapeau du paquet : Alors certes, la création du Ciel Unique Européen est un beau projet en soi, porteur d’innovation technologique et de mutualisation (le mot à la mode de nos jours, en France comme dans l’UE) de services, mais où se situe l’intérêt réel de cette initiative bruxelloise ? Le CUE 2 prévoit la création de blocs fonctionnels d’espace aérien (FAB en anglais), c’est-à-dire la mutualisation d’espaces aériens transnationaux (d’au moins deux pays), afin que les différents espaces soient réduits (il y en avait alors 27 différents et gérés de manière autonomes). Celui de la France est le « FABEC », pour Fonctionnal Airspace Block Europe Central, constitué avec l’Hexagone de l’Allemagne, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Suisse. Ce bloc regroupe à lui seul 55% de tout le trafic aérien européen. Le paquet inclue aussi le projet « SESAR » (Single European Sky ATM Research), volet technologique du Ciel Unique Européen, qui a pris la forme d’une entreprise commune créée par le Conseil de l’Union Européenne et qui rassemble la plupart des acteurs du secteur aérien. L’objectif affiché est de rendre interopérable les différents systèmes de navigation aériennes utilisés en Europe. Après 7 ans de développement (2008-2015), la première phase du projet s’achève en ce moment même (premier semestre 2015) et doit entrer dans sa phase clef : celle du déploiement. La justification d’un projet européen est toujours la même, et le CUE n’y échappe pas. Elle se décline en deux volets : d’une part la mutualisation des espaces aériens a une vocation écologique, car en améliorant cet inextricable enchevêtrement que sont les couloirs aériens européens, la Commission espère réduire les distances (de près de 20 kilomètres pour chaque trajet) et donc, l’incidence de l’aviation sur l’environnement (l’objectif affiché étant une baisse de 10% de cette incidence par rapport à la situation en 2004) ; et la vocation économique, car Bruxelles considère que ce projet, en plus de faire baisser les coûts de gestion du trafic aérien, fera baisser les prix des billets d’avion (puisqu’il faut moins de kérosène pour le même trajet) et améliorera les capacités opérationnelles des compagnies aériennes (comprendre que les retards seront moins fréquents et que les avions seront plus nombreux). Les obstacles, encore nombreux On imagine sans peine la difficulté réelle que représente ce projet. Par sa nature, la navigation aérienne est compliquée, strictement réglementée. Ainsi la Commission elle-même, consciente du temps que prendra la mise en place d’une telle initiative, table sur un Ciel Unique Européen opérationnel en 2030. Et cette estimation est optimiste, au regard des problèmes que suscite le CUE. Il y a d’abord ce contentieux territorial de Gibraltar, qui empoisonne depuis trois siècles les relations anglo-espagnoles : l’Espagne refuse pour l’instant que l’aéroport de la principauté anglaise, constituant à son sens une zone « illégalement occupée par le Royaume-Uni », fasse parti de la loi européenne de l’aviation.Les contestations internes existent également, notamment en France. Qu’il s’agisse des syndicats ou de l’administration elle-même, les acteurs français de l’aviation civile (notamment les 12 000 fonctionnaires de la Direction Générale de l’Aviation Civile, DGAC) sont vents debout contre l’initiative du CUE. Ils dénoncent notamment la séparation structurelle opérateur/régulateur que souhaite imposer la Commission Européenne. En France la DGAC constitue ce double acteur que son personnel juge irremplaçable et performante. Et à titre de comparaison, « même » aux Etats-Unis, le ciel est aussi l’objet d’une administration unique, la Federal Aviation Administration (FAA). Le Ciel Unique est donc encore à l’état embryonnaire, mais des progrès sont à signaler depuis 2008. Reste maintenant à l’Europe de définir un cadre pour finaliser, à terme, l’unification de la navigation aérienne en Europe. Des sujets bordelais s’il en est, puisque la capitale girondine accueillera en avril la Conférence Européenne de la Navigation, et en octobre le Congrès Mondial des Transports Intelligents. Des évènements à la portée plus technologique que politique, mais qui rassembleront sans doute une partie des acteurs concernés par ce sujet. Raphaël Gaillard 2 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE LA FORTERESSE EUROPÉENNE Or Frontex est censée être là pour assister et notamment pour enregistrer les gens qui arrivent, dont la plupart n'a pas de papiers. Ces personnes doivent pouvoir comprendre ce qu'on leur dit et donc bénéficier des services d'un interprète. Il arrive souvent que Frontex enregistre les personnes sans l'interprète adéquat, ce qui engendre des erreurs de nom. » Un autre problème reste que de nombreuses missions sont à la charge et discrétion des Etats. On se souvient que c’est proprement parce que l’Union était incapable de soutenir conséquemment l’Italie dans le financement de l’opération de secours des naufrages de clandestins Mare nostrum que ce programme a été contraint de prendre fin en 2014. Un autre échec criant est l’accueil des migrants dans les camps gérés par les Etats. Sur l’île italienne de Lampedusa par exemple, les 5000 habitants ne sont pas en mesure d’accueillir décemment et dans le respect du droit international 5000 réfugiés. Camp de rétention en Grèce Les naufrages de migrants, catastrophes répétées, remettent en cause la capacité de la politique migratoire européenne à secourir les migrants clandestins aux portes de l’Europe et à faire valoir leurs droits. Alors qu’elle fut pendant longtemps une terre d’émigration, l’Europe doit aujourd’hui relever le défi d’un afflux massif de populations en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient, sur lesquelles elle exerce un fort pouvoir d’attraction. De plus, l’Europe enterre toujours un