La SNCF durcit les conditions d`échange des billets TGV Par Lionel

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La SNCF durcit les conditions d`échange des billets TGV Par Lionel
LES ECHOS, 28/04/2016
La SNCF durcit les conditions d’échange des billets TGV
Par Lionel STEINMANN
La SNCF durcit les conditions d’échange des billets TGV - Damien Meyer/AFP
La mesure s’appliquera à partir de dimanche. Elle vise à augmenter le taux de remplissage des trains.
La SNCF va durcir sa politique d’échange et de remboursement des billets à partir de ce dimanche. Jusqu’ici,
pour les tarifs Loisirs, ces opérations étaient gratuites jusqu’à la veille du départ, et facturées 12 euros le jour
dit (5 euros pour les titulaires d’une carte de réduction). A compter du 1er mai, l’échange ou la réservation
resteront gratuits jusqu’à J-30, mais coûteront 5 euros ensuite. La veille et le jour du départ, cette retenue
augmentera à 40 % du prix du billet, avec un montant maximum de 15 euros pour les TGV, et 12 euros pour
les trains Intercités à réservation obligatoire.
Les utilisateurs de cartes de réduction (Jeune, Week-end, Senior, Enfant +…) resteront mieux traités : ils
pourront modifier leur billet ou demander son remboursement gratuitement jusqu’à 2 jours avant le départ,
et devront payer 5 euros ensuite. La flexibilité permise aux titulaires de billets Pro reste, elle, inchangée.
Ces mesures avaient été annoncées fin janvier par Rachel Picard , la patronne de l’activité grande vitesse.
Mais leur entrée en vigueur dimanche va sans doute alimenter l’agacement des clients, dans un contexte de
grèves à répétition (trois préavis en deux mois et au moins un autre à venir en mai), qui éprouvent déjà leur
patience.
Répondant par avance aux critiques, Rachel Picard avait fait valoir en janvier que les nouvelles conditions
resteraient plus favorables que celles pratiquées en Allemagne par la Deutsche Bahn (17,50 euros) ou dans
l’aérien.
Limiter un manque à gagner
Les changements de dernière minute, expliquait la responsable, ont un coût pour l’entreprise, car les places
remises en vente sont loin de toutes trouver un nouvel acheteur. Cela pèse sur le taux de remplissage des
trains (qui n’est aujourd’hui que de 65 % en moyenne pour les TGV), et donc sur les recettes. En durcissant
les conditions d’échange, la SNCF espère limiter ce manque à gagner.
En contrepartie, promettait Rachel Picard, les clients devraient bénéficier d’une baisse ciblée des prix : la
hausse du taux de remplissage doit aider l’entreprise à revoir en profondeur son « yield management », sa
politique d’évolution des tarifs au fur et à mesure que se rapproche le jour du départ. Avec, à la clef, des
billets à petits prix qui resteront plus longtemps disponibles.
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L’argumentaire n’avait pas convaincu la Fnaut. La principale association d’usagers des transports estimait
que « la SNCF pénalise inutilement les nombreux voyageurs qui échangent ou annulent leurs billets dans des
trains qui ne sont pas complets », et jugeait que « seuls les TGV affichés complets dans la gamme des tarifs
Loisirs doivent être concernés ». La SNCF depuis assure avoir modifié son dispositif pour prendre en compte
les remarques de la Fnaut.
Ces nouvelles dispositions épargnent toutefois une des souplesses majeures offertes par la SNCF : la
possibilité de multiplier les options de réservation sur Internet sans aucun frais, avec un délai allant jusqu’à
7 jours pour confirmer. Cette latitude offerte aux clients pèse très certainement elle aussi sur le taux de
remplissage des TGV. Mais elle est si populaire que l’entreprise n’a pas cherché (pour le moment) à la
restreindre.
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