peu plus le droit d’asile. Chaque Etat membre a fait reculer ses standards dans la période récente. La forte nervosité et la politisation autour du thème de l’immigration ont contribué à rejeter en bloc tout « étranger clandestin » sans distinction. Si bien qu’aujourd’hui on en vient à traquer les « faux réfugiés » ou « réfugiés économiques ». La France a par exemple choisi dans les années 1990 une définition restrictive et en deçà de la définition du réfugié donnée par la Convention de Genève de 1951. En charge de l’octroi des droits d’asile depuis 1997, l’UE a poursuivi cette ligne. La politique migratoire européenne cherche en vain depuis trente ans à endiguer le phénomène de l’immigration clandestine par des dispositifs sécuritaires. La justification donnée est le renforcement des réseaux légaux de l’immigration. Dans une interview de 2013, Stefano Manservisi s’explique ainsi au nom de la Commission : « C'est d'abord une question de perception : montrer qu'on lutte contre l'immigration irrégulière renforce l'idée que l'immigration est contrôlée, la loi respectée, ce qui rend donc plus acceptable le développement de l'immigration légale. (…) Ensuite, cela a aussi un effet de dissuasion sur ceux qui ont l'intention de venir dans nos pays de manière irrégulière…» Or, en plus d’être inefficace, puisque l’entreprise de l’immigration est désespérée, et ne recule devant aucune démonstration de force, cette politique mène au non respect des droits fondamentaux des migrants clandestins, notamment de ceux reconnus par le droit international comme « réfugiés ». Le respect des droits des clandestins dans leur ensemble s’est abaissé du fait de l’externalisation des missions de contrôle des flux migratoires et d’accueil des populations migrantes clandestines. En effet, la stratégie définie à Tampere en 1999 a été la collaboration avec les Etats tiers « producteurs d’émigration », en leur demandant un durcissement du contrôle de leurs frontières. Le Maroc qui est un des partenaires les plus zélés, a d’ailleurs abattu des migrants illégaux en 2005 et 2008 alors qu’ils tentaient de franchir les « grillages ». Ce sont aussi dans ces pays, en marges de l’Europe, que l’on « délocalise » des camps de rétention afin qu’y soient triés les réfugiés des autres clandestins. L’Europe s’en remet ainsi à la philosophie du « not in my backyard ». C’est l’agence Frontex qui est depuis 2004 chargée d’assumer la mission tentaculaire de la coordination de la protection des frontières extérieures de l’Union européenne. Celles-ci sont jalousement gardées puisque leur franchissement donne accès à un espace de libre circulation où les contrôles douaniers sont subsidiaires. Ce « chien de garde de l’Europe » est théoriquement tenu de respecter la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne de 2000, mais il manque de moyens pour l’honorer dans les faits. Nikiforos Diamandouros, médiateur européen, qui lance une enquête sur le respect des droits des clandestins par Frontex en 2013, donne un exemple parmi d’autres : « chaque pays est censé avoir un établissement pour accueillir ces personnes et repérer parmi elles les demandeurs d'asile et les personnes vulnérables. Or ce système sécuritaire et externalisé qui fait peu de cas des droits des migrants risque de se pérenniser. En effet, le « Xénophobie business » est très porteur et fait l’objet d’un lobbying actif. La sécurisation des frontières, impliquant de plus en plus de technologie (drones, radars, etc.), c’est un marché porteur pour les entreprises européennes. Mais c’est surtout du fait du manque d’intégration de la politique étrangère et de sécurité de l’UE, et du manque de moyens que l’on peut sérieusement craindre la répétition de tels drames humains. Morgane QUEMENER 3 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE LA DROGUE ET SES RÉSEAUX DANS L’EUROPE DE L’OUEST DES ANNÉES 1930 A partir de cette prise de conscience politique, la Société des Nations prend progressivement en charge une lutte contre les trafics d’importation, de production et de distribution de ces substances. Avec les années 1930, l’Europe devient alors la plaquetournante d’un trafic devenu international, reliant des zones d’exportation des matières premières (le pavot pour l’opium, l’héroïne et la morphine ; la coca pour la cocaïne ; le cannabis sativa pour un haschich encore très peu consommé en Europe) telles que l’Asie du Sud-Est, le Moyen-Orient, le Maghreb ou l’Amérique du Sud, aux espaces de consommation des produits stupéfiants, c’est-à-dire l’Amérique du Nord et l’Europe. Dans cette organisation réticulaire d’envergure internationale, l’Europe, joue un rôle central : la matière première y est transformée, soit par l’industrie pharmaceutique en place par exemple en Allemagne, soit par des laboratoires clandestins, préfigurant la French Connection d’après 1945, près de Marseille, ou dans la région parisienne. La Petite Gironde du 23 juin 1930 fait ainsi état de plus d’une tonne de stupéfiants divers en provenance d’Istanbul saisis à Marseille. La « première mondialisation » fait alors des ports les points centraux de l’organisation de ce commerce illicite. Aux lendemains de la Première Guerre mondiale, le rapport de l’individu aux « paradis artificiels » est assez largement éloigné des évocations expérimentales et récréatives, mises en page par le talent de Charles Baudelaire. Ces divers produits, parfois qualifiés de « poisons modernes », sont encore méconnus par les sociétés européennes qui les consomment. Cette méconnaissance est alors à la base d’un nombre important de fantasmes et de représentations. Les drogues, au gré des considérations individuelles, se muent alors successivement en médicaments salvateurs à l’image du laudanum, remède à tout faire conçu à base d’opium, en anesthésiants, avec des ampoules de cocaïne, de morphine, puis d’héroïne tout particulièrement utilisées dans certains cabinets médicaux, ou bien évidemment en agents d’une contamination physique et morale appelant à la « dégénérescence » des nations européennes. De manière chronologique, l’opium et la morphine répondent surtout à des consommations précédant la Grande Guerre, alors que la cocaïne et l’héroïne se diffusent en Europe dans l’entre-deux-guerres : les années 1920 pour la « coco » et les années 1930 pour la substance initialement pharmaceutique commercialisée par Bayer dès 1899. Au début des années 1930, la Société des Nations se charge ainsi de contrer la contrebande d’opium organisée par une bande de trafiquants grecs et chinois. Une circulaire émanant de Rotterdam indique que ces contrebandiers utilisent des malles à parois et à fonds doubles pour transporter d’énormes quantités de stupéfiants. Rotterdam, Douai, et Dunkerque accueillent des navires venus du Moyen-Orient afin d’alimenter l’ensemble du continent de ces « paradis perdus ». La majorité de ces criminels finissent par être arrêtés entre 1930 et 1932, mais l’un des plus importants, Anastasius Peroulis, demeure traqué dans toute l’Europe. En France la fin des années trente consacre l’actualité du grand trafic, au travers des arrestations en juin 1938 du diplomate Fernandez Bacula et de Louis-Théodore Lyon, barons de la drogue parisienne. Qualifié de « roi des stupéfiants » par la presse, Louis-Théodore Lyon est acquitté d’un premier procès après l’explosion d’un de ses laboratoires du faubourg Saint-Honoré en 1935 ; il apparait ensuite comme l’un des maîtres du commerce européen, et entretient des relations étroites avec les Etats-Unis. Il constitue par ailleurs une figure parisienne notable, en dirigeant un restaurant de luxe rue Boissy d’Anglas à Paris et en menant une vie fastueuse dans son château de Claye-Souilly. L’organisation pyramidale d’un tel réseau doit toutefois être nuancée, et il est important de ne considérer Lyon que comme la pièce médiatique d’une nébuleuse très largement méconnue. Avec ces arrestations, il apparait rapidement que le port du Havre formait un relai majeur du transit vers les Etats-Unis, et que l’héroïne arrivait également de laboratoires situés en Yougoslavie, à proximité de Belgrade. L’entre-deux-guerres participe ainsi à une démocratisation de l’usage des stupéfiants, les produits n’étant plus simplement réservés à une élite littéraire ou artistique. Toutefois, certains notables des sociétés locales sont toujours mis en cause dans des affaires de drogue, c’est ainsi qu’à Bordeaux, des individus tels que Joseph Philippart, fils du maire de la ville, Gustave Gounouilhou, directeur de la Petite Gironde, ou encore Jean Cordier, maire de Pessac, dessinent la première garde d’une clientèle aisée. Les problèmes sanitaires des états hygiénistes de l’entre-deuxguerres s’élèvent rapidement au rang de priorité nationale, ce qui pousse la grande majorité des nations européennes à se doter d’une législation répressive en matière de stupéfiants, à partir de la Convention internationale de l’opium de La Haye de 1912. A l’échelle internationale, ce sont les Etats-Unis qui, en fer de lance du prohibitionnisme, votent en premier le Harrison Act dès 1914, l’Europe ne tarde pas à suivre cette inspiration, en faisant basculer l’usage de la drogue dans l’illégalité : 1916 pour la France et la Grande-Bretagne, puis 1929 pour une Allemagne longtemps soucieuse de défendre son industrie pharmaceutique. C’est donc au cours des années trente que le monde de la drogue se criminalise en Europe. L’accès au stupéfiant est d’abord le résultat d’approvisionnements locaux et ponctuels, déconnectés les uns des autres, avant de progressivement devenir le produit privilégié d’un commerce lucratif ramifié sur l’ensemble du continent. Théo MILLOT 4 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE ERASMUS, QUEL AVENIR? Il y a trois ans Erasmus fêtait ses 25 ans à Bordeaux en compagnie d'Alain Juppé et des diplomates de l'Union européenne. Le programme de mobilité universitaire lancé en 1987 par onze États de l'Union était un tel succès qu'Antoine Golbert, directeur de l'agence Europe-Education-Formation France, n'hésitait pas à déclarer : « Erasmus est un des ciments de la construction européenne, c'est l'Europe qui marche ». On s'extasiait alors du nouveau rôle qu'allait jouer la « génération Erasmus », élite en devenir, dans les affaires européennes. Le succès du programme Erasmus est en effet peu discutable. En un quart de siècle il aura permis à plus de trois millions de jeunes étudiants Européens et 250.000 enseignants d'effectuer un séjour universitaire dans un des 33 pays participants (UE, Islande, Liechtenstein, Norvège, Suisse et Turquie). Seulement, à l'heure où l'Europe affronte la crise et la montée de l'euroscepticisme, Erasmus n'échappe pas aux critiques qui pleuvent sur les institutions européennes. Comme toute réalisation le programme reste en effet perfectible et ses détracteurs ont soulevé une de ses limites, son élitisme. Les dépenses supplémentaires sont en effet nombreuses, à commencer par le coût du voyage ou encore le logement. Or, d'après les étudiants, la bourse Erasmus ne couvre pas plus que 60% de leurs dépenses totales, le reste étant financé par leurs économies personnelles mais surtout l'aide des parents. D'autres freins à la mobilités existent, d'ordre socioculturel cette fois-ci. On y trouve la reproduction sociale et scolaire, la hiérarchie entre filières (les filières techniques et professionnelles sont clairement sousreprésentées), ou encore le niveau de langue. En effet, malgré le budget colossal – 3,1 milliards d'euros pour la période 2007-2013 – alloué au programme et consacré principalement aux bourses, le profil des élèves effectuant leur mobilité reste sensiblement le même. Le profil-type de l'étudiant Erasmus est celui d'une jeune étudiante en troisième année de Licence de droit ou sciences sociales ou humaines, dont l'un des parents au moins a étudié dans le supérieur et dont la famille est plutôt aisée. La population Erasmus est en effet très féminisée (62% des étudiants Erasmus sont des femmes) et les filières « Sciences sociales, droit, économie » y sont surreprésentées (35% contre seulement 6% pour les filières scientifiques). De plus, et c'est peut-être là le plus problématique, les étudiants Erasmus sont issus de milieux favorisés. Ainsi 2/3 d'entre eux ontils au moins l'un de leurs parents qui occupe une fonction de direction et 58% au moins un parent ayant étudié dans l'enseignement supérieur, autant d'éléments consacrant l'aspect élitiste du programme de la Commission. C'est la raison pour laquelle en janvier 2014 un nouveau programme, « Erasmus + », a vu le jour et vise, outre la rationalisation, à démocratiser la mobilité étudiante en Europe en diversifiant le profil des bénéficiaires de bourses et en développant les stages Erasmus. Ce programme devrait permettre à l'horizon 2020 à 650.000 apprentis et étudiants de l'enseignement technique et professionnel d'accéder à la mobilité Erasmus par l'octroi de bourses. Le succès de ce programme pourrait être une bonne nouvelle pour l’Europe. En effet, ouvrir le programme Erasmus à des filières moins élitistes permettrait de développer le sentiment européen d'une population jusqu'ici distante vis-à-vis de l'Europe. Une enquête de l'institut CSA avait à cet égard montré que si 77% des cadres ou professions libérales pouvaient se sentir citoyen européen en 2014 ce n'était le cas que de 35% des employés et 29% des ouvriers. Si les avis divergent quant au lien entre mobilité Erasmus et engagement européen il apparaît indéniable qu'une mobilité en Europe permet l'échange avec d'autres cultures. Échange aboutissant parfois à l'installation durable dans un autre État membre, si bien qu'en 25 ans d'existence on compte déjà plus d'un million de « bébés Erasmus ». C'est alors qu'on peut se rappeler cette formule apocryphe de Jean Monnet, « … si c'était à refaire, je commencerais par la culture ». Un rapport de la Commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale avance plusieurs explications. Le financement de la mobilité couplé à l'insuffisance des bourses en est un premier élément. 57% des étudiants n'ayant pas participé au programme affirment qu'il est trop onéreux d'envisager des études à l'étranger. Johan ZELTNER 5 e AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE EN ESPAÑA COMO EN CASA Las últimas cifras sobre el programa Erasmus publicadas en 2014 confirman el éxito del programa de movilidad europeo creado por la Unión Europea en 1987 bajo la Comisión Delors. Uno de los primeros pasos para impulsar la circulación de los europeos por placer y no por necesidad, como era habitual hasta entonces en nuestro continente cumple las expectativas y subsiste, contra viento y marea, las crisis europeas. Por aquel entonces, una recién llegada España apoyó e impulso el proyecto Erasmus como la que más; y, paradójicamente, “esa novata” de entonces en Europa, sigue siendo hoy el principal destino de los estudiantes Erasmus. La “Ñ” gana terreno: en un mundo dominado por el inglés, y más en Europa dónde se convierte en lengua vehicular por excelencia, el español empieza a ganar terreno más allá del Atlántico, y los estudiantes Erasmus lo saben. De hecho, aprender otro idioma es el principal beneficio que los jóvenes europeos buscan en las estancias en otro país, según un Eurobarómetro de 2011. Teniendo en cuenta que el español es la segunda lengua materna del mundo por número de hablantes, tras el chino mandarín; y que, según el Instituto Cervantes En 2050 Estados Unidos será el primer país hispanohablante del mundo, aprender la lengua de Cervantes es ante todo una inversión de futuro. Casi 30 años después del comienzo de la aventura, España sigue siendo el destino preferido de los Erasmus; un país con tasas enormes de paro y victima de los peores críticas del FMI y compañía, no deja de seducir a esos estudiantes europeos que eligen el país ibérico para la gran mayoría como “primera experiencia de movilidad”. Pero a parte del sol y la fiesta… ¿hay algo más detrás del cliché “olé” de charanga y pandereta? En España como en casa (l’Auberge Espagnole): porque una de las razones más valoradas para pasar una estancia en España es la acogida. Romain Duris lo descubría ya en 2002; es importante sentirse integrado, y aún más si se trata de tu primera experiencia Erasmus. Más allá del sol, de la comida o de lo barata que sea la vida, el país se deja querer. La gente es abierta por naturaleza y no tiene miedo de hablar con quién sea y en cualquier lugar, lo que facilita el aprendizaje del español y también de su sociedad. Porque no es sólo viajar sino también descubrir lo que te hace aprender. Los españoles te van a preguntar, te van a invitar a una fiesta o te van a presentar a su familia; fuera de que sea bueno o malo, no hay mejor libro que el de la vida misma y eso, vale su peso en oro. Estudiantes americanos se sorprendían de la ausencia de tabús, la gente defiende su idea, debate y te hace partícipe de su opinión, ¿falta de vergüenza? Puede que si, pero si vas a pasar 9 meses, es lo mejor que te puede ocurrir. Las cifras no mienten: casi 30 años después del lanzamiento del programa europeo, España mantiene su liderazgo tanto en número de estudiantes visitantes, más de 37000 al año, se trasladan a nuestro país y de entre las Universidades españolas, se lleva la palma Granada, cuyo campus recibe más de 2000 universitarios de toda Europa. Los tópicos de juerga y buen clima sobrevuelan cualquier explicación, pero si se rasca un poquito se encuentran más razones. España, crisol de culturas: durante años en España ha vivido el resplandor de la cultura europea, Universidades y escuelas han favorecido el desarrollo académico de Europa con aportaciones tan importantes como la Escuela de Traductores de Toledo, en el siglo XIII gracias a la que se tradujeron y llegaron a Occidente la mayor parte de textos greco-latinos alejandrinos; un comercio cultural que permitió el renacimiento filosófico, teológico y científico primero de España y luego de todo el occidente cristiano. Además, la mezcla propia del territorio nacida de un pasado musulmán-mozárabe y una larga tradición sefardí hacen del país un atractivo único en Occidente y en el mundo. Un espacio intermedio entre Africa y Europa al que se añade la influencia latinoamericana y los fuertes vínculos del reino con las antiguas colonias del Nuevo mundo. El sur, a tiro de piedra: al igual que la mayoría de los países de la Union Europea, España disfruta de las ventajas del “low cost-aeroportuario” así que no es difícil ni caro llegar a la Península. Además de algún que otro exceso con la construcción de aeropuertos, la red de trenes de alta velocidad y autobuses goza de muy buenas referencias y la última colaboración franco española hacen que el TGV París-Barcelona sea todo un placer. Las distancias entre Francia y España se acortan y aproximan dos países demasiado tiempo distanciados por la cultura y también por los prejuicios mal fundados a uno y otro lado de los Pirineos. Hoy en día, muchos franceses siguen preguntándose cuánto hay de cierto en ese “Auberge Espagnol” de Klapisch. Una manera de conocer el país vecino y, porqué no, añadir una cultura que se deja querer. Ya que, como se suele decir, una vez Erasmus, para siempre Erasmus. Olalla Maria Pastor del Valle 6 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE IL TERMINE DEL « ROAMING », UN RITARDO INACCETTABILE Con il blocco posto da alcuni stati membri e la rinuncia da parte della Commissione, quest’ultima si scredita ancora una volta. Per la precedente Commissione Europea questo ritardo è un errore catastrofico. Tra gli ex commissari, Viviane Reding ritiene che l’attuale Commissione debba fermare immediatamente ogni discussione e agire. Un ritardo legato alle lobbies Anche se le negoziazioni intavolate per sopprimere i costi del Roaming avevano avuto successo, la pressione fatta dalle lobbies è stata decisiva per frenare proposta. La colpa del ritardo è del Consiglio europeo, dal momento che i Parlamenti europei erano in favore dell’eliminazione del Roaming. La Commissione europea ha deciso di procrastinare il termine del Roaming al 2018, deludendo le aspettative dei consumatori rispetto alla cancellazione di tali costi legati alla mobilità transnazionale. Ma in questo caso non dobbiamo dimenticare il ruolo delle lobbies. In Francia il roaming rappresenta un’importante risorsa di guadagno per gli operatori telefonici. Secondo una ricerca pubblicata in gennaio da Oddo Securities, il roaming rappresenta tra 5 e 12% del fatturato totale. Se si pensa che il roaming è legato al turismo, si capisce perché alcuni operatori telefonici sono scettici all’idea di perdere il roaming. Benché le spese legate alla mobilità a partire dal 2010 siano state ridotte, questa notizia è un duro colpo per i consumatori. In Francia 350 000 persone attraversano quotidianamente le frontiere per lavorare e con ciò si trovano nella necessità di utilizzare il proprio cellulare nello spazio europeo. Cos’ è il “Roaming”? Lo stop al roaming rinviato al 2018? Tra il 2010 e il 2015 il costo di una telefonata dall’estero è passato da 39 a 19 centesimi, mentre il costo degli SMS è passato da 11 a 6 centesimi, comportando una diminuzione del prezzo del 70% rispetto al 2007. Ciò è certamente una vittoria per la Commissione europea . Durante il Consiglio europeo del gennaio 2015, la presidenza lituana ha suggerito di concedere una proroga agli operatori, grazie alla quale gli operatori dovrebbero avere il tempo di diminuire il prezzo in maniera progressiva, fino a raggiungere la sua completa eliminazione nel 2018. Tuttavia, nonostante ci sia stato una vera evoluzione del prezzo della telefonata e degli SMS, gli obiettivi fissati dal Parlamento Europeo per una cancellazione del Roaming nel 2013, non sono raggiunti. L’eurodeputata PPE Anne Sander, che aveva ricevuto il dirigente dell’azienda Orange nel Parlamento Europeo, ha spiegato che il Parlamento ha votato l’eliminazione dei costi di roaming già per il dicembre 2015. Nonostante questo, molti membri del Consiglio sono rimasti contrari all’eliminazione. Gli operatori hanno capito che il roaming è una fonte di guadagno che non può più durare e pertanto hanno incluso l’eliminazione del roaming nei loro piani di sviluppo. La presidenza lettone ha proposto una riduzione progressiva nel corso di 3 anni. Il fallimento di una conciliazione durante la presidenza italiana Purtroppo il Concilio europeo del novembre 2014 non è riuscito a raggiungere un consenso. Al termine della presidenza italiana vi era una scissione sul Roaming: se alcuni, come il Regno Unito, sono favorevoli alla soppressione del Roaming, vi sono altri stati, come la Francia, che sono invece ostili alla proposta. Questi ultimi adducono come pretesto il fatto che gli operatori si debbano preparare alla transizione. Per questo motivo alcuni stati hanno deciso di scartare la proposta della precedente Commissione Europea. Secondo l’eurodeputato belga Marc Tarabella (S&D) questa decisione è incomprensibile . I governi prestano maggiore attenzione agli operatori telefonici che ai cittadini e la conseguenza è che non si può arrivare alla realizzazione del mercato unico europeo. Gli operati sono pronti alla transizione e i cittadini chiedono l’eliminazione del roaming. Perché aspettare? Con questa attesa la Commissione europea sta demolendo l’accordo trovato dal Parlamento europeo nell’interesse dei cittadini europei. Questa decisione accentua il divario tra le istituzioni europee e i cittadini. Sergio CAMACHETTY 7 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE TO BREXIT OR NOT TO BREXIT? THE CONDITION OF EUROSCEPTICISM IN THE UK This is an election that has had the UK’s relationship close to its heart more than any time since 1974, when the Wilson government ensured a referendum on Britain’s fledgling membership. Now, UKIP, Britain’s fervently anti-EU party, expected to tally its highest share of the popular vote, beating that of the Liberal Democrats, and return the greatest number of MPs to Westminster ever. Furthermore, the Conservative Party (the original champions of Britain’s membership) has pledged a referendum after an extended set of negotiations revolving around the repatriation of powers by 2017 in the event of it winning a majority. The answer is multi-faceted and complex. Unique elements of UK geography and culture cannot be discounted when discussing the outlook of many Britons on those across the English Channel or North Sea. Our island surroundings, our close ties to the United States, our historic Protestantism in the face of Catholic ‘threats’ and the national narrative of our role in the Second World War as the plucky yet unconquered underdog (national narratives rarely account for the truth) have combined to construct a mindset in which the British have regarded all those on the continent as homogenous or “the other”. It is a rare thing to come across a Briton who readily considers themselves as “European” despite our obvious cultural, historic, political and economic ties. During the early 2000s, this was a sentiment which was slowly being subverted as Britain grew prosperous and more secure and as the national opinion of the United States and our “special relationship” began to sour as a result of the war in Iraq. The miscalculation of the Labour government regarding the influx of migrants from Eastern Europe following EU expansion in 2003 generated tension, but this xenophobia was uncommon if vociferous and subjected more to ridicule and satire that to proper concern. How has this come to be? Fifteen years ago that the then Prime Minister, Tony Blair, was considering entering Britain into the Eurozone with the support of much of the country. He was essentially stopped by his Chancellor of the Exchequer, Gordon Brown, but the prospect of replacing the pound sterling and abandoning the Bank of England in favour of the ECB was real. However, now, even as support for the EU appears to be creeping back up, Britain is still very much swept up in a whirlwind of Euroscepticism. Last year, the electorate returned 24 UKIP MEPs representing all regions of the UK save for Northern Ireland (which has different party system in light of recent conflict) and no party would has dared to suggest monetary union in its general election manifesto. Even the Green Party, the most progressive of the lot with a political ideology that relies on international cooperation, has showed signs of support for a referendum on Britain’s membership. However, following the 2008 banking crisis and subsequent recession, the growing acceptance of the modern-day EU was swiftly withdraw by many in the UK. The threat of unemployment as public and private contracts dried up incited a new wariness and suspicion of migrant workers who were prepared to work for lower wages and in worse conditions. The comparatively better condition of the UK when judged, somewhat unfairly, against the fiscal struggles of Greece, Italy, Spain, Portugal and Ireland, became touted an example of the wisdom is remaining outside of the Eurozone and the folly of further integration with the EU. Furthermore, the scandal of UK parliamentary expenses uncovered by The Daily Telegraph in 2009 that saw numerous MPs forced to resign and even convicted of fraud and still resonates with voters to this day turned the spotlight subsequently on the generous expenses of MEPs. A narrative of ‘public-sector fat cats’ with hefty pay-cheques with UK public institutions was extended to those “unelected bureaucrats in Brussels”. By 2010, polls were placing the number of Britons wishing to withdraw from the EU in the majority. 8 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE The course of the last Parliament, under Cameron’s premiership, yielded only small signs of improvement in the attitude of voters. Public sector cuts have begun to bite painfully in many areas of the UK, and so those affected have often been too preoccupied by their own struggle to survive in a dignified condition to worry about what is happening in beyond their doorstep or borough. Furthermore, many British people have regarded the image of Cameron marching down the corridors of Brussels, demanding this power and that back, as indicative of the kind of arrogance the Conservative Party is renowned for exuding. However, this has not altered Euroscepticism gaining a political foothold. In two parliamentary constituencies- Clacton and Rochester and Strood- right-wing Conservatives have defected to UKIP and won the byelections triggered as a result, retaking their seats in Westminster in purple and yellow instead of blue. Despite this triumph for ‘official Euroscepticism’, this is no barometer for the overall sentiments of the British people. As well as being anti-EU, UKIP has taken the place of the Liberal Democrats (now in government) as the party of less well-off protest voters dissatisfied with the political class. Many of these voters may blame the EU for certain ills, especially in regards to immigration along England’s East Coast, but their real ire is reserved for the likes of Cameron, Clegg and Miliband, not Juncker and Tusk. However, it was with the prospect of these defections in mind that the Conservative Party pledged a referendum on EU membership by 2017. The inclusion of the caveat in the event of a Conservative majority is important: it will probably be the first policy to be dropped in negotiations for a coalition government. Given the rise of smaller parties such as UKIP and the Green Party, as well as the predicted triumph of the Scottish National Party in Scotland, a coalition government appears to be most likely, and one that does not include the Conservative Party at that. Other parties, such as Labour or the Liberal Democrats, have also promised a referendum, but these depends on certain conditions: Labour will enact one in the event of a transfer of new powers and the Liberal Democrats will if Brussels is set to gain “material sovereignty”. These are lukewarm pledges, designed more to placate the third of the UK who still wish to leave the EU than to actually see a Brexit, but their vague language means that a referendum could be called if the either of these parties in government ever deems it politically expedient. The Green Party is calling for an immediate inout referendum with the view to campaign on a pro-EU platform, but it will almost certainly be the junior partner in any coalition, and therefore this position will be abandoned during negotiations. UKIP’s desire for a referendum is unlikely to come to fruition as with its projected four seats in the next Parliament and lack of political bedfellows will most likely see their MPs taking their seats on the opposition benches. So what is there to conclude? Supporters of Britain’s continued membership of the EU need not really fear: the sheer number of variables that have to coincide to see a Brexit render me doubtful that it will ever happen. However, with all of the parties deploying policies to oppose further integration of the UK, no one should expect the next 5 years to be exactly peaceful between our island nation and continental partners. Expect a lot of kicking and screaming from British negotiators and a continuation of the Eurosceptic rhetoric from our politicians and journalists. Isaac BENSON 9 AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE SALVAR AS REPÚBLICAS DE COIMBRA : UM PATRIMÓNIO EUROPEU CULTURAL AMEAÇADO As Republicas de Coimbra - parte integrante e verdadeira herança académica reconhecidas pela UNESCO e apoiadas pela Universidade de Coimbra- estão em perigo. O espírito único das « Repúblicas » As Repúblicas de Coimbra são residências coletivas estudantis que não devem ser confundidas com residências universitárias. Cada uma das casas é constituída por uma identidade e uma história particular, caracterizada por um nome, um símbolo, um hino, tradições, decorações, regulamentos internos e festividades próprias. Todas as decisões no seio destas casas são tomadas em comum, e as tarefas (como a tesouraria, os responsáveis da comida…) são atribuídas de forma rotativa. Existe um espírito muito fraternal, e os membros são ligados tão de forma afetiva como económica. Uma grande importância e um respeito bem particular também são dados às gerações anteriores, que, regularmente e ao longo do tempo, visitam as novas gerações. Cada ano, são organizados “centenários” e a cada dez anos, “milenários” que comemoram o dia da fundação da República porque a tradição explica que um dia numa República corresponde a cem dias de vida, tanto é intensa. Os residentes das Repúblicas têm completamente à sua responsabilidade as melhorias e as reconstruções feitas dentro das casas, com a ideia de conservar e de melhorar os lugares para as gerações futuras. Assim, estas Repúblicas são lugares de sociabilidade, mas também de aprendizagem do “viver em comum”, da responsabilidade com o grupo e dos seus valores. E isso está em perigo de extinção. Um património histórico excecional A criação das Repúblicas remonta ao século XIV, quando o rei D. Dinis ordenou a construção de lugares residenciais para os estudantes e professores da Universidade de Coimbra. D. Dinis também impôs aos proprietários das casas inutilizadas da Almedina (bairro histórico de Coimbra) de reabilitá-las com a ideia de criar novos alojamentos para os estudantes. No século XVI, D. João III fortaleceu ainda mais o princípio das Repúblicas: ele encorajou a construção de alojamentos através da isenção de certos impostos e de certas taxas, e fez construir ele próprio doze casas destinadas aos estudantes. Assim, é desde o século XIV, mas sobretudo a partir do reinado de D. João III, que a ideia de “República” emerge. No entanto, elas adotaram esta designação apenas no século XIX, provavelmente por causa da sensibilidade desta comunidade para a causa republicana. Assim, estas casas herdaram destas épocas uma forma de gestão e de vida em comunidade muito características. 10 Este modelo surpreendente para a época e que já podemos qualificar de democrático, também permitiu de fazer das Repúblicas lugares de anteguarda, nomeadamente durante a ditadura salazarista. Ainda podemos ver em certas casas, salas nas quais os estudantes organizavam reuniões secretas e criavam verdadeiros centros de oposição. É em 1948, que a oposição ao regime salazarista se organiza e se estrutura com criação do Conselho das Repúblicas. Ainda hoje em dia, é um órgão que liga e coordena todas as Repúblicas entre elas. Este Conselho reúne-se cada vez que uma casa faz uma proposta, com o objetivo é de responder o mais próximo possível ao “ideal republicano” cada vez que se apresenta uma nova dificuldade. O Conselho das Republicas não toma nenhuma decisão sem o acordo unânimo do conjunto das Repúblicas. Elas também foram lugares de movimentação social e de resistência durante as lutas de 1962 e 1969, que se manifestaram em oposição ao regime ditatorial. Por isso, as Repúblicas de Coimbra acompanharam todos os combates cívicos, ideológicos e sociopolíticos do país. Ainda hoje, são lugares de alegria e de liberdade, mas também de partilha de cultura, de conhecimento e de ideias. É também necessário sublinhar a mistura social e cultural desta comunidade. Com efeito, agrupa os estudantes portugueses vindos do país inteiro, mais também numerosos estudantes estrangeiros, muitas vezes estudantes europeus aproveitando do programa de mobilidade Erasmus. Centros de expansão cultural Além do seu papel histórico, as Repúblicas também são centros de expansão e de impulso cultural, com a organização regular de debates, exposições, ciclos de cinema, eventos culturais. O espírito das Repúblicas, muito ligado à arte e à cultura pode observar-se através dos afrescos que cobrem as paredes das casas, mas também através dos símbolos que representam a identidade única de cada uma delas. O universo destas pinturas também é muito impregnado pelos eventos e pelas experiências de cada casa, da Universidade de Coimbra, mas também do país e das grandes mutações mundiais. AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE Os interiores das Republicas são, por isso, verdadeiros museus vivos, testemunhando ao mesmo tempo da história de cada casa e dos seus habitantes, mas também de uma História maior. Por todas essas razões, o conceito de Repúblicas foi inscrito ao património mundial da UNESCO, enquanto prática memorial associada às tradições académicas coimbrenses. Assim, as Repúblicas são consideras como património imaterial, em oposição aos lugares físicos que não são protegidos pela UNESCO. A urgência de agir Hoje em dia, existem 25 Repúblicas em Coimbra. As casas que pertencem a proprietarios privados –a maioria- são diretamente ameaçadas pelo forte aumento das rendas (aumentos atingindo até 6300% em certos casos), causa direta do encerramento de uma delas, e a longo prazo, das casas restantes. Estes aumentos de renda são a consequência direta da lei de novembro de 2012, “lei dos arrendamentos” que põe fim ao estatuto especial das Repúblicas. Com efeito, estas dispunham de um estatuto jurídico que impedia os proprietários de atualizar as rendas, o que permitia aos repúblicos (os residentes destas casas) de usufruir de uma renda mensal relativamente baixa. É importante lembrar que a manutenção das casas, as renovações e as obras são inteiramente da responsabilidade dos residentes, o que representa somas muito importantes para uma população estudantil. Os residentes participam de forma financeira e física, trabalhando em comum para uma reabilitação completa dos lugares. Por isso, eles trazem às casas uma mais-valia considerável. Além disso, a tradição de abertura, de acolhimento e de hospitalidade dentro das Repúblicas implica de maneira quotidiana despesas pesadas, tanto em produtos alimentares como em despesas tal como o gás, a água ou a eletricidade. As Repúblicas são apoiadas pela Universidade de Coimbra graças a uma ajuda absolutamente essencial dos serviços sociais da cidade. São lugares que oferecem hospitalidade a todos os que se apresentam, sempre encontrando uma forma para oferecer um prato para receber corretamente os que não eram previstos. Assim, para além do caráter muito forte destas tradições, as Repúblicas têm um verdadeiro papel de ação social, tanto pelos estudantes que moram lá como pelos estudantes que frequentam estas casas. É isso hoje em dia está em vias de desparecer. 11 Podemos hoje em dia, observar que este forte aumento das rendas põe diretamente em perigo as Repúblicas, como já pudemos ver com a extinção da « República 5 de Outubro » no mês de Outubro de 2013 por causa de um aumento demasiado elevado da sua renda. Podemos também dar outros exemplos, de entre os numerosos, de duas outras Repúblicas, hoje em dia particularmente ameaçadas, a República da Praça e a Pra-kys-tão. A República da Praça por exemplo, enfrenta o seu quinto processo de expulsão, por causa de um aumento de renda que se torna insustentável. A República Pra-kys-tão, do seu lado, está a tentar comprar o prédio, com o objetivo de evitar a sua compra por uma entidade privada, o que poderia pôr fim à Republica, usando-a para fins hoteleiros, reutilizando as sua pinturas e o seu espírito de República para fins comerciais. Estes dois exemplos não são excecionais, e poderíamos encontrar ainda mais numerosos exemplos de situações deste tipo em Coimbra. Parece absolutamente necessário preservar esses lugares de vida, de cultura, de história e de partilha. Uma petição individual foi enviada à Comissão das Petições da União Europeia, pois a UE é o garante da proteção dessa nossa cultura e consequentemente das Repúblicas. Com efeito, no Preâmbulo da Carta Fundamental dos Direitos Fundamentais da União Europeia, os redatores da Carta relembram a importância do “património espiritual e moral” da União Europeia. “A diversidade das culturas e das tradições dos povos da Europa” devem, segundo a Carta, ser respeitados. As Repúblicas fazem parte desse património cultural, ao ponto de serem reconhecidas pela UNESCO. Esse papel das Repúblicas enquanto ajuda social e solidária tem que ser ajudado. Estas casas são um fator de mistura social, cultural e europeia, através da sua grande abertura aos estudantes estrangeiros. É por isso que, enquanto cidadãs europeias, parece-nos absolutamente essencial proteger este património, tanto a interesse local, como regional, nacional e europeu, através da implementação de medidas ou de fundos que permitiriam preservar as Repúblicas. Leslie DE GOUVILLE Inès DOS SANTOS Manon TALINI AVRIL 2015 LE TAURILLON DANS L’ARÈNE Source : Patrick Chappatte, pour VoxEurop Pour nous écrire : [email protected] Rédacteur en chef : Théo GIRARD Comité de Rédaction : Gaétan TRILLAT Maxime MORAUD Morgane QUEMENER Marc de CARRIERE Directeur de publication : Alexandre FONGARO Dépot légal : à parution ISSN : 2112-3497 Imprimeur : SARL MOGGAR Cours de la Somme 33800 Bordeaux 